Marguerite venait de recevoir missive de Musartine. Les consignes, une fois de plus, était simples : se rendre au 78 quai petitced, ou un nom de quai y ressemblant, et faire le nécessaire pour que le moulin puisse recevoir quelques personnes de plus, elle avait rajouté, "surement un peu de ménage, et des choses de ce genre."
Il était également précisé dans la missive que cette adresse serait le nouveau lieu de résidence de la maisonnée, et que le Juge Misère était l'actuel compagnon de Musartine, ce qui signifiait, qu'il fallait également répondre à ses besoins domestiques, s'il en faisait demande.
Voilà donc Marguerite, suivie de Gontrant, bien silencieux en entendant les explications de la femme, partie à s'imaginer ce que serait sa nouvelle vie, alors qu'ils se rendaient au moulin.
Un juge ! Gontrant ? vous vous rendez compte ? Madame Musartine, elle qui est si souvent menacée de procès, qui a fait tant de prison ! Un Juge !
A pour sure, connaissant Madame Musartine comme je la connais, cet homme est forcément un homme d'une ouverture d'esprit hors du commun ! Et surement un juge très bon, jamais partial dans ses verdicts, et je suis même sure qu'il doit manquer de sévérité !
...
On aura reconnu Gontrant, dont la loquacité en cet instant démontre que si idiot soit-il, il sait qu'il est des moments où il ne sert à rien de chercher à contredire une femme.
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Bond de la femme, apeurée de l'homme armé qu'ils viennent de croiser. Un homme parmis tant d'autres à Genève, ville où se trouvent nombre de mercenaires...
Tenez, vous pouvez être sur Gontrant, que cet homme n'est surement pas comme tout ceux que nous croisons ici. Un juge voyez vous, ça ne court pas les rues armé jusqu'aux dents, ça ne peut être qu'un homme pacifiste. Et il m'étonnerait fort qu'il porte cette étrange arme à lame recourbée que l'on voit par ici. Surement un groupe de voyageurs lointains, venus découvrir de nouvelles contrées.
...
Il a quand même ouvert la bouche, histoire de dire qu'il avait déjà croisé cet homme, que ...
Vous êtes sur que c'est de l'autre côté des remparts ce moulin ? vous vous êtes bien renseigné au moins ? Etonnant quand même de s'éloigner ainsi de la protection des murs ...
Et elle continue son babil insupportable, on voit que l'employeur n'est pas là. Elle s'arrête de temps à autre, histoire de se repérer, savoir où ils sont : tout droit, à gauche, non, à droite, de nouveau tout droit ...
Non, puis un juge, et de ce que je connais de Madame Musartine, ça ne peut qu'en être ainsi, un juge, c'est raffiné. Il doit toujours porter sur lui les dernières tenues à la mode. Je me demande si la mode de la capitale Helvétique, c'est très éloignée de la capitale du Royaume de France. Surement pas habillé comme tout ces hommes que nous croisons, qui n'ont l'air que d'avoir des tenues de combats, surement idéales pour se cacher derrière les buissons ... mais pas raffinées si vous voyez ce que je veux dire.
Si j'ai un conseil, il va vraiment vous falloir arrêter la boisson Gontrant, je suis sure que ça ne lui plaira pas du tout à Messire Juge, que vous buviez autant ... oh ça non ! Allez savoir, peut-être même qu'il vous refusera vos gages !
mais c'étions l'tavernier d'où qu'j'avions mis la table ...
Qu'est-ce que vous dites ?
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
les portes étaient passées depuis longtemps, et les voilà face au moulin, 78 quai petitced...
Vous êtes sur que c'est là ???
regard hagard, face aux bâtisses, aux cours à la limite de l'abandon, signe de non entretient depuis quelques temps... N'oublions pas que le propriétaire des lieux n'est guère présent depuis quelques semaines...
Alors les deux employés entrent, Marguerite devant, Gontrant derrière, s'approche de l'entrée principale... et La secrétaire, trouillarde malgrès ces bavardages récents, regarde cette porte, n'osant entrer, n'osant frapper ...