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Je savoure un tailleur et je rencontre un gâteau

Elias_romanov
Eliance se mit à bafouiller et à rougir, visiblement la trop grande franchise du tailleur l'avait desarçonné, et à voir le langage du corps, elle préférait désormais remettre sa carapace.
Lui ne se posait pas de questions de ce genre, il faisait cela naturellement, et il ne sembla pas vexé de voir la jeune femme le rabrouer silencieusement, et détourner les yeux.


Hmm...

Comme si il semblait faire une conclusion in petto concernant la situation actuelle. Finalement, elle le regarda à nouveau, semblant le supplier, ou le sonder. Il sourit un peu, le regard plus doux, et bien loin de ceux qu'il avait pu lui adresser quelques minutes plus tôt.

Je ne suis pas la Baba Yaga, je ne te mangerai pas.

Du moins pas sans son consentement.
Il porta son regard sur la lucarne qui donnait sur la nuit, semblant évaluer l'heure, même si cela n'était guère possible. Finalement il reporta ses yeux gris sur la jeune femme.


Je peux te raccompagner, si tu préfères partir.
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Eliance
Un regard. Le regard. Ce regard gris et doux est de retour. Et à nouveau, Eliance se sent stupide de ses frayeurs. Surtout quand la proposition rompt le silence. Il la sait. Il la connaît. C'est du moins l'impression qu'en a Eliance à ce moment donné. L'impression de ne rien pouvoir lui cacher sans qu'il le sache, de ses pensées, de son être. Les yeux gris la calment. Un peu. La fuite lui semble stupide. Ses peurs aussi. Même si le tout est bien présent. Alors, comme pour s'excuser auprès du jeune russe, elle ne répond pas réellement à sa question, préférant le silence qui la suit répondre pour elle, plutôt qu'une réponse évasive du genre « j'sais pas vraiment... »

La tête se pose sur un de ses bras, mais les balancements se sont interrompus. Elle le regarde simplement, là, en boule sur sa margelle, petite fille apeurée qui refuse de grandir trop vite, trop tôt, en compagnie de son Colin.

T'aurais dû m'chercher... quand t'es rev'nu.
'fin... c'pas un reproche... juste... j'étais pas loin.... et puis... j'sais pas...
J'me dis que j'aurais pu partir avec toi... fuir plus tôt... Avec toi, j'l'aurais fait. Partir.
J'aurais aimé qu'tu m'apprennes à rire, à courir...


Elle ne sait pas pourquoi elle lui dit ça. Pourquoi à cet instant-là. Mais elle le dit.
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Elias_romanov
Il y eut ce long silence, alors qu'elle ne voulait pas répondre. Elle lui faisait penser à un chat craintif, roulé en boule sur cette margelle, près du feu. Qui voulait bien qu'on lui donne à manger, mais pas qu'on le caresse.

Elle reprit alors la parole, changeant totalement de sujet, pour revenir à ce passé qui était le leur. Il était difficile de répondre à ce genre d'aveu, ainsi les crépitements du feu résonnèrent longuement dans la pièce. Elias détourna les yeux vers l'âtre brûlant, celui-ci les chargeant d'éclats ambrés, avant qu'il ne réponde.


Mais je ne suis pas le prince charmant.

Il y avait le son des regrets dans cette confession. C'était, de surcroit, l'expression d'une vérité, bien plus que ne pouvait le concevoir la jeune femme. Il n'avait pas agi quand il aurait pu le faire, parce qu'il ne savait pas vraiment, qu'il imaginait encore un autre destin pour lui-même.

"Le hasard, la vie, ce genre de choses."

Il la regarda à nouveau, le pétillement s'était éteint, laissant place à une expression plus mélancolique. Il ne s'était pas attendu à cela, car même si elle lui disait ne pas lui faire de reproches, c'en était un peu tout de même.

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Eliance
Confession plus que reproche. Eliance est l'incarnation même de ce qu'on fait de mieux en terme de pardon. Elle pardonne tout et n'importe quoi, même son mari infidèle et ses bourreaux d'antan. De ses souffrances, elle n'en garde que les cauchemars nocturnes, la douleur des souvenirs et la hantise des corps. Aucune rancœur. Comment pourrait-elle reprocher à cet innocent garçon aux yeux gris de ne pas l'avoir aider davantage ? En réalité, elle fait part à Elias de ses rêves d'alors, de son regret d'aujourd'hui, de son autre vie qu'elle s'est inventée.

J'crois pas au prince charmant, Elias.


