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[RP] Dans les traces de pattes.

Samsa
    "C'est dans les étoiles,
    C'est écrit dans les cicatrices de nos cœurs :
    Nous ne sommes pas brisés juste abîmés."*


Encore une fois, Samsa use de silence à la réponse à la culpabilité. Oui, si elles avaient écouté, si elles avaient su, si elles avaient pensé que tout n'arrivait pas qu'aux autres, si elles avaient vu l'inratable... Si elles avaient, elles seraient. Hélas, elles n'eurent pas, et ne sont pas. L'une n'a pas ouvert ses oreilles, l'autre sa bouche, son coeur sans doute. Alors c'était ça, le secret de la vie ? S'ouvrir ? Écouter, obéir, réussir, et suivre plutôt que vivre ?

C'est moche.

Et puis du silence de la Cerbère, il devient celui de la jeune noble. Il dure et Samsa distingue le rabattement de capuche du coin de son oeil sombre fixant jusqu'alors l'horizon. Le visage fait de tout, surtout de contradictions, se tourne vers Cira. Elle a touché un point sensible. Non qu'elle ne s'en doutait pas, elle savait, mais c'est un fait établi. Elle ne voit plus le visage de sa compagne de voyage et de malheurs mais elle entend la voix fragilisée.
Cira finit par la regarder et Samsa constate les larmes de la jeune fille dans ses yeux clairs rougis et sur ses joues maigres. Cerbère aurait pu détourner les yeux car elle n'aimait pas regarder les gens tombés, les gens en difficulté. C'était sa manière de leur porter respect, de leur offrir encore de la dignité et de la force, mais la réplique de Cira est frontale et la bordelaise rentre légèrement le menton à l'interdiction de juger. Elle ne sait pas bien pourquoi, mais cette partie l'a touché. Heurté. Après que Cira ait reposé regard sur route, Samsa l'imite.


-Personne n'a le droit de juger une corde de sauvetage pardi.

La voix est un peu plus grave, profonde, que précédemment. Si, elle sait pourquoi elle s'est sentie mal, en fait; elle ressent de la colère. De la colère à l'idée que l'on puisse juger les personnes comme elles pour des choses terribles et destructrices, de la colère en songeant que certaines jugent ce qui n'est finalement rien de plus qu'un instinct de survie. Bas, laid, primaire, immoral, égoïste, mais instinctif. Samsa avait torturé et tué pour survivre; Cira avait fui.

-On a juste le droit d'essayer de comprendre té.
J'ai fait des choses horribles par rage, haine et vengeance pardi. Vous êtes partie pour conserver un souvenir té. Vous voyez pardi, les deux s'expliquent et peuvent se comprendre pardi. Il n'y a pas de bonne attitude dans ces moments-là pardi, et plus de morale té; il n'y a plus que les siennes pardi.


Samsa repose son regard sur la jeune noble et ses lèvres fines dessinent l'esquisse d'un sourire. Le soleil est haut dans le ciel dégagé d'hiver et Cerbère lève truffe vers astre. Il l'éblouie et ses arcades sourcilières marquées sont loin de pouvoir protéger ses petits yeux sombres qui apparaissent clairement bruns. Les sourcils se froncent, les yeux se plissent et le visage fait une moue pour s'abriter des rayons qui réchauffent doucement la peau bordelaise. Samsa remet sa tête droite et regarde Cira sans avoir perdu son esquisse de sourire. Elle fait se rapprocher Guerroyant de la monture noble et tend doucement la main afin de faire tomber le capuchon noir. La soldate à l'apparence rustre et orgueilleuse accorde geste tendre à l'arrière du crâne, caresse glissant sur les cheveux écorce. Parfois, elle savait exprimer cela, cette tendresse qui lui donnait des airs de faiblesse sans pour autant perdre en sincérité et en bienveillance.
Les yeux redevenus sombres depuis se sont reposés sur la ligne d'horizon, comme souhaitant donner contenance à l'instant précédent, bien que la Cerbère n'en eut pas besoin pour elle-même; elle ne le faisait de toute façon pas pour elle. Ils reviennent finalement avant qu'une autre question ne franchissent les lèvres de la Secrétaire Royale.


-Où allez-vous aller maintenant pardi ?


* = paroles traduites de Pink - Give me a reason

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Cira
Où donc est passée la jeune Dame au port altier, à la coiffure irréprochable et à l'assurance que oui elle pouvait se débrouiller toute seule ? Elle est partit, envolée en même temps que les mots sont sortit de ses lèvres. Elle n'est qu'une gamine de 14 ans à qui on a placé une couronne sur la tête. Elle a du matériel à défaut d'avoir de l'humain. Elle est un corps frêle, fatigué et blessé. Elle est une âme tourmentée, apeurée et blasée.
Elle n'est rien, juste une carcasse en morceaux qui essaie désespérément de reconstruire le puzzle de sa vie avec des pièces qui ne vont pas ensemble. Elle n'y arrive pas, n'y arrivera sans doute jamais mais elle essaie, encore et encore, s'enfonçant de plus en plus, à chaque épreuve, dans les profondeurs du désespoir.

Elle n'est plus cette Tornade qui emportait tout sur son passage d'enfant hyperactive, ce Lutin au grand sourire ou ce Dragon à la répartie cinglante. Elle n'est plus rien. Juste un amas de chaire et d'os, perché sur un cheval aussi noir que ses idées et qui avance tel un Mort-marcheur, attendant que tout s'arrête, que tout se termine.

