Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 16, 17, 18   >   >>

[RP]Au coeur des mots... Tik, Tak d'une plume inspirée

Takoda
Et là où on ne l'attendait pas, se trouvait son apprentie! Chantante...la rousse écouta donc les milles vers aux rimes accordées avec délice.
Petits applaudissements lorsque se termine le chant et que s'éteint la voix...
Takoda a eu l'oreille un peu égratignée à certains endroits mais globalement la brunette s'en sort bien dans le domaine...Bon signe, elle a de la musicalité en elle!

Et voilà que maintenant elle parle de dague...quoi la dague un instrument? Non...roooh!


Dans les armes, c'est certainement un instrument mais pas en musique! Hé,hé! Tant pis...je ne gratterais pas de concert avec toi...

La Tornade, se leva quand même pour aller chercher son luth placé près d'une des armoires de la pièce et se réinstallant confortablement dans un des fauteils, gratta les cordes...avant d'entamer un virelai bien connu (ou pas!). Point besoin de mot pour apprécier le moment et puis cela donnait une ambiance au lieu...si d'aventures Ryxende avait envie de se mettre à écrire, grand bien lui en prendrait...
_________________
Ryxende_bodhran
arf ! voilà t 'y pas que ça eu l'air de lui plaire, à la Dame des lieux . une esquisse de mouvement pour se lever et la toute petite brune se précipite pour fuir ... euh non, pour l'aider . sauf que, comme de bien entendu, la Maitre de feu n'a pas l'intention de se retrouver le nez écraser au sol, se tordant de douleur avant de rendre son dernier soupir . mieux (ou pire) que ça, même . elle se déplace gracieusement vers les meubles qui ornent les murs ... oups lààààà ! commen qu'un demi tour est effectué l'air de rien . bon, elle se retrouve avec des boucles noires plein la figure mais l'honneur est sauf (ou presque) . faire mine de rien pour pas paraitre encore plus ridicule ....

un petit sourire devrait suffire . sourire qui prend la forme d'une moue en entendant que la dague ne sera pas de mise (pour cette fois) . tortillement des lèvres . lèvres qui s'entrouvrent légèrement en voyant un luth apparaitre dans les mains blanches . pas qu'elle ait jamais vu ce genre d'instrument, avant ... elle a tenté d'en jouer . et connait un joueur fou . non, ne pas penser au fou chantant sous peine de devoir fredonner la même chanson durant une semaine ... heureusement, ses pensées sont habilement détournées pas la Maitre se réinstallant dans son fauteuil et commençant à gratouiller les cordes . gratouiller n'est pas le terme exact vu les notes claires et surtout justes qui en sortent !

dès les premiers accords, la lorraine sent comme une torpeur l'envahir . attention, pas que l'instrument, la joueuse ou la musique ne soient abrutissant mais n'est il pas reconnu que la musique calme même les pires excités ? et question excitée, la lorraine se pose là . bon ça se voit pas toujours, puisque c'est que l'agitation interne ... alors, elle se remet bien assise sur le bureau qui lui est alloué, pose ses coudes sur ses genoux et cale son menton dans ses mains en coupe . se balançant doucement et en rythme, s'il vous plait !c'est presque hypnotique . et comme dans toute hypnose (du point de vue lorrain, bien sur) son esprit par en vadrouille dans des contrées pas encore connues . des monts, des vaux.... des idées ....

avant de devoir essuyer le filet de bave qui risque de garnir son menton d'ici peu, la voilà qui se redresse, chope parchemin et plume, saute à bas du bureau... l'encrier est chopé juste avant qu'elle ne se laisse tomber au sol en tailleur (si si , elle peut le faire) . feuillet au sol, plume encrée et ....




j'ai voyagé plus loin
que vos yeux ne verront
vos esprits concevront
plus loin que les demains

j'ai foulé des terres ambres
où les jours vous brulent
et la nuit, sans scrupule
vous glace tout les membres

j'ai embrassé le ciel
se parant de couleurs
explosion de senteur
comme une ritournelle

j'ai caressé le vent
celui qui asphyxie
qui enlève la vie
écrase le vivant

j'ai vu au delà l'horizon
cataractes de foule
grouillante comme la houle
au multiples saisons

j'ai ressenti tout ça
et bien pire encore
quand la mort vient éclore
vous emmenant là bas

j'ai été, j'ai marché, j'ai rêvé...