La voix se fait douce et rassurante alors que la jeune femme laisse elle aussi son regard perler dans les flammes.

Et puis... tu pouvais pas savoir...
J't'en veux pas, tu sais.


Il ne pouvait pas, non. Mais aujourd'hui, elle a envie qu'il sache. Elle a envie qu'il connaisse sa peine d'alors. Qu'il comprenne pourquoi elle s'est souvenue pendant des années du garçon au regard gris. Elle a envie de partager ça, avec lui. Avec celui dont elle a conservé le regard comme un trésor en elle. Lentement, le corps se déroule un peu. Ses bras libèrent les jambes qui viennent s'étendre à l'avant, le dos se redresse un peu. Seule la tête reste baissée, les yeux caressant les fleurs accrochées sur le tissu au niveau de sa hanche. Une main vient aussi se perdre dessus.

J'les aimais, avant, les fleurs. J'les f'sais en tissu pour pas les voir mourir.
...
J'ai rêvé que tu construisais une échelle. Pour m'emmener prom'ner, en voir des vraies, des qui vivent.


Elle sourit, doucement. Cette échelle est restée longtemps dans ces rêves.
Les prunelles à la lueur étrange se lèvent sur lui et viennent cueillir leurs semblables qui ont pris une teinte plus sombre.


Raconte-moi ce que tu faisais, dans mon village. C'que t'as fait, après...
Raconte-moi... toi...

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Elias_romanov
Elias la laissa parler, tandis qu'elle évoquait les regrets et espoirs d'autrefois. Les fleurs en tissu, une échelle posée à la fenêtre. Finalement le chat s'étira et se fit moins craintif, se réinstallant sur la margelle.

Le tailleur réinstalla les coussins et les couvertures, pour poursuivre l'histoire.


Je n'étais que de passage, j'apprenais la couture.

Elias raconta alors qu'il était venu pour connaitre une technique de broderie particulière, que son précédent maitre lui avait recommandé. Mais finalement cela n'avait guère duré longtemps, et Elias avait poursuivi sa route, pour rencontrer d'autres usages, d'autres méthodes. Il semblait avoir passé ainsi une bonne partie de son adolescence sur les routes, même si il évoqua parfois à mots couverts une sœur, qu'il voyait de temps en temps.

Que la seule difficulté alors n'était pas son métier, mais aussi l'apprentissage du français, la découverte d'une culture si différente de la sienne.
Qu'il avait fini par arriver à Paris, ou il s'était installé. Qu'il était passé d'une chambre de bonne à cette petite maison, après s'être fait une clientèle. Pas la plus fortunée ni la plus célèbre, mais comme "il se débrouillait", il n'avait pas à se plaindre.


Et il y a quelques semaines, j'étais même au Louvre, pour présenter mon travail. Une robe pas si éloignée de celle que tu as, et un mantel, de laine grise.
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Eliance
Eliance écoute, passionnée, attentive, ce pan de vie d'Elias. En cours de narration, elle a même l'audace de descendre silencieusement de sa margelle pour rejoindre les couvertures et autres objets bien plus moelleux que la pierre pour s'installer là, face à lui, les jambes repliées sur un côté, le poids de son buste soutenu par un coude. Le déménagement s'est fait sans un bruit, sans quitter les gris d'une rétine, dans un léger bruissement d'étoffe. Si elle est déjà un « petit chat sauvage » aux yeux du Cosaque, ce n'est peut-être pas un hasard.
Curieuse, indiscrète, elle se remet à questionner le russe. Parce que déjà, ce jour-là, alors qu'elle cousait des roses pour le faire vivre, lui apprenait à manier l'aiguille. Eliance trouve ça intrigant, comme coïncidence. Elle taira le fait qu'elle soit heureuse de ce regard échangé, ce jour-là. Sans doute a-t-il été son premier révélateur au monde qui l'attendait, en bas.


Pourquoi t'es parti de Russie ?
C'est comment, là-bas ?


Ce genre de questions, elle le sait, appelle parfois à souvenir douloureux. Mais l'envie de savoir est plus forte. Et puis, les confidences, les histoires, sont faites aussi de détails sombres. Du moins, si il veut bien s'en confier... Et puis, s'il lui vient l'idée de la questionner, elle, elle répondra. Elle lui dira tout. C'est pour ça qu'elle ose.
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Elias_romanov
Elias savait que cette question allait fatalement arriver. Pourtant il en fut tout de même contrit. Qu'y avait-il avant "Elias de Crecy" ? Vaste question, à laquelle il ne répondait jamais. Les yeux du russe se plissèrent, observant le félin face à lui, et un fin sourire revint.