Samsa parle alors que les azurs rougis fixent encore et toujours la route. Sa corde de sauvetage c'était Lui et maintenant, il n'y en a plus et ce qu'il reste c'est juste un simple saut dans le vide qui n'en finit pas.
Les autres peuvent essayer de comprendre, peut être. Certains fuiront devant cette démonstration de faiblesse et de détresse. D'autres encore n'auront pour seule conclusion qu'un état de victimisation.
La petite main blanche se porte à nouveau à son cou pour caresser le pendentif suspendu à un cordon en soie. Les doigts caressent chaque parcelle de la figurine qu'ils connaissent pourtant par coeur et une longue inspiration répond à ce simple geste. Respirer, puiser la force dans cet objet de souvenir, dans ce cadeau donné sans raison si ce n'est celui de faire plaisir.

Perdue dans ses pensées qui essaient de trouver raison aux propos de Samsa, la jeune fille ne capte pas l'approche de la monture voisine mais sens le froid s'engouffrer dans son cou une fois sa tête délestée de sa capuche. Son regard terne se tourne vers la Cerbère dans une expression mêlant l'incompréhension à la gratitude pour revenir ensuite vers la route.


Je n'en ai aucune idée, c'est lui décide.

Et de porter regard sur l'animal avant de lui caresser affectueusement la base de l'encolure. Oui c'est lui qui décide d'aller où il veut parce qu'elle n'en sait rien, parce qu'elle est partit par désespoir et crainte mais aussi parce que sans se donner de but précis elle ne renonce pas officiellement à Lui, elle reste près de Lui, dans sa tête, dans son coeur et si nouvelles lui provient elle pourra tourner bride sans se vouloir de l'avoir quitté pour rejoindre d'autres lieux, d'autres personnes.

Ne pas savoir ou ne pas décider me préserve sans doute.
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Samsa
    "Comme un homme,
    Sois plus violent que le court du torrent.
    Comme un homme,
    Sois plus puissant que les ouragans.
    Comme un homme,
    Sois plus ardent que le feu des volcans.
    Secret comme les nuits de lune de l'Orient."
    (Mulan - Comme un homme)


Cerbère se verrait bien s'allonger en arrière sur la large croupe de Guerroyant. Profiter du soleil et du pas qui bercent, savourer la douceur d'un instant, de ces petites choses. Se sentir vivante, l'espace de cet instant, entre ces petites choses. Mais la selle est celle de guerre, celle dont le troussequin et le pommeau sont rehaussés afin de maintenir cavalier en selle en toute circonstance. Samsa reste donc droite et incline simplement de la tête pour observer la monture à l'oeil tranquille sinon peinard

-Je comprends pardi.

C'était un peu comme elle quand elle avait quitté Bordeaux à ses quinze ans, après la mort de ses parents. Elle avait erré sans but sur les routes, empruntant simplement les chemins qui lui plaisaient le plus, adoptant une marche régulière et tout aussi berçante que le pas des chevaux. Parfois, Samsa s'arrêtait pour se reposer, manger ou boire. Et puis elle repartait. C'était ainsi qu'elle s'était soignée, en se coupant des gens et d'elle-même, enfouissant les souvenirs.

-Vous n'avez pas peur de vous prendre brigands ou armées au coin du nez pardi ?

Samsa sait ce qu'ils signifient. L'arrêt forcé d'abord, l'ennui destructeur ensuite, le retour à la vie sociale souvent. Quand on était pas tout simplement mort d'une épée en travers du corps, rendu amnésique par un coup de bouclier bien -mal- placé ou quelques autres sorts peu enviable.
La Cerbère repose les yeux sombres sur la demoiselle. Sa question n'est pas totalement curieuse, il y a du tâtonnage dessous, celui de chercher à définir si Cira dit vrai, finalement. Sa propre vie lui importe-t-elle encore pour quelqu'un ? Ou n'est-Il qu'un prétexte, une excuse, pour justifier encore sa présence ici-bas ?

"Mais... Et tes filles ?!"
"..."

C'était la chose la plus difficile que Samsa avait pu dire -tout était relatif- dans sa vie, la chose étant que rien ni personne ne la retenait ici, même pas ses filles. Samsa n'avait jamais eu un instinct maternel développé de toute façon. Elle n'était pas vraiment capable d'amour maternel, seulement de tendresse qui s'exprimait plus volontiers envers les autres qu'envers ses Rouquines.

"Arrête tes guerres, un jour tu vas y rester !"
"Je sais pardi."

Elle perdrait des gens qu'elle aimait, elle perdrait ses filles. Mais et alors ? Parfois la douleur était trop forte, la blessure trop grande, la plaie trop béante. Il n'y avait pas de remède miracle, pas de gens miracles non plus. Il n'y avait même plus "soi". Il n'y avait que la solitude qui venait se greffer de temps à autre au néant de l'existence.

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Cira
Peur d'une armée ? Peur de brigands ? Mais qu'ils viennent finir le travail elle n'attend que ça ! Ou pas. N'a t-elle pas développé un instinct de survie depuis toutes ces années ? N'a t-elle pas apprit à se battre ? A rester droite, fière, vivante et cela quoi qu'il se passe ? N'est t-elle pas de ces individus qui pour avoir surmonté des tempêtes peuvent se relever de tout et n'importe quoi ?
Alors non, peut être que si des brigands venaient elle se battrait comme elle l'a toujours fait, pas instinct, pas besoin de survivre, parce qu'au final les chutes ont fait d'elle une loque, mais savoir se relever à chaque fois a fait d'elle une battante.
Un fin sourire se dessine ses les lèvres gercées par le froid et elle tourne la tête vers Samsa alors que sa main droite vient tapoter sa jambe blessée.


