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[RP] La compagnie des ravis

Sofio
Le retour en terre languedocienne s'était passé sans soucis, des bateaux croisés au large des îles au comportement pacifique aux mouettes affamées suivant l'embarcation pour espérer voler quelques poissons pris dans les mailles des filets.

La frénésie des marchands s'était installée, il le guettait, l'attendait de pied ferme, imaginant moult situations pour permettre l'acquisition la plus rare possible. N'ayant pas la fibre commerciale, mais juste celle de rouler le maire de Moulins avec une affreuse toile, elle avait laissé son époux négocier avec cet homme venu de loin, vêtu d'étranges tissus aux couleurs grotesques. Il en était revenu confit, ne possédant de la soie et des cailloux colorés, quelques peaux d'ours et un parchemin usé, mais nul indice d'orientation permettant d'extrapoler encore plus pour un trésor caché.

Alors la routine avait repris son cours, quelques arbres à dépecer, du bois pour faire réparer un bateau le temps d'attendre que tous se regroupent, les messagers avaient eu fort à faire, délivrant des positions et des messages d'amis qui s'unissaient pour une aventure immédiate.

Mais la routine ne remplace pas les embruns...

Cette monotonie glaçante avait fini par prendre le dessus, l'attente et les quotas, les suppositions et élucubrations résonnaient en elle comme de fausses notes amères. Tout semblait se figer dans le temps , alors que justement celui-ci venait à manquer. Cette fin d'été maussade s'annonçait latente. Il y avait bien du monde les soirs dans les tavernes bruyantes, ce duché semblait vivre au temps des amours, rumeurs ou réalités, le vice semblait régner les nuits. Hormis le gout pour la luxure, ces mêmes personnages semblaient si creux en discussion ordinaire. c'est ainsi qu'elle regrettait ces montagnes d'Auvergnats et ces hauts plateaux volcaniques....

Pour sur ils allaient revenir, revoir ces paysages de reliefs, sentir l'air des montagnes . Mais pour l'heure elle s'impatientait, chaque matin allant trainer au port, apercevoir des bateaux entrants, questionner les matelots, s'inquiéter des marins corsaires qui bordaient les îlots. Chaque soir, elle s'inquiétait des étoiles de leurs positions, notant dans un coin de sa tête les formes et la brillance. Ce grand secret des constellations devait bien s'étudier quelque part, des contes et des légendes avaient fleuri sur les bouts d'étoiles tombés au sol, dans les lacs et parcs pour permettre aux rêveurs de les contempler dans le creux de leurs mains. Sa léthargie installée, elle se secoua vivement, sous peu ce sera la fin de l'été et elle n'avait pas encore aperçue ni cascade dorée, ni rivière argentée, aucun courant d'eau pour sauter d'une falaise, se laisser emporter par les eaux glacées et vives, ni pu attraper un quelconque poisson entre les mains serrantes.

C'était la fin de l'été et le temps perdu jamais ne se rattraperait, alors nul glesine ni kraken n'allaient pouvoir empêcher sa baignade , il s'agissait juste de trouver le coin de plage entre des rochers centenaires , quelques gravillons et la grande bleue en bienfait de l'été.

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--Sandino.


[ A bord du Romané Chavé]


…Depuis le passage des colonnes d’Hercule, Abyle et Calpe désormais disparues et remplacées par un arbre millénaire, le Romané Chavé a caboté et remonté le dernier coté du carré que forme la péninsule Ibérique puis filé droit jusqu’à Toulon en rasant les îles au large de Barcelone.

Objet d’attention à bord, le vent commande et se fait l’auxiliaire du destin de l’équipage et son navire, surtout si comme durant la progression une autre voile s’invite dans le sillage et se comporte bizarrement.

Pour les bohémiens, parfois appelés « Fils du vent », il est un Père symbolique.

Un conte que l’on transmet à la veillée explique la filiation, et le conteur précise toujours en préambule que le destin d’un tsigane n’est pas de se laisser pousser par le vent comme une feuille morte. A bord Sandino a trouvé l’illustration parfaite de ce qu’est le vent symbolique dont ils sont les rejetons.

Certes, ils sont livrés à son bon vouloir, comme l’homme à la destinée.

Cependant à bord pour peu que le vent souffle, l’homme s’il manoeuvre a le choix de la direction.

Tout comme à l’homme, le destin laisse la liberté de choisir un chemin dans le cadre qu’il lui impose.

Profitant du temps libre que lui laisse les semaines de navigation, Sandino a fait des recherches dans les manuscrits qui le suivent partout.

Sur le vent, il a découvert ce qu’en disent d’autres cultures que celle des tsiganes et c’est à la faveur d’une soirée dans la cambuse qu’il a fait part de ses travaux aux autres membres du clan qui sont habitués à entendre ses dissertations.


- bon alors voila je vous la fait courte. Leur a-t-il fait après avoir éclusé sa seconde timbale.

- Pour les Grecs, ils voient les vents comme des divinités inquiètes et turbulentes, contenues dans les profondes cavernes des îles Eoliennes. Outre le roi Eole y dorment Aquilon, Borée, Auster, Eurus et Zéphir.

Pour les Perses, le vent arrive en troisième position dans l’ordre de la création, après le feu qui succède à la goutte d’eau primordiale. Symbolisé par un jeune homme d’une quinzaine d’années qui soutient eau, plante, bétail, il est le support du monde, le régulateur des équilibres cosmiques et moraux.

D’Inde, je sais par la tradition de notre communauté, que « Vâyu » le vent est le souverain du domaine subtil entre ciel et terre, il est le souffle cosmique et le verbe.


