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[RP ouvert] Nivernaise cherche A... Ou le voyage initiatique

Mahaud.
Aimer ?

Bouche bée, Mahaud était restée figée. Aimer ? Ca, elle aimait son vieil oncle, ça elle le savait. Elle aimait aussi se baigner dans la rivière, et certains pains qui sortaient du four, ça, elle aimait. Mais pour une jeune fille qui n'avait rien connu que la rudesse et un manque total d'affection jusqu'alors, c'était difficile de mettre un mot sur ses sentiments, encore très nouveaux pour elle.

Les yeux accrochés aux ébènes qui la fixaient, elle se sentit au pied du mur, ce qui était plutôt vrai, même au sens propre.
Alors lentement, les mots se formèrent.


... Il ... ne s'est pas trompé.

Le son était faible, mais elle était certaine que l'homme en face d'elle avait très bien entendu.

le regard aussi droit et froid que possible, parce que c'était si facile de parler à la place des autres, elle poursuivit, tant pis pour le risque qu'elle prenait.


Mais pas vous ! je suis à LUI, PAS A VOUS ! vous.... vous ... vous n'êtes qu'une brute !! Vous ne ferez pas ce que vous voudrez de moi !

Au moins, même stupide, ça avait le mérite d'être clair !
Williamss
A lui...
Ne voudrait elle jamais comprendre que le seul et unique se trouvait en face d'elle!
Williamss, le Comte, les deux savaient bien s'arranger entre eux quand ça les arrangeaient.

Mais l'aveux, même si bas qu'il avait pu être, avait néanmoins fait mouche, les ébènes de Gilly se troublant, dévasté par ses océans sans fond.


Je... je suis.... c'est vrai...

Lentement, il se retourna face aux carreaux, conscient du monstre qu'il était...
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Mahaud.
Gilly clôturait-il le débat en lui tournant le dos, se fichant de ce qu'elle pouvait devenir ?
Fort bien, chacun avait dit ce qu'il avait à dire.

Avant de sortir, Mahaud resta un instant à regarder ce dos qui la dédaignait. Puis d'un ton aussi doux qu'elle le put, la tête basse, rajouta une toute petite phrase.


Si ça vous chante, quand vous pourrez, vous n'aurez qu'à lui dire que je n'irai nulle part sans lui.

Puis lentement, la porte se referma sur elle quand elle sortit de cette chambre où elle n'avait plus rien à faire. La gorge serrée, elle retourna à sa chambre où elle aussi, se planta devant sa fenêtre, le front posé sur un des petits carreaux teints qui renvoyait des rayons colorés sur les murs de la pièce quand le soleil jouait avec eux.
la fraîcheur des carreaux près de son visage où elle avait posé les paumes de ses mains la calma, juste un peu. Elle se sentait vide et dévastée.
Williamss
Une minute, deux... peut être dix avant qu'il ne se sorte de la léthargie où elle l'avait laissé.

Oui, il pouvait être détestable, n'avoir aucune morale, être sans foi ni loi... Mais oui aussi, la blondinette avait su déverrouiller son coeur de glace et lui rouvrir les portes d'un espoir longtemps oublié.

Il n'y avait aucun message à transmettre, l'intéressé au première loge quand elle en avait fini.

Sans empressement, le pas presque lourd tant ça pouvait lui être difficile, il se glissa dans le couloir pour venir toquer a sa porte.
Sa gorge, il avait dû racler pour arriver à sortir cette toute petite voix presque étranglée.


Il n'a pas eu besoin de me le dire...
Je t'attendrai en bas pour le souper.

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Mahaud.
Le souper... Elle l'avait oublié. Le temps lui avait déjà paru être une éternité tant le silence avait été pesant.

Elle aurait bien voulu lui répondre qu'elle n'avait pas faim, ce qui n'était pas faux, mais elle n'aurait pas pu ne pas se présenter, ce n'était pas pensable.
Si elle restait cloîtrée dans sa chambre, les deux seraient punis. L'histoire était venue par sa faute à elle, c'était donc à elle de venir s'excuser.


