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[RP] Le Hameau "Novgorod"

Andrei_novgorod
    Le printemps a fait place à l'été, pourtant, je ne parle toujours pas leur langue. Ma douce Borislava me dirait que je ne fais pas le moindre effort, elle aurait raison. Je quitte rarement le Hameau, souvent pour la campagne environnante, en compagnie du brave Raymond, tout aussi taiseux que moi, ce qui ne donne pas matière à l'apprentissage. On parvient à communiquer, pour le peu que c'est nécessaire, même si son épouse est aussi bavarde qu'elle est gironde. J'apprécie de vivre à leur coté. Leur simplicité m'amuse, leur sincérité force mon respect et je comprends l'attachement que porte Niki à cette famille.

    Le clan ne tardera plus à rentrer. J'ai cru apercevoir Posvist ce matin, confirmé par l'arrivée tonitruante d'un mioche qui semblait surexcité. L'euphorie a gagné Gertrude, elle s'est mise à caqueter plus que d'ordinaire, jusqu'à brocarder sa progéniture, de sorte que le Hameau s'est animé soudainement. Le retour des jeunes annonce mon propre départ pour Novgorod, mon neveu sera peut-être du voyage afin de reprendre la place qui est la sienne.
    J'ai pu constater que les filles se sont parfaitement adaptées à ce pays, elles sont bien entourées et se sont largement émancipées. Trop à mon goût, je suis de la vieille école et je salue nos Dieux de n'avoir eu que des mâles. Quant à Sasha, il grandit aux cotés de sa mère et rien ne retient plus Nikolaï dorénavant, alors que chez nous, il est attendu par sa Princesse.

    Allongé sur le plumard, j'écoute la rumeur qui monte. D'ici quelques heures, ils seront au bercail et je subirais les jacassements exaltés de mes nièces, sans pouvoir y échapper. Autant me reposer en prévision de l'effervescence à venir.

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Nikita.novgorod
    Demeure Novgorod-Windham


Revenus durant l'été, d'un voyage en Alexandrie, la famille a pris le temps de se remettre de ses émotions... ouais, ça laisse des traces ! Après quelques semaines, chacun retournait à ses projets personnels, le hameau "N" vivotant au rythme de ses habitants.
La Blondeur, quant à elle, avait fait escale à Blaye, afin d'y amarrer son rafiot, suite à la suggestion pressante de l'amirauté... elle n'est clairement pas assez déprimique pour y aller volontairement, tant cette ville est dénuée d'intérêt, ou plus sûrement, trop garrottée par une poignée de demeurés, handicapant l'éventuelle attractivité de la cité. Après quoi, ils ont séjourné à Bazas afin d'y bûcheronner, avant de rentrer à Bordeaux.

La capitale semblait endormie, aux antipodes de ce qu'elle était avant leur départ, au printemps dernier... on s'y ennuyait franchement, pathétiquement triste. Il n'en fallait pas davantage à la Platine pour répondre positivement à la Blondasse Black et la voilà sur une liste, pour les ducales, entraînant avec elle, son époux. Évidemment, l'histoire ne le raconte pas mais, il se murmure qu'il aurait merdé comme rare, qu'il aurait à se faire pardonner, toussa toussa. Qui connaît la Slave, sait qu'elle peut être particulièrement pénible... ceci expliquerait-il cela?!

Bref. Ce matin-là, elle vaque à ses occupations quand l'aîné de Trudy pointe la truffe:

    - M'ame Niki', M'ame Niki'...
    - C'est mouâââââ !
    De le rejoindre en sautillant, toutafé !
    - J'a l'courrier pour vous.
    - Hannnn... j'ai des amis ! donnes vite et files à la cuisine, ta mère a fait des macarons.
    - M'ci M'ame.


Un sourire accompagne le départ de l'ado', c'est qu'elle les aime bien les mouflets de la Dodue... avant de se précipiter dans un fauteuil, impatiente de connaître l'expéditeur et, bien sûr, le contenu de la missive.

    - Ah non... j'ai pas d'ami, mais une rousse "môman"


Citation:
Ma Princesse,

Je t'envoie des nouvelles de chez les teutons où nous avons pris la route avec Verra pour nous lancer dans la quête de Khan.

Je ne sais pas où tout ça nous mènera mais nous avions envie de vivre une dernière grande aventure avant de nous poser définitivement.

Sasha, Sashka et Aude sont à Beuil vers mon frère pour quelques jours encore. Ils rentreront vers vous avant que les montagnes ne gagnent la Savoie et que les routes soient impraticables.

J'espère que tu vas bien et que ton mari se porte bien aussi.

Je vous embrasse; prenez soin de vous.

Carrie.


Un soupir passe la lippe, ils lui manquent en vérité... c'est qu'elle a toujours été entourée depuis qu'elle les a tous rejoints et là, c'est la débandade qu'elle se sent presque isolée. Une pensée pour Novgorod, où Niko' et Andreï sont repartis afin de retrouver leurs moitiés. Une autre pour Viki' qu'elle n'a pas vue depuis des lustres malgré quelques échanges épistolaires et dont elle ignore totalement le quotidien. Bien sûr, Drus' est toujours là, qui veille discrètement, en espérant probablement le retour prochain du Tigre... et puis, restent Benjy et Talya. Elle marmonne dans sa langue, témoignage indirect de l'irritation blondesque, et de balayer les pensées d'un battement de cils, avant de griffonner une réponse

Citation:
De moi, Blondeur abandonnée,
A toi, Rousse « Môman » abandonneuse !

A la lecture de la lettre, un mot : QUEUÂÂÂââââ ?! Après quoi, une question s'est imposée à mon mono neurone... POURQUOIiiiiiii ? Pourquoi me faire ça à moi, si mignonne, tellement généreuse, absolument adorable !
J'ai pleuré, bien sûr. Mais je n'ai pas fait de caprice, mon cher époux était absent... mieux occupé ailleurs sans doute... et c'est franchement la loose de capricier sans témoin, tu en conviendras.

Dans ta cruauté, tu as eu de la chance. Oui oui. En lisant que les loupiots reviendraient bientôt, j'ai abandonné l'idée de me suicider... Alors, merci qui ? Bah ouais, t'aurais eu ma mort sur la conscience, c'te honteuhhhhhh !

Bref, j'imagine que tu as compris. Tout va bien et j'espère que tu me raconteras votre périple en m'écrivant souvent.

Tendrement,


P.S. Tellement bien que je suis sur une liste ducale !


Vélin scellé d'un rose pétant, elle adore. Le message confié à un piaf de compèt', faudrait pas qu'il se perde à cause de la distance... les teutons, c'est pas à côté keumême.

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Nikita.novgorod
    Le Poison Cyclonique


Les jours passent, rythmés par les ducales... Comme chaque fois, les crieurs reprennent du service afin de polluer l'atmosphère, comme chaque fois, les stands sont plus ou moins peuplés, comme chaque fois, ça fuse ou ça vole bas. En bref, c'est de la politique. Pour autant, elle est fidèle au poste, faisant acte de présence, solidaire... sauf quand il pleut de la boustifaille. Là, elle se planque. Et si, par malheur, un excité du jambon est dans le nombre des agresseurs, elle fuit carrément...
De fait, une routine s'est installée dans l'organisation quasi militaire de la Platine, et ce soir ne déroge pas, qu'elle passe à l'auberge familiale avant de rentrer. C'est assise dans un coin du « Poison » qu'un gamin la trouve :

    - B'soir !
    - Salut Minot, tu cherches ta mère ?
    - Nein, c'est l'Gustave m'a donné ça pour vous.
    Lui tend un courrier.
    - Décidément, j'suis gâtée en c'moment... s'tu veux grignoter, vas voir à la cuisine.
    - M'ci !

Elle se marre franchement, consciente que la fratrie se partagera les tâches, juste pour le plaisir de boulotter quelques friandises... secouant la tête doucement, elle ne traîne pas à lire le billet. Le museau se fronce sensiblement, la moue s'invite au minois et de gratter le vélin aussitôt :

Citation:
Niki, 

Je suis à lectoure. 

C'est bel et bien fini avec Hubert. 
Je ne sais pas encore ce que je fais... Je vais peut être continuer mon chemin, seule. ça me fera surement du bien. On avait prévu un voyage d'un mois, à travers différentes villes du sud de la france. 

Je te tiendrais au courant. 

Je t'embrasse 
Viki 


Citation:
Ma Rousseur,

Je suis dépitée de ne pas t'avoir croisée avant ton départ... mais plus encore je suis navrée de ta rupture. J'avoue que je ne sais pas quoi te dire, ni quoi en penser vraiment d'ailleurs. Comment le pourrai-je, nous n'avons jamais été proches avec Hubert, c'est même plutôt le contraire.

Bref... j'espère que le chemin t'ouvrira à d'autres horizons, que tu y trouveras quelques réconforts ou mieux, des ambitions qui te permettront de t'épanouir pleinement.

J'attends tes nouvelles avec impatience,

Tendrement,

Ta Blondeur.


Cette fois, son rapace est mis à contribution. Sa cousine ne tenant pas en place, elle s'assure ainsi de la livraison du pli... scellé de rose, encore, juste pour le plaisir mais, plus sûrement, pour la confidentialité.