Se faisant plus mystérieux il se penche et parle plus bas.

- j’ai lu dans les feuillets d’un récit incomplet dont je ne sais pas l’origine, ni même comment j’en suis le détenteur, j’ai lu l’histoire d’un groupe appelé la Horde, qui dans un pays qui m’a semblé imaginaire, sont partis à la conquête du vent.

Sur le groupe et leur technique de contre il y a plein de détails, comme sur ses membres qui chacun à leur tour raconte cette marche contre le vent, l’histoire est épique et on y apprend que le vent à 9 formes, il manque des feuillets mais j’ai compris que l’une des formes était celle du premier cri du nouveau né, et une autre, celle que produit la faux quand passe la mort…
--Sandino.
[ Marseille. Le vieux port]

…Assis sur une caisse à l’ombre d’une façade, un peu à l’écart du passage, Sandino observe les quais tout en se curant les dents à l’aide d’une brindille qu’il retaille à chaque usage.

Régulièrement il se lève et crache dans l’eau sale du bassin portuaire, puis reprend sa surveillance silencieuse.

Amarrés flanc contre flanc, les bateaux de guerre exhibent les bouches noires de leurs canons. Sont à quai entre autres navires, les 5 caraques de guerre de la flotte des Vadrouilleurs, battants pavillon du marquisat de Provence.

Leurs noms, Sandino les a noté « le Vadrouilleur impérial, la Falce Nera, le Zlataneur, l’indomptable rouquine et le Vent de Soulèu ».

Sur les quais leurs équipages vont et viennent avec une nonchalance feinte qui ne trompe pas le bohémiens, pas plus qu’il n’est dupe quand dans les tavernes du port, des francs Comtois tentent de l’endormir en avouant du bout des lèvres s’intéresser de loin à la quête et n’être à Marseille que pour le plaisir ou le commerce.

Souriant au souvenir de cette conversation durant laquelle les participants avaient joué au plus fin, le bohémien hésite à quitter son poste d’observation pour la taverne municipale où depuis leur arrivée il essaye de glaner la moindre rumeur sur la quête, tout en gardant en tête que la désinformation règne, Paim comme lui en étant des pourvoyeurs.

De la compagnie des Ravis, les gitans reçoivent des nouvelles encourageantes, ça cogite, ça colle le marchand pour lui soutirer le maximum comme un débauché le curé pour qu’il lui procure des indulgences. La confiance est totale pour autant on envisage toutes les options.

A Marseille les fouilles ne soulèvent que lamentations et poussière, on jalouse le moindre solido extrait par un chanceux auquel les cornes sont promises sur l’instant. L’espace dédié n’est plus qu’une taupière, on s’exaspère du peu de rendement, on soupçonne l’autorité, les fabricants de pelles et de pioches, et les marchands.

On peut entendre après chaque fouille infructueuse.

- margoulins !! escaneurs !! pandars !! escrocs !! voleurs !! charlatans !! Parisiens !!

Dans la ville cela ne fait qu'aviver les tensions, les aventuriers de la quête s’impatientent, on se rassure en prédisant une avancée majeure sous peu, une question de lune disent certains d’un air entendu.

Cependant le constat que tirent les bohémiens de leurs observations, c’est que l’expectative est au menu de toutes les tables, dans toutes les cervelles mijote la même bouillabaisse.

On ne sait toujours pas où on va mais on y va.

Sofio
La fin de l'été et les cigales font leurs nids, en perdant leurs peaux pour muer et devenir larves. Alors que les ravis courent après les peaux, pour en espérer des bouts de cartes jaunies.

C'est comme cela qu'elle était devenue bergère, gardienne de moutons , certains en riraient haut et fort, si cela devait se savoir. Mais par nécessité pour le groupe, elle avait du acheter un troupeau, puis les tondre, tisser la laine pour en faire des pelotes, mais quand il s'agissait de les tuer, elle ne pouvait s'y résoudre, pourtant sans leurs morts aucune peau à l'horizon.

alors chaque matin son époux, tel le loup affamé lui demandait


Alors dodu?

Et chaque matin voulant épargner ses bêtes au regard implorant elle lui répondait.


Décharné!

Et pour pallier à la nécessité absolue de trouver des peaux, elle filait au marché pour en acheter, les estampillait d'un S au fer rouge et les présentait fièrement à son époux.
Pas fâchée non plus, de quitter la ville de Montpellier et ses étranges habitants peu vêtus, ils allaient de ville en ville, pistant les marchands, les traquant en tentant de déjouer les arnaques de peaux d'ours et de tapis magique. Ils avaient aussi appris que le Languedoc fidèle à son sacro principe de précautions vaines avait refusé le "Romané Chavé" surement que le souvenir du bain annuel de Sandino les avait profondément traumatisés, bizarre que ces gens qui laissent déambuler des villageois nus et refusent les trop vêtus. Mais le dessous de l'affaire était une vieille liste datant de la guerre de la création de l'Artois, qui longue comme deux charrettes circulait encore. Alors, leurs amis avaient dû accoster plus dans le sud.

Plus les fouilles se précisent, plus le climat se charge de méfiance, un soir ils évitent de vitesse la tentative de griserie en taverne, ils se méfient aussi sur les routes des brigandages commandités, la rivalité se fait sentir. Ingéniosité au programme, ils rusent . Les cartes s'assemblent, se découvrent, des contours de côtes dessinés, des terres effacées, quelques symboles aussi, mais ces cartes ont un gout de déjà vu, il est certain que certains marchands détiennent autre chose, qu'ils nomment " le secret" Faut t'il alors quelques incantations pour qu'un se décide, faut t'il des ingrédients autres ? Nul ne semble encore avoir percé le secret, mais pour l'heure, toutes les suppositions sont encore bonnes, même les plus folles.

