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[RP] (Bal de Noël) Soyez anonymes.

Le_loup
I



"- Meilleur? Tout dépend s'il sera à croquer ou à jongler? Gageons que s'il ne parvient pas mieux à tenir ses atours, il pourrait se trouver happer par la foule."

Le sourire s’étira pour dévoiler un pli amusé, se laissant porter par le possible évoqué en contemplant la silhouette blanche et verte partir vers l’amas naissant des masques dans la pièce, mélange de soie, de plumes, de couleurs, disparates créatures réunies au le seul secret de leur identité.
Le Bouffon ouvrant la marche, Chevalier et Lupin suivirent les pas grelottants jusqu’au comptoir où devisaient quelques lettres déjà, sirupeux aux lèvres, mots en bulles montant au ciel sombre du plafond pour se perdre dans le brouhaha ambiant.
Des conversations, le Loup n’en entendait d’autre que celle à laquelle il s’était mêlé, étrangement au confort de cette peau double, un léger sentiment d’ivresse quand il n’avait pourtant encore gouté aucun breuvage, grisé de n’être rien aux yeux de tous, et si un instant il se demanda s’il pourrait résister à la tentation de se livrer aux jeux des suppositions, il sut dans la seconde qu’il céderait fatalement, l’esprit trop aiguisé d’envies pour se retenir. La curiosité bien légitime du Bouffon et d’Eon quant aux broches l’amena à baisser le museau vers la sienne, éprouvant du bout des doigts, la ligne du I, tracé de hasard qui posait sur les têtes de chacun l’interrogation, avant de relever la truffe vers le comptoir où la foule trouvait à se désaltérer. Pivotant pour passer entre deux groupes de convives, l’œil glissa sur une plume Icarienne, le crin bleu de l’équidé voisin, l’épaule d’un papillon, avant que les mains ne saisissent, habiles, deux verres de vin certainement servis pour d’autres convives, mais à portée de patte, reprenant place aux coté des deux autres pour tendre une senestre avinée à son voisin-voisine dans un sourire assumant sa culpabilité.


« Seriez-vous assez à vos aises en ces murs pour reconnaitre le coupable de cette énigme s’il venait à prendre la parole pour nous expliquer son dessein ? » demanda-t-il à Eon avant de porter la coupe à ses lippes, curieux de savoir si voisin-voisine était habitué-e des lieux au point de saisir les intonations lovées derrière les masques, se préparant à poursuivre le fil de ses pensées quand l’entrée de Rome érafla sa vue d’un visage à découvert au point de le suspendre. L’insolence nichée à la source bigarrée du regard lacéra sa concentration d’une griffe unique, éveillant un trouble lupin, mêlant une imbécile admiration de l’audace à se présenter à découvert, aux méandres d’une exaspération plus sombre que le jeu ne soit pas respecté, faisant de cette rentrée du romain dans la salle de bal, une première lézarde dans le confort jusque-là observé.
B les dépassa d’un pas à peine, pour s’accouder au bar, le visage aiguisé d’une gravité qui contrastait avec l’ambiance au point qu’on ne voyait que lui, insupportable et désespérément beau. Ame scindée en deux, la plus animale jetait à l’affut de ses sens le moindre geste romain enjolivé une seconde, par une Bauta vénitienne, quand la plus réfléchie, froide logique, glaciale rancœur, asservissait son corps en lui faisant endosser un costume sous la peau de son anonymat, cruelle ironie qui rattrapait ce soir la joie simple du Loup à évoluer sans se soucier de rien, ni des brebis la bergerie, ni des chasseurs à l’orée des bois.
Le verre fut vidé d’une seule traite, et reposé au hasard d’un domestique passant avec un plateau à côté de lui avant qu’il ne se tourne vers le comptoir et ordonne d’une voix douce mais ferme, à la paire de prunelles qu’il croisa derrière le bar :

Un whisky.

La voix du Bouffon parvint à éveiller une attention délitée et tandis qu’il portait la coupe aux babines, il jeta un coup d’œil à l’homme qui lançait les festivités, écoutant les termes du jeu proposé.

Nous étions mauvaise langues, C. Il est assez malin pour ne point tenter la jongle deux fois d’affilée… admit il au parfum délicat d’une ironie discrètement voilée en s’attachant à regarder droit devant lui.
Each.uisge
Entre deux réponses icariennes, entre le hue et le vas.



Venez, enjoint-il le Papillon d'une voix chaude qui n'impose ni ne dispense.

L'invitation à s'approcher plus près s'accompagne d'un changement de position de sa part. Debout dos au comptoir il fait glisser la bride le long de sa ceinture pour la placer entre lui et le bar. Il n'a pas encore arrêté son choix quant à se plier ou non au folklore de la créature à laquelle son costume est emprunté et à ce que sous-entendrait une confiscation de l'accessoire.

S'il n'a répondu sur le moment, il a entendu les mots, et sous les premiers effets du vin associés aux vestiges de l'elixir bu avant le départ, des doutes, des questions et des espoirs voltent sous son crâne comme l'ailée chatoyant. Ce pourrait-il...?
Il l'observe sans pour autant indisposer. Sa dextre frôle un bras et une main sans s'y poser.


