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[RP] De Rouille et de Crocs - Part I.

Astana
En rentrant, elle dépose les armes puis s'affale dans un grand fauteuil posté près de la cheminée, lessivée. La tête se fait lourde. C'est toujours en Anjou qu'elle prend le plus de coups sur la gueule. Étrangeté quand tu nous tiens. Pendant quelques secondes, la nordique se demande ce qu'Athelstan peut bien foutre ici. L'enfant des rues qu'elle avait laissé derrière elle trois ans plus tôt à Bristol n'était plus. Et pourtant... D'un soupir, toutes les pensées s'échappent. La dextre s'arrime à l'épaule gauche pour la masser dans un roulement douloureux.

- « J'ai j'té mes affaires dans un coin... »

Immédiatement, le museau est relevé pour voir où.
Pas n'importe lequel j'espère. Question.

Ah, le fameux mystère des angles vides. Ça t'interpelle hein, vieille branche ?
Mais je peux pas te l'expliquer. Tu comprendrais pas. C'est pas ta faute.

J'suis hantée par un fantôme et ses promesses de coins.
J'en sème un peu partout, et j'y touche plus. C'est comme ça.

Une pièce, une extrémité vide. Qui le restera.


- « C'est même volontaire. »

Haussement d'épaule.

- « Drôle de lubie, je sais. »

La blonde se fend d'un espèce de sourire foireux, tout en se tournant vers lui.
Elle observe un moment le visage tuméfié de son employeur, la mine fermée.

Et finit par balancer sa petite connerie habituelle...


- « Mon Dieu, qu'est-ce que vous avez une sale gueule... »
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Athelstan
[Étable danoise]

L'oeil méfiant, l'Angliche pénètre au sein de l'étable, Mog sur les talons. Il peut sentir son regard porcin peser dans son dos.
Il repère rapidement un large tas de foin dans lequel il s'empresse de s'affaler, histoire de marquer un peu son territoire ; au préalable délesté de son grand sac.

Bottes enlevées et mains croisées derrière la caboche, à l'aise.
Le roussâtre toise un peu son compagnon, avant de faire remarquer.


- « You hit pretty hard. »
[Tu frappes plutôt fort.]

... Pour un bouffeur de trèfles.

M'enfin, c'est pas comme ça qu'on engage une conversation non plus.
Trouvons-nous plutôt un sujet commun...


- « So my friend... do you know her for a long time ? »
[Donc mon ami... tu la connais depuis longtemps ?]

L'outrage à ses valseuses semble avoir été oublié.
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Mog
Ça sent le porc par ici. Difficile de dire si c'est l'Anglais ou les restes digérés voire putréfiés d'un ancien élevage. Dans tous les cas, ça fleure la merde. Et bien collante, du genre qui va te suivre jusqu'à la fin de tes jours. Il la baptiserait bien Athelstan si celui dont on l'avait promu nounou avait daigné se présenter.

De bonne humeur donc, Mog balance son baluchon au pied d'un tabouret avant d'y poser ses fesses endolories. Bien en face, avec une vue imprenable sur le sans-gêne.

- « Next time, I'll hit you so hard that your bloody mother will feel it. »
[« La prochaine fois, j'te frapperai si fort que ta saleté de mère le sentira. »]

À la suite de quoi, l'empâté se marre en dévoilant une rangée de chicots incomplète.

- « And lad... »
[« Et fiston... »]

Réduit au silence, brusquement.

- « I'm not your friend. »
[« Je ne suis pas ton ami. »]

Non non, même si l'endroit prête à confusion, on a pas élevé les cochons ensemble.
Te laisse pas distraire, tu veux ?

Paye ton idée, en plus. Le Gaélique secoue la trogne en faisant racler sa pierre contre la lame de son couteau. Ouvrage minutieux qui tend à tempérer ses envies de meurtre. Le silence se faisant finalement trop pesant, l'œil de Mog s'évade sur l'autre. Un sujet commun, hein ? Hum...


- « How are your balls ? Mine seem to be twice heavier... Would you just take a quick look at them? »
[« Comment vont tes noisettes ? J'ai l'impression que les miennes sont deux fois plus lourdes... Tu voudrais pas les examiner vite fait ? »]

C'est que ça fout les boules, quand même.
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Finn
« Drôle de lubie », ça tu peux l'dire. Hilarant à tel point qu'elle en vient à lui rappeler cette Bleue aux motivations trop complexes pour répondre à une question. Et une histoire pas nette de plus. C'est pas grave, je fais la collec'.