    - Vas ma belle et trouve la.

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Benjen

      [Hameau N to Port de Bordeaux]


      Enfin … Enfiiiiiiiiiin ! Le Barbu a « enfin » fait construire son rafiot ! Bon, c'est carrément pas une caraque de guerre … C'est même pas une nave … Encore moins une cogue … C'est un petit foncet tout sympathique. Ça casse pas trois pattes à un canard, mais ça sera suffisant pour les petits voyages en tête à tête, ou en comité restreint. Il passera peut-être un jour à la nave, mais il faut l'avouer … Il avait graaave la flemme de se taper l'Italie, ou l'Espagne.

      Mais son foncet, c'est le plus classe de tous les foncets !
      Design by « Lui ». Le chef de port en a bavé ! C'est qu'il a fallu s'y reprendre à plusieurs fois pour lui faire rentrer dans la caboche qu'on ne pouvait pas installer de canon sur un foncet. Cela fait, il lui a fallu faire preuve d'ingéniosité pour répondre à toutes les demandes du Barbu !
      Une grande cabine luxueuse pour le Capitaine. Ben oui, sa femme a des goûts de luxe, il se voyait mal la faire dormir dans une pièce d'un mètre sur un mètre. Puis, il aime se sentir à l'aise !
      Un mess « en coin ». Parfaitement ! Une confortable banquette coussinée à souhait qui prend tout un coin du Mess, des étagères au-dessus pour ranger les divers alcools. Et dans l'autre coin, le coin bouffe. Et ouais, faut bien manger !
      Un pont … Bah comme un pont.
      Une cale, spacieuse, avec de multiples anneaux. Histoire de bien arrimer, attacher, tout ça quoi. Puis faut bien un endroit où tendre les hamacs d'hypothétiques passagers.

      Bref, il n'y en avait pas tant que ça, mais vu qu'il allongeait, il comptait bien que ce soit fait à sa sauce.

      Impatient de voir le résultat, le Barbu se rend donc au port. Le visage arbore un large sourire qu'il est en joie … « Capitaine Benjy » ! Ça en jette quand même ! Arrivant en vue du navire dont le soleil dessine la glorieuse silhouette, ses lèvres s'entrouvrent jusqu'à former un « O » … De ravissement vous croyez ? Non, non … Un « O » comme :



        -Oh p'tain la g**** !


      Au travers de la petite voile -Made in Paquita- , grâce à la lueur solaire, on peut lire : « Le chef de port est une andouille » …

      Et soudain, un cri dans la nuit le jour …



        -PAQUITAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

    _________________
    Nikita.novgorod
      Le Poison Cyclonique


    Le Hameau "N" respire au ralenti... la famille éparpillée aux quatre coins du Royaume et, même, au-delà. Son époux, tout récent propriétaire d'une coquille de noix, elle avait embarqué pour une petite croisière sur la Garonne. L'escapade ne dura guère, la faute au chef de port toulousain, trop mou du genou... Ou, quand t'as le temps de revenir à Bordeaux et d'avoir l'autorisation d'accoster avant la réponse de l'autre truffe.

    Bref, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !

    Et justement, elle semble dans une dynamique bien pourrave depuis quelques temps... ça ne tourne pas rond dans l'engrenage, sans qu'elle ne parvienne à mettre le doigt dessus. Maudit grain de sable qui enraye la machinerie si bien rodée d'ordinaire. Un tantinet déprimique. Probablement que ça passera, ça passe toujours.

    En sus de la désertion russe, comme un principe de vases communicants, à peine débarquée qu'on lui sautait sur le paletot -façon de parler hein- pour l'informer de son entrée au conseil ducal... et hop, une Platinette parachutée connétable à la place d'une Blonde démissionnaire. Quand on vous dit que ça part en quenouilles !
    Néanmoins, une éclaircie dans son ciel d'orage... le retour de son petit Tsar. Oui, oui, elle a bien vu la cheminée exhaler ses volutes et que dire de l'état de Cotine... Une seule explication, le loupiot is back !

    Empreinte de lassitude, la Blondeur réfléchit aux derniers jours, un verre à la main, lorsqu'un piaf vient s'écraser contre la vitre... elle l'observe un instant avant de se bouger et de remarquer la bague, porteuse d'un message. D'une générosité qui n'est plus à prouver -on ne rigole pas dans le fond- l'oiseau est récompensé d'une poignée de graines, pendant qu'elle lit le courrier.


    Citation:
    Niki,

    Carcassonne.
    Les jours passent, tout va bien.
    Nous avons perdu un membre du groupe mais récupéré un autre à la place.
    A Toulouse, j'ai même rencontré quelqu'un qui connaissait Viki figure-toi !

    Je vais bien, j'ai été un peu fatiguée mais je vais beaucoup mieux.

    Etes-vous partis ? Comment avance le bateau de Benjen ? Es-tu en bonne santé ?

    A bientôt,

    Talya


    Soupirs.

    De grogner rapidement, de Toulouse, elle n'en a vu que le port, sans pouvoir en fouler le sol... elle y possède pourtant un appartement, elle y a des souvenirs qui la font encore sourire aujourd'hui. Une chasse à l'ours, d'une autre vie, d'un temps révolu. Le museau se fronce à la relecture, Carcassonne, n'est-ce pas cette ville qui était si chère à Cyrianna... elle ne sait plus, simplement que le Languedoc comptait pour elle. Quelle importance finalement, puisqu'elle n'est plus, comme tant d'autres.
    La plume est mâchouillée un instant, songeuse Blondeur qu'on apercevrait si, toutefois, on se risquait jusqu'au hameau... et l'encre de glisser bientôt sur le vélin.


    Citation:
    Cousine de Moi,

    Tu me dis que tu vas bien, puis mieux mais tu n'en dis guère, sur ton véritable état... peut-être ne devrai-je pas m'en faire, après tout, qu'y pourrai-je de toute façon.

    Pour te répondre, le rafiot de Benjy est terminé, nous sommes même partis sur les eaux fluviales. Pour Toulouse justement. Une perte de temps finalement, mais ce serait bien long et, somme toute, sans intérêt de le narrer ici.

    Je suis en bonne santé, oui... j'imagine puisque je ne souffre d'aucune douleur physique.

    Prends soin de toi.



    La cire, aux couleurs chatoyantes, sèche lentement... elle écluse, calmement, avant de confier la missive au piaf requinqué... demain est un autre jour.
    _________________
    Nikita.novgorod
      Demeure Novgorod-Windham


    Une fois n'est pas coutume... ce matin, elle traîne au lit malgré les affaires susceptibles de l'attendre. Près d'elle, le petit Tsar est encore ensommeillé et d'en profiter pour le câliner dans un calme précaire. Le môme d'un naturel agité, il ne faut surtout pas se priver des rares instants paisibles et la Blondeur le sait mieux que tout autre.
    Plus tôt, elle a entendu son Barbu quitter la chambre d'amis... matinal par obligation, sans doute, qu'il a moyennement goûté de laisser sa place au Mini Novgorod. Un léger sourire habille la lippe, ils traversent une zone de turbulences mais la Slave présume qu'ils en sortiront plus forts, encore.

    Le parfum des viennoiseries lui vient de la cuisine, Trudy est déjà à l'oeuvre et Sasha ne tarde plus à déguerpir, histoire de boulotter les petits pains chauds. Amusée, elle lui emboîte le pas, prend un verre de jus et le courrier, avant de s'installer dans un fauteuil du salon... c'est une journée ensoleillée, bien que la fraîcheur automnale exhale sa brume aux fenêtres. D'un geste, elle libère sa longue tignasse maintenue par le stylet, offert par l'Oncle, afin de décacheter la missive.


      - Viki'...

    Citation:
    Ma blondeur,

    je crois qu'il n'y a rien à dire. Au final, j'ai beau retourner les choses dans ma tête indéfiniment... c'était peut être écrit comme ça. une année... une année de fidélité... une année à me consacrer à lui, oubliant tout le reste. Je ne la regrette pas cette année. je me suis sentie vivante et j'ai appris plein de choses.

    Nous nous sommes réconcilié... pour nous séparer de nouveau. Peut être notre marque de fabrique.
    Mais ce matin, la sentence est de nouveau tombée... Retour à la case départ.

    Enfin, un départ qui est à Montpellier. Curieux non ?
    Je fais un plongeon dans le passé... ça m'aidera peut être à passer définitivement à autre chose.

    ça fait 3 fois maintenant... c'est la fois de trop je crois

    J'espère que tu vas bien. J'en doute au fond de moi. Depuis une discussion avec Talya.. qui m'a laissé finalement pas mal d'amertume.

    C'est la mode je crois en ce moment, l'amertume.
    L'hiver arrive, ça devrait nous convernir et pourtant, je crois que l'hiver de Novgorod ne m'a jamais autant manqué. il est loin ce temps...trop maintenant.

    côté épanouissement... on a fait mieux.

    Que sommes nous devenues...

    Je t'embrasse et prends soin de toi ma blondeur.