Sauriez-vous battre le fer jusqu'à sortir des braises une belle lame, la sueur au front, le geste appliqué, le regard scintillant du travail acharné?

Son souffle réchauffe un lobe, quelques crins chatouillant une joue à dessein.

Vos lèvres se seraient-t-elles parées en automne du jus brillant et sucré d'un fruit exotique?

Le buste redevient I pour libérer sa lettre jumelle de son abord invasif et pouvoir scruter chaque tension sur ce visage masqué.
Papillon_
L n'est qu'elle.
Entre le hue et le vas, donc.
Le suspense est-il pire que la déception?


Est-ce la curiosité, le charme de L'Each Uisge ou fascination feinte en l'honneur du costume, l'attention du Papillon n'en est pas moins captée sur un simple mot à l'accent impératif.
L'attitude semble différente, la bride en cuir quitte trop négligemment le devant de la tenue pour passer inaperçu. Voulu, à moins de n'être symptomatique d'un changement qui semble s'opérer en l'esprit du métamorphe.
Faiblesse est écartée, le temps d'un aparté improvisé, mais pourquoi?
Voix se fait caresse légère, souffle de Papillon, jusqu'au geste qui l'atteint telle une onde délicate, alors que la question qui l'occupe est posée.


Sauriez-vous battre le fer jusqu'à sortir des braises une belle lame, la sueur au front, le geste appliqué, le regard scintillant du travail acharné?

Mots sont alors distillés à son oreille de façon encore plus troublante.

Vos lèvres se seraient-t-elles parées en automne du jus brillant et sucré d'un fruit exotique?

Passée la surprise et surtout la déstabilisante sensation, l'évidence... Il l'a prise pour une autre.
Etrangement, ou pas pour qui la connait vraiment, l'aspirante à l'héritage de Dagda en conçoit une certaine peine, pour lui.
La déception ne valait sans doute pas les quelques secondes d'espoir qu'elle à cru lire en son regard.
Ne se moquera pas, oubliera de jouer pour avouer simplement et sans attendre.


Je ne suis pas elle.

A quoi bon ajouter qu'avec ou sans masque elle ne serait potentiellement reconnue que par trois personnes qui lui sont proches, suffisamment pour la décider à venir en ce lieu inconnu.
L'espoir est mort,
Papillon l'a occis.
Ceci expliquant peut être cela, en sommes nous arrivé au "Vas?"
Asterion.
-D-

"Si tu veux échapper à cet endroit sauvage ;
car cette bête, pour qui tu cries,
ne laisse nul homme passer par son chemin,
mais elle l'assaille, et à la fin le tue ;
elle a nature si mauvaise et perverse
que jamais son envie ne s'apaise
et quand elle est repue elle a plus faim qu'avant.*"


D. Dédale.

Dédale, au labyrinthe infernal, enfermé par un roi implacable, il survit se nourrissant de chair, de sang. Homme ou bête? Nul ne peut le savoir. Une fois dans le saint des saints, dans l'antre de la déesse, il ôte sa cape et dévoile un torse musclé. La chaleur de l'ambiance lui réchauffe le corps et l'âme. Il est Pulsion, il est la vie autant que la mort, mais son faciès bestial respire le sang. Chaud.

Il scrute l'assemblée, tel le prédateur. Le parterre est là, jolies fleurs épanouies autant qu’alanguies. La soirée ne fait que commencer et l'alcool n'a pas encore échauffé les esprits. Il guette, observe. Le contact de la cire chaude qui goutte sur sa main le fait frissonner et sous le masque, la bouche s'entrouvre et la langue caresse la nacre, carnassier.


D. Délices.

L'atmosphère est lourde, chargée par ce feu du soir, celui qui anime les corps dans l'entrechoc des chairs tendres. Délices des papilles, lorsque le vin capiteux envahit la bouche.

"A la fin de l'envoi, je touche.**"

Tiens, mais ne serait-ce Scaramouche? Il sourit le taureau, matois. La salle est peuplée d'éphémères mais non moins Délicates proies... Et son regard se pose sur une femme de mauvais augure, puis à nouveau balaie la salle. Homme ou femme, le corps n'en est pas moins charmant et quelle serait donc la frimousse qui s'y cache? Certes de loin, cette histoire d'O semble des plus attirante. Lorsque le bleu électrise, que la couleur rend fou. Le taureau voit rouge. A moins qu'une autre déesse n'entre dans la danse, sensuelle, sublime, elle éveille la curiosité, celle des sens? Pas seulement.

Il sourit le bougre. Quelle sera sa proie? Un papillon aux volants volant? Le bouffon anime la scène, le loup acère ses crocs et alors, le taureau? Les couples se forment mais lui a trouvé sa proie, peut-être... ou peut-être pas.

Et il s'approche, félin.