Un soir où l'oisiveté est maître, elle écrit un courrier destiné aux naufragés de Provence.





Au Romane Chavé et ses passagers.

Bien le bonjour amis voyageurs,
Nous qui espérions tant vous revoir autour d'un verre en taverne, nous avons eu vent qu'il nous faudra encore attendre. Qu'a donc fait Sandino à ce peuple? se serait t'il baigné dans un lac? Si la taverne n’est pas présente nous pourrons alors élargir les planches des ponts et les bateaux à la queue leu leu feront l'affaire quelque part sur la grande bleue.

Pour l'heure, nous sommes toujours à la piste des marchands, ces gens hauts en couleurs qui parlent par bribes, l'envie de les secouer pour les faire devenir bavards est forte, mais sous le ciel du Languedoc, ce crime serait hautement dénoncé. Un de ces marchands interpellés nous a parlé longuement de boire du vin, de navets et de force bleue. Nous voulions partager ces élucubrations avec vous, car la conclusion est le nom d'une amie commune. Je vous laisse deviner, qui en Auvergne?Picole comme pas deux, possède des malles suffisantes pour enfermer les richesses du monde et devient fort agressive quand on parle de pénurie dans les tissus? Nous pensons alors que Laure à un lien avec ces marchands, ils ont dû conclure une sorte de pacte, ils vendent les vieilleries et elle se fait livrer étoffe et soierie. Nous la savons quelque part en terres berrichonnes en train d'escroquer les pauvres adeptes du poilu et forts de notre aboutissement de spéculations divinatoires hallucinantes, nous allons surement prévenir les Berrichons.

En espérant vous revoir au plus vite

Sofio et Morphey de Valmonte


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Paim.
Entre une souche de pin maritime et un pied de lavande, les Romané Chavé avaient décidé de faire une pause provençale bercé au son des cigales. Le pigeon qui arriva alors avait des relents d’anis.
Sans doute qu’il avait rendu visite dans quelques tavernes locales et qu’il avait gouté au breuvage du même acabit.

Une fois plumé, vidé, rôti à la broche sur du bois de fenouil et avalé, le capitaine Paimbohé prit le temps de répondre aux amis auvergnats, non sans avoir délivré ce commentaire hautement culinaire, à propos du volatile :

C’est bon mais çà ne se marie pas avec les petits pois !



Entre Aix et Brignoles, le 4 sept 1462,

A vous, Amis voyageurs qui nous attendiez du côté de Montpellier,

Ne soyez pas trop déçu de ne pas nous voir ! Enfin soyez le juste un peu, çà flattera notre égo.
Nous aurons bien l’occasion de croiser la terre cuite de nos chopes, surtout si les marchands nous échangent ces fameux secrets que tout le monde recherche.
Pour l’heure, nous n’en avons pas vu la queue d’un en terre provençale. Mais peut-être n’en ont-ils pas… de secret, je veux dire, pas de queue… quoique, on ne sait pas.

Vous nous parliez d’une amie partie en Berry partie emmouscailler le Poilu ? Transmettez lui donc que la plume de caneton pourrait peut-être intéresser un de ces commerçants venus d’ailleurs.
Comme on dit dans les couloir de Rome : « Edredon et le ciel t’aidera ! »
De cette amie, d’ailleurs, je pense que vous parlez de cette Duchesse dont la garde-robe pourrait avantageusement entoiler trois ou quatre caraques ? Envoyez lui le salut et dites lui que si je me trompe une nouvelle fois d’embarquement, je souhaite que çà soit sur sa nef.

Il me reste à vous souhaiter bons vents et que,

Dieu me chatouille !
Par la grande Niquedouille,
Ne rentriez bredouilles
Du sentier des fouilles !

Paimbohé
--Sandino.
…Contraints de rester en Provence pour de multiples raisons, les gitans n’ont que l’échange de lettres pour communiquer avec le reste du groupe, qui eux se sont organisés pour tirer le maximum possible du marchand qui fait le tour du Languedoc.

A l’évidence le contenu du trafic épistolaire tourne autour de la quête, l’organisation du groupe, l’intendance, les théories sur la suite etc…

Mais pas que.

Sandino qui ne perd jamais une occasion de travailler aux spectacles que donne régulièrement le clan, a décidé de proposer aux membres du groupe la lecture d’une courte pièce écrite à Marseille
.



Brignoles le 6 septembre 1462

Amici, je profite de l’auditoire improvisé que vous êtes pour tester un spectacle écrit dernièrement.

N’hésitez pas à faire des critiques, je ne suis pas rancunier…



« Orage sur le vieux port »

En ce début d’après-midi il y a foule à « La Marine », une taverne du port de Marseille d’ordinaire tranquille à cette heure.

C’est à un orage soudain que l’on doit cette arrivée en masse de clients.

César le patron soupire, agacé de voir autant de monde dans son établissement.

De l’autre coté du comptoir, assis à coté de Paoli et de « la carpe » le muet, le beau-père de César « Le Papé » fait des commentaires à tout propos.


Le Papé : Hé bèèè !! Regarde moi le celui là !!

Fait-il à son voisin le corse Paoli, au sujet d’un client qui vient d’entrer, lequel trempé reste immobile sur le seuil.

Le Papé : Hooo l’artiste t’as l’intention d’ouvrir un pédiluve !! allez boulègue (bouge) !!


Paoli : Tsss !! testa di casu !!