Sans en dire davantage ni lui laisser le temps d'en placer une et d'éclaircir le mystère, elle embraye sur autre chose. Une vanne, pour changer...

Derrière sa lippe frustrée, le grisonnant étouffe un grognement avant qu'il n'éclose.


- « À qui la faute... »

T'es pas gonflée toi déjà.

- « Vous adresserez mes compliments au papillonnant du dimanche pour ce fiasco. »

Vexé, et ça se voit. Un peu trop d'ailleurs, cache ça vite.
Les mains plongent aussitôt dans la flotte pour éclabousser le faciès mal agencé et noyer ses frisons avec.

Ah bah t'es beau, t'as l'air d'un mouton qu'a pris l'eau.

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Athelstan
[Toujours dans l'foin]

L'Anglais accueille les paroles de l'édenté en pouffant de bon coeur. C'est ça, on y croit. Puis j'entrave pas grand chose à ce que tu racontes, je dois t'avouer. Ton accent est trop foireux, et tes chicos manquants arrangent pas grand chose. Il lève les yeux au plafond, et étire son sourire jusqu'au coin, avant de subitement redresser la tête vers le leprechaun.

- « Heavier because they fall. It's the age. »
[Plus lourdes parce qu'elles tombent. C'est l'âge.]

Bah ouais, t'es plus de la première jeunesse comme type.

Athelstan ne doute de rien. Qu'il lui en colle une si ça lui chante. Le gamin des rues a grandi au rythme des roustes. Ce n'est pas une hypothétique menace qui va lui faire peur. On l'avait si souvent battu qu'il avait eu tout les os cassés, ou presque. Et pourtant, la seule séquelle qu'il conserve de cette époque est un coude un peu capricieux ayant tendance à se déboiter. Ça, et l'esprit frondeur. Raison pour laquelle il se retrouve toujours dans les emmerdes, d'ailleurs. Aujourd'hui ne fait pas exception.

Puisqu'ils causent engins, il se rappelle soudainement avoir une terrible envie de pisser.
Ce dont il va s'acquitter près d'une poutre, dos à l'Irlandais. Il se met à causer.


- « She's a crazy one, 'Stan. But I like her. Once, she saved me from a psycho guy who wanted to bump me off because he found out I was sleeping with his wife for three months. Haha, what a mess that was. This guy is dead now. Slaughtered. »
[C'est une folle, Stan. Mais je l'aime bien. Une fois, elle m'a sauvé d'un psychopathe qui voulait me buter parce qu'il a découvert que je me tapais sa femme depuis trois mois. Haha, quel bordel c'était. Le type est mort maintenant. Égorgé.]

Il arrose toujours la poutre.

- « She has strange principles, I didn't still agree with her. We fought many times because she's hot-blooded... »
[Elle a des principes étranges, je n'ai pas toujours été d'accord avec elle. On s'est battus souvent parce qu'elle a le sang chaud...]

Mine de rien, il tourne légèrement la tête pour regarder son auditoire par dessus l'épaule.

- « And you know what ? She definitely hits harder than you. »
[Et tu sais quoi ? Elle frappe définitivement plus fort que toi. ]

Et bim.
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Astana
[On se racle la gorge et c'est reparti pour un tour]

Dépitée par tant de mauvaise foy débordante chez un seul homme, la Danoise baisse un temps les yeux sur la main qu'elle a de meurtrie.
Lentement, le cache-misère est ôté pour constater l'étendue des dégâts. Dieu que c'est laid. Il va falloir soigner ça, Sa Blondeur.
Ses lèvres se parent d'un sourire fade, à moitié crispé, et elle grogne à l'intention du Gaélique.


- « Vous êtes gonflé. Il n'a rien fait. »

Tu te rappelles ? T'as frappé le premier.
L'animosité reste absente du ton, ceci dit.


- « Vous vous attendiez à ce que je regarde sans rien dire, peut-être ? »

Elle hausse un sourcil vers lui, énigmatique. Avant de jeter le bout d'étoffe au feu.
Désolée, mon rôle de taiseuse ne s'applique pas à chaque fois. C'est une question de circonstances.

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Finn
Rien fait ? Bigre.
C'en était déjà trop, tu me pousses à le dire et j'aime pas ça.

Le voilà qui s'ébroue, secoue la tronche dans une volée de gouttes fines. Plus pour se donner une contenance que par réelle nécessité. Du flegme, l'Irlandais.


