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[RP] Temple Réformé Aristotélicien de Toulouse.

Maleus
Coup d’œil sur la salle peu remplie, le borgne hocha la caboche et joignit ses mains.

" Bien, puisque le silence s’est installé, j’en déduis donc que plus personne ne souhaite s’exprimer sur ce sujet. Il est certain qu’il reviendra tôt ou tard sur le tapis mais en attendant nous pourrons mûrement y réfléchir à l’abri de nos toits ou durant un dur labeur. Dieu nous a donné la faculté de penser et de réfléchir, servons-nous en.

Puisqu’il en est ainsi, je vous invite, pour ceux qui le souhaitent cela va de soi, à réciter une prière commune. "


Le borgne pris une inspiration puis d’une voix forte pour se faire bien ouïr, entama une prière qu’il avait déjà récitée durant d’autres cultes.


" J’aime l’Eternel, car il entend
Ma voix, mes supplications;
Car il a penché son oreille vers moi;
Et je l’invoquerai toute ma vie.
Les liens de la mort m’avaient environné,
Et les angoisses du séjour des morts m’avaient saisi;
J’étais en proie à la détresse et à la douleur.
Mais j’invoquai le nom de l’Eternel :
O Eternel, sauve mon âme!
L’Eternel est miséricordieux et juste,
Notre Dieu est plein de tendresse;
L’Eternel garde les petits;
J’étais malheureux, et il m’a sauvé.
Mon âme, retourne à ton repos,
Car l’Eternel t’a fait du bien.
Oui, tu as délivré mon âme de la mort,
Mes yeux des larmes,
Mes pieds de la chute. "


Ceci fait, laissant quelques minutes de pieux recueillement à ses coreligionnaires, il ajouta une phrase avant de laisser ses frères et sœurs retourner à leurs activités.

" Le prochain culte se tiendra le vendredi 20. N’hésitez pas à me soumettre les sujets que vous souhaitez évoquer lors du culte et n’oubliez pas, sacerdoce universel oblige, qu’il vous est loisible de venir là où je me tiens pour prêcher, lire les écritures et ou faire part de vos opinions à la communauté.

Que Deos veille sur vous et vos proches. "


Un salut, c’en était fini pour aujourd’hui et le borgne entre deux squattages derrière le comptoir du blaireau irait surement user l’œil qui lui restait sur quelques documents théologique à la lueur d’une bougie.

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Adieu Fab'
Veralucie
Le pasteur se lança dans une prière que Véra ne pouvait qu'écouter l'entendant pour la première fois.

Puis il donna rendez vous pour le vendredi suivant. Pour sûr que Véra viendrait. Ce qu'elle entendait semblait lui convenir et correspondre à tout ce qu'elle pensait depuis longtemps. Mais elle avait encore à découvrir.
Citation:
Que Deos veille sur vous et vos proches.


Véra se leva, le salua respectueusement de la tête et murmura avant de sortir :

Qu'il vous protège Pasteur Maleus.
Theodule
Le chargement des vivres et autres produits en bonne voie, le blond To.C se rendit au temple. A son entrée dans la bâtisse, tous ses tords et ses pêchés remontèrent à sa mémoire. Le délaissement des études religieuses, la non réponse à des courriers ... lui faisaient Gros. Gros lui faisait sur la conscience. Le son de ses pas se répercuta dans le silence du lieu. S'étant bien avancé, il s'agenouilla et récita à mi-voix une prière commune qu’il avait déjà récitée durant d’autres cultes.

" J’aime l’Eternel, car il entend
Ma voix, mes supplications;
Car il a penché son oreille vers moi;
Et je l’invoquerai toute ma vie.
Les liens de la mort m’avaient environné,
Et les angoisses du séjour des morts m’avaient saisi;
J’étais en proie à la détresse et à la douleur.
Mais j’invoquai le nom de l’Eternel :
O Eternel, sauve mon âme!
L’Eternel est miséricordieux et juste,
Notre Dieu est plein de tendresse;
L’Eternel garde les petits.... "

_________________
Maleus
[Vendredi 27 Juin 1462]

A force de prières et de volonté, le cyclope venait de sortir d’une phase de maladie plutôt désagréable. Doue qu’il avait douillé le borgne, toussant et vomissant la nourriture à peine avalée. Une vraie suée.