César : Macarel !! mais ils z’ont pas de maisons tous ces gens !! fatche de… !! j’aurais du fermer !! tè vé ça te dégoute de tenir un commerce.

Le Papé : C’est sur, ça te change, toutes ces années à attendre le client, le jour où il est là, ça fait un choc.

Un client se présente au comptoir.

Client 1 : J’ai soif !!

Paoli : c’est votre droit.

Papé : Hého ! bonjour d’abord figure de poulpe !!

Client1 : heu oui bonjour, j’aimerai une bière.

Paoli : c’est votre droit.

César : Y’en a pas !!

Client1 : du vin ?

César : Y’en a pas !!

Client1 : Heu…vous auriez quoi à me proposer ?

César : de l’eau !! mais uniquement en terrasse !!

Arrive un second client.

Client 2 : une bière.

César : non mais hohoho!! c’est un complot ou quoi !! déjà je vous offre le gîte, vous réclamez à boire !! ça va finir comment ? vous voulez que j’organise des repas dans la taverne peut-être !!

Honorine, la femme de César et fille du Papé arrive de l’étage les bras levés.

Honorine : Hééé bèèèè !! t’as pas fini de gueuler comme ça toi !! on dirait le maire en campagne !!

Le Papé : ma grande, tiens toi bien, ton homme a des clients !!

Honorine : ho ! coquin de sort !! vous allez me le tuer !!


Affolée, la femme du patron pousse les deux clients à l’autre bout du comptoir, loin du quatuor que forment son père, son mari, Paoli et la Carpe.


Paoli : quel manque de respect !! entrer dans un taverne et demander à boire pendant l’heure de la sieste !!

César : je me suis senti pas bien d’un coup, m’ont foutu l’estress ces deux tchos !!

Le Papé : c’est que howw !! t’étais pas averti en plus !! un orage ça te tombe dessus comme la beste noire.

César : la beste noire ! ques aquo ?


César regarde le corse d’un air interrogateur. Paoli qui réfléchit intensément hausse les épaules.


Paoli : des olives peut-être.

Le Papé : qué olives ? la beste noire, la maladie ! bande de fifres !

César : Ha !! j’y suis, la peste !! comme la peste bucolique


Le Papé : oui mais ho ! antention l’est espéciale la peste bucolique on l’attrape qu’à la campagne.


César : peuchère y parait que tu deviens couffle comme un beignet puis y te pousse comme des cèbes pourries sur tout le corps.

Paoli : en parlant d’olives j’étais pas loin.



Pendant ce temps là, à l’autre bout du comptoir, Honorine explique la situation aux clients éconduits.

Honorine : l’est émotif mon César, un sensible, rien qu’à l’idée de travailler ça le met dans tous ses états, c’est pour ça qu’il est là que l’après-midi, bonne mère un peu plus vous me l’escagassiez !!

Client 1 : on s’excuse hien, on pensait pas à mal.

Honorine : boudi !! t’en fais pas mon beau, je suis arrivé à temps, l’affaire est close.


Un client annonce à toute la taverne que l’orage est passé. Du coup la taverne se vide, on se bouscule pour sortir.


Le Papé : Regardez moi les ces nains gras !! même pas un merci !!


César en direction des clients.


César : Au plaisir de plus vous revoir ! mal polis ! pingres !! romanichels !! Parisiens !!


Le muet jusqu’à là simple observateur, gratifie les clients qui se retournent de bras d’honneur à répétition.

Honorine voyant son homme tout congestionné, rouge de colère, lui apporte un verre.


Honorine : c’est finit mon beau sont tous partis, reviendront plus, respire, tiens bois une anisette ça te fera du bien.


Fusillant du regard les trois autres hommes de l’autre coté du comptoir.


Honorine : et vous !! plantés comme des santons de Provence, vous pouviez pas lui changer les idées au lieu de l’encourager !


Les trois hommes baissent la tête, le muet n’osant même pas se prévaloir de son handicap.

Le Papé : Ho César, y’a pas un match de soule bientôt ?


Fervent supporter des Olympiens, l’équipe de soule de Marseille, César retrouve soudain le sourire.

César : si ! vont jouer contre ces pébrons d’Aixois* !! vont tellement se faire poutrer qu’ils vont finir dans une charpente !!


Soupirant en regardant le quatuor, Honorine s’éloigne en marmonnant.

Honorine : Pffff…bonne mère ! ces hommes de vrais mistons faut tout leur dire !!


Ainsi va passer l’après-midi dans le calme revenu, en discussions diverses, des chances de voir les Olympiens devenir champion de soule du royaume, à la rumeur qui ne cesse d’enfler sur le vieux port, à savoir les accointances supposées du Maire de la ville avec une bande de bandits corses dont Paoli serait le chef.

FIN

Sofio
Sur les traces du marchand

Là où il ira, j'irais.
Le larron saute de village en village, il voyage la nuit, il faut alors ruser pour le suivre, anticiper parfois ses mouvements. La fatigue se fait sentir, voyager de nuit et parcourir les étals des marchés la journée n'est guère simple. Le temps est précieux, il sera surement déterminant dans cette aventure, guère le temps de trainer les repas sont pris à la hâte.