Je pense avoir eu mon quota.

Oui elle l'a eu et chaque jour qui passe lui rappelle sa décision stupide qu'elle a eu de traverser seule. Elle ne peut pas oublier le risque qu'elle prend de s'en aller sans escorte, sans arme si ce n'est sa mini hache et surtout sans réelle force.

Je fais attention. Je pars à l'aube, jamais de nuit et je traverse de ville en ville pour éviter de me retrouver trop longtemps seule sur les chemins.
Et je peux vous retourner la question même si vous semblez bien plus apte que moi à défendre votre vie.


Oui elle faisait attention parce que même si l'envie d'en finir était présente elle ne pouvait pas. Parce que d'une c'était interdit pas l'église mais aussi parce que même si sa mère s'était terrée dans un couvent et que son frère avait disparut elle savait que tout deux seraient blessés s'il lui arrivait malheur. N'avaient-ils pas tout fait pour la retrouver et la ramener quand elle avait eu son accident ?
Et puis il y avait Lui aussi et jamais elle ne l'abandonnerait avant de savoir. S'il mourrait peut être se laisserait-elle aller à le rejoindre mais s'Il vivait ? S'il se remettait du mal qui le ronge ? Que se passerait-il ? Elle ne serait plus là pour le voir, pour lui parler, le toucher, l'écouter. Elle ne verrait plus son sourire de voyou et son regard provocateur. Elle ne pourrait plus se blottir dans ses bras pour puiser la force et l'affection dont elle avait besoin et qu'il lui offrait sans aucune retenue. Non elle devait vivre encore un peu. Pour sa famille, pour lui et sûrement aussi pour elle, sale gamine de 14 ans qui avait droit à son bonheur après son lot de malheurs.

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Samsa
    "J'connais pas ta maison,
    Ni ta ville, ni ton nom.
    Pauvre, riche, batard
    Blanc, tout noir ou bizarre;
    Je reconnais ton regard."
    (Jean-Jacques Goldman - Famille)


C'est petit, c'est rien, c'est sans doute ironique même, mais c'est magique. Samsa se demande même si ce n'est pas le premier sourire qu'elle voit de Cira. Elle cherche à se rappeler mais ne se souvient pas. Peut-être parce qu'il n'y a pas à se souvenir.
Attentive comme une cheffe de guerre, comme une mentor, la Cerbère intègre la stratégie de voyage de la jeune noble et sourit. Comme quoi, on était jamais aussi porté qu'on le pensait, un grain de conscience restait toujours. La question lui est alors retourné et le sourire tendre prend une teinte de rictus amer alors que les yeux sombres se portent de nouveau à l'horizon.


-C'est juste une question d'orgueil pardi.

Ouais. C'est ça. Une question d'orgueil. Juste une question de survie; le comble de la survie quand il s'agit de se jeter dans la gueule du loup.
Le silence se fait. Samsa ne sait pas comment expliquer sa phrase précédente, elle ne sait même pas si elle en est capable. Savoir et penser est une chose, mais l'exprimer clairement, aux autres comme à soi, c'en est une autre. Il y a toujours quelque chose de violent en cela, surtout pour la Cerbère, on ne sait pas trop pourquoi. Dans sa tête, Samsa tente de trouver les mots car elle sent qu'elle doit y faire face. Les sourcils se froncent légèrement et le front se plisse alors que la voix hésitante se fait entendre.


-J'ai... Tellement appelé la mort pardi... Et elle n'est jamais venu me prendre té. J'en ai ressenti beaucoup de colère té; c'était pas juste pardi. On me prenait la seule personne qui comptait pour moi, et je n'avais pas le droit de... Choisir pardi ?
Et puis, j'ai commencé à me relever pardi, à guerroyer té. La mort me tournait autour té mais... Je voulais pas... Hum... Je voulais pas la laisser gagner pardi. C'était trop facile de venir que quand on le voulait, tu vois pardi ? Alors je me battais pour vivre pardi.
Et le jour où je tomberai té, je pourrais dire que "c'est pas trop tôt pardi. T'as fini par venir té".


La Cerbère hausse brièvement les épaules. Elle se doute bien que c'est tout à fait ridicule, puéril, bas, mais elle aussi, elle résiste comme elle peut et l'orgueil -clairement teinté de mauvaise foi ici- était la seule façon pour elle d'y arriver. Elle ne sait pas pourquoi ce besoin de vaincre, d'avoir raison et de dominer; de la vengeance, peut-être ? Pourquoi pas. De la douleur, surtout.
Elle repose son regard sur Cira avec un air désolé, quelque chose qui, chez elle aussi, exprime un "ne me juge pas".


-C'est tout ce que j'ai trouvé pour continuer à vivre pardi.

De quoi ? Se battre ou provoquer sans cesse la mort ? Aller au devant des dangers, se porter volontaire pour toutes les missions suicides ? Tout ça pour une reconnaissance qu'elle n'aurait sans doute jamais. Jamais à la hauteur de ce que ça aurait dû être. Colère. Frustration. Douleur.

Orgueil.

