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[RP] (Bal de Noël) Soyez anonymes.

Lulu_le_lutin
~M~



Ainsi s'achevaient les festivités.

Lutin n'avait pas trouvé cavalier ni même de quoi divertir sa solitude. La princesse égyptienne était restée de marbre devant trop de simplicité sans doutes et peut-être la déception d'avoir été associée à même sexe.
Un peu comme l'Eon elle était restée aux portes du royaume sans jamais en éprouver l'ivresse. Une nuit ne suffit pas à tout changer.

La jeunesse retrouvée bientôt se dissiperait et lutin, redevenu korrigan, retournerai à ses landes cinglées par le sel et le vent d'Ouest. Le costume aux couleurs de printemps redeviendrait blanche saie et le regard facétieux retrouverait les teintes brumeuses qui le caractérisait.

Il était temps pour elle de voter et son cœur alla spontanément vers Automne lorsque la main glissa le billet dans la fente.

Elle attendit le résultat adossée à une colonne, ensuite elle partirait, espérant que le coche réservé l'attendrait bien à la porte, car elle n'était pas certaine sans cela de retrouver son chemin.
S..


Je crois savoir exactement ce que je trouverai sous ce masque… résonne à ses oreilles comme un couperet, recouvert de soie, enrobé de miel, mots choisis tintant et ricochant jusqu'à faire écho au plus profond d'elle, encore Sorcière le long de ce temps suspendu à la griffe mi homme, mi lupin, qui doucement divulguait les traits féminins jalonnés de toute leur histoire. Un murmure pour ponctuer l'effeuillage, laissant une respiration suspendue l'accueillir, cœur au bord des lèvres d'entrapercevoir sur le visage de l'alter ego un cillement même discret, imperceptible mais exposé tout de même à l'attention sans faille du trouble coutumier, une ombre se nichant dans une prunelle ou un pincement léger de lèvres empourprées par les frimas mordant, mais n'y décelant qu'un sourire, provoquant une expiration trop longtemps retenue à l'orée des lippes venant chercher leur dû. Le visage libéré de son vernis, joues rosies par le froid et par l'affleurement d'une senestre papillonnant sur son épiderme, vient accueillir la douce mais dévorante réunion des lèvres qui jusqu'alors se contentaient de mots pour jouter, muant les paroles en caresses, laissant le toucher prendre le pas et s'attarder un instant avec pour fond sonore la marque de la mi-nuit qui trop vivement s'envolait, offrant un peu de soi à cet échange délicat, exhausteur de sensations inattendues, prenant de Lui et lui donnant d'Elle toute en retenue. Dans les souffles emmêlés, découvrant une nouvelle fragrance, faisant enfin entrer le goût dans le corps à corps dansé depuis la rencontre d'un Loup et d'une Sorcière, un prénom est happé, tapissant la bouche vive, faisant naître au creux de son ventre un indécelable tressaillement de voir le pacte ainsi scellé dans cette nuit hiémale.

La dextre est alors lâchée dans un dernier frôlement, ultime lien corporel retenant encore les deux créatures gardant pendant encore un instant alangui un trait d'union marqué par les iris, alors qu'un sourire révélant l'émail refait surface sur le visage féminin, teinté de badinage revenu et se délectant d'idées à venir, révélant déjà la promesse d'une suite attendue.
Je saurai les mettre à profit, appuie-t-elle en une confidence lancée dans une envolée de buée d'argent quand le contact, doucement, est rompu, prémisse d'un après où tout serait à dessiner.

Les anthracites s'attardent sur la démarche féline qui s'éloigne, le bercement du corps dans la fleur de l'âge faisant naître à la commissure des lippes encore brûlantes du baiser tout autant volé que donné un léger sourire, les paupières marquées par le temps se plissant à la constatation qu'homme, il semblait être tout autant que bête, et que les oripeaux n'avaient pas été choisis par hasard, ni pour elle, sibylle trop longtemps retenue au gré d'une disparition précoce, ni pour lui, Loup demeurant félin une fois le pelage évaporé. De Rome, seul un souvenir diffus est gardé, une image floue de silhouette vaporeuse, cerbère veillant sur Lupin, mais dont le timbre serait conservé, gravé dans sa mémoire comme la réminiscence d'une coda avortée dont l'homme fut le géniteur. La dernière vision du Loup débarrassé de sa pelure est celle d'une Aphrodite l'engouffrant tout entier, laissant courir dans le dos de la circé un frisson étrange, remontant le long de son échine tel un serpent et venant mourir à l'orée de la nuque. Le temps se suspend un instant avant que Sorcière ne s'éloigne dans la nuit parisienne en un demi-tour, remontant un col boutonné de billes d'argent et portant à ses narines le brin de lavande déraciné d'une rousse chevelure pour s'imprégner de son émanation encore vive.
--Son_papillon
La fin du bal avait sonné. Les couples se défaisaient. Celui qu'elle formait avec le Romain se défit le premier et elle accepta ce qu'il lui dit pour effacer sa phrase qui avait installer le froid entre eux.

Certains couples semblaient se souder, elle se retrouva seule dans la foule, le Romain n'avait pas eu la force de la raccompagner à une chaise, visiblement il était pressé de sortir.

Elle alla écouter le nom du gagnant, prenant un verre de cognac au passage. Elle n'en avait jamais autant bu. Elle attendrait que son prince à elle la trouve et vienne l'emmener, loin dans leur nid d'amour.
Papillon_

L


Devant l'urne la paire d' L s'est arrêtée, usant toujours de ce ton badin qui aura accompagné ce soir chacun de leurs pas, qu'ils soient allure naturelle de l'équidé, pressés ou de danse, toujours merveilleusement rythmés et mesurés du point de vue de l'improbable écuyère dont il s'est vu affublé.

