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[RP] Le Campement des Monstres

Sarah_callahan
Des semaines s’étaient écoulées depuis que l’Italien était revenu foutre le bordel dans sa vie, des semaines qu’il tenait sa filleule. Et ils n’avaient toujours pas agi. La faute à Diego qui préférait se terrer chez les nonnes plutôt que d’affronter sa raclure de frère. Maryah et Torvar étaient partis, tous s’impatientaient. Et elle, elle fulminait. Mettons de côté les dangers encourus par la petite, il restait les fêtes de fin d’année et la déception particulière liée à celles de cette année 1461. L’Ecossaise ne se souciait pas des lois, ni du politiquement correct, ni des coutumes. Cependant, ces fêtes-là avaient une importance toute particulière pour elle.

C’était le moment où tous se retrouvaient juste pour le plaisir d’être ensemble. Des trêves étaient tacitement passées pour que les désaccords soient momentanément enterrés.

Soupir.

Cette année elle aurait voulu retrouver les siens à la Tour MacDouggal, chez eux. Chez elle. Elle aurait aimé boire jusqu’à plus soif, danser jusqu’à épuisement, se perdre dans les bras du Slave jusqu’à satiété. Et au lieu de tout ça, elle se retrouvait dans un campement paumé en train d’essayer de trouver du bois pour éviter de crever de froid. Joyeux noël Félix !

Mouais, ça ira comme ça.

La pile de bois vaillamment constituée est laissée devant la tente et la brune du Nord de pénétrer dans ladite tente. Froncement de sourcils immédiat. C’est quoi ça ? La peau de lapin est attrapée afin d’être soumise à un examen méticuleux. Pas de vermine, pas d’odeur particulière, pas de sang… Moins inquiète, elle se décide à rendre cette nouvelle couverture à son fils. Cadeau de l’une des filles ? Peu probables, celles-ci auraient sans doute préféré offrir un jouet ou autre chose dans le même genre. Quant aux hommes, elle y croit plus que moyen. Reste une possibilité qui la fait grincer des dents et serrer les poings. Tynop. Leur dernière entrevue lui a donné envie de traîner le blond jusque dans la lice pour lui faire mordre la poussière. Il lui avait dit vouloir prendre Maonaigh et partir avec lui un mois durant. Elle avait refusé. Catégoriquement. Elle n’avait pas confiance en Tynop et surtout, elle refusait de se séparer de son fils aussi longtemps. Il était si jeune, si fragile…si blond.

Cette caractéristique capillaire ne plaisait pas à Sarah, il allait ressembler à son père et c’était tout ce qu’elle ne voulait pas. Ça et la possibilité qu’il lui arrache son fils, bien entendu. Aussi, au vu d’un mot laissé sur la couche qu’elle partage avec le Slave, elle tique sérieusement. Si c’est lui, il va morfler. Mais ce n’est pas lui. Le vélin offre deux possibilités à notre sauvageonne : flipper ou s’enthousiasmer. Etant une femme très complète, équilibrée et tout le tralala, elle opte pour les deux en même temps. Elle est anxieuse et curieuse à la fois, impatiente et traîne-des-pieds en même temps.

P’tain Lyan, c’est quoi ce plan…

La possibilité d’un noël en retard ne l’effleure même pas. Déposant un baiser sur le haut de la petite tête blonde, elle prend quelques minutes pour se changer. Elle aurait pu mettre une robe pour le « viens seule », elle s’empare de ses braies sans une once d’hésitation. Une cape est passée sur sa chemise légère, ses dagues sont reprises et la tente à nouveau quittée. Il fait froid, tant mieux. Quelques flocons de neige s’accrochent à ses cheveux, tant pis. Marchant d’un bon pas, elle se prend à penser qu’elle aurait pu s’habiller plus chaudement… D’accord il ne fait pas aussi froid que dans son pays natal mais il faut être sacrément stupide pour ignorer la morsure de l’hiver. Du coup, elle délaisse la marche au profit d’un sprint à travers Chinon. La vitesse la grise, lui faisant oublier l’hypothétique mauvaise nouvelle qui l’attend. Et c’est les joues rougies par le froid, le bout du nez gelé, les cheveux enneigés mais le sourire jusqu’aux oreilles qu’elle pousse la porte de la taverne municipale. Vide à première vue. Léger raclement de gorge au cas où.