D. Docile.

La main glisse sur la nuque, son alter D n'est pas mais c'est un B qui récolte une caresse. B. Elle est Beauté, il est Bestial. La main se crispe sur la nuque. Esseulée dans son coin, elle ressemble au papillon qui, à peine sorti de sa chrysalide, cherche un sens à sa venue, à l'explosion de cette nouvelle sublimation.

Il se penche et comme s'il cueillait une fleur, effleure le pétale de sa broche à sa poitrine, un peu plus et il aurait senti son sein.


Belle, que faites-vous ainsi, esseulée, alors que tous déjà semblent conquérir la déesse?

Le bras musclé se tend, seule la légère claudication rappelle à la Bête qu'il y a certains combats qu'on ne gagne pas toujours. Il sourit à la Belle, affable.

Levez-vous, Belle et joignez-vous à la danse. Cette nuit, tout est permis.

* Dante, L'Enfer.
** Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac.

_____________________________________________
--Son_papillon
Seule. Seule sur la chaise et elle s'y sentait bien... Presque. Il lui manquait son complément. La Solitude a deux, c'est ce qu'elle aimait le plus.
Ne pas penser à lui. Dompter son impatience. Attendre.

Il y avait beaucoup de monde finalement. Un concours de costumes ? Non, elle n'irait pas s'y inscrire. Elle n'avait pas prévu cette animation. Sinon, elle eut choisi un plus beau costume. Un de ceux qui se montre et qui font envie. Quelque chose de grandiose et d'originale, de sombre et de lumineux tout à la fois. Du flamboyant. La Mort ? Ce n'était pas flamboyant. Une danseuse de flamenco impudique. Oui, montrant tout et sa visage derrière le masque s'enroulant autour du guitariste. Et chantant en ondulant.
Elle pourrait faire cela. Seulement lui, il n'aurait voulu voir son déhanchement que pour lui. Elle se costumerait pour lui.

Un homme entre ou une femme, non un homme, un vrai. Il attire son regard irrémédiablement. Ce torse musclé, elle le connait mais ces halo de lumière ne lui permettent aucun certitude. Si elle se trompait? Elle l'observe. Personne ne coupe son champ de vision. Personne ne la vue passer tel un feu follet.
Elle voit son regard chercher, scruter. Qui sera la victime du Minotaure. Elle est accrochée à lui mais il ne le sait pas encore. Ses ailes de papillon sont trop petites, elle aurait du se déguiser en dragonne, rouge, brulante.

Il la voit, il vient vers elle. L'a-t-il reconnue à son tour. Il est là tout près, conquérant. Elle frisonne et plonge son regard dans le sien. Il parle et elle sourit niaisement alors qu'elle devrait le surprendre. Elle est juste un papillon. un papillon ne réfléchit pas. Il volète de fleur en fleur.
Elle pose sa main dans la sienne et sans un mot, fait le tour de lui comme dans un tango. puis se rapproche et lui murmure à l'oreille.


- Ce soir tout est permis et je danse...pour vous !

Et elle se met à danser comme jamais elle ne l'avait fait. Comme le lui avait appris ses dames chez elle. Tous la voient et elle ne voit que lui. Le papillon virevolte autour du Minotaure s'approchant lascivement mais ne le laissant pas la toucher. Ils ne sont pas au milieu de la salle, juste dans un coin.
Elle est B comme Belle, comme Brillance, attirante comme le Bijou. elle est Brulante.

- Vous êtes mon Bia et j'ai soif !
Lulu_le_lutin
~M~



La lutine s'extasie devant le parterre de couleur et frappe du pied, emportée malgré elle par le rythme qui entraine certains danseurs au centre de l'antre.
Elle a reconnu au moins un convive et s'enorgueillit de ses qualités d'observatrice. Elle qui porte si bien la lettre verbe, a reconnu l'un des deux L qui la précèdent, piètre don si l'on en juge par leur histoire commune, car elle est une petite sœur sur laquelle elle veille discrètement. Devra-t-elle se porter à son secours? Il lui semble que le ténébreux équidé est dangereux à bien des titres et la mordante sensualité qui émane de sa personne l'inquiète. Elle détourne le regard, il faut laisser de coté les craintes du réel, après tout ce n'est qu'un bal innocent, et le lutin n'est pas sensé connaitre le papillon ... mais qui aura eu l'idée de rapprocher ces deux là?

Pour sa part elle n'a pas encore trouvé sa lettre jumelle et se sent comme un M boiteux, qu'à cela ne tienne, elle dansera sur une jambe, lutin agile et facétieux, il serait temps d'ailleurs qu'elle leur joue quelques tours de son cru.
A cette fin, elle se dirige vers la fontaine et son gardien, lançant sur le ton le plus sérieux du monde:


"Un verre d'eau de source bien fraiche s'il vous plait!"

On est nature ou on ne l'est pas, et que dirait-on d'un lutin qui boirait du ... visisky?

Le Joker Jongleur propose un concours, elle n'en sera pas, détestant se donner en spectacle et trouvant son costume bien trop humble pour le faire. On ne se refait pas totalement, même masqué. Pourtant elle en voit à qui elle pourrait bien donner sa voix.

