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A l'orée de Roanne : double anoblissement

Aengus_o.sullivan


Il est, dans la vie d'un homme, des instants, des moments rares et précieux durant lesquels il ose penser que sa vie n'a pas été vaine. Que son existence n'a pas été inutiles et que les efforts consentis et les sacrifices subis ont, finalement porté leurs fruits.
Il me suffisait de regarder Azzera pour me conforter dans cette idée.

Mais pas seulement elle... Nos enfants en étaient aussi la preuve vivante. Il m'est difficile, voire impossible de ne pas y associer la jeune Duchesse que, depuis des années, je considérais comme ma fille. N'allait-elle pas bientôt devenir ma belle fille ?

Oui, arrivé à un âge mûr, j'entamais avec sérénité cette période de mon existence où, en pleine force de l'âge, j'allais doucement mais sûrement entrer de plein pied dans la vieillesse.
En ces temps troublés, on murissait vite, on grandissait vite, mais on vieillissait vite également... quand on avait la chance de survivre aux guerres, maladies et autres vissicitudes.

Mais en ce jour de liesse, j'étais un homme comblé !

Quel que serait mon futur, j'avais d'ores et déjà obtenu de la vie tout ce qu'elle peut apporter de bonheur à un homme comme moi. J'en ressentais une grande reconnaissance presque euphorique nonobstant une certaine relativisation inhérente à mon tempérament souvent sceptique, voire méfiant.

Presque sans le vouloir, je m'approchai de la suzeraine et sa vassale comme pour marquer mon soutien à ces deux femmes pour lesquelles je vouais un respet sans bornes. J'avais, aujourd'hui plus que jamais, la certitude que nos destins étaient liés d'une manière indissociable.

Les serments échangés entre Margaut et Azzera étaient plus que symboliques, ils reflétaient exactement les liens qui nous unissaient tous. Oui, cet anoblissement achevait de souder nos familles, notre famille plus précisément car, au delà de la vassalité, il confirmait ce qui avait toujours été, à savoir, un amour mutuel basé sur le respect et la confiance !

Azzera serrait avec émotion la lance offerte par Margaut... émotion tellement communicative que je ne pus m'empêcher de poser la main sur l'épaule de ma Sirène et la presser amoureusement.
Elle tourna alors vers moi un regard humide qui faillit me faire monter lesd larmes aux yeux !
Mais, vous savez ma réserve dans ce genre de situation et je me contentai de poser un léger baiser dans la brune chevelure parfumée de mon épouse en murmurant :

- Jamais je ne pourrai te dire à quel point je t'aime.


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Homme d'Armes auprès de l'Ordre des Dames Blanches à l'Ecu Vert
Elenwe
L'échange de serments était complet et semblait à présent terminé. A Elenwë à présent d'entrer à nouveau en scène.

Elle déroula les deux parchemins qu'elle tenait en main depuis le début, repéra le bon et le relut rapidement, histoire de vérifier que tout était bien écrit comme il fallait.

La Brune se leva alors, un petit sourire aux lèvres.


Félicitations Dame Azzera. Vous voilà à présent Dame de Saint-Haon-le-Chatel.

Même si techniquement, elle l'avait toujours été, même depuis le décès du Duc de Roanne. La future mère tendit le contreseing ainsi qu'un autre parchemin, encore roulé celui-ci.

Voici également les Lois Héraldiques du Royaume de France. Je vous conseille grandement de les lire.

Citation:



Moi, Elenwë de Walburghe, Héraut Royal du Bourbonnais-Auvergne, déclare avoir reçu une demande de Margaut de Roanne d'Azayes*, concernant l'octroi d'une Seigneurie vassale sise sur son Duché de Roanne à Azzera*.

La Seigneurie de Saint-Haon-Le-Chatel relève bien du Duché susnommé.