J’cherche un, non, LE foutu con de Slave.
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Kheldar
La nuit était aussi silencieuse que les précédentes, et il en était de même depuis plusieurs semaines. Deux des leurs avaient prit la poudre d'escampette, ce qui était loin de le surprendre compte tenu des tempéraments des membres du groupe. Il était toutefois surpris du départ de Maryah qu'il avait cru d'une indéfectible loyauté. Surpris, et déçu. Il ignorait les projets de ceux qui restaient, lui se tenait à la tâche qu'il s'était confié. Celle du gardien. L'homme au masque d'acier veillait jour et nuit sur le campement, ne dormant que par brèves périodes et jamais aux même horaires que ceux de la veille. Il couvait le campement d'un oeil attentif, jusqu'à ce que les deux amants se retrouvent enfin dans leur tente, signe qu'il pouvait détourner le regard et entreprendre l'une de ses éternelles rondes nocturnes avant de retourner à son poste. De temps à autre il sentait la présence d'un de ses compagnons, probablement l'un des rares qui respectait les tours de gardes définit quelques semaines plus tôt. Kheldar ne se montrait jamais, et il était même persuadé que les siens en avaient oubliés sa présence. Aucune pigeon porteur de nouvelles ne l'avait trouvé, mais peut être qu'il n'y avait aucune nouvelle à annoncer, aucun changement de plan, aucune avancée du plan.

Un courant d'air frais fit frémir la peau du colosse. Il avait délaissé sa cotte de mailles et ses vêtements de cuirs noirs. Cape et capuchon l'avaient désertés pour ne laisser apparaître qu'un puissant torse à la peau basanée et couturé de cicatrices. L'éternel masque dissimulait encore son visage, mais cela faisait bien longtemps qu'il n'avait ôté ses vêtements de cuirs sombres et sa lourde et solide cotte de mailles. Une tenue qui faisait presque partie intégrante de lui même. Une tenue qu'il délaisserait le temps de cet entrainement nocturne. A ses pieds reposaient deux épées non affûtées, et deux autres faites de bois pour ne pas blesser. De puissants coups pouvaient briser les os, mais de telles armes éviteraient les effusions de sang. Ils étaient de moins en moins nombreux... ils ne pouvaient se permettre de se mutiler.

Cette nuit serait différente des précédentes, car il attendait quelqu'un. Un rancard? Un regard extérieur l'aurait interprété ainsi puisque l'attendu se trouvait être une attendue, et que le colosse n'avait conservé pour seuls vêtements que ses braies pour sauver la pudeur, et ses bottes de cuir noir pour évoluer en milieu forestier. Il avait réfléchit moins de temps qu'il n'aurait dû, mais étant donné la situation, et la motivation dont semblait faire preuve la brune, il avait choisit de s'occuper d'elle. La décision n'était pas irréfléchie, car les choix étaient des portes, et que Kheldar choisissait toujours la porte qu'il comptait emprunter. La précipitation, l'urgence n'étaient en rien des excuses et s'il fallait qu'il passe deux ans de sa vie à faire de la jeune femme une guerrière compétente, il les passerait, par respect pour son code. Restait à savoir si ladite guerrière tiendrait le coup. Viendrait elle le rejoindre cette nuit? Lame au clair, le masqué l'attendait.

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Diego_corellio
Un homme court, il tombe, il se relève, il souffre il a mal, des tambours qui frappent dans son esprit en cadence avec son pouls qui s’accélère, l’estomac qui se soulève les yeux qui s’embuent puis plus rien.
Tout est calme, juste un mal de tête atroce.
Lentement je soulevais mes paupières qui semblèrent peser le poids du monde ou peut être seulement le poids d’une femme qui a trop bouffé.
Je fixais le plafond au-dessus de moi, et me demandais ou mes conneries m’avait encore trainaient ; en enfer au près de ma bien aimée faucheuse ? Non j’souffrais pas assez pour être en enfer...
Dans la maison de la putain rencontrée la veille ? Humm plus probable comme option.

