Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >>

[RP] Le Hameau "Novgorod"

Nikita.novgorod
    Demeure – Quelques jours plus tard


La douce voix résonne dans la maison... l'agacement manifeste aux intonations, alors que les mots sont incompréhensibles au visiteur lambda. La Blondeur a retourné sa chambre, ou presque, des tenues jonchent la couche, les paravents, le bureau et même le bord du baquet. Le sol est couvert de chaussures en tout genre, poulaines, bottes, sandalettes et d'un peton qui vient de se cogner sur l'une d'elle, d'où les noms d'oiseaux exotiques qui passent les pulpeuses.

    - Ohlalala... si papa t'entendait, tu prendrais la raclée même


Un sursaut. Derrière elle, dans l'encadrement de la porte, son petit Tsar évalue l'étendue des dégâts d'un œil torve, avant de lui offrir un sourire enfantin, de ceux qui vous font craquer. Ouais, elle fond pour son cousin, parce que c'est son Poussin d'amûr!

    - P'tain Sasha, faut qu'tu perdes cette habitude d'entrer sans prévenir
    - Pourquoi ? T'as dis j'peux venir quand j'veux.
    - Oui, mais ça ne t'empêche pas de frapper keumême... c'pas un moulin namého!
    - Azyyyy, j'ai vu ton n'amoureux sortir alors hein
    - ...


Le petit chameau ! Effronté et arrogant, en digne Novgorod... un peu trop perspicace pour son âge, ou plus sûrement, l'oreille qui traîne assez, en bonne commère aussi. Mélange détonnant qui promet de belles années et tout autant de situations improbables à ses proches. Elle abdique et retourne au tri, entamé plus tôt. Le môme louvoie entre les paires de grolles et s'installe sur un coin du lit, en prenant soin de ne pas saloper les frusques, et de reprendre, imperturbable.

    - T'as vu l'môche l'autre jour ?
    - Qui ça?
    - Tu sais bien, l'autre là, Benjen tout pourri


Elle roule des yeux alors qu'un sourire amusé habille la lippe. Des robes à perte de vue, elle n'en n'a jamais portées autant que ces dernières semaines, malgré la collection qu'elle possède visiblement... à croire que le Lisreux la rend plus féminine, moins frondeuse clairement, plus délicate. Aussi, les toilettes quittent régulièrement les penderies et, cette fois, rejoignent les malles ouvertes.

    - Non, je ne l'ai pas vu mais j'sais qu'il est passé, Trudy me l'a dit
    - L'est pas venu t'voir ?
    - Non, pourquoi faire?
    - Bah, il est venu chez nous, pas poli en plus d'être trop moche
    - Tsss, sois gentil mon Poussin... on n'a plus rien à se dire, normal qu'il récupère ses affaires en lousdé
    - Celle-là est jolie, tu d'vrais la prendre. Mais ça t'dérange pas qu'il vienne comme ça?
    - Non, je m'en moque. C'est du passé...
    Elle lui jette un coup d'oeil suspicieux et ne vas pas fouiner dans la grange ! En plus, tu sentirais l'cadavre... c'est dégueu' la-dedans


La phrase est conclue d'un pouffement tandis qu'elle plie soigneusement la robe, désignée par le minot... D'une main, elle lui ébouriffe la crinière tendrement. La famille va lui manquer, mais l'Oncle considère qu'il est temps pour elle de s'émanciper totalement. Une façon de la préparer à son départ, sans doute, puisqu'il n'en démord pas quant à son prochain retour sur leurs terres. Soupirs. Elle invite le mini à sauter sur une malle, tellement pleine qu'elle ne parvient pas à la fermer, ce qu'il fait en riant, effaçant aussitôt le masque ombrageux au minois blondesque

    - Tu vas où ? Tu pars longtemps ? Tu reviens quand ? Papa dit que t'es grande maintenant, pour ça qu'on vient pas.
    - Erf... j'sais pas, j'sais pas et j'sais pas... c'est l'inconnu cette fois, totalement. Une nouvelle expérience mon Tsar et Niko' a sûrement raison, j'dois assumer.
    - J'vais m'ennuyer un peu... maman, elle vient quand ? Tu sais ?
    - Tu t'occuperas d'la maison en notre abscence, d'accord... et Carrie ne devrait pas tarder, t'en fais pas. Pis j'penserai à vous tous les jours
    - Eh, j'pourrai dormir dans ton lit, l'est drôlement grand... c'est un nouveau ?


