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Instants de vie - Belley

Atropine
Ce soir Atro a bu.
Pas qu'un peu.
Pas pour passer une soirée agréable avec des amis.
Pas pour fêter une truc.
Pas parce que les dates limite de consommation arrivaient à terme.

Non. Elle a bu pour noyer son chagrin. Son malaise. Son mal être. Depuis leur installation ici elle espère que tout ira au mieux. On lui a reproché des choses fausses, qui la blessent encore, même si elle se cache derrière sa carapace.
Elle essaie de faire au mieux pour son mari. Elle essaie de le soutenir, d'être celle qu'il mérite. Mais elle a l'impression d'échouer. Elle a l'impression de le décevoir, de ne plus lui suffire.
Elle essaie aussi de sortir Eliance de sa léthargie. Et elle échoue, lamentablement. Eliance est au fond du seau. Sa soeur, sa meilleure amie est au plus mal, et Atro n'est bonne à rien pour la faire se relever, avancer. Elle l'a condamné à une vie d'errance par une promesse.
Mahi est partie ... Et Atro n'a pas eu le courage de lui dire au revoir. Elle l'a regardé quitter la ville du haut des rempart sans oser y aller.

Voilà ... Atro en a gros comme diraient certains. Mais elle a essayé de faire face. De faire bonne figure, et ses échecs permanents l'ont conduite à boire, ce soir. Mais par dessus tout, elle a bu pour oublier qu'elle risque de dormir seule.
Elle risque de dormir seule parce qu'elle a prit une chambre chez l'aubergiste du coin. Et tout ça parce que son blond lui a dit qu'elle avait changé ... Comme s'il espérait mieux. Comme si elle le décevait. Comme si, ce qu'elle pensait était vrai. Il est parti sans l'embarquer, comme elle lui avait demandé. Alors elle lui a écrit. Elle lui a expliqué. Et elle attend.

Elle attend assise sur la couche trop dur de la chambre bon marché. Elle fixe la porte entre deux gorgées avalées au goulot d'une énième bouteille. Elle a mal ...La demie portion souffre. Elle souffre et en essayant d'épargner ses proches s'est entaillé encore plus profondément que la blessure initiale.

Elle a besoin de Lui. De leur monde. De son amour. Elle a besoin de savoir. Elle a besoin d'être réconfortée.
Alors elle fixe inlassablement les lames de bois fixées entre elles qu'elle ne distingue que grâce à une bougie posée tout près. Alors elle prie. Elle espère. Elle espère que son chevalier, viendra, encore la sauver. Qu'elle est toujours sa princesse. Qu'ils sont toujours ... Eux ... Inséparables, indestructibles, infernaux.

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Atropine
Une femme ivre, c'est moche. Une femme qui pleure, c'est moche. Si, si, quoi qu'on en dise, une femme qui chouine, qui chiale, qui verse des perles de pluies* c'est laid ! Déjà, ça strie le visage de traînées étranges, ensuite, par un effet biologique assez sadique : le nez coule ! C'est atroce ça quand même. Non parce que bon ... Les femmes ne font pas caca (c'est des princesses ! ), elle pètent des paillettes (même raison !) mais par contre, elles ont trois litres de morve à chaque narine dès qu'elles s'épanchent un peu ... Non franchement, y'a pas à dire, la nature est une garce avec la gente féminine et une femme qui pleure : C'est moche !

Bein voilà, vous imaginez une demie portion, bouteille dans une main, mouchoir souillé dans l'autre et les yeux plus rouges que ceux d'un lapin myxomatosé ! Sexy, n'est ce pas ? Bein c'est là dessus qu'il rentre le Mike ... Le pauvre vous me direz ... Et vous auriez raison ! Alors, allez savoir, peut être que l'éclairage plus que tamisé l'aide à ne pas voir la misère. Peut être que ce sont les yeux de l'amour, ou l'aveuglement dû à l'amour ... Ou peut être simplement qu'il est fou (d'elle, pourquoi pas ?) mais l'important c'est qu'il reste.

Alors le couple parle, entre deux reniflements disgracieux de la brune, et deux gorgées du blond, les mots s'échangent doux, réconfortants, tendres ... Mais surtout, primordiaux, vitaux pour la déprimée du moment. Le lendemain, un accord sera trouvé. Pas un compromis, non, mieux que ça. Les priorités seront établies et le sourire sera revenu sur les faciès des infernaux.


*Merci monsieur Brel
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Eliance
    Maison d'Elias
    et accessoirement d'Eliance

L'équilibre est là. Pas un truc vascillant. Non. Le véritable équilibre. Costaud. Durable. Sûr de lui. Atro et Mike sont revenus. Elias est là, lui aussi. Les lettres de Diego et de Dae ont apaisé la Ratiboisée. Elle flotte dans un quotidien parfait. Entre ses écrits, ses conversations, ses boissons et ses amours. Diego la trouve amoureuse. Dae reconstruite. La vérité est là. Les mois sombres semblent si lointains. Tout semble si parfait, si merveilleux. Les jours sont rythmés selon les désirs de la Meringue.

Ce matin-là, la jeune femme a l'âme fainéante. Alors que l'aube est bel et bien levé depuis longtemps, tout comme Elias qui s'affaire déjà dans son atelier, elle traînasse sous la couverture. Mais le sommeil l'a déserté. Pas par cause d'insomnie, non. Le quota est largement rempli. Les nuits près du russe se font sereines et aucune heure ne manque au repos ménudiérien. Elle est pourtant là, encore à flemmarder.

Les pieds ont pris la place de la tête, la tête des pieds, la couverture conservée pour recouvrir chaudement son corps pivoté sur le ventre encore ensommeillé. Les yeux, eux, sont tout droit rivés sur le tailleur travailleur, les coudes plantés dans la paillasse, les paumes soutenant le menton pâle. Ainsi, elle espionne peu discrètement son artiste. Elle l'observe, le travailleur acharné. Celui qui dit qu'elle est sa muse. Une muse fainéante et amoureuse, en ce matin-là.

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