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Cira
Une question d'orgueil..Ça se tenait aussi. Jouer avec le feu, danser avec la Mort, appeler, provoquer, parier. Tout ça pour voir de quoi on est capable, jusqu'où on peut aller dans cette danse infernale et mortelle qui est leur vie. Elles ne mourraient pas, c'était les autres qui disparaissaient alors quoi de plus naturel que de balancer le menton en avant et de défier la grande Faucheuse ?
Cira l'avait appelé mais jamais trouvé que ce soit par la tempête, le naufrage, la guerre et même la maladie. Elle aurait dû mourir un nombre incalculable de fois quand on y réfléchissait bien mais rien, elle était là, à se battre malgré tout et à lui dire merde. Que l'esprit humain pouvait être compliqué...


Je comprends.

Ils sont morts pour nous, vivons pour eux. Peut être est-ce ça qu'elle devait comprendre. Sa mère était morte par l'incendie qu'elle avait déclaré mais Cira était vivante parce que sa mère l'avait confié aux mains d'une soeur pour être évacuée. Tout vient de là, de cette journée tragique, peut être qu'il est temps pour elle d'accepter. D'accepter que la Mort fait partie de la Vie, qu'elle ne peut pas tout contrôler, qu'elle ne doit pas se croire fautive pour chaque coup du sort qui s'acharne sur elle. Peut être qu'elle doit vivre et ne plus survivre, se laisser aller et ne plus lutter.

Nous faisons ce que nous pouvons...

Il n'y avait rien d'autre à dire parce que chacune portait sa croix. Chacune avait son histoire et chacune avait ses propres démons à combattre.
Se muant dans un long silence, Cira garde son regard porté sur l'horizon et laisse sa monture avancer, perdue dans ses pensées, loin des chemins, loin de Samsa, loin de tout ça.

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Samsa
    "Alors montrez moi ma famille,
    Tout le sang que je devrais déverser.
    Je ne sais pas où est ma place;
    Je ne sais pas où j'ai fait un faux pas."*



Elles faisaient au mieux, oui. Elles survivaient comme elles pouvaient à coup de stratagèmes pour tromper vie et mort, malheur et bonheur. Comme elles pouvaient pour tromper le temps qui passait et ne leur laissait que la destruction et le néant.
Le silence s'installe et Samsa le laisse faire; il n'y avait pas de raison qu'il soit mauvais. Pourquoi les combattre tout le temps eux aussi, quand ils pouvaient être doux ou, paradoxalement, bavard ? Il y avait assez de combats à mener, assez de choses à gérer.
Le pas des chevaux les berce et la route se déroule sous les sabots alors que le voyage se passe. Parfois, Cerbère se remet à parler, instaure un fond sonore qui ne donne pas toujours la peine d'être écouté. A d'autres moments, elle tentait de renouer dialogue. Mais toujours et invariablement, le silence revenait, réparateur, serein, apaisant.
Elle s'arrêtèrent dans un relais au bord du chemin et rencontrèrent un messager qui informa Cira que son amie l'invitait en Savoie. Samsa l'encouragea à y aller, lui assurant que c'était ces petits buts qui faisaient avancer plus certainement que les grands rêves. Peut-être trouverait-elle là-bas le pilier pour se remettre ? Ainsi donc, la Cerbère regarda la jeune noble s'éloigner de ses yeux, mais point de son coeur.

Elle veillerait sur elle.

Le temps se passa, tantôt sprinteur tantôt paresseux. Samsa rentra chez elle à Alençon, reprit son travail de Secrétaire Royale, retrouva ses filles. Jamais cependant elle n'oublia la jeune Cira, s'interrogeant pour elle. Parfois, il lui arrivait même de craindre pour sa vie. Alors un jour, au Louvre, elle interrompit ses réponses afin d'écrire à la Leffe. La plume glissait, dévoilant une écriture harmonieuse qu'on devinait peu soignée en temps normal. Le ton se fait relativement formel, tentative de ne pas froisser une personne dont elle ne connait pas les réactions au vu d'une situation qu'elle ignore pareillement.





De Samsa, dicte Cerbère, Secrétaire Royale,
A Damoiselle Cira de Leffe, Dame de Tressin,

Salutations.

Voilà quelques temps déjà que j'ai retrouvé ville, demeure et forge. Quelques temps déjà que le soleil effectue sa course incessante, rythmant celle des jours, et que la lune change de forme.
J'espère que vous avez pu, de votre côté, retrouver votre amie en tout sécurité. Peut-être y êtes-vous toujours, auquel cas je souhaite que le séjour vous est profitable et que repos vous prenez. Sinon, j'espère que votre route se passe bien et que vous êtes avec des gens que vous aimez. Comment va votre Garde ? Pardonnez si pieds dans le plat je mets.

A Alençon comme au Louvre, le temps se passe. J'ignore si les jours se réchauffent mais il fait toujours chaud dans ma forge. C'est un amour du métal et des lames que j'ai toujours eu. J'aime leur éclat, leur tranchant, leur grâce. Mon coeur en bat plus fort rien que d'y coucher ces mots. Je crois que je vais travailler encore un peu avant de prendre la route, j'ignore encore vers où. Vers mes quelques amis peut-être. Mon Sud. Ou moins loin ?

Prenez soin de vous.

Samsa
Dicte Cerbère


La lettre est pliée et cachetée d'un cerbère avant d'être mise de côté afin d'être envoyée au prochain tour de Samsa au pigeonnier royal, avantage non négligeable de la position.
C'est ainsi que, en fin de journée, les pigeons royaux s'envolèrent dans le ciel nuageux tandis ce qu'un messager tout aussi royal partait au galop arpenter les routes à la recherche de la jeune Cira de Leffe. Lui, au moins, n'aurait pas de problème de circulation.



