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[RP] Bon t'accouches, oui ?!

Finn
Bourgogne est derrière eux, et la route de l'aller, devant. Sympathique petit voyage que celui-ci, prétexte à de nombreux mensonges mais qui leur valurent d'innombrables tournées. Son véritable but accompli, il ne reste plus qu'à rentrer en cette bonne vieille Bretagne avec le soulagement d'avoir respecté sa promesse. Elle a demandé, il l'a exaucée. La trace blanchâtre d'une alliance à son annulaire s'est estompée tandis que, même en nom, son mariage n'est plus. Disparu, effacé des registres. L'Irlandais est libre comme l'air, bien qu'engagé envers Dieu par une nouvelle promesse gardée à sa seule discrétion et dont il n'est pas encore sûr d'avoir envisagé tous les tenants et aboutissants. Son séjour à Rome ne l'a en rien apaisé. Il s'est recueilli, des heures durant, se laissant trop le temps de cogiter pour ne pas entrevoir la dégradation progressive de sa spiritualité. Et passant en revue ses derniers actes, l'Irlandais s'est senti à la croisée des chemins, sans indication sur celui qu'il devrait à présent emprunter. Une seule certitude demeure dans ce brouillard insondable : l'Altesse. Auprès d'elle, il est là où il doit être. Mais Dieu sait pourquoi, celle-ci s'est mise à changer.

D'abord, les petits secrets. Puis, les troubles alimentaires, les revirements d'humeur. Les crises de larmes inexpliquées... Le Gaélique n'aime pas l'inattendu, encore moins les madeleines. Lui qui pensait la connaître sur le bout des doigts ne sait désormais plus où donner de la tête. Nulle mésaventure n'avait pourtant terni ce voyage, ils s'était même amusés. Ils avaient ri et avaient pleinement profité de cette intimité loin du quotidien breton. Elle eut également l'occasion d'approcher ses plus fervents camarades. Alors comment s'expliquer ce brusque tournant émotif ? L'hiver ? Oui, elle lui a bien prétexté la saison pour justifier ses pauses pipi à répétition. Le Chevalier s'en est contenté, de peur de provoquer un nouveau torrent de larmes mêlées d'injures. Il n'en est pas moins convaincu que quelque chose se trame dans son dos. L'ironie étant que même la Princesse semble ignorer ce qui la travaille, se croyant malade un jour, mourante le lendemain et prête à faire face à son Créateur, pour mieux craindre d'y passer le jour suivant.

Heureusement qu'une flasque de chouchen est là pour résoudre les cas d'urgence. Le récipient caché dans son pourpoint, le vieux cavalier en tapote le rassurant renflement avant de se tourner pour en proposer à celle qui d'ordinaire en raffole. Les prunelles s'agrandissent en ne trouvant qu'une selle vide.


- « Nom de Dieu... »

Et voilà, elle a encore disparu. Grommelant dans sa barbe, l'Irlandais tire sur ses rênes pour repartir au galop dans l'autre sens. Si elle s'est arrêtée pour pisser... La menace est avortée lorsqu'il aperçoit la fière Altesse de Bretagne avachie sur le chemin. Ben voyons. Son cœur s'arrête de battre alors qu'il retrouve ses pieds et se rue sur elle.

- « Qu'est-ce que vous trafiquez encore ? Et me dites pas 'rien' ! », grogne-t-il en la soulevant pour l'écarter de la route. Se précipitant contre un arbre, il se laisse choir dans l'herbe et entreprend de lui faire retrouver conscience en la secouant sur ses genoux. « Vous allez finir par me dire ce que vous avez, bon sang ?! »
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Marzina
Ah, un bon petit somme...Elle commençait à en rêver dès que le jour se mettait à péricliter. Son lit moelleux et confortable à Quiberon lui manquait. Comme les bons petits plats de son cuisinier. Son baquet de bain aussi. Il était épuisant de se sentir maladive. La nourriture qu'elle aimait tant s'était finalement mise à la dégouter, elle retrouvait un peu d'appétit le soir, pour tout vomir le lendemain matin à cause d'une odeur absolument dégueulasse. Et cette fatigue qui ne voulait pas la quitter!
Alors oui, pendant un moment, elle a peut-être un peu fermé les yeux...Juste un instant, juste pour reposer ses yeux! Et puis c'était tentant, de recommencer encore...Et encore...Avant de finalement se laisser glisser dans le sommeil sans s'en rendre compte.
Le retour à la terre était un peu douloureux. Et froid. Il faisait pas franchement bon en ce moment. Mais bon, fallait pas trop se plaindre, l'essentiel était de pouvoir s'allonger pour dormir, c'était bien ça, dormir...
Ca faisait tellement de bien, de dormir...
Puis le calme, le froid, le repos.
De courte durée.
Les cris fragilisent le sommeil, mais elle n'a pas envie de s'en laisser arracher, elle est trop fatiguée. Les yeux restent hermétiquement clos.
Jusqu'à sentir qu'elle quitte le sol froid, et une douce chaleur qui émane. Tant mieux, c'est mieux pour dormir!
Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, et si elle avait suffisamment de courage, elle se blottirait bien contre la source de chaleur pour plus de confort. Mais elle n'a plus ce courage, plus d'énergie.
Le réveil est brutal quand d'un coup son monde est secoué par un séisme violent. Elle se réveille d'un coup, en alerte et paniquée.