Un mouvement sur le côté me tira de mes méditations et m’éclaira sur l’endroit où je me trouvais : un homme gras en robe de bure s’approcha et me tendit de l’eau.
Qu’est ce que je foutais chez les moines ?

J’en veux pas t’on eau l’vieux ! L’est ou ma bouteille et ma pipe ?!

Et qu’est ce qu’ils faisaient en robe ? tssss tous corrompu c’est p’tit gros chauves !
J’me levais en chancelant attrapant le pauvre moine par le col, les gestes mal assurés empestant l’alcool et l’opium et lui lançais d’un ton peu amène :

T’vas m’rendre ma bouteille et tout c’que tu m’as chouré sans oublier la putain qu’étais avec moi ou j’encastre ta sale petite gueule d’enfoiré dans le mur ! Des questions ou t’as tout compris ?

Je le repoussais violemment avant de me verser la cruche d’eau sur la trogne, un regard à la fenêtre me donna l’heure on était le soir et ? ...J’avais complètement zappé que j’étais sensé aller au camp pour parler à Sarah … Et merde !
La froideur de l’eau me cingla le visage et des images de la veille me revinrent, les bouteilles enchainées, l’opium, les verres de bières … coma éthylique.
Voilà ce qui m’avait conduit chez les moines, me passant la main dans ma moustache je constatais qu’elle était anormalement touffue ce qui signifiait que j’étais probablement pas arrivé la veille.
Je me dirigeais au hasard dans le monastère et arrivais aux cuisines désertes, tant mieux j’avais pas besoin de ses fanatiques qui m’emmerderaient tout le repas avec leurs conneries.
Je me servi grassement à manger et vidais le pichet de bière, je trouvais également des bouteilles vides que je remplis du même liquide ambré et filais sans demander mon reste direction le campement.

Quand j’arrivais au campement je me dirigeais vers la tente principale espérant y trouver la Callahan, pas très envie de battre la campagne à c’t’heure ci.
Manque de chance je tombais nez à nez avec le p’tit Maonaigh, un sourire à son égard une ou deux grimaces un geste et hop direction la taverne municipale ou elle devait probablement se trouver et sinon tant pis, je serais sur place pour commencer la soirée.

En chemin, je finis les trois bouteilles que m’avaient gentiment donnés les serviteurs de Dieux, rahh j’pouvais pas finir la route à sec quand même, je passais donc dans une boutique encore ouverte, jetais quelques piécettes sur le comptoir et repartie avec les précieuses dans les mains, pour sur elles seraient fini avant qu’j’arrive.

Plus j’avançais et moins mes pas se faisaient réguliers, plus maladroits, hésitants ma vision se troublait et mon esprit bouillonnait, une douce chaleur envahissant peut à peut tout mon corps faisant louvoyer l’onde dans la moindre parcelle de mon être en sale état.
C’est donc totalement ivre que je poussais la porte de la taverne qui semblait bien trop lourde pour moi.
Par chance ? –la brune se trouvait à l’intérieur, tant mieux j’aurais pas besoin d’galoper .
Je lui lançais d’une voix qui se voulait claire mais qui en fait déraillait sans cesse perdant le fils de ce que je voulais dire, mélangeant les mots les uns avec les autres, la bouche pâteuse et la langue qui semblait enfler dans ma bouche :

J’ai croisé Maya dans le champ avec un moine qui mangeait Maonaigh et Ezequiel qui caressait Ayla avec Leo qui regardait en souriant et Sarah ça fallait j’te dise.


Pi-to-ya-ble !!!!
Bref faudrait réessayer quand … quand je serait en meilleure forme c’est-à-dire dans longtemps !