Plusieurs verres sont servis déjà qui attendent preneur, elle les regarde attentive, attendant le bon moment pour y parsemer quelques pincées de poudres hallucinogènes de sa fabrication. Ô rien de bien méchant ni dangereux, juste ce qu'il faut pour faire perdre pied à certains orgueilleux.
Reine_nefertari
M

La reine était en retard, toujours en retard. La lettre M épinglée sur sa robe blanche vaporeuse, un lourd plastron doré sur la poitrine, elle s'avança, le visage complètement recouvert par un masque finement peint à la main. Elle n'avait négligé aucun détail de la tenue, elle se promenait, totalement anonyme dans la foule. Le bal avait déjà commencé, elle s'avança dans le salon, bondé. Divers costumes, masques, rien ne laissait deviner qui était qui. Parfois, une voix, un timbre particulier, une intonation, mais la reine n'arrivait pas à démasquer les participants.

Elle s'approcha et se servit d'un des verres qui attendaient preneur - sans savoir qu'il contenait une pincée de je ne sais quoi de fou -, et repéra sa lettre jumelle. Un bras ganté de blanc effleura le M du lutin


Malicieux Lutin, veuillez pardonner un retard Malencontreux, j'étais fourvoyée dans un Monde Monochrome...

Le masque impénétrable de la reine égyptienne se pencha, pour mieux observa le farfadet, avant de boire deux grandes gorgées du verre.

Nous sommes la reine Nefertari. A qui avons nous l'honneur?
Siimba
Fredonnant, , le lion fit son entrée, royal, ronronnant. D'autres animaux étaient déjà là, le lion observait, cheminant dans l'aphrodite, admirant au passage les décorations, les costumes, l'apparat d'un lieu réputé. Sulfureux, mais classieux, luxueux. Chacun portait une jolie broche, une lettre finement dessinée, comme une arabesque.
Le félin sortit sa propre broche de son déguisement fauve.

K

Le lion attrapa un verre de Whisky, et déambula parmi les autres, cherchant son jumeau de broche. Mais, un brin déçu, il n'avait pas trouvé son partenaire de danse. Qu'importe, il avait repéré une autre personne arrivée en retard. Une reine, une reine aux mains gantées, qui avait trouvé son jumeau. Sa jumelle. Il ne reconnaissait personne, le félin. Il fit une révérence aux M, le lutin et la reine Egyptienne. Secouant sa crinière dorée, il prit une pose nonchalante, un brin de dédain, et d'amusement. Le lion était dans la place. Il irait certainement se frotter au papillon, à l'équidé, au loup

Mesdames ...
Tyche
TYCHÉ

S comme Serpent ou Samaritain, selon comme on le prend.
S comme sonate aux quatre vents.
S comme bien d'autres mots encore, serpentants.
Mais avant tout, S comme.....Statue .

Devant le mur sombre, la silhouette se distingue à peine. La statue de bronze aux reflets mordorés tient dans sa main gauche un cierge dont la mèche allumée dispense un léger halo éclairant à peine son visage aux yeux bandés. L'incarnation de Tyché, déesse grecque, protectrice, qui décide du destin des mortels, comme jouant avec une balle, rebondissant, de bas en haut, symbolisant l'insécurité de leurs décisions. Nul ne doit donc se vanter de sa bonne fortune ou négliger d'en remercier les dieux.
Suspendue à son épaule, une corne d'abondance, tandis que sur sa chevelure une couronne ceint sa tête. La longue robe drapée tombe en plis jusqu'à ses pieds dans l'élan de mouvements figés par le temps. Le bras droit, touchant presque le mur, cache une drôle de lettre argentée, un S qui semble la marquer et qu'elle se garde bien de montrer tant qu'elle sera figée.
Tenir la pose sans bouger, sans que le moindre souffle ne sorte de sa bouche, ou même qu'un léger soulèvement de sa poitrine ne trahisse sa respiration, devient une torture autant qu'un défi qu'elle s'est lancé. Jouer les déesses statufiées.

L'après-midi même, quand elle dût s'immerger dans le bac aux teintures appropriées et choisies par la tisserande comme se rapprochant le plus de la couleur du bronze, elle avait eu un mouvement de recul. Méfiante, la jeune femme demanda même à ce que l'on teste avant elle l'eau teintée , en y plongeant une main innocente qui ne ressorte pas brûlée.

Combien de temps cela fera effet sur ma peau?
Le temps qu'il faudra au soleil pour accomplir son parcours, et à la lune de le croiser sans détour.
Un sourcil se lève sur le front arrondie dont les mèches déjà teintées commencent à onduler.
Le temps de faire le tour du cadran... Bien. Ca sera suffisant.

Et le corps nu de la nymphe s'immerge dans les eaux troubles et glacées, parfumées aux senteurs d'ambre et d'épices d'orient dans lesquelles se mêlent les pigments de la terre de sienne et l'or en fusion. La tunique qui l'attend présente la même couleur bronze irisé.