houlààààà !! il était temps que la musique s'arrête ! on ne sait pas trop où ça aurait emmené la souris ! les yeux de jais se relèvent. les doigts sont aussi tachés d'encre que le parchemin en est souillé .... fallait pas la laisser faire, aussi ....
_________________
Takoda
Visiblement la musique inspire la brunette, et c'est tant mieux! Takoda continua donc de gratter avec un air absent ses cordes, laissant la fantaisie glisser sa patte dans l'air joué!
Pas envie d'écrire à ce moment là, juste de profiter du moment et des mots de son apprentie!


Dites Ryxende, cela vous ennuie si je vous laisse, j'ai une folle envie de sommeil d'un coup...Bien entendu la salle est à votre disposition, vous venez quand vous voulez écrire et peut être que demain, je vous trouverais un autre exercice...cela vous convient il?

Le luth se pose contre le fauteuil et voilà la Fraise qui s'étire pour s'en extirper...dur dur l'oisive vie de Troubadour!
_________________
Takoda
Bien loin des poèmes et du luth, des mois passés sans âme qui vive. Le tic tac même des pendules arrêté dans leur course. Le battement de cœur en sommeil, c'est en ce mois d'octobre que la rousse maître Troubadour franchit de nouveau son seuil.

Le vide et le froid voilà de quoi se trouver chez soi non?
Un coup de balai rapidement effectué, le feu bien vite allumé par la domesticité et la pièce reprit bientôt quelques vie et couleur!
D'autant que déjà en son antre, le papier crissait sous la plume.





Elle danse pour oublier
Que demain elle sera conduite à l'épée
Fragile comme une poupée
Et qui sera bientôt brisée.
Elle tourne, jolie ballerine
Dans sa cellule, à l'humeur chagrine
Et de ses gestes, elle dessine
L'horizon qui se termine.
Question d'heures seulement
Et déjà la vie l'abandonne lentement
Alors elle vire gracieusement
Et seule la mort est là qui l'attends.
Pas d'adieux, un au revoir
Elle se recommande à Dieu, dans le noir
Et au petit matin sans le savoir
Est déjà édifiée au rang de gloire.
Le silence quand elle passe
Jeune effrontée en disgrâce
Victime d'un roi que l'adultère agace
Souvenir déchu d'une Angleterre fugace.

_________________
Takoda
Comme les retours se valent mais ne se ressemblent pas, la pièce avait été maintenue propre et chauffée. C'était déjà un bon début, mais il fallait de nouveau prendre le chemin des mots si l'on ne voulait guère que les décorations de noël ne soient rien de plus que de la toile d'araignée.
Notre rouquine, récemment rebaptisée "Flamboyante" par une de ces charmantes rencontres des derniers temps s'empressa donc de sortir son attirail, préférant le moelleux des coussins à la dureté de la chaise. Il était temps encore de raviver la flamme...




Longue complainte d'une plume esseulée
Château bien vite abandonné
Que reste -t-il de nos couloirs
Alors même que sonnent les dernières heures du soir
Et la vie qui autrefois faisait battre le coeur
N'est plus qu'un vague souvenir du bonheur
Pourquoi encore penser à cela?
Quand l'avenir nous tend à présent les bras.
Reconstruire, rénover c'est un beau projet,
Ouvrons au changement nos volets.
Révolution et passion pour futur
Au travail il y en a c'est sûr!


Petit sourire et la porte déjà claque sur la Fraise.
_________________
Thespis
Cette même nuit, où tout s'était embrasé, le jeune homme vêtu d'une simple cape sombre, épais manteau de nuit, laissant derrière lui la lumière réfléchie du clair de lune, approcha de la porte richement garnie de Takoda. Plus tôt dans la soirée, une invitation avait été lancée. Acceptée, l'homme au sourire avenant, porté par une irrépressible envie d'encore, avait mené ses pas jusqu'à la chambre de la jeune femme. Il avait emprunté un chemin caché, achetant le secret d'un passage dans la pierre. D'un geste lent, emprunt de solennité, il retira sa capuche, qui tomba en arrière, dévoilant son visage grave. Il n'y avait plus nul chaleur, qu'il prodiguait plus tôt dans la soirée. Son regard était droit, dirigé vers la porte de bois sombre. Sombre tout l'était, dans ce couloir peu éclairé, sinon par une bougie mourante.

