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[RP-La Teste] Sic vadit Vitae*

Thomas_de_meyran
[La Teste - 4 Juillet]

Les 2 visiteurs étaient à présent arrivés dans le bureau de leur Mère.
Sa sœur souhaitait qu'il ouvre les lettres non décachetées de leur Mère. Cela lui déplaisait fortement, c'était comme violer l'intimité de quelqu'un. Surtout que ce quelqu'un finirait par lire les missives à son retour...


Tu crois qu'il est vraiment nécessaire d'ouvrir le courrier privé de Maman ?!
Disons que je n'aime pas trop cette idée... même pour avoir des indices pour la trouver...


Un cas de conscience alors que leur Mère a disparu depuis déjà quelques temps...
Mais bon, on a des principes ou on n'en a pas...
Du coup, Thomas décida de d'abord aider sa soeur à fouiller les tiroirs. De toute façon, il y aurait certainement plus d'informations dans les échanges que leur Mère avait eu avant son départ.

Puis, Athalia lui fit lecture d'une missive en particulier.


Thomas, j'crois qu'j'ai trouvé une piste pour la Touraine. D'plus, l'nom n'm'est pas étranger. Mais d'où ? j'avoue qu'j'sais plus, ptit frère. Hem. Et toi ?
Hum... CastorReng ? Un souvenir très flou... de quand j'étais encore petit. Je... je suis désolé... Pour l'instant, je n'arrive pas à en savoir plus. Mais nous irons le rencontrer pour en savoir plus dans ce cas !!
J'vais continuer à fouiller ma mémoire...


Et sa sœur de lui tendre un nouveau vélin issu d'un petit coffret.
Cela devait être une correspondance précieuse pour leur Mère à être ainsi rangée.
Avant de la lire, Tomas regarda Athalia longuement...


Cela me fait très bizarre de fouiller les affaires de M'man... Dis, tu crois qu'elle nous en voudra ? J'suis inquiet, mais j'ai l'impression d'mal agir... Je sais, c'est bête alors qu'on cherche juste à r'trouver not' Mère...
Rapide lecture de la missive malgré tout.
Quel lâche !! Il a abandonné Maman quand elle avait le plus besoin de lui !
Plutôt que de fuir, il aurait dû être à ses côtés... Et il dit qu'il l'aime par dessus tout... Papa n'aurait jamais fait ça, j'en suis sûr ! J'suis sûr qu'il n'avait pas d'bonne raison...

Si M'man est partie, c'est à cause d'lui...

Thomas était en colère. Qui est mauvaise conseillère. Mais le manque d'indices, l'inquiétude croissante... tout cela n'aidait pas à rester calme.

Puis Athalia décida d'écrire à la Dame Lali. Ça, c'était une bonne idée, qui donnerait quelques informations, espérons-le. Il la laissa faire, et ils se récoltèrent des missives d'on ne sait où. Et une pour lui d'ailleurs.
Il prit le temps de la lire... et de la relire en fait. Un héritage de sa Marraine... Thomas était très surpris qu'elle ait choisi de lui léguer quelque chose. Il n'avait pas été le meilleur filleul du monde pourtant...

C'est une missive de Timothée. Il parle du testament de Korydwen, ma marraine. Parait qu'elle a laissé un héritage pour moi. Et aussi un truc pour M'Man. Une cassette pleine d'écus que c'est écrit...
T'sais, j'ai pas été l'meilleur filleul qui soit. J'comprends pas pourquoi elle m'a légué des trucs... T'crois qu'elle m'aimait bien à c'point là ? Enfin bref, ça la f'ra pas r'venir. Et pis, tout ça, c'est à Clermont pour l'instant... Faudra répondre qu'on a bien r'çu et qu'on verra ça en rentrant.


Une petite seconde de réflexion.
Peut-être qu'on pourra utiliser c't'argent pour payer des gens pour chercher M'Man ?

Mais pour l'heure, il leur fallait surtout attendre la réponse de la Dame Lali... en espérant qu'elle soit bien à la Teste...