Vous êtes certaine que ce voile posé sur mes yeux ne m'empêchera pas de voir?
Non ma dame. Vous pourrez regarder sans être vue. Du moins, votre regard sera voilé contre toute intrusion.

S constate que la femme avait raison. Derrière le ruban en voile, ses yeux contemplent les allées et venues, détaillent les costumes, les attitudes, dans les jeux d'ombres qui par moment s'éclairent d'une étoile au bout d'une bougie, quand la nuit peu à peu s'anime d'autres flammes naissantes.
C'est un jeu pour elle. Un jeu d'observation. Mais ce n'est pas encore assez. Son ouïe n'est pas assez aiguisée. Alors elle ferme les yeux, en appelant à ce sens pour expérimenter un peu plus. Aller encore plus loin. Au bout d'un moment, les sons lui arrivent plus nettement. Des bribes de conversation, d'échange. Elle surprend une phrase et se mord l'intérieur des lèvres pour s'empêcher de sourire, ni qu'aucun trait de son visage ne trahisse sa présence par son expression amusée. Se vêtir de l'apparence d'une autre, même une déesse ne peut la changer entièrement. C'est comme de se retourner sur soi même, comme un gant de peau. L'empreinte de son moi restera toujours là. Mais tant qu'à faire, autant jouer un peu avec cette Océanide qu'elle choisit d'incarner, avant de se transformer en citrouille quand le temps lui sera compté.

Alors, Tyché prend lentement vie. Son corps engourdi se meut par gestes lents qui lui donnent l'impression de flotter sur les eaux de l'océan. Et en parlant d'océan, une petite soif lui fait passer un bout de langue sur les lèvres. Le cierge, que lui a donné une servante à l'entrée de l'Aphrodite, contre son invitation, et qui ressemble à présent à une bougie surmontée d'un feu follet, va se planter sur un candélabre au passage. Un adorable et rafraichissant lutin se tient non loin, enroulé dans la faune et la flore. Plus loin un fragile papillon aux prises avec un minotaure impressionnant. La jeune femme glisse et esquive le croisement d'un autre papillon qui palabre avec un masque bleuté intéressant.

Au comptoir elle demande, d'une voix claire mais suave :

Est-ce qu'une bonne âme charitable, ou bien même une mauvaise, saurait me commander de quoi me désaltérer?

Au fou du Roi qui semble animé de prouesses et de prompte joyeuseté, Typhé plisse les yeux pour mieux le cerner, et profite de ce tour d'horizon, dont la trajectoire lui était auparavant cachée, pour découvrir d'autres personnages incarnés, dont un loup qui la laisse bouche bée. Elle cligne des yeux puis se retourne vers le comptoir pour happer de la main s'il le faut un verre qui se ferait trop désirer.
Lulu_le_lutin
~M~



Ma foi, se dit le lutin Malicieux, la table des spiritueux est bien l'endroit où il faut être si l'on veut exister aux yeux des autres! Quel triste constat pour un être qui ne boit que de l'eau plate.

Une altesse d'orient s'avance dans sa blanche tunique, sous le masque d'or ses traits se dissimulent mais le M flamboie sur les plis du bouillon lacté. Enfin!

La facétieuse observe le verre dans la main royale, ils ne sont pas tous piégés- ce ne serait pas drôle si tous se mettaient à courir à quatre patte ou se prendre pour Icare - elle même ne sait pas et ne veut pas savoir, dans quelques heures ils seront fixés et risquent bien de s'oublier, hallucinés ou désinhibés, pour chacun d'eux le breuvage aura des effets différents.

Elle écoute le verbe qui sort de la bouche de la fardée, elle tient bien son rôle et le lutin apprécie le jeu.


- Ainsi vous voici sauvée, la polychromie est de mise ici et tous se sont appliqué à paraitre dans les plus somptueux costumes qu'il m'est été donné de voir, mes yeux en sont tout éblouis encore. Mon nom est Luminufilugenen, mais tout le monde m'appelle Lulu, je ne saurais dire pourquoi.

Sous le masque fourré, la bouche s'étire en un large sourire.

Mais deux autres compères s'approchent tous deux parés de riches lueurs, la crinière flamboyante de l'un égalant l'éclat précieux de l'autre.

Au félin qui crâne


- Messire lion ...

A la statue qui tergiverse

- Laissez faire le hasard et prenez sans un regard, ne dit-on pas que la chance sourit aux audacieux?

La voix lui est familière, le choix du costume l'interpelle. Saura-t-elle jouer jusqu'au bout de la nuit?
Each.uisge
L


L n'est pas elle...Tant pis !Peut-être est-ce mieux ainsi.
Ils auraient passé leur temps à bavarder que cela ne l'eut étonné.

Merci, souffle-t-il. Papillon comprendra peut-être pour la sincérité saluée.


A l'annonce du bouffon, la mire s'éclaire et la bouche s'étire.
La farce inspirée du minois confus se liera parfaitement à une autre action. Il marquera de rouge quelques masqués, oui, mais les plus improbables, par jeu, de ceux de chiots qu'ils peuvent avoir. Discrètement dans une petite bourse le bâton de Sanguine est pris, caché entre ses doigts gantés et dont il ne laissera dépasser qu'une petite extrémité.