Attends !!

Les pas lourds et lents s'étaient arrêtés avant d'avoir atteint la première marche, Mahaud s'était précipitée à sa porte, l'avait ouverte et se tenait au milieu du couloir.

Attends... Williams... je ... je suis désolée... ça ne se reproduira plus...

Entre ses mains entrelacées, ses doigts se tordaient, tiraient sur cette chemise qui pesait bien une tonne maintenant tant ses épaules étaient lourdes.
Williamss
Un frisson l'immobilisa quand il l'entendit.

Allait elle en rajouter une couche, encore lui faire remarquer à quel point il pouvait être minable par moment et lui jeter à la face ses quatre vérités, comme elle savait si bien le faire?
De toute manière, la rage ayant déjà laissé place à la morosité, un peu plus, un peu moins... C'était bien un peu pareil.

D'abord, il n'en cru pas ses oreilles., se retournant rapidement vers elle, ne sachant pas s'il devait rire ou pleurer. Puis la voyant toute gênée, la tendresse le gagna, laissant ses lèvres s'écarter et son visage s'ouvrir pour sa blondinette.
Les mots lui manquaient encore, mais y en avait il vraiment besoin? Ses yeux brillants devaient parler pour lui...

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Mahaud.
C'était ce qu'il fallait faire, à présent, le visage de Williams parlait pour lui, la récompensait d'avoir parlé. Rien n'était totalement lavé pour autant, mais le plus gros de la tempête était déjà essuyé.

Ne me laisse pas...

Quatre petits mots d'une petite voix, un pas vers lui, la gorge serrée encore de cette émotion qui l'étouffait. Il n'y avait pas besoin de mots pour lire le regard de Mahaud quand il se posa sur le brun. Ces deux-là avaient l'autre dans la peau, mais chacun avec ses vieux fantômes devait apprendre à gérer leurs sentiments. La route serait encore longue, mais sans doute de moins en moins chaotique.

Une main de la blondinette se détacha, et se tendit lentement vers Williams.


Crois-tu que je mérite un verre... ?
Williamss
Leurs mains s'étaient retrouvées, tout comme leur complicité qui s'installait de nouveau dans leur regard.

Oui, encore une fois, l'orage s'était abattu sans prévenir, et s'éloignait maintenant rapidement, le tonnerre se perdant dans le lointain...


Mais un seul alors...

Plus rien a voir avec quelques minutes auparavant, le sourire de Gilly laissant presque croire qu'il était amusé.
Côté pratique de son dédoublement de personnalité...

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Mahaud.
Quel soulagement, quand tout s'arrangeait ainsi, sans heurts ni cris ni disputes.

Non, plus que ça, tu en as bu plusieurs toi, je l'ai bien senti...

Au sourire du brun, la blondinette répondit par un sourire tendre.
Ensemble ils étaient descendus à la salle et avaient retrouvé les verres que Gilly avait servis. D'autres verres furent bus, sans que rien ne vienne plus ternir leur soirée.
La Bertille était revenue et leur avait préparé un repas aux p'tis oignons qu'elle était venue partager avec eux et dont ils s'étaient régalés. Bien sûr, elle aussi avait ouvert une bouteille, les conversations étaient allées bon train, et c'est dans la bonne humeur qu'ils étaient remontés se coucher, tard dans la soirée.

Arrivés à la porte de sa chambre, Mahaud hésita. Que se passerait-il si elle lui fermait sa porte ? le sujet n'avait plus été abordé, le brun croyait-il qu'elle reviendrait sur sa décision ?
Sur le pas de sa porte, elle se tourna vers lui. Avec tendresse le baiser du bonsoir fut donné.

Puis ... une petite phrase de plus. Le soir rime avec l'espoir...


Williams... tu me laisses quelques instants... tu pourras venir après... si tu veux... je ne fermerai pas...

