Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[RP] Le tour de la Foi

Rayanha
[La vie ... La vie, la vie, la vie, la vie ... ]

Et voici la vie , La belle vie toute pressée d'éclore.
Le monde nous convie , À de nouvelles aurores. *

Et ce matin c'est Laval.


Mais non on tourne pas en rond! R'garde! On était pas venu là encore.

Bon, elle a pas tort la Madgnifique. Montmirail, Tours. Tours, Montmirail. Montmirail, Vendôme. Vendôme,Tours. Tours, Vendôme ... Mais là c'est terminé. Normalement ils ont fini les aller retour. Demain ils seront sorti du Maine pour aller en Bretagne et ... retourner en Touraine ... Ouais ...

Bon un peu d'silence dans les rangs siouplé. J'entend plus mon livre.

Hagiographie de l'archange Sainte Raphaëlle, suite et fin.


Citation:

***
Son Envoi


Un jour sur la terre,
Un homme peinait.
Il aimait Dieu de tout son coeur mais jamais il n'avait osé proclamer autour de lui, l'amour qu'il lui portait.
Son entourage pestait contre Dieu et ne cessait de blasphémer.
L'homme n'osait pas répondre. Il était conscient de son péché mais ne pouvait agir, opprimé par la peur.
Il rentra chez lui, un soir, et tomba sur sa paillasse, en pleurs.
Il confia à Dieu les difficultés qu'il avait pour assumer sa foi devant ses amis, il dit, pleurant de plus belle, qu'il ne rêvait que de l'annoncer mais qu'il avait peur... Comment pouvait-il faire pour oser proclamer sa foi ?
Il ne pouvait plus rester comme cela, à garder Dieu pour lui, il fallait qu'il le dise et qu'il le crie à la Terre entière !
Alors Dieu, entendant son enfant, envoya Raphaëlle par ces mots:

"Va Raphaëlle, qu'il triomphe !"
Telle une présence que l'on sent mais que l'on ne voit pas, Raphaelle descendit auprès de l'homme et l'accompagna.
Le lendemain, lorsqu'il vint voir ses amis, ceux-ci commencèrent à parler de Dieu en de mauvais termes, il faillit ne rien dire puis sentant cette force invisible près de lui, il dit d'un ton ferme qu'il ne voulait que l'on use du nom de son Dieu à mauvais escient. C'en était fini de ne rien dire.
Dieu était son Dieu, il en était ainsi, on ne dirait plus d'honteux blasphèmes lorsqu'il était en mesure de les entendre !
A ce moment-là, lorsque ses amis levèrent vers lui un regard mauvais, lorsqu'il faillit tomber sous le poids de la peur, Raphaëlle lui insuffla son souffle et le poussa.
Il se mit alors à poursuivre calmement mais ses paroles avaient la force d'un cri.
"Dieu nous aime, Vous n'avez pas le droit de dire cela de lui !"
Alors, les hommes qui l'entouraient, ne comprenant pas ceci et ne lui laissant même pas la liberté de le penser, sautèrent sur lui et lui arrachèrent les membres. Il rendit l'âme en ce jour, sous d'atroces souffrances, mais fier d'avoir pu enfin honorer ses convictions.
Raphaëlle prit alors l'âme de ce bon homme, et la présenta elle-même au très haut.


***
La Prière


Raphaëlle inspirait aux cœurs purs qui la priaient, la force de garder leurs convictions et d’agir en conséquence afin que les hommes soient capables de vouloir le bien mais aussi de le faire.
Mais même si elle inspirait la conviction, c’était Dieu qui parlait en sa bouche.
Après que l'âme de l'homme inspiré par Raphaëlle eut rejoint le soleil, les assassins se regardèrent l'un l'autre. Ils venaient de tuer leur propre ami. Alors, le cadavre se nimba d'une gigantesque flamme, qui disparut bien vite. Le corps était resté intact, si ce n'est que sur son torse était inscrit en lettres d'or l'inscription suivante:


Prière de Conviction

Citation:

Ô Dieu !
Toi en Qui je crois,
Toi qui guides mes pas,
Donne-moi la force de professer la grandeur de Ton Nom
Ainsi que l'amour et l'adoration que j'y porte.
Que je ne sois plus seul face à l'ennemi de ma foi et de ma conviction.
Que mes actes obéissent à mon coeur et que même ma main gauche suive les commandements de ma droite.
Que mon coeur te craigne.
Et que j'annonce Ton Saint Nom.

Ainsi soit-il !


Quelque semaines plus tôt, un celte lui a demandé si son épée portait un nom. Parait que ça se fait de nommer sa lame. La brune est alors restée un peu conne ... non,sa lame n'a pas de nom. Et pourtant, elles en ont menées des guerres ensembles. Cette lame a été forgée, il y a bien des années déjà, par Philippe pygmalion, alias le Ducaillon. Le plus grand forgeron du monde connu. Artisan Genevois, of course.

Arrivée à la fin de l'histoire de Raphaëlle, la sicaire sort son épée de son fourreau et entreprant un lustrage complet et minutieux. Une fois fait, sourire aux lèvres, assise a l'arrière de la charette, elle déclare sur un ton très solennel - comme si c'était une annonce super officielle de première importance:


Les copains ,je vous présente Raphaëlle!

Voilà, ça, c'est fait.