"Késkiyakéskispass?!"

Sa tête vient cogner celle de l'Irlandais alors qu'elle se redressait brusquement, et elle porte sa main à son front.

"Franchement, ça s'améliore pas avec vous! On vous a jamais appris qu'il y avait des façons plus civilisées DE RÉVEILLER LES GENS?!"

Elle lui jette un regard furibond, fronçant le nez.

"Je faisais juste un petit somme, voilà tout! J'étais plus fatiguée que ce que je pensais, je me suis endormie sans m'en rendre compte."

Finalement, son estomac se rappelle à elle bruyamment. Ben oui, c'est la fin de journée.

"C'est l'heure du goûter."

Elle attrapa une miche de pain dans sa besace, la rompit en deux et se mit à manger la mie.

"Vous en voulez?"
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Finn
La mine renfermée, le Gaélique se masse le front. S'il est rassuré qu'elle se soit seulement endormie sur sa selle, il craint néanmoins que la tête n'ait subi une sérieuse commotion en heurtant le sol. Goûter ? Là, maintenant ? Il n'aime pas bien ce qui se passe, de moins en moins. Et adossé à son tronc, il étend ses guiboles avant de lâcher un soupir résigné.

- « Oui... »

Soit. Il n'est pas d'humeur à batailler et elle n'a de toute façon pas l'air de s'attendre à essuyer un refus. Tout en l'observant dévorer sa mie, l'Irlandais fait craquer la croûte entre ses mâchoires. Voilà un repère. Il en a toujours été ainsi : partager une vulgaire miche de pain avec elle lui rappelle à chaque fois à quel point l'harmonie peut régner entre eux. C'est tellement simple que ça le désarme. Il se surprend même à apprécier la halte improvisée. Ramenant un genou vers lui pour y poser son coude, il consent à sortir la flasque de chouchen et la lui offre. C'est un pique-nique, non ? Ou espère-t-elle qu'ils passent la nuit dans cette clairière ? Il n'est plus sûr de rien, ces derniers temps, si ce n'est de devoir composer avec des humeurs qu'il ne s'explique pas.

- « Vous pouvez vous reposer ici, je ne bougerai pas. », lui assure-t-il finalement en extirpant sa dague de son ceinturon pour la planter à côté de lui, signe qu'il est prêt à veiller sur son sommeil le temps qu'il faudra.
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Marzina
En mangeant, elle jette des regards agacés à Finn, parce qu'elle sent qu'une fois de plus il la scrute, avec son regard qui semble dire "mais qu'est-ce qui vous arrive bon Dieu?!". Alors elle lui file un coup rageur sur le bras, parce qu'elle a horreur de ça.

"Arrêtez de me regarder comme ça, je vous ai déjà dit."

Oui, elle aussi elle avait l'impression que ses seins semblaient plus volumineux que d'habitude, et elle savait parfaitement pourquoi: le régime nutritionnel de l'hiver. Depuis qu'il faisait froid, elle avait mangé beaucoup plus, il était logique qu'elle grossisse de quelque part. Ils redeviendraient normaux ensuite. Enfin, peut-être. Non parce que ces derniers temps, elle avait plutôt tendance à reperdre du poids qu'à en reprendre aux autres endroits. Faut dire avec cette maladie d'Alexandrie, elle n'arrivait pas à garder une journée entière ce qu'elle avalait. Alors déjà qu'elle n'avait pas faim les trois quarts de la journée, et que la quasi totalité des aliments dernièrement lui faisait horreur...
Oui, elle n'était pas prête de grossir, elle qui avait fait tant d'efforts pour avoir des rondeurs plus marquées...Bien c'est tout loupé!
Faisant ce constat, elle grogne dans son coin.
Avant de finalement prendre la flasque qu'il lui tend. La rapprochant de ses lèvres, elle renifle finalement son contenu.