C'est avec délice et insouciance qu'elle s'est jusque là docilement laissée conduire, mais ne pas distinguer le costume et le talent de la diabolique monture faite cavalier, comment pourrait-elle se résoudre à cette requête là?
Les règles Fou les a quelque peu distordu, en se dispensant, en guise d'amusantes représailles, de l'inscription volontaire du compère, mais, qu'y peut-elle?
Bien que fortuite, la participation de son acolyte est réelle et non moins valable.
Quoi qu'L dise donc, c'est à la prestation équine que l'ailée a souhaité accorder son suffrage. En toute objectivité bien sûr, le croit-elle.
Et puis, il a le mérite d'avoir su illustrer avec panache : "Que tel est pris qui croyait prendre"*, souvent.
Le sourire est rendu, la connivence non feinte, le papier n'en est pas moins glissé sans hésitation, ni l'ombre d'un remord.

Le temps de déposer contenants privés des dernières gouttes de leur contenu, d'emplir d'avantage mirettes du chatoiement des costumes, de la vie qui palpite, instants grappillés à la face comme aux mouvements d'inconnus, d'autres moins, celui de déplorer un abandon, voilà que s'annonce la fin du monde enchanteur tantôt évoqué.
Each Uisge en prend conscience le premier, et impérieux, les éloignes de la foule bigarrée, souffle quelques chandelles pour leur ménager un peu d'intimité au milieu de compositions merveilleusement parfumées.
Suspendue à ses gestes, consciente du, trop, proche dénouement, l'attendant autant qu'elle le redoute, dévorée par la curiosité qu'il a su provoquer, la métamorphosée tente de ralentir mains jointes à menue poitrine les battements d'un coeur indiscipliné.
Le masque chevalin tombe, la crinière ôtée révèle une chevelure assez longue pour encadrer ce visage dont il a décidé de lui révéler l'entièreté des traits, cette fois : le loup noir rejoint les autres artifices sur le guéridon libéré. Les sombres s'accrochent aux émeraudes, en cet instant de révélations presque solennelles. Leurs mains dégantées se trouvent et se pressent comme par nécessité.


Agréez les vœux d'une joyeuse Saint Noël de la part de Sabaude Renard. J'espère que la transformation de la créature en goupil n'est pas source de déception. Et pour me faire pardonner de vous avoir menée ventre à terre au cours de la soirée, je vous offre les rênes.

A vous aussi.... Sabaude Renard.

Nulle déception ne point sur le jeune minois expressif, l'oreille reste attentive à la sonorité de ce nom prononcé avec douceur, tant par celui qui le porte que par celle qui le répète. Comme si elle invoquait l'homme pour achever de le délivrer du costume jusque là endossé.
Nom qui d'ailleurs évoque plus que le doux visage, même s'il faut dire qu'il est vraiment agréable à regarder. Ses prunelles se perdent un instant entre ce poignet gauche qui arbore toujours élodée de tissu et la main qui a reçu l'inattendu présent.
Un fin sourire s'étire avant qu'elle ne poursuive, soudain frigorifié par le froid qui les enveloppe de ses ailes.


Nous aurions pu nous rencontrer, avant le solstice d’été de l'année qui s'achève, me semble t-il.

N'est pourtant pas de nature à regretter ce qui aurait pu être, et croit bon d'expliquer son énigmatique sortie.

En Bretagne, vous avez répondu aimablement au courrier d'une douanière, qui ne l'était déjà plus guère. Nous nous sommes donc croisés.

Son propre nom était déjà promis à l'audacieux équidé, et s'il l'a si galamment devancé, la jeune femme ne lui en est que plus reconnaissante.
A l'inverse lui livre le sien en premier, craignant moins la réaction au matronyme qu'à celle d'un juvénile visage...


Adenora de Dénéré-Malines.

...Avant d'ôter son loup, bride à la main, qui bat à sa tempe tandis qu'elle dégage le reste d'une mine naturellement très pâle, autant que l'orbe scintillant qu'elle honore, depuis peu comme officiante, à chacune des apogées de Ceridwen.

Seize ans, âge requit et tant attendu pour pouvoir demander une citoyenneté qu'elle a finit par bouder depuis. Plus une enfant à l'en croire, mais pas assez femme pour appréhender sereinement ce qu'elle lira dans les yeux de son vis à vis.
Pour parachever le tableau ajoute en quelques mots.


Oh, et pour que l'aveu soit complet, il faut que je vous dise. Je ne suis pas brune, mais blonde.

Elle aurait pu en rire, à la fois pour le côté décalé, et pour avoir eu l'idée de grimer ses cheveux, sans doute afin de compenser son manque d'originalité, mais ne se sent plus si légère.

Ce n'est pas la soirée qui m'aura fait voyager dans un monde enchanteur, mais vous.
Merci.


Contre toute attente, étonnamment impudente laisse ses lèvres se poser lentement sur leurs jumelles, aériennes, ne les effleurant qu'à peine.
Papillon s'est posé une dernière fois, avant de disparaître tout à fait.
Gênée, sans doute moins par son geste que par l'impression d'avoir tout gâché, lui offre son profil tandis qu'elle l'interroge à voix basse.


Mieux vaut sans doute que vous ne me raccompagniez pas jusqu'au coche, mais ferons nous honneur à nos hôtes et au Bouffon, en attendant ensemble le verdict des votants?




*Jean de La Fontaine, Le Rat et l’Huître
Icare.


    N - « L'égotisme ne manque pas d'attraits, même dans la vie réelle. Lorsque les gens nous parlent des autres, ils sont habituellement ennuyeux. »*

Icare avait choisi ses amours, luisant en toute saison et jamais passant – bien que lui, à trop y aspirer, finirait par y rester. Autre histoire. Il avait adopté chandelier comme compagnon de soirée, en bon amateur des astres, et avait enquillé depuis l'arrivée plusieurs verres distraitement commandés. Les prunelles azurées, ayant chapardé aux cieux tant convoités une once de leur couleur, avaient longuement scanné l'assemblée bigarrée, et il n’avait pu que constater la finesse de certaines parures, saisons en tête.