Prenant son courage à deux mains, il fit une longue toilette pour paraitre aussi présentable que possible, s’habilla de noir comme de coutume et vendredi oblige, se dirigea vers le temple pour le prêche.

*********

Froid avait toujours été le regard du d’Assay, froid et pénétrant comme une lame. Mais ce jour-ci, comme il venait à peine de sortir de convalescence, la grise mirette du pasteur était comme masquée par un voile.

Il se racla la gorger, poussa un soupir puis démarra son office.

" Loué soi le Tout Puissant ! "


Ouais voila, une très bonne entrée en matière n’est-ce pas ?

" Mes frères et sœurs, nous voici une fois de plus en ce jour des humbles réunis pour prier et échanger. Puissiez vous pardonner mes récentes absences liées à une santé défaillante mais me voici de nouveau parmi vous, prêt à servir notre belle et pieuse communauté du mieux que je le peux. "


Une pause, Maleus remit en place ses idées.

" Quand le Tout Puissant cessa d’intervenir sur le monde, Il nous laissa le libre arbitre et la volonté. Il est bon de se demander ce que cela implique dans notre quotidien, comment devons-nous envisager notre vie quand elle n’est pas guidée directement par notre Créateur ? Notre vie terrestre est une longue suite d’épreuves, un moyen de mesurer à quel point chacun de nous est capable de s’auto-discipliner, garder sauve sa foy en le Tout Puissant et de fait, éviter de céder aux murmures suaves du tentateur.

Mais mis à part la foi et l’amour sans limite que nous portons pour Dieu, qu’en est-il du reste ? Que sommes nous amené à faire ?

Je ne vous apprendrais rien en vous rappelant que Deos nous a donné la vie, Il a même fait de nous ses enfants, ses créatures préférées. Nous ne pouvons qu’en être fiers n’est-ce pas ? Ce statut amène pourtant des attentes, des responsabilités.

Ce cadeau qu’est la vie, il nous faut le faire fructifier. Si l’oisiveté est un péché, prospérer, bâtir pour soi-même et pour les générations futures et faire preuve d’ambitions sont de bonnes choses. Que l’on soit clairs, rien n’implique dans tout cela d’écraser autrui car l’amitié chère à la doctrine du prophète Aristote et donc de Dieu doit demeurer.

Il importe que nous visions tous loin et haut.

Ainsi d’ailleurs, félicitons sa grandeur Simeon Charles qui en ce jour est le premier comte de Toulouse issu de la réforme aristotélicienne. Voyons-y un gage positif pour l’avenir de notre communauté et un exemple même de la persévérance. Un exemple de cheminement positif. "


Ouais non bien sûr que tout le monde ne finirait pas comte dans la communauté mais à chacun ses ambitions, le tout était de ne pas flâner et attendre bêtement que la vie se fane.

" Nous autres, membres de la seule et unique vraie foy aristotélicienne devons montrer l’exemple sur bien des points. A toutes échelles, nous devons êtres d’ambitieux bâtisseurs, prospérer pour préparer un avenir bon et juste sous le regard bienveillant du Tout Puissant et garantir à nos amis et proches une vie saine et remplie, loin des besoins futiles si chers aux papistes et autres païens. "

Le pasteur croisa les bras et attendit des réactions.
Au pire, si le silence demeurait, il enchainerait avec une prière ou une lecture comme il l’avait déjà fait auparavant.