Thespis leva le poing, fermé, prêt à battre le bois et faire résonner les gonds pour avertir Takoda de sa présence. Pourtant, quelque chose retint son geste. Était-ce sa venue incongrue en soit qui l'en empêcha? Nul ne saurait le dire, mais Thespis abaissa son poing sur la poignée et la tourna, heureux de constater que la porte n'était pas bloquée. Lentement, le loquet tourna dans la serrure et la porte s'ouvrit à peine, laissant une lueur rougeoyante envahir l'espace.

De l'intérieur on voyait seulement un œil regardant à travers l'embrasure, et les doigts fins agripper le tour de la porte pour la pousser. Thespis entra, sans bruit, comme il était venu, poussant ensuite la porte jusqu’à la laisser à peine ouverte, évitant tout bruit nouveau. En silence, il resta ainsi, à regarder la pièce. Un escalier en colimaçon donnait surement accès à la chambre, tout au fond et bien que l'idée de monter, pour surprendre la jeune femme endormie lui traversa l'esprit, il n'en fit rien, pas plus qu'il ne frappa tout à l'heure. Il ne la réveillerait pas, du moins essayerait.

Un rapide coup d'd’œil, sans la pénombre, et habitué il s'avança vers le bureau, sur lequel trônaient différents vélins, certains écrits de l'écriture reconnaissable de la jeune femme. Il saisit la dernière, sur le dessus, celle où le parfum était le plus fort. Le même parfum qu'il avait senti dans la soirée, lorsque leurs lèvres s'étaient frôlées. Il n'avait rien dit, mais à ce moment, à l'instar de Takoda, il s'était senti partir, transporté par l'effluve florale de la scandaleusement enivrante demoiselle. Dès lors, il avait déjà pensé à ce moment. Ce moment excitant où il viendrait dans son appartement de la confrérie, invité sans y être accueilli. Il laissait l'accueil pour après, lorsque elle l’emmènerait visiter les différents lieux. Ce soir, cette nuit, cet instant, il s'introduisait en voleur dans la chambre d'une jeune femme, pour y laisser une trace, qu'elle verrait au matin, au réveil. Cette trace la conforterait, lui rappelant ce rêve étrange de la nuit, ce rêve qui n'en est pas un en fait, ce rêve tellement réel qu'en vérité ce n'était rien de moins que la réalité, la réalité de cette rencontre, et de ce baiser.

Assis, il écrivait, de sa propre plume, sur son propre vélin, apportés tout deux pour laisser son propre parfum à la jeune femme. Puissante odeur musquée, elle laisserait une puissante envie, un vide que lui-même ressentait déjà, à peine la soirée terminée. Il écrivait quelques phrases, à la fois épilogue d'un jeu, et prologue d'une histoire à venir, peut-être.


Madame,

Jamais encore, une femme n'avait provoqué autant de contraste en moi.
Envolées les idées, la morale et les préceptes longuement interprétés.

Sans me retourner maintenant, je suis venu jusqu'à cette chambre.
Univers d'une autre, le votre, et pour moi, le mien, maintenant.
Il faudrait plus d'une raison valable pour m'en déloger, votre droit hélas,
Si davantage, vous ne vouliez plus pour confident, cet ami indolent.

Voyez à quel état vous me réduisez, sans avoir encore réalisé.
Obnubilé par votre souvenir, déjà ancré, au fer, comme un esclave.
Tyrannie délicieuse, et souveraine d'un cœur fendu d'espoir.
Rien ne saurait plus me faire plaisir que de vous revoir sourire,
Et pourquoi, dans un avenir clément, vous goûter, à nouveau.

Thespis.