*"Il était une fois la vie"! bin oui!
_________________
Aïn, incarné par Selianne
[Rennes]

« Quoi que tu puisses entendre, ne sors pas de là ! », lui avait soufflé son père avant de refermer la petite trappe, la laissant dans l’obscurité la plus totale.
Au-dessus d’elle, il y avait pas mal d’agitation. Déjà, on avait défoncé la porte de la maisonnette. Et ça parlait fort, ça criait, ça hurlait. Des objets se fracassaient au sol. Ca avait l’air de se battre, aussi. C’était violent. Et la gamine avait peur. Recroquevillée sur elle-même, elle pleurait silencieusement, tremblant comme une feuille, priant pour que tout prenne fin et que son père revienne la chercher. Mais il ne revint pas. Il ne revint jamais. Le bruit s’était tu et la gamine restait là, sans bouger et osant à peine respirer.
Et un long moment se passa avant que la petite frimousse brune ne quitte sa cachette. La maison dans laquelle elle vivait avec son père était sens dessus-dessous. Elle ne savait pas très bien pourquoi on avait emmené son géniteur. Mais elle savait très bien qui l’avait emmené : les « inquiquineurs », comme les appelait son père, les braves petits soldats de l’Eglise…

On ne sait trop comment, ni pourquoi, mais la gamine se retrouva en ville, assise sur le parvis de l’Eglise – quelle ironie ! Elle était en proie à un profond désespoir. Elle avait faim. Elle avait soif. Elle était seule. Et elle avait terriblement peur. Lorsqu’ils ne l’ignoraient pas, les gens la méprisaient. Et elle ne comprenait pas pourquoi. Tout le monde, ou presque, en ville connaissait son père et, par extension, sa fille. Ils avaient dû avoir vent de l’histoire et snobait carrément l’enfant. Et toute innocente qu’elle était, elle n’arrivait pas à comprendre le pourquoi du comment.
A ce moment-là, la petite fille sut qu’elle n’aimerait plus jamais les gens et elle essuya ses larmes du revers de la main. Et elle renifla. N’empêche que sans aide, elle allait crever la bouche ouverte. Jamais elle n’avait été livrée à elle-même. Jamais elle n’avait dû voler pour se sustenter. Elle ne savait, ni où aller, ni quoi faire. Elle était trop peureuse – et trop petite – pour prendre la route seule. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’au milieu de tous ces moutons, il y ait une âme charitable pour la recueillir et l’aider, sans la juger pour les actes de son père.

Aïn, sept ans, toutes ses dents – moins les deux de devant – et sans parents !
Rayanha
[Retour en Bretonnie]

Renne. Ses crêpes, son cidre et son église.

Depuis qu'ils sont parti de leur chère et tendre Helvétie , pas une seule porte d'église n'a été placardée par le Lion de Juda en mission pour le Vraie Foi. Dingue n'est-ce pas?
Je trouve aussi! Et la brune, j'vous en parle même pas ...
Donc là, devant l'immense bâtisse du Sans Nom de la grande ville qu'est Renne , elle trépigne. Placarde? Placarde pas? Dilemme. Le tour de la Foi ok, mais faut rester discret ...
Et comment tu fais ça? Hein? Comment?
Bin tu fais pas ...
Ouin!

Elle est plantée devant l'édifice Romain et elle ronge son frein en grognant.

Non mais t'as vu ça? Un affront direct à l'Unique ce truc là!

Non, elle ne parle pas seule. Elle ne parle JAMAIS seule. Déos est partout et elle a un lapin. Et puis là, pour le coup, ya une gamine assise sur le perron de l'église. Elle la regarde un instant, la tête de biais. Elle a l'air triste ... tellement triste! Le coeur de la brune se serre. Elle détourne le regard vers les vitraux colorés puis retourne sur la gamine. Elle a l'air perdue. Tellement perdue .... De nouveau cette douleur dans sa poitrine.
Elle lui adresse un sourire navrée. Pourquoi est-elle navrée? Elle hausse les épaules. Elle en sait rien. Et pourtant elle est terriblement navrée pour cette gosse à l'air apeuré d'une biche que l'on chasserait. Quel âge peut-elle bien avoir? Moins de dix ans à vue de nez. Elle est belle ... un peu crasseuse, un peu miteuse mais si jolie.
Craaac! Serait-ce son coeur encore? Oui. Mais pourquoi?! Elle s'en cogne des mioches!
Elle tombe amoureuse au point de se marier et là, elle s'attendrie devant une gosse des rues! Bordel, mais rendez moi Raya!
Ouais! rendez lui moi!

Elle fouille dans sa besace et en sort la miche de pain qu'elle vient d'acheter au boulanger du coin de la rue. Elle hésite un moment puis la donne à la petiote avant de rentrer dans l'église avec fracas.


Ho! Elle est à qui la gamine dehors là?!

Pas de réponses. Seulement des regards outrés du dérangement. Le curé s'approche en faisant les gros yeux, les mains liées devant lui.

Dame ... Un peu de respect pour mes ouailles je vous prie...
Oh toi ta gueule! Ya une gosse qui crève de faim devant ta maison de mécréants et tu fais rien?!
Parlez moins fort je vous prie ... Il y a des fidèles en train de prier ...
J'gueule si j'veux d'accord?! Elle est à qui la brunette?


Le religieux se signe en fermant les yeux avant de lui répondre très gêné :

Dame ... cette enfant n'est à personne d'ici ... Je ne peux la recueillir dans la maison du seigneur ... son père est ... il a ... hum ...
Il est où?!
...Elle est comme orpheline ...


En bonne sicaire, elle a juste envie de le démembrer à vif. Mais elle ne fera rien. Enfin "rien" ... Elle l'attrape par son col blanc (notez qu'il est plus petit qu'elle hein ) et colle son visage au sien.

C'est ça ton putain de partage aristotélicien? Hein?! Tu laisse une orpheline caner sur le parvis de ta soit disant maison de Dieu?! Dimanche t'iras à confesse et tout sera pardonné c'est ça?

Elle le relâche en le poussant en arrière et tourne les talons. Elle est en colère. Elle rage, elle boue ... et elle se récite les "52". En boucle et avec ferveur.
Elle repense à l'apôtre Kyrène et la tribu des bisounours. Il est écrit : "La violence peut donc être pardonnable contre la violence, dans un but de justice et de piété." Ne peut-elle pas, alors, faire demi tour et lui latter la tronche vite fait bien fait?
Elle secoue la tête et sort avant de céder, encore, à la colère.