Avant de quitter la demeure de leur Mère, les deux jeunes gens emportèrent quelques affaires.
  • Le coffret en bois avec les précieuses correspondances de leur Mère
  • Les missives non ouvertes qu'ils pourraient remettre à Aiguemarine le jour venu
  • Le gros livre sur les maladies que la médecin avait commencé a rédigé
  • Quelques vieilles cartes griffonnées, même si peu déchiffrables
Bref, ils emmenaient un peu tout ce qui pourrait être utile.




[Quelques jours plus tard]

Athalia débarqua auprès de son frère une missive à la main.
Thomas, Thomas, on a une réponse de la Dame Lali. Viens voir !



Bonsoir Athalia

Je suis ravie de vous savoir à La Teste. C'est avec grand plaisir que je vous rencontrerai. Vous pourrez voir comme Julia a grandit. Elle sera heureuse de vous voir aussi.

Je passerai demain vendredi en journée et en soirée. J'espère que vous resterez plusieurs jours.

J'ai d'ailleurs plein de choses à vous transmettre aussi, mais nous en parlerons de vive voix.

Au plaisir de vous retrouver

Lali


Eh bien, il n'y a plus qu'à aller à sa rencontre !
Nous en saurons surement beaucoup. Et nous verrons notre demi-soeur comme ça. C'est une bonne nouvelle ça...
Cela donnerait presque envie de répondre aux dernières missives qu'on a reçues...

Faible sourire, mais il faut bien essayer de faire quelques blaguounettes



Edité pour compléter le 10 Juillet en soirée.
_________________
Thomas de Meyran
Fils d'Aiguemarine et de feu Nictail de Meyran
Frère d'Athalia, Aurore et Nathan
Filleul de Korydwen et Sindbad
Athalia
~La Teste, 4 juillet~

Athalia n'pouvait exiger d'son frère c'qu'elle même s'refusait à faire. Du coup, la fratrie emm'nerait avec eux certaines choses qui leur semblait êt' importantes et n'avaient pas à rester ici. Bien évidemment, ils rendraient à Aiguemarine ses correspondances l'jour où c'te dernière r'viendrait.

Au questionnement d'Thomas concernant l'héritage, la jeune femme n'sut pas trop quoi répondre. Sa marraine Kindjal étant morte d'puis d'longues années, et son parrain enfermé dans un monastère, n'lui avait jamais été d'un vrai s'cours. C'tait toujours vers les parents en priorité qu'Athalia s'tait tourné quand elle rencontrait des problèmes.


-J'suppose qu'ça doit êt' dans les attributions d'un parrain ou d'une marraine.

Avant d'quitter la demeure, la jeune femme alla r'mercier Emma et Anselme d'veiller sur celle-çi, mais égal'ment leur poser quelques questions complémentaires car l'dernier courrier d'Thael semblait c'lui d'un homme vraiment amoureux d'sa femme. Tout en contradiction avec l'fait qu'il s'soit carapaté dieu sait où. L'couple s'était'il disputé avant l'départ pour l'abbaye d'Aiguemarine ? La réponse fût négative. C'tait vraiment bizarre quand même.

~La Teste, quelques jours plus tard~

La fratrie patientait, en attente d'rencontrer la dame Lali. Athalia avait aussi r'çu une missive d'sa presque tante. L'mariage à la Rochelle avait été annulé par l'marié lui-même et, furieuse d'tout ça, Laury et Adric v'naient donc passer quelques jours et les r'joindre à la Teste. En attendant d'voir débarquer tout c'petit monde, la jeune femme avait convié Thomas à la r'joindre. C'qu'ils avaient, une nouvelle fois, traîné la patte, pour les courriers à répondre.

-J'savais qu'le mariage, c'tout pourri. C'pas faute pourtant d'l'avoir fait r'marquer. Mais bon. J'espère juste qu'not' tante s'ra calmée quand ils arriv'ront. Hem, j'réponds à la dame Sun et après, j't'aide pour Timothée. Ca t'va ?