Ses yeux allèrent rapidement du début à la fin du mince papier entre ses doigts, pour une relecture hâtive. A tout moment, la belle pouvait se réveiller et l'heure n'était point à l'explication. Le sommeil appelle le juste dans sa tache. Thespis fatiguait. Il posa sa lettre en évidence, au dessus des autres, au dessus des mots, des poèmes. Il se leva sans bruit, et replaça sa capuche, son visage disparaissant dans l'ombre, pour ne plus voir que le bout de son nez, et son menton barbu. Le sourire était revenu, mais invisible à présent. Un regard vers l'escalier, il imagina Takoda, allongée, le visage enfouie dans un coussin. La suite dépendait d'elle maintenant et dans l'attente d'une réponse, il tournerait autour de la Confrérie, le temps nécessaire.
_________________
Takoda
Le jour était déjà levé quand la rousse Maître Troubadour pénétra dans la salle principal de ses quartiers personnels. La domesticité était passée, laissant là quelques briochettes abandonnées qui n'attendaient plus que d'être dégustées. La journée commençait bien, d'autant que le souvenir de la veille lui laissait l'impression d'un rêve éveillé. Peut être n'était ce qu'un songe au fond.

Il faut dire que la rencontre avec le sieur Thespis était...hors du commun. Ce qui au début prenait l'apparence d'une conversation anodine avait vite été remplacée par une "Cour" charmante. L'homme savait tourner les mots, et elle avait pris plaisir à écouter la voix masculine lui vanter ses qualités. Il y avait de cela un moment qu'on ne lui avait point fait tourner la tête comme cela. Enfin, il n'était plus la ce matin à son grand désarroi.

Attrapant une des pâtisseries et y croquant à belles dents, elle remarqua un parchemin posé sur son bureau. Pas un des siens, non...mais un qui ne se trouvait point icelieu lorsqu'elle était allée rejoindre le pays du sommeil. Se redressant vivement, elle fit le peu de chemin qui la séparait du bureau et s'empara de l'écrit, mine soucieuse. Qui donc avait pénétré les lieux en son absence?

L'air renfrogné fit bientôt place à un large sourire, ainsi il n'avait pas attendu et était venu... Reposant le vélin qui fleurait bon le masculin personnage. Elle se rassit dans le moelleux des coussins de son fauteuil avec un air de nouveau rêveur.Ainsi il espérait un après...Takoda, repoussant une mèche de cheveux qui lui cachait le visage se redressa. Elle n'attendait plus depuis longtemps ce genre d'aveu... Elle en avait prit son parti et puis il y avait la malédiction...Superstition ou réalité? Ses histoires finissaient toujours mal! Grands dieux que faire?

Vrai qu'il lui plaisait, plus que de raison. Il serait toujours temps de voir...plus tard. Ne devait elle cesser de réfléchir et agir, il l'avait bien fait lui quand par surprise il lui avait volé un baiser.Soit...La plume fut bien vite attrapée.




Monsieur,

Le doux souvenir de cette soirée près de vous,
Trouble encore mon réveil ce jour.
Et plus encore quand je lis vos mots de velours
Qui se posent sur mon âme vide jusqu'à présent d'amour.

J'ai cependant le regret
De ne point vous avoir revu
Et bien que se fermaient mes yeux, comme mes volets
Il serait judicieux que vous repassiez à l'imprévu.

Ne soyez pas cependant, encore esclave de mes charmes
Gardez votre liberté et un certain contrôle
Je ne veux vous blesser par le biais de ces armes
Et vous mentir sur un futur qui je l'avoue m'enjôle.

Car en substance nous ne nous connaissons que peu
Prenons au moins le temps des confidences.
Car l'avenir peux devenir houleux
Plus vite même qu'on ne le pense.

J'attends par devers vous, une réponse à ce mot
Et en cette soirée de nouvelle année
Vous la souhaite avec le plus beau.
Puisse le Très Haut vous garder.

Takoda


Elle verrait bien...Confiant le parchemin à un pigeon gras et bien portant, elle l'envoya, espérant qu'il trouve le récepteur, attendant de lire encore avidement les mots tant attendus que seraient les siens. Il lui avait donné une lueur d'espoir. Infime chance de retrouver un sentiment disparu, enfoui depuis des mois.

Le retour à la réalité risquait d'être brutal si la réponse ne venait guère.