Elle acquiesce. Le gamin capable de sauter du coq à l'âne, comme elle au final. Alors qu'elle termine de boucler ses bagages, ô combien nombreux encore, elle espère qu'il saura tourner les pages aussi facilement qu'elle, afin d'éviter les souffrances inutiles. L'ambre se tourne vers la fenêtre, où se dessine la silhouette masculine de son amant... le sourire s'agrandit tandis qu'elle le contemple longuement, fascinée, oubliant presque la présence de son cousin. Amoureuse la Novgorod ? Sans nul doute, ouais.

    - Pffff, j'vais voir mes n'amoureuses !
    - Mhm... tes ?
    - Bah ouais, veulent toutes faire les bisous... et j'peux toucher leurs nénés même !
    - Humpf... Sasha Novgorod, tu...
    - J'suis plus là...


Le rire enfantin résonne dans la maison alors qu'il se tire en courant... Elle secoue la tête doucement, amusée malgré tout et de lancer à la cantonade.

    - Tu prendras soin d'Viki hein...


Déjà la porte claque. Quelle famille !
_________________
Benjen, incarné par Nikita.novgorod
    [Quelques jours plus tôt]


    Au loin, juché sur son cheval pas blanc, il observe le hameau Novgorod qui grandit au fur et à mesure qu'ils réduisent la distance.
    Ce n'est pas son vœux le plus cher de remettre les pieds à Bordeaux, mais il faut bien s'y résoudre à un moment ou un autre. Déménager, du moins ses affaires, du Hameau. Il lui faut tourner la page et pour cela, changer de cadre est sans doute la meilleur chose à faire. Il a prévu une ou deux charrettes, histoire de s'assurer de ne rien oublier. Il a embauché quelques bras aussi, il ne va pas tout porter tout seul quand même !

    Les dorées glissent doucement sur le paysage connu, quelques souvenirs heureux remontant à la surface. Tout ça lui manque, ils étaient bien quand même … Il soupire. La trogne se tourne vers le Hameau qu'ils atteignent enfin. C'est là qu'il commence un peu à flipper. Il ne voudrait croiser l'Oncle pour rien au monde ! Il ne sait pas à quel sauce il pourrait être mangé, mais assurément elle piquera.

    Soucieux, il s'avance et s'adresse aux hommes qu'il a embauché.



      -On traine pas, et on casse rien, j'veux pas d'problèmes.


    Les gus opinent. Le Barbu met pied à terre devant la demeure et s'approche en posant sa pogne sur la poignée, le regard se portant sur l'écriteau qui y est posé. La lourde résiste. Il ronchonne.


      -Comment ça mes affaires sont par-là !?


    Il tente de fourrer sa clé dans la serrure. Là encore, échec. Il plisse les yeux « han ouaiiiis ... », et marmonne dans sa barbe tandis qu'il tourne la tête dans la direction de la flèche, la Grange. Il soupire, un peu agacé, et se dirige vers la bâtisse en faisant signe de le suivre.

    La porte est ouverte en grand, et le Barbu tortille du nez à l'odeur qui vient s'y glisser.



      -P'tain … V'là comment j'vais sentir le canasson !


    Les employés derrière lui se mettent à rire, il se retourne en grognant.


      -Ah ça va vous ! Au boulot ! J'vous paye pas à rigoler !


    Ils pénètrent dans la bâtisse en faisant peu à peu taire leur hilarité. Le Barbu glisse un regard vers le Poison Cyclonique plus loin.


      -Hm …


    Il est tenté d'aller y boire un verre, mais pense ne plus y être le bienvenue. Et puis, qu'est-ce qu'il pourrait bien lui dire si il l'y croisait ? « Coucou, ça va bien ? » Non. Il secoue la tête pour chasser cette idée de son crâne, et pénètre lui aussi dans la Grange pour superviser le travail, et prêter main forte à l'occasion.

    L'affaire est vite pliée, le Barbu abandonne là son pressoir, ça fera du bois pour le feu ! Sa carrière dans la vinasse est finie. L'après-midi touchant à sa fin, le convoi reprend le chemin de la ville, direction l'appartement nouvellement acquis pour y entreposer tout son bordel en attendant qu'une terre d'accueil soit trouvée.