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Alix_aude
La Lix était assise sur son lit, billet entre les mains. Kheldar lui avait écrit, et elle songeait à la suite des événements. Après avoir discuté avec lui, elle avait finalement trouver des points communs avec le Masqué qui lui avait jusque là paru bien mystérieux. Elle savait qu'il pourrait lui apprendre. Elle savait qu'elle allait en chier, qu'elle allait peut-être avoir très mal, que la fatigue serait intenable, mais elle ne lâcherait pas, elle continuerait de suivre l'enseignement de cet homme, étrangement semblable. Sa détermination est inébranlable, elle veut pouvoir protéger son Italienne. Elle veut pouvoir tenir tête à tous les hommes qui se risqueraient à l'affronter.
Les dernières semaines lui avaient semblé interminables. Entre tours de garde qu'elle continuait d'assurer malgré le calme apparent de la ville, le calme avant la tempête certainement, et le temps passé dans les tavernes bien trop souvent désertes.

Ce renouveau, ce nouveau centre d'intérêt en la personne de Kheldar, lui permettrait de reprendre du poil de la bête. Devant le miroir sommaire de sa chambre, elle s'était placée afin de se préparer. Une tenue légère, des braies noires, des bottes noires, un haut de cuir sans manche. Les protections aux poignets lui ayant été offertes par Ysiphride.
Ce reflet, qu'elle le détestait. Il lui rappelait tout ce sur quoi elle avait fait une croix depuis le départ du « foyer » familial. Sa mère décédée, son ignoble père dont elle ne pouvait se défaire de certains traits. Son frère. Même sa sœur qui l'avait abandonné lorsqu'elles étaient parties de l'Artois. Tout ce contre quoi elle voulait se battre au fil des jours qui défilaient, et l'ennui qui régnait en ville ne faisait que lui rappeler encore un peu plus tout ça. A croire qu'ils avaient tous disparus.
Sauf Lui. Sauf Kheldar.
Il avait l'air de douter que la Lix réussirait à suivre son entraînement, mais c'était sans compter sur la force de caractère de celle-ci. S'entraîner la nuit, qu'importe, elle n'avait de toute façon plus rien pour atténuer ses cauchemars, et ses nuits se faisaient de plus en plus courtes. Elle préfère l'Enfer au Purgatoire, autant rendre le temps passé dans son lit à tourner et retourner utile.

L'orée de la forêt est rejointe rapidement.
Ça caille, mais elle ne compte pas le montrer. Si elle a retenu une chose, c'est qu'elle ne doit jamais rien montré de ses faiblesses. A personne, jamais. Si l'on pensait que la jeune femme appréciait le froid, ça ne pouvait de toute façon être pas plus mal. Être à l'aise en toute occasion, s'il advenait qu'elle devait se battre. Et il y avait de fortes chances que cette nuit, face à Kheldar, elle devrait le faire.
Le voilà, immense, attendant sa venue au clair de la lune. Il est imposant et la Lix ne peut s'empêcher de ressentir un frisson. Pas de peur, non, mais d'impatience, d'excitation de faire ses preuves face à ce géant masqué. Cet homme est un vrai mystère, pour tout le monde, mais étrangement, notre héroïne lui fait confiance. Lui ne la mutilerait pas, il saurait la respecter pour en faire une bonne combattante. Oh, elle serait brusquée sans doute un peu, peut-être même beaucoup, mais elle ne serait pas gravement blessée au point de manquer d'y perdre son bras.
Ce dernier d'ailleurs, amoché lors de son dernier entraînement, semblait tout juste remis. Pile à temps puisqu'elle y est. Le regard gris se pose sur l'armoire à glace, et un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Ne dit-on pas que la nuit, tous les chats sont gris ?