_________________
Thespis
[Le 31, le soir, dans une taverne quelconque]

Thespis était assis, dans un coin sombre, d'une taverne qui portait le nom étrange de "Sanglier Rutilant". C'était plus une auberge qu'une taverne et nombre de clients finissaient leurs nuits dans une des chambres de l'étage. Mais le jeune homme caché par sa capuche, lui, ne comptait pas dormir ici. Il avait un autre plan, qui incluait une porcherie, deux cochons bien gras et de la paille. Certes le plan était peu envieux à une chambre d'auberge, avec lit, bain et tout ce qui peut être présent dans une chambre à un écu la nuit mais il avait pour luxe de ne coûter qu'encore moins. Dans l'auberge, un fort bruit de conversation emplissait la pièce d'une vitalité savoureuse. Ce soir, un nombre impressionnant de badauds s'étaient retrouvés, pour célébrer la fin de l'année, et boire à la nouvelle. Le tavernier avait fort à faire, pour assouvir les soifs de tous, et son plateau tournait bien vite entre ses doigts, délivrant des pintes à la chaîne. Il vint poser devant Thespis un petit verre, différent des autres, simplement rempli d'un alcool transparent.


"Ce s'ra tout, étranger?
- Je vous remercie, oui.


Alors qu'il s'éloignait, il se retourna soudainement et avisa d'une voix forte pour couvrir le brouhaha.

- Au fait, j'ai un courrier pour vous."

Il revint, et sortit d'une poche cachée par son tablier crasseux, un rouleau cachetée qu'il lui tendit. Thespis le prit, et d'un petit hochement de tête remercia le tavernier qui, sans demander son reste, retourna à son labeur, les autres clients commençant à s'impatienter de ne point voir venir leurs bières. Thespis, fébrilement, ouvrit le parchemin, et le lut d'une traite, buvant les mots comme un délicieux vin. Une relecture suivit, et son sourire s'étira. La Dame de ses pensées, avait lu son mot, peut-être même en avait-elle compris le sens caché _ ou presque. La question qui se posait maintenant était vitale. Lui répondait-il par le même chemin? Ou bien modifiait-il ses plans pour la rejoindre sans attendre. Aucune des deux options ne lui plaisait.


[Aujourd'hui, 1er janvier]

La soirée s'était écoulée, et une autre possibilité s'était ajoutée. Thespis avait attendu. La nuit avait rendu sa place au jour, et une nouvelle année s'enclenchait. A l'aube, le jeune vagabond avait repris la route, retournant sur ses pas pour revenir à la Confrérie. La décision avait été prise de la surprendre assurément, sans répondre à son courrier et de la rejoindre dans la pièce où il avait laissé son mot, d'attendre sa venue, sortie du lit, pour lui souhaiter de vive voix la nouvelle année, et lui montrer que tout chemin, quel qu'il soit, se doit de dévier, aux aléas de la vie. Ainsi, retrouvant sa fameuse capuche noire et son manteau de voyage il avait doublé l'allure vers la forteresse poétique. Sans être vu, il avait franchi les grilles, monté le grand escalier, et s'était introduit au premier étage, retrouvant sans mal le chemin des quartiers de la muse Takoda. Pourtant cette fois, la belle avait fermé sa porte a clé. Un sourire barra son visage pourtant caché, prêt à relever le défi involontairement posé.

Le couloir dans lequel il se trouvait se finissait par un cul de sac et une large fenêtre donnait sur un jardin somptueux, de jour comme de nuit. A ce moment, où le soleil prend son envol, les branches gelées luisait d'une faible lueur rougeâtre, réchauffante et apaisante. Malgré le froid prenant, qui trahissait un hiver rude, Thespis escalada l'ouverture et se tint droit sur un petit rebord à peine assez large pour un pied. Doué, agile, il parvint à se maintenir, et ainsi, commença la traversée du château, par l'extérieur. Il se tenait aux quelques prises, allant de fenêtres en fenêtres, passant de chambre en chambre, manquant plus d'une fois d'aller s'écraser dans l'herbe dure en bas. Mais par miracle, il arriva sain et sauf à une fenêtre dont il reconnu l'intérieur. C'était la pièce dans laquelle il s'était faufilé, et la porte qu'il voyait en face de lui n'était autre que celle par laquelle il aurait voulu entré.

