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[RP] De Rouille et de Crocs - Part I.

Astana
Le garde pousse un soupir de soulagement qui en dit long. Il n'a pas que ça à foutre.

- « Merci. Ça vous fera 450 pièces. »
- « QUOI ?!!! »
, elle écarquille les yeux, plus si sûre de vouloir payer.
- « Par tête. »
- « QUOI ?!!! »
- « Et vous touchez combien dessus sans indiscrétion ? »
- « Ah bah c'est 200 normalement, mais y'a eu violence sur agent, alors c'est plus cher. Ils ont mordu un collègue. Tout va aux caisses de l'archiduché, m'enfin. Moi je prends le prix de la course, c'est en plus. »
- « Et si je vous frappe, on rajoute combien ? »
, demande-t-elle en marmonnant, le nez fiché dans son col pour en atténuer la portée.

Immédiatement, le garde porte la main à son pommeau, les sourcils haussés.
Et l'Irlandais d'avaler sa salive en posant une main sur celle de l'Archiblonde.


- « Si je paye, vous montez sur ce cheval avec moi ? »
- « Je ne ferai pas l'amour avec vous sur un CHEVAL ! »
- « Oh moi je l'ai fait avec ma femme, elle s'est cassé une patte. »
- « Mais la ferme ! Vous pourriez y réfléchir au moins ! Pensez à ce pauvre débile qui croupit au fond de sa cellule. »
- « Peut-être déjà mort. »


Réalisant qu'il y a comme coalition masculine liguée contre elle, la dépigmentée se redresse. Prête à mordre.

- « Dans vos rêves. Faites donc ça avec la Renarde. Moi pendant ce temps je vais chercher Mog. »
- « Bon, j'en fais quoi moi des deux loustiques ? »
- « J'ai dis que j'allais payer. Il va falloir qu'on fasse un détour par ma propriété. »
- « Un détour ? Ça va être un peu plus cher. »
- « C'est ma main dans votre gueule qui va l'être ! »


La dextre est levée, comme pour lui en coller une, tandis qu'il recule d'un pas pour se préparer à appeler du renfort.
Le Gaélique, excédé, fait claquer sa chope contre la table et se lève en marmonnant.


- « Ça va ! Je paye ! »

Elle rabat immédiatement la main dans sa tignasse et lui sourit, goguenarde.

- « Ah, vous voyez que vous êtes une bonne âme... quand vous voulez. »

Le garde opine en souriant. Ha, ha, ça change de camp ! Il les toise tous les deux.

- « Tsss... Allons-y. »
- « Vous avez un cheval ? Non parce qu'à pieds c'est plus cher aussi. »
- « Montez avec Finn, il aime avoir des passagers dessus, manifestement. »

_________________
Finn
[Office touristique du guet saumurois, bienvenue.]

- « Faites gaffe au p'tit, il est nerveux. »

Ça va, pas besoin de le rappeler.
Je paye déjà le supplément « agents violentés ».

Une tronche de dix pieds de long passe la lourde que l'autre escroc de milicien vient d'ouvrir. Précédant la Danoise, il longe le couloir de cellules, tendu comme un arc gallois. C'est la taule ça, on a beau s'y rendre en simple visiteur, ça reste la taule. Une suite de grilles avec derrière une cage. Et à chaque coup, en plus. Vraiment sans surprise.

Une face blasée oblique vers celle qui accueille Mog. Le vieux compère se lève plein d'entrain avant de le modérer subitement et de baisser le menton, jusqu'au sol s'il pouvait.


- « You owe me 450 crowns. »
- « You know I'll pay you back. »
- « Right, just like the rest. »
- « ... »


Le ton sec de l'Irlandais hémiplégique se durcit d'un regard froid sur le compatriote.
Tu crois peut-être que j'ai oublié ce que tu me dois ?
Certainement pas, mais t'as pas assez pour ça.


- « I should let you starve to death in your lock-up. »
[« Je devrais te laisser crever de faim dans ta cellule. »]

Tenté, il hésite à donner le feu vert.