    Un coup d'oeil en arrière, il inspire lentement en observant le Hameau sur fond de couchant. C'est difficile de le quitter, il y a tellement de souvenirs, mais ses souvenirs resteront avec lui fort heureusement. Il aura bien vécu, et emporte ses regrets avec lui, il y avait tellement mieux à faire de tout ça. Il fallait maintenant oculter l'échec et tenté de repartir à zéro …



      -Adieu …


    Se détournant, il talonna sa monture et se mit en route pour la ville ...
Leorique
    Demeure, jour du départ.

    Départ.

    Un mot qui sonnait comme la promesse d'une libération de cette ville qui n'arrivait qu'à l'ennuyer.
    Derniers préparatifs, avant le départ. Lui qui était généralement toujours prêt à repartir à l'instant ou il le décidait, le sac toujours préparé et les bottes toujours chaussées, il s'était étonné de n'être pas si prêt que cela, et d'avoir tellement éparpillé ses affaires ici. « Chez eux».
    Deux mots qui retentissaient avec douce et mélodieuse étrangeté aux oreilles Lisréenes. Difficile à apprivoiser, dans ses très jeunes années il avait du mal à s'habituer à avoir un toit au-dessus de sa tête. Jamais il n'avait eu vraiment que plus qu'une chambre d’hôtel a laquelle il ne s'attachait aucunement et qu'il ne prenait certainement pas le temps de décorer, quelque soit la duré du séjour. Depuis, il avait bien eu des appartements, et même s'était vu attribuer un château, mais il n'avait pas réussi à s'attacher tout à fait, quand bien même ses terres commençaient à attirer son investissement. Aussi qu'ils se mettent à vivre ensemble, à deux sous le même toit avait sérieusement changé ses perspectives.

    Quel dommage que cela ne fut pas dans une ville qui aurait pu l’intéresser. Convaincu qu'il se verrait mourir d'ennui à Bordeaux, Leorique avait pourtant fait bonne figure pour permettre a la jeune femme blonde qui peuplait ses rêves et ses nuits de se reposer et de passer du passer du temps avec sa famille. La patience était un des forts du Lisreux, et il l'employait à bon escient dans ce cas là, d'autant plus que le séjour fut parfois rempli de joies, félicitées, d’émotions intenses, et de surprises de taille. La dernière surprise l'avait totalement chamboulé, il ne s'y attendait pas, perdu par son éternel pessimisme, sorte de protection pour s’empêcher d’espérer trop.
    Trois mots. Juste ces trois mots, une déclaration qu'il n'attendait pas, simplement parce qu'elle lui avait confié que c'était trop tôt, trop dur, qu'elle ne pouvait le dire. Mais il semblait qu'ils avaient dépassé à deux leurs limites, et le Lisreux s'était senti pousser des ailes dorées dans le dos pour les porter tous les deux dans des cieux azur.

    Alors, il était bien plus rêveur qu'a son habitude, sous le charme de la Slave versatile, pouvait-on l'en blâmer ? Ce jour du départ, il passa donc quelques heures à arpenter la maison. La chambre qui les avait accueillis avait su plaire au jeune seigneur qui y avait dormi sereinement profitant du lit flambant neuf. Il y avait passé du temps, ce qui était plus que rare pour lui qui souvent ne se servait que de ses chambres pour dormir : il avait travaillé, étudié sur le magnifique bureau, rêvassé dans le lit, s'y était abrité de la chaleur printanière du Sud qui sévissait depuis quelques jours. Bref, aussi étonnant que cela pouvait être pour ceux qui le connaissant, il avait un peu considéré cela comme sa maison, ce qui était un pas non négligeable vers la sédentarité. Mais il ne fallait pas rêver, le jeune homme restait un grand voyageur de l'âme, et l'idée de partir le réjouissait particulièrement. Quand bien même, il fallait se trimbaler les dizaines de malles qu'avait prévu son amante pour le voyage. Le contraste était d'ailleurs saisissant entre les tonnes d'affaires qu'emportait la Slave, et le maigre sac qui accompagnait le jeune seigneur.

    À tout bien regarder, malgré les appréhensions, ce séjour à Bordeaux n'était pas si mauvais … Certainement meilleur que tout ce qu'il aurait pu imaginer dans ses rêves les plus fous. Comme quoi  ...

    L'heure était grandement au départ, de toute façon. Et c'est avec un sentiment étrange, profond qu'il referma la porte de ce chez-eux qui les avait abrité un moment d’éternité, ce mois de mai. Il alla ensuite rejoindre tranquillement celle qui occupait ses pensées.


_________________

merci à JD Dôn pour la bannière et l'avatar
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)