    Ta rousseur.
    Viki

    Citation:
    Cousine de moi,

    Je me languissais de tes nouvelles... Bordel, Viki', voilà 15 jours que je te sais seule, sur les routes, sans connaître ta destination ! Je fais une crise oui, parce que je me suis inquiétée figures-toi, toutafé !

    Ça, c'est fait, namého !

    Je ne chercherai pas d'explication à votre faillite conjugale, je n'ai malheureusement pas de réponse toute faite, encore moins de remède miracle... je crois simplement que nous subissons une nature qui nous échappe, que l'union nécessite des compromis comme elle impose des renoncements, que nous ne sommes pas tous égaux face aux épreuves et que rien n'est uniforme. Ce serait tellement plus facile d'avoir un mode d'emploi !

    Le nombre n'est pas le plus important, ma Rousseur, peut-être que c'est écrit ainsi, que tes expériences passées n'avaient pour objectif que de te préparer. Peut-être que tu en vivras d'autres, jusqu'à croiser enfin, celui qui t'est destiné. Mère Nature est malicieuse, elle se joue de nous, c'est ainsi.
    Montpellier a réputation licencieuse, taches de ne pas te perdre.

    En ce qui me concerne, je vais bien... nulle maladie, nulle blessure. J'ignore ce que Talya t'a racontée, mais rassures-toi, je vais. Ne sois pas amère, Alehide, ça te rongerait et ternirait la beauté qui est tienne. Avoues que ce serait franchement dommage !
    L'hiver vient*, oui. C'est ma saison préférée et je l'attends avec impatience. Ceux de notre enfance me manquent, bien sûr, ils nous ont façonnées telles que nous sommes maintenant, et j'y pense souvent avec nostalgie... nous étions inconscientes alors, bien loin des femmes que nous sommes aujourd'hui.

    Pour autant, tu connais mon credo : Ni remord, ni regret. Jamais, ils sont inutiles, improductifs et n'engendrent que mélancolie. Novgorod vaut mieux que ça. Toi aussi !

    Préserves-toi mais ne te fermes pas, ma Rousseur.

    Tendres baisers.




    Elle relit ses mots, encore et encore. Peu coutumière des longues lettres, elle s'interroge sur cette soudaine inspiration... Un soupir échappe à la lippe. Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, c'est aussi là toute la difficulté d'une vie. Dans quelle nuance se trouve-t-elle ? Qu'importe, l'orage finira par disparaître...


    * GoT bien sûr.

    _________________
    Nikita.novgorod
      Le Poison Cyclonique


    Réglée comme un coucou suisse, ou presque... elle a passé la matinée, vaquant à ses occupations, avant de rentrer au Hameau. Sur ses talons, Cotine qui fuit un Sasha frénétique, Flocon qui tente d'échapper à коt, lequel suit justement le lapin et, par extension, la Blondeur. Finalement flanquée de sa ménagerie, elle partit pour une longue balade dans la pampa, profitant d'une nouvelle journée ensoleillée.

      - Mère Nature est bienveillante pour la saison...


    Elle n'en revint que bien plus tard, à l'heure du goûter très exactement, qu'il ne saurait être question de manquer le sacro saint rendez-vous quotidien ! Aussi, elle laissa les bestiaux s'éparpiller et d'assiéger l'auberge familiale, afin de grignoter quelques douceurs, préparée par la fidèle Trudy.

      - C'est mouâââââââ !
      - J'venions juste d'les sortir, allez point vous brûler!
      - Mais heuuuuu ! J'ai besoin d'ma dose de sucreuhhhh!
      - Oué, mais z'allez 'core ronchonner que c'est trop chaud... j'avions mis l'courrier sur l'comptoir, ça vous f'ra patienter.
      - Mhm... du courrier ? Hannn, j'suis gâtée en c'moment. Merci Trudy.


    Un franc sourire à l'attention de la Gironde, la Slave reconnaissante de l'avoir à ses cotés... Confortablement installée près de l'âtre, elle louche un instant sur les viennoiseries encore fumantes, avant de saisir le courrier qu'elle s'empresse d'ouvrir.

      - Oh, c'est Carrie!
      - C'est l'petiot qu'va être content.
      - Erf, m'en parle pas... il va être insupportable
      - …

    La Platine pince les lèvres pour ne pas rire au silence de la Dodue... C'est vrai que le petit Tsar n'a pas besoin de ça, pour être intenable. Une vraie boule d'énergie, ce môme ! Un simple signe de tête clôt la conversation et d'entreprendre la lecture

    Citation:
    Ma perle, mes enfants,

    Je pense que les petits sont rentrés à tes cotés. Prends soin d'eux Niki, tu sais que tu es la seule en qui j'ai réellement confiance et que si il devait arriver quelque chose tu veillerais sur eux comme sur la chair de ta chair.

    Nous avançons péniblement avec le froid qu'il fait par ici. Les nuits sont glaciales et les journées guère mieux.
    Nous sommes à mi chemin environ, si tu sors ta grande carte du monde tu pourras repérer une contrée nommée Serbie. Nous longeons celle ci par le coté ouest. 

    Nous sommes sortis pour environ une dizaine de jours de toute civilisation. Bois, montagnes, chemins rocailleux se dessinnent devant nous. Le vent nous mord la peau et d'ici peu je pense que nous verrons la neige.

    Je ne sais pas pourquoi j'ai tenté cette aventure loin de vous, sans vous, mais je me rassure en me disant que c'est sans doute le mieux que j'ai su faire pour vous garder en sécurité.

    Je ne suis pas certaine de devoir te le dire maintenant mais, je sais que tu m'en voudrais si je ne le faisais pas. Alors voilà, même si je t'entends déjà hurler "mais t'es une vraie poule pondeuse", je t'annonce que nous serons trois à notre retour..si tout se passe bien là bas.  Il n'était pas vraiment prévu aussi tôt à vrai dire, je me remettais à peine de ma grossesse. Je ne sais pas comment je vais gérer tout ça en arrivant là bas. Verra se fait protecteur et possessif comme souvent, c'est ainsi que je l'aime en réalité.

    Que te dire de plus sinon que j'ai rencontré des femmes sympathiques, Erraa de la Huchaudière, une brune malingre et Sofio de Valmonte, une timide rousse. J'ai fait la rencontre également d'un dénommé Esposito, un gars de je ne sais quelle contrée, qui s'habille en robe toute la journée avec un turban sur la tête. Sa peau ressemble au soleil, il est plutôt agréable à regarder et d'un certain Mortymer, chiant et con à bouffer du foin mais bon, y'en faut pour tout le monde.

    Si tu as l'occasion de te jeter dans un ouvrage qui explique ce qu'on peut trouver d'incroyable dans ce vaste coté du monde, fais le moi savoir que je puisse t'en ramener.

    Embrasse mes deux S pour moi. Dis leur que je les aime et que je serais bientôt de retour..

    Je t'embrasse ma blondinette. Prends soin de vous trois.

    Carrie. 

    Citation:
    Carrie,

    Je peux d'ores et déjà te rassurer. Oui, les petits sont rentrés, sains et saufs... Machine* aussi d'ailleurs. Sasha est en très grande forme, mais faudrait voir à dire deux mots à ton frère... tu entendrais son vocabulaire, j'en ai les oreilles qui saignent ! Elle est belle la noblesse, c'te honteuhhh !
    J'vais devoir reprendre toute son éducation et sans Niko', je te prie de croire que c'est pas gagné. A ce propos, tu aurais pu prévenir TON fils qu'il était reparti au pays, j'te raconte pas la crise qu'il m'a faite... on aurait dit moi en fille, c'était un peu dérangeant.

    A part ça, je te conseille d'investir dans des vêtements chauds, si le froid est pareil au mien, t'as pas fini d'en baver... et forcément, avec des températures hostiles, t'as des glaçons qui poussent des narines. Autant dire, que pour le glamour, c'est moyen !
    Pour te répondre, je sais moi, pourquoi t'es partie loin de nous... c'est pour être tranquille ouais. Tu m'as abandonnée comme une miséreuse -pleine aux as, mais pauvrette keumême, épicétout!-, la preuve est dans ton courrier même... Enceinte ?! Non mais à l'eau quoi ! A quel moment t'as décidé d'avoir ta propre équipe de soule ?
    Et juste pour te faire mentir, je n'ai absolument PAS hurlé, non non, j'ai ouvert la bouche comme une carpe asphyxiée, mais pas un son n'en n'est sorti !

    Néanmoins, je suis contente de te savoir en bonne santé et, plus ou moins, bonne compagnie... sitôt que j'aurai trouvé des renseignements quant aux éventuels trésors détenus là-bas, comptes sur moi pour t'envoyer une liste. Tu me connais, je ne voudrai surtout pas que tu sois indécise. Je ne t'en voudrai pas de tout prendre !

    Ici, ça va. La jeunesse Novgorod ensoleille mon quotidien... t'ai-je dit que je siège au conseil ducal ? C'est fait maintenant. La vie suit son cours en somme. Rien qui ne mérite d'être inscrit sur le vélin...

    Nos tendres pensées t'accompagnent, nos baisers aussi.




    P.S. Dis à Papy de prendre bien soin de toi, sinon, il n'a pas fini d'en chier. Foi de moi!