"Non non, hors de question que je boive ça! Ça sent horriblement sucré, je vous le laisse."

Le tout ponctué d'un froncement de nez, elle n'avait jamais aimé les boissons proposées par l'Irlandais de toute façon.

"Hors de question qu'on s'arrête ici voyons!"

Le tout avec l'air scandalisé qui va bien.

"C'est pas en restant ici qu'on va se rapprocher de la Bretagne! Ramassez votre truc, on y va!"

Et puis elle grommelle en s'appuyant sur l'arbre pour se redresser.

"Comme si j'allais faire une sieste là, maintenant! C'était a-cci-den-tel je vous ai dit!"

Et elle se redresse vivement, sent la tête qui lui tourne et la vue qui se brouille, avant de retomber sur ses fesses. Tentant de dissimuler son air paumé, elle tente de prendre un air dégagé:

"Ahem, finalement je suis peut-être bien encore un peu fatiguée, on va peut-être prolonger notre halte..."

Pas comme si elle avait le choix, l'Altesse. Mais autant sauver les apparences.
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Finn
Comment ça, « horriblement sucré » ? L'Irlandais tombe des nues. C'est sa réplique ça. Elle, elle ADORE le chouchen, elle ne boit pratiquement que ça. Lui, il boit de l'amer, son précieux whiskey, voire du rouge, du Bourgogne. Certainement pas cette infâme pisse d'abeille. Sur le cul donc, le Finn. Et sa surprise va croissante alors qu'elle s'agite, tempête qu'il faut se hâter. Mais son corps démontre le point de vue gaélique. Il cède sous le regard éberlué du Chevalier. Il n'a pas bougé d'un iota, lui, dépassé par les événements. Alors il reste là un moment à la fixer, clignant plusieurs fois des yeux tandis qu'il sent la migraine tintinnabuler dans son crâne.

- « Silence ! Chuuuuut ! » Aux grands maux les grandes remèdes, la paume de sa main vient précipitamment se plaquer sur la bouche bretonne. « Ah, voilà... La paix. » Profitant de ces quelques secondes de répit, le vieux grison tente de retrouver ses esprits en inspirant profondément avant de reprendre d'un ton plus calme : « Vous avez le choix : soit vous vous endormez bien gentiment, soit je vous étouffe jusqu'à ce que vous tombiez dans les pommes. Vous m'avez bien compris ? »

L'idée de l'assommer est tentante, mais trop violente. Une bonne vieille prise du sommeil serait la solution à ses tourments. Sans quoi elle aura sa peau, c'est sûr...
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Marzina
C'est un regard indigné qui se pose sur le Chevalier lorsqu'il lui impose le silence. La main directive se voit ainsi gratifier d'un coup de dent pour bien marquer la désapprobation. Et une fois la main retirée, ce n'est pas pour autant qu'elle est calmée.

"Ah! Voilà! VOILA! Vous voyez que ce n'est pas moi qui est bizarre ou malade! C'est vous! Si vous avez mal à la tête, je parie que vous avez choppé un truc!"

Et au lieu de bien gentiment se plier à la demande, la voici qui se redresse sur ses genoux pour se rapprocher de lui et lui coller une main sur le front.

"Vous avez chaud? Froid? Vous tremblez? Raaaah, je sais plus dans quel sens je suis censée mettre la main!"

Elle fronce le nez, essayant de se remémorer ce qu'elle avait lu dans son livre de médecine. Finalement, elle lui tend la moitié de pain qui lui reste et à laquelle elle n'a pas touché.

"Franchement, m'est avis que vous en avez plus besoin que moi!"
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Finn
Il aimerait se révolter, remuer comme un petit diable, la gifler peut-être même. Mais au lieu de ça, le vieux Gaélique ramène cette fois ses deux genoux et ses bras autour. Il serre fort pour s'empêcher de l'étrangler comme prévu. Ça vous met les nerfs en pelote puis ça vous materne, comme ça. Merde quoi. Qu'est-ce que c'est que ce genre ? Les yeux comme des baïonnettes piquent l'Altesse de reproches et d'incompréhension tandis que lui-même se balance frénétiquement sur son cul. Ça y est, on y est, elle a réussi à nous le fêler pour de bon, mÔsieur le grand Chevalier. Pour un peu, il en bêlerait sur cette saloperie de pâturage. C'est qu'elle a sacrément poussé le bouchon aussi, et qu'il n'a pas l'habitude qu'on joue au docteur avec lui. Et pour cause, il ne tombe (presque) jamais malade. Alors il s'enferme dans un monde de têtes orphelines, de vils salopards s'entre-déchiquetant et de sarrasins empaillés sur de grande croix lui offrant un menu réconfort. Un instant, plusieurs. Finalement, un bon moment avant d'accoucher d'un hoquet foireux. Là, recroquevillé, le grand bonhomme lâche son caprice.