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Adieu Fab'
Clarissima
Première journée toulousaine. Clarissima était arrivée le matin même, après un voyage qui, contre toute attente, s'était déroulé sans encombre depuis les mortes plaines de Champagne. Las, la ville ne semblait ici guère plus animée, et la salle commune de l'auberge pleurait d'ennui. Qu'à cela ne tienne, elle n'avait de toute façon guère le temps de flemmarder. Un brin de toilette, et un troc braies pour robe plus tard, elle se dirigeait à pas tranquilles vers le temple, dont elle avait pris soin de se faire indiquer la route.

Assise sur un banc, en attendant le début du culte, elle songeait à combien il serait agréable de pouvoir pratiquer sa foi publiquement, plutôt que claquemurée dans sa chambrée de Sainte-Ménéhould où elle devait sans doute être la seule réformée à la ronde. Serrant un petit psautier sur ses genoux, elle regarda le pasteur faire son entrée avec des yeux luisants d'intérêt, malgré la neutralité du reste de son visage. Son frère, cela ne faisait aucun doute, car elle se retrouvait en certains des traits de son visage. Et attentivement, elle écouta son discours. Un Comte réformé. Si elle n'avait pas eu la capacité émotionnelle d'une chaussure, elle s'en serait sûrement pâmée, tant la chose lui semblait inconcevable, de là où elle venait. Sans nul doute, Toulouse devait être une nouvelle Athènes.

Et puis, à la fin du sermon, il y eut un temps de latence. Elle avait presque oublié. Le culte n'était pas quelque chose de statique, où l'on écoutait déblatérer le pasteur pendant une heure et demie avant de rentrer chez soi. Résumons donc : Un des buts de la vie devait être l'enrichissement et l'ascension sociale. Laisser un terrain meilleur qu'on l'a trouvé pour les générations futures, en somme, cela ne lui déplaisait pas. Et puis, puisqu'elle avait gagné deux neveux en arrivant ici, elle n'avait même plus besoin de se soucier de qui hériterait. Une question la titillait néanmoins. Il n'avait émis qu'une seule et claire limite : Ne pas marcher sur autrui.

« N'y a-t-il pas d'autres restrictions que le respect d'autrui ? Peut-on faire des choses classiquement qualifiées d'immorales, comme, mettons, commercer des idoles... »

Un sourire en coin vint un instant déformer ses lèvres pâles.

« ... prêter à usure, vendre son corps ou même simplement sa lame, dans le but de faire fructifier son bien ? La fin justifie-t-elle les moyens ? »


Elle n'avait pas les textes en tête, aussi... Un petit débat sur la question, ou au moins une réponse du pasteur, ne ferait sans doute pas de mal.
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Alix_ann
Et à Alix de ramener sa petite carcasse dans le temple. Elle est un peu en retard mais elle réussit à se faufiler avant que les portent se scellent. La petite blonde est de passage à Toulouse, entre le pillage de Sarlat et l'envie très pressante de vérifier que sa meilleure amie n'est pas morte en Provence, certainement à cause de la Provence, et était ravie que ce soit un vendredi, jour du sermont de Maleus, qu'elle débarquait.
Alix avait bien grandit depuis la dernière fois qu'elle était venue ici, l'endroit ne l'intimidait plus autant, elle comprenait aussi bien mieux les paroles du d'Assay.

Elle prend place pas très loin de l'autre présente. C'est l'occasion pour Alix d'écouter une messe sans avoir à faire de comment elle est parée, ou de si elle a envie de s'asseoir n'importe comment, de ne pas avoir à se soucier des aspects fugaces qui réglait ses sorties en Bretagne pour se concentrer sur la spiritualité. Elle n'est pas chez elle, en sa terre, où sa présence n'était qu'une pure formalité qui la faisait suivre un culte d'une foi qui, les années passant, n'était pas celui qu'elle avait choisit. Aussi, les prêches de Maleus étaient bien plus intéressantes et concrètes que celle prononcées à Buzay. Ses mots étaient inspirant pour le jeune esprit de Alix, qui écoutait, pendue au moindre son qu'émettait le pasteur. Ses jambes sont repliées en tailleur, et la petite bretonne, lasse, laisse son poids tomber sur l'avant, retenant sa tête de ses deux bras, les coudes reposés sur ses genoux. Sa tenue était beaucoup moins extravagante qu'à l'accoutumé, se souvenant des remarques de Maleus sur la sobriété souhaité des Aristotéliciens de foi Reformée contrairement à ceux de foi Romaine.