Dialogue :
- « Tu me dois 450 écus. »
- « Tu sais que je te rembourserai. »
- « C'est ça, tout comme le reste. »
- « ... »

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Astana
Restée en retrait durant l'échange glacial, la blonde finit par pointer le museau dans la lumière.
Elle décoche un sourire chaleureux à Mog, comme ceux qu'on fait aux gosses auxquels on tient.
Oui, Maman est venue te chercher mon chéri. Papa n'est pas content mais ça lui passera.

Hein, que ça lui passera ? Mais ouais. Elle pose une main sur l'épaule de l'Irlandais.


- « Non, vous ne ferez pas ça. »

Et pourquoi pas ?

- « Si vous vous occupiez un peu plus de lui, aussi... »


On en serait pas là. Toujours garder les enfants sous surveillance.
Puis t'as bien vu qu'on était devenus copains comme cochons. Me l'enlève pas.

Un petit rire de fouine perce depuis le coin de la cellule resté dans l'ombre.
Astana ne s'en préoccupe pas et repart à la charge.


- « Vous pourrez le tabasser autant que vous voudrez plus tard. Mais sortons-le d'ici avant, vous voulez bien ? »

Autant être réalistes. Tu vas te manger des tartes, Mog.
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Mog
Sur un geste de l'aîné, la grille couine et les chaînes tombent. Le vagabond se redresse et masse ses poignets en portant un sourire gêné mais franchement soulagé à celle qu'il devine avoir prononcé la bonne formule. Et s'approche sans peur des deux compagnons.

Regarde Maman, regarde ce qu'on m'a fait.
J'ai les cou
illes toutes boursouflées !

Auxquelles il s'accroche avec un manque flagrant d'embarras, pour le coup.
Évitant soigneusement de croiser le courroux du mal engueulé de frère d'arme, Mog se permet une plainte.


- « They have to give me knife back. »
[« Ils doivent me rendre mon couteau. »]

Dis pas merci, surtout.
Non, t'as encore une gorge à trancher.

Un coup d'œil par-dessus son épaule appelle l'autre.

- « Hey weird kid, what are you waiting for ? We're fucking free. »
[« Hé le bizarre, qu'est-ce que t'attends ? On est libres, putain. »]

Allez, sors de ton trou que je te refasse le portrait dehors.
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Athelstan
Il s'était marré, le rouquin dans son bout d'ombre de cellule.
Il s'était marré parce que dans son malheur, on lui avait pourtant fait signe.
Parce qu'il aurait reconnu cet accent à couper à la serpe entre mille.

Le roussâtre avait attendu qu'on le libère de ses chaînes avant de se lever.
Préférant pousser la future surprise jusqu'à son paroxysme.
Un Anglois, ça soigne un minimum son entrée en scène.

Il se relève alors, faisant tout juste apparaître sa gueule dans la lumière.
Agrémentons tout ceci d'une petite main qui plaque sa tignasse à l'arrière.
Beau-gosse attitude et sourire charmeur, quoi. Voix suave en prime, moitié prix.


- « Hello, buttercup. »
[Salut, bouton d'or]

Tu me reconnais ?

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Finn
Les bras fermement campés le long du tronc, l'Irlandais s'efforce de résister à cette force invisible qui veut les envoyer sur le boulet sans chaînes et lui faire la peau. T'es faible, vieux. Une main de Blonde et tu te retournes comme une crêpe.

Tu sais où tu peux te l'foutre ton couteau ?!

Mais non, rien. Imperméable. Jusqu'à ce que l'opportunité se présente. Et celle-ci en est une sacré bonne. Elle pointe son minois dans la lumière et les yeux du Pommières s'écartent pour la braquer. Au chant mélodieux répond le dégoût crasse.