De retour devant le bâtiment , elle rejoint la gamine et s'accroupi devant elle. Elle attrape l'outre à sa ceinture et mouille un bout de son foulard pour essuyer tendrement les joues sales de la petite. Elle sent la fillette trembloter. Faut dire qu'elle est pas ce qu'il y a de plus rassurant quand elle sort d'une église avec l'envie d'empaler un curé ... Elle fini de la débarbouiller sans dire un mot, le regard sombre et les sourcils froncés puis, le tissus posé sur ses genoux, elle lui caresse la joue en essayant d'être la plus douce possible.


Voilà qui est beaucoup mieux.

Elle lui sourit tendrement, peinée , une boule au travers de la gorge.

Dis moi ... T'as personne qui s'occupe de toi petite?

Et si elle lui répond que non , elle va faire quoi la brune? Elle en sait foutre rien ... mais cette frimousse là, elle peut pas la laisser comme ça. Sans savoir pourquoi, elle est prise de compassion pour elle. Pour la première fois de sa vie, elle s’arrête devant une enfant.
_________________
Ain


Toujours assise sur le parvis de l’Eglise, Aïn regardait la dame qui semblait être en plein débat avec personne. Son père n’arrêtait pas de dire que les gens étaient bizarres. Et il disait aussi qu’il fallait s’en méfier. Sauf que là, tout-de-suite, maintenant, Aïn n’avait envie de se méfier de personne. Elle se sentait tellement seule qu’elle aurait même suivi un sociopathe s’il lui avait offert ne serait-ce qu’une miette de pain.

La dame tourna enfin les yeux vers elle pour les détourner ensuite. Aïn fit un peu la gueule d’ailleurs et répondit à son sourire par une mine contrariée. Mais notons que depuis qu’elle squattait le parvis de l’Eglise, la dame avait été la seule à la regarder comme une enfant et non comme une erreur de la nature. D’ailleurs, la dame en question tendit à la gamine une miche de pain qu’elle s’empressa de prendre pour croquer dedans. Elle tourna la tête pour la remercier lorsqu’elle la vit défoncer la porte de l’Eglise. Puis elle entendit des hurlements sans trop comprendre ce qui se passait. Tout son être lui hurlait de partir en courant mais, au lieu de cela, elle bougea doucement et regarda à l’intérieur de l’Eglise, le regard un chouïa admiratif.
P’tin… Cette brune-là, c’était pas une meuf, c’était un ninja !

Et la gamine retourna vite à sa place, comme si de rien n’était. La dame revint et lui débarbouilla le visage. Aïn se laissa faire, la regardant. Elle espérait juste qu’elle n’allait pas se barrer pour la laisser encore une fois seule avec elle-même. A sa question, l’enfant ne savait pas trop quoi dire. Les gens de l’Eglise avaient emmené son père. Et elle doutait qu’ils le ramènent. Pourtant, elle espérait.

Je crois pas non… Dit-elle en secouant doucement la tête. Puis elle regarda la dame, les yeux plein de larmes, genre « me laisse pas steuplé », avant de reprendre.

Les inquiquineurs sont venus prendre mon papa. Je crois qu’il reviendra pas.

Et la gamine se remit à sangloter. Oui, parce qu’elle avait peur pour son père et peur pour elle-même. Si la brune la laissait, alors elle serait seule au monde, sans personne pour s’occuper d’elle. C’était triste, hein ?


Rayanha
Tu m'étonne que c'est triste!
Tout son intérieur est bouleversé par le regard de la petite. Sa petite voix tremblotante lui fait l'effet d'une flèche en plein coeur.


Les inquiquineurs ....

A ces mots elle est prise d'une terrible envie de la prendre dans ses bras. Et c'est ce qu'elle fait.
La sicaire la prend dans ses bras et la serre doucement contre elle , une main sur sa petite tête brune. Elle voudrait la rassurer et lui dire qu'elle va retrouver son père, lui promettre qu'il ne lui est rien arrivé, lui jurer qu'elle n'est pas seule ... Mais elle connait l'inquisition ... Si Rome a envoyé ses sbires chercher son paternel, elle ne le reverra jamais.
Comment lui dire? Comment trouver les mots sans l'anéantir?
C'est une gamine et la brune n'a jamais su parler aux gosses.
Quand elle-même en était encore une, jamais personne n'avait employé des mots tendres pour lui expliquer qu'elle était orpheline et livrée à elle même. la vie ne l'avait pas épargnée, les gens non plus. Devait-elle reproduire le même schéma? Lui dire la vérité sans l'enrober?

Elle est touchée jusqu'au tripes. Elle ne peut pas la laisser là, comme ça. Elle est trop jeune. Beaucoup plus jeune qu'elle quand elle s'était retrouvée dans sa situation.
Elle pose fermement ses mains sur les deux frêles épaules et la regarde en essayant d'effacer l'inquiétude et la colère qui devait certainement se lire dans ses yeux.
Ces deux petites billes châtaigne pleines de tristesse l’émeuvent encore un peu plus. Elle prend tendrement ses joues dans ses mains en essuyant les larmes de ses pouces et inspire profondément, pour ne pas pleurer avec elle et tenter de trouver les mots justes.


Tu sais ... On dit que rien n'arrive par hasard ici bas.


Ça, c'était aussi pour elle même.

... Déos n'a certainement pas voulu t'enlever ton papa. Déos ne ferait pas une chose pareille. Mais ...

Était-ce bienvenu de lui parler du Sans Nom, et lui faire un discours sur Rome, là, tout de suite? Mouais ... bof, on est d'accord.

... Mais Il a voulu que nos routes se croisent. Ici. Sur le parvis de cette ... église ...