    Si elle s'était relue, peut-être qu'elle aurait changé certains passages. Si elle s'était relue, peut-être qu'elle se serait trouvée un tantinet insolente, capricieuse... les deux sans doute. Mais voilà, la Blondeur ne se relit pas, trop pressée d'envoyer son courrier, accompagné d'un chef-d’œuvre signé du Loupiot puisqu'il est arrivé entre temps. Lequel la harcèle pour qu'il arrive plus vite, comme si elle était responsable du service postale. Quelle famille!


    *Comprendre « Aude », la nounou

    _________________
    Benjen

        [Hameau N]


          *Ta voix paralyse mes pensées,
          Je compte plus les plaies que j'ai pansées,
          Je veux du feu dans mon cœur je n'ai qu'à danser,
          La nuit abrite mes sentiments,
          Seul dans le noir à vouloir te dire que tu me manques,
          Je repense à toi, revois les fois où j'ai pleuré dans tes bras.


        Il avait passé une longue soirée au poison. Et pour être long, ce fut long … Oh, la conversation avait été agréable pendant un moment. Mais très vite, tout lui sembla n'être soudain que des sous-entendus destinés à lui rappeler l'ampleur de ses conneries. La voir rire, taquiner, sans lui adresser plus de regard que nécessaire lui était insupportable. Aussi, il s'était décidé à sortir de là … Il ne changerait rien ce soir à cet état de fait : « Elle lui en voulait ». Rien d'anormal en soit …

        Pendant quelques minutes, il s'était baladé dans le hameau. L'air frais s’insinuait sournoisement sous ses vêtements, tandis que les pensées se bousculaient à l'esprit torturé. Que faire ? Partir ? Abandonner ? Se battre ? Changer ? Adopter un chien ? Un furet ? Tant de questions existentielles qu'il se posait pour la énième fois …
        Vaincu par la fraicheur nocturne, il était repassé devant le Poison pour constater qu'elle y était toujours. Soupirant, il s'en était retourné chez eux. Il aurait dû râler, mais s'était résigné à ce qu'elle ne veuille pas passer uniquement du temps avec lui. Puis, ce n'était pas franchement la bonne période pour espérer ça !

        Il nourrit le feu gourmand de quelques bûches. Et s'attarda à laisser glisser ses ambres sur le mobilier de la pièce chaleureuse … Un léger sourire nostalgique naquit au coin de ses lèvres, et le Barbu se dirigea vers le buffet où reposaient plusieurs bouteilles. Aucune hésitation, puisqu'il était question de nostalgie, c'est la bouteille de prune qui allait morfler. Accompagné de sa compagne du soir, il se laissa tomber dans le fauteuil confortable, poussant un soupir avant de napper sa gorge d'une rasade fruitée … L'ambre fixant un point au hasard, les souvenirs défilèrent, tout comme l'alcool au gosier. C'est ainsi qu'il finit par s'endormir …

        Le réveil fut moins glamour. La bave aux lèvres, il émergea en se frottant les yeux encore fourmillant de sommeil. Baillant comme un arracheur de dents, il s'étira en se redressant un peu dans le fauteuil … Un bruit sourd l'informa que sa compagne vide s'était échouée au sol …



          -Hm …


        Clignant des yeux, il constata enfin qu'il avait roupillé dans le fauteuil. Perplexe, il se redressa en s'étirant, le corps un brin ankylosé de sa nuit dans une position inhabituelle. Elle aurait pu le réveiller quand même … Il prit la direction de la chambre, et de s'y arrêter en constatant qu'elle était vide. Le lit n'avait pas bougé, aucun vêtement qui n'était pas là la veille ne trainait … Elle n'avait pas dormi ici !
        Première réaction, la colère. La porte en fit les frais lorsqu'il la claqua en retournant dans le logis. Où avait-elle bien pu passer la nuit ? Se serait-elle vengée ? Qui? Il y allait avoir un meurtre à Bordeaux aujourd'hui !
        Deuxième réaction, noyer le poisson. Le Barbu étant le poisson, et le liquide à noyade étant une bouteille de génépi qui trainait là. Il la vida de plusieurs gorgées en arpentant la demeure, avant d'un mur ne fasse les frais d'un coup de colère et qu'il ne l'éclate contre.
        Troisième réaction, on respire un coup, on réfléchit, on reprend du poil de la bête !



          -Ah c'est comme ça ! Tu vas voir blondasse !


        Branle-bas de combat ! L'eau fut mise à chauffer, le baquet trainé au centre de la pièce, le rasoir affuté. La barbe avait grand besoin d'une reprise en main, et alors qu'il se mirait dans la psyché, il en tailla la longueur, pour ensuite définir plus nettement les contours. -non sans quelques estafilades … Chut!- Un récurage de font en comble, pour ensuite s'attaquer à la tâche la plus ardue … Les fringues ! Pour faire plus simple, il balança tout sur le pieu ! L'exercice n'est pas le favori du Barbu, et de loin ! C'est qu'il n'a « jamais » aimé ça. Aussi, il espère taper dans le mille après moult essais … C'est fringuant qu'il s'observa dans la psyché, des bottes et des braies noir, Une chemise beige, une ceinture de teinte semblable. Il gonfla le torse pour vérifier qu'il n'avait pas pris de poids … Hmmmm non ! -S'auriez bien aimé hein!?-

        Il allait quitté la chambre lorsque son regard son posa sur la tonne de parfum, de son Aimée … Tortillement de lèvre, il s'approche pour observer les flacons. Non … Si ? Hm … Non … Non, non … Bon … Un chouia alors ! Humant les fragrances, il finit par tomber sur une note boisée. Et il a retenu ! Ca fait plus masculin qu'elle lui avait un jour dit … Loin d'être un habitué, il prend ça pour argent comptant. Et posant son doigt sur le bout du flacon, il le tourna pour ensuite en appliquer sur sa gorge. Fallait pas abuser non plus, il ne comptait pas fleurer autant qu'un nobliaux !

        Et c'est ainsi qu'il quitta la maison, laissant son bordel en claquant la porte pour gagner la ville d'un pas décidé, en lançant ...



          -Elle va me vouloir tellement fort qu'elle en mouillera sa petite culotte ! Maudite Blondasse !



        *Ash kidd - Lolita

      _________________
      Nikita.novgorod
        Appartement Novgorod – Quartier du port


      Accoudée à sa fenêtre, elle contemple les bateaux... le minois est fermé ce matin, elle marmonne dans sa langue, mécontente de ne pas y voir son rafiot puisqu'amarré à Blaye. Preuve de sa bonne volonté ou, plus sûrement, de sa bêtise, qu'elle a consenti à cet effort. Pourquoi elle d'ailleurs, alors que certaines embarcations n'ont pas bougé depuis des mois...
      Un soupir passe la lippe alors qu'elle se perd dans ses pensées, plutôt sombres dernièrement.

      BAM... BAM... BAM...


        - Mam'zelle Niki' ! Mam'zelle Niki'... z'êtes là?!
        - Humpf... ça vient, pas la peine d'bousiller la porte namého!


      Le battant s'ouvre sur la Platine, simplement drapée d'un plaid et décoiffée... ce qui fait écarquiller les mirettes de l'adolescent, lequel pique un phare en baissant les yeux et de bafouiller

        - 'scusez-moi... je... c'est la mère... elle s’inquiétait... d'pas vous... heu, vous voir c'matin...
        - Erf... t'peux retourner la rassurer alors. Pas moyen d'être tranquille ! Dis-lui que je serai rentrée dans la journée... et respires, t'es tout rouge !


      Amusée, elle referme sur la truffe empourprée. Des heures plus tard, c'est une Slave apprêtée -passage en salle des serments oblige- qui rejoindra le Hameau « N »....

        Le Poison Cyclonique


      Dans l'esprit blondesque, Trudy ne s'inquiétait pas d'une si courte absence pour rien... aussi, elle passe à l'auberge avant même de rentrer se changer. Non pas qu'elle répugne à porter de belles toilettes, ce serait même plutôt le contraire. Une véritable « facheune victime »... sauf qu'avec la ménagerie et la tribu de mouflets, mieux vaut s'en tenir aux fringues résistantes.
      C'est ainsi qu'elle trouve un nouveau courrier, soustrait aux éventuels clients par la Dodue, qui l'avait soigneusement planqué derrière la bouteille réservée à la Platinette.


      Citation:
      Ma Blondeur, 

      Nan mais t'es sérieuse là ??? tu te permets de m'engueuler parce que j'ai pas donné de nouvelles ?? Tu te fous pas un peu de ma gueule ? 

      Qui c'est qui est parti durant des mois en mer vers Alexandrie et qui a donné des nouvelles au compte goutte ? C'est moi peut être ? Qui c'est qui met des plombes à répondre à mes courriers alors que moi j'attends de tes nouvelles parce que, même si tu es avec tout le monde, je m'en fais de vous savoir sur les chemins ? 

      J'suis celles qui donne le plus de nouvelles aux autres, qui écrit mais à qui on ne répond pas... alors vient pas me chier une pendule à 14 coups parce que j'ai mis 2 semaines à répondre. Tu le connais pas l'adage de ces putains de François de merde : Pas de nouvelles, bonnes nouvelles . 