Mystères dévoilés. Ainsi, il était bien question de dénicher son jumeau d’alphabet. Nota Bene: Penser à remercier les instigateurs du plan de n'avoir pas envisagé une farandole alphabétique allant d’arrière en avant, puis d'avant en arrière, sur deux pattes puis à croupetons, dextre en l'air puis senestre et autres tests saugrenus d'aptitudes psychomotrices. De fait, Icare ne les maudirait pas d'avoir procédé à d'aussi hasardeuses associations, bien qu'il ait pour l'heure l'inconnu en horreur. Il aurait sans doute trouvé cocasse de se trouver quelques temps à faufiler ses pattes entre les sabots du Minotaure qu'il se devait de saluer, et en direction duquel il avait donc incliné la tête. C'était l'héritière d'une autre culture qui portait le méandre frère. Nalter ego, Geisha. Il avait cherché ladite des yeux, accaparée par Bauta siamoise semblait-il bien plus évidente, ayant elle-même délaissé la fille de Troie au profit de l'amante savante qu'elle entretenait désormais étroitement. Aux échanges de l'heure Icare bien qu'effronté avait choisi de ne pas se substituer, et s'était contenté de faire passer à l'orientale un message discret. N avait été décroché d'une poitrine bandée, et glissé dans la paume d'un serviteur passant, avec pour consigne d'être au côté de la soeur fixée. N et N danseraient donc, même dans les bras vénitiens, joints par la volonté experte des douceurs humaines.


    [De l’art de (se ?) défiler - Apanages, plumages, et ... ravages.]

A l’appel de son nom, Icare s’était arraché à la branche sûre de son comptoir, mettant point d'arrêt aux galopades du poney bleu -ne les dit-on pas cavaliers?- dont la hate semble n’être aucunement chasse –drôle de choix que son anonymat qui décidément ne le définit pas- et qui n'a pas manqué d'aborder tous et chacun. Admirable prouesse, bien que le piaf se fut passé de voir l'ailé, cher allié, se trouver embarqué. C'est Papillon, néanmoins, qui impose la pause, quand par l'appel bouffon l'observation méfiante est elle aussi écourtée.

- La scène est à vous.

La Scène? Avait-t-il seulement conscience qu'elle lui était pilori? Aux jeux des réjouis il s'était prêté, qui en vint bien vite à le regretter. L'orgueil imposait néanmoins qu'une fois challenge accepté, il faille au bout aller. Il n'était pourtant pas question de se faire le comique ou le dramaturge d'une pièce ou autre farce dont il ignorait le script. D'où l'appréhension. L'héliotrope s'était donc hissé sur l'estrade, dans un bruissement trahissant l'élément trop emprunté. Ode à la gaucherie, qui par chance accorderait victoire à autrui! Oh oui, bien des plumes ornaient le costume du soir. C'était là sans doute l'indice premier pour qui voudrait anonymat lever. Aubépine était en effet épistolaire par essence, plus à l'aise dans les méandres réfléchis des plis que dans les incertitudes de la répartie. Les pigeonniers avaient été mis à contributions, coupables d'avoir donné l'idée.
Présentations faites, ainsi que la figure imposée, Icare avait opté pour la pose si chère au paternel du jour. Le sculpteur était connu pour ses figées « si saisissantes de vérité qu’il fallait, selon la légende, les enchaîner pour les empêcher de s’enfuir »**. Un instant donc, il était resté là stoïque, offert aux attentions curieuses, durée par courtoisie estimée, jusqu'à ce que la fuite soit permise. Aux présents les votes, et quel soulagement que de n'avoir plus prise.


    Voilà, c'est fini
    Nos deux mains se desserrent de s'être trop serrées
    La foule nous emporte chacun de nôtre côté. ***


Langues et membres se délient, en tous sens. Bien des duos et autres groupes évoluent dans l'alcôve feutrée, mais un seul accapare l'attention rapace. A défaut d’être chapon, bien que les plumes puissent l’y associer, Dénéré mère guère encore découverte se ferait bien chaperon, coupant court aux libertés tout juste prises par l'irraisonné Papillon. Le nom saisi par fine ouïe pique un battement au cœur. Bougre de goupil. Mille mots viennent, qui voudraient se substituer au silence auto imposé. Elle s'imagine une voix satinée, cousue néanmoins d’épingles qu’une couturière oublieuse –ou sadique- aurait semées là. Perchée au comptoir retrouvé, Icare aux instincts trop maternels pour rester très secrets était restée, une serre crispée sur le pied d’un verre, l’autre sur le bois à portée. Papillon papillonnait, et elle aurait souffert mille morts plutôt que de le priver de pareils instants de légèreté. Elle ne savait que trop quel poids le quotidien du moment faisait peser sur les jeunes ailes, et prit donc sur elle pour ne pas s'interposer, fut-ce par une apostrophe d'apparence détachée. Elle avise Cassandre elle aussi esseulée, qu'elle rejoint à pas pressés, parmi les âmes qui déjà se dispersent. L'adresse est aussi franche que la connaissance de l'autre est grande, et toute aussi peu anonyme dans sa quête des vérités sages. Prunelles trop vives cherchent la certitude chez l'autre, quand le verbe la force, dictant pour s'assurer succès:

- Dis moi qu’elle n’est pas vouée à garder de cette soirée plus qu’un agréable souvenir. S’il l’a ravie jusqu’à lui dérober la poudre de ses ailes, j’arracherai jusqu’au dernier de ses poils, j’en fais le serment. Dis moi, démiurge du jour, et fais vite! Sabaude est quasi-condamné, l'illuminée n'est pas folle, contre toute attente, et sait l'oracle orienté, aussi peu objectif au regard du papillon léger. Changeons le cours de notre route et tant pis pour Aedhan. Je n'irai pas en Alençon prendre le risque de la remettre sur sa route, sans masques pour mettre le tout sur le compte d'un Samhain fortuit! Les accents supplient, qui se savent vains. Elles iraient, c'était écrit et programmé. Adviendrait que pourrait...