Elle dégrafe sa cape en retenant ses propres larmes et la passe sur les épaules de la brunette.
Déos l'avait envoyé ici dans un seul but. Rien à voir avec une affiche à poser. Il l'a guidé ici pour elle. Elle en est convaincu.


J'ai pas grand chose à t'offrir petite ... J'ai une vie étrange où une enfant de ton âge n'a peut-être pas sa place ... J'suis certainement pas la mieux placée pour te donner l'amour qui remplacera celui de tes parents et j'habite loin, très loin, d'ici ...

Oui, avancé comme ça, ça parait mal barré pour la thérapie "vois la vie du bon côté" ...

J'peux pas t'promettre une vie paisible dans une p'tite maisonnette joliment décorée mais j'peux t'donner à manger et à boire tous les jours que l'Unique fait. T'auras un coin au chaud pour dormir et je veillerais sur toi jusqu'à c'que tu sois en âge de le faire toi même.

Elle est en train de lui dire qu'elle la prend avec elle là?
Elle relève le petit menton de la fillette et lui sourit tendrement.


Si t'es d'accord, je t'embarque avec moi et je peux te promettre que tu ne seras plus jamais seule, assise sur une marche d'église ...

Parce qu'aujourd’hui , on n'a plus le droit ni d'avoir faim ni d'avoir froid, elle prendra soin d'elle. Elle la protégera et elle découvrira ce qui est arrivé au paternel. Et son combat contre Rome aura une autre raison d'être.

Moi j'm'appelle Rayanha. Mais tu peux m'appeler Raya. Et toi? C'est quoi ton nom?
_________________
Ain


L’enfant fut surprise d’un tel élan d’affection. Mais elle ne recula pas et ne repoussa pas la femme qui se montrait si bonne avec elle.
Aïn resta quelques secondes les bras ballants avant d’enlacer la dame à son tour et de la serrer aussi fort que ses petits bras le lui permettaient. C’était bon, ce contact humain. Grâce à elle, la gamine détestait un peu moins les gens qu’elle haïssait pourtant de tout son cœur quelques minutes auparavant.
Le contact se rompit et Aïn fit la moue. Malgré la dure époque où elle vivait, elle n’en restait pas moins une fillette qui avait besoin de marques de tendresse et d’affection. Surtout maintenant qu’elle se retrouvait seule au monde et rejetée par tous.

Aïn regarda la jeune femme dans les yeux, sans jamais la quitter du regard. Elle l’écoutait. Sa voix était douce et rassurante. La gamine avait un peu moins peur maintenant qu’elle était là. Mais pour combien de temps resterait-elle à ses côtés ? Pour l’instant, impossible à dire. Elle parlait de hasard et de Déos. A ce nom, la fillette fronça les sourcils. Celui-là, elle ne le connaissait pas ! Elle connaissait Aristote, Christos, le sans-nom mais jamais le padre n’avait parlé d’un Déos. Et puis, il ne pouvait pas décider de lui prendre son papa ou non… C’était le Très-Haut qui décidait de cela. Et parait-il que c’était lui qui les rappelait ou une connerie du genre. Aïn ne savait plus trop. Puis s’il n’avait pas voulu lui enlever son papa, pourquoi l’avait-il fait ? Pourquoi l’avait-il permis ?

C’est qui Déos ? Et s’il a pas voulu m’enlever mon papa, pourquoi il l’a fait ? C’est lui qui l’a fait ? C’est un inquiquineur aussi ?

N’empêche qu’on venait de lui enlever la seule personne qui comptait pour elle. La seule personne qui l’aimait et qu’elle aimait. Et puis elle ne comprenait la soudaine attitude du curé. Son père allait à la messe tous les dimanches. Avec le père, ils avaient de grandes discussions thélolotruc qui agaçait profondément la fillette. Parce que pendant des heures, elle restait assise sur les bancs de l’Eglise à les écouter sans trop les comprendre. Et là, maintenant, il refusait de l’aider. Il avait même refusé de la regarder.

Il a fait quoi mon papa ? Pourquoi le curé il veut plus de moi ? Avant, il m’aimait bien. Il était gentil.
Un jour, même, mon père m’avait laissée un peu à l’église et le curé avait voulu m’emmener dans le c… con… conf…
– et la suite du mot fut incompréhensible – Pour me donner un gâteau. Moi, j’aime bien manger mais mon papa est arrivé alors je suis partie et il m’a dit de rien dire. Alors j’ai rien dit et maintenant, il veut même plus m’aider.

Ouais. C’était vraiment triste. Ou pas, d’ailleurs ! J’ai envie de dire : HEUREUSEMENT que son géniteur s’est ramené à ce moment-là, hein.
La gamine se fichait bien de vivre dans une maisonnette. Elle se fichait bien de la déco. Tout ce qu’elle voulait, c’était ne plus être seule. Partir loin, elle en avait envie. C’était limite vital parce que sinon, le curecon, lorsqu’elle serait assez grande pour lui mettre un coup de tête, elle lui ferait avaler ses dents ! Puis elle l’étoufferait avec ce qu’il avait entre les jambes parce qu’un jour ou l’autre, elle comprendrait bien que dans le confessionnal l’aurait attendu le sans-nom et non un gâteau.
La gamine baissa la tête et la dame la lui releva. Un petit sourire se dessina sur le joli minois brun. Alors elle voulait bien d’elle ! Elle ne la laisserait pas seule devant cette église ! Elle ne la laisserait pas livrée à elle-même !

Je m’appelle Aïn. Il est beau ton prénom.
Et c’est vrai, tu veux bien de moi alors ?