Après recherches héraldiques, il s'avère que les armoiries de la dite Seigneurie sont "D'argent au lion de gueules, à la bordure crenelée de sinople" et sont ainsi représentées :



Je confirme avoir été le témoin de l'échange vassalique, effectué conformément aux Lois Héraldiques du Royaume de France, entre Margaut de Roanne d'Azayes*, la Suzeraine, et Azzera*, sa vassale.

Cette dernière est désormais Dame de Saint-Haon-Le-Chatel et elle doit en arborer les armoiries.

Pour rappel, la patente de demande d'octroi faite par Margaut de Roanne d'Azayes* :
Citation:
A vous Elenwe de Walburghe dicte Auvergne,
De nous Margaut d'Azayes, Duchesse de Roanne, Baronne de Pierrefort,

Par la présente faisons savoir que nous souhaitons renouveler le lien vassalique entre Azzera Dame de Saint Haon le Chatel et Nostre Duché de Roanne.

Que à l'issue Dame Azzera restera vassale de notre Duché de Roanne.

Fait à Roanne, le 25 ème jour du 9ème mois de l'an 1464.

Margaut de Roanne


Fait à Clermont, dans les bureaux de l'Hérauderie du Bourbonnais-Auvergne, le 27 octobre de l'An 1464.

Afin que personne ne puisse contester cet octroi, j'appose mon scel.




*Margaut_de_roanne, Azzera










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Margaut_de_roanne


Ainsi donc s'en était fait, l'échange avait eu lieu, le cadeau semblait faire son office et c'est joyeuse que je me tournais vers Aengus qui nous avait rejoint. Je jetai un regard vers mon prince et lui fit un discret clin d'oeil. J'espérai que le jour viendrai ou il pourrait également faire une telle cérémonie en temps que futur noble.

L'attention d'Aengus me touchait et une larme discrète roula sur ma joue lorsqu'il susurra à l'oreille d'Azzera des mots que je n'entendis pas, mais que je compris rien qu'à voir l'échange de regards entre eux.

Auvergne avec une discrétion que je lui connaissais bien s'approcha alors et déroula devant Azzera un parchemin qui scellait à jamais le lien qui nous unissait.
Lorsque cette dernière eu finit son office je ne pu m'empêcher de serrer Azzera dans mes bras. Puis dans la fraction de seconde qui suivit, je tendis ma main vers Aengus.


- Aengus, puisque vous me faites l'honneur de votre présence à deux pas de moi, sans même que je n'ai à vous demander. Si vous voulez bien quitter un court instant votre compagne, il me semble que c'est à votre tour, si je puis dire.

Je souris puis demandai poliment du regard à Azzera de s'éloigner un peu, afin qu'Aengus et moi même puissions avoir un moment solennel pour nous.
Je toussotai légèrement ne sachant pas vraiment comment annoncer la chose à cet homme qui comme toujours m'intimidait. La force qui en émanait m'impressionnerait à jamais.


- Aengus il y a quelque temps de cela, vous m'avez fait comprendre que si besoin j'avais vous seriez là pour m'aider, notamment quant à la gestion de mes terres. Je vous ai proposé il y a quelques semaines de prendre en charge un fief mouvant de ma Baronnie de Pierrefort.

Je m'éclaircis la voix.

- Vous avez accepté cette demande c'est en ce sens que nous sommes ensemble ce jour. Je vous avez dit faire une demande officielle, aussi, à l'instar d'Azzera, Aengus, je souhaite vous anoblir officiellement et vous octroyer le fief d'Oradour.

- Aengus je vous demande donc solennellement en ce jour, d'accepter de devenir mon vassal et de vous prévaloir du fief d'Oradour et du titre de seigneur afférent à ce fief. Que par la même vous aurez la charge totale de faire croître et prospérer vos terres d'Oradour, et pas la même nos terres de Pierrefort.

- D'accepter également de combattre à mes côtés en tant que vassal pour Pierrefort, pour Roanne, pour le BA et le Royaume de France.


Je me tus, attendant fébrile la réaction d'Aengus à ma demande.