      ça, c'est fait... Aussi. 

      Et puis, Toi et Talya il faudra que vous pensiez à arrêter de me prendre pour une conne, ou une courge,  ou une andouille... Ou je ne sais pas trop quoi d'autre. C'est pas parce que je suis pas tout le temps avec vous et qu'elle est loin notre complicité d'enfants turbulantes,... que j'ai oublié de comprendre quand il y a baleine sous gravillon. Et là, il y a un paquet de loucheries dans vos histoires... Entre toi qui passe ton temps à étudier et qui fait grise mine il parait... Et Talya qui nous cache que l'autre grosse merde de Ansoald l'a volée... On va où ?? on passe notre vie à se faire des cachoteries ? 

      Alors ouais, c'est surement pas mes affaires ce qu'il s'est passé ou ce qu'il se passe...Mais faut quand même pas oublier qu'on était comme des soeurs il me semble... Moi je suis là pour vous soutenir, pas pour faire pot de fleur ! je ne suis pas là pour vous juger... je suis juste là, même à distance, pour vous épauler. Que vous ne vouliez pas me parler, Ok... mais que vous me mentiez sur le fait que vous allez bien toutes les deux, là ça commence à me gonfler.

      Je sais que Talya a merdé... comment je ne sais pas...mais je sais que ça a un impact sur toi. 

      Voilà, ça aussi c'est fait. 

      Alors ouais, c'est vrai, je suis particulièrement à prendre avec des pincettes en ce moment et ça n'a rien à voir avec le syndrome pré menstruel... Mais ça a plutot à voir avec le fait que la vie c'est de la merde. Et que vu que même les valeurs sûre merde aussi... ça me met en boule. 

      pour le reste, je ne sais pas ce que sera le reste de ma vie... Je ne sais même pas ce que je vais faire. Partir de Montpellier, rester... c'est des questions super simple qui ne trouvent aucune réponse. 

      je l'ai dans la peau Niki... comme je n'ai jamais eu personne dans la peau. Je n'arrive pas à réaliser. Je n'arrive pas à y croire. Je voudrais que ça soit un nouveau cauchemar. Mais je sais que ce n'est pas le cas. 

      Ne pas me perdre... alors que j'ai tout perdu... Difficile de ne pas sombrer. Tu sais comment j'étais.... Comme une catin, mais gratuite. Vivire pour le plaisir. Un homme chaque nuit... Jouir... et partir... Eh bien dit toi que là, l'idée même qu'un autre homme puisse me toucher me donne la gerbe. Ils sont nombreux ceux qui te dise "vous êtes belle" "je peux vous consoler"... Je préfére encore boire jusqu'à la lie. 

      Non, pas cette fois Niki... Je ne sombrerais pas comme ça... pas cette fois. C'est là aussi que je me rends compte combien cette relation m'a changée. Je n'irais pas m'allonger sous le premier. Il me faudra même un sacré moment avant que je laisse quiconque me toucher. Et être à Montpellier justement me le fait comprendre. Comme quoi, tout arrive

      Si je ferme quelque chose, c'est mon coeur. Quoique je n'en ai plus depuis longtemps puisqu'on me l'a ravi depuis un moment. 
       
      Je sors, je vois du monde, j'essaie d'oublier, de penser à autre chose. C'est compliqué. 

      J'essaie au moins. 

      le coucher de soleil était beau ce soir. J'ai eu froid. 

      Ouais... c'est un comble... j'ai froid.

      je t'aime Niki. Comme j'aime tous ceux de ma famille. 
      Je suis comme ça. 

      Mais plus jamais tu me fais la morale parce que j'ai pas répondu à un courrier... Parce que sinon je retrouve tout ceux que je t'ai écris et je te les fais bouffer !!

      Allez, je vais me coucher.

      A bientôt Ma blondeur 

      Viki 


      Alors, comment vous dire ce qui lui traverse la caboche en lisant la missive... c'est une véritable explosion d'émotions qui bouscule le neurone, de sorte que c'est le bordel dans sa tête assez rapidement. Les mauvaises langues diront que ça ne change pas... et elles auraient sans doute raison mais ce n'est pas le propos !
      Déjà, se faire engueuler d'entrée, ça lui plait moyen à l'Orgueilleuse... elle fronce le museau et s'insurge dans sa langue, comme si sa cousine pouvait l'entendre !
      Ensuite, elle se doit d'admettre que ladite rousseur n'a pas tort. Elle aurait même plutôt raison, à un détail près, qu'elle ne manquera pas de lui rappeler.
      Et puis, elle a gloussé, parce que les expressions de Viki' c'est toujours tout un poème et la pendule à 14 coups a vaincu l'irritation première.
      Après quoi, ça se complique... l'hilarité évincée par l'incompréhension quant au ressenti cousinesque. Assurément, elle a plongé à corps perdu dans les bouquins mais, nulle cachotterie là-dedans, plutôt un exutoire au vide laissé par leur absence. De plus, elle ignorait que Talya lui avait tu l'affaire du vol, bien qu'elle-même ne l'ait appris que récemment... Que dire du mensonge fantasmé ? Jamais la Platine ne ment, elle dissimule la vérité parfois, la déguise à la limite mais le mensonge n'est pas acceptable, alors forcément, l'accusation la contrarie un tantinet.

      Soupirs.

      Les années partagées durant l'enfance ont engendré des liens particuliers, les cousines aussi proches que pouvaient l'être des sœurs, c'est vrai. Qu'est-il arrivé au trio ? D'incompréhension en désaccords, les caractères bien trop similaires n'auront concédé que de rares répits et, pourtant, l'affection bien ancrée flambe encore aux cœurs Slaves... c'est peut-être ce qui les sépare pour mieux les réunir finalement.

      Elle prend le temps de se servir un verre, l'optimisme obscurcit par les dernières semaines... Sont-elles maudites pour subir à l'unisson les déconvenues ?
      Les aînés en riraient, diraient que c'est ridicule. Elles manquent de discernement probablement, ignorant leurs faiblesses pour rejeter leurs erreurs, les imputant éventuellement à autrui alors qu'elles ont leur part de responsabilité. En tout cas, c'est le sport favori de la Blondeur, trop orgueilleuse pour admettre le moindre revers. Sauf que cette fois, elle l'a pris en pleine tronche, ouais !


        - A nous deux ma Rousseur!


      Citation:
      Ma Rousseur,

      Sur un autre ton ! Namého ! T'as vraiment cru que tu pourrais m'engueuler sans protestation ?! Non mais à l'eau quoi, sans déconner, t'as picolé ou bien... ?
      T'as de la chance que j'sois de bonne composition hein, et plus sûrement, d'être ma cousine. Du coup, et parce que je suis de bonne foi, je t'accorde que j'ai un petit peu exagéré... mais juste un peu. Par contre, je m'insurge parce que je ne laisse pas lettre morte et je réponds toujours, alors dis pas de connerie ! Quant à l'adage, j'connais oui, mais j'pensais pas que c'était valable pour nous épicétout.

      J'ignore ce qui te fait croire que je te prends pour une truffe, je m'en tape un peu à vrai dire, simplement parce que tu te mets le doigt dans l'oeil jusqu'au trognon, oui oui, aussi loin que ça... je ne savais pas que Talya t'avait dissimulée l'histoire du vol, et ma passion des études ne cache rien d'autre qu'un besoin, celui de combler le néant laissé par vos départs. Non, je ne suis pas avec tout le monde, puisque justement, tout le monde s'est tiré en m'abandonnant comme une pauvrette ! Alors t'es mignonne et tu te calme ! Je ne mens PAS !

      Je vais bien Viki'... aussi bien que je puisse aller au vu de la situation. Je ne refuse pas de te parler, non, simplement que j'en suis incapable... je peine à énoncer ce que je ne maîtrise pas et pour sûr, je suis totalement passée à côté jusqu'à le prendre douloureusement dans le museau. C'est une métaphore, mon nez -fort joli- se porte à merveille mais c'est juste informulable sur le vélin tant j'aurai l'impression de le souiller. Ne m'en veux pas, pour une fois, j'avoue ma faiblesse, par mon inaptitude à transcrire cette histoire, qui me laisse un goût amer.

      Vie de merde dis-tu ? Nous traversons des zones d'ombre, sans aucun doute, mais c'est aussi ce qui la rend si intense... un jour, ces sombres mois ne seront plus qu'un lointain souvenir. Nous en sortirons plus fortes, j'en suis convaincue.
      Je sais que nous ne t'avons pas épargnée dans le passé, mais ce n'est pas tant ta propension au libertinage qui t'a valu quelques foudres que l'indiscrétion...

      Ceci étant, je comprends tes mots, j'imagine ta souffrance, je discerne le vide qui t'habite et j'ai mal de ne pouvoir le combler. Je me sens tellement impuissante face à ta peine que c'est une déchirure supplémentaire à mon cœur. Oui Viki', j'ai aussi un cœur, aussi étonnant que ça puisse paraître... non parce que je t'entends d'ici !