Madeline
[Rennes]

Ravie de son nouvel achat - un tabouret - Madeline, après l'avoir déposé dans son hôtel particulier, s'en allait rejoindre Raya.
Elle n'avait aucun doute quant à l'endroit où elle pouvait se trouver.
Une réformée qui fait un tour de foi est forcément aux abords de la Primatiale, histoire d'aller reformatiser quelques brebis égarées.
Evidemment, elle la trouva là, sur le parvis.
Par contre, ce que la Madgnifique n'avait pas prévu, c'était de la voir enlacer une gamine sale comme un peigne, un peigne, qui, soit dit en passant, n'avait pas vu ses cheveux depuis un bail.
Elle leva un sourcil... le gauche... puis accéléra le pas... le pied gauche puis le pied droit puis le pied gauche puis...
Bref, elle se dépêcha pour stopper cet élan, pour enrayer le processus, pour... par Déos ! Pour sauver la moralité !


- Raya ! Malheureuse ! Ne commets pas l'irréparable !

Constatant l'air éberlué de son amie, elle justifia aussitôt pourquoi elle venait d'empoigner la gamine pour la séparer de la sicaire.

-Sais-tu seulement ce que tu risques à un tel détournement de mineure ?

Ben oui lecteur, que crois-tu ? Qu'une gamine désœuvrée, abandonnée sûrement et pleine de puces sait faire autre chose que pousser des wagonnets dans une mine ?

- Si tu te fais chopper là, à marquer de l'affection à la main d'oeuvre bretonne, tu risques... bon sang, quelle horreur, quelle infamie... tu risques d'être mise de force dans un couvent bourré de bonnes soeurs qui n'ont rien de bon ! Ou pire... l'inquisition romaine ! Et tu peux me croire ! Je connais bon nombre de personnes qui ont disparu de la circulation pour avoir montrer un brin d'affection pour un orphelin !

Puis elle se pencha vers elle pour lui chuchoter :

- Plus sérieusement, vérifie que cette mini chose ne t'a pas fauché quelques piécettes et si tel est le cas, on l'attrape par les pieds, on la secoue et on attend que ça tombe.

Petit sourire vers la gosse.

- Donne moi la main, je vais t'amener chez le curé... Va bien s'occuper de toi le curé... Savent bien s'occuper des enfants les curés...

Non ce n'est pas de la cruauté de la part de Mad. Statistiquement, 4 enfants sur 5 trouvés sur les parvis des églises sont là pour entuber les bonnes âmes. La Mad est prévoyante et comme elle préfère les tabourets aux gnômes, elle se pose en protectrice d'une sicaire au coeur tendre !
C'est louable non ?
Non ?
Rhooo mais siiiiiiii....


Petit geste d'encouragement vers la gosse.

- Allez viens... On va chercher monsieur soutane et te confier à lui... parce qu'on n'a pas que ça a fout... parce qu'on a du coeur et qu'on sait qu'un curé c'est un grand pédo... pédagogue !
_________________
La Madgnifique Chancelière de la Confédération Helvétique
Rayanha
Les enfants , ça posent des questions. Plein! Et ça, la brune elle y a pas pensé. En même temps, elle n'a pensé à rien de spécial. Elle venait pour clouer une affiche sur la porte de l'église pendant que la troupe se ravitaille en ville et ça allait pas plus loin que ça avant qu'elle croise la petite.
C'est qui Déos? Pourquoi? Comment? Une multitude de questions enfantines et innocentes auxquelles elle doit répondre.

Une timide sourire sans dents de devant éclaire le doux visage, la brune attendrie s'assoit à côté d'elle, le cul sur la pierre froide des marches et la prend contre elle. Un bras protecteur autour de ses petites épaules.


Déos c'est le Très-Haut, l'Unique, le Créateur. Notre Père à tous ici bas. Il y a mille et une façons de l'appeler. Une seule chose ne change pas, Il aime ses enfants. Parce qu'Il est Amour.


Elle lui épargnera le couplet sur le chemin tout tracé pour chacun d'entre eux et le libre-arbitre qui fout parfois le merdier sur le tableau.

Mais il y a des gens qui croient pouvoir parler et agir à sa place. Ils se croient au dessus des autres comme toi et moi. Il s'imaginent qu'ils peuvent faire du mal, juger et punir les hommes au nom de Déos. Ces gens là ne sont pas Amour. Ces gens là ne représentent pas le Tout-Puissant. Ils le croient, c'est tout. En vrai, ils sont certainement guidé par le Sans-Nom ... C'est ces gens là qui ont emmenés ton papa ... Le curé en fait parti, sinon il ne t'aurait pas laissé toute seule comme une pestiférée devant son église.

Elle resserre un peu sa main et embrasse affectueusement le haut du crâne de la brunette. Et Super Mad arrive.
Aux explications très rationnelles , faut l'avouer, de la Madgnifique sauveuse, bin la brune se tâte les poche et sous pèse sa bourse. Parce que bon, ça aurait pu être le cas hein. Mais non, il ne manque rien.
Ouf! Elle se voyait mal secouer la gamine par les pied en attendant que ça tombe ...
Et pendant ce temps là, la blonde prend les choses en mains et veut emmener la môme au curé.
La brune se relève et l'arrête en la tirant par le coude (doucement. Pour pas froisser le madgnifique bras.) devant les yeux éberlués de la petite qui ne doit certainement rien caler du spectacle ...

Maaaad! Attends!!! On peut pas la ram'ner au curé! Son vieux s'est fait embarquer par l'inquisition et le cur'ton il ose même plus la r'garder dans les yeux la pauvre ... Puis j'l'ai déjà secoué un peu ...Le curé! pas la gosse ...

Elle regarde ses pieds façon gamine qui vient d'avouer avoir encore bouffée tous les bonbecs. Parce que bon, elle est pas non plus censée malmener et martyriser tous les religieux qu'elle croise, aussi mécréants soient-ils ... Que voulez-vous, c'est plus fort qu'elle ...

Puis t'sais ce qu'ça veut dire Aïn? Hein? Hein? Bin c'est hébreux figure toi. l'Aïn c'est l’œil qui fait tomber les faux semblants, celui qui voit la Vérité au fond des cœurs. Et ça! ...