B'jour dame Sun,

'tin, j'ai dû r'prendre vot' précédent courrier pour r'trouver l'endroit où vous vous rendez. Quoique, z'êtes ptètre d'jà sur place. C'Marseille, c'bien ça ? Pour votre élève d'belrupt, j'veux bien qu'vous lui d'mandiez. Et c'vraiment gentil d'faire les courriers qui vont avec. C'qu'ici, niveau parchemins, c'un peu la misère. Hem. Vous nous t'nez informé ? D'not' côté, on a fouillé les correspondances d'jà ouvertes d'not' mère. Un certain Castelreng, ça vous parle ? L'nom, à moi et à Thomas nous dit vagu'ment quelqu'chose, mais d'où...? Faut dire qu'nos parents ont si souvent déménagé aussi. On a égal'ment r'trouvé la dernière missive d'Thael pour not' mère. On doit rencontrer la dame Lali et voir not' soeur, Julia. Bref, on avance douc'ment, mais on n'a rien qui nous aide à trouver l'lieu où elle pourrait s'trouver.

Pour c'qui est d'vous r'joindre, j'sais pas trop, à vrai dire. C'l'début d'l'été, les r'traites estivales. Je n'sais même pas c'qu'on va faire après. J'envisage d'regrouper toutes mes affaires dans l'appartement d'Bordeaux. Ca m'rapproch'rait d'not' oncle Adric. J'sais pas c'que Thomas envisage d'faire encore. Ptètre allons nous suspendre nos r'cherches l'temps d'la période estivale pour mieux les r'prendre quand il f'ra moins chaud.

Quant à Eugène, c'difficile d'vous en parler à l'écrit. Jusqu'à présent, il reste correct avec moi, et n'essaie pas d'me sauter d'ssus. C'déjà pas mal, non ?

Au plaisir d'vous lire.

Athalia


Et com' promis à son cadet, la jeune femme attrapa un second parchemin. C'lui-là s'rait destiné à Timothée. Athalia rédigea deux mots puis tendit l'tout à son frère en ajoutant : -A toi d'continuer, ptit frère. Beh quoi, y'a pas marqué scribe sur son front, na mé.




B'jour Timothée,












_________________


♦ Juste elle ♥
Sunburn
Après avoir effectué un merveilleux sur place en rase campagne, ils venaient de récupérer la seconde boulette perdue, la première les ayant attendu sagement là où ils passeraient. Leur groupe était quasiment complet car l'un d'eux, resté à Lyon devait commencer à y croupir après ce retard emmagasiné. Mais que serait l'attrait du voyage sans quelques imprévus ? A ce rythme, Marseille serait en vue pas avant aout. Qu'importe.
Installée à la taverne municipale de Sémur, elle sortit le vélin provenant d'Athalia, en fit lecture et décida d'y répondre de suite, de crainte d'oublier de le faire. Il lui faudrait songer à faire de même pour celle de Thimothée, bien plus délicate.


Citation:
Bonjour Athalia,

Il s'agit bien de Marseille et non, je suis loin d'être sur place. Nous avons subit quelques retards. Sofio nous a fait croupir en rase campagne, arguant que nous devions lui dénicher un crapaud afin qu'il se transforme en prince charmant... Elle en a trouvé un, de crapaud, mais visiblement castré. Je suis formelle, elle n'avait pas bu d'alcool dérangeant.
Pour ce qui est de mon élève, je lui ai fait la demande de vive voix, hors Belrupt car nous passions par son village. Je possède donc la liste des prévôts au moment ou je t'écris.
Et afin de ne pas trop perdre de temps, j'aurais besoin de quelques informations.
Quand est-ce que ta mère a quitté la Teste ? La date, approximative ou précise, ou sa disparition fut acté ? Dès que j'ai ceci en main, je ferais chauffer la plume.
Mon élève a suggéré de faire passer une annonce de recherche également, avec la description d'Aigue. Et l'idée me semble judicieuse mais là, je ne puis décider pour vous.

Castelreng, le nom me dit quelque chose, ta mère a dû certainement m'en parler mais sauf si ma mémoire me fait défaut, je ne crois pas l'avoir déjà rencontré. Il y a des chances qu'il fasse partie de l'entourage proche de ta mère.
Pour ce qui est de Thael, j'ai du mal à imaginer un éloignement si long. Son silence est des plus étranges également car n'aurait-il pas cherché à communiquer avec Aigue ? Sauf si sa fierté mal placée l'en aura empêché. Je sais, de ta mère, que lors d'une agression sur les chemins, il s'en était terriblement voulu car il n'avait pas su la protéger... Ne sois pas trop dure avec lui, si jamais.