L’ambition. Un sujet intéressant pour la petite bretonne qui n’en manquait d’ailleurs pas, elle qui mettait un point d’honneur à s’élever dans son grand duché, gravissant les échelons dans le but de faire valoir sa légitimité et de récupérer des terres, les faire évoluer, grandir, et les refiler à de beaux enfants blonds. Néanmoins, au nom de l’amitié on ne pouvait pas s'y prendre n'importe comment et il y avait certaines limites d’après le sermont. Alix écouta ensuite la question de l’autre présente, la trouvant très juste.

-« Et qu'en est il du vol lorsque parfois, même si il s’agit de céder à la facilité, on peut y être obligé? Et de la guerre lorsqu’il faut faire valoir des droits, ce qui nous semble juste ou récupérer un territoire? Car il n’est pas rare qu’on n’ait pas la possibilité d’avancer, de prospérer, sans que cela ne puisse porter préjudice à certains. Comme le dit si bien la phrase bateau : Le bonheur des uns fait les malheurs des autres. »
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Maleus
Le cyclope regarda sa sœur récemment découverte sans mot dire pendant quelques secondes qui purent paraitre des heures. Trop absorbé par les débats au synode et peut être aussi trop loin pour vraiment la voir, il arrivait maintenant à déceler les traits semblables aux d’Assay excepté la couleur des mirettes. Ainsi donc fallait-il maintenant composer avec une sœur, toute demie soit-elle, mais légitime, un lien du sang de plus.

Ne laissant pas le borgne méditer sur les paroles de sa cadette, une jeune fille qui ne lui était pas du tout inconnue et qui penchait sans vraiment faire le pas vers la vraie foy, s’exprima aussi. Il attendit patiemment qu’elle termine pour enfin répondre aux deux.

" L’Homme est faillible, l’Homme est capable de faire le bien mais a une plus grande facilité à commettre des bassesses, à laisser libre court au mal et aux vices. Cela va de soi c’est un constat navrant, mais c’est justement grâce à cette condition imparfaite que nous pouvons sans cesse tendre vers quelque chose de meilleur. "


Il continua après une petite pause.

" Quand on est conscient de cela, nous avons les clefs en main. Tout est affaire de conscience, de discipline là encore. De la guerre nous dirons qu’elle est indissociable de l’humanité et qu’il s’agit d’un grand péché si haine et cruauté y sont mêlées. Voler est un crime, mais voler est parfois nécessaire… Comme écraser celui ou celle qui nous barre la route. Bien entendu, avant de passer par là, il faut bien avoir pesé les pour et les contre, avoir vérifié avec zèle qu’il n’existe plus d’autres alternatives. En aucun cas il ne faut céder à la facilité… Il faut tout explorer et choisir au mieux.

Si vous venez à commettre des péchés, des crimes, Dieu vous pardonnera tant que votre repentir sera sincère. Vous ne pourrez vous jouer de Lui. Il n’appartient qu’à vous de ne point mettre à mal votre conscience et ainsi ne point abimer votre âme. J’ai été et je le suis encore d’une certaine manière, mercenaire. Ceux qui adhèrent au papisme vous diront qu’il s’agit là d’une vile profession, comme ils le diront des catins et des tire-laine. Là encore ils s’arrogent un jugement qui ne leur appartient pas. Au-delà des écritures, qui sommes nous pour dire que ces professions sont tant blâmables ? Triste nous pouvons l’être en voyant certaines personnes se livrer en toute conscience au péché afin de survivre ou simplement de préparer un terrain plus fertile.