Je sais comment vous faire pardonner d'être Papillon !Revient-il à ses moutons, l'air de rien, le défi et l'amusement ourlant les mots.

Il ne lui laisse pas le temps de protester que déjà il cherche à l'entraîner

Voyons si vous savez voler en public, il y va de votre foie.

A l'Icare il coule un regard, un verre de lutin et un « je reviens ».

Dans son élan, les prunelles rivées aux nouvelles arrivées il se heurte contre un lion.
Pardon !

Le minotaure ! Passant dans son dos il chancelle et marque d'un point rouge les reins.
Mes excuses... L'effet papillon quand il bat de l'aile....

Et il continue pour hésiter devant la Bauta. Trop de couches, trop masqué, où mettre la touche ? Et si ? Oui, non, ce pourrait-il ? Les poils hérissés à la vue de la prophétesse lui font passer subitement son chemin sans comprendre.

Le comédien est marqué à la fraise côté dos : un bâillement , un bras étiré : Poc.

Le Montrecul...il ensommeille...

Le mage blanc ! Ce serait là un viol de l'immaculé... Sur un soupir il délaisse cette proie, accordant à la pureté des atours l'abandon du mauvais tour.

Le... La....C ! Au cou, effleurement, léger trait dans un geste délié pour chasser une ...araignée.
Raté ! Elle était énorme mais la voilà partie !

Enfin ils y sont!

Grand Bouffon ! Inscris le Papillon à ton concours,veux-tu! Et l'Icare au comptoir, l'emplumé qui semble s'être échappé d'un tronc creux.
Pas de mais... je soudoie avec des pommes !


Il revient à ses comptes. Combien ? Trois... quatre avec le jongleur maintenant qu'il lui tâte un grelot pour détourner son attention de son pouce rougi qu'il frotte contre une mâchoire de fou. Cela porte chance dit-on, un œil sur la boule dorée... et … un horrible cil trop noir ....Voilà, la face est de nouveau....

Il n'y est peut être pas allé de main morte avec la bavure. S'esquiver...
Il est temps de se débarrasser de la pièce à conviction. Lèvre mordillée et prunelles à l’affût, il tergiverse sous le masque.
Trouvé ! La boule de poils sanguinaire fera l'affaire. C'est vers le loup qu'il se dirige, laissant l'amuseur chapeauté se remettre de son infraction et réfléchir au nombre de fruits dus après lui avoir glissé un «  je reviens », et oui encore un mais un cheval ça cavale, ainsi qu'un L en dot..


Hé du bois joli ! Tends la patte, voilà pour le chaperon rouge !

La gantée s’élève pour laisser choir la craie dans une paume lupine.
Reine_nefertari
M

Quelques gouttes d'alcool à la poudre lutine honoraient le palais royal. La lutine maligne lui promis le salut et la polychromie, à la bonne heure.

Permettez nous de vous appelez Lulu, si cela vous sied! En effet, à nos yeux, ce monde bigarré est un régal des sens. Nous ne reconnaissons personne, ou presque.

Un lion altier parada devant elles, masque doré et vêture fauve. Le masque égyptien se pencha dangereusement, menaçant la coiffe factice et encombrante de choir sur le sol. La lettre K brillait sur sa poitrine fauve. Déguisement habile, la reine ne put déterminer s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. La voix ... ne lui disait rien. Mais qu'importe!

Nous sommes son altesse Nefertari, quel est votre nom, messire Félin? Votre partenaire Orthographique ne vous a point encore rejoint? K ... La solitude vous rend donc à ce point Kamikaze, que vous vous résolviez à parler son altesse qui aime tant chasser vos semblables et faire de votre peau un trophée! Quel dilemme Kafkaïen ! Lulu, qu'en pensez vous? Si nous honorions ce fier félin d'une danse ... Morganatique?
Le_loup
I


Dans la foule, un mouvement marine s’empara de l’onde encore tranquille en la fendant d’un remous ailé, attirant indéniablement l’attention du lupin dont la truffe darda vers l’agitation, l’esprit interpellé par les bribes de mots qu’il entendait. Sous l’ombre du museau élancé, le regard s’attarda à la course bruyante dont faisait preuve l’équidé, discernant non sans une certaine surprise, la marque sanguine orner quelques atours au fur et à mesure de son passage. Un instant il s’interrogea sur cette étrange lubie, les tempes fleurissant d’un inattendu amusement dispensé jusqu’aux babines dévoilant le dessin d’un sourire en coin.

Grand Bouffon ! Inscris le Papillon à ton concours,veux-tu! Et l'Icare au comptoir, l'emplumé qui semble s'être échappé d'un tronc creux.
Pas de mais... je soudoie avec des pommes !