Soit, pour me rejoindre mais si jamais tu te ravisais, préviens moi car nous ne resterons peut-être pas en place une fois la belle saison passée.

C'est un excellent point à son actif. De cela, tu peux en déduire qu'il s'intéresse réellement à toi. Rien n'est figé cependant et ce qui est à un instant précis, peut évoluer favorablement ou pas.
Pour le reste, sois juste prudente mais visiblement tu l'es. Même si la prudence ne protège de tout.

Sun

_________________
Thomas_de_meyran
[Le Test]

Et voilà, il était maintenant venu le temps de répondre aux missives. Pfff, ce n'est vraiment pas la chose la plus marrante à faire, mais il faut s'y mettre. Surtout que la missive reçue de Timothée revêtait une importance non négligeable. et était d'une gravité certaine.
Du coup, un peu poussé par sa sœur, Thomas se mit à la rédaction d'une réponse.




B'jour Timothée,

Tes missives nous ont bien trouvé, comme prévu du côté de la Guyenne, à la Teste plus précisément. Anselme et Emma, les serviteurs dont tu parles, sont toujours là et garde la demeure de notre Mère. Ils ont pu nous récupérer tes lettres du coup.
Nous te remercions de ton soutien, sincèrement. Même si, comme tu l'as certainement vécu lors de la disparition de ta Mère Korydwen, le soutien des autres reste un maigre réconfort dans ces moments tragiques. Quoiqu'il en soit, ton attention nous va droit au cœur et nous donne du courage pour poursuivre nos recherches. J'espère que nous réussirons tous à trouver le rayon de soleil dont tu parles, même si pour l'instant, c'est pas gagné...

Je prends bonne note, avec une certaine surprise, de ce que m'a légué ma marraine. Je n'avais guère le sentiment d'avoir été un filleul particulièrement bon... Je suis très honoré et touché de cette attention et je constate que même dans la mort, ta Mère aura été d'une très grande gentillesse. En tout cas, elle l'a beaucoup été avec moi.
Je ne sais quand nous repasserons par le BA, mais je prends note de la position de cette cassette, et nous passerons la récupérer avec Athalia. Nous récupérerons éventuellement la part de notre Mère pour la lui remettre : s'il s'agit d'une histoire de robes, je préfère ne pas trop y toucher... Tu sais, les femmes et les vêtements...

Nous te remercions aussi de ta proposition d'aide dans nos recherches. Si vous, toi et toute te famille, pouvez trouver des informations sur les voyageurs des derniers mots, cela nous serait fort utile. Nous avons déjà essayé de contacter certains prévôts de différents duchés pour savoir s'il avait quelques information. Si tu as aussi ce genre de possibilités, qui sait, peut-être aurons-nous un indice valable...

De notre côté, nous espérons que vous parvenez à faire votre deuil. Nous avons ô combien cela est difficile. Mais dans ces moments-là, vous l'avez surement ressenti, la famille est ce qui compte le plus. Vous avez la chance d'être nombreux et de pouvoir vous soutenir mutuellement, continuez d'en faire une force.

Avec toutes nos amitiés et notre sympathie,
Thomas et Athalia de Meyran.


Thomas fit rapidement relire la missive à sa soeurette. Il avait été prolixe pour une fois. et il espérait avoir trouvé les bons mots pour répondre. Ce n'est pas toujours évident par missive interposée.


[La teste - Une taverne]

Une fois les missives rédigées et envoyées, les deux gens partirent à la rencontre de la Dame Lali. Celle-ci leur donna les dernières nouvelles qu'elle avait de leur Mère. Et on pouvait dire que ça commençait à dater sérieusement.
Comme eux, elle n'avait plus reçu d'informations depuis quelques temps, ce qui n'était pas pour rassurer la fratrie. Pourquoi leur Mère se serait-elle murer dans al silence si elle n'avait pas d'ennuis ? Tout cela ne disait rien qui vaille à Athalia et Thomas. Mais la Dame Lali s'était voulu rassurante.