Suivez les messages de Dieu, suivez les écritures et bien que vous commettrez des fautes, vous en commettrez moins. Pour autant, chère sœur, et là il ne s’agit que de mon opinion, commercer les idoles c’est aller à l’encontre du Très Haut. Que vous n’y croyez pas est une chose, que vous profitiez de la faiblesse d’âme des idolâtres en est une autre. Il ne convient pas à un membre de la vraie et unique foy aristotélicienne de conforter les errants dans leur foi corrompue et donc dans l’idolâtrie. Au contraire, il faut tendre la main et indiquer le bon chemin. Commercer des idoles c'est peut être même laisser le sans nom frapper vos écus.

Tout est affaire de conscience, je le répète. Parfois il nous faut faire des sacrifices, parfois il nous faut être craint et/ou haït pour faire le bien ensuite. Les actes qui vous pèseront sur la conscience, confessez les à Dieu et faites preuve d’un sincère repentir… Puis continuez à avancer car j’en suis certain, le Miséricordieux pardonne moins facilement aux oisifs.

Vous considérerez peut être que je ne vous ai que partiellement répondu, mais qui suis-je pour vous donner vraiment une réponse ? Réponses que nous obtiendrons quoi qu’il arrive quand le Tout Puissant jugera. Contournez le mal tant que vous le pouvez et quand le choix n’existe plus, demandez pardon. "

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Adieu Fab'
Clarissima
Entendu. L'Austère hocha tranquillement la tête, et puis baissant les yeux vers ses genoux couverts de l'étoffe noire de sa robe, se mit à méditer. Son frère n'avait pas tort, somme toute, mais... L'art profane ne lui permettrait pas de gagner correctement sa vie, il fallait lui adjoindre un peu de religieux pour lui permettre de se constituer un salaire décent. Alors quoi ? Tenter quand même ? Et passer à côté des petites merveilles de prouesses techniques et artistiques que les papistes savaient mettre en œuvre dans leur art impie ? Sa passion pour la collection s'en trouverait sérieusement écornée. Ah, misère... Il faudrait mettre les représentations religieuses au programme d'un prochain synode.
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Maleus
Rien à redire ? Pas d'autres arguments à étaler sur le tapis ? Soit. Ce n'etait pas le borgne qui irait se plaindre d'avoir le dernier mot. De toute manière, cela faisait parti des sujets que lui et ses coreligionnaires aborderaient encore et encore sans pour autant détenir la vérité absolue.

"Bien. Puisqu'il me semble que personne n'a envie d'intervenir de nouveau sur ce sujet, que ceux qui veulent entonner la prière commune récitent avec moi."


Le pasteur joignit ses paluches et récita une prière qu'il avait déjà récité lors d'un de ses premiers prêches à Toulouse.

"Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce à Dieu comme il se doit,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur.

Amen"

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Adieu Fab'
Simeon.charles
Il devait parler au pasteur, c'était vital.
Il devait lui parler, mais n'avait jamais osé venir depuis son élection. Le faste que devait afficher le comte de Toulouse, bien moindre que celui du duc de Bourgogne, du comte de Flandre ou encore du duc de Guyenne, allait il de concert avec la simplicité des réformés ?
Il avait donc hésité, puis il avait reçu un courrier.

Craintes envolées il se rendit donc au temple. Mais avant toute discussion, il se devait de prier. Le regard se perdit un court instant dans l'eau qu'il utilisait pour "se laver" avant de se porter sur le pasteur. C'est non loin qu'il prit place et pria de concert
.


"Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce à Dieu comme il se doit,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur.

Amen"

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Clarissima
La porte grinça, et s'ouvrit sur un homme qui pénétra dans le temple. Énième inconnu au bataillon pour l'Assay qui venait à peine d'arriver. Qu'à cela ne tienne, elle aurait bien le temps de faire la connaissance de ses frères réformés un peu plus tard. Pour l'instant, elle joignit les mains, et se concentra pour réciter en même temps que les autres.

«Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce à Dieu comme il se doit,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur.

Amen»

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Maleus
Hochement de caboche.

Les voix mêlées de ses coreligionnaires à la sienne lui faisaient grand bien. Lui qui prônait sans cesse l'importance de la communauté, ne pouvait que se réjouir quand il y avait participation, même moindre (La qualité primait sur la quantité cela va de soi.). Des fois il en venait même à espérer pouvoir capturer cet ensemble de voix, ces louanges au Créateur pour se les réécouter près du feu par temps de pluie... Pfiouh.

"Mes chers frères et sœurs, je ne vous retiens donc pas plus longtemps mais je réitère ma proposition de l'autre fois, que ceux qui désirent que je traite d'un sujet particulier lors du prochain culte me le fassent savoir. Gardons foy en notre Seigneur et rendons lui l'amour qu'Il nous porte autant que notre condition humaine nous le permet.

Allez en paix mes amis et que Dieu nous garde."


Après un bref salut aux participants, faisant signe à sa cadette qu'elle le rejoigne, le cyclope s'approcha du comte et le salua comme l'on se devait de le faire quand il s'agissait de la plus haute autorité du toulousain.

" Je me réjouis votre Grandeur de vous voir en ces lieux, quoi que je ne vous ai point aperçu au début... Cela est surement dû à ma vision limitée."


Sourire ironique, qu'importe au final.

"Permettez moi de vous présenter ma cadette, Clara d'Assay, fraichement arrivée en Toulouse..."


N'ayant pas vu Siméon se préparer à partir quand il avait clôt le culte, il lança un regard quelque peu interrogateur au comte.

"Puis-je me rendre utile ?"

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Adieu Fab'
Simeon.charles
Le plaisir est mien, Maleus. Et oui vous ne m'avez sans doute pas vu car j'étais un peu plus loin. A comprendre un peu plus loin, dehors.

Votre cadette ?

Et de porter le regard vers la jeune, qu'il dévisagea sans le vouloir, juste histoire d'imprégner le nom et le visage dans sa mémoire parfois défaillante.

Vous êtes nombreux dans la famille ? Cela serait bien, des gens instruits et cultivés venant s'installer par là... On pourrait presque y voir une raison de chasser les inutiles et les incultes.

Il était prêt à se lancer dans son laïus assassin à l'encontre des cafards et des rats que pouvait contenir la cité, mais la dernière question du pasteur le stoppa tout net.

Ah...euh... Oui. Je viens vous voir, car on m'a dit que vous étiez du genre à savoir tenir une épée. Toulouse risque de rentrer en guerre à côté de son roi, ce n'est pas certain, mais le risque est réel. Nous possédons deux armées, mais avoir sage épéiste à la tête d'une troisième armée, risque de nous être utile.

Regarde par dessus son épaule pour voir si quelqu'un d'autre, un autre que les Assay, l'écoutait.

Vous pouvez trouver la chose futile, un capitaine d'armée se trouve généralement facilement, mais je vous donne les détails. Vous comprendrez pourquoi vous êtes la personne que je veux.

Le Berry a encore une fois déclaré la guerre à la France. Encore une fois ils vont prendre une raclée monumentale et encore une fois Artois, Anjou et Bretagne s'en mêleront. Le roi fait donc appel pour l'heure à des volontaires.

Toulouse, par ma voix, se bat bec et ongles chez les feudataires afin que tous les réformés puissent jouir des mêmes droits que les autres égarés romains. J'ai, je l'avoue, plus d'opposition que de soutien. Mais cette guerre pour changer des avis défavorables en favorables.

Cependant, les crétins du Lion de Judas déclarent la guerre au Languedoc au nom de la réforme... Nous faisons un pas en avant, mais grâce à ses guignols on recule de deux.