Puis il y a les choix et les sacrifices, alors que son époux se sépare d'elle pour continuer avec son ami, elle doit rester dans les terres du Rouergue pour suivre le marchand qui part en Guyenne. Mais la pisteuse n'est pas bonne , elle a dû s'endormir un temps, l'homme aux multiples secrets s'est envolé. Que déjà le prochain est annoncé, il s'y ressemble comme deux gouttes d'eau, un habitant de Millau lui raconte un grand secret, qui relate une aventure d'un homme parti un beau matin pour aller guerroyer quelque part dans le nord, quand il revint à son village, sa promise était mariée ses amis étaient anoblis habitant des demeures infranchissables. Il avait accroché sur sa poitrine une croix de guerre dont tout le monde se foutait. Nul titre ni gloire pour celui qui revenait de son long périple, mais railleries pour une dégaine mal assurée et une barbe naissante. Le fou de guerre avait alors décidé de s'en repartir louant les services de sa vaillante fidèle à qui le voudrait, sa propre quête serait dans le sang et le fer, une promesse à son secret qu'il tenait entre ses mains, un peu de terre de son pays mélangé à un caillou doré. Quand le narrateur se leva de la tablée, elle crut voir briller sur son torse une croix....


La nuit suivante ne fut que pluie et orage, pourtant il fallait bien continuer , c'est délestée de quelques écus et de pain par trois malotrus qui partirent sans dire merci, qu'elle décida de faire une halte dans un abri de fortune.

Nuit agitée parsemée de cauchemars.

Dans son rêve, le marchand lui tend un objet, il est emballé dans un tissu d'Orient. Elle tend la main il se recule.


Tsssss , on n’a rien sans rien

La simplicité n'était pas de mise, un juste retour de bâton, semblait'il. Elle fouille dans son sac qui visité la nuit d'avant semble bien vide. Quelques grains de maïs ,un fond d'eau dans une gourde , le marchand refuse et fait mine de partir. Elle s'accroche à son bras, le retient lui demandant avec insistance ce qu'il désirait.

La nuit se trouble, bien profonde et noire, la lune se cache, haute dans le ciel, c'est une impression de déjà vu.


Ton âme...

Que peut valoir son âme, si ce n'est une promesse périmée. Une terre brulée n'a jamais donné naissance aux fruits d'un verger. Le choix sera vite fait, une âme vide ne pourra que faire le bonheur de quelqu'un trituré de sentiments contraires. Le sans nom n'a t'il pas mieux en acquisition. Elle acquiesce et se retrouve affublée du tissu convoité qui se révèle en son revers d'une étrange carte dessinée à la main, deux directions possibles dont l'une est sans issue ....


Le haut protecteur qu'est le noyer l'abritant pour la nuit, vient de sonner son carillon, elle s'éveille en grelottant de froid, se secouant pour la journée à venir, encore troublée par son étrange rêve. Il est temps de bouger et d'entrer en ville, les premières maisons et leurs cheminées réconfortantes sont en vue. Elle y trouvera surement un peu de pain. Une main posée sur son épaule la fait sursauter.

Alors comme ça on vagabonde en capitale?
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Morphey.de.valmonte


[Toulouse, 27 Septembre MCDLII]

Les heures s'enchainaient aux heures et les jours formaient des semaines.
Patiemment ils collectaient les fragments de cartes, traversant des villes endormies et des terres immergeant de brumes matinales.
Son compagnon de route parlait peu. Sa femme lui manquait.
De rares pigeons venaient indiquer la position de l'un, les errances de l'autre, quand séparés pour deux jours, la malchance les tenait éloignés depuis presque deux semaines.

A Toulouse, il avait obtenu un énième morceau avant de décider de ne plus bouger. Il y possédait un appartement où il attendrait sa femme, qui après quelques déboires, avait retrouvé le gros de la troupe à Montpellier.
Il congédia son escorte et gagna l'université : autant mettre cette attente à profit pour finaliser quelques apprentissages.
On le vit peu durant ces jours. Il passait ses journées à assembler les fragments de carte en sa possession, s'usant les yeux à tenter d'y découvrir un indice, ne cessant ses recherches que pour flâner le long des quais de la Garonne avant de s'enfermer à nouveau derrière les hauts murs de l'hostel particulier qu'il avait acheté quelques années auparavant sans jamais l'occuper vraiment.

Sporadiquement, des nouvelles lui parvenaient. Pascale et Cornophone avait mené à bien leur mission et Zeiss avait rejoint le groupe. Mathilde patrouillait à la recherche des fragments manquants, Paim et ses amis coulaient des jours heureux sur la canebière.

Au bout d'un temps qui lui parut interminable, le groupe mené par Sofio arriva enfin en ville. Dans quelques heures, ils seraient enfin réunis et la quête recommencerait de plus belle. Il avait hâte de la revoir. Leur première nuit serait sans doute longue...

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Dict l'Impétueux
--Sandino.




Castelnaudary, 12 Octobre 1462

Sur terre, à la poursuite d'un marchand ambulant ou dans l'attente de son passage, un oeil sur le marché pour y rafler l'indice manquant, les Ravis, et les Romané enfin autorisés à descendre, s'activent.

Face à l'incertitude concernant la suite, tous fondent leur espoir sur la réunion des morceaux qui une fois assemblés forment une carte.

Quelle qu'ait été la raison pour s'engager dans la quête, chacun subit sa loi, sa lenteur, son mystère. Evidement à ce rythme la lassitude plane et pour celui qui a rêvé d'action elle pèse.

Pour autant cette réalité est partie prenante de la quête. C'est l'avis de Sandino lequel considère le réel comme une boite à double ou triple fond.

La lecture symbolique qu'il fait de la quête c'est celle d'un dépassement de soi. Un chemin initiatique qui exige de l'intériorité, le trésor n'étant pas matériel.

En l’occurrence le début du chemin n’étant ni plus ni moins que la découverte de trésors de patience en soi pour les plus touchés par le piétinement de l’affaire.

Gardien de la tradition Romané, c'est à Kuvera la gardienne des trésors que Sandino a sacrifié durant la dernière pleine lune.