- « Fuck me... What the hell is that ?! »
[« Putain... Qu'est-ce que c'est que ça ?! »]

L'œil estomaqué oblique sur la destinataire des mignardises. Retour aussi sec sur le bellâtre au vilain accent d'Albion. Suivi d'un aller simple pour les roses. Ça part sans réfléchir un taquet du droit. Droit dans le mignon sous les gloussements exaltés de l'autre Irlandais fraîchement libéré.

- « She's no buttercup. »
[« C'est pas un bouton d'or. »]
- « Nope. Haha. »
[« Ça non. Haha. »]

Tu t'es gouré d'adresse, l'Angliche.

- « Oh ben non, ils r'commencent... Les gars, revenez ! »
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Astana
    - She's a lion insiiiiiiiiide -


OH, UN ROUX ! MON ROUX.

- « BUTTERFLY ! »
[Papillon !]

Oui, à l'époque ils avaient chacun pris le parti d'un surnom ridicule.
Bouton d'or VS. Papillon, ça envoie du lourd. Bonjour la niaiserie.

Et comme elle s'apprête à lui sauter dessus pour saluer son bon vieux pote, son employeur lui en colle une. Comme ça.
GENRE tu frappes mes amis sans dire bonjour toi ? Astana fronce les sourcils, interdite. Jusqu'au coup de sang...


- « Non mais ça va pas !? Il vous manque des CASES hein ! »


La blonde pousse l'Irlandais au niveau des épaules. Celui-ci la repousse tout aussi violemment, et commence alors la baston du siècle. Ce sur quoi Mog s'en mêle et saute dans le tas, mordant l'oreille de la Danoise qui couine. Et au tour d'Athelstan de foncer tout droit dans le flanc de son ennemi du jour. Pas touche aux copains. Un joli bordel organisé, quoi. Les noms d'oiseaux franco-anglais fusent. Finalement, les coups partent et sont rendus avec une égale vigueur, sans qu'on sache vraiment à qui ils sont adressés.


- « V'là qu'ils s'y mettent à quat' ! V'nez m'aider les gars ! »


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Traduction : C'est une lionne à l'intérieur.
Paroles de la chanson précédemment mise en lien.

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Finn
    - No matter what people say, She's the devil -


Oh ben quoi ? On s'amusait en famille...

- « Vous savez pas qui j'suis MOI ! Bande de MERDEUX, ôtez vos sale p... Aïe ! »

Deux par tête, les protagonistes de l'échauffourée se voient cordialement reconduire aux quatre coins de la pièce. Le Pommier, lui, remue les branches comme un brûlé, solidement maintenu en place par une paire d'empaffés qu'il s'empresse de maudire sur une tripotée de générations. A bout de force, la résistance finit par s'essouffler peu à peu.

Ce qui ne l'empêche pas de foudroyer le Bouton d'or et son Papillon par-dessus le bleu tuméfié de son œil. Trop calme pour être honnête.


- « I think I lost a couple of teeth. »
[« J'crois que j'ai perdu quelques dents. »]

Encore une histoire pas claire. Elles commencent à s'accumuler sérieusement, ta Blondeur.

- « Fuck's sake ! Where's me boot ? »
[« Bordel de merde ! Où est ma botte ? »]

L'attention bifurque sur l'ennemi héréditaire. Non mais à quoi ça ressemble...

- « Un Anglais, quoi ! »

Mais à QUOI tu penses, Écrin ?
Autant crever l'abcès.


- « Alright guys, false alarm. Teeth are in the boot. »
[« Ok les gars, fausse alerte. Les dents sont dans la botte. »]


Traduction : Peu importe ce que les gens disent, c'est le Diable.
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Astana
    - I'm gonna kill you just for fun ; the buzzards gonna have you when I'm done. I'll be glad when you dead, you rascal, you ! -


- « Lâchez-moi que je lui fasse sa fête ! Je vais lui arracher la t... Hmpf. Aïe ! Pas les seins ! »

Chacun son point faible, hein. A bout de souffle, les mains flanquées sur sa poitrine douloureuse, la Danoise repousse ses assaillants avec les coudes. Non sans se prendre quelques baffes au passage, mais toujours dans la joie et la bonne humeur. L'un des gardes la repousse si fortement qu'elle en vient à se cogner le crâne contre le mur.