Une fois seule, Mahaud se dévêtit et fit une toilette rapide, avant de plier sa lingerie secrète, de la ranger près du sac dans la toile de jute fine de la tisserande. Au matin elle arriverait bien à le glisser dans son bagage...
Puis sagement elle enfila sa chemise de nuit et se glissa sous l'édredon, adossée à ses coussins.

D'accord, elle avait changé d'avis, d'accord.
Mais tout compte fait, l'absence de son brun était bien plus difficile à imaginer qu'elle ne l'avait supposé. Dormir entre les bras du loup avait été si doux, la nuit passée...
Non, ce n'était pas parce qu'elle faisait ce qu'elle voulait de lui, ni qu'elle avait besoin de ses services... Juste de lui, simplement.
Reviendrait-il...
Williamss
Surement vexé, aurait il pu refuser l'invitation de dernière minute, n'aimant pas se faire prendre pour une girouette...
Fatigué, il aurait pu s'endormir sur son lit, patientant après on ne sait quel caprice...

Mais que voulez vous, c'était un homme... et au rendez vous, Gilly n'avait pas manqué de répondre présent.
Avait il parlé de repos avant leur départ? Si oui, je vous assure qu'il n'en fut rien, les petits yeux sur sa mine réjouie au matin, certifiant que la nuit avait été courte...

Peu après l'aube, suivant la consigne, la Bertille était venu toquer à leur porte pour les réveiller.
Étrangement, elle ne se trompa pas, sa chambre juste à l'étage en dessous, la discrétion n'avait toujours pas été leur meilleur atout pour cette dernière nuit chez la religieuse.

Après un petit déjeuner copieux, la soeur pas assez rancunière pour les laisser jeûner, le couple avait rassemblé leurs dernières affaires et après que Williamss se soit acquitté de la douloureuse, ils avaient fait leur adieux à la logeuse, qui venait d'assurer la prospérité des pauvres de la paroisse pour au moins toute une année...

Les trois nobliaux les attendaient déjà comme convenu pour faire route avec eux.
Deux jours devraient leur suffire pour rallier Cambrai, cette petite ville qui par ses mœurs peu orthodoxes, faisait tant parler d'elle.
Ainsi s'acheva donc leur escapade à la mer de Manche, nos bourguignons reprenant la route en bien belle compagnie!

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Izeliah
    Elle s'éveilla tranquillement, toujours prise dans la chaleur et la douceur des draps de l'auberge. Fraiche, pimpante elle rangeât rapidement ses vêtements et s’habillât pour enfiler ses braies sans aucun soucis. Les bottes, la chemise. Et voilà la tête de pioche prête pour le retour à la maison. Sortie de l'auberge, tout était encore noir, la ville avait disparut. Elle tournait sur elle même, mettant ses mains sur son ventre pour le protéger mais il n'était plus là. L'angoisse montait. Non, rien de normal. Le cri d'un femme qu'on égorgeait vint la faire sursauter et lui glacer le sang. Le noir se refermait sur elle sans qu'elle puisse faire quoique ce soit. Une cachette, il lui fallait une cachette... elle se mit à courir, elle n'avait plus ses armes, l'épée bien voyante et les autres bien dissimulées... rien de tout ça. Elle s'enfoncer dans la forêt, les cris s'intensifiaient... comme si fuir ne faisait que la rapprocher du danger. Perdue, affolée... deux petites ombres commençaient à se dessiner devant elle : Louise, Titouan. Ils l'appelaient à l'aide, elle se mit à courir encore plus vite, se retournant pour guetter l'ombre qui la poursuivait... Se retourner, c'est offrir une chance de plus de devenir la proie... elle atteignait son but, ils étaient là, elle pouvait les toucher. La terre s'ouvrit sous elle, elle tomba dans un puits sans fin... en hurlant comme jamais !


Elle se réveilla en sursaut.Le réveil fut plus que difficile, qu'est ce qui ne le serait pas après un cauchemars pareil ? Elle n'avait pas souvent peur, mais là... elle avait l'impression de sentir son corps tout entier se glacer. Elle était en sueur, des mèches de ses cheveux collaient sur son visage. Si Izeliah devait avoir une faiblesse, c'était bien celle là: la peur de perdre ses enfants chéris. Et puis, cette terrible sensation de sentir pousser ses cheveux lui tenait le crâne. Elle se jura de ne plus boire - tu parles Charles ! c'était comme si Adso se jurait de ne plus parler de ces hérissons qui hérissonne à tord et à travers.