* = paroles traduites de The Lumineers - Oh hey

_________________
Cira
Du temps était passé, beaucoup de temps même, 5 mois pour être exact. L'hiver qui les avait fait se rencontrer n'était qu'un souvenir balayé par le printemps qui prenait ses droits et qui bientôt laisserait lui aussi sa place à une nouvelle saison. La neige avait disparut laissant place aux étendues verdâtres et fleuris. Les oiseaux chantaient, le soleil réchauffait, tout s'était transformé sauf une seule chose, le coeur de notre petite flamande aussi froid qu'au premier jour de leur rencontre. La glace n'avait pas fondue autour du palpitant et s’immisçait encore et toujours dans son corps, dans ses veines.

Cira est dans le Sud quand le messager royal la trouve enfin. D'abord surprise et inquiète devant pareil homme face à elle, elle se détend en lisant la signature en bas de missive. Tout va bien, point de mauvaises nouvelles ou autres problèmes dont on aurait put la tenir au courant. C'est que de messager royale c'est la première fois qu'elle en voit un et qu'en plus ça soit elle qu'il cherche. D'un signe de tête elle remercie l'homme avant d'aller demander du vélin et de l'encre à l'aubergiste de l'endroit où elle se trouve puis se met à sa rédaction.



Citation:
De Cira de Leffe, Dame de Tressin,
A Samsa, dicte Cerbère, Secrétaire Royale.

Salutations.

Du temps est passé oui et la destination pour laquelle je vous ai quitté a bien changé.
Beaucoup de choses ont changé même.
Mon amie préparait son mariage. Sa famille est également arrivée et je n'ai pas voulu m'imposer. Elle était enfin entourée par les siens et avait sans doute mieux à faire que de s'occuper de moi. Ma présence était loin d'être joyeuse et agréable, il était préférable que je parte plutôt que de ternir l'ambiance.

Concernant mon garde, vous venez de vous noyer dans le plat.

Je suis ravie de voir que vous allez bien pour votre part et que vous prenez plaisir à retrouver ce qui vous plait.
Concernant votre voyage je ne saurais quelle ville vous indiquer. Peut être qu'avec vos charges vous ne pouvez trop vous éloigner de l'Alençon et si vous descendez trop bas, vous aurez sans doute des problèmes.
Mais si jamais vous décidez de traverser le Royaume ce sera un plaisir que de vous revoir. Oui mes pieds m'ont conduite en Béarn où j'y ai d'ailleurs rencontré votre homologue, Sa Grandeur Dedain Deswaard de Noldor.
Je vous parle de Béarn mais actuellement je suis en Armagnac où je me promène et ce sous la protection du Capitaine du Comté, rassurez vous.

Prenez soin de vous également.

Cira de Leffe


Et après relecture, la lettre fut tendue au garde qui fila rejoindre l'Alençon.
_________________
Samsa
    "Alors, je, je parie ma vie, je parie ma vie,
    Je parie ma vie sur toi.
    Alors, je, je parie ma vie, je parie ma vie,
    Je parie ma vie sur toi."*



Jours s'égrainent toujours et le printemps amène avec lui le lot de battements de coeur, de regards croisés, de mains effleurées et de mots murmurés. Les nuits se passent, trop vite dans la chaleur des draps et des corps, sous la lueur bienveillante des étoiles, des yeux amoureux et des sourires repus. Et puis la fraîcheur printanière laisse peu à peu place à la tension des orages et des pluies, les coeurs se font battant non plus d'amour mais de peur, les mains se serrent, les mots sont jetés. Les nuits se passent toujours, dans le noir des sommeils et des étreintes vides.
La vision du monde change, comme les gens qui vont, qui viennent; qui repartent. C'est un messager cette fois qui repart vers la jeune noble après que Samsa ait reçu l'homme et ait trouvé les mots pour répondre.




De Samsa, dicte Cerbère, Secrétaire Royale,
A Cira de Leffe, Dame de Tressin,
Salutations.

Il existe des gens heureux d'aider les autres. Je ne connais point votre amie mais peut-être était-elle ainsi ? Peut-être aurait-elle aimé vous faire partager son bonheur, la chaleur de sa famille. Peut-être est-ce vous qui avez préféré partir. Il est vrai que, parfois, la chaleur, même douce, nous semble brûlure.

Du froid Savoyard, vous avez donc préféré soleil Sudiste. Je ne puis qu'être contente pour vous, car ce coin est, comme vous avez déjà pu le remarquer, un havre de paix pour moi. J'espère que vous y trouverez autant de paix et de bonheur que j'ai pu en avoir jadis, faute d'en avoir avec la même intensité aujourd'hui.
Saluez Dédain pour moi à l'occasion, ainsi que Lucie, si vous les voyez. Enfin, loin de moi l'idée de vous faire noter tas de noms amis, mais s'il s'agit d'une salutation cordiale envers l'un, il s'agit d'amitié sincère envers l'autre.

Ma fonction a cet avantage que je peux l'exercer depuis partout, autant du Royaume de France entier que d'autre Royaume ou Empire, sur les mers même. Aussi, je vous promets que je prendrai bientôt route afin de descendre si bas au Sud. Quand, je l'ignore encore, car des affaires personnelles me retiennent, mais je vous préviendrai.