- « J'veux rentrer à la maison. »
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Marzina
Finn était bizarre.
Il avait un comportement franchement étrange, comme s'il était sur le point d'exploser tout le temps. C'était au tour de la bretonne maintenant, de lui jeter à intervalles réguliers des coups d’œils inquiets. Etait-il malade? Malheureux? En tout cas, elle avait l'impression qu'il ne la supportait plus. Il était plus renfermé sur lui-même que jamais, ce qui l'inquiétait beaucoup.
Ce jour-là ils étaient arrivés en ville. Elle s'éclipsa discrètement, le laissant seul avoir un peu de calme pour zoner en ville. L'hiver était bien installé, le froid aussi. Cachée sous sa cape, l'Altesse fait des nuages de fumée en soufflant. La bretonne n'est pas habituée aux températures négatives, et au début elle trouve ça plutôt amusant. Le nez et les joues rougissant sous la morsure du froid, elle trouve ça beaucoup moins drôle. Ses pas la mènent donc jusqu'à une taverne où règne un bon feu de cheminée. Pas de taverne sans verre, pas de verre sans alcool, et la bretonne retrouve vite le rythme du lever de coude. Elle finit par se lier d'amitié avec les piliers de bar, les nombreux cadavres -de chopes- témoignent de l'ambiance. La princesse est ivre. Le voisin de comptoir dont elle ignore le nom, aussi.
Après avoir parlé d'un petit peu tout, arrive le sujet qui la contrarie. Avec l'air dégagé de la blonde ivre, l'Altesse confie:


" Naaaaann, mais vous voyez...je crois bien qu'il me supporte plus.
- Nooon, c'est pas possible ça! Regardez vous enfin, comment il pourrait se détourner d'une beauté comme vous?
- Oh vous savez, il n'est pas vraiment dans son état normal.
- Ah? Il est faiblard en ce moment? Plus vraiment en état de s'occuper de vous? De vous protéger peut-être?"

Oui, l'Altesse a toujours le don de choisir ses voisins de comptoir.

" Mais non mais vous voyez, il est tendu, il s'énerve pour un rien, il se jette sur l'alcool! Ca m'étonnerait pas qu'il fasse pareil avec la nourriture!
-Hahaha! Il serait pas enceinte, votre chevalier?
-Hahaha..."

Le rire finit par s'effacer tandis que s'affiche sur le minois de l'Altesse une expression d'angoisse lorsqu'elle comprend ENFIN.

" Ma Doué...mais si!
- Non mais c'était une blague...C'est une bonne femme, votre chevalier?!
- Mais non pas lui, moi!
- J'aimerais bien vérifier...
- Aaaah! Vous êtes dégueulasse!
- Fais pas ta mijorée!
- Laisse mon fœtus tranquille, kargedoull* !"

L'ivrogne ne comprend pas vraiment ce qu'il lui arrive quand un poing vient s'abattre sur son nez. Le temps de se lamenter sur son nez, elle a disparu. Ronchonnant, la blonde traine des pieds dans la rue en égrainant les hoquets. Enceinte?! Mais c'est pas possible...Si ça avait été le cas, elle l'aurait vu arriver! Et puis elle n'avait pas de ventre, et elle maigrissait! Et puis...et puis...Ça la dépassait. Finalement sa flasque retrouve le chemin de sa main, et se fait vider vitesse grand V.
Quand la flasque fût finie et qu'elle fût complètement ivre, elle décida de rentrer. Le froid a bien aidé aussi. Elle dût s'y prendre à plusieurs fois pour monter l'escalier avant d'arriver à l'épreuve de la porte.
Qu'elle contourna en frappant à la porte.


"Fiiiiinn...Ouvrez la porte."

Ah c'est pas fermé à clé? Oui mais c'est compliqué à ouvrir quand même!