- « Allez-y ! Assommez-moi tant que vous y êtes ! »

Coup d'oeil en direction de l'Angliche en quête de soutien. Elle ne le voit pas. Il est replié derrière un zig à l'air patibulaire.

- « Mes yeuuuuux ! Je n'y vois plus ! Je suis aveugle ! »

Semblant plus ou moins calmée, elle se relâche un chouïa, fébrile jusqu'au bout des ongles. Jusqu'à ce qu'il repasse à l'attaque, le fourbe.
Et qu'elle bondisse derechef, suite à un regain d'énergie. Dommage que la barrière composée de deux bras musclés l'en empêche.


- « Vous allez devenir paralysé de la trogne toute entière, Vous ! »

Coup dans le ventre. Et c'est la chute au sol pour la dépigmentée, le souffle rauque.

- « J'ai... j'ai froid ! Je sens déjà la vie quitter mon corps... Il m'a tué. Je... »

Néanmoins, elle trouve la force de lever un doigt tremblant en direction de l'Irlandais.
Et de balancer dans la foulée la proposition SUPRÊME.


- « 1000 écus à celui qui m'offre sa tête. »

Tu vas moins faire le malin, j'te préviens.

- « Oops. J'ai rien dit. J'avais ma chemise sur la gueule. »

_________________

Traduction : Je te tuerai juste pour le plaisir ; les vautours t'auront quand j'en aurai fini. Je serai heureux(se) quand tu seras mort, espèce de vaurien !
Chanson : You Rascal You ! de Louis Armstrong. Reprise par Hanni El Khatib.

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Finn
Un œil à gauche, suivi d'un autre à droite qui dévisagent ses potences humaines.

On est pas bien, nous trois ? Hein ?
Mais vous pensez pas qu'on serait mieux, genre.. si vous me lâchiez ?
Promis, j'reviens après.

Les amadouer ? Si la tentative est réelle, elle est réellement foirée. Ces deux-là ne sont pas prêts de le libérer et l'Irlandais devra bien s'en accommoder. Au lieu de pleurnicher sur son sort, le voilà qui se fend doucement la poire au regard des vaines tentatives de sa moitié blonde sur le rempart de bleus trempés de sueur.

Allant jusqu'à lui souffler un baiser de sa bouche d'hémiplégique.
Quand la menace tombe... Ou plutôt la mise aux enchères de son caisson.


- « Vous.. vous avez entendu ça ?! »

COMMENT ??

Un hoquet de surprise accueille la nouvelle, mais ce sont les poings qui réagissent les premiers tandis qu'il reprend ses féroces ruades, tentant d'échapper à sa captivité pour aller punir l'affront. Oh dedieu...


- « Lâchez-moi les BRAIES ! J'vais me la faire, et pas sur un PONEY ! »
- « Bordel ! Le p'tit m'a ENCORE mordu ! »
- « Me fucking tooth !.. »
[« Ma putain de dent ! »]
- « BON, ça suffit ! Virez-moi tout ce p'tit monde. Allez hop, on veut plus vous voir ! »
- « … Stop thief ! »
[« … Au voleur ! »]

Excédés, les miliciens mettent les bouchées doubles. C'est une salve de coups de pompe au cul qui les font vider les lieux manu militari. Jetés comme des malpropres dans la cohue la plus infâme, ça s'écrase sur les pavés de la rue.

Tu la sens la déchéance, Mog ?
Ouais, moi aussi.


- « Humpf... »

Allez ramasse tes rotules, vieux.
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Athelstan
On les évacue dehors comme les chiens qu'ils sont : enragés.