Soyez prudentes sur les chemins, même avec le Capitaine du Comté. Avez-vous d'ailleurs repris force et vivacité ? Même si je ne doute absolument pas de celle de votre esprit, votre corps ne suivait guère à notre dernière rencontre. Je ne saurais que trop vous conseiller de manger des carottes à chaque occasion.

Amicalement,

Samsa
Dicte Cerbère


Cerbère plie la lettre avec un sourire aux lèvres pour sa dernière phrase. Touche de légèreté dans une missive où elle a prit soin d'éviter le sujet sensible, celui où elle s'est précédemment noyée, celui du Garde. Elle ignorait bien pourquoi, mais peut-être se doutait-elle que l'issue n'avait ou bien pas évolué, ou bien s'était avéré fatale. Rien, en tout cas, qui ne demanda des explications.
Elle confie la lettre à un autre messager et le regarde s'éloigner. Il a bien de la chance de gagner le Sud tout de suite, lui.



* = paroles traduites de Imagine Dragons - I bet my life

_________________
Cira
Le soleil est là, dans le ciel mais aussi dans sa vie. Il s'infiltre doucement sous les traits d'un jeune garçon. Sans lui demander son autorisation il s'est donné pour mission de la soutenir, de l'aider, de lui redonner le sourire et elle s'appuie sur lui comme un vieillard s’appuierait sur une canne. Elle n'oublie pas, elle n'oubliera jamais mais elle avance au lieu de reculer et c'est ce qu'il faut même si c'est à petits pas. Les larmes font place aux sourires. Les désirs futurs écrasent les remords passés. Elle va mieux et c'est par un soleil éclatant que le message vient la trouver.

Citation:
A Samsa, Secrétaire Royale,
De Cira de Leffe, Dame de Tressin,

Salutations.

Je ne sais et ne le saurais jamais. Je lui ai écrit plusieurs fois afin d'avoir des nouvelles et le silence a été sa seule réponse. Tant pis, j'avance et je passe à autre chose. Je ne m'ajouterais pas d'autres inquiétudes. Si elle refuse de me répondre, grand bien lui fasse, je n'irais pas la supplier en Savoie.

La Sud me fait le plus grand bien en effet. Les douleurs à ma jambe n'ont pas disparut mais sont bien moins importantes qu'au Nord. C'est une réelle libération que de pouvoir me mouvoir presque normalement. Et les couleurs, la chaleur jouent également sur mon moral puisque même si les choses sont encore compliquées, je ressens moins l'envie de me balancer des remparts.

Je ne manquerais pas de saluer Le Comte et la Vicomtesse dès que je les verrais. Ils sont en Béarn et je suis toujours en Armagnac et je pense y rester encore un peu.
Cependant je ne peux que vous inciter à le faire vous même afin de vous faire venir plus vite. Je pense que nous avons beaucoup de choses à nous dire tout comme des excuses doivent sans doute être faite de ma part pour la compagnie atroce dont j'ai put faire preuve.

Amicalement,

Cira

P.S : Il parait que les carottes rendent aimable, je vais m'en faire une cure.


Une fois sa lettre terminée, elle souffle dessus, la plie soigneusement et la tend au message qui s'en va après avoir remplit son estomac. C'est qu'avec le chemin parcourut elle n'allait pas le faire repartir le ventre vide et le gosier sec.
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Samsa
    "Dites à mes amis que je m'en vais,
    Et j'aime chacun des pas que je fais.
    Le soleil est mon guide et moi je m'en vais;
    Je ne peux m'empêcher de sourire,

    Car il n'y a rien de mieux que de se revoir,
    Peu importe ce qui nous sépare."
    (Phil Collins - Je m'en vais)



Le monde est petit, Samsa le sait. A force de voyager, de recroiser des gens, elle l'a apprit et c'est même ce qui contribue à l'étendue de son réseau de connaissances et de relations. Cette fois, c'est une ancienne brigande emplie de valeurs qu'elle retrouve, une belle espagnole aux lèvres délicieuses. Des étreintes dans lesquelles Cerbère se laisse aller, des baisers donnés, pris et échangés. Elles sont tout et n'importe quoi, elles sont elles et elles sont ensemble. L'Espagnole a tout quitté pour changer de vie, se ranger, et l'échec fut là, les royalistes incapables de comprendre.
C'est donc à deux qu'elles partiront dans le sud mais pour l'instant, c'est seule que Samsa écrit.




De Samsa, dicte Cerbère, Secrétaire Royale,
A Cira de Leffe, Dame de Tressin,
Salutations.

Votre vie et votre apparente solitude ne vous rendent pas suppliante, il s'agit là d'un point positif. Je n'ai jamais douté de votre force.


Je suis heureuse que le climat du Sud convienne à votre jambe et que vous puissiez ainsi retrouver quelque liberté. Le Sud est un pays merveilleux où tous les soucis semblent bien loin. Préférez admirer les remparts plutôt que de vous y balancer; je vous promets que cela sera plus agréable, autant que plus profitable.

Vos écrits ont été entendus car je prends ce jour la route vers le Sud, non pour venir y chercher des excuses que vous ne me devez pas, mais parce que j'y ai trop de gens à y voir et l'anniversaire de la Vicomtesse a célébrer dans un mois. J'hésite encore à lui faire la surprise de ma venue, aussi, si vous pouviez ne rien dire, je vous en serais très reconnaissante. Si tout se passe bien, nous mettrons entre quinze et vingt jours pour arriver. Nous, car je ferai route avec Shawie. Ma compagne.
Je vous parlerai d'elle plus avant si vous en exprimiez le souhait.