- « Parfaitement. Ce lombric mal peigné n'a eu que ce qu'il méritait. »

Et de poursuivre d'un air complètement détaché.

- « Il a un vilain accent et des pensées pour votre 'bouton d'or'. » - yerk - « Comment pouvais-je deviner que vous fréquentiez ce genre de rampant ? »

« Parce que si j'avais su, il serait resté là où est sa place. Au ras du sol. »
Terminé à coups de surin, tu veux dire ?
T'es vraiment un grand malade...


- « Puis... Hum il a battu Mog. J'allais pas lui tresser des lauriers quand même. »

Se raccrocher aux branches ? La technique de ceux qui ont failli. Embêté, le vieux fou pivote vers elle, entraînant avec lui la bassine entre ses pieds. Et pour la première fois de la soirée, le regard qu'il pose sur la patte cassée trahit un brin de culpabilité. La seule raison valable d'émietter cette mauvaise foi à laquelle il semble tenir envers et contre tout.

- « … Votre main serait encore capable de m'en coller une, au moins. »

À croire qu'il le cherche. Mais non, la grossière pogne fautive va plutôt chercher un peu de chaleur, cueillir l'invalide en un aveu muet.
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Mog
Les arcades se froncent légèrement.

D'une oreille distraite, il l'écoute bavasser. Sans savoir bien pour quoi celui-ci tient tant à philosopher sur la Danoise, il suit les déboires du jeune insolent. Et profite qu'il ait le dos tourné pour tirer sur son froc. C'est alors que la petite histoire s'achève.


- « Yes, I know... »
[« Oui, je sais... »]

Trombine inclinée sur ses sacoches, une moue dubitative commente leur examen.
Mais non vous n'êtes pas si vieilles, il est jaloux.


- « In fact, I'm particularly aware of that. Can't count how many times she knocked me around. Hot-blooded is a small word. »
[« En fait, j'en suis particulièrement conscient. J'compte plus le nombre de fois où elle m'a tapé dessus. Le sang-chaud, c'est un peu faible. »]

Et puisqu'on en est aux confidences, le Gaélique se laisse aller à quelques élans d'amabilité en répondant finalement à la question.

- « Don't know her for a very long time. Just a few months, but she's already tried to skin me alive at least once. »
[« J'la connais pas depuis très longtemps. Tout juste quelques mois, mais elle a déjà essayé de m'étriper au moins une fois. »]

Si tu veux tout savoir.

- « Nevertheless, I like her too. She always has something to drink and knows how to prevent Finn from killing me. »
[« Malgré tout, je l'aime bien aussi. Elle a toujours quelque chose à boire et sait comment empêcher Finn de me tuer. »]

Et ça, c'est vital.

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Athelstan
L'affaire finie, le roux remballe son matos tout en opinant du chef.

- « Huh... the old man. »
[Hum... le vieil homme.]

Il lance une œillade perplexe à l'Irlandais après avoir repris sa place.
Comme s'il espérait trouver une réponse dans son regard vide.


- « Dunno why he struck me... »
[Je n'sais pas pourquoi il m'a frappé...]

Plutôt : je sais, mais c'est moche dit à haute voix.
Depuis quand Bouton d'or se tape de la viande avariée ?

L'homme réfléchit à voix haute en se grattant la joue, peu convaincu.


- « J'me demande ce qu'elle peut lui trouver à ce type. »

Une fois encore, les chasses claires se posent sur son camarade.
Hmpf. J'avais presque oublié que tu causais pas la langue, toi.
Pas grave. Tu te contenteras d'un sourire miteux.

Et puis...


- « Why would he want to kill you if you're his buddy ? »
[Pourquoi voudrait-il te tuer si t'es son pote ?]

Bizarres les Irlandais à vouloir buter leurs amis...
Y'a un truc pas très net là-dessous. Et je vais creuser.

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Astana
Bon.

On va pas y arriver comme ça, Finn. Mais alors vraiment pas.

Dans une autre vie t'aurais pu trouver ça mignon, toute cette jalousie, blondeur. Mais pas dans celle-ci. C'est bête, va encore y'avoir de la casse.
Elle le dévisage longuement, sans rien dire, cherchant à réunir tout son calme autant qu'à effacer cet air dédaigneux qui se devine peu à peu.

Le ton sur lequel elle le rembarre est tranchant. Mais elle ne crie pas.