En un certain royaume...
Les palais étaient d'or, les rivières de vin, et les arbres portaient des fruits si gros que l'on pouvait construire une maison dedans. Le roi et la reine de ce royaume avaient trois beaux enfants, deux filles et un garçon, le dernier né.
Mais la reine était une sorcière, et un jour le roi le découvrit, et la chassa, avec sa fille ainée qui était aussi corrompue par les maléfices de sa mère.

Le coeur du roi devint sombre, et les deux enfants qui lui restaient lui rappelaient sans cesse celle qu'il avait aimé. Il se convainquit qu'il devait désormais s'en débarrasser, puisqu'ils portaient aussi la souillure de la sorcière. Il rencontra alors une belle princesse, et bientôt elle porta son futur héritier.

Un jour, inspiré par sa fiancée, il enferma sa fille, mais n'eut point le temps d'attraper son fils, qui s'était enfui, pressentant l'événement.

Le prince enfourcha le cheval le plus rapide de l'écurie, sa crinière d'or volant au vent, et il partit dans la forêt sombre à la recherche de sa tante. Sa tante était une ogresse, mais le prince n'avait pas peur, alors que son cheval sautait les fleuves et les rivières et mordait les loups qui voulaient les attaquer.

Le jeune prince trouva ainsi l'isba de la Baba Yaga, lui pria de se tourner dos à la forêt, le devant vers lui, et la Baba Yaga dit alors à haute voix "Oh, cela sent la chair russe par ici !" Le prince rappela alors à l'ogresse qu'elle lui devait l'hospitalité, ainsi elle le baigna et lui fit à manger. A la fin du repas, elle n'eut plus envie de le manger, et il lui demanda de l'aide pour les aider, lui et sa soeur, à s'enfuir. La Baba Yaga lui offrit une coupe d'or, en lui disant de faire boire son père à celle-ci.

Le prince reprit son cheval et rentra au palais, ou l'on célébrait le mariage de son père et de sa future femme. Usant de malice, il fit boire son père dans la coupe et le roi oublia ses deux premiers enfants. Le prince libéra sa soeur, et ils s'enfuirent alors. On les accueillit dans le royaume voisin, avec de grandes fêtes. J'y étais, on me servit de la bière et de la viande, et nous étions bien contents.


Un sourire malicieux. Restait à Eliance à déterminer le vrai du faux. Si toutefois il y avait du vrai.
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Eliance
À la première phrase, Eliance sourit, amusée. Comment Elias pourrait-il lui raconter mieux sa vie que de cette manière ? Elle aurait dû s'en douter... Mais comme dans tout conte, la jeune femme se concentre pour tenter de démêler le réel du fictif. Si pas l'ombre d'un doute ne plane sur l'état non princier du héros de l'histoire, Eliance se demande si il a réellement perdu sa mère, puis une soeur. Si son père ressemble au monstre de l'histoire. Si il a eu assez de courage pour délivrer sa soeur. Mais une chose est certaine dans le coeur d'Eliance, c'est que le jeune tailleur n'a pas eu la part belle, lui non plus. Prince ou pas, son chemin semble parsemé de difficultés. Un instant, Eliance réfléchit, digèrant l'histoire racontée. Rapidement, elle pense quand même se faire une idée sur l'enfance du garçon aux yeux gris. Sans prétention quant à ses déductions, elle l'imagine fuir son pays, faisant vivre sa soeur en sacrifiant sans doute ses rêves.

Une étincelle de compassion traverse son regard alors qu'elle repense à quelque parole précédente. La main ménudiérienne vient dégager dans un geste lent quelques mèches portées par l'attraction terrestre qui chatouillaient le bord de sa bouche souriante.


Ce prince... là... il est bien charmant, quand même, pour sa soeur. N'est-ce pas ?


Pas question que ça passe pour un nouveau reproche. Elle rajoute doucement quelques mots.

Tous les princes sont un peu charmants. Ils n'peuvent seul'ment pas sauver toutes les princesses.

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Elias_romanov
Eliance reparla des princes charmants, comme quoi, même si elle n'y croyait pas, elle en avait probablement envie.

Ce n'est qu'une histoire, tu sais.
Peut-être que dans une autre version de celle-ci, c'est la princesse qui sauve son frère enfermé et qui les délivre ?