* Oscar Wilde, Aphorismes
** Platon, Ménon
*** Jean-Louis Aubert, Voilà, c'est fini

Dacien2
Il était l’heure de sonner la fin des votes. Les douze coups, quant à eux, avaient sonné la fin de la soirée. Le Fou entraina Artémis avec lui auprès de l’urne, la mettant sur le côté pour pouvoir scander et déclarer haut et fort.

Oyez, oyez, Braves gens.

Dieux et Déesses. Prophétesses. Reynes et personnages de contes. Déclarons à l’instant la clôture des votes pour l’élection du meilleur costume de la soirée!


Le Bouffon les regarda tous d’un œil aiguisé avec le sourire en coin et d’ouvrir l’urne pour comptabiliser les points que chacun avait récolté. Il sortit chacun des petits parchemins, lisait le nom, notait sur un feuillet tiens, un vote nul. Non non, on ne griffonnait pas sa déclaration là-dessus voyons. Il avait été aimé ce soir mais à ce point, il ne pensait pas. Bref. Passons au suivant. Et au suivant. Et au suivant. Et arriva le dernier mini-vélin pour marquer le dernier point. Et. Ô stupeur. Deux gagnants. Le prix serait donc diviser en deux. Aussi incroyable que cela puisse paraitre. Et bien, l’on n’était pas dans la mouise. Il recommença à compter pour être sûr de ne pas avoir fait de bourde, se pencha vers Artémis en lui montrant son parchemin.

Vous lisez bien comme moi?

Non mais, il fallait avoir la certitude quand même. Oui oui, elle lisait bien comme lui. Bien. Un raclement de gorge en voyant les rétines de chacun suspendus à ses lèvres. Jouissif pour le coup de les voir tous haleter en attendant le vainqueur. Rhoooo un peu de suspense, cela était bien parfois. Non? Ahhh non. Pas en voyant le Minotaure s’avancer en frottant ses mains. Un sourire crispé quand le Bouffon sentit un frisson de lui parcourir le dos en repensant à l’accroche de son costume. Une tête se secouant pour se remettre les idées en place et l’annonce de se faire.

Après dépliage, lecture et comptage acharné. Après recomptage et vérification d’yeux innocents, en montrant Artémis. Après l’enlèvement des déclarations d’amours....T’en fais pas un peu trop là? Se dit-il. Bref! Déclarons les gagnants! Une inspiration prise. Oui mesdames et messieurs. Deux gagnants! Qui sont……..Cherchant le premier du regard. Each Uisge! Un sourire en coin en tendant la main vers lui pour imposer sa vision à la foule. Et Minotaure! La même obligation pour lui vis-à-vis des invités. Bravo à vous deux et merci à tous pour votre participation.

Chacun allait recevoir son prix en catimini juste avant de franchir le seuil de la porte. Tendant le bras à la Divine, il était temps de la raccompagner jusqu’à la sortie quand chaque bougie s’éteignait au fur et à mesure des minutes qui s’égrainaient. Un sourire charmant, un baiser sur la paume de sa main et de sentir la fin arriver. Le Jocker s’arrêta devant la sortie et de lui souffler lentement.

Je vous remercie pour cette soirée et je m’excuse de n’avoir pu vous consacrer plus de temps. Mais un Bouffon doit amuser les convives. Pour cette raison qu’un Roy ou qu’une Reyne en possède toujours un.

Un franc sourire. Il l’abandonna là pour retourner dans la salle. La soirée se finissait doucement. Chacun regagnait l’extérieur à sa guise, laissant le loisir de repartir seul ou accompagner au gré des rencontres de ce soir. Pour lui, tout s’arrêtait là. Planté à l’entrée de la salle, entre deux colonnes, il ôta son masque. Les douze coups avaient sonné la fin. Il était temps de se dévoiler.

Tout le monde avait vu le vert de ses yeux sans jamais distinguer autre signe qui aurait pu le trahir ce soir. Le chapeau à grelots ôté, le masque laissant son visage à la vue de tous. Une dextre vint recoiffer quelques mèches brunes au passage. L’euphorie de la soirée retomba en un instant pour laisser place au visage terne, inexpressif de Dacien. Le voilà à nu, devant tous, sans l’ombre d’une seule appréhension quand il avait décidé de sonner sa fin. Il les regarda tour à tour, ne cherchant pas à savoir qui était qui. Était-ce important à ce moment-là….Manquerait-il à quelqu’un…S’inquiéterait-on de ne pas le voir outre mesure…Des questions qui se profilaient dans son esprit sans trouver vraiment de réponse ou plutôt si. Celle de se dire que sa présence n’était plus désirer et qu’il était bien de trop au Lupanar pour rester encore avec eux. Il était même de trop tout court. Le Monde ne pouvait garder un homme tel que lui. Ses jades vides, tellement vides quand l’Arrogant n’était plus à cet instant qu’une loque rongé par le remord d’avoir été un salaud de A à Z pour un homme qui ne méritait pas au final tout ce qu’il lui avait subir, pour une femme qui le protégeait contre tout et tous parce que son amour pour Lui était grand, immense et éperdu. Le Monde continuerait sa longue course vers la vie sans lui et le Lupanar n’avait pas besoin d’un Courtisan tel que lui. Pour quoi….Ruiner son élégance? Mettre la noirceur dans chaque nuit? Faire fuir la clientèle? Non. L’Aphrodite n’en avait pas besoin. Sa renommée n’était pas celle-ci et ne devait pas l’être.