Il ouvrit sans encombre la fenêtre qui elle n'était pas verrouillée de l'intérieur, il eut juste à la pousser pour qu'elle coulisse. Thespis quitta alors le froid hivernal pour retrouver la chaleur d'un intérieur, chauffé au feu de bois, dans l'âtre d'une cheminée pourvue de marbre. Il referma derrière lui la fenêtre, ne créant aucun courant d'air. Il repoussa sa capuche, et le soleil pénétrant maintenant de ses rayons dans la pièces, il la contempla plus encore que la veille, la redécouvrant. Il s'y sentait comme chez lui, dans cet antre. A voir les viennoiseries disposées sur le bureau, une domestique était déjà passé, ce qui expliquait que la fenêtre fut ouverte. D'un pas, il retourna, comme le soir précédent, s'asseoir sur le fauteuil, derrière le bureau. Mais cette fois, il patienta, sourire aux lèvres à l'idée de surprendre la chère demoiselle.

_________________
Takoda
[1er janvier de l'an de grâce 1462]

Il est de ces matins qui ne ressemblent à aucuns, unique pieds de nez à des routines bien engagées. Et ce premier janvier 1462 seraient de ces matins là. Une belle année s'annonçait!
Un bras blanc s'étire au-dessus des couvertures du lit de la dame de Berlou au sein de la Confrérie, la voilà qui de nouveau passe des nuits icelieu, ça n'arrivait plus depuis des lustres mais...ça a du bon. Les yeux mi clos constatent que la lumière est celle de la matinée et le buste se redresse donc pour asseoir le corps sur le matelas du lit.

Pas de réponse la veille, elle regarde alentours, pas de pigeon, il n'y en aura pas ce matin non plus visiblement. Elle se retient de retomber lourdement sur ses couvertures et décide donc de mettre pied à terre. S'étirant bruyamment, elle rejette le semblant de chaleur confortable que lui apportait ce qui la couvrait et se dirige à la hâte vers l'armoire. La chainse de lin est trop légère ce matin pour s'attarder dans cette tenue.
Le vêtement de dessous est vite noyé sous le tissu de la robe carmine que Takoda enfile. Et c'est resserrant la ceinture qu'elle se dirige vers ses communs, cheveux en bataille et air à peine éveillé sur le museau.

La lumière d'une douce matinée d'hiver inondait déjà la pièce, les rideaux ayant été ouverts visiblement et une odeur de pain aux raisins flottait une fois encore dans les lieux, le feu était allumé, c'était parfait. Cependant, un bruit la fit sursauter et elle ne put retenir un petit cri,elle venait d’apercevoir que le fauteuil de son bureau n'était pas vide. La personne assise là, de dos semblait être un homme, elle était pourtant sûre d'avoir verrouillée la porte du couloir hier au soir...Était ce un domestique qui prenait ses aises?


Qui va là?

Rien à se mettre sous la main pour se protéger en cas d'intrusion dangereuse, même le tisonnier était trop loin...Espérons que ce ne soit pas quelqu'un avec de mauvaises intentions songea-t-elle...
_________________
Thespis
[Dans un sourire, plus de vitalité que toutes les bougies d'une vie]

Par la fenêtre, Thespis regardait le soleil, rond, jaune et fougueux, prendre son envol gracieux vers le ciel. Un oiseau chantait, en réponse à son complice. Tout dehors faisait de cette matinée, la première de l'année, un enchantement. Tout était fait, dans la divine nature, pour émerveiller l’œil de l'homme, trop peu enclin à admirer ces bienfaits. Tellement de temps était perdu, donné, dépensé aux affaires humaines, délaissant la simplicité naïve d'un chant, d'un gazouillis, d'un rayon de soleil. Thespis n'était pas de ce genre d'être. Même quand il travaillait pour Fourre, il prenait le temps chaque matin de regarder dehors, pour s'éveiller, comme le monde devrait le faire. C'était un rituel qui le conservait ainsi, si chaleureux, bon et généreux. Approchant d'une trentaine d'années, il n'était point aigri. Il dispensait sa bonne humeur et son sourire à tous. Certes pas de manière égale, car à présent c'était pour la jeune femme qu'il se réservait. Sa surprise, il l'espérait, serait un tournant, un déclic, pour elle comme pour lui. Accaparé, il entendit des bruits de pas, au dessus de sa tête. Une personne se levait.