Visiblement, il n'aiderait pas Eliance à démêler le vrai du faux. Et cela l'amusait beaucoup, puisqu'il eut un petit rire léger.
Elle ajouta quelques mots à voix basse, comme pour le conforter dans le fait qu'il n'était pour rien dans les malheurs de la vie d'Eliance. Il lui sourit avec douceur :


Probablement pas.

Après tous le gâteau et le vin ingurgité, et surtout le fait d'être à court d'inspiration, maintenant il estimait que c'était à Eliance de parler.

J'ai raconté beaucoup d'histoires ce soir, c'est à ton tour.

Et il les resservit en vin.
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Eliance
Et tiens que je t'embrouille, que je t'emberlifiquote à qui mieux mieux. Ca, c'est Elias et ses contes. Quand il n'y en a plus, il y en a encore et les informations se bousculent pour s'inverser allègrement. Mais Eliance reste sur sa position première. L'homme n'est pas de sang princier et il a sauvé sa soeur. Un point c'est tout. Mais tout de même... en y réfléchissant, c'est possible que la soeur sauve son frère ? Les certitudes n'est sont plus. Le russe a réussi. Et en plus, il se marre, le bougre. Eliance fulmine un peu de ce méli-mélo déstabilisant, mais trouve ça très rapidement drôle et se prend au jeu, riant de concert avec lui.

Le tout est dilué par une longue gorgée de vin, pour inviter la nouvelle idée du tailleur, mettant à nouveau Eliance sur la sélette. Elle prend un air désolé et semble s'excuser de ne pas être à la hauteur de la tâche. Sa voix se fait hésitante, ne se sentant pas capable de mettre de la magie dans son existence passée, craignant de pourrir l'ambiance avec ses histoires à elle.


J'sais pas de conte, Elias... Mais j'peux te raconter des choses. Ce s'ra seul'ment pas très drôle.
Ou alors... enfin... même en conte, ça s'rait pas drôle, en fait.
Tu veux un conte ?

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Elias_romanov
La jeune femme ne connaissait pas d'histoires, mais cela Elias s'en doutait depuis un moment. Pour s'inventer un ami imaginaire s'appelant Colin -ce qui était quand même un grand manque d'imagination- il fallait avoir vraiment envie de s'évader du quotidien.

Elle s'attrista, sans doute pensait-elle ruiner l'ambiance, et Elias posa une main sur celle de la jeune femme, cherchant à la rassurer.


Raconte-moi ce que tu veux.
Ton passé, ton avenir, ta liste de courses si tu en as envie !


Le russe espérait que le chat sauvage se laisserait un peu faire, tout de même, et qu'il pourrait ronronner. Par contre, les changements d'humeur d'Eliance lui en faisait perdre son cyrillique, ainsi il n'avait pas la moindre idée de comment la soirée, ou la nuit, allait s'achever.
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Eliance
Eliance accueille la main du jeune russe d'un sourire. Elle reprend confiance doucement et ce qu'elle va raconter se dessine dans son esprit. Elle racontera ses blessures. Mais à la sauce ménudiérienne. Seuls les initiés (soit uniquement sa meilleure amie) comprennent le sens de ses histoires. Ce soir, elle veut tester Elias. Voir si il peut deviner, derrière ses discours embrouillés, ce qu'elle pense.

Je sais...

Un sourire plus franc s'affiche sur son visage pâle éclairé par les flammes voisines. Un sourire serein et espiègle à la fois. Machinalement, elle passe un doigt sur l'arête de son nez à l'endroit où la petite bosse point. Ce sera l'histoire de cette blessure-là. Un raclement de gorge plus tard, elle peut commencer.

Ce royaume-là est bien particulier. Pas de roy, de reyne, ni de prince et de princesse. Seulement une Meringue. Une petite Meringue au caractère particulier. Aux blessures particulières. La Meringue ne s'est jamais sentie bien dans sa coquille de sucre. Un jour, elle décide de briser cette coquille. Elle rêve d'être un choux. Mais elle n'y arrive pas seule, alors elle demande l'aide à une... hm... un Nougat qui traîne par là.

Dans les métaphores habituelles, la meilleure amie n'a jamais été apparentée à une pâtisserie, ceci étant strictement réservé aux maîtresses de son mari. Mais le fait que Atro soit un nougat amuse beaucoup Eliance. Dur comme pas possible, collant et difficilement masticable à souhait. Bref, il faut de la bonne volonté pour vouloir le bouffer. Et qui connaît Atro comprendra que la Teigne est bien proche d'un nougat.