Doucement, elle récupère la fillette et la colle contre elle comme une chatte qui protégerait son petit.

C't'un signe Mad!

Si ça c'était pas un signe de Déos!

Oui bon, si la gosse elle a rien comprit , c'est normal. Elle lui réexpliquera dans quelques années. Quand elle aura apprit à parler aux enfants avec des mots d'enfant. Là dans l'immédiat c'est pas vraiment son fort et faut déjà qu'elle se fasse comprendre de la madeleine sans œufs. Et ça c'est pas du gâteau.


Mad ... j'peux pas la laisser comme ça ... Au pire j'la r'vend à Genève ...

Oui non mais non, elle la revendra pas, flippez pas. C'est juste histoire de pas perdre la face devant son amie. Parce que bon, elle fait la fière, la forte, genre "rien ne m'atteins, j'ai peur de rien ni personne" et paf! ça fait des chocapic! Elle parle de mariage et elle recueille une gosse dans son baluchon ... Manquerait plus qu'elle soit en cloque! ...
Bref.
Elle regarde tendrement Aïn en lui caressant la joue d'une main,

Et oui Aïn, je veux bien de toi. Et si tu veux bien, on va commencer par aller dans une auberge et tu vas prendre un bon bain chaud pendant que je te trouverais des habits propres. Après on ira s'asseoir à une table et, en attendant le reste de nos compagnons de route, on va manger jusqu'à ce que nos ventres soient aussi ronds que ...

Elle regarde rapidement autour d'elles et souffle sur un air moqueur et complice à l'oreille de la petite :


aussi ronds que les fesses de la grosse dame là bas ...
_________________
Madeline
C'était touchant de voir Raya fondre pour une gosse.
C'était touchant de les voir ainsi sourire toutes les deux... la grande avec sa canine brisée, la petite avec ses incisives encore absentes...
Oui, c'était touchant.

Aussi, face à ce tableau attendrissant et après avoir écouté les arguments de Raya, Mad attrapa son chat Moustache et abandonna l'idée d'aller fourguer la gamine au cureton.


- Après tout... T'as aussi le droit d'avoir un familier !

Tout en jouant des doigts sur le sommet du crâne de Moustache, elle regardait Raya et se disait qu'une femme, toute guerrière soit-elle, n'échappait jamais aux "ding dong ding" de son coucou biologique.
Ahhhh ce besoin atavique de procréer, de materner, de cajoler !


Oui, face à ce tableau de la "plus très vierge" et de l'enfant, la Mad était attendrie et il lui fallut déployer mille et un efforts pour que cela ne transparaisse pas trop...
Mais Déos l'y aida, focalisant l'attention de Raya et de l'enfant sur le derrière d'une femme gironde mais bretonne qui passait sur la place.

_________________
La Madgnifique Chancelière de la Confédération Helvétique
Ain


En fait, si la gamine comprenait bien, le Déos de Rayanha était un peu son Très-Haut à elle. Cependant, le Très-Haut d’Aïn semblait aussi être le Sans-Nom de Rayanha.
Et… Et c’était trop compliqué pour le joli minois brun qui fronçait le nez, regardant la jeune femme.
La gamine eut beau tourner et retourner tout cela dans sa tête, elle ne comprenait toujours pas. Du coup, tout enfant de sept ans qu’elle était, elle allait poser une énième question pour tenter de comprendre les explications de Raya. Sauf qu’elle n’en eut pas le temps puisqu’une espèce de folle hystérique s’était radinée pour arracher Aïn à sa sauveuse. La brunette essaya tant bien que mal de se faire entendre, en râlant, en disant à la dénommée Mad de lui foutre la paix – en plus poli, bien sûr.
Et pour finir, un brin blasée, Aïn regarda Mad, un sourcil froncé avant de tourner les yeux vers Rayanha, espérant qu’elle la sauverait une fois encore.
Non, franchement, et même si Aïn ne comprenait pas la moitié, Mad disait des trucs sans queue, ni tête. C’était évident…

Mais… Mais… Mais… arrêteeeeuh ! Mais ! Lâche-mouaaaaah !

Et comme la main de Mad s’empara de celle d’Aïn pour l’éloigner de Rayanha, la gamine essaya de serrer la dite main entre ses quenottes. « Et bim ! Prends ça dans les dents la vioque ! »… Oui mais non… Aïn n’eut pas le temps de la morde. La brune l’avait enlevé de l’emprise de Mad. Alors la gamine passa ses bras autour de la taille de Rayanha et se cacha derrière elle, regardant Mad une pointe de défi dans les yeux.
La fillette fut rassurée et esquissa un sourire. Elle n’avait pas compris le truc sur son prénom mais ce n’était pas très important. Elle poserait des questions plus tard. Pour le moment, elle regardait Mad, l’air de dire « et toc ! », s’accrochant à Rayanha pour ne plus qu’on l’enlève à elle. Puis elle rit et pointa du doigt un monsieur, disant tout bas :

Ou comme le ventre du gros monsieur là-bas.

Et relevant les yeux vers Rayanha, la gamine lui offrit son plus joli sourire.


Rayanha
Un familier. Bin oui voilà. Parce qu'un lapin c'est bien mais ça parle pas des masses. Une enfant c'est mieux. Elle pourra lui faire la causette comme elle le fait avec Jeannot, sauf qu'elle, elle lui répondra, contrairement à Jeannot qui se contente de remuer sa truffe rose et ses longues oreilles.

Elles tombent d'accord devant la gamine qui ne pige rien de ce qu'elles se racontent. Et quand je dis "elles tombent d'accord" c'est pas un "top là", non non. C'est plutôt une sorte d’acquiescement mutuel, muet et le menton fier. Parce qu'elles veulent pas passer pour des niaiseuses alors qu'en fait elles sont toutes artichaut à l’intérieur.
Mais faut pas le dire hein. Ça reste entre nous.