Dans la cohue, le plus costaud des gardes aura pris soin d'attraper Athelstan par les braies et de l'envoyer valser le plus loin possible. Ce qui a pour effet une mise en évidence très nette de son fessier, et de considérablement lui remonter les bijoux de famille - qu'il avait encore en bon état, lui. Lorsque son dos bute sur le pavé, il étouffe un grognement sourd, accompagné d'une main accolée à ses parties. Respire, respire. N’appelle pas ton indigne de mère à l'aide tout de suite.


- « Fffff... ffff... »

La lippe se fait quelque peu tremblante.
La douleur est atroce, et tout le monde le sait.


- « Ffffff... »

Le nez lui pique. Il jette un coup d'oeil sur le reste de la meute.
Juste à côté de lui, y'a la blonde qui semble avoir les nerfs qui ont lâché.
Elle rigole tout bizarre, les autres sont aussi amochés, et l'Anglais dans son malheur se met à prier.


- « S'il vous plaît... Je veux bien en perdre une, mais pas les deux... »
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Astana
Et vlam ! La Danoise se ramasse lamentablement. Autrement dit, ce sont les poings serrés qui amortissent d'abord, puis le front qui cogne contre la pierre, et pour finir le corps tout entier qui s'affaisse. Mais elle ne crie pas, non. Non. Elle... rigole. Très nerveusement. Parce que ses nerfs ont été trop éprouvés ces dernières semaines, et que c'est le Pompon sur la Garonne. C'est pour cette raison qu'elle ne ressent pas la douleur tout de suite, trop occupée à rouler sur le dos pour se marrer un peu plus fort.

- « Oh berdol... Mais NAN ! Hahahaha. »

Le poing gauche dans la main droite qui répand son sang par les phalanges.
Mais c'est un fait remarquablement drôle. La preuve.


- « C'est pas possi-hi !-hi !-ble... »

Hilare. C'est le mot. Tellement qu'elle tente de déplier sa main, juste pour voir.
Mais comme ça fait mal, et qu'elle semble enfin s'en rendre compte, elle arrête.

Et se gondole.


- « PWAHAHA ! Je crois que j'ai la main cassée, muhuhu... »

Profond soupir.
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Finn
Lentement, le grisonnant décolle sa mâchoire du sol, et l'articule un peu.
C'est qu'ils y ont pas été de main morte, les bougres.

Un rapide tour d'horizon lui apprend que Mog n'a toujours pas fini de compter ses ratiches, que l'autre raclure d'Anglois semble prier pour le salut de ses grelots, tandis que la Danoise...

Misère, ils me l'ont cassée...

Las, il se renverse plutôt sur l'arrière, un maigre sourire goguenard pointé vers le ciel.


- « The Tooth Fairy should visit you tonight. Try to be nice with the lady, old chap. »
[« La petite souris devrait te rendre visite cette nuit. Tâche d'être gentil avec la dame, vieille branche. »]

Suit l'éclat de rire de l'édenté qui en avale de traviole son brin d'air frais avant d'en cracher gaiement ses poumons.

- « Me natural charm will do the job. Mind yours instead. Is she hysterical ? »
[« Mon charme naturel fera le boulot. Fais plutôt gaffe à la tienne. Elle est hystérique ? »]

Le soupçon d'inquiétude qui traverse les deux prunelles vitreuses que le pochard reporte sur la Scandinave se voit répliquer un geste aérien du vieux seigneur.

- « Na... She went mental well before that fucking day. »
[« Nan... Elle est devenue cinglée bien avant cette putain de journée. »]

Ricanements conjoints des deux compères avachis.

- « Laughter is the best medicine, you know. »
[« Vaut mieux en rire qu'en pleurer, tu sais. »]
- « Oh go to hell you and your stupid proverbs... Let's go home. »
[« Oh vas t'faire foutre avec tes stupides proverbes.... Rentrons. »]
« Very well Your Grace. I'm taking care of that English prick. »
[« Très bien Votre Grâce. Je me charge de l'autre connard d'Anglais. »]

D'une ironie à toute épreuve, le trapu rate sa révérence avec presque autant de grâce que la démarche pesante qu'il traîne jusqu'au suppôt d'Albion.