Ses verts s’arrêtèrent un instant sur les havanes de la Danseuse Orientale. Ces havanes qui lui laissaient la caresse d’un velours délicat et agréable. Cette femme qui avait lu tout bonnement le vide d’un tout, le plein d’un rien. Dacien l’observa un instant, jouant quelque peu avec ses voiles, une commissure s’étirant et de se dire qu’elle aimera finalement le Bordel comme chacun l’appréciait. Elle fera partie de cette famille boiteuse qui défendait les siens en toute circonstance parce que, malgré leurs tumultes, leurs histoires noires, les coups de Trafalgar, ils étaient tous unis contre l’adversité qui s’en prenait à l’un d’eux. Quand on venait signer pour travailler à l’Aphrodite, c’était à la vie à la mort. Le Brun avait connu la vie avec ces partages chaleureux, ces discussions nocturnes, ces amitiés en tout genre et quelques engueulades parfois. Cette vie là était bien loin. Ce fut lui qui l’éteignit en mettant en œuvre son crime avec l’aide ignorée de Camille. Il avait embellit la situation dans la noirceur la plus totale pour conserver ses secrets inavouables et garder cette noirceur qui se décuplait à chaque instant. Le voilà, se rendant compte enfin, que seul la mort pouvait se profiler pour éteindre ses voix envahissant son esprit quand la sobriété était présente.

Un regard léger qui ne lâchait pas Awalem. Dacien aurait voulu découvrir cette femme qui ne prêtait aucune attention à ses remarques déplacées et désobligeantes par moment pour ne garder que la substance d’un hommes blessé, meurtri et de vouloir lui offrir un rictus joueur. Il n’en aura pas le temps. C’était sûrement mieux ainsi. Ne pas l’emmener au fond du gouffre quand lui seul devait s’y trouver. Un dernier regard sur la foule et de constater qu’il n’avait plus rien à faire ici. Son chapeau à la main, le masque à l’intérieur. Il les posa là, sur la console devant la colonne et, avec cet élan qui allait le soulager, prit la direction de la sortie pour se retrouver dehors, sortant par l’entrée des artistes de ce bal. Un arrêt dans l’allée. Une bouffée d’air prise. Il avait choisi. Pour eux, ce serait la vie. Pour lui avait sonné la mort.


Adryan
« Il n'y a pas moyen de contenter ceux qui veulent savoir le pourquoi des pourquoi. »
Leibniz


Pourquoi ?

Combien de fois avait-il posé cette banale question sans qu’aucune réponse ne lui soit
accordée ? Une légion entière. Hurlée, murmurée, suppliée. Mais malgré le défilé de visages, la légion n’avait toujours essuyé que la déroute. Si lui trébuchait sur ses doutes, si les questions cognaient sans relâche contre son crane, ne pouvait-elle pas comprendre, Elle qui le faisait taire d’un baiser volé à l’anonymat, qu’il était malade de trop de silences ? Elle pouvait bien droguer, saccager, tuer qui Elle le jugeait bon, il croyait en la justesse des Ses jugements et de Ses sanctions. Elle avait tué pour sa survie, les marques maculant son corps en attestaient. De Ses actes, il ne la blâmerait pas, mais quand il les devinait inextricablement enchevêtré à ses propres membres, il étouffait de ces silences, en silence. Comprendre. Simplement comprendre. Pouvait-on lui en vouloir de tâtonner désespérément pour s’extirper de la mélasse collante dans lequel il était embourbé depuis des semaines ? Lui, savamment endormi par des brides d’aveux peinant à dessiner une logique à ce monde qui s’entrechoquait entre ses tempes ? Il savait bien, au simple éclat de Son regard noir, qu’Elle ne voulait que le protéger. Mais idiote à son tour, Elle lui refusait le remède, laissant la boursoufflure de ce besoin s’infecter et lui grignoter lentement le ventre tout autant que l’esprit.

« Ne m’abandonne plus ». Amen. Lui ne demandait que cela. Mais acculé contre un mur muet, comment faire ? Idiot contre Idiote. Le joli couple qu’ils formaient. Alors il se tut, sous le frisson d’un seul baiser, ravalant ses questions, encore. La Geisha cette fois pourtant échouait et ce doute, même infime, même flou, ce doute de trop, enfla pour le contaminer tout entier. Serpent perfide de frustration sinuant traîtreusement pour distiller dans le sang bleu quelques gouttes supplémentaires de venin vert.


Quelques gouttes de trop pour une overdose.

Que crève la léthargie et ses leurres, la révolte grondait aussi confuse qu’abyssale en plantant son drapeau noir dans le crane nobiliaire. Rien ne rongeait mieux que le vers immonde de l’ignorance, berceau de tous les excès. Pourtant, dans cette ignorante affligeante, un nom émergeait, pulsant sans fin, comme le battement lancinant d’un cœur malade. Dacien. Toujours Dacien. Partout Dacien et le vert abject de son regard.

Ordure.


A peine le regard bouillant d’orage remarqua la divine géante, les prunelles floues ne toisaient la salle qu’à la recherche d’une couleuvre coupable qui pourtant, à l’ombre de son masque clamait les résultats. Naïve et inconsciente petite servante qui, par un babillage de trop, avait dégoupillé le dernier cran de sureté d’un engrenage implacable. Trompée la Vipère qui, à trop vouloir protéger, avait allumé la mèche en le tirant d’une torpeur, où lâche, il avait préféré trouver refuge, se droguant de mirages et d’illusions lénifiantes.

Mais là, sous ses yeux, le masque tomba, enfin, sur cette voix soigneusement occultée, sur ces bouffonneries insouciantes du mal causé.

Dacien.


Le prénom fut lâché d’une voix fracturée de mépris, et d’un geste brusque, ce fut le masque d’or qui se brisa en mille éclats sur le plancher. D’Ombre, il n’y avait plus quand sous la cape noire, se camouflait la colère trop longtemps étouffée d’Adryan.


A suivre ici.


_________________
Each.uisge
L

La rencontre qui aurait pu être au dernier solstice d'été fige la surprise dans son regard parti explorer la moindre parcelle de peau nue autour du loup. De ses courriers aux douaniers il ne se souvient guère et en l'instant il trouve cela fâcheux, déboussolé d'avoir laissé ainsi trace de son passage sans en avoir conscience, presque honteux de ne pouvoir faire écho au souvenir d'L.

