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[RP] Jusqu'à ce que la mort nous sépare...

Pattricia_
Père, je veux voir père...


Première réaction "et pourquoi pas ta mère adorée s'pèce de fils indigne !" mais les mots ne franchissent pas ses lèvres, elle se contente de parcourir les quelques mètres qui la sépare des quartiers des enfants et d'ouvrir brusquement la porte de la chambre de mini-elle. Mini-elle n'est pas si mini que ça puisqu'il va sur ses quinze ans, mais même si c'est en version masculine, il reste son portrait craché, roux, regard de jade, caractère jovial et écorché vif comme môman.

Cantor ! Mais que t'est-il arrivé ????

Oublié le "bonjour mon fils qu'elle joie de te revoir" quand elle remarque la pâleur du visage et le bandage au bras gauche. Patt se précipite au chevet du roux, ignorant totalement quel spectacle elle donne avec sa tignasse échevelée, son teint pâle comme celui d'une morte et ses traits tirés par ses jours passés perdue dans une folie dû à un trop plein de douleur. La main amaigrie se tend et caresse la joue de son fils.

Je suis tenue à l'écart de tout ce qui se passe depuis plusieurs jours, racontes-moi...

Le timbre de voix est encore étouffé par tout ce temps passé enfermée dans un silence boudeur devant l'isolement qu'on lui imposait. Les jades qui scrutent chaque millimètre visible de Cantor sont encore un peu fiévreux. Peut-être est-ce dû à l'inquiétude d'une mère pour la chair de sa chair.
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Argawaen...
Son fils avait passé un bon bout de temps sous surveillance, et lors de son réveil il demanda à voir son père. Le vieil homme s'empressa de rejoindre la chambrée où se trouvait Cantor et fronçait les sourcils en voyant son épouse au chevet du roux. Il secouait la tête doucement et se disait qu'elle ne pouvait pas rester tranquille cinq minutes, le laissant gérer la situation...
Le vétéran s'approcha lentement, se glissa de l'autre côté du lit, le regard fâché en direction de la rousse qui aurait du rester au lit et regarda Cantor.

Regardant rapidement le bras du rouquin le Dehuit de Malemort découpa lentement le bandage et regardait la plaie. Il s'occupa lui même de changer le pansement puis prit la parole.


Je suis là fils, ta mère également. Que s'est-il passé ?

En voyant l'état du roux le Dehuit de Malemort eut les traits du visage qui étaient en train de s'adoucir. Après tout le moment n'était pas approprié pour faire une remontée de bretelles à son épouse. Mais il s'en occuperait plus tard. Cantor était bien entouré, il ne restait plus qu'à écouter son récit, et essayait de voir ce qu'il y avait à faire...
Pattricia_
[Jour des obsèques...]


Tout avait bien été organisé, Rozenn avait fixé la date des obsèques et malgré l'état de santé de la rousse et l'immense chagrin de la blonde, il était temps de dire vraiment adieu. Ils devaient tous partir ensemble, puisqu'ils habitaient les uns près des autres et ensuite rejoindre l'église de Montpellier pour y effectuer l'ultime cérémonie.

Légèrement remise mentalement parlant, mais maintenue tout de même sous l'influence de différentes drogues, Patt avait pris connaissance de la missive de sa sœur et son cœur s'était à nouveau serré "protégez Ali je vous en supplie, c'est une âme innocente..." Elle est sur le fil, l'angoisse de ce qui pourrait arriver à la jumelle d'Helena, le regard qu'elle porte au physique de Cantor qui avait été roué de coups, le silence de Floris replié sur lui-même et parti se recueillir au monastère, la jeune Eloice qu'elle croyait son amie et qui était retournée chez les sœurs en fin de compte, son inquiétude pour Roselise qui maintenait le cap mais qui, malgré tout était d'une pâleur à faire peur à chaque fois qu'elles se rencontraient, tout cela menaçait de faire chavirer son esprit à nouveau.

Et puis il y a Jade, la petite a besoin de la présence de ses parents, de leur amour, de leur attention et c'est bien difficile pour la vindicative de rester cohérente et de masquer les quelques égarements qui s'emparent d'elle parfois. La petite sait que rien n'est normal, d'abord sa mère adoptive qui a un lit pour elle toute seule, son père qui a les traits tirés par les heures passées à maintenir la tribu debout, sa sœur Lucie qui a souvent les yeux gonflés et rouges, la grande, Plume, qui est devenue si maigre qu'elle pourrait se glisser entre deux livres de la bibliothèque de son frère Floris, ou encore Cantor qui lui affirme avoir fait une mauvaise chute dans les escaliers alors qu'il est couvert ecchymoses de toutes sortes.