« J'suis venue, comme j'te l'avais dis. On commence ? » 

Pressée ? Oui. Et puis il faut dire qu'il fait pas chaud !
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Kheldar
Craquement de bois mort, sur sa gauche, aussitôt suivit d'un léger bruit de pas. Une femme ou un homme très svelte. Quelqu'un qui ne cherchait pas à passer inaperçu et qui devait donc probablement le chercher. Il n'avait guère de doutes quant à l'identité de l'inconnue. Celle ci se détacha de l'obscurité pour lui apparaitre enfin, toute de noire vêtue. Il avait connu ceux qui rembourraient leur tunique pour atténuer les chocs répétés, qui s'étaient munis de cottes de mailles et des jambières d'acier, ou encore ceux qui s'étaient encombrés d'un bouclier pour le premier entraînement. C'était bien mal le connaître. Avant d'apprendre le maniement des armes, il fallait devenir une arme. Il ne doutait pas des capacités de la jeune femme qui se présentait devant lui, mais il devait les connaître avant de songer à lui imposer un rythme. Déjà, elle ne paraissait pas novice. Une silhouette ferme et élancée, des hanches fines et le pas sûr de celle qui est habituée à marcher. Par marcher il entendait bien évidemment les longues marches en milieu inhospitalier. Elle ne s'était pas embarrassée outre mesure de lourdes pièces d'équipement, preuve qu'elle se fiait à son jugement pour la garder entière durant l'entrainement. Tant mieux, car ils allaient courir... pas forcément très loin pour ne pas s'éloigner du campement, mais juste le temps qu'il fallait pour éprouver un peu l'endurance et le jeu de jambes de la brune. Ils se contenteraient de tourner autour du campement afin de ne pas déroger aux veilles nocturnes.

Bonsoir Lix, fit il en hochant simplement la tête en guise de salut.

Je ne t'ai jamais vu te battre, et j'espère pouvoir me faire une idée sur tes capacités avant que Sarah ne décide de nous mener au combat, ou que celui ci ne vienne directement à nous. Mais pour l'heure... nous allons courir!

Pas de perte de temps avec lui, pas de discours théoriques assommants. Rien que du concret, des conseils et des muscles durement éprouvés. Le colosse Se redressa, esquissa un bref sourire derrière son masque, puis s'élança au nord du campement en l'incitant à le suivre d'un signe de la tête. La nuit était des plus froides, et la course réveillerait les muscles au repos. Selon Kheldar, on ne travaillait jamais mieux que lorsque les muscles étaient déjà éprouvés.

Au début, le rythme imposé n'était pas intense, loin de là. Et c'était heureux car leurs pas ne les menaient pas vraiment sur les sentiers sûrs de la forêt, mais plutôt vers zones bien moins stables. Racines, ronces, trous dans le sol et ruisseaux encombrés. La nature était un immense piège. Un piège vivant, et même dangereux la nuit où la visibilité était réduite. Après un bon quart d'heure à allure réduite, il allongea sa foulée, sans chercher distancer la brune qui s'en tirait honorablement. Il restait à ses côtés, baissant parfois le regard pour observer ses jambes et tendant l'oreille pour entendre le souffle régulier de sa respiration. Elle n'était pas novice, cela sautait aux yeux. Tant mieux... peut être qu'elle irait même jusqu'à le surprendre...


Une racine, bien dissimulée sous un tas de feuilles mortes, manqua le faire tomber. Il se rétablit sans manifester ni colère ni surprise en s'appuyant sur un arbre proche. Ce fut le seul incident notable le concernant. Il était à présent temps de revenir sur le lieu de l'entrainement. Les deux compagnons avaient courut trois quarts d'heures, c'était suffisant pour une première séance et il était temps de voir de quel bois se chauffait la brune.

Trois minutes de repos, ne reste surtout pas immobile, continue de marcher, lui souffla t'il après avoir prit quelques secondes pour reprendre son souffle.

Une fois la récupération terminée, il saisit les épées rouillées et tendit une à la jeune femme, garde en avant. Il ne comptait bien évidemment pas l'affronter, du moins pas sérieusement, il voulait juste lui faire s'habituer le plus tôt possible à manier l'arme.
Sa propre lame rouillée en main, il effectua quelques moulinets pour échauffer son poignet, puis fit face à la brune, jambes légèrement écartées, genoux fléchis, immobile et le regard acier vrillé dans le sien.