Sans bouger, il continua de regarder dehors, jusqu'au moment ou il entendit descendre. Des pas lourds et légers à la fois, les pas d'une jeune femme, au corps aérien, mais au cœur tourmenté.Une voix perça dans le silence matinal.


"Qui va là?"

Elle avait parlé d'une voix troublée, mais c'était bien elle, Takoda. Il aurait reconnu sa voix entre toutes. Déjà, son parfum emplissait la pièce, plus encore que ses lettres posées tout près. Thespis se leva alors lentement, se tournant ensuite pour lui faire face, sourire aux lèvres.

- Votre ami, ma Dame, qui vient vous souhaiter une merveille année, pour peu qu'elle commence agréablement dès à présent.
_________________
Takoda
Si l'on avait put voir la tête de la Fraise à cet instant, elle aurait ressemblé à celle d'un écureuil écrasé sur un chemin, yeux ressorti, bouche ouverte et paillasse toujours hirsute. Ce visage absolument surpris ne dura qu'un instant pour laisser place à un sourire ravi.

Vous ici!

Elle ne savait pas si elle devait se précipiter ou rester là bras ballants...Elle descendit les dernières marches en hâte. Arrivée en bas, elle ralentit le pas et avança en sa direction, tout en peignant comme elle pouvait les mèches de sa flamboyante crinière . S'arrêtant à quelques centimètres du sire, elle chercha la conduite à tenir et détermina que fixer ses émeraudes dans le regard qui lui faisait face était un parti tout à fait raisonnable.

Elle commence merveilleusement, vous en doutiez?

Le sourire s'élargit, la voix s'affermit. La Maître Troubadour attrape le sieur par la main, l'invitant à s'asseoir dans le canapé non loin. On l'avait dit, ce matin était de ces matins qui ne ressemblent à aucun.
_________________
Thespis
[Le regard d'un homme sait flatter mieux que tout mot]

Voir ainsi, arriver, revenir, près de lui la jeune demoiselle, était, vous l'imaginez, une vive émotion pour Thespis. Enfin, il pouvait contempler à nouveau son visage, revoir son sourire timidement apaisant, plonger son regard dans le sien, comme si plus rien autour n'existait. Il espérait qu'elle ressente le même bouleversement. Du moins, il osait croire qu'elle était autant ravi que lui de ces retrouvailles. Peu de temps était passé, à peine deux nuits, mais le besoin qu'il avait de la voir, était devenu vital. Mais détrompez-vous, Thespis n'est pas une sorte d'esclave, amoindri, assujetti, ou abruti par l'amour, loin de là, il considérait simplement, et l'avait déjà affirmé maintes fois, que le chemin sous les pieds de chacun ne doit pas être inflexible, invariable, il doit être aussi sinueux que l'esprit humain, et se plier aux volontés du cœur, car la vite est assurément trop courte pour se contenter d'exister, il faut vivre également.

Takoda, le visage légèrement rosie par l'émotion sans doute, la surprise d'être ainsi prise de court, dans ses appartements, s'approcha de Thespis, sans un mot, juste un souffle, un regard accroché. Ils se frôlèrent presque, et Thespis du faire preuve d'une grande maîtrise pour ne pas fondre sur elle, et poser, encore, ses lèvres sur les siennes. Était-ce son parfum qui l’enivrait, ou sa beauté presque inhumaine, trop parfaite pour être simplement une femme, qui bloquait toute pensée? Ce qui est sur en tout cas, c'est que Thespis à cet instant, ne pense plus à rien, ne désire plus rien, que de rester dans cette pièce, pour dépenser sans compter son temps avec la jeune sulfureuse.


"- Elle commence merveilleusement, vous en doutiez?

Ils s'assirent tout deux sur un canapé, en soie rouge bordeaux, et orné de fines dorures. Sans lâcher sa main, il l'approcha de ses lèvres et tout en gardant son regard ancré dans le sien, il baisa sa main, lentement, collant ses lèvres. Lorsque il reposa sa main, sans la lâcher pourtant, c'est dans un sourire qu'il répondit.