- « C'mon boy, get up. No time for wanking now. »
[« Allez fiston, lève-toi. C'est pas le moment de se palucher. »]

Un moment inerte, Finn bascule vers la Danoise hilare. Et sans cérémonial se déleste d'un lambeau de sa chemise. Bouge pas surtout, j'improvise. Et je fais ce que j'peux, te plains pas. Peu délicatement, la bande de toile enserre la patte blessée. Un curieux nœud marin concluant le tout, le regard circonspect d'un Irlandais posé en prime par-dessus.

- « Vous cognez vraiment comme une brute. »
_________________
Astana
Elle laisse faire. Elle bronche pas. Le rire s'est arrêté, lui.
Les lèvres sont pincées à la place. Comme il faut.

Voilà voilà. On t'a mis un cache misère dessus.
Ça servira à rien, tu le sais, mais tu dis rien.

Parce que t'es pas une fille qui cille une fois que la douleur est là.
À la place, tu regardes ce qu'il se passe ailleurs. Tu veilles.

Athelstan et Mog s'engueulent, mais aucun ne frappe.


- « Merci. »

Que la Danoise balance alors d'une voix lointaine.
Sans savoir si c'est pour le bandage ou le compliment.

Les tempes vrillent sévère.

Aussitôt, elle reprend ses droits vis-à-vis de ses cannes, et se relève.
Sans se soucier de la trogne qu'elle a bousillée à cause des pavés.


- « Rentrons. 'Marre de ces conneries. »

Et la Matriarche de substitution d'ouvrir la marche, direction son refuge.
Machinalement.

Bobo tête ? Ouais, t'as dû te cogner trop de fois contre la pierre.

_________________
Finn
Il s'est relevé et, comme un bon petit soldat, a suivi la file indienne. Deux pas derrière pour garder un œil sur ce qu'il reste du joli cœur anglais. À savoir des miettes qu'il aurait bien soufflées loin d'ici. Jusqu'en Angleterre, peut-être. Mais trêve oblige, l'Irlandais se contente de rattraper son retard lorsque la baraque à étages apparaît comme une vieille pièce montée posée au bout du chemin. Quelques blaireaux lâchés en liberté tournent autour en attendant le retour de leur indigne maîtresse. On imagine alors le parcours miné car bourré de trous qu'il lui faut traverser pour se pencher à l'oreille de son compatriote. Écartant du pied un blaireautin un tantinet trop chaleureux.

- « Keep an eye on the faggot. See you later. »
[« Surveille la lopette. À plus tard. »]

Et de le congédier sur un simple mouvement du menton désignant l'étable.
On a les appartements qu'on mérite, vieux cochon.



[Tanière danoise, en périphérie du monde.]

À raison d'une belle couche de poussière, l'intérieur semble avoir pâti de l'absence prolongée de sa propriétaire. Très peu de meubles pour beaucoup d'espace, son caractère spartiate a de quoi titiller l'imagination. Penché sur un baquet d'eau, le Joyau réalise ses ablutions en portant de temps à autres un regard circonspect sur les murs de cette baraque tombée en quenouille. Mais surtout, il se débarbouille, efface toute trace de l'incident. Non non, on s'est pas pris la raclée du siècle. Encore qu'il s'en sort plutôt pas mal. Et son reflet au fond du baquet le lui rappelle, malgré cette lèvre fendue au trois-quart et cet œil bleui. Les diverses égratignures sous ses nippes étant secondaires. Le vieux se paie une grimace à lui-même et tourne le caisson vers la moins veinarde. S'enquérir de l'avancée de son infirmité, la volonté est bien là, les mots eux manquent. Pourtant sur le mou de sa langue.

- « J'ai j'té mes affaires dans un coin... »

Ouais-ouais-ouais, palpitant tout ça...

- « Vous.. c'est normal tous ces coins vides dans chaque pièce ?? »

Mais si, c'est une vraie question.
Et pendant ce temps-là on parle pas du Papillon, tralala...

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