Oui tout avait bien été organisé, mais à savoir si tout le monde ferait bonne figure, ça c'était une autre histoire...



Repris car j'ai décidé que cette fois on finirait un RP.

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Plumenoire..
[Le jour obsèques...]

La Louve n’avait pas cherché le contact au cours de ces derniers jours. Seulement celui de ses sœurs, Lucie, qu’elle tentait temps bien que mal de consoler, et Jade, qui avait besoin d’un peu de présence ... Elle adorait jouer avec Evil, et ça lui permettait de sortir un peu de sa grotte, de manger un peu, sous le regard furieux des cuisinières de la demeure languedocienne.

Des vêtements aussi noirs que de coutume pendaient sur son corps amaigris, qu’elle tentait à peine de cacher sous une pèlerine sombre, lorsqu'elle se rendit au rez de chaussé de la maison, rejoignant le reste de la maison. Elle prit jade sur ses genoux en s'asseyant dans le hall pour patienter

Observant cet endroit qui lui semblait étranger elle versa dans ses pensées. Son oncle lui manquait. Les souvenirs de son périple précédant à sa recherche lui revenaient en mémoire, elle ne voulait pas assister à la cérémonie, elle ne voulait pas le voir, le savoir mort. Elle serra inconsciemment la petite Jade sur son cœur.
Elle ne voulait plus perdre l’un des siens.
Argawaen...
[Obsèques]

Oh chérie, chérie
Qu'est-ce que j'ai fait ?
Bon, j'étais loin de toi depuis longtemps
Et tous mes jours étaient sombres
Et je crois que mon coeur s'est transformé en pierre

Oh chérie, chérie
Qu'est-ce que j'ai fait ?
Maintenant je ne dis plus rien
Dieu n'écoute pas ce bruit
Et maintenant je suis tout seul

Oh, j'entends les voisins dire
Que ce pauvre garçon a perdu son chemin
Et je laisse les autres prier

Oh chérie, chérie
Qu'est-ce que j'ai fait ?
Maintenant je parle avec une épée
Et le sang coulera dans le caniveau
Et il salira le soleil du matin

Oh, dis moi ce que j'ai fait
Est-ce que je peux arrêter d'un coup ?
Ou bien est-ce que ça a juste commencé ?

Il faut faire sortir les corps qui vivent
Oh, Seigneur, ça me mène loin
Je crois que j'en ai assez
De pendre des vies

Oh Seigneur, je ne veux pas laisser tomber mon amour
Je veux juste nous donner quelque chose d'exceptionnel

Oh chérie, chérie
Qu'est-ce que j'ai fait ?
J'ai été un poids pour toi bien trop longtemps
Tous mes jours sont sombres
L'enfer se cache de la lumière

Et ils m'amèneront là haut
Dieu lui-même me fera tomber du ciel
Et il me laissera flotter doucement

Oh chérie, chérie
Qu'est-ce que j'ai fait ?


** Traduction de cette chanson : https://www.youtube.com/watch?v=Cu8qsC1WLiE

Le Dehuit de Malemort était quelque peu fatigué, pour ne pas dire à bout de ses capacités. Mais il fallait tenir encore, et encore, et encore... Et cette fois-ci c'était pour les funérailles de son beau-frère. Quelle idée il avait eu de mourir maintenant, laissant une veuve et un futur enfant... Argawaen lui en voulait, il n'y était certes pour rien, mais il aurait pu se battre un peu plus. C'était un Canéda, de la viande coriace et nerveuse.
Le vieil homme se vêtit d'une tenue sombre, l'événement l'exigeait, alors il allait respecter le protocole. L'ours, malgré ce jour funeste, ne put s'empêcher de siffler un petit air, peut-être que cela l'aidait à ne pas penser à la suite. Aux futures pleures, aux étreintes douloureuses et aux paroles aussi tristes les unes que les autres.

Une fois prêt le chef de famille se rendit dans le hall, attendant patiemment que le reste de la tribu le rejoigne. Il se doutait déjà de qui serait présent ou non. Il ne tiendrait pas rigueur aux absents, ce qui compte vraiment, ce sont ceux qui sont là.
Les jours sombres n'étaient pas prêts de s'estomper, et il commençait à se demander si cela se terminerait un jour.
Il alla s'asseoir sur une chaise située sous un magnifique tableau Italien et regardait la sortie. Il avait hâte que cette journée se termine.
Roselise.
[Les obsèques]

Juste avant l'aube. La chambre est encore plongée dans la pénombre. Assise sur le bord du lit, fixant le mur qui lui fait face, Rose attend que le jour se lève. Pas de pleurs, elle y a déjà consacré sa nuit. Dans quelques heures auront lieu les obsèques de son époux, elle angoisse. Voir les gens, leur parler... Ca lui semble au-dessus de ses forces. Les mains posées sur son ventre dont la légère rondeur se dessine, elle se laisse tomber sur la couche, ses yeux fixant le plafond cette fois. Dans quelques heures, le dernier adieu...