Comme si cela ne suffisait pas le nom agrandit celui-ci et saccade les palpitations en son sein. Une Dénéré-Malines ! Mais à quel jeu joue-t-on plus haut ? Sur toutes les âmes que compte ce Royaume il faut que sa route croise et recroise celle de cette famille composée de membres aux caractères plus déstabilisant les uns que les autres. Papillon n'est pas en reste, ému qu'il se tient devant les traits révélés.
Toute la grâce, la fraîcheur et l'enthousiasme juvéniles voltigent autour d'eux et le vaporisent d'embruns grisants.
A la confidence sur la teinte de la chevelure un rire clair fend l'air, définitivement charmé par la spontanéité de sa jeune compagne de bal.
Au remerciement il aurait balbutié si l'exquise créature n'avait scellé sa bouche d'un effleurement de ses carmines encore soumises aux tâtonnements des premières aventures, escapades hors des règles de la pudeur chaste.
Avec douceur, serrant encore la main gracile dans la sienne, d'un léger appui au fin menton un profil devient face et les lèvres du goupil rejoignent sans timidité aucune celles qui plut tôt les chatouillaient, laissent passer l’insidieuse jusqu'à l'intime velours et se retirent pour s'étirer en un sourire rassurant.

Hardiesse opposée à la gêne devinée pour apaiser l'embarras qui raidit le corps et agite les paupières au dessus d'émeraudes fuyantes, ou réponse impulsive ? Il ne saurait dire, peut-être est-ce du mélange des deux qu'est issu le moment d'insouciance. Inconscient de l'observation dont ils font l'objet, un index se lève.


Chut, cela sera notre secret, est la confidence sous l’œil émerillonné. Et oui nous ferons honneur à nos hôtes et au Bouffon, lui répond-il enfin en accompagnant leur déplacement au pied de l'urne sans rompre le contact.

Conscient du froid hivernal dont les lieux peu à peu subissent l'engouffrement par l'entrée ouverte sur un départ annoncé, soucieux de la chair transie, la patte renarde blottit Papillon contre lui. Épaule offerte au repos d'une joue duveteuse, de biais pour lui permettre de regarder sans avoir à se tordre le cou et épargner les ailes de l'écrasement, fourrure devient manteau et enveloppe de sa chaleur la fragile créature.


Vous n'avez rien à craindre de moi, chuchote-t-il à son oreille.

Le cocon ainsi formé s'effiloche soudainement à la prise de parole du Fou. Deux gagnants. Des chanceux assurément. Each Uisge et le Minotaure, voilà qui est....Humph !..... une main tendue vers lui alors qu'il n'est plus masqué, un peu trop exposé, oublieux du lot et peu enclin à cheminer auprès du mi-homme mi-taureau pour recevoir un prix. Fichtre ! Les charbonneux éraflent animateur et compère de jeu tandis que ses bras se resserrent sur sa protégée instinctivement, excuse faite femme pour ne point se livrer à une quelconque embrassade virile ou une poignée de main. La pogne de l'un n'est pas pour le rassurer alors qu'à ses reins il a porté la sanguine en début de soirée. Le visage s'enfouit dans le brun artificiel pour y trouver un lobe et déposer à sa lisière quelques mots.


A défaut de vous accompagner à votre coche, viendrez-vous avec moi chercher ce gain dont je ne sais plus la nature, Adenora? S’enquière-t-il suavement, goûtant au plaisir de prononcer le prénom harmonieux. Après-tout je vous le dois en partie.
A moins que vous ne soyez pressée, bientôt ravie par vos chaperons,
poursuit-il avec l'intonation traînante de la taquinerie. A ce propos qui sont-ils? s'inquiète enfin Renard redressant la tête pour observer ceux encore présents dans la salle.
Annelyse
Après que la danse est cessée la proximité semblait vouloir perdurer car elle fit inviter à suivre les pas du Fou jusqu'à l'urne où il annonça en sa compagnie les vainqueurs de la soirée.
S'ensuivit ensuite bien vite l'effondrement des frayeurs dans cette interminable pièce où se cachait forcément, derrière chaque masque, un visage, connu ou inconnu. Ses émeraudes prés de son cavalier d'un soir dévisageaient par ci et là chaque convive tentant d'en reconnaître certains dans de multiples questions. Était-ce un ami, un ennemi sous ce masque mystérieux? Qu'importe il n'y aurait pas plus de danger dans une valse innocente que dans l'ivresse même du secret. Les masques tombaient peu à peu les uns après les autres... Certains se dévoilaient... d'autres s'en allaient gardant avec eux le secret de leurs identités... Qu'allait-elle faire pour sa part?
L'invitation vers la sortie l'extirpa de ses pensées, elle se saisit évidemment du bras et se fit raccompagner cherchant du regard la personne qui l'avait accompagné jusqu'à ici.

Ces prunelles émeraude plongèrent alors dans le regard qui l'avait intrigué en cette soirée, observant attentivement les contours de ce visage mystérieux un sourire malicieux éclaira son joli minois alors que sa main pour la dernière fois se faisait baiser par le Bouffon du Roy. Souvenir dont elle gardera.. Elle rendit la politesse en inclinant doucement le visage.

- Je vous remercie également de m'avoir distraite, Bouffon. Et .. Qui sait.. peut être que nous serons amené à nous recroiser et nous consacrer plus de temps.


La main fut lâchée et le Fou se détourna d'elle retournant dans la salle. Elle prit une grande respiration, et ôta son masque tout en tentant d'observer l'identité de ce dernier quand il dévoila son visage. Mais il lui était inconnu.. Le monde était petit, peut être qu'un jour ils auront l'occasion de discuter à visage découvert.. ou pas.
En attendant il était l'heure de retrouver son amie et de rentrer.. Tout de même un peu déçue de n'avoir croisé le regard félin de son doux Flamand.