      Continues d'essayer ma Rousseur... bats-toi ! Car si tu espères me faire bouffer des courriers, tu ferais bien d'être en forme, j'ai la dent dure et, actuellement, la rage au ventre comme rare. Ne m'obliges pas à venir te filer une raclée pour te remettre le neurone en action !
      Non, ne m'y oblige pas... je serai bien emmerdée à vrai dire, puisque j'ai eu la bonne idée de me lancer dans la politique et, bonne pioche, je siège au conseil ducal. Je sais, mes illuminations à la con...

      Je t'aime Viki', n'en doute jamais.

      Et prends une petite laine, ça se rafraîchit vachement le soir !




      La cire a refroidi, elle en effleure les reliefs du bout des doigts... l'esprit s'évade un instant, vers d'autres cieux, pour négliger furtivement la complexité récente de son existence. L'ambre contemple la campagne environnante, sur laquelle tombe déjà une légère brume, révélatrice des températures saisonnières. Elle glisse la missive dans sa sacoche, ajuste la cape de velours assortie à sa toilette et quitte l'auberge en direction du service postal... ça bosse dure en ce moment, ouais!

      *Fashion victim = victime de la mode.

      _________________
      Nikita.novgorod
        Demeure Novgorod-Windham


      Le réveil est difficile. Elle sait l'heure tardive puisqu'elle entend vivre le Hameau et, son époux est parti, depuis un moment si elle en croit la froideur de l'oreiller benjenesque. Alanguie, elle prend son temps, quitte à être en retard, autant le faire bien... Paresseusement, la silhouette se meut bientôt dans la maison, elle saisit le courrier reçu récemment, passant près d'une commode, gagne la cuisine pour se restaurer tout en relisant les mots qu'elle connaît déjà. Soupirs. L'esprit s'évade un instant, pour retracer les événements de la veille, la soirée prolongée jusqu'au milieu de la nuit... La Blondeur incline la tête, un fin sourire anime les lippes aux réminiscences nocturnes.

        - Boudiou, c'est point une heure pour s'lever... z'êtes pas malade au moins?
        - Hein ? Heu... gné ?... mais non !


      Vexée de s'être fait surprendre par la Dodue, la Slave quitte la pièce pour trouver un semblant d'intimité et, plus sûrement, éviter l'interrogatoire en bonne et due forme, d'une Trudy suspicieuse dont le regard ne trompe pas... Cette dernière n'oubliant pas d'en rajouter une couche.

        - Oué, couvrez-vous donc ! Qu'vous attraperez la mort à vous prom'ner presqu'nue!
        - Humpf... j'suis encore chez moi namého ! m'énerveuhhhhh


      Bien qu'orgueilleuse, elle enfile pourtant une des chemises masculines, qu'elle affectionne particulièrement, et de revenir s'asseoir derrière le bureau... la plume est mâchouillée, comme souvent, lors de réflexions plus ou moins fécondes, en quête d'une concentration hasardeuse.

      Citation:
      Ma Blondeur,

      Toi, t’as visiblement vraiment cru que tu pourrais me faire une remarque sur les délais de MES courriers. Alors ouais je t’ai engueulée et clairement, je le referais, encore et encore ! Tes caprices ça passe avec qui tu veux mais pas avec moi. Et ta mauvaise foi je n’en parle même pas ! Et sur ce coup là, tu sais que j’ai parfaitement raison. Alors vient pas me chatouiller les miches, j’suis mordante.

      Heureusement que l’adage s’applique à nous ! Sinon je serais morte au moins 50 fois à force d’attendre vos courriers. Alors ne vient pas me faire chier. C’est pas le moment et c’est pas avec ce sujet là que tu me feras fermer ma gueule. T’as vu la vierge à Alexandrie ou quoi pour croire ça ?

      Ouais, je picole, beaucoup, peut être même trop. J’ai les cheveux qui poussent à l’envers. J’ai commencé hier matin et je ne te dis pas comment j’ai fini hier soir. Je me souviens, un moment j’ai remonté les escaliers sur le cul. Je voyais quadruples… le touché de mon cul était plus fiable que la vision de mes yeux… Ouais… à ce point là.

      J’ai vu Talya… Elle en a pris pour son grade aussi. J’ai fait tir groupé et prix de gros. Curieusement, ça ne m’a même pas soulagée. Mais au moins les choses sont dites. Elle m’a proposé de les suivre jusqu’en Provence. Honnêtement, je ne sais pas si je dois le faire. Il n’y a pas grand-chose que je sais de toute manière en ce moment. C’est le flou artistique, pire que quand je vois quintuples.. sauf que quand je bois, je sais pourquoi je vois flou. Logique.

      Maintenant, je sais aussi que tu ne vas pas si bien que ça. C’est au moins clair dans ton courrier. Tu ne veux pas en parler… Ok. Tu fais l’autruche à la Talya.. D’accord. Mais vous savez toutes les deux que je suis là… Le pourquoi du comment, la nature des choses, Les faits… je m’en moque bien. Ce n’est pas ma vie. Je n’ai pas à savoir, connaitre et encore moins à juger. Les choses n’arrivent pas forcément comme on le voudrait et on agit juste comme on croit devoir le faire. Les choses sont parfois plus fortes que nous. Et je ne te parle même pas de la raison.

      Rappelle toi juste que plus j’ai gardé mon secret, plus j’ai souffert, plus j’ai fait de la merde. Plus je me suis détruite. Alors, Si tu ne peux l’écrire comme pour refuser la réalité, il faudrait quand même que tu lâches le dossier. Pas à moi hein… c’est pas là l’obligation. Mais à quelqu’un… ta poule, un arbre, une amie que tu pourrais avoir… On avance mieux quand on accepte les choses. Ça permet en général de mieux les affronter et de remédier aux problèmes.

      Ce que vous avez pris pour de l’indiscrétion, ce n’était que de l’intérêt pour vous. Parce que je vous aime. Vous êtes ma famille et je pense qu’il est normal de s’intéresser à ceux que l’on aime. Je ne suis pas curieuse de vos vies… Je suis taquine… et surtout je suis soucieuse de vous. Les choses ont été mal prises, mal comprises. Elles m’ont faites souffrir… Réellement. Et puis, j’ai continué à évoluer avec ce poids là. Le temps à fait son œuvre. Là aussi.

      Je sais, je sais, je devrais surement appliquer le principe à ma situation actuelle. J’essaie. Honnêtement j’essaie. Mais il est là, omniprésent. Je crois qu’Hubert n’a jamais été aussi présent que depuis qu’il m’a quittée. Je devrais surement lui courir après, mais vu les derniers échanges, on est tellement sous pression que je sais qu’à la moindre petite pique, la moindre parole dite qui sera interprétée par l’un ou l’autre - parce que je ne suis pas en reste -  réouvrira les hostilités.

      J’ai pris le parti, et le pari, de laisser faire le temps. Je me dis que cette petite séparation m’aidera à y voir plus clair. Il ne pense pas comme moi. Je prends le risque de le perdre à tout jamais. Qu’il en trouve une autre pour faire vivre le projet que l’on avait. On s’est tellement aimé… tellement… et finalement la fin a gâché toute cette passion. Et je ne veux pas continuer à le faire. Je voudrais sauver les choses. Proprement. Je crois seulement que je me bats un peu seule contre le vent.

      La conclusion de tout ça reste quand même la même : je l’ai dans la peau et je n’arrive pas à l’oublier.

      Encore hier soir, insistait pour aller me border. Je crois que je vais finir par aligner quelques mandales. Ça aussi ça me fera du bien je crois. Déverser toutes ma haine et toute ma colère dans la gueule d’un connard qui pense que, parce que tu t’es fait larguer, tu es prête à ouvrir les cuisses au premier venu. C’est bon pour la vengeance ça… pas pour l’élévation de soi.

      J’en ai vécut des merdes… parce que j’en ai fait beaucoup… Mais je n’ai jamais eu aussi mal je crois. Et finalement, personne n’y peut rien. Personne ne peut apaiser ça. Je suis la seule à pouvoir franchir ce cap là. Je sais qui pourrait me réparer. Mais comme je l’ai dit plus haut, je crois que ça serait une mauvaise idée tout de suite.

      Moi aussi je t’aime ma blondeur, comme j’aime l’oncle et Talya… 
      Vous êtes de ma famille, de mon ordre et de mon rang.

      Ta Rousseur

      Viki’

      PS :  1-Je sais que tu as un cœur, même si tu aimes à l’enfermer pour le protéger

      2- La politique c’est de la daube !!! faudra quoi pour que vous le compreniez ?

      3 – Je me trouve Hyper performante par écrit pour un lendemain de cuite… je devrais le faire plus souvent…


        - Mazette... c'est vrai qu'elle est prolifique ! Mhm, faudra qu'je tente à l'occasion.


      Citation:
      Ma Rousseur,

      A quoi bon nous renvoyer la balle ? Nous ne lâcherons pas une once de terrain, ni l'une ni l'autre, et nous sommes même capables de nous écrire, juste pour argumenter sur qui à tort ou raison... Alors ouais, j'te confirme, t'es une emmerdeuse patentée !
      Inutile de t'insurger, je t'entends d'ici... et j'avoue, j'te taquine pour le plaisir de te faire râler !