Un rire quasi inaudible secoua ses épaules quelques instants, les reflets du whisky dans son verre prenant pour une seconde la couleur de l’or aux chandelles qui éclairaient désormais la salle pour la révéler, au bruissement de silhouettes costumées. La mâchoire rougie du Bouffon apparut comme le dernier geste de rébellion de l’équidé avant qu’il ne croise son regard et ne le choisisse comme dernière victime.

Hé du bois joli ! Tends la patte, voilà pour le chaperon rouge !

Loup docile, le sourcil étiré autant qu’invisible d’une certitude qui venait de naitre, absolue, il tendit la patte pour recevoir la sanguine, la regardant un instant avant de relever le nez vers la lettre L. Y avait-il des voix qu’on pouvait ne pas reconnaitre quand elle vous enveloppait d’une légèreté que seul le hasard savait semer sur la route ?
La sanguine joua quelques instants dans la main, laissant à la pulpe des doigts une fine poudre rouge pendant qu’il en prenait possession, la soumettant au pouce et à l’index.


« Je ne saurais me contenter du même diner que d’habitude quand j’ai à portée de main, toute une ménagerie… », Répondit-il d’une voix trainante, dévoilant les crocs d’un sourire malicieux. « Je n’ai pas encore choisi mon menu, mais… » Habile sans pourtant être fulgurante, la dextre laissa une ligne sanguine dans le cou du cheval. « … vous voilà sur la liste… », conclut-il en hochant doucement la tête pour le libérer et le rendre à ses obligations.
Solstice



Il est une heure où les saisons s'accordent. Une infime nuit d'union, durant laquelle elles se rencontrent et se confondent, jusqu'à ce que l'une ne meurt pour l'autre. Elle a le droit de garder ses dernières feuilles, de souffler ses ultimes brumes, avant que ses pluies ne se changent en poudrin et qu'elle ne se laisse étreindre par des bras blancs et des froids mordants. Elle est la vigne gorgée de vie et le suc gonflant ses fruits. Elle est le blé ensemencé et la nature en hyménée. Le cerf a chanté ses envies d'aimer dans le secret de ses forêts et sonne désormais l'heure de livrer ses ultimes oraisons. De ses ocres et verts vivaces elle se nuance, flamboyant une dernière fois avant que l'immaculé blanc ne la love dans sa froidure. Elle se drape pourtant de la dévotion des vestales, quand de ses doigts fins elle joue les habilleuses et sacre son successeur. La couronne de verre vient ceindre les cheveux poudrés de frimas et recouvrir le teint virginal de ses arabesques argentés. Ses doigts s'imprègnent de vénération tendre quand ils suivent le chemin des entrelacs qui travestissent les traits ainsi dissimulés. Et sans aucune rancune pour celui qui met fin à son règne, les lèvres se fendent d'un aveu : « Que tu es beau... »

Le sourire froid a figé son règne sur le regard ambré de la saison qui effeuille. La passation a givré les retombées pourpres pour y laisser s'ériger des stalagmites monarques. Le règne d'Hiver commence où celui d'Automne s'achève, d'une main à la pâleur pure, se joignant à elle. Elle l'a flatté de sa présence fidèle jusqu'aux dernières averse, lorsque l'eau de leur bain a préparé leur danse féconde et stérile à la fois. L'une sachant recouvrir la terre d'un manteau roux, l'autre la dépouillant et la figeant dans ses cristaux mortuaires. Cette nuit Hiver se présente à la fête tel qu'il est: annonciateur de renouveau. Conteur de la fin d'un cycle et du début d'un autre. Bourreau froid et austère qui n'oublie jamais de geler le cœur du vivant pour raviver celui des morts. Il s'est paré de sa marmoréenne apparence sous le masque de son personnage, épousant dans une perfection presque insolente sa propre personnalité épitaphe. Ce soir aucun soleil ne saurait faire perdre au Seigneur de terres désolées son sang froid. C'est ainsi que se rapproche du bal hermaphrodite aux cotés d'Automne, Hiver et ses nuits interminables. Jumeaux dissociés, convives jumelés ils se présentent au monde qu'un dieu loufoque a souhaité pour une soirée travesti de toute les natures.

Alors parés de leur atours, unis dans un solstice tardif, ils se révèlent à la nuit comme deux allégories osant enfin sortir de leur tableau. « Transfigurez-vous », tel était le mot. Ils ont mis une image sur une histoire. Celle d'indéfectibles cycles qui font que le monde est monde. Des printemps et des jours de pluie. Des séparations et des osmoses. Et après la fournaise et les affres d'un soleil de plomb qui brûle les crânes pendant des mois, l'inéluctable retour de l'Automne qui s'alanguira toujours aux pieds de l'Hiver. Irrémédiablement attirée, destinée, à se dévêtir de son orgueilleuse indépendance, de ses heures où elle était Maître de couleur, faiseuse d'or et de rubis, tisseuse de brume et de pluie. Avec les jours qui raccourcissent, animée du désir de se mouler à l'image de celui qu'elle rejoint, patiemment, épouser le dénuement jusqu'à se laisser prendre sous le gel et la neige. Et à l'heure où une main élancée vient écarter les lourds rideaux du coche, Automne constate que l'Hiver a déjà pris ses droits sur elle. Elle balaye de son regard calme le percale blanc qui enserre le pied des maisons, pendant que ses doigts flirtent sur ceux hiémaux sans en craindre les engelures.
Qu'Hiver brille de toute sa superbe, voilà bien un spectacle pour lequel Automne mourrait mille fois.