Montée sur un bélier, la divinité Hindoue peut être rapprochée de la quête de la toison d'or, autre trésor caché que le héro découvre suite à de longues épreuves.

Une quête périlleuse durant laquelle les obstacles, monstres, bandits, tempêtes, doivent être interprétés en seconde lecture comme des obstacles moraux et spirituels.

Dés lors on ne peut se soustraire à l'effort demandé par la quête si l'on veut atteindre au but.

Quitte à devoir tout remettre en question chaque jour comme Pénélope, quitte à devoir tout risquer en affrontant les épreuves comme Ulysse.

Le démon du jour à vaincre étant l’impatience, un chant de sirène qui accable celui qui l’écoute au point de le pousser à renoncer.

A ce titre, que le signal du départ dépende de la réunion de fragments épars est parlant pour Sandino qui recherche systématiquement à lire le sens caché de la vie.

Abimés, froissés, mystérieux, formidables, invisibles, remarquables et le reste à l'avenant, les membres du groupe le sont, le seront ou l'ont été, et c'est l'union de ces vies éparses et multiples qui fera la décision.

La quête alors prenant tout son sens, cette richesse humaine étant le trésor symbolique à mettre à jour, la richesse matérielle n'étant que secondaire aux yeux des bohémiens.


Galaan.
[A bientôt notre retour]

Le groupe était de nouveau au complet. Greg les avait rejoints et ils allaient bientôt pouvoir repartir. Galaan aurait pu dire qu'ils allaient prendre quelques minutes pour se retrouver. Pensée totalement ridicule. Cela faisait des jours que Sofio, Pascale, Morphey, Corno et Emelyne l'avait retrouvé et embarqué avec eux pour poursuivre la quête.

Le jeune de Valmonte ne levait les yeux qu'aujourd'hui à croire qu'il avait été aveugle pendant des mois et qu'Aristote venait de lui donner naissance et lui avait rendu la vue. Pourtant, depuis leur départ à la chasse de marchands énigmatiques, plus rapides que le vent, il n'avait jamais été seul. Pas vraiment. Ses amis avaient toujours été à ses côtés et même la fois où il s'était égaré, très vite ils l'avaient retrouvé.

Galaan se sentait pourtant mal à l'aise. il avait traîné ses huit peaux avec lui pour les échanger contre des bouts de cartes et au moment où il aurait pu le faire, il avait manqué le départ et avait vu le marchand le dépasser et s'éloigner sans pouvoir le rattraper. Il avait eu honte de cet échec et le ressentait encore comme tel. Cette erreur avait coûté bien des journées et des nuits de longues marches, de poursuites, de travail épuisant à tous ceux de la Compagnie des Ravis. Quand il pense qu'avant, il y avait bien longtemps, il voulait devenir chevalier, aussi fier que son frère sur son bel étalon. Il n'était pas ce genre d'homme. Il ne le serait certainement jamais. Il fallait qu'il accepte cet état de fait et qu'il avance vers un avenir qui lui convenait mieux. Trop fétiche pour devenir un bon militaire, trop impulsif pour entrer dans les ordres, trop honnête pour devenir brigand, trop stupide pour devenir un époux et trop timide pour se mettre en avant. Trop de trop qui faisait qu'il avait lamentablement échoué et que si là, il n'avait à affronter que les regards de ses plus proches amis, une fois de retour à la maison, il risquait d'avoir tous ceux de la compagnie.

Oh... ils ne diraient rien. Ils ne l'accuseront de rien, n'y feront même pas allusion. Ils étaient de cette graine qui ne regardait pas derrière parce qu'ils avaient tout fait pour rattraper le coup. Tous l'avait fait, sauf lui qui maintenant n'avait plus qu'à suivre le meneur et à obéir. Finalement, c'était peut être ce qu'il lui fallait. Une vie de servitude et d'abnégation pour celui qui était le chef des Ravis : Son propre frère, Morphey. Le servir en tout point, ne jamais le décevoir, toujours être là quand il le fallait... n'était ce pas ce qu'il avait toujours cherché à lui apprendre ?

Morphey, qui le regardait toujours avec un petit sourire plus que fraternelle, presque paternelle. Le grand frère prêt à tout pour son cadet. Qui savait le sermonner mais jamais trop et qui lui pardonnait tant. Galaan l'aimait plus que tout au monde et s'il savait les pensées sombres qu'il avait de lui-même, il lui botterait les fesses.

Cela le fit sourire. Il approchait du groupe et tapotait l'épaule de Greg pour lui souhaiter la bienvenue. Puis il lançait un peu comme ça parce qu'il fallait qu'il fasse quelque chose de ses dix doigts :

- Je vais m'occuper des chevaux...

Il attrapait les rennes et filait vers l'enclos laissé à leur disposition par le forgeron.
Galaan.
DOUBLE POST A SUPPRIMER
Emelyne_de_r
Des jours et des jours à traquer les marchands , à dormir à la belle étoile quand ce n’était pas tout simplement en selle , la tête dodelinant au rythme du pas de Ceffyl

Les muscles raidis au début, une démarche de canard en se frottant le bas des reins quant elle était sûre qu’on ne la voyait pas , sinon elle était certaine qu’elle aurait subi les moqueries des garçons .Elle était fière Emelyne et ne voulait surtout pas que Morphey ou Sofio regrettent de l’avoir prise dans leur groupe alors elle tenait , elle suivait sans rien dire , le rire des débuts s’étant un peu perdu
Elle découvrait ce qu’était une quête , les joies des découvertes mais aussi les espérances déçues

Le groupe des Ravis , pourquoi ce nom , elle n’en savait rien , il faudrait qu’elle le leur demande . Lorsqu’ils avaient poussé jusque dans le Sud , elle avait appris que Ravi voulait aussi dire simplet
Alors quoi choisir ? ravi comme super content d’être de cette aventure ou comme fallait être pas très sain d’esprit pour s’y lancer , courir les routes , voir filer les écus dans des trocs qui pourraient être utiles , dormir à la dure et manger encore plus à la dure d’un quignon de pain ou d’un bout de viande séché car il a fallu partir vite fait ? un peu des deux ?