      Probablement que ça te changerait les idées de suivre Talya... l'isolement est rarement bénéfique dans un cas comme le tien et, qui sait, ça te ferait sans doute du bien d'empêcher notre cousine de se goinfrer. Bien que l'imaginer ronde comme une barrique, au sens propre, m'amuse particulièrement.

      Pour en revenir à moi, je ne refuse pas la réalité... loin de là, même. Rien à voir avec toi, ou le désir de te cacher quoi que ce soit, non. En parler ne me ferait pas plus avancer, puisque j'accepte ladite situation... pas vraiment le choix de toute façon, on ne change pas le passé. Mais rassures-toi, je le vis bien mieux... les efforts de Benjy, pour m'y aider, n'y sont assurément pas étrangers d'ailleurs.

      Nous ne nous sommes pas comprises quant à l'indiscrétion... je pensais à celles de tes aventures, non pas à l'intérêt que tu portes à la famille. Encore une fois, la communication n'est pas notre qualité première mais, l'essentiel, c'est qu'on s'y retrouve finalement... T'as pensé à travailler là-dessus ? Si vos avis divergent avec Hubert, ça vient peut-être de lacunes dans ce domaine.

      Pour finir, la distribution de mandales te permettra assurément de décompresser... si tu calmes les ardeurs des péquenauds, c'est maxi combo ! Autant joindre l'utile à l'agréable, fais-toi plaisir !

      Tendrement,




      Les prunelles ambrées contemplent la pampa à la faveur d'une éclaircie... La Platinette y décèle un signe de Mère Nature, aussi, elle se prépare à la hâte et quitte la demeure. Direction, le service postal... Avec un peu de chance, un autre courrier l'y attendra.
      _________________
      Benjen

          [Demeure Novgorod-Windham]


            * I feel like Excrement,
            My suggestion is to keep your distance,
            Cuz right now I'm dangerous …

            Je me sens comme une merde,
            Je suggère que tu gardes tes distances,
            Parce que maintenant je suis dangereux ...


          Le soleil se prélassait un peu plus loin de son zénith. Ce n'était qu'un détail dans l'une des sombres caves de la demeure du couple infernal. Cette cave, c'était celle du Barbu … Il y produisait son vin, l'y buvait parfois en cachette lorsqu'il ne voulait pas se faire emmerder. Quelques torches brulaient ci, et là pour apporter un peu dans lumière, un énorme pressoir reposait en son centre. Dans un coin, ce qui passait pour un énorme tonneau paraissait d'ennui, c'est que la cuve à fermentation ne servait plus des masses depuis quelques temps... Le long d'un mur, quelques tonneaux pleins et vides s'amoncelaient en l'attente de servir un jour, tandis que sur des étagères reposaient plusieurs bouteilles pleines et vides elles aussi …

          BAM !

          La porte à l'étage s'ouvrit avec fracas, laissant le champs libre à un Barbu furieux qui descendit l'escalier de bois sans délicatesse aucune. La trogne des mauvais jours, vous voyez ? Celle avec les ambres qui suintent le meurtre … Les bouteilles, si elles pouvaient s'animer, auraient tremblé de peur en diffusant un assourdissant « cling cling cling cling ». La pauvre malheureuse qu'il saisit rageusement aurait couiné, avant de pousser une cri d’effroi telle la Blonde « Hiiiiiiiiiiiiiiii ». Telle était l'humeur du jour …


            -Enfant de chienne !


          C'est ainsi qu'il prononça ses premiers mots depuis son entrée, alors qu'il gagnait l'autre bout de la pièce en s'abreuvant à nouveau du liquide rubis, pour finalement partir dans l'autre sens ! Marmonnant des propos inintelligibles à lui même sans doute, qu'il avait grand besoin d'évacuer sa rage.
          Ainsi tourna-t-il pendant quelques instants, entamant sa boutanche de moitié … Bon des trois quart ! Ne s’arrêtant que pour invectiver plus clairement la table contre laquelle il se cogna …



            -Hmpf ! Bouge de là toi !


          Peu malin dans son état -A ceux qui vienne de penser : « Ca lui arrive d'être malin ? » Cliquez!-, il tenta de la réprimander d'un coup de pied, et écopa d'une intense douleur au niveau du gros orteil ! Sautillant en se tenant la botte …


            -Hmpf ! Sale pute ! Hmpf ! Bordel de merde !


          La pauvre, si elle avait su … Haineux, il laissa soudainement libre cours à son envie de tout casser ! Le bord de la table fut saisit pour la retourner violemment, faisant voler les quelques outils, vélins, ingrédients qui la couvraient. La pauvre bouteille fut la suivante, lâchant un grognement, il l'envoya valser contre l'escalier qu'elle couvrit de sa robe, et d'éclats brillants et aussi tranchants que la nouvelle qu'il avait appris plus tôt. Son regard venimeux parcourut la pièce à la recherche de sa prochaine victime, et c'est le tabouret qui s'y colla ! Saisissant un pied, il tourna sur lui même, dans un élan digne du champion du monde de lancé de poids, pour l'envoyer broyer les cousines de sa précédente victime, libérant une pluie de larmes à la fois brillantes et carmines. Enragé, il chargea les survivantes et balaya une étagère de ses occupantes, s'écorchant fameusement la main au passage !
          Le regard fou, il se dirigea vers un tonneau qui fit tomber sur le côté sans réussir à l'éclater … Hinhin, mauvaise pioche ! Encore plus contrarié -bin ouais, la faute au tonneau!-, il alla attraper une hache qu'il entreposait là. Et là ! Commença le vrai carnage ! La maison du trembler sur ses fondations tandis qu'il décimait ses tonneaux, avant de s'en prendre à la cuve et au pressoir !

          Quand enfin, il sembla retrouver un peu de calme. La pièce était un vrai champ de bataille ! Une mare de vin stagnait sur le sol, agrémentée de débris de verre et de bois. Les murs, la trogne et les vêtements du Barbu avaient été repeints en vin, si bien qu'on ne remarquerait même pas que le sang coulait abondamment de sa main. Tournant sur lui-même, il constata qu'il n'avait presque plus rien à casser, échappant un nouveau grognement, il balança sa hache au hasard, avant de quitter les lieux …

          Point positif de tout ça, il allait enfin pouvoir repasser charpentier !

          Et sinon … On sait toujours pas pourquoi un tel étalage de violence !




          *Limp Bizkit-Break Stuff

        _________________
        --Natalya
        [Montpellier - Languedoc]

        Attablée au petit bureau d'une auberge, l'azur se plisse sous la faible luminosité matinale. Seul le crissement de la plume sur un vélin vierge et de temps à autre, un grattement du bout du nez ou un froissement de tissu vient rompre le silence de la pièce. La jeune slave lance un regard vers le lit, où, dans un entremêlement de draps et de fourrures, la silhouette du breton se dessine. Encore endormi, le jeune homme paraît plus jeune, plus innocent et pourtant, les dieux savent à quel point ils ne sont plus innocents, ni l'un, ni l'autre. La candeur de Talya s'étiole à mesure que son expérience se forge, délaissant la mue d'une fillette craintive et peu sûre d'elle pour dévoiler petit à petit, une femme plus assurée. Le cœur encore jeune, lui, s'est épris de ce brun. Et si, elle a lutté quelques temps pour ne rien montrer, froide comme une fille de l'Est peut l'être, jouant l'indifférence, par pudeur et par crainte, il avait fini de s'emparer de ses sentiments à grands coups de douceur et d'attentions.

        L'iris quitte à regret le corps masculin pour revenir se poser sur les quelques lignes notées. Elle repense à Nikita, cette cousine adorée, bien trop malmenée ces derniers temps par ses bourdes et par sa trahison. Son départ est d'ailleurs bénéfique pour tous selon elle, ainsi elle permet à la Perle de souffler sans l'avoir sous les yeux jour après jour pour lui rappeler de vilains souvenirs, elle permet à Benjen de ne plus être mal à l'aise en sa présence, de ne plus craindre de blesser sa femme par un mot, geste, ou regard déplacé et ça lui permet à elle-même, de ne plus étouffer et tourner en rond dans son appartement bordelais, de ne plus jamais sombrer dans la bêtise qu'elle a pu commettre. Pour autant, la présence cousinesque et celle de son mari lui manquent. Après avoir passé quasiment deux ans à les croiser presque tous les jours, l'adaptation est rude et les lettres deviennent son seul lien avec sa famille.

        Le hasard faisant bien les choses, sa route à Montpellier l'a guidée directement jusqu'à sa seconde cousine, cette rousse de feu qui ne manque jamais une occasion de la taquiner. Viktoria manquait cependant d'un petit quelque chose à leurs retrouvailles, certainement dû à l'absence de son cher et tendre dans sa vie. Aussi, Talya estima qu'il y avait assez de choses à dire pour continuer son courrier qu'elle enverrait plus tard après avoir rejoint l'homme au creux de sa couche.