Le pavé est foulé de leur soieries, approche feutrée des entrées retardataires. Eparses mais bigarrées. Invitation cédée contre la lueur d'une chandelle . Les yeux hivernaux cherchent leurs homologues . Allons ma mie faire la pluie et le mauvais temps, je resterai silencieux ce soir dans l'ombre de tes forêts giboyantes, rétif de représentations bruyantes, consone restera en dormance sous le manteau.

Et la porte est passée pour y trouver l'accueil et la surprise d'une chandelle tendue. Un ravissement simple éclaire le visage automnal pour cette belle idée, mais la teinte ignée qui la nimbe d'un halo doré ne saurait en redessiner les traits brouillés par un noir absolu. Regard trouve celui de son Autre, et un fin sourire vient orner les lèvres brunes. Sa mante est abandonnée aux petites mains, dévoilant le corps d'un Cernunnos aux courbes de femme, et sans attendre, Automne entraine Hiver sous les colonnades, dans le velours de l'ambiance, jusqu'à choisir une colonne précise qu'elle désire éclairer. Le lumignon apporte sa chaleur à un candélabre tristement dénudé, et amusée par le geste, une voix douce libère :

_ J'espère que tu as fait ta prière...


Geisha


N

Saveurs, produits et étoffes de contrées étranges. Pour la soirée, la jeune femme s'était instruite, explorant les coutumes d’an temps. Ainsi, la peau hâlée se pare d'une teinte d'albâtre, quasiment blafard. Les lippes sont redessinées, fines et précises d'un ton rouge sanguin tandis que le regard est accentué par un trait de khôl. Son visage lui semble étrange, surfait et pourtant, elle se doit de rajouter quelques touches de roses pour surligner les joues. Quant à la nuque, elle est dénudée, volontairement aguicheuse et envieuse. Cette chair pour la gente masculine se veut, d'après les récits, sensuelle et érotique. Si dans la capitale, les hommes s’émeuvent d'une paire de miches d'une cambrure et de jambes fuselées, la féminité asiatique se veut suggestive et artistique. Pour finir sa préparation, son déguisement, elle revêt l'habit traditionnel de ces courtisanes. Le Kimono de soie sombre est enfilé et si la chose semble aisée sur les ouvrages, en pratique, le protocole semble bien plus complexe. Finalement, elle parvint à s'habiller et à cintrer sa tenue par une large ceinture.
Il ne reste désormais plus que là coiffe, pour cela, la Gaeisha s'applique. Pour accentuer sa nuque, elle la dégage et attache sa chevelure sombre et lisse en un épais chignon, plus facile à dessiner qu'à réaliser. Le temps passe, inlassablement, et alors qu'elle réalise qu'il se fait tard et que les portes de l'Aphrodite sont déjà ouvertes depuis quelques temps, elle rajoute les derniers éléments pour finir son costume. Des fleurs en tissus sont glissées dans le chignon ainsi que des baguettes et des peignes. Prête.

Elle enfile les chaussettes, les sandales en bois et prend la direction du bordel. Les chevilles se tordent à de multiples reprises mais la Geisha regagne le lupanar. Invitation contre bougie et broche N sur le Kimono. La femme de compagnie, gagne son domaine, ce lieu de providence et de décadence. Mal à l'aise devant autant de monde, la jeune femme se fait discrète et alors que les masques dévisagent et scrutent, N devient silence. Elle se faufile vers un coin de la pièce, croisant un papillon qui danse autour d'un minotaure, un Loup, un oiseau, un masque d'or, et bien d'autres personnages. Un seul être pourtant, lui semble familier mais elle ne s'y attarde pas préférant regagner le comptoir et l'effleurer du bout des doigts.

A ses côtés, tous discutent, boivent, festoient, mais la femme, quant à elle, observe. Elle devrait pourtant être à son aise dans ce lieu de luxure, le costume lui sied et il s'accorde parfaitement aux activités même de ce bordel pourtant, elle se sent dans une bulle éphémère. Tous se cachent, revêts des costumes pour paraître différent, pour relâcher les brides de la convention et de la pression, pour être le temps d'une soirée, libre. Mais pourtant, quelle ironie pour cette jeune femme que de se transformer en femme de joie quand il lui serait pourtant plus aisé, d'être un personnage plus noble et convenable. Mais à ces yeux, l'ironie lui semble évidence.

D'un coup d'oeil, N retrouve son double ailé. Un sourire sur ses traits, étirant la teinte blafarde et le rouge strict de ses lippes. Elle n'ose pourtant l'approcher et entamer la conversation. Elle se fait novice tandis que le costume la désire expérimentée et femme d'exception, instruite, artiste et élégante. Mais le raffinement se cache sous l'appréhension et la foule...
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