Il y a plusieurs manières de se mettre en garde. Mais toutes auront en point communs cette posture. Les jambes légèrement écartées te fournissent un bon appui. Les genoux légèrement fléchis te permettront d'être prêt à bouger dans l'instant. Ta main doit être sûre, ne tien jamais ton arme d'une main légère ou d'un air négligé. Sauf si tu veux bluffer, mais nous n'en sommes pas encore là. Tiens fermement ton arme à deux main pour l'heure et copie ma posture.

Là, les choses sérieuses allaient commencer...
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Alix_aude
Ce qu'il y a de plus dérangeant avec les masques, c'est qu'on ne peut pas voir les expressions de ceux qui les portent. Pourtant, elle aurait juré qu'à cet instant précis, il souriait. Était-ce pourtant possible d'imaginer un tel homme sourire ? A croire que oui. Fascinée par le mystère, la Lix n'avait de cesse de songer à ce qui pouvait se cacher derrière. Etait-il défiguré ? Ne voulait-il simplement pas être reconnu ? Un jour, peut-être, elle le découvrirait. Mais pour l'heure, le géant lui explique le programme, et tant mieux car elle déteste les longs discours rhétoriques. Que ça aille au but, elle préfère autant savoir tout de suite à quelle sauce elle va être mangée.
A cet instant précis, elle fait le vide dans sa tête. Elle ne veut plus des pensées inutiles qui l'empêcheraient de se concentrer. Elle fait sortir l'inquiétude de Lex qui n'approuve pas cet entraînement et qui n'aime pas la voir passer du temps avec un autre homme. Connerie. Comme si elle allait le tromper, elle qui a déjà eu tant de mal à accepter de se faire toucher par lui. Dans son esprit, elle ne garde que la source de sa motivation, celle qui l'a fait arriver jusque là, et qui la ferait certainement voyager bien plus loin encore. Son Ebène, sa Lynn. L'amour de sa vie, sur tous les plans. Elle deviendrait plus forte pour l'Italienne, et pour elle-même. Les deux seules qui l'importaient.

Le regard qui s'habitue petit à petit à l'obscurité procurée par la forêt lui permet de distinguer les lames au pied du colosse. Elle sait que ce qu'il a prévu ne va pas être de tout repos, mais en même temps, elle a signé pour ça. Le froid et l'immobilisme engourdissent ses muscles, mais heureusement cela ne va pas durer. Le géant part à l'assaut de la noirceur nocturne, avec la Lix sur ses talons, qui ne compte pas se laisser distancer.
On peut dire que la vitesse est sa meilleure arme. Elle n'est de loin pas aussi grande que lui, elle n'est pas bien épaisse non plus, mais elle est élancée, et sa silhouette est déjà bien dessinée par les heures et les jours d'entraînement qu'elle s'est imposée. Il faut bien avoir un peu de muscles lorsqu'on a été amenée à manier la hache d'armes. Elle se souvient encore des diversions qu'elle a dû faire avec cette arme plutôt masculine lorsque l'Italiennne devait contourner leurs adversaires avec sa corde. Efficace, mais sans doute inconscient et trop dangereux pour la Lix et son arme trop lourde pour elle. Le rythme de croisière du début de course lui va bien. Elle réussit à éviter sans trop de difficultés les risques de la forêt, racines qui dépassent et autres ronces. Elle ne lâche pas du regard l'homme qui la teste au devant, comptant sur son intuition pour éviter les pièges à ses pieds.