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Apprentie de l'ordre de la Dame blanche à l'Ecu vert.
Eamon_o_sullivan


Bien souvent, les mots deviennent inutiles entre gens qui s'aiment tant ils sont en phase.
Malgré nos coups de gueule, nos divergences, nos tempéraments évidemment opposés nous nous aimions. Pour nous, famille n'était qu'un mot derrière lequel s'abritait douillettement un amour mutuel. C'est cela qui nous unissait, nous gardait solidaires les uns des autres.
C'est cela aussi qui faisait qu'en ce moment, je ne ressentais pas de rancoeur quant au fait de ne pas être anobli, alors qu'un anoblissement signifiait pour moi le mariage avec Margaut.

Il me suffisait de voir le visage de mes parents et de ma Grenouille pour m'en convaincre... Les voir heureux me rendait heureux, presque malgré moi.

Le sourire et le clin d'oeil que m'adressa Margaut suffirent à me conforter dans ce sentiment. Je savais que, même dans ces circonstances, elle pensait à moi. Secrètement, sans doute, me dédiait-elle cette cérémonie, prémisses ou anticipation hypothétique d'un futur anoblissement.
Je voulus croire que ce clin d'oeil signifiait : "Bientôt"...

Du coup, comme par magie, mon impatience fondit comme neige au soleil pour laisser la place à un sentiment de paix et la scène s'illumina d'une nouvelle clarté pleine d'espoir et de sérénité... Après tous, nous étions jeunes et avions, sans malheur, bien des années devant nous pour construire notre bonheur.

Mon attention se porta alors sur mes parents.

Père avait rejoint Maman et l'entourait de son amour et de son bras, se penchant tendrement sur elle pour murmurer des mots que je devinai sans peine tant je savais ce qui unissait ces deux-là.
Eux aussi avaient dû ronger leur frein pour arriver à jouir enfin d'un bonheur tellement mérité.
Je connaissais à présent leur histoire et, en y pensant, je me confortai dans l'idée que toute chose vient à point à qui sait attendre.

La cérémonie se poursuivait donc dans une ambiance feutrée et bucolique eu égatd au fait qu'elle se déroulait en pleine nature.
Je m'attendais, avec le serment de Mère, qu'elle se clôture rapidement une fois les armes de St Haon remises par Auvergne.
Mais quelle ne fut ma surprise en entendant ma Grenouille "appeler" mon Père au devant d'elle !

J'étais suspendu, ébahi, à ses lèvres lorsqu'elle termina par ces mots :

- Aengus je vous demande donc solennellement en ce jour, d'accepter de devenir mon vassal et de vous prévaloir du fief d'Oradour et du titre de seigneur afférent à ce fief. Que par là même vous aurez la charge totale de faire croître et prospérer vos terres d'Oradour, et par là même nos terres de Pierrefort.
D'accepter également de combattre à mes côtés en tant que vassal pour Pierrefort, pour Roanne, pour le BA et le Royaume de France.


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Aengus_o.sullivan


Il arrive parfois, dans des moments d'intense émotion, que plusieurs images se superposent en notre esprit.

Cette journée d'une fin d'automne quasi printannière avait des réminiscences de scènes vécues durant mon enfance et mon adolescence dans le Duché de Kilkenny alors que de telles cérémonies s'y déroulaient avant l'invasion anglaise en Irlande.

Mon Père, Seigneur de Kilkenny, chef de Clan, avait coutume d'ainsi rendre hommage à ses propres vassaux.
Entouré de ses Intendants et des druides, il présidait au centre d'une clairière à ce genre de cérémonie.

Certes nos cultures diffèrent, mais nombreuses sont les analogies entre les cérémonies celtes et françaises. En tous cas en ce qui concerne l'importance que nous leur accordons.
Ces serments engagent toute une vie et il est important d'en prendre conscience parce que l'Honneur et la Fidélité sont des valeurs primordiales sans lesquelles nulle société ne saurait se construire et évoluer.