Il faut donc que la réforme diffuse fortement un message de soutien au roi de France. De toutes manières Berry, Artois, Bretagne, Anjou se sont toujours considérés comme "Romain" allant jusqu'à fournir des armées à Rome. Du coup, autan prendre le parti inverse, autant verbalement que physiquement, afin d'étouffer le Lion de Judas et de montrer beau visage.

Comprenez vous ?

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Maleus
"Nombreux ? Non, une petite poignée mais j’imagine que c’est déjà suffisant étant donné les caractères particuliers des membres de cette famille. Toulouse devra compter avec la famille d’Assay, en bien comme en mal, ainsi va la vie."

Et pour sûr que les Assay avaient une aisance toute particulière à se créer des ennemis. C’était le genre de gus pas foutus d’être diplomates, ou du moins pas assez pour empêcher que de brusques élans de franchise ne sortent de leurs bouches.

"Hm hm."


Zut alors. Bien entendu que le borgne aurait préféré que l’on fasse appel à lui pour des sujets théologiques. Des questionnements sur les textes ou sur la manière de vivre sa foi au quotidien, ce genre de bla bla quoi. On ne pouvait hélas pas échapper au temporel… Ouaip.

Hm hm.

Les adeptes de la sécession avec la couronne faisaient encore parler d’eux, au Nord rien de nouveau quoi… Pourtant, les dernières frasques du Lion lui tirèrent un rictus agacé. Des adeptes du bordel, soit, mais lancer les hostilités dans un duché où le synode avait été en quelque sorte toléré, voila qui était ennuyeux. Certains bâtissent, d’autres détruisent… Les efforts des un pouvaient toujours être piétinés par les moins réfléchis. Là encore, rien de nouveau.

" La réforme est plurielle, qui sont-ils et que sommes-nous pour parler au nom de toute la réforme ? Je ne vous apprend rien j'imagine mais voila qui est agaçant. Il va de soi que cette menace sur le Languedoc est une triste nouvelle, qui plus est lorsqu'on se ramentevoit qu’il y a encore quelques mois, réformés et habitants du Languedoc discutaillaient tranquillement sans avoir besoin de sortir l’épée du fourreau. C’était le bel exemple du verbe dominant l’acier.

Dommage. "


Le cyclope était connu pour laisser peu d’émotion s’afficher sur son visage. Glacial comme son œil gris. Ne disait-on pas pourtant que le gel pouvait aussi bien bruler autrui que le feu ? S’il devait en arriver à cette extrémité, l’Assay en chef s’en chargerait sans remord.

" Je suis prêt à fournir ma lame au roi et à mon comté, n’en doutez pas. Bien que Deos soit l’autorité suprême, je ne renie en rien les autorités humaines. Mais il y a une condition votre grandeur. Vous me savez zélé huguenot, ce n’est en rien une fausse rumeur et je ne m’engagerais pas contre nos frères, bien qu’ils soient dans l’erreur, si l’on me demande de combattre et défendre des idéaux spirituels que je pense erronés. Si ma lame doit être tirée, elle se doit de l’être uniquement pour la couronne, même si je déplore le papisme de notre souverain, et donc pour l’intégrité du royaume. Rien de plus. D’avance je vous le dis. "


Haussement d’épaules, coup d’œil à sa sœur. Sans un mot il l’interrogeait sur sa vision des choses, sur ce qu’elle pensait de tout cela.

" Si nous sommes d’accord, nous pourrons donc passer aux étapes suivantes et nous organiser comme il conviendra. "

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Adieu Fab'
Simeon.charles
Rictus illumina son visage.

Le papisme de Jean l'Egaré ne viendra pas sur le tapis. Après tout, lors de la croisade contre le roi de France berrichons, artésiens et angevins se sont déclarés "croisés".

Il croisa les bras sur son torse alors qu'un air songeur remplaçait désormais le rictus.

Il ne faut pas nous précipiter, mais je pense qu'on a une belle carte à jouer. Si vous arrivez à trouver quelques huguenots ça serait du plus bel effet.
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