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--Son_papillon
Peut-être qu'il n'était pas venu. Il avait du repartir et il sera en retard.
La soirée n'était pas comme elle l'avait espérée. Elle n'avait connu personne. Les couples s'étaient formés dés leurs arrivées et il n'y avait pas eu de sarabande. Elle n'avait jamais connu ce genre de bal. Elle avait imaginé toutes sortes de choses.
Et là, elle n'avait vu que de beaux costumes. Automne et Hiver, elle ne les oublierait pas.
La Minotaure avait gagné, elle était certaine qu'il gagnerait.
Il fallait partir. Le bal était terminée.
Elle ne retirerait pas son masque. Il n'y avait personne qui désirait savoir qui elle était.
Elle prit son manteau et montât dans son carrosse, elle avait pris celui qui n'avait pas d'armoiries, le tout noir. Noir comme la nuit.
Elle donna des ordres. Elle ne rentrait pas chez elle, cette nuit. Son déjeuner, elle allait le prendre ailleurs.
Adenora
L

Si elle n'a qu'esquissé les traits d'un baiser, l'homme à la sanguine, lui, a su peindre le sien de charmantes nuances de couleurs. Au fugitif, inattendu, nuée de papillon aux ailes de feu s'est envolée aussi furtivement du fond de ses entrailles, pour irradier à sa poitrine jusqu'à empourprer ses joues d'une touche vermeil.

Tant de choses sont passées peu avant par le regard du renard qu'elle n'est pas certaine de les avoir justement interprété. Son nom a semblé l'interpeller, certainement pas comme celui qu'il aurait pu lire au bas d'un banal courrier de bienvenue. Mais si elle peine à comprendre pourquoi, ne veut pas se perdre en conjectures alors que le temps leur est compté.


Chut, cela sera notre secret

Lui qui tantôt déjà lui promettait de ne rien dire, fallait-il qu'il l'eût su déjà? Pourtant ne s'en inquiète pas plus que cela, qu'elle importance lorsque si prévenant il l'accompagne et la réchauffe tout à la fois.

Vous n'avez rien à craindre de moi. Glisse t-il encore en un souffle à son oreille.

Vraiment, vous le pensez? Murmure t'elle en retour. La question n'appelle pourtant pas vraiment de réponse et se fait d'un ton amusé.
A-t-on déjà vu un papillon dompter un canasson? Un peu de sérieux. Ils ne sont plus l'un ni l'autre, mais la plaisanterie a franchit ses lèvres, même si elle n'est pas prête encore à lui rendre la bride.

A l'annonce des deux noms gagnants, battrait bien des mains mais ne se résigne toujours pas à lâcher prise, alors c'est un rire joyeux, museau dans le cou du goupil, qui l'accueille.


A défaut de vous accompagner à votre coche, viendrez-vous avec moi chercher ce gain dont je ne sais plus la nature, Adenora?
Après-tout je vous le dois en partie.
A moins que vous ne soyez pressée, bientôt ravie par vos chaperons

A ce propos qui sont-ils?

L'entendre prononcer son nom est un baume à l'idée de devoir prendre congé, bientôt, et visiblement L a comprit que sa cavalière ne s'est pas laissé influencée dans son vote. S'en suis un flot taquin qui étire encore ce sourire qui ne l'a guère quitté cette nuit.

Je doute qu'il ne vous soit remis tout de suite, il me semble qu'il s'agissait d'un portrait.

Lui appartenait-il de révéler leur identité? Un peu tard pour s'en préoccuper, en livrant la sienne, inévitablement n'avait elle pas compromis celles de leur trio... La quatrième et l'éventuel cinquième, non reconnu, seraient surement moins faciles à identifier par déductions, et ne sont surement pas à considérer comme des chaperons.
Désignant les deux femmes retournées au comptoir Châtaigne se résigne, et d'une voix emplie de la tendresse qu'elles lui inspirent, dénonce à voix basse.


Ma famille.
Notre compère de chandelier, Chimera de Dénéré-Malines et la Prophétesse maudite, Elisabeth Kermorial.


Non loin de la sortie croit reconnaître la fille de Kili qui vient d'ôter son masque, mais ne la connaissant que peu, ne se risquerait de toute façon à faire les quelques pas qui les sépares, surtout dans cette direction là. Pourtant il le faudra, reprendre la route aussi pour une destination dont elles se sont provisoirement détournées.
L'Alençon et la possible rencontre d'un frère qu'elle ne connait pas.

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Cassandre_

H

Vénus troublante capte le regard. Destin en marche. Débauche de chair. Reine décompteuse, qui écrase une à une les lucioles d’un soir. 29. 28. 27. Bientôt, il fera sombre ; les visages, les destins, les drames entrevus retourneront aux ténèbres. À peine Cassandre a-t-elle le temps de saisir, du coin de l’œil, un autre morceau du puzzle d’or éclaté sur le sol.

L’instant d’après, Icare sonne l’alerte. Et voilà. C'est arrivé. Evidemment, c'est arrivé. Les yeux d’acier dénichent vite, dans la foule, le canasson terrible et son improbable cavalière ; mais cette fois, au lieu d’un masque bleu, c’est un regard qu’ils accrochent. Un regard connu. Humpf. Dire qu’elle ne pourra même pas annoncer au Masque qu'elle avait raison... 26.


- Il faudra bien la laisser vivre.

Le regard, pourtant, est de menace. Goupil-cheval n’a qu’a bien se tenir. Kermorial - car elle est dénoncée, justement, à l'instant - se protégeait jadis sans peine, forteresse de seize ans, capable de gagner même la guerre d’usure contre l’affection et le goût de l’autre (et même les hormones). Mais Adenora est autre. Papillon, douce et fragile, proie tellement plus tendre aux crocs voraces de Vénus (25). Et pourtant, comment se résoudre à l’enfermer ? Forteresse toujours, avide de défendre ce qu’elle aime, Blonde ne se résout pas à le barricader ; et s’il faut, pour cela, le laisser danser autour du feu, parce que c’est ce qu’il veut, parce qu’il s’y réchauffe, parce qu’il en tire… quoi ? quelque chose… Alors, ainsi soit-il. Et Dieu (et Icare ?) savent qu’on en crève, bon sang.

