Robert.arctor
Si Robert était ordinairement peu enclin à fréquenter les lieux surpeuplés, il l'était encore moins à entrer dans un hôpital, fut-il de fortune. Trop de cris, trop d'odeurs : le sang ferreux, les excréments et le vinaigre bouilli.
Ces odeurs montaient en lui et il regretta d'être venu.
Il lui fallait pourtant se rendre à l'évidence : Miroslav avait disparu ; personne ne l'avait vu depuis la prise de Genève... c'est ce qui lui avait été rapporté par sa voisine. À moins qu'il n'aie pris une chambre chez l'habitant ? Ou bien, et c'est ce qui faisait se crisper les mains de Robert, à moins donc que le jeune homme ait été blessé. Ou pire, tué !
Il s'avança alors entre les couches où gisaient de nombreux blessés et s'arrêta.
Il avait entendu la voix de Germaine. Il se tourna vers la droite et la vit alitée, remuant la tête en tous sens.
Germaine ! À ton âge ! Tu as autre chose à faire que te battre !
Son sourire démontrait qu'il était heureux de revoir son amie.
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