Le premier quart d'heure écoulé, elle aurait pu s'attendre à garder cette foulée, mais c'était sans compter sur Kheldar qui n'en avait de loin pas fini avec elle. Il allonge la foulée, l'obligeant à faire de même, à ceci près qu'un pas du géant correspondait à presque deux des siens. S'obligeant à respirer profondément pour ne pas se laisser piéger par l'essoufflement, la Brune gagne en vitesse pour maintenir sa position, se livrant maintenant totalement à ses sens pour éviter tout ce qu'il fallait. La chose n'est pas aisée, lorsque la vitesse s'ajoute à la noirceur. Et pourtant, elle s'en tire pas trop mal, habituée qu'elle est à se déplacer de nuit, à un rythme soutenu. Il n'y a eu que cette ronce qui déchira légèrement le tissu de ses braies, faisant perler quelques gouttes de sang que la belle ne remarqua même pas, trop absorbée par l'idée de terminer cette course en restant juste sur les talons de son entraîneur personnel, et tellement habituée à des blessures bien plus conséquente que cette égratignure lui semblait à peine une piqûre de moustique.
S'arrêtant de courir à son injonction, elle continua néanmoins de marcher, sa poitrine se soulevant sous sa respiration, ses épaules se levant puis s'abaissant alors qu'elle expirait tout l'air de ses poumons pour retrouver une respiration plus calme.
Elle utilisa les trois minutes, et plutôt deux fois qu'une, pour calmer ses sens.

Attrapant la lame tendue par la fusée, elle la releva devant elle pour pouvoir l'observer. Émoussée. Ils ne se blesseraient pas au sang avec ça, et tant mieux. La poigne se fait ferme sous la garde, tandis que senestre vient rejoindre dextre, juste au-dessus du pommeau. Un léger sourire se dessine sur le visage féminin, à peine perceptible. L'excitation de retrouver une épée entre ses mains, alors qu'elle le regarde à peine avant de se mettre en garde, habituée à cet exercice-là, se mettre en position de défense étant la première chose qu'elle a appris pour rester en vie dans un combat.
Le regard est soutenu, aussi acier que le sien, et elle corrige les quelques imperfections de sa posture. Il peut venir à présent le géant, elle l'attend !

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Kheldar
Les lames fendaient l'air avec violence tandis que les deux combattants évoluaient dans le cercle qui leur était dévolu. Sans aller jusqu'à retenir ses coups, le colosse ne frappait que pour éveiller les reflexes de la brune, tester la force de son bras, sa science des armes, et sa capacité à contre attaquer en ayant les bras aussi lourds que du plomb. Lui maniait l'épée en économisant ses mouvements, mais chacun des coups qu'il portait aurait pu mettre fin au combat tant la lourde lame rouillée s'abattait avec force sur celle maniée par la Lix. Après une série de quatre coups croisés destinés à cantonner la brune sur la défensive, il se mit à l'exhorter pour lui éviter de se retrouver acculée.

Bouge si tu veux vivre! Reste immobile et campée sur tes positions si tu veux crever dans cette forêt!

Montrant l'exemple, le colosse feinta une estocade, se déporta sur la droite en esquissant un entrechat, puis lui assena un coup violent coup du plat de la lame sur le fessier avant de se dégager en bondissant en arrière. L'assaut n'avait duré que quelques secondes. L'erreur commune était de croire qu'un homme de sa stature misait tout sur la puissance de ses coups pour faire voler les défenses adversaires. Il n'avait pas gagné son titre de duelliste en se battant comme Taureau. Il l'avait conquis par la science des armes.

Un ennemi t'aurais tranché les reins, commenta t'il avant de repartir à l'assaut.

Il devait avouer que la brune se débrouillait bien, même si le combat n'était qu'un simulacre. Un simulacre quasiment réaliste, certes. Au bout d'un bon quart d'heure d'un entrainement qui se déroulait sans temps mort, le masqué rompit le combat. Lui même transpirait abondamment, même s'il n'était pas épuisé. Il savait ce qu'il voulait savoir. Les reflexes étaient là, il ne manquait que l'habileté des bretteurs qui ne pouvait s'enseignait qu'en maniant l'épée le plus régulièrement possible. Le colosse aurait pu s'arrêter là, mais il ne souhaitait pas se contenter d'inculquer le maniement de l'épée, bien au contraire.
Deux minutes plus tard, jugeant qu'ils s'étaient suffisamment reposés, le guerrier invita la brune à se rapprocher de lui.


Qu'as tu pensé de ta prestation? lui demanda t'il en lui jetant un regard perçant.

Sa propre critique suivrait, mais il souhaitait d'abord connaître les impressions de Lix. L'auto critique était un moyen bien connu pour progresser, tant qu'elle était honnête et constructive.
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