- Elle ne peut mieux débuter, c'est un fait, tendre amie. J'espère vous avoir surprise, et vous avoir conquise, en venant ainsi, chez vous, bien que vous m'y ayez invité. Plus tard, si vous le voulez bien, après votre toilette, vous me montrerez cet endroit plus en détail, votre Confrérie, car j'avoue être intrigué. Cependant, pour l'instant, je suis venu pour vous, et de votre compagnie, sans retenu, je voudrais m’enivrer."
_________________
Takoda
Il faisait une fois encore tournure de phrase qui fait mouche, flatteur sans que ce ne soit outrancier... de quoi en charmer plus d'une. Sa jeune compagne de l'autre soir l'avait tout de même surnommé "Joli Coeur", info ou intox? Ses lèvres sur sa main, ravissement entre tous, bref, notre rousse flottait...les nuages auraient put, auraient dut être rose, s'il y en avait eu dans le ciel de ce matin froid mais ensoleillé.
Enfin Takoda était bien loin de ce type de réflexion, toute perdue dans les yeux du bellâtre, l'oreille ravie de cette mélodieuse musique de mots à son oreille...


Surprise, je le suis, sans nul doute! Je ne m'attendais pas même à vous revoir si tôt!

Vrai qu'ils s'étaient à peine quittés au fond, l'instant d'un souffle et le revoilà à ses côtés...Coïncidence ou présage?

Bien entendu, je peux vous faire visiter, nous avons nombre de lieux intéressants au château. Qu'est ce qui vus plairait? Le jardin? La chapelle? Une salle de jeu, il y en a moult dans l'aile Ouest...

Qu'importe où nous irons, tant que nous y allons à deux. L'aveu était sous jacent, la compagnie lui plaisait.

Mais peut être préféreriez vous d'abord goûter ces pains aux raisins qui nous font de l'oeil depuis tout à l'heure?

Ce goût sucré s'attarderait-il sur les lèvres masculines qu'elle détaillait à présent, comme un appel au péché. Avait-elle le droit de faire cela? Etait-elle libre de ses mouvements d'ailleurs, le doute planait dans son esprit, mais peu importait, il était là, sur ce canapé, avec elle, pour elle...que demander de plus?
_________________
Thespis
[Waiting for hope babe, there's no more light in my sky]

L'offre était alléchante et Thespis y accéda sans regret, il n'avait rien mangé depuis la veille aussi, se voir offrir avec un sourire aussi tendre un simple pain au raisin, lui mit du baume au coeur.


"Partagez-en un avec moi, Ma Demoiselle, je m'en voudrais de vous priver de votre gourmandise, dit-il taquin. De ce que je vois, il y en a assez pour deux, mais je préfère largement en partager un.

Dans l'idée, en partager un, permettait en fait de partager ce moment au delà de la simple présence. Il espérait qu'elle accepte, car ce n'était que le début, et dans son cœur déjà il espérait partager un bout de sa vie, sinon la totalité. Tout ce qui lui restait serait sienne, si elle le lui demandait. Sans doute en était-elle toute prête. Il n'avait plus qu'a l'inciter un peu, lui montrer son envie, lui ouvrir son coeur.

- Après quoi, nous visiterons tout ce que vous voudrez."

Sur ces mots, il mordit dans le pain au raisin pris juste avant et le tendit sourire aux lèvres en machant doucement, à Takoda, la jeune et belle demoiselle qui faisait déjà chavirer son âme et pour qui, sans mal, il était prêt à remuer ciel et terre.
_________________
Takoda
Soit, partageons!

Attrapant le pain aux raisins qu'il lui tendait, elle mordit à belle dents dans la mie tendre et parfumée.Et s'affalant lourdement dans le canapé, elle lui tendit de nouveau la pâtisserie, tout en le fixant d'un regard lumineux.

Et puisque nous en sommes à partager...Vous me direz tout sur vous durant la visite alors...

Une petite moue amusée s'installe alors sur les lèvres carmines de la rouquine. Vrai qu'il était stimulant d'être auprès d'un homme de cette trempe. Elle le détailla du regard, les cheveux de jais, la barbe...les yeux...dévorants, brûlants...Une caresse lointaine et pourtant...

Cela vous convient-il?
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 16, 17, 18   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)