- « Il m'a appelée 'bouton d'or' et étrangement vous vous êtes senti en droit de le corriger. Mieux, vous vous l'êtes octroyé sans rien demander à personne. Que les choses soient bien claires entre nous... Mes connaissances rampantes et mal peignées n'arrêteront pas de débarquer sous prétexte que vous êtes dans les parages. »

Celle-ci n'était pas prévue au programme, certes.

- « Si vous vous mettez à démolir le premier qui... »

L'épouvantail se renfrogne. L'exemple était mauvais.

- « Recadrez donc les vôtres, et je me charge des miennes. »

Ça nous évitera une nouvelle boucherie. Capisci ? *

Le sermon fini, elle le lorgne d'un oeil mauvais, avant de lever un peu sa fausse patte pour la poser sur le sommet de son crâne. Geste suivi d'une légère grimace. On fait une fine équipe, quand même. Tant que tu me mets pas de chaînes, je reste là. Puisque le message est passé... détendons l'atmosphère.


- « Et puis franchement, être jaloux d'un môme ne vous rajeunit pas. »

Hinhin. La blonde se gausse à l'intérieur.

Et on dit bravo à la Danoise pour sa bonne conduite.


* Tu comprends ? en Italien.
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Finn
Ah non, mais NON.

Sourcil arqué, tiré sur la Scandinave, l'Irlandais rétablit la vérité.
Du moins celle qu'elle serait bien aimable de gober.


- « Je ne suis pas.. jaloux. Encore moins de.. ça. »

Ça me ferait mal, tu comprends ?

Si le ton n'est pas bien méchant, c'est qu'il conserve l'aigreur que cette hypothèse lui inspire tout au fond. Bien planquée sous une chape de fierté. La caresse sur son tapis frisé n'étant pas non plus étrangère à cette apparente retenue, l'Insulaire inspire, disposé à enterrer la hache de guerre.


- « On ne va pas en faire un flan. J'aurais dû l'avertir, soit. C'était fourbe de ma part... »

T'as tort l'Irlandais, et tu le sais.
T'as jamais été un bon geôlier, commence pas aujourd'hui.
Un petit effort !


- « … Bon d'accord, j'aurais pas dû l'cogner du tout ! Mais... C'est un Anglais, merde. Qu'est-ce que vous foutez avec un Anglais ? »

Message reçu, l'alliance n'en reste pas moins curieuse. En voilà un triste mélange des genres, et qui ne manque pas de faire grincer des dents. Perplexe, il dévisage alors cette gueule d'ange qui aurait chu de son perchoir. Sa jalousie ou quel que soit son nom mise au placard.
Mog
Levant ses petits yeux voilés d'une ivrognerie régulière sur l'autre, le Gaélique ricane de bon cœur.

- « He struck you 'cause you're a dick'. An English dick'. Why d'you think I did beat you up ? Haha. »
[« Il t'a frappé parce que t'es un con. Un con d'Anglais. Pourquoi tu crois que je t'ai tabassé, moi ? Haha. »]

C'est pourtant clair. T'as une tête à claque, j'y peux rien.
Mais rassure-toi, on est deux.


- « Last time he tried to rip my head off was because he thought that I had shagged her. Which was completely false. Some kind of men do not have a sense of humour. »
[« La dernière fois qu'il a essayé de m'arracher la tête, c'était parce qu'il croyait que je l'avais sautée. Ce qui était complètement faux. Certains hommes n'ont pas le sens de l'humour. »]

Anecdote qui lui soutire un nouveau rire.
Bordel, j'ai bien failli y passer cette fois-là.


- « So let me give you some good advice, lad : stop smiling, for ever. Buddy or not. »
[« Alors laisse-moi te donner un bon conseil, fiston : arrête de sourire, à tout jamais. Copain ou pas. »]

Tu nous éviteras à tous des heures pénibles à creuser pour enfouir ta carcasse. Et ça commence maintenant. Chose que le trapu ne se refuse pas, appréciant finalement la compagnie de cet énergumène pour ce qu'elle vaut. Celle d'un sale gosse.
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Athelstan
Passons sur la raison foireuse bien qu'acceptable qui fait qu'on l'a battu. Il avait été le premier à jeter la pierre sans pour autant en montrer les signes. Je plaide coupable pour ça. Passons sur le récit à caractère hautement pervers de potentiels ébats avec la blonde. Et de la menace mortelle qui en découla tout naturellement. J'aurais fait pareil. Passons donc tout ça, parce que c'est pas intéressant. Non.