          Citation:
          Ma Niki,

          Quelques jours se sont écoulés, me voilà à Montpellier où j'ai pu savourer quelques journées encore agréables et douces. Chez nous, il doit déjà faire très froid, les fourrures doivent être sorties depuis belle lurette et les feux attisés en continue. Cela me manque souvent je dois t'avouer.

          J'ai rencontré Viktoria ici, elle ne va pas très bien à cause de sa rupture avec Hubert. Elle est partie le retrouver à Bordeaux, tu devrais la revoir sous peu. Je lui ai demandé de t'embrasser pour moi !

          Pour ma part je vais bien, je suis heureuse avec Elias et nous continuons notre route vers Arles.

          Qu'en est-il de toi ? Que fais-tu ? Quels sont tes projets ? Es-tu repartie en voyage ? Tu me dis ne pas souffrir physiquement... qu'en est-il des autres souffrances ? J'espère qu'elles s'atténuent et qu'être loin de toi contribue à ne rien raviver de désagréable.

          Je t'aime ma Niki,

          Talya.
        Nikita.novgorod
          Demeure Novgorod-Windham


        Deux jours...
        C'est le temps écoulé depuis la destruction, en bonne et due forme, de la cave à vin benjenesque.
        C'est le temps passé depuis la mise à sac de l'auberge -nettoyée et rangée depuis- par le courroux conjugal.
        C'est le temps égrainé en esquives, détours et autres contournements, afin de se confiner autant que faire se peut.

        Deux jours... plus tôt.
        Il a râlé qu'elle rentre aux aurores, elle s'est rebiffée. Sans surprise, ils se sont bouffés le nez. Méthodiquement, les vacheries ont fusé et l'aveu formulé. Chacun est reparti à ses occupations jusqu'au soir, attisant les braises d'un violent incendie ...
        Il avait ruiné sa cave, elle avait vaqué à ses fonctions. La bien nommée taverne familiale fut le témoin involontaire de l'empoisonnement mutuel et c'est un véritable cyclone qui traversa l'établissement.
        Les verres ont volé, les bouteilles aussi... Il a plu des coups, des injures également... le mobilier s'est insurgé, les corps ont morflé. Le couple fait rarement dans la demi-mesure, liés par une passion dévorante qui s'avère parfois destructrice, unis d'un amour fusionnel.
        Absolu.

        La soirée terminée, la taverne dévastée, ils s'étaient expliqués et réconciliés, naturellement. La vérité n'est pas toujours bonne à dire, mais la transparence essentielle à l'équilibre des époux afin que la confiance ne les consume pas, à trop s'étioler.

        Deux jours...
        Courte durée en vérité, insuffisante à dissiper totalement le témoignage de l'irascibilité passée... aussi, persistent quelques empreintes aux physiques, certaines aisément dissimulées par les frusques, d'autres malheureusement apparentes, à l'instar d'une pommette bleutée ou d'un front entaillé.
        Aussi, elle évite les foules, se dispensant des curiosités pernicieuses. C'est pourquoi, la Platine déroge à son rituel et déserte « Le Poison Cyclonique ».

        En rentrant, elle trouve les courriers déposés par Trudy... à croire que les cousines se sont données le mot. Un sourire s'invite au minois car, malgré les derniers événements, sa famille est précieuse et elle s'inquiète toujours de leur bien-être.
        Les doigts fins caressent les vélins, l'ambre scellé à l'horizon fantasmé... réponses seront données, bien sûr. Plus tard. Un autre billet sollicite son attention pour l'heure, un de ceux que l'on garde jalousement, et qu'elle rangera avec le précédent, dans un petit coffret en bois précieux. L'écrin, emporté dans ses bagages, alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente, renferme ainsi ses mystères, dont quelques missives entre autres.

        _________________
        Nikita.novgorod
          Demeure Novgorod-Windham


        La tempête est passée. Le ciel est dégagé, les vents sont favorables... La vie suit son cours comme la Garonne vagabonde en son lit. Calmement. Nul n'est revenu sur la dispute, l'éclaircie opportune à l'ébauche d'éventuels projets et, d'aucun, sait que le prochain orage arrivera toujours trop tôt. Ils sont ainsi faits, qu'ils suscitent la foudre d'un petit rien.

        Assise près d'une fenêtre, elle contemple la pampa environnante. Le chat, en boule sur ses genoux, ronronne à la main caressante... un fin sourire habille le minois, l'ambre s'anime alors qu'elle voit passer le troupeau de mômes, couverts de boue.


          - Mhm... j'en connais qui vont prendre une ronflée !


        Le brouillard naissant se fait complice du cortège, les gamins se séparent rapidement afin d'investir le Hameau discrètement... la caboche aurifère se secoue doucement, amusée par l'attitude enfantine, qu'ils supposent probablement jouer de discrétion. Les souvenirs s'invitent à l'esprit, alors qu'elle n'était encore qu'une enfant et voilent les prunelles de nostalgie... la mémoire blondesque est sélective mais, curieusement, des années vécues à Novgorod, elle n'a rien oublié.
        Doucement, pour ne pas déranger l'animal endormi, elle gratte le vélin d'une plume légère. Enfin.


        Citation:
        Ma Rousseur,

        Paradoxe est probablement l'un des mots qui nous qualifient le mieux ! Tu ne fais tout simplement pas exception et c'est tant mieux... Si je suis tenace, tu ne l'es pas moins. Comme je peux être aussi chieuse que tu sais l'être. Pas une pour relever l'autre, c'est ainsi et Talya de déroge pas. Novgorod nous a ainsi faites. Quant à la folie... qui peut en jurer ?

        Notre cousine m'a justement écrit. Confirmant ton retour annoncé dont je me réjouis... j'espère que, cette fois, nous aurons l'occasion de nous voir, de nous parler, ne nous murger aussi ! Toutefois, c'est ta quête qui importe réellement, aussi, retrouves l'essentiel à ton bonheur... et si le chemin ne te mène pas jusqu'à Bordeaux, je sais que nous serons réunies tôt ou tard.

        Tiens-moi informée de ton avancée, tu n'ignores pas mon inquiétude à te savoir seule sur les routes.

        Ma tendresse t'accompagne, ma Flamboyante.




        La lettre est courte. Les quelques lignes se suffisent à elles-mêmes. Que pourrait-elle ajouter que Viki' ne sait déjà ? Rien, sans doute... Le vélin noircit est mis de coté pour laisser place à un autre, encore vierge de mot.
        _________________
        Nikita.novgorod
          Demeure Novgorod-Windham


        Кот a déserté, contrarié par l'indifférence soudaine de la Slave, trop occupée à mâchouiller sa plume... il est parfois nécessaire de réfléchir aux mots que l'on couche au vélin. Elle suit le cheminement du félin, sans réelle attention, jusqu'à le voir disparaître à l'angle de la chambre... Les prunelles reviennent alors à l'écritoire, s'attardent sur la missive de Talya, avant qu'elle ne tourne le minois vers la fenêtre. L'astre diurne annonce le proche réveil de son reflet nocturne, sa lumière peinant à percer le voile brumeux de cette fin de journée.
        Délicatement, elle repousse une mèche aurifère derrière son oreille, quitte l'assise afin d'attiser le feu et, bientôt, de revenir s'asseoir devant l'âtre avec son matériel. Confortablement installée sur la peau d'ours, adossée contre le fauteuil, elle contemple l'impétuosité des flammes, fascinée par la danse exaltée aux bûches dévorées... le temps s'égraine au sablier de Cronos, alors qu'elle se décide à gratter le parchemin.


        Citation:
        Talya,

        Par où commencer ? J'ai reçu des nouvelles de Viki' et, semble-t-il, une lueur d'espoir s'annonce à l'horizon... J'espère simplement qu'elle se concrétisera par son bonheur.

        Si je fais bonne lecture de tes mots, ton voyage te réussit. J'en suis heureuse pour toi, sincèrement, et je te souhaite d'être comblée... Peut-être sommes-nous vouées à vivre loin, les unes des autres, pour réellement nous épanouir. L'enfance est reculée, Novgorod et la rudesse de ses hivers aussi. Curieusement, la nostalgie m’étreint davantage dernièrement... un caprice inconscient sans doute.

        Je vais bien, ancrée à la Guyenne puisque conseillère ducale, aussi les voyages ne sont pas au programme actuellement... plus tard, rien ne presse. Quelques projets, bien sûr. Je m'éteindrai de n'avoir aucun dessein, aussi pourrave puisse-t-il être ! Je vais bien, oui.

        J'ignore jusqu'où te mèneront tes pas, mais sois prudente et évites de te goinfrer... tu ne ferais que retarder l'échéance de ton retour, par excès de poids.

        Je t'aime Affectueusement.




        P.S. Ne t'avises plus jamais de décider, pour moi, ce qui me profitera ou pas ! Ton absence n'est pas salvatrice, non.


        Elle peine encore... ce sera long, qu'il est malaisé d'exprimer ses émotions aux travers des arabesques. Il lui arrive de songer à cette soirée de septembre, elle imagine alors les conséquences qu'aurait pu avoir une réaction différente, quelle serait leur relation aujourd'hui... Un haussement d'épaules endigue irrémédiablement le raisonnement blondesque, avec la certitude d'avoir fait le bon choix.
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