Je vous félicite en attendant pour la cure de carottes. Non que vous manquiez d'amabilité mais ces légumes ont tant de pouvoirs... ! Une maladie ? Carottes. Une blessure ? Carottes. Un chagrin ? Carottes. Un souhait ? Carottes.
Vous êtes quelqu'un de bien jeune demoiselle, et bien plus intelligente que beaucoup. N'en doutez point.

A bientôt,

Samsa
Dicte Cerbère


Le courrier est transmis au coursier royal qui part devant au galop. Souriante, la Cerbère se félicite cette fois de pouvoir le suivre, l'Espagnole à ses côtés, vers le Sud qu'elle aime tant.
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Cira
La gamine elle, est seule. Elle a retrouvé le Béarn, s'est fait brigander sur la route et fête son anniversaire avec un pichet d'alcool qui risque de la mettre à l'envers. Il y a un an elle avait sa famille et ses proches autour d'elle. Il y a un an sa mère annonçait ses fiançailles. Depuis le premier fiancé était partit culbuter son suzerain et le second avait rejoint le Très Haut. Aujourd'hui elle n'a plus rien et elle regrette d'être partit d'Armagnac.
Elle en est à son 3ème verre quand le message la trouve et qu'elle se met à sa réponse.


Citation:
De Cira de Leffe, Dame de Tressin,
A Samsa, Secrétaire Royale,

Salutations.

Je suis ravie d'apprendre que vous prenez la route pour le Sud et n'ayez crainte je ne dirais rien à la Vicomtesse, seulement les salutations que vous m'avez demandé.
Je ne serais pas intrusive en posant des questions sur votre compagne, je vous laisse le soin de m'en parler si vous le désirez ou bien me la présenter quand nous nous retrouverons.

Faites attention sur la route et prenez soin de vous.

A très bientôt,

Cira


Le courrier est rendu et un nouveau verre est remplie.
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Samsa
    "Elle descendait de la montagne,
    Sur un chariot chargé de paille,
    Sur un chariot chargé de foin;
    La fille du coupeur de joints,
    La fille du coupeur de joints."
    (Hubert Félix Thiéfaine - La fille du coupeur de joint)



Le groupe de trois femmes a chevauché. La Secrétaire Royale, l'ancienne brigande et aspirante à un Ordre Royal, et une aspirante, toujours d'actualité celle-là. En somme, un groupe passe partout mené par Samsa. Elles ont déjà croisé des brigands, très cordiaux ceux-là, et la Cerbère s'est rendu compte que tout n'était pas noir chez eux et qu'il y avait un sens de partage et d'honneur, même si différent du sien.
C'est à l'abri de la pluie bretonne, dans la taverne vide d'une ville tout aussi désertée, que Cerbère s'occupe à répondre avant de reprendre la route pour de longs jours sur les noeuds.




De Samsa, dicte Cerbère,
A Cira de Leffe, Dame de Tressin,
Salutations.

Nous sommes entrées ce jour en territoire breton où nous nous faisons petites. Parait-il que nous ne sommes guère les bienvenues. Ce soir, nous partons pour traverser Rennes où, j'espère, nous n'aurons pas de mauvaise surprise assimilable à une armée un peu trop sur les dents. Après ça, je ne m'inquiète pas trop.

Pas trop, car Shawie est une ancienne brigande, une repentie qui a cherché sa place dans l'Ordre Royal de la Dame Blanche à l'Écu Vert sans, hélas, la trouver. Aussi n'est-il pas impossible qu'elle soit listée en quelques comtés. Espérons que ma fonction suffiront à écarter les armées de nous, à la libérer de toutes ces chaînes dont la principale reste son nom.

Je suis heureuse d'avoir quitté Le Mans. L'ambiance là-bas commençait à devenir puante de mensonges, de trahisons, de coups-bas, d'hypocrisie et de cruauté, le tout doublé d'une surdité remarquable. Ils auraient fini par me tuer, savez-vous, par tuer le Cerbère en se tuant eux-mêmes.

Comment se passe votre voyage en Armagnac ? On dit que les habitants ont le secret d'une boisson alcoolisée relativement forte, du même nom que le comté. Est-ce vrai ? Y fait-il beau en ces temps ? Les gens sont-ils de sortis afin de ne point vous laisser l'impression de vivre dans un désert ?

Amicalement,

Samsa
Dicte Cerbère


Pareillement qu'à chaque fois, elle transmet la lettre à un messager, pas royal celui-là en ces terres possiblement hostiles, qui l'abrite dans son manteau et part devant.
Cerbère remet sa toque et sort retrouver son groupe et les montures, priant entre ses dents que tout ira bien. A choisir, elle préfère les brigands.

_________________
Cira
Aujourd'hui c'est la course. Les écus à placer, les affaires à régler, les malles à refaire et des lettres à envoyer, de nombreuses lettres dont celle de Samsa à qui elle n'a toujours pas répondu.
La jeune fille laisse donc en plan une des malles au 3/4 remplie pour se concentrer sur sa correspondance.


Citation:
A Samsa, dicte Cerbère,
De Cira de Leffe, Dame de Tressin,

Salutations.