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*ivrogne
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Finn
Les moments de calme sont rares, il jouit de celui-ci en s'adonnant à son activité préférée : après avoir édifié une magnifique chapelle de cartes sur le bureau, le veux grigou compte son or. Pièce par pièce, pépite par pépite. Le calcul est vite fait, il voyage léger. C'est l'occasion de recommencer encore et encore, sauf que cette fois-ci, les sous sont rangés en ordre de bataille. Aujourd'hui, des centaines d'écus sont prêts à donner leur vie pour défendre leur position sur la plaine de bois...

- « Éirinn go Brách* ! », clament les forces irlandaises massées devant la chapelle.
- « Au nom des culottes du Roy, rendez-vous ! », meuglent leurs adversaires Anglo-normands. « Feuuu ! » Une pluie de petits trèfles défraîchis s'abat sur les défenseurs. « Fiouuuuuuh... Tchak-tchak-tchak. »
- « Aaaaahhh, Saint Patoche nous vienne en aide ! En avant ! », s'écrient ces derniers en chargeant. « Schbling-schblang-schlak. » Les piécettes s'entrechoquent dans une joyeuse mêlée. Un collier d'émeraudes se lance au galop : « Vous allez manger ! »
- « Non, VOUS allez manger ! », répond le commandant Rubis, à la tête des envahisseurs.
- « Vous les premiers ! »
- « Je n'en ferai rien. »
- « Mais si, mais si, j'insiste. »
- « Je vous dis que non. »
- « Je vous dis que si. »
- « Misérables ! »

- « Nooon, pas l'église ! » Une étincelle enflamme l'allumette de souffre, et les cartes prennent feu. « Bâtaaards ! Retraite, retraiiite ! »
- « Violez les femmes et les enfants d'abord ! YAAAAAH... »

Un bruit sur le palier interrompt sa tragédie, suivi d'un appel déchirant :

- « Fiiiiinn...Ouvrez la porte. »

Le Gaélique bondit de sa chaise et disperse les troupes au fond de son escarcelle avant de jeter son pourpoint sur le plateau pour étouffer le départ d'incendie. « Une minute ! » La récréation touche à sa fin, c'est le début des emmerdes. Tapotant l'étoffe sur les dernières flammèches, il cherche une excuse. « … J'suis tout nu ! » Et de se déloquer à moitié pour faire plus vrai tandis que l'Altesse trépigne derrière la porte et recommence à tambouriner. L'Irlandais grommelle, lui, s'attendant à une nouvelle crise. Et sa chemise pendouillant à son épaule, il se décide finalement à ouvrir.

- « Sérieux, ça pouvait pas attendre ? »


* « Irlande pour toujours ! »
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Marzina
Elle s'affale sur la porte en attendant, parce qu'elle a les jambes qui lâchent, plus du choc de la révélation qu'effet de l'alcool. Et puis il fait froid. Elle a passé suffisamment de temps dans le froid à tenter de mettre ses neurones en marche, elle veut être au chaud maintenant. Un coup de poing bientôt suivi par le pied qui s'abat dans la porte qui n'a rien demandé.

"Fiiiinn...Qu'est-ce vous faiiiteuh?!"

Son monde soudain s'écroule. Ou bien c'est juste la porte qui s'ouvre, et la blonde déséquilibrée qui tombe sur l'Irlandais à moitié dénudé.

"Gast, vicieux ces portes qui bougent!"

Essayant de reprendre un semblant de dignité, elle s'appuie sur l'épaule de son chevalier pour rester debout et se redresse.

"Ahem non. Fait froid dehors. Pouvait pas attendre."

Puis les sourcils se froncent, les yeux regardent dans le vide.

"Non...c'est pas ça...Y'avait un aut'truc aussi. Faut je vous dise. C'est important."

Petite pause pour ménager le suspense...Ou peut-être qu'elle a juste oublié. Et puis elle se jette dans ses bras, s'accrochant maladroitement à ses épaules en l'entourant de ses bras et chuchotant sur le ton de la confidence:

"J'ai un peu bu."

Les bras se resserrent un peu plus, pour éviter de tomber. Le nez princier d'un coup se redresse tandis qu'elle renifle.

"Y'a un truc qui crame."'
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Finn
Réceptionnant tout juste l'Altesse, l'Irlandais plisse un front perplexe avant de refermer la porte du pied. Elle n'a pas bu que du lait. Ça se voit comme ça se sent. Bonne pâte, il fait la béquille le temps qu'elle crache sa pilule. Seulement, ça ne vient pas. Non, madame préfère jouer les fins museaux.