Un petit rire résonne et une sourire éclaire enfin le doux visage d'Aïn. La brune est satisfaite. Il n'y a rien de plus triste qu'un enfant triste. Enfin si, ya aussi la fin de la saison des fraises et la pénurie de Gnôle à Pépé ... mais bon , là, il y a encore un bon mois de fraises et il reste encore pas mal de bouteille de gnôle donc voilà.

Elle l'embrasse sur le front et la prend par la main en souriant.


Allez viens. On va t'laver ... tu pue ...

Quoi! faut bien la mettre dans le bain hein. Au propre comme au figuré. Faut qu'elle s'habitue de suite au tact légendaire de la sicaire.
Un hochement de tête vers la blonde et son poilu,


Hey Mad'stache, faites pas la tronche, on va manger des crêpes. J'ai repéré une auberge où ils servent des religieuses.

La petite troupe rejoint la dite auberge où la brune prend une chambre avec bain chaud et parfumé contre une poignée de d'écus et réserve une tablée avec à boire et tout ce qu'il sera possible de manger. Le temps que le baquet soit prêt, elle laisse Jeannot (son lapin blanc, suivez un peu!) à Aïn qu'elle confie à Mad et Moustache (mais oui c'est une bonne idée!) et s'absente quelques minutes pour revenir avec un gros paquet sous le bras.
Les animaux ont été sages, les filles aussi.
Elle récupère la brunette et le rongeur et les monte à l'étage pour une opération "décrassage" .
De son paquet elle sort une brosse à cheveux en crin - oui parce qu'avant, elle avait pas ça dans son baluchon. Elle est comme qui dirait allergique au démêlage de cheveux.- , des vêtements et une paires de bottes neuve -qu'elle espère à la bonne taille.


... Tu veux que je te laisse seule le temps que tu t'lave?

Je vous l'ai déjà dis qu'elle a toujours évité la proximité avec les enfants ou pas?
_________________
Ain


« Tu pues » avait-elle balancé à la gamine qui prit un air vesqué – ouais, même à sept ans, on peut mal le prendre. Du coup, Aïn croisa les bras, les sourcils un peu froncés. Elle ne puait pas. Elle ne sentait juste pas très bon. Et il est vrai que ça embaumait. Mais un peu. Juste un tout petit peu…

Aïn ne bouda pas longtemps. Rayanha parla de crêpes et cela suffit à dérider un peu la fillette. Elle resta à côté de la brune, ne s’éloignant jamais d’elle. Les gens regardaient toujours Aïn avec ce même air de jugement et de dégoût. Mais là, elle s’en foutait pas mal. Elle ne faisait plus attention à eux. Faut dire qu’avoir Rayanha à ses côtés, c’était quand même super rassurant. Elle avait des allures de warrior prêt à foutre un coup de tête à tout ce qui aurait pu leur tomber dessus.
Bref. Le petit groupe arriva en taverne. Aïn ne parlait que très peu. Son père venant de disparaître et connaissant Rayanha depuis même pas une heure, elle n’était pas encore tout à fait prête à faire sa gamine insupportable qui ferait devenir n’importe qui fou à lier.
La fillette stressa un peu lorsque la brune la laissa seule avec Mad. Et si elle profitait du moment d’inattention de Rayanha pour la refourguer au cureton ? Ou pire ! Imaginez si elle la filait à bouffer aux inquiquineurs. Ou si elle la jetait sur la place publique histoire qu’on puisse la lapider pour les crimes de son père. Ou alors si on la… Oh tiens ! Ca à l’air bon ça… Aïn arrêta de penser et s’empiffra, mangeant un peu de tout, sans jamais rien finir de ce qu’elle avait commencé.
Et ce fut la bouche pleine, des miettes plein le menton que Rayanha retrouva la gamine. Sans même avoir fini ce qu’elle avait dans la bouche, Aïn se leva et suivit la brune.

J’veux pas que tu regardes…

Non, non, elle était pudique la petite.

Mais tu restes là.

Oui parce qu’elle ne voulait pas être toute seule quand même.

Mais sans regarder, hein ?

Oui, Aïn, oui...

Retourne-toi maintenant... stôplait…

Et la gamine de se déshabiller pour se plonger dans l’eau chaude du baquet et de frotter partout – et surtout derrière les oreilles car on oublie trop souvent cet endroit-là.


Rayanha
La sicaire est amusée. Elle découvre le caractère d'Aïn en souriant et se fait doucement à l'idée de côtoyer une enfant de près et pour plusieurs paires années.
C'est qu'elle a décidé ça sur un coup de tête sans même s'être concertée avec elle même et elle a pas eu vraiment le temps de réaliser ce que son choix allait imposer à sa vie.

La petite se lave - vu le bruit elle fait ça bien - et la brune regarde par la fenêtre, un peu perdue dans ses pensées. Pourquoi l'inquisition a bien pu emmener son père? Il faudra qu'elle le découvre. Parce qu'elle sait que dans quelques années Aïn se posera des questions et il faudra qu'elle soit en mesure de lui répondre. C'est important de savoir. Elle en sait quelque chose. Vivre avec des zones vides, c'est pas chouette.Même si elles sont souvent remplacées par des zones sombres ...

Elle se retourne pour voir où la petite en est dans son lessivage corporel et elle se prend un
"J'AI PAS FINI!" en guise de réponse. Retour à la fenêtre. C'est déjà bien caractériel une gosse de son âge ...

Quand t'auras fini, t'as un drap pour te sécher sur le dossier de la chaise. Puis ya des vêtements et des bottes pour toi sur la commode, tu me diras si la taille et la couleur te conviennent.

Et si ça va pas, bin elle devra la laisser à poil dans la chambre, le temps d'aller tout changer au tisserand du coin de la rue.