Il avait enfin pu se poser , Morphey ayant à assister à un cours à l’université
Elle en avait profité pour répondre à deux besoins essentiels que réclamait son corps , dormir et manger . Une bonne auberge qu’on lui avait indiquée , un Ceffyl bien à l’abris dans l’écurie , le pauvre avait bien besoin aussi de repos et d’une bonne ration d’avoine , elle avait pris une chambre . Comble du luxe , la jeune servante de l’auberge , pas beaucoup plus âgée qu’elle , lui avait demandé si elle voulait qu’on lui monte un bac d’eau . Elle s’était empressée d’acquiescer , répondant par là au troisième besoin essentiel , du moins pour elle . Certains jugeront sans doute que puer ne les ennuient pas , elle ? Si !!

Ravie , ce qui était normal, elle contemplait quelques instants après , le lit dans lequel elle ne manquerait pas de choir alors que des volutes de vapeur s’élevaient autour d’elle
Ayant pris soin de placer le plateau repas proche d’elle , elle prit délicatement , éducation oblige , de la main une cuisse de poulet et y mordit à belles dents Elle dégusta avec un plaisir évident la chaire savoureuse . Les routes , c’était bien mais une auberge de temps en temps , ça faisait pas de mal

Un moment après , ayant satisfait aux trois points essentiels , Emelyne fouilla dans son sac et en ressortit l’écritoire de voyage offert par sa mère , et qui permettrait qu’elle garde un certain lien ( le portable du moyen âge ) . Elle n’avait pas encore répondu à la lettre de sa mère et elle ne voulait pas qu’elle s’inquiète
Même si elle la savait entre de bonnes mains , il était grand temps d’écrire


Citation:
Chère Môman


Elle reprenait en écrivant cette habitude qu’elle avait gamine en prononçant le a en ô , et qui les faisait rire toutes les deux


Citation:


Chère môman

Tu vas trouver que je réponds bien tard mais que veux tu c’est la faute aux marchands !

Je ne sais pas si tu as croisé dans tes patrouilles armées l'un d'eux mais ils ont une fâcheuse tendance à disparaitre pour réapparaitre plus loin et à courir de ville en ville un peu comme le furet de la chanson du bois joli
Des jours qu’on les traque mais enfin on en a trouvé un et après on ne l’ a plus lâché . Tu te doutes du train d’enfer qu’on a du suivre et à toi je peux bien l’avouer , j’ai le bas des reins en compote
Toi qui a l’habitude d’être à cheval tu n’aurais pas un remède ou un conseil ? même si après tous ces jours ça va nettement mieux

Aujourd’hui nous avons pu nous arrêter et j’ai trouvé une petite auberge où j’ai pu me reposer et enfin prendre le temps de te répondre
Ne t’inquiètes pas pour moi , je suis bien entourée et Sofio et Morphey veillent sur moi , un peu trop peut être , et j’ai aussi les autres compagnons , avec Cornophone et Pascale qui nous ont rejoints et Greg qui est sympa même s’il ne parle pas beaucoup
Quant à Galaan , c’est le frère de Morphey , il s’est moqué de moi quant j’avais un peu de noir sur le visage , et quant j’ai profité d’une halte pour avoir figure plus présentable , pas un mot , ahhhh ces garçons !
Oh et puis je ne t’ai pas dit , j’ai recueilli un chat , il est tout noir et je l’ai appelé neko , il est là en ce moment bien installé sur le lit et me regarde les yeux mi-clos . Quant nous sommes à cheval , je le mets contre moi et il ne bouge pas , j’espère qu’il s’entendra avec Opale quand je serai de retour
j'ai aussi une surprise pour toi , un cadeau mais je ne t'en dis pas plus , je sais qu'il te plaira , c'est une arme ,mais non pas plus de détails
tu te rends compte , certaines filles te parleraient de bijoux , nous ce sont les armes , j'en rigole toute seule en t'écrivant

Prends soin de toi ma chère môman , merci de m’avoir dit oui pour cette quête , je sais que du coup tu te retrouves seule puisque Eilwenn est partie au couvent , tu crois qu’on va en faire une nonne ? remarque comme ça elle pourra prier pour nous pour qu’on soit protégées , elle va avoir du boulot

Prends soin de toi , pleins de bisous de ta fille chérie
Emelyne

Morphey.de.valmonte


Cette quête enseignait la tempérance à l'Impétueux.

Jour après jours ils avaient suivi un marchand, ne le laissant suivre sa route que pour emboiter les pas d'un autre comme on change de monture à chaque relais-poste.
La fatigue se lisait sur les visages et la tension était palpable. Parfois même le ton montait dans une discussion ce qui jamais n'était arrivé par le passé. Il fallait alors user de diplomatie pour désamorcer les conflits. Aussi c'est avec soulagement qu'un beau jour, les 25 fragments furent enfin réunis.
Restait encore à les récupérer de par quelques duchés du Sud du Royaume.
Mais enfin, aux derniers jours d’octobre, ce fut chose faite.