Cette clairière me faisait étrangement penser à certaines forêts d'Irlande et, en particulier, à un endroit situé non loin du domaine des O'Sullivan. C'est sans doute pour cela que Roanne me séduisait autant. J'y retrouvais un peu mes racines.
C'est pour cela aussi que ces images semblaient se superposer et me troublaient.

Penché sur Azzera, les narines pleines de de son parfum sensuel, je fermai les yeux, au comble du bonheur.

Le temps, les épreuves et les grossesses ne semblaient pas avoir de prise sur elle ! Belle et sensuelle comme au premier jour, elle m'inspirait toujours autant d'amour et de désir et, en d'autres circonstances, j'aurais eu tôt fait de le lui montrer !

Je me contentai donc de lui murmurer quelques mots doux appuyés d'un tendre baiser dans les cheveux... Nul souverain n'eût pu m'en empêcher !

Je fus tiré de ce songe idyllique par un mouvement d'Azzera qui, à la demande silencieuse de Margaut s'écarta légèrement de moi et je me retrouvai face à ma future bru, un peu décontenancé mais légèrement amusé voyant la mine embarrassée de cette dernière.

Le sourire, un peu ironique que j'arborais s'effaça rapidement, à mesure que Margaut parlait.

Allons bon... C'était donc cela !

En acceptant la charge d'Intendant de Roanne, j'étais à mille lieues d'imaginer que cela entraînerait mon anoblissement ! Et encore moins l'octroi d'un fief.

Oradour ! ça sonnait bien et ça rimait avec amour... Un signe ?

Par Eithne, j'étais au pied du mur, je ne pouvais évidemment pas refuser, surtout après m'être engagé à aider la jeune Duchesse dans la gestion de ses terres.

Devais-je dire Margaut, Madame, Votre Grâce ? C'est presque dans un rêve que je m'entendis lui répondre :

- Mar.. heu... Madame, Je vous ai fait jadis une promesse. Il n'est pas dans les habitudes d'un O'Sullivan d'y faire défaut. C'est grand honneur que vous me faites de m'élever à ce titre. Soyez assurée que vous n'aurez pas à regretter cette décision.


Je marquai une courte pause et plongeai mon regard dans celui de Margaut avant de poser en genou en terre et de poursuivre sans la quitter des yeux:

- C'est donc avec un immense plaisir, ajoutai-je en souriant franchement cette fois, que j'accepte de prendre en charge les terres d'Oradour qu'il me tarde de découvrir.
A cet effet, je vous jure...


Par Lug, c'est quoi encore cette formule ? Hésitation, effort de mémoire, petite grimace puis sourire un peu gêné :

- Je vous jure, euh, Fidélité, Obsequium, Conseil, consilium et... hem... Aide armée, auxilium... C'est ça ?


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Homme d'Armes auprès de l'Ordre des Dames Blanches à l'Ecu Vert
Margaut_de_roanne


Le doux regard de mon Prince je le sentais au plus profond de mon être alors même que je ne le regardai pas. Pourquoi avais-je autant de mal à parler sereinement avec Aengus dans de telle circonstance ? Sa force tranquille m'intimidait à tel point que même à l'instant je me faisais violence pour ne pas défaillir.

Fort heureusement il réussi, probablement sans le vouloir, à apaiser l'atmosphère et j'éclatai d'un franc rire devant lui. Chose que, depuis que je le connaissais, je n'avais jamais fait, lorsqu'il hésita sur la façon de m'appeler.

Je toussotai puis repris la contenance que je devais avoir en ce jour. Très humblement j'écoutai Aengus répondre par la positive à ma demande. Alors que je me préparai à répondre, ses dernières paroles, esquissèrent un sourire sur mes lèvres.
Je pouffai à nouveau de rire devant l'hésitation de mon futur vassal sur la formule à dire.


- Aengus, vous aurez au moins réussi à me faire rire. Pour répondre à vos questionnements silencieux. Oui, c'est ça, Obséquium, Consilium et auxilium. Je le répète assez souvent à chaque nouvelle élection du Duc du BA pour le connaitre parcoeur.