Il lui fallut un bon moment pour émerger. Entourée dans le drap qui demeuré son seul vêtement, elle s'assit sur le bord du lit. Le soleil se montrait à la fenêtre. Il lui fallait se presser pour rejoindre les autres. Une main serrant le drap sur sa poitrine, l'autre essuyant son front et ses larmes, elle souffla longuement pour retrouver son calme. Elle se leva, laissa tomber le drap au sol. Se saisissant du broc d'eau elle le renversa tout entier sur sa tête penchée sur le saladier. Un frisson traversa tout son corps. L'eau été glacée. Rien de mieux pour désouler. Au final, elle avait passé la nuit, seule dans cette petite chambre d'auberge. Elle s'essuya les cheveux. Enfila sa jupe, sa chemise et ses bottes avant de nouer ses longs cheveux noirs et ondulés en un chignon laissant échapper quelques mèches. Elle sourit au reflet dans le miroir. Elle savait que Will aimait cette coiffure... surtout la défaire en fait. Il lui ferait surement la gueule d'avoir découché. Elle rangea le reste de ses vêtements à la hâte. Descendit prendre une collation et régler la note.

Rapidement, elle fila au phare. Elle se remercia d'avoir pris le soin de préparer ses affaires depuis la veille. Sa jument était prête il ne restait plus qu'à aller au point de ralliement. Elle s'y dirigeant en compagnie de son époux qui, habitué sans doute aux lubies de sa femme, ne semblait pas lui en vouloir de son absence. Ils durent attendre un peu le couple de bourmignon. Les voyants arriver, à noter leur tête légèrement enfarinées, Izeliah ne pu résister à la tentation de la taquinerie matinale, souvent touchant à l'intimité. Le truc qui peut vous faire rougir en un quart de seconde quand on est une fille et tirer un sourire de fierté toute masculine à l'homme bien luné d'être fort satisfait des ses exercices nocturnes.


Eh ben... il y en a qui ont semble t'il pas vraiment dormi cette nuit. Ils ont pas du avoir froid cette nuit eux. Je comprends mieux le retard de nos chers compagnons de voyage. C'est beau l'amour ! Faut en profiter, la vie est courte.


Elle se mit à rire. La dame d'Andres aurait pu s'en dispenser parce qu'elle n'était pas vraiment fraiche non plus. Mais le cauchemars était derrière elle. Et puis voilà, 2 jours de voyage, Cambrai, ses enfants... tout ce qui comptait pour elle. Qui dit retour à Cambrai, dit mise en condition pour les traditions... ben ouais. c'est moche.

Elle remonta sa jupe jusqu'à mi-cuisse... exposant ses gambettes par la force des choses. Pas qu'elle soit pudique, elle était cambrésienne après tout, mais elle préférait voyager en braies. Grossesse oblige, il lui fallait s'adapter. Son petit mari d'amour, comme elle l'appelait, ne se fit pas prier pour l'aider à monter en selle. la gratifiant d'un long baiser et pelotant ses fesses sans vergogne. Il en avait profité le petit coquin. Il embrassa une cuisse d'ize avant que de l'aider à tout recouvrir.

Son parrain et Son mari prirent place sur leurs montures.


Nous voilà prêt à partir de notre côté je pense.