La traversée de la Bretagne s'est elle bien passée ? Peut être y êtes vous encore ? Comment est-ce ? Cette contrée me manque même si je n'étais qu'une enfant qu'en j'en suis partit.
J'espère en tout cas que la suite de votre parcours se passera sans encombre surtout si comme vous dites, le nom de votre compagne est listé.

Le Mans semble être assez nocif vu la façon dont vous en parler. Voila une bonne chose pour vous que d'en partir pour rejoindre le Sud que vous affectionnez tant.
Par contre je doute que nous puissions nous revoir. J'ai quitté l'Armagnac pour retourner en Béarn. Je m'y suis d'ailleurs fait brigander et un procès est actuellement en cours. Quand j'entends la manière dont parle les brigands de ma personne, je pense que j'aurais mieux fait de m'abstenir.
Je pars donc ce soir pour rentrer chez moi mais je passerais à nouveau par l'Armagnac donc je demanderais cette fameuse boisson à laquelle vous faites allusion et je vous donnerais mon avis dessus.
Il fait également beau temps si bien que je ne suis pas pressée de rentrer chez moi où je sais que ce ne sera pas la même chose.

Prenez soin de vous et faites attention sur le chemin.
Amicalement,

Cira

P.S : Je sais que vous allez le demander alors oui, je voyage seule mais oui, je vais mieux donc non, je ne ferais pas n'importe quoi.


Et cette fois c'est un pigeon qui s'en va parce que vu le temps de réponse, le messager n'a pas attendu.
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Samsa
    "Sur ma route, oui,
    Je n'compte plus les soucis.
    De quoi devenir fou, oui,
    Une vie de roots."
    (Black M - Sur ma route)



Heureuse, fière et émue, Cerbère tournoyait sur elle-même en riant. On n'était pas décorée d'un ordre dynaste tous les jours. Elle obtenait enfin une récompense, une reconnaissance, pour tous ses efforts, ses sacrifices, son dévouement, sa loyauté. Une discipline de fer, parfois sensible à tenir, mais qui avait toujours été là.
C'est dans cette émotion euphorique, malgré le fait qu'elles soient sur un noeud dangereux, qu'elle reçoit la lettre de la jeune Cira. Samsa ne peut y répondre de suite, prise par des soucis de LP et de stratégie afin d'échapper aux brigands. C'est quand elle atteint Niort qu'elle peut enfin -enfin ? Ce n'est pas dit- se poser.




De Samsa, dicte Cerbère,
A Cira de Leffe, Dame de Tressin,
Salutations.

La traversée de Bretagne ne fut guère de tout repos. Les brigands furent bien courants mais nous avons su y échapper. A Fougères, Shawie s'est amusée sur le marché, ce qu'un boulanger a fort peu apprécié. Nous qui devions passer sans heurts ni indiscrétions, voilà qui était raté. Heureusement, rien de mal et nous avons fui; la barrière Nord-Sud fut franchie !

J'ignore ce que vous ratez, demoiselle, car à part Fougères qui était aussi morte qu'un chat écrasé -pardonnez-moi l'image-, nous n'avons vu que des noeuds, du vent et, parfois, de la bruine. Il y a cependant moult genêts.

Nous sommes arrivées à Niort ce jour. J'ai reçu en route, peu de temps avant votre lettre, une nouvelle annonce royale. Celle-ci désignait les récipiendaires du collier dynaste de l'Ordre du Griffon. Vous savez, ces récompenses de règne que le roi ou la reine du moment -car ils ne durent jamais longtemps- offre en remerciements de services remarquables.
C'est avec autant de joie que de fierté que je vous annonce donc être de ces privilégiés possédant collier et médaille. Je crois que cette récompense vaut comme une sorte d'accomplissement, une reconnaissance libératrice.

Le Mans n'est guère nocif en soi, il s'y trouve des gens absolument adorables tel la Comtesse, Son Altesse Royale Melissandre Malemort, la belle-fille de Sa Majesté Lanfeust de Troy, Roi de France, mais également des gens bien plus humble comme la mairesse, Shaomye. Je vous souhaite de pouvoir y aller un jour, je suis persuadée que vous y trouverez quelques plaisirs.
Le Mans a été théâtre d'événements dont j'aurais préféré ne pas avoir connaissance, ni vue, et c'est ainsi que, voyant ceux que j'aimais se déchirer sans honneur, sinon avec plaisir, j'ai préféré m'en aller. Mon voyage était là une bonne occasion, vers le Sud plus encore.

Je croyais que vous étiez sous la protection du Comte ? Piètre protection. Piètre expérience ! Piètre efficacité. Comment allez-vous ? Point de blessure ? Ra, j'en connais quelques-uns qui affronteront courroux !

Je crains ne pouvoir vous accompagner dans le Nord, en venant moi-même mais étant surtout attendue en Béarn. Également, le fait que je ne sois pas seule limite drastiquement mon champ d'action et ma liberté.
Je connais cependant beaucoup de gens, aussi, écrivez-moi si vous souhaitez une escorte. Je vous en trouverais sans doute une, si elles ne sont pas toutes déjà en mission.

Soyez prudente et en cas de danger, frappez !

Amicalement,

Samsa
Dicte Cerbère


C'est fouillis, ça part un peu en tous les sens, Samsa le sait. Mais tant d'émotions l'assaillent... La Bretagne traversée, le collier dynaste, Maximilien laissant Melissandre à sa peine... Autant dire qu'un plan suivi n'était guère dans les capacités de la Bordelaise pour ce soir où, après avoir confié la lettre, elle rejoignit une Shawie aussi vidée qu'elle.
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