- Par ailleurs dans de telle circonstance le terme approprié pour vous adresser à moi, serait plutôt Votre Grâce. Il va de soit que Azzera, c'est contentai d'un Margaut et que je ne lui en tien nullement rigueur bien au contraire un Votre Grâce de sa part aurait été de trop.
Par contre, le Madame, ne me plait pas du tout, mais alors pas du tout, je vous serai gré, de ne plus jamais utiliser ce terme en ma présence.


J'éclatais de rire. Puis je m'approchais de son oreille et susurrait pour lui seul.

- Alons donc, Aengus, appelez moi Margaut comme vous le faite depuis toujours ce sera amplement suffisant lorsque nous sommes entre nous. Je vous demanderai seulement d'être un peu plus solennel lorsque vous me représenterez.

Je me tournai vers Auvergne puis revenez vers mon vassal.

- Aengus, Seigneur d'Oradour, nous prenons acte ce jour de votre allégeance et vous promettons en retour Protection Justice et Subsistance.

- En ce jour solennel, sachez Aengus que cette promesse ne saurait être rompue que par ma mort.


Je fis signe au garde armée d'approcher, comme précédemment avec Azzera, ce dernier tenait dans ses mains un tissus léger qui entourait un objet de taille plus petite que la lance offert à Azzera. Ce cadeau que je faisais ce jour à Aengus je l'espérai resserrerai encore plus étroitement les liens qui liaient nos deux familles.

- Aengus, afin de sceller définitivement le lien qui nous unis, en ce jour je vous fait ce présent. Je le crois, il vous permettra en toute circonstance de faire honneur à vos origines et votre fief.

Je glissais ma main dans le tissus et le fis glisser lentement au sol. Une bâtarde apparut alors sous les nos yeux. Cette arme de toute beauté était la parfaite réplique de la bâtarde que possédait Eamon, celle la même qui lui venait de son père. Je savais que père et fils y tenaient beaucoup. Sur le pommeau de la Bâtarde était gravé un triskell, et sur la lame près de la garde l'ont pouvait lire "Onoraig Agus Dilis".

- Cette bâtarde a été forgée par le meilleur forgeron d'Oradour, puis achevée dans la forge familiale à Roanne. Il s'agit d'une copie de la bâtarde d'Eamon dont nous connaissons l'histoire. Il va de soit que cette arme ne vient pas de votre contrée d'origine. Mais elle porte en elle, un peu de vos origine et de moi.
- Quelle puisse être un allié précieux lors des batailles que nous mèneront ensemble.


Je la tendis doucement à Aengus.

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Apprentie de l'ordre de la Dame blanche à l'Ecu vert.
Aengus_o.sullivan


Voilà.

C'en était fait de cette liberté et de cette insouciance qui avaient, jusqu'ici forgé mon existence.

Les liens qui m'unissaient à Azzera aliénaient déjà la vie sinon dissolue, du moins indépendante, qui avait guidé mes pas depuis mon exil jusqu'à ma rencontre avec celle qui était devenue ma femme... enfin presque, puisque, officiellement, par défaut de baptême, nous n'avions encore scellé nos voeux selon le rite aristotélicien.

Ce constat me fit un peu sourire malgré les circonstances solennelles du moment. Une lueur malicieuse éclaira un instant mon visage, lueur qui, je l'espérais, aurait échappé à l'assistance.

Le sérieux me revint très vite suite à la remarque, mi-figue, mi-raisin de la jeune Duchesse...
Par Lug ! Comment diantre voulez vous que je m'habitue à ce protocole étranger ?!
Margaut était pour moi, depuis toujours, celle qui allait épouser mon fils. A ce titre, elle était ma bru en puissance. De surcroît, je la connaissais depuis sa prime enfance. Et voilà que, soudain, elle devenait Duchesse et ma Suzeraine par dessus le marché !