Le jour se lève. La lumière encore faible traverse la fenêtre de la chambre. L'heure approche, tout comme la fin de l'été. Un été à Montpellier, c'est le temps qu'aura duré leur union. Union courte mais intense, riche en émotions. En témoigne l'enfant qui grandit en son sein... La jeune veuve se prépare, fait ses ablutions matinales comme une automate. Elle enfile sa robe de deuil, d'un blanc immaculé et légèrement évasée au niveau du ventre. Un coup de brosse dans sa longue chevelure dorée, un coup d'oeil jeté dans la grande plaque de métal poli qui sert de miroir. Le résultat est à faire peur. Elle est pâle. Trop pâle. Amaigrie, alors que de nature elle n'est déjà pas bien épaisse. Et son regard... D'habitude si pétillant de vie, renvoie un vide immense. Vide renforcé par les cernes presque noirs qui soulignent ses yeux verts.

Il est encore tôt. Rose est calme, trop calme. Elle passe par la cuisine, cherche quelque chose à se mettre sous la dent pour ne pas partir le ventre vide mais... rien ne lui fait envie. Sa gorge et son estomac sont noués, empêchant le passage de toute nourriture. L'accumulation de nuits blanches et son manque d'appétit finiront par lui faire du tort.

L'heure approche, ses nerfs lâchent. Elle fait les cent pas dans la maison, déplace des objets et les replace, pour s'occuper... va d'une pièce à l'autre, retourne dans la cuisine, retourne la cuisine dans un accès de colère... qui retombe presque aussitôt. C'est ce qu'on appelle l'humeur en dents de scie. Elle passe du calme à la fureur en un rien de temps, ç'en est presque effrayant.

Il est l'heure. La blonde quitte sa demeure pour se rendre, quelques mètres plus loin, chez sa belle-famille. Ainsi, ils pourront parcourir ensemble le chemin qui les sépare de l'église. Quelques coups frappés à la porte :

C'est moi, Rose... Vous êtes là ?
Soldat_anselme
Pour une fois il la ferme ! Il pose pas de questions, fait rien tomber, on dirait presque un garde parfait... L'Anselme sait que si il fait ou dit une seule connerie il y passe cette fois. Le maître est à bout, et la maîtresse qui n'est pas sortie de sa chambre depuis des jours ça doit pas être mieux. Le regard froid de l'aînée lui glace le dos quant à l'homme de confiance du maître et son air féroce n'en parlons pas.

Il est là, collé dans sa guérite sous le soleil déjà bien trop chaud du Sud. Quand une personne se fait entendre derrière la grande double porte de la cour, le nigaud se précipite trop heureux de bouger un peu et ouvre le battant donnant passage aux visiteurs à pied. Quand il découvre la jeune veuve, il est émue, elle est si belle dans la douleur.
C'est qu'il l'aimait bien le frangin de la vindicative, il était bon vivant le Mychael, toujours l'oeil égrillard et jovial avec ça. Il l'avait jamais enguirlandé quand il faisait une bourde, pas comme le reste de la famille...


Dame Roselise bonjour
Ils sont encore dans le vestibule de la bâtisse principale, rejoignez-les je vous en pris...


Pour une fois il n'avait pas bredouillé et ne s'était pas mélangé les pinceaux, comme quoi... La frousse parfois peut faire des miracles...
Roselise
La blonde fixe le garde un peu gauche et note l'émoi qui semble l'habiter, sans doute est-il surpris par l'air austère et les traces de fatigue qui marquent son visage, d'habitude si doux et angélique. C'est qu'elle est plutôt d'humeur à fondre en larmes qu'à faire risette, la jeune veuve. Malgré tout, elle tente de lui offrir un sourire, certes maladroit, mais un sourire quand même. Elle passe le seuil de la porte alors qu'il s'écarte pour la laisser entrer, fait quelques pas sans réellement savoir où aller, avant de se retourner vers l'homme :

Pouvez-vous m'y conduire? Je ne connais pas bien la maison encore...