Un frisson agite le corps-marbre de la prêtresse, douloureusement consciente de la silhouette voluptueuse, hermétique, qui passe tout près. 24.

La paume gantée se pose sur l'épaule rousse. Toutes deux ont envie de bondir arracher l’enfant au prétendant d’un soir. Aucune n’aura le cœur de briser l'instant volé. La réalité n’aura pas le charme d’une nuit de carnaval : voilà le pari de Cassandre, seule au monde, sans doute, à trouver très sincèrement que ce soit une bonne nouvelle.
Gaulois
S

Sitôt qu'il acheva ses propos, une sorte de corps luisant se présenta devant lui. Intrigué, il détailla le costume arboré par un propriétaire taquin et au verbe manifestement aisé, et ce jusqu'à comprendre qu'il avait devant lui une statue qui portait en bandoulière une corne pleine de richesses.
Les rôles s'étaient inversés, aussi. De chef gaulois, il était devenu statue statique qu'on examine. Et de statue, elle était devenue chef qui inspecte son soldat.


Le dieux vous ont exaucée... dit-il, le poing sur la hanche et immobile.
... et la fortune m'est venue.

Devant la révérence, il inclina le chef à son tour, déportant le poids de son casque vers l'avant, ce qui lui causa une légère douleur au cou.

Vous êtes bien souple et mobile, pour une statue. Les apparences sont trompeuses. Celui qui vous entretient de la sorte est plein d'attentions. Qui est-ce, donc ?

A l'entour, les masques tombaient, l'évènement prenait fin et la salle de réception se vidait. Il en ressentit de l'amertume mais aussi un immense soulagement, car de la sorte, il échappa à l'épreuve de la danse, à laquelle, pour une raison physique mais encore inconnue, il ne pouvait souffrir de se soumettre.

Tout de même, vos dieux vous ont exaucée un peu tard, je dois dire.
Mais je crois qu'il y a un bien là dedans, et pour vous, et pour moi. Voulez-vous savoir de quoi il s'agit ?
Tyche
TYCHÉ
S


Contact établi, le chef Gaulois ne semble guère surpris. Sinon peut-être de voir une statue non statique.

Vous êtes bien souple et mobile, pour une statue. Les apparences sont trompeuses. Celui qui vous entretient de la sorte est plein d'attentions. Qui est-ce, donc ?

Tyché penche la tête de côté, intriguée par cette façon de parler. Soit le Gaulois prend son rôle à coeur, jouant son rôle de rustre jusqu'au bout et par la même humanisant la déesse statufiée qu'elle incarne, soit il est pince sans rire, se jouant lui même des mots avec une délicate ironie. Soit il est désarmant de sincérité. Elle décide donc de poursuivre avec une pointe d'humour.

Il se nomme Utopie et j'avoue que sa liberté d'esprit me laisse celle de mes mouvements.

Tandis qu'à peine trouvé sa lettre jumelle, le monde fantastique autour d'eux se déleste des masques doubles qui tombent et se fondent, des sons atténués de murmures s'échappant des couples se séparant, la voix du Fou du Roy s'élève, livrant les noms des deux gagnants dont celui d' Each.uisge qui accentue son sourire.

Tout de même, vos dieux vous ont exaucée un peu tard, je dois dire.

Détrompez-vous. J'avais souhaité pouvoir observer. Mes yeux sont devenus le miroir de bien des reflets. J'avais souhaité un souvenir.Son regard se baisse tendrement vers son poignet portant la parure d'Automne et d'Hivers qu'elle effleure délicatement du bout des doigts. J'avais souhaité un signe d'une plume des dieux. Ses yeux sourient sous le léger voile. Et vous êtes apparu.

Mais je crois qu'il y a un bien là dedans, et pour vous, et pour moi. Voulez-vous savoir de quoi il s'agit ?

Curieuse de connaître l'avis de cet inconnu qui était apparu au moment où elle s'y attendait le moins, la jeune femme hoche la tête.
Lastree
~M~


Les vainqueurs étaient au nombre de deux, deux animaux mythologiques, deux légendes d'un autre temps. Deux hommes aimant le jeu et le mystère, l'un brutal l'autre espiègle.
A son grand regret, elle fut obligée de constater que même ici la parité homme, femme n'avait pas droit de s'exercer.

Petit papillon lui, profitait jusqu'aux derniers instants de la magie de la fête et la druidesse n'aurait voulu pour rien au monde la priver d'un tel souvenir. Et si un seul regard au comptoir l'avait renseignée sur l'état d'esprit de ses compagnes de route, elle ne pouvait quant à elle qu'encourager l'adolescente à profiter de la vie et des petits trésors qu'elle dispersait parfois çà et là sur la route.
Elle se contenta donc de rester cachée dans l'ombre de la colonne, il serait bien temps plus tard de reparler des évènements de la soirée avec la jeune femme.

Les iris brumeux observaient la scène sur laquelle le fou s'appliquait à les distraire et son regard ne s'en détacha pas lorsqu'il se démasqua et en descendit. Elle ne manqua pas plus la réaction de l'homme aux yeux emplis de haine qui se précipita à sa suite ... un drame allait se produire elle en aurait juré et elle oscilla quelques secondes entre son devoir d'ovate et sa crainte de mettre ses amies en danger si elle intervenait.

Elle fut distraite par l'irruption de la statue gigantesque et des enfants déguisés en cygnes, et ne les vit pas sortir de la pièce. Inquiète elle se déplaça, cherchant à éviter le pire.
En désespoir de cause, elle s'approcha de celle qui servait les boissons:


"Deux hommes ... un fou, un sombre ... ils sont sortis ... prévenez notre hôte je vous prie que le sang risque de couler cette nuit"

D'un geste fébrile elle ôta masque et bonnet, les serrant entre ses doigts, prenant appui sur la table, tentant d'éloigner la vision qui troublait sa perception du réel.
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