Vivement que cette cérémonie se termine, que je puisse aller me rincer le gosier d'une bonne bière brune bien fraîche et épaisse !

Le rire frais de Margaut me ramena à la réalité et, à ses paroles susurrées à mon oreille, je compris que la coquine se gaussait gentiment de moi... Comment lui en vouloir ?

Mais déjà la sacro-sainte formule finalisant l'octroi de mon titre tombait :

- Aengus, Seigneur d'Oradour, nous prenons acte ce jour de votre allégeance et vous promettons en retour Protection Justice et Subsistance.
En ce jour solennel, sachez Aengus que cette promesse ne saurait être rompue que par ma mort.


Seigneur d'Oradour !

Comme dans un rêve, des pans entiers de mon existence défilaient devant mes yeux embrumés...

Kilkenny, le massacre de ma famille, ma fuite, mon exil en terre de France, Mimizan, Azzera, la Bourgogne et cette tragédie qui laissa croire à ma mort. Puis, défiguré, désespéré, ma retraite volontaire en Bretagne... un autre exil !
Et, enfin, les retrouvailles, Azzera, Eamon...
Par tous les Dieux d'Irlande, il me semblait avoir vécu mille vies !

Je fus à nouveau tiré de mes songes par la voix douce de Margaut et portai mon regard sur l'objet qu'elle me présentait enveloppé dans un tissus sans bien comprendre ce qui arrivait.
Ses paroles sibyllines ajoutaient encore à ma confusion :

- Aengus, afin de sceller définitivement le lien qui nous unit, en ce jour, je vous fait ce présent. Je le crois, il vous permettra en toute circonstance de faire honneur à vos origines et votre fief.


Sous mes yeux ébahis et émerveillés à la fois, la Jeune Duchesse dévoila lentement l'objet qu'elle me présentait.

Une bâtarde !

Lorsque Margaut la posa dans mes paumes ouvertes, les mains tremblantes je m'emparai avec précaution de la lame offerte et refermai les doigts sur l'acier étincelant.
Un court instant, je fermai les yeux retenant à grand-peine les larmes qui montaient.

Involontairement, je serrai les doigts.

Je sentis alors l'acier mordre doucement la chair de ma senestre comme pour sceller ce pacte dans le sang et cette légère douleur me rappela soudain à la réalité.

Tandis que Margaut me parlait, j'examinais l'arme.
D'une facture parfaite, elle était semblable en tous points à celle que portait aujourd'hui le dernier descendant mâle des O'Sullivan, mon fils Eamon. Et pour cause.

L'attention de la Duchesse me toucha au plus profond de l'âme et je lui en fus immensément reconnaissant.

Je levai les yeux sur elle, plongeant mon regard sombre dans l'émeraude du sien :

- Puisse le Destin nous éviter de nouvelles effusions de sang, mais s'il devait, malgré tout, en être ainsi, sachez Votre Grâce, que cette lame est désormais liée à jamais à nos destinées communes.


Je me tournai lentement vers l'assemblée et, empoignant l'épée; je la brandis au dessus de ma tête afin que tous puissent la voir et clamai d'une voix forte :

- Belles Dames, Nobles Seigneurs, soyez aujourd'hui témoins de mon engagement solennel et inébranlable pour la cause de Roanne et de la Couronne. Que jamais ma devise ne me prenne en défaut : ONORAIG AGUS DILIS* !!

Puis, portant mon regard sur Azzera qui ne m'avait, semble-t-il, pas quitté des yeux, je repris, avec un sourire un peu taquin et d'une voix plus douce mais bien audible :

- Je profite de votre présence à tous pour officialiser une situation de fait, d'autant que très discrètement, pour vous en laisser la surprise, je me suis fait officiellement baptiser : Azzera, Dame de St Haon, puisque, par mon baptême et l'octroi de ce titre, plus rien ne s'y oppose, j'ai l'immense joie de vous demander si vous acceptez de m'épouser !