Et elle suit Anselme jusqu'au vestibule, où est réunie une partie de sa belle-famille. L'heure tourne, et s'ils ne veulent pas arriver en retard à la cérémonie, ils feraient bien de se mettre en route sans tarder.

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Pattricia_
À l'étage devant la psyché


Trop court...


C'est dans ces instants que Mélie ou Mari lui manquent le plus. L'une l'aurait secouée comme elle seule se le permettait autrefois et l'autre l'aurait serrée tout contre elle pour qu'elle évacue toutes les larmes qui refusaient de sortir. Mais elle est seule dans la chambre maritale et personne n'a entendu son murmure. Oui en effet le temps qu'elle avait eu pour profiter de ses frères avait été trop court. Déjà Estheban emporté par ses excès avant qu'elle n'ait pu renouer le lien qu'ils avaient auparavant, quand il était encore Alrahir, ce jeune homme fou amoureux et si protecteur avec sa grande sœur. Ce frère devenu un homme rongé par ses démons et qui refusait de l'aider à retrouver son propre frère jumeau, et encore moins le petit dernier de la famille.

Le petit dernier...

Les lèvres de la vindicative ébauchent un sourire pour la première fois depuis des jours. Il faut dire que Mychael faisait au moins une tête de plus qu'elle, le petit dernier avait grandi. Mycha le déjà divorcé d'une rousse, dont il avait eu un petit garçon actuellement en pensionnat au monastère, la mère se désintéressant totalement de ce premier mariage et de sa progéniture, il avait fait comme il avait pu. Puis après quelques erreurs de parcours, il avait rencontré Roselise et sa vie avait enfin pris l'élan qui lui manquait.

Heureusement, les autres n'avaient plus aucune chance face à cette blonde à la douceur trompeuse. Ma belle-sœur est de ces femmes qui font d'un jeune homme mal dégrossi un futur meneur.
Pourquoi ne lui as-tu pas laissé le temps...


Si une femme de chambre avait été présente, sans doute se serait-elle signée par superstition en entendant sa maîtresse, toute en noire et gris, murmurant à un miroir des paroles à peine audibles. Il faut dire que le contraste est saisissant, la silhouette est maigre et la tenue grandiose. Les jades brillent à cause des drogues ingurgitées, le corps est maigre à pleurer en raison des violentes fièvres qui l'on clouée au lit sans force et inconsciente et la peau plus diaphane que jamais.

La rousse a opté pour cette robe pour deux raisons. La première parce que son cœur est aussi sombre que le tissu, la deuxième parcequ'elle est un modèle élaboré et précieux, or Mycha était très fier de cette sœur hissée parmi les nobles. Une façon toute personnelle de lui faire honneur pour cette ultime rencontre.


Qui va me taquiner au point de me faire rougir maintenant ?

Le son de sa voix la fait sursauter, les jades s'écarquillent comme si leur propriétaire venait juste d'être tirée d'un profond sommeil. Les paupières se plissent, le regard critique détaille l'allure de la femme dans le miroir. Ses épaules s'affaissent légèrement devant le pitoyable spectacle qu'elle donne et un soupire de lassitude s'échappe de ses lèvres trop pâles. Se secouant enfin elle se rue sur le coffret où ses fards se trouvent et entreprend de donner un peu de couleur à ses joues et ses lèvres.

Il ne manquerait plus que je fasse peur aux enfants tss...

Après un dernier regard inquisiteur à son reflet, Patt sort de la chambre, traverse le palier jusqu'à la rampe sculptée et entreprend de descendre d'une demarche indecise les marches qui mènent jusqu'au vestibule. Là se trouvent les membres de la famille, dont Rose dans sa robe blanche. Elle hésite un infime moment et termine son trajet en redressant les épaules, elle devait être forte désormais plus question de se laisser aller et de monopoliser les regards inquiets, Rose avait besoin d'eux. Alors après une caresse sur la joue de Jade, un baiser sur le front de Lucie, elle adresse un modeste sourire à l'ours pour le rassurer et rejoint sa belle-sœur pour lui entourer les épaules de son bras.

Pardonne-moi de t'avoir fait attendre, veux-tu une collation avant que nous partions ?

Elle faillit lui proposer un remontant realisant juste à temps qu'étant enceinte, la question aurait été inappropriée.
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Roselise.
Rose se laisse guider par le garde qui lui montre le chemin menant au vestibule et la laisse à quelques mètres pour s'en retourner à son poste. Elle tourne sur elle-même pour le suivre du regard jusqu'à ce qu'il soit hors de son champ de vision. Puis elle reste plantée là, les yeux fixant l'entrée derrière laquelle se trouve la belle-famille. Elle hésite, fait un pas en avant, s'arrête. Phénomène bizarre, dès qu'elle les voit, elle a du mal à contenir ses larmes. Pourtant, elle déteste pleurer, la blonde. Même si d'un autre côté, ça soulage sa peine.