Bien que ravie de rentrer, elle songeait déjà aux prochaines haltes. Joie de la grossesse : vessie souvent malmenée par un petit diable au creux du ventre, envie instable de s'abreuver plus que de raison et jusqu'à la dernière goutte... le voyage allait être long. Et dire qu'elle était décidé à remettre ça tant qu'elle le pourrait.
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Mahaud.
Elle qui aimait bien plus la discrétion que l'étalage et les démonstrations, elle en fut pour un début de matinée plutôt gênante. Tout aurait pu presque bien se passer, si ce n'avait été les remarques bien placées de Dame Bertille pendant qu'ils prenaient leur encas matinal.
Et ensuite, ce fut au tour de Dame Izeliah.
Si elles n'avaient été que toutes les deux, passe encore. Mais là, c'était devant ces deux nobliauds qu'elle ne connaissait pas. Alors vous pensez bien, quand Gilly l'aida à monter en selle, il ne pût s'empêcher de sourire devant ses joues écarlates...
Une fois instalée derrière elle, son bras passé autour de son ventre, le groupe pris la route de Cambrai.

C'était la première fois que Mahaud voyageait avec une femme enceinte. Ha ça, cette fois ci, des pauses ils en firent ! Bon, ils avaient tout leur temps, ça tombait bien, mais quand même ! Chemin faisant, la blondinette se jura d'être plus que prudente désormais, hors de question d'attendre un enfant ! Peut-être qu'elle devra en parler avec Williams... Elle mît cette conversation au programme pour Cambrai.

Le trajet se passa au mieux, sans rencontre particulière à signaler.
Notre jeune fille profita de ces deux jours pour apprendre. Auprès de la Dame d'Andres cette fois. Elle savait tellement de choses sur tout que Mahaud, abreuvée de ses discours, ne but presque rien. C'est dire !
La politique, la vie, les guerres, les enfants... Dame Izeliah était une source incroyable et la blondinette se promit de s'intéresser un peu plus à ce qui se passait, de retour en Bourgogne. Si vous continuez je vais vous traiter de cruche , Mahaud ! la jeune nivernaise avait eu le malheur de lui dire qu'elle vivait simplement et juste de ses petits bonheurs, loin de la vie mondaine et des politiques... Pour sûr dans ce domaine, elle était plus que cruche !


Cambrai.
Quelle ville étrange, avec ses mœurs bizarres !
Les inquiétudes de Mahaud ne furent pas le seul sujet de conversation de notre couple.
La ville faillit bien les déchirer et fut à l'origine de leur plus grosse dispute.
La dame d'Andres revêtît son costume traditionnel et distribua ses pelles à tout va, sans parler des tartes bien entendu, mais surtout à SON Williams ! Mahaud vut rouge, et ce ne sont pas les litres de bières qu'ils avalèrent qui la calmèrent.
Sujet numéro deux : un inconnu, entre autres, que notre blondinette rencontra. Un habitant du nom d'Aloxe, qui la fit rire par son arrogance effrontée et sa façon de parler à la nobliote. oh bien sûr ce fut rapporté, amplifié, déformé, à Gilly, qui lui, vit bien plus rouge encore !

Une chose était sûre : ils étaient aussi jaloux et possessif l'un que l'autre !
Ce n'est qu'après une bonne engueulade en bonne et due forme que l'orage se calma dans la chambre de l'auberge. Les excuses placées au bon endroit et au bon moment arrangèrent les choses, évitant à Mahaud d'avoir à subir la rage du Comte que Gilly sut faire taire... mais chacun savait que rien n'était vraiment terminé. La prochaine tartopelle locale ferait encore bouillir le sang dans leurs veines.
Sauf que cette fois, elle se promit de ne pas être en reste. Ne participe pas ! Lui avait-il dit ... Non non. Mais il ne fallait pas que les traditions locales se perdent , n'est-ce pas ?
Williamss
Ainsi, la drôle de compagnie avait pris la route de Cambrai, les trois nobles artésiens sur leurs terres, se faisant guider par deux touristes bourguignons.
Y avait pas comme une erreur là? Enfin bon...

La blanche, malgré l'appel de Gilly n'avait pas souhaité se joindre au groupe.
Il l'avait bien aperçu plusieurs fois, glissant entre deux fourrés, les suivant à distance. Mais de plus en plus souvent livrée à elle même, la louve devait commencer à retrouver ses instincts sauvages et surement que les trois nouveaux arrivant faisaient un peu trop pour elle.
Peut être était il mieux ainsi, évitant bien des explications.