- « Putain, mon pourpoint ! », s'écrie-t-il brusquement en flanquant sa passagère sur le paddock pour se ruer sur le bureau, levant ainsi le voile sur sa petite reconstitution. Il tape du plat de la main sur le vêtement encore fumant, la lippe amère. « Connard d'Anglois... »

La catastrophe écartée, le Gaélique s'en retourne vers la Blonde particulièrement amicale lorsqu'elle a bu.

- « Si ce n'est que ça, j'avais remarqué, oui. » Et l'examinant d'un œil suspicieux, demande : « Vous allez pas vomir, au moins ? »
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Marzina
L'Altesse ricane en s'étalant sur le lit, ça lui semble plutôt amusant, les frusques irlandaises qui crament.

"Késsiluié arrivé?"

Parce que là, elle imagine pas trop ce qui a pu mener un pourpoint à s'embraser soudainement.

"Aaaah ça pue, c'est horrible!"

Le nez se fronce, et elle se recouvre du drap en guise de masque à gaz. Et d'une voix étouffée par le tissu elle rétorque:

"Ouvrez une fenêtre ou je sais pas bien."

Puis roulant sur le lit pour se mettre sur le ventre, drap sur la tête, elle lui fait face.

"Hips. Où il est l'alcool?!"

Et la voilà qui fouille dans le sac à côté du lit.

"C'est important..."
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Finn
L'a-t-elle entendu ? Pas sûr. Faut dire qu'elle en tient une sacrée couche. À sa demande, l'Irlandais ouvre la fenêtre, convaincu de se faire bientôt prier de la refermer. Mais ainsi va la vie, et elle ira encore mieux quand il verra la petite soûlote claquer des quenottes. Ça lui passera peut-être l'envie de siffler son pinard.

- « D'abord, vous picolez sans moi. Et ensuite, vous voudriez taper dans ma réserve ? Vous sentez pas comme une injure quelque part ? »

Bon, il tente, hein, loin d'être assuré que ses paroles fassent sens chez l'esprit aviné. Elle ne raisonne déjà plus droit pour s'être imaginé qu'il était urgent de lui annoncer son ébriété manifeste. Ce qui l'étonne un peu, même de sa part.

- « Vous vous êtes attiré des ennuis ? » Finalement décidé à creuser, il jette un coup d'œil à la porte en redoutant une entrée fracassante de la maréchaussée.
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Marzina
Les sourcils se relèvent, pour afficher une expression de parfaite innocence.

"M'enfin non, pas du touuuut...J'tais sortie parce que j'ai vu que je vous tapais sur les nerfs en fait. Et comm'y f'sait froid, j'ai du boire un peu, pour réchauffer..."

Elle se redresse, s'assied sur le lit et retire sa cape.

"C'tait chouette v'voyez...M'enfin y'avait cet homme là...M'enfin son nez s'en souviendra."

C'est clair comme de l'eau de roche voyons.

"Si la question c'est "est-ce que j'ai piqué du pognon à des mercenaires?", alors c'est non! Hinhinhin..."

Hop, elle se laisse retomber sur le lit en ricanant.
Avant de se redresser subitement en fronçant le nez et en le pointant du doigt.


"Vous voulez pas partager votre alcool en fait, c'est ça?!"

Les yeux noirs le transpercent.

"Je vous préviens, va falloir que vous partagiez plus. Sinon je partagerais pas non plus!"
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Finn
Las de se tenir debout, l'Irlandais cale son séant sur une chaise face au plumard tout en se concentrant sur l'écoute. Il est doué pour ça, même soulagé d'un tympan, mais réalise assez vite que ce talent ne lui sera d'aucune aide vis-à-vis de l'imbroglio breton. Voilà qu'elle se met à causer partage, en plus. Le genre de notions auxquelles il n'entend rien, même menacé de mort par deux billes noires et un doigt. En revanche, un souvenir l'enchante. Celui de cette nuit poitevine dans les bois, où elle avait aussi « un peu » bu, et avait plumé quelques honnêtes ferrailleurs aux cartes. Certainement pas la frayeur que sa disparition lui procura alors, mais avec le temps, tout se relativise. Un détail lui reste néanmoins en travers : y avait un homme.

- « Quel homme ? Et qu'est-ce qu'il a fait avec son nez ? » Peut-être pas éveillé au sens du partage, il connaît tout de même le compromis. « Après je vous offre à boire. »
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