T'as quel âge au fait Aïn?


C'est vrai que ça peut être utile de savoir ça. Pour savoir ce que ça mange, comment ça dort, si elle doit prévoir un court sur la féminité et tout ce que ça engendre ... Ô joie! Elle s'y voit déjà ... Elle va elle même avoir besoin de conseils pour gérer l'enfance qu'elle vient de prendre sous sa responsabilité. Mais qui autour d'elle a des enfants? Personne ... Enfin si , il y a bien une ou deux mamans dans son entourage mais c'est plus vraiment des copines alors bon ...
Mais pour le moment, elle n' a pas besoin de conseils. C'est trop tôt. La petite est encore sous le coup du "je suis plus toute seule" et la sicaire sous celui de "j'ai peut-être sauvé mon âme en la recueillant".


Tu sais où c'est Genève? Parce que c'est là qu'on va. Un long voyage ... on ne devra pas s’arrêter et dormir la plupart du temps dehors ... Tu sais monter à cheval?
_________________
Ain


Le bain dura un moment. L’eau chaude faisait du bien. C’était agréable de se décrasser. Aïn prenait son temps et, lorsqu’elle en eut marre, elle sortit du baquet, manquant de glisser et de se viander par terre. Mais, du haut de ses sept ans, elle géra la chose et resta digne. Elle s’enroula dans le drap et alla vers Rayanha.

Tu peux regarder maintenant, j’ai fini.

La fillette frotta partout pour se sécher. Elle força un peu plus pour les cheveux. Et, lorsqu’elle fut à peu près sèche, la gamine alla vers les habits. Oui, ils lui plaisaient. La couleur allait. Il n’y avait plus qu’à essayer. Ce qu’elle fit aussitôt, contente d’avoir une nouvelle tenue. Mis à part les bottes qui étaient un chouïa trop grandes, le resta alla parfaitement bien.

Oui, c’est bien merci.

Aïn se montra à la brune, un sourire aux lèvres.

Je suis plusss belle maintenant, hein ? Et je pue plus, hein ?

Ouais, même à sept ans, l’hygiène, c’est important. Surtout quand on est une fille.

J’ai sept ans. Et toi, t’as quel âge ?

Là, comme ça, Aïn n’aurait pu donner d’âge à Rayanha. Mais pour elle, un adulte était un vieillard. Il avait presque les deux pieds dans la tombe.

Non, c’est où Genève ? C’est pas grave si on dort dehors. Mais faut pas que tu me laisses toute seule. Tu me laisseras pas toute seule hein ?
Et comme je sais pas monter à cheval, tu pourras m’apprendre ? Hein ?


La gamine se tut un instant, se triturant les doigts. Avant de partir de Rennes, elle aurait voulu savoir pourquoi on avait emmené son papa. Et si le curé ne répondrait pas à Aïn, il répondrait sûrement à Rayanha.

J’aimerais bien savoir pourquoi on a emmené mon papa…

Ouais, parce que si un jour elle devait revenir ici, quand elle serait « vieille » et « les deux pieds dans la tombe », ce ne serait pas la même…


Rayanha
Sept ans ... sept petites années d'innocence se dressent devant la sicaire, toute fière dans ses nouveaux habits.

Tu es parfaite. Digne d'une aventurière prête à chevaucher aux quatre vents.

L'âge. Ce signe du temps qui passe et qui marque au fil des saisons. L'arme favorite du Temps contre lequel personne ne peut rien.

Moi je viens d'avoir trente ans ... Dit-elle en soupirant.
Trente ans c'est quelque chose dans la vie d'une femme. Et pour la sicaire c'est tout le poids des années passées à lutter, et à ne faire que ça, qui lui est tombé sur le crâne sans prévenir en lui laissant son premier cheveux blanc pour souligner un peu plus l'amertume de ce trentième anniversaire.

Elle s'accroupie devant Aïn en souriant tendrement et lui prend les mains.


Genève c'est loin, c'est là où j'habite. C'est là où tu habite aussi maintenant que tu es avec moi. Jamais plus tu ne seras seule Aïn. Je t'en donne ma parole. Déos en est témoin.

Ses yeux clairs plongés dans ceux de la petite, elle se fait une croix sur le coeur, pour marquer la promesse qu'elle vient de lui faire.

Je t'apprendrais tout ce que je sais.Tout ce que tu auras besoin de savoir. Sauf coudre. Je sais pas faire ça.

La seule couture qu'elle ait déjà pratiqué c'était sur sa cuisse lors de sa première croisade à Genève et vu le résultat final, on peut pas dire qu'elle soit très douée pour ça ... Mais pour l'heure, Aïn ne veut pas apprendre à coudre. Elle veut savoir pourquoi elle se retrouve ici, dans cette chambre d'une auberge de Renne avec la sicaire plutôt que d'être tranquillement chez elle avec son paternel.

Moi aussi j'aimerais bien le savoir ... Tu veux bien que je te laisse avec mon amie Mad le temps que je retourne voir le curé pour lui demander si il sait quelque chose?

Ses mains se resserrent un peu plus sur celle d'Aïn. Elle ne peut pas l'emmener avec elle. Selon ce que le curé lui répond, elle sait très bien comment elle va réagir et si il faut qu'elle se rende au palais de l'inquisition ... non, Aïn ne doit pas l'accompagner.

En attendant, tu auras la charge de Jeannot. J'y tiens énormément, c'est mon plus fidèle compagnon. Tu devras veiller sur lui le temps que je revienne.

Elle attrape son lapin blanc qui flâne dans ses jambes et le tend à la brunette.

Si tu accepte de t'en occuper, je te promets de revenir avec des réponses.

... Promettre sans savoir, c'est pas la meilleure des stratégie de négociation qu'on ait fait ... Mais quand elle veut des réponses, généralement elle les obtient. Pas toujours de façons très conventionnelles , certes.
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)