Mis à part ça, le voyage n'avait pas été trop mauvais.
Bon, il y avait bien eu ces très nombreuses pauses pour soulager la vessie de la dame...
Et si au début, cela n'avait pas manqué de titiller la patience légendaire de Williamss, il avait fini par s'en accommoder, en profitant lui aussi pour vaquer a ses petites affaires et se dégourdir les jambes.
Après tout, c'était vrai que rien ne les pressé vraiment...


Cambrai.
La cité les avait accueilli en grande pompe...
Enfin, ceux qui les accompagnaient surtout! Figures locales revenant au pays, les traditions s'étaient très vite faites connaitre à notre jeune couple de tourtereaux.
Oh! Au début, mis à part la tarte qui n'était pas vraiment à son goût, les coutumes n'avaient pas vraiment dérangé notre bourguignon. Mais réalisant bien vite qu'il ne devait pas y avoir que des femmes dans ce village, et qu'il n'allait surement pas être le seul a se voir infliger la pelle, il déchanta rapidement...
Surtout qu'il ne tarda pas lui même à goutter aux lèvres de Sad, cambraisien puriste qu'il avait rencontré déjà plus tôt à Bertin.

Le début du séjour avait donc été légèrement mouvementé, le comte ne cachant pas son envie de sang, alors que Williamss lutait contre sa jalousie qui l'emportait...
Maintenant coutumier de se faire remarquer pendant leur passage en auberge, il n'avait pas dérogé à la règle, leur mise au point musclée ayant encore raisonné entre les murs avant d'être remplacé par leur réconciliation légèrement moins bruyante.

Leur vie cambraisienne partie sur les chapeaux de roues, la blondinette et le brun n'étaient surement pas au bout de leur peine, une vilaine impression laissant craindre à Gilly, une suite tout aussi mouvementée...

Enfin, de toute manière, leur voyage touchait ici à sa fin, et une fois Mahaud ayant réglé ses affaires avec son vieux pépé, ils pourraient penser à quitter l'Artois pour de nouveaux horizons...

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Izeliah
A croire que les bébés grandissant dans le ventre maternel trouvaient amusant le fait de faire du cheval. Elle ne compta pas les pauses, mais sa vessie était souvent malmenée. Non, ce n'était pas un plaisir que de voyager avec une femme enceinte, surtout si la femme, c'est vous ! Elle profitât au maximum des haltes pour régler son compte à dame nature. Fallait pas aller contre c'est sur, mais on pouvait avoir quelques revanches par moment.

Et puis la première halte nocturne arriva : Tastevin et sa bière. Un régal pour tout le monde. Elle avait passé du temps au réfectoire à papoter avec la blondinette du groupe. Puis direction l'écurie pour s'occuper de sa jument. Elle y passait plus de temps que d'habitude, prenant soin d'elle et du petit à naitre. Elle avait promis le poulain à Gauthier, le fils d'Aterfalco, qui avait perdu Cheval dans le naufrage. Alors, l'Artésienne lui portait toutes ses attentions... Quelques minutes plus tard, rassasiée de calin avec sa belle monture, elle prit la direction de sa chambre.

A sa grande surprise son époux venait de l'enlacer par la taille. L'emportant bien plus rapidement dans la petite chambre. Clairement, il était en manque et voulait se réconcilier sur l'oreiller. Bon, forcément, en toute femme et épouse, elle ne se priva pas de se laisser aller au devoir conjugal. Y a pas de mal à se faire du bien. Et si ça revenait aux oreilles de beau papa qu'ils avaient passé la nuit à tastevin... tant mieux.