* honneur et fidélité

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Homme d'Armes auprès de l'Ordre des Dames Blanches à l'Ecu Vert
Azzera
Pendant qu'Auvergne officialisait l'échange de serments, Ysolte babillait dans les bras de la nounou.
Comme si l'enfançon, aussi, tenait à assurer sa mère, qu'elle était d'accord avec ce qu'il venait de se passer.

Le lourd livre des lois héraldiques donné, Azzera se promis de les lire dès ce soir.... ou demain soir, oui, voila, demain! C'est bien ça demain, non?

Aengus, fidèle à lui-même, protégeait la chevalier de mots tendres.
Lui repondre en le dévorant du regard et en lui laissant la place.

Et moi, jamais je ne vous exprimerais les sentiments qui me viennent en cet instant.
Je vous aime Amour.


L'embrassade reçue de Margaut était bien trop courte au goût de la blanche, elle se sépara de sa future bru en reculant de quelques pas.

Aengus et Margaut échangèrent les serments et à mon tour, je fut prise d'une vive émotion me tirant une larme vite écrasée par une main tremblante.
Elle tourna la tête vers son fils, l'unique, le seul qu'elle n'aurait jamais, le tant aimé.
Qu'il était beau, fier, indomptable.

Oradour... Voila donc le secret de Margaut!
Larmes séchées, sourire illuminant son visage. Cette lame, il en rêvait souvent, voir la réplique donnée ce jour la laissait sans voix.
Elle souriait, simplement.

Puis flottement, une demande inattendue, un discours à la hauteur de l'Irlandais.
Sans doute, pouvait-on voir son coeur bondir dans sa poitrine.
L'épouser?
Vraiment, elle devait rêver, depuis le temps qu'elle se considérait comme son épouse, non, franchement, quand elle parlait de lui, elle disait :"mon époux"
Mais là, il lui demandait d'officialiser tout cela?

Ne plus se préoccuper du protocole et lui sauter dans les bras en accrochant ses jambes autour de sa taille. Les pans de sa jupe s'enroulaient autour d'eux. Ouf, les apparences sont sauves!

Elle le couvrit de doux baisers sur le visage en lui susurrant un seul mot à l'oreille


Oui... OUI... Oui... OUI.... Puis, pour l'assemblée : Oui...OUIOui.... OUI...
De tout mon coeur à vous pour toujours!

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Vacances du 31/05 au 10/06
Elenwe
Elenwë allait tendre le contreseing au nouvel annobli lorsqu'il enchaîna avec une demande en mariage. La jeune femme attendit donc que la tension alentour se calme puis apporta le précieux document à Aengus.

Double félicitations ! Futur marié et vous voici à présent Seigneur d'Oradour ! Je vous conseille d'aller lire les Lois Héraldiques du Royaume de France, ainsi vous connaitrez vos devoirs et droits.

Citation:



Moi, Elenwë de Walburghe, Héraut Royal du Bourbonnais-Auvergne, déclare avoir reçu une demande de Margaut de Roanne d'Azayes*, concernant l'octroi d'une Seigneurie vassale sise sur sa Baronnie de Pierrefort à Aengus O'Sullivan*.

La Seigneurie de Oradour en Pierrefort relève bien de la Baronnie susnommée.

Après recherches héraldiques, il s'avère que les armoiries de la dite Seigneurie sont "D'or au gonfanon de gueules accompagné de trois croix vidées, clechées et pommelées de du même" et sont ainsi représentées :



Je confirme avoir été le témoin de l'échange vassalique, effectué conformément aux Lois Héraldiques du Royaume de France, entre Margaut de Roanne d'Azayes*, la Suzeraine, et Aengus O'Sullivan*, son vassal.

Ce dernier est désormais Seigneur d'Oradour en Pierrefort et il doit en arborer les armoiries.