Ils reprirent la route en direction du Languedoc. Quelques rares rencontres, et la route, toujours.
S’il aimait les voyages, ces allers retours lui pesaient. Il se sentait comme un ours tournant dans sa cage. Il aspirait à un nouveau départ en quête de terres jamais foulées, à l’immensité de l’océan, aux nuits de veilles sous la voute céleste quand les vents retombent.
La terre collait à ses bottes et il avait envie d’ailleurs.

Pourtant, il n’aurait cédé sa place pour aucune autre.
Parce que cette quête tirait d’eux le meilleur.
Parce que la Compagnie s’était épaissie de nouveaux membres
Parce que la terre était devenue un immense terrain de jeu
Parce que dans ses traces marchaient ses amis
Parce qu’à sa main s’ancrait Sofio.

Ils avaient décidé de profiter de ce temps de latence pour s’impliquer dans la campagne royale aux côtés de Laure de Troy qui à nouveau prétendait à la couronne de France suite à la disparition du roy Jean de Cetzes.
Laure était auvergnate, appartenait à la Compagnie des Ravis, mais avant tout, Laure était leur amie.
Laure aussi poursuivait sa quête. L’y aider leur avait semblé naturel et c’était un plaisir de passer ces moments privilégiés avec elle d’autant que si son entreprise réussissait, ce seraient probablement les derniers.

Carpe diem quam minimum credula postero.

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Dict l'Impétueux
Sofio
25 fragments conservés jalousement, 25 morceaux de cartes obtenus grâce à la persévérance des ravis, mais aussi de leurs amis , ils pouvaient en être fiers, chacun y ayant mis du sien, une recherche de longue haleine ou les pierres apportées avaient conduit au succès.

Mais c'est de son époux qu'elle était fière, il avait su ranimer le souffle de la troupe, il avait su traquer et passer ses nuits à étudier les cartes, sans relâche et Aristote sait combien elle avait râlé de ces nuits entières à courir derrière ces fichus marchands intraitables.

C'est avec leurs trésors qu'ils allaient à pouvoir reprendre la direction des ports, la mer et l'aventure. Drôle d'aventure qui allait se poursuivre, réunissant des marins de tout horizon, c'est avec une grande envie que ses jours lui tardaient, une belle équipée en mer, des drapeaux flottants de tout horizon avec à bord toutes ces personnes qui depuis de mois avaient cru en eux et en l'aventure.

Les courriers partaient pour que tous se réunissent, la famille des gitans, mais aussi ceux au Languedoc. Zézé amenera t'elle Morphey? Un sourire à l'évocation de la bête à poil, bête noire et ronronnante, si attachante et portant désormais le nom de son époux.

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Galaan.
[A bientôt notre retour]

Un bon étirement de tous les muscles après une bonne nuit de sommeil, hummmm, que cela faisait du bien. Galaan retirait les quelques bruns de pailles dans sa blonde chevelure, presque blanche tant elle était claire. Et se mit soudain à sauter comme les puces qui le piquaient. Quelles charognes assoiffées de sang. En gesticulant comme un pantin, il ôtait tous ses vêtements avant de les secouer pour se débarrasser de la vermine.

- Quelle sales bêtes ! Heuuuu.... je ne parle pas pour vous,
fait il aux chevaux, seuls témoins de sa nudité.

Il plonge la main dans un seau et se débarbouille la figure avant de se rhabiller. C'est qu'il ne faisait pas chaud au petit matin, même dans le sud de la France. Il se mit donc à la tache avant de déjeuner. De l'eau fraîche, de l'avoine et les chevaux étaient prêts pour un nouveau départ.

La compagnie serait bientôt à la maison et déjà il se voyait chez lui, dans sa chambre, dans la petite aile que lui avait cédée son frère. Un petit chez lui qu'il avait lentement refait après le départ de Lany. Tous les souvenirs étaient enfermés dans une caisse, dans le grenier. Il avait tout changé et se sentait mieux. Il pouvait au moins retourner dans sa chambre et marcher dans le jardin sans penser à elle. Non... à présent un nouveau visage prenait sa place. Il n'osait l'espérer. Il avait même peur. Et si elle le repoussait et si elle partait, elle aussi et si.... Il l'avait invité à manger un morceau et puis, plus rien. La route les avait avalés et Galaan n'avait pas osé. Pourtant combien de fois l'avait il observé sans qu'elle ne le sache ? Sur sa monture à suivre en souffrant sans jamais se plaindre. Autour du feu, bien souvent épuisée mais qui restait avec eux et prenait même ses tours de garde. Il la trouvait mignone, discrète, forte et surtout elle avait un sourire à faire fondre, une mine toujours rayonnante et quand ses yeux étaient un peu rouge par la fatigue, il se sentait bizarre.


"Arrête de penser à elle...", se dit il en secouant la tête.

Mais comment ne plus penser à Emelyne quand chaque jour il la croisait et que d'ici quelques heures, ils allaient de nouveau chevaucher ensemble ? Et s'il lui parlait ? Elle devait se demander pourquoi il ne lui avait pas encore parler depuis qu'ils avaient repris la route ensemble ? Ou alors elle s'en fichait ?

- Bon, si j'allais manger au lieu de trop penser....

Il allait jusqu'à l'auberge pour commander un bon repas chaud. Il avait hâte d'annoncer à son frère ce qu'il avait découvert. Un petit bout de carte... un petit bout qui lui faisait gonfler le torse et qui lui rendait un peu de la fierté qu'il avait perdu. Ils allaient pouvoir arriver la tête haute chez eux et bientôt le grand voyage allait pouvoir commencer.
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