La Meringue voit bien que le Nougat est un dur à cuir. Alors elle le provoque, lui dit qu'il n'a pas d'âme. Qu'il ne mérite pas de vivre. Elle cherche sa colère, mais ne la trouve pas. Le Nougat se révèle pas si belliqueux que ça. Ou du moins, il a une âme. Mais la Meringue veut à tout pris qu'on lui brise sa coquille et pense que ce sera simple. Une Meringue, c'est très friable. Et puis elle rencontre le mari du Nougat. Une Jonquille. Stupide, molle. Pourtant, elle fera l'affaire. La Meringue va droit au but avec la Jonquille. Et ça marche. La Jonquille cogne, mais cogne mal. Elle tape là où la coquille de la Meringue est la plus solide. C'est douloureux, mais ça ne brise rien, ou pas grand chose. La coquille est intacte malgré quelques fissures. La Jonquille fatigue et laisse tomber. La Meringue abandonne aussi. Elle ne sera jamais un choux. Mais elle ne se sentira jamais bien, dans sa coquille de sucre.

J'y étais pas. On me l'a raconté. Mais il paraît que ces trois-là sont devenus copains comme cochons, après quelques bières.

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Elias_romanov
Le russe plissa un peu les yeux à l'écoute du conte improvisé d'Eliance. Voilà que la patisserie s'invitait au menu de la soirée. Il n'était pas difficile d'identifier la meringue, mais Elias ne connaissant aucun des amis de la jeune femme, il ne put s'empêcher d'imaginer une grande femme a tête de nougat, accompagnée d'une jonquille habillée d'une chemise et de braies. Cela donnait au conte un exotisme troublant.

En cet instant, le russe espérait ne pas commettre d'impair si il venait un jour à rencontrer le nougat et la jonquille, à chercher les amandes chez l'une et le pistil chez l'autre.


Les choux ce n'est pas bon. C'est tout vide à l'intérieur.

L'accent trainant laissa entrevoir le peu d'intérêt que le russe portait à ce genre de pâtisserie. Elias se rappela alors ces friandises présentées au Louvre, lorsqu'il s'y trouvait.

Il faudra... trouver de la confiture, pour la mettre sur la meringue. Cela assouplira la coque toute dure.
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Eliance
Elle le regarde. Elle lui sourit doucement. Il semble avoir compris. Du moins, aucun signe extérieur ne permet de faire penser à la roussi-blondasse le contraire. Il n'y a pas eu de déconfiture ou de tordage facial habituel comme chez les précédents interlocuteurs de ses histoires pâtissières. Et les remarques apportées par Elias ressemblent étrangement à celles que le Nougat a pu sortir à la Meringue lors d'une de leurs discussions follement métaphorisées.

Mettre de la confiture. C'est l'objectif initial décidé par les deux femmes. Devenir plus forte par ce moyen-là. Pouvoir piéger par la roublardise puisque la Meringue ne sera jamais costaude ni guerrière. Cet homme-là est devin. Cet homme-là la connaît trop bien. Un instant, ça la fait flipper. Le temps pour un frisson de parcourir sa couenne. Mais déjà le plaisir d'être bien accompagnée reprend le dessus.


C'est que la confiote, ça s'trouve pas facilement. Et puis, elle est pas vraiment dure, la coquille. Elle prend la flotte de partout. Tu sais, quand il pleut, elle devient molle. Quand il fait trop chaud, elle craquelle. C'pas fiable comme gâteau. C'est pour ça que la Meringue voulait être autre chose. Et puis... elle aime pas sa tronche, la Meringue. Un coin en moins, ça l'aurait arrangé. Elle voudrait aussi qu'on ait moins envie d'la bouffer... parce que... ben... c'pas elle.
C'est qu'elle sait pas faire, tu vois...

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Elias_romanov
Cela se trouve la confiture, même quand on aime pas les fruits.

Madame-je-veux-pas-de-gateau-aux-pommes.
Eliance poursuivit sa métaphore culinaire et le russe eut un haussement de sourcil surpris. Il rencontrait bien plus souvent des femmes qui voulaient se faire belle, que l'inverse. Alors cela était un peu déroutant.


Je dirais que la meringue doit faire avec sa tête de meringue, et qu'elle ne serait plus vraiment une meringue si elle devenait un chou, ou une crêpe.

Que peut-être le nougat et la jonquille aimeraient moins une crêpe ou un chou.


Le russe se demanda alors si il venait vraiment de dire ce qu'il avait dit.

Hmm...

Elias reprit son verre de vin, ah non, il ne l'avait pas totalement vidé cette fois pourtant.
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