Pour rappel, la patente de demande d'octroi faite par Margaut de Roanne d'Azayes* :
Citation:
vous Elenwe de Walburghe dicte Auvergne,
De nous Margaut d'Azayes, Duchesse de Roanne, Baronne de Pierrefort,

Par la présente faisons savoir que nous souhaitons anoblir messire Aengus O'Sullivan.

Homme d'arme auprès de l'ordre royal de la Dame Blanche à l'écu vert, messire Aengus est sur tous les fronts pour aider mes soeurs aux services de sa majesté. Présent lors de nombreux combats en temps que soldat, il nous a été d’une aide considérable lors des derniers combats angevins en faisant le réapprovisionnement de nos troupes.

Fidèle, loyal et consciencieux, je sais pouvoir compter sur lui en toute circonstance. Il a montré à moult reprise son dévouement auprès des Dames Blanche et auprès de Roanne et Pierrefort.

Je souhaite l’en remercier et lui montrer ma reconnaissance en lui octroyant le fief d’Oradour mouvant de la Baronnie de Pierrefort.


Fait à Roanne, le 28 ème jour du 9ème mois de l'an 1464.

Margaut de Roanne d'Azayes


Fait à Clermont, dans les bureaux de l'Hérauderie du Bourbonnais-Auvergne, le 27 octobre de l'An 1464.

Afin que personne ne puisse contester cet octroi, j'appose mon scel.




*Margaut_de_roanne, aengus_o.sullivan










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Silec
Silec avait assisté ravi de ces anoblissements. Il était temps pour lui d'annoncer à l’assistance ce qu'il avait a dire.

Mes dames Messires un instant d'attention je vous prie.

J'ai assisté présentement à une belle cérémonie, il est temps pour moi de vous inviter tous a une autre surprise en mon domaine de Saint Nectaire.

Je vous y attend.

Pour ceux et celles qui se demandent ou se trouve mon logis Planchet mon valet sera ravi de vous accompagner.


( http://forum2.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=894930)
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*atalante


Je souris aux dires de mon parrain, que d'émotion aussi avec cette cérémonie.
Je m'approche de Azzera une fois que Aengus la laisse respirer un peu, je lui donne l'accolade et lui fait un bisou sur la joue........à Azzera.


Je suis contente pour toi ma belle, bon, vous venez avec nous chez Silec hein!

Retour au château avec la calèche pour récupérer ma monture et mettre le convoi en branle, c'est que c'est pas a coté son chateau à Papy
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méa clunes non pulus
Aengus_o.sullivan


Je n'avais pas douté un seul instant de la réponse de ma Sirène... alors pourquoi, lorsqu'elle se jeta dans mes bras en prononçant ce "OUI" tant espéré, avais-je eu cet espèce de boule d'émotion en travers de la gorge, comme si un refus eut été envisageable et que, soudain, un poids terrible dégringolait de mes épaules ?

L'émotion était si forte que j'en avais presque oublié mon anoblissement , c'est dire !

Je fus cependant très vite rappelé à l'ordre par la déclaration du Duc Silec : Une invitation surprise.

Venant d'un tel personnage, ça ne pouvait se refuser, bien évidemment. Aussi, dès que Atalante eut embrassé Azzera, je m'adressai aux deux femmes :

- Bien sûr que nous venons, le temps de nous préparer et nous nous mettons en route.


Un regard complice à ma future épouse - enfin, officiellement - et je saluai Auvergne, la remerciant de ses bons offices, tenant entre mes mains un peu tremblantes les précieux documents attestant de mon nouveau statut.

Noble de France !

Qui eut pu un jour prédire ce destin ? Qui eut pu imaginer le jeune aventurier libertin débarquant il y a seize ans de son Irlande natale, anobli pour services rendus à ce beau pays d'accueil ? Pas moi, en tous cas !

Une fois les dernières mondanités accomplies, j'emmenai donc mon Epouse.

Un court passage par Roanne et St Haon pour compléter notre équipage, et, en route pour St Nectaire et de nouvelles aventures !


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Homme d'Armes auprès de l'Ordre des Dames Blanches à l'Ecu Vert
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