Le lendemain, Cambrai : Les enfants ! La maison ! et les traditions. Elle pouvait redevenir elle. L'emmerdeuse, la grande gueule, la sans gêne presque et elle devait bien avouer qu'elle y prenait un malin plaisir. Aucun regret. Elle assumait en tout point ce qu'elle était. Depuis le retour, elle savourait chaque plaisir de la vie. Câlinait a outrance ses enfants. Passait du temps en forêt pour s'y ressourcer. Quand certains s’engueulaient, elle, elle profite de la vie...

l'ombre au tableau arriva quand son mari sorti de son état de discret et lui sortie des excuses toutes plus bidons les unes que les autres pour justifier sa "discrétion"... Première engueulade sur la place du marché. ça se fête non ?

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Mahaud.


Dans son dos, la pointe de la lame s'enfonçait doucement. Le bras qui la tenait face à un Gilly fou de rage, s'était enroulé autour de son cou. Sur sa nuque, le souffle chaud lui grondait les ordres.
Dis-lui !! Dis-lui de reprendre sa route ! Mahaud n'est pas à toi Gilly ! Elle m'appartient !!
Le long des joues de Mahaud de longues larmes coulaient. Sur ses lèvres tremblantes Williams pouvait lire ses suppliques... ne me laisse pas...
La main sous son menton avait tourné son visage de force, des lèvres étrangères s'étaient écrasées sur les siennes avant qu'un rire obscène ne vrille ses tympans.
tu vois elle est à moi !!! Lorsqu'en claquant la porte, le brun sortit en jurant, un cri d'effroi et de détresse déchira l'air.

NOOOON !!


Le souffle court et le cœur battant à se rompre, la gorge serrée par la peur et l'angoisse, Mahaud écouta le silence de la nuit.
C'était ça, de se disputer ! Parce que même si les réconciliations se faisaient en bonne et due forme, il restait toujours une tension quelque part... Forcément elle ressortait au moment où on ne peut pas l'empêcher, profitant de la faiblesse du sommeil.

Les yeux grand ouverts dans l'obscurité la belle lentement calmait sa respiration et se rassurait. Non, elle n'était à personne d'autre que son Will, personne ne viendrait la lui arracher, ja-mais. Au fond des ses océans, les flammes étaient revenues malgré tout. Elles dansaient, dans le fracas de l'incendie du cabanon. Pourquoi revenait-il la hanter ? Il était déjà froid quand Mahaud avait découvert son cadavre, baignant dans son sang au milieu des autres corps sans vie. Jamais elle ne saurait qui était l'auteur de ce carnage qui lui valut sa liberté. Seul son oncle Henri connaissait cette partie de la vie de la jeune femme. Gilly avait eu droit à juste quelques explications n'y à son dégoût des hommes, avant qu'il la convertisse ... Et encore, la route était encore chaotique.

Jamais son oncle n'avait entendu le nom de cette brute à qui elle avait été mariée de force à douze ans. Jamais elle ne l'avait prononcé, ce qui l'aidait à oublier parfois qu'elle était veuve. Pourtant parfois son nom venait résonner au fond d'elle comme une menace sourde.

Oh Gilly pouvait laisser paraitre une grande détente depuis leur départ de Bertincourt la blondinette savait qu'il était tracassé. Mais il s'inquiétait pour rien, tout allait bien.

La respiration sereine près d'elle avait fini de la calmer.
Faut dire, que le sieur cette fois avait pris les devants, ne louant qu'une chambre "avec un grand lit !", s'assurant ainsi de ne pas avoir le risque de se trouver porte close quand l'envie le chatouillerait de s'occuper de sa belle. Oh elle avait bien essayé de s'y opposer évidemment, mais c'était déjà trop tard quand elle fut devant le fait accompli. Ceci dit, elle avait bien compté les chambres et elles étaient loin d'être toutes occupées... Avec ses economies, rien ne l'empêcherait de s'offrir quelques nuits d'intimité... Mais ça, chuuuut...

Encore un peu secouée par son cauchemar, la belle en silence se glissa hors du lit et se guida à la faible clarté de la lune pour se diriger vers la petite table où trônaient une carafe d'eau et deux verres. Assise sur le fauteuil à haut dossier elle resta un instant se rafraichir.
Il faudrait qu'elle trouve un écrivain public pour écrire à son oncle ... Au matin elle irait s'en enquérir...
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