La jeune veuve prend quelques profondes inspirations, souffle lentement par le nez, c'est sa manière de maîtriser ses émotions trop embrouillées et ses nausées incessantes. Elle fait encore quelques pas et Argawaen apparaît, de dos. Le pas de Rose est si léger qu'on ne l'entend pas arriver. Elle s'approche de son beau-frère et pose une main sur son épaule, pour manifester sa présence. Un sourire adressé aux enfants, elle garde le silence. Ce n'est que quelques minutes plus tard que sa belle-sœur descend l'escalier pour les rejoindre dans l'entrée. La blonde remarque ses traits tirés et tente de ne pas se montrer trop effondrée pour ne pas l'inquiéter. Mais qu'en sera-t-il à l'église, quand tous feront leurs derniers adieux à Mychael ?

Les épaules entourées par le bras de Patt, la jeune femme masque son angoisse en se composant un sourire de façade.

J'ai mangé un petit quelque chose avant de sortir, merci.

Elle ment. Mais elle n'a aucune envie qu'on la force à se nourrir. D'une voix tremblante, qui trahit son émotion, elle ajoute :

D'ailleurs, on devrait se mettre en route. Tout le monde est prêt ?




Euridyce.
    Les premiers deuils sont les plus durs : ils rappellent à l'adulte en construction que la mort existe, que la mort est présente, qu'elle guette. Un rien, et la vie s'en va, plus vite qu'elle n'est arrivée. Les mains de la Canéda tremblaient. Elle ne pouvait s'empêcher de les regarder, fixement. Était-ce la peine ? Ou la simple peur qu'elle entraînait ? Penser à la mort, c'était penser à ce qu'il y avait après. Mais, y avait-il vraiment un après ? Cette question hantait la jeune Lucie qui, suivant silencieusement sa sœur, s'installa dans le vestibule. Près d'elle, Plume tenait Jade, et son père restait muet. Cet instant fut pesant, et Lucie prit sur elle pour contenir les dernières larmes. Être forte. C'était ce qu'on attendait d'elle.

    Ce fut au tour de sa mère d'arriver, déposant une bise sur son front. Ce geste, d'une tendresse maternelle, la fit presque faillir. Tandis que les yeux s'embrumaient, Lucie se pencha vers Plume, parlant assez bas pour que Jade n'en entendit rien.


Plume... Tu crois au paradis ?

    Son regard seul trahissait sa peine et son questionnement. Serrant la mâchoire, pour se donner contenance, la jeune femme hocha la tête lorsque sa tante demanda si tous était prêt. Non, elle ne voulait pas y aller. Non, elle ne voulait pas admettre la mort. Cependant, elle était prête à se montrer forte, malgré son chagrin, pour sa famille.
Rozette
[Jour des obsèques]



Hé oui ! Elle ne connaissait pas tous ces gens. Elle les avait rencontrés par hasard parce qu'elle avait croisé le malheureux qu'ils allaient enterrer aujourd'hui. Comme le hasard fait drôlement les choses parfois ! Elle ne voulait pas les laisser dans la panade et laisser ce pauvre homme sans sépulture décente. Alors certes, tous ces gens étaient de sombres inconnus en Languedoc, mais qui était-elle pour décider de qui méritait d'être enterré ou non sur ces terres ? Personne. C'était une femme qui servait le Très Haut et qui faisait tout pour le servir au mieux avec le plus de monde possible. On lui avait demander de faire ça dans une petite église de Montpellier. Ils ne voulaient pas que ces obsèques se fassent en grande pompe. Ce qui était tout à fait compréhensible ceci dit. C'est pas un truc qui donne spécialement envie un enterrement... D'ailleurs, ce serait la première fois qu'elle en "célébrerait" un. Elle avait bien potassé son dogme avant de lancer les hostilités.

Devant l'église, elle attendait sagement que les porteurs inconnus de la morgue amènent le corps du défunt. Lorsqu'ils arrivèrent, elle les dirigea jusqu'à l'autel et à l'espèce de trépied qui allait accueillir le cercueil lors de la cérémonie. Ci fait, elle les remercia d'un simple signe de tête et les invita à s'asseoir dans un coin de la bâtisse. La famille du défunt arriverait très bientôt, le rendez-vous leur avait été donné. Elle retourna donc devant l'église pour les accueillir après avoir demandé à son enfant de chœur d'aller sonner les cloches.
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