Ce qui lui arrache un rire sincère, c'est le conseil le plus con du monde : arrêter de sourire. Montre comment tu fais, voir ?
Certains sont p'têtre nés en faisant la gueule, mais pas moi mon gars. Non. On m'a mis au monde que j'me marrais déjà, tu vois. Alors je crois que...


- « That's not possible, buddy. »
[C'est pas possible, mon pote.]

Il enchaîne rapidement pour contrer toute riposte.
Conscient qu'il creuse lui même sa propre tombe.


- « The old man can sulk for years if he wants to. 'Don't care if he doesn't appreciate, or has nightmares because of that. »
[Le vieux peut faire la gueule pendant des années s'il veut. Je m'en fous s'il n'apprécie pas, ou a des cauchemars à cause de ça.]

J'ai pas besoin qu'on refasse mon éducation. Et encore moins à coups de surin.
L'assurance intrépide de la jeunesse au fond des yeux, l'Enfant sourit toujours.


« Oh... and don't forget... »
[Oh.. et n'oublies pas...]

Parce que c'est d'une importance capitale, ça.

- « She's my friend. »
[C'est mon amie.]

Et ça change tout. À moins que je fasse une grosse connerie, je suis pas prêt de crever.
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Astana
Retournons plutôt le problème dans l'autre sens.
Tu vas te rendre compte de la stupidité de la question.


- « Et qu'est-ce que je fous avec des Irlandais ? »

Très honnêtement, c'est pire dans le genre.
Mais t'es attachant avec ta gueule de chien battu.


- « Je connais le rouquin depuis des années, pour vous répondre. »

Tu sais, mon séjour chez les Anglois, tout ça ?

- « Ce n'est pas vraiment comme si j'avais eu le choix. Il m'est tombé dessus et ne m'a plus lâchée. »

Et quelque part, il avait été sa bouée de sauvetage aussi.
Une sous-pape de sécurité qui apportait un nouveau souffle.

La dépigmentée plisse les yeux sur son vis-à-vis, comme pour anticiper sa prochaine réaction.


- « Et ne vous plaignez pas. Mog a un copain pour jouer maintenant... »

Parce qu'il a dû stopper son développement aux alentours de 15-16 ans.

Elle sourit, simple, avant de plonger sa fausse patte dans la bassine d'eau.
Légère grimace qui se dessine alors, tirant les traits du visage déjà farci de bleus.


- « Hm. »

Ça va être drôle de faire la guerre avec une main invalide.
M'enfin, elle pourra toujours dire au petit manchot que c'est par solidarité.

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Finn
La réponse est simple : un Irlandais est ce qu'on peut espérer de mieux dans une vie. Pas celui-ci, certes. Mais les autres. Tout être, fut-il difforme, prenant un jour racine sur la plus petite des deux îles sera toujours infiniment plus grand que son homologue gavé de doucereux vin andalou.
Car dans l'esprit éduqué au malt dès l'âge tendre, c'est bien le coude gaélique qui fait plier le bras de terre anglais, et non l'inverse.

Alors maintenant t'as le choix, mon gars.
Soit tu dissertes sur ta supériorité héritée de la verte Érin.
Soit tu tapes sur les copains de la même contrée.

Trop humble pour vanter son héritage de la sorte, l'Irlandais se renferme à l'évocation du compatriote. Mog, cet infâme bâtard. Ce cloporte au cœur tendre, incapable de mettre un pied devant l'autre sans écraser le tien. Même pas exprès, et c'est bien ça le pire. La maladresse, c'est encore ce qu'il y a de plus pénible à haïr.

Sa bassine mise à profit par les phalanges qui s'y noient, les charbonneuses du Gaélique se détournent du triste spectacle d'une pogne cassée. Fielleux, il en vient à se dire que son vieux compagnon n'y est pas étranger. D'une manière ou d'une autre.


- « Je n'ai pas réclamé cet Irlandais. Vous l'avez amené. »

Ça sonne comme un reproche et pourtant, elle n'aura pas un brin de rancune. Rien la Danoise. Tout est dirigé contre l'autre pot-de-colle. Et comme s'il s'apprêtait à se soulager d'un poids, le vieux bourru s'empare d'une de ses bouteilles qui ravivent les mauvais souvenirs.

Le bouchon s'éclipse et l'ambre se met à couler, prélevée à même le goulot.
Avant de changer pour la valide de sa vis-à-vis.

Tiens bois, on aura moins mal.

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