Et puis vint le moment d'échanger sur la donation qu'Aiguemarine souhaitait faire de son vivant à ses enfants. Cela non plus n'avait pas vraiment plu aux deux jeunes gens. Pourquoi leur léguerait-elle une bonne partie de ses possessions si elle comptait revenir ? Mais pourquoi serait-elle partie avec un bébé si elle s'attendait à ne pas revenir ? Oui, mais si elle pensait que tout irait bien, pourquoi aurait-elle laissé Julia à Lali ?
Bref, les dernières informations n'avaient vraiment pas rassuré le jeune Thomas.

Malgré tout, décision fut prise de tout transporter dans leurs appartements de Bordeaux. Mieux valait ne pas désobéir à leur Mère, les deux jeunes gens savaient ce que cela pouvait impliquer comme conséquence.
Il ne restait plus qu'à organiser un transit en bateau depuis la Teste jusque Bordeaux pour réussir à ramener tout ce bazar. Cela pourrait être agréable de voguer un peu. Il ne resterait plus qu'à convaincre Eugène. Thomas ignorait s'il avait déjà navigué, mais a priori, il n'avait pas peur de l'eau...


Dis soeurette, on s'met quand en route pour Bordeaux ?
On attend tonton et Laury ? Tu m'disais qu'ils devaient r'venir du mariage annulé...
Et tu sais si Eugène a d'jà navigué toi ?


Ce que Thomas ignorait, c'est que sa soeur comptait a priori faire un petit détour seule pour réfléchir et se poser un peu...
_________________
Thomas de Meyran
Fils d'Aiguemarine et de feu Nictail de Meyran
Frère d'Athalia, Aurore et Nathan
Filleul de Korydwen et Sindbad
Aiguemarine
[ Une Italienne en cabane...
Juillet 1465 ]






[ Venise, Forteresse de l'Ordre de la Pierre-Dieu ]



"Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les Dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.
Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.
En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.
Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme."*








La Brune Italienne était tombée dans le piège.
Prisonnière...
Prisonnière d'un Ordre qui lui avait - presque - tout appris.

A un détail près, c'est que le Chef n'était plus Basiléus, mais ce fourbe de Roméo.

Du fait de son incalculable changement d'identités, les sbires de ce dernier n'avaient jamais réussi à la rattraper, en Royaume de France.
Ils ignoraient donc que la Vénitienne s'était mariée à deux reprises, qu'elle avait des enfants & un Epoux... quelque part.

C'est d'ailleurs cet esprit de préservation de sa Famille qui l'avait contrainte à cesser ses Correspondances vers ses Enfants & Lali.

Bien sûr, dès les premiers jours de sa Captivité, Aiguemarine n'avait pu échapper aux sévices corporels, tentant de lui faire avouer bien des choses.

Mais la détermination & la volonté de résistance d'Azurra avaient quelque peu mis à mal & découragé ses bourreaux.

& l'Ordre avait aussi besoin d'elle & de ses Connaissances, bien plus qu'elle n'avait besoin d'eux.

La Brune Médecin, - hormis Sindbad - semblait être la seule Rescapée des Usors, de l'Ordre.

& aussi surprenant que cela puisse paraître, Aiguemarine se retrouva en position "de force" & avait pu négocier certaines faveurs, surtout pour la sécurité de son dernier né, Odin.

Bien sûr, elle avait songée à s'évader. Seule, ce n'était pas infaisable. En son temps, le Père adoptif de Sindbad avait bien su l'en soustraire.
Mais là, la situation était différente & bien plus complexe : il y avait Odin.
C'était son Fils, il représentait ce qu'elle chérissait le plus en ce Royaume, & pour rien au monde, elle ne mettrait sa Vie en danger ni ne s'en séparerait.

Ainsi, la Brune Vénitienne attendrait le moment opportun.

Mais... viendrait'il un jour, ce fameux "Moment" ?

Pendant ses périodes de repos, la Brune Médecin songeait & son Esprit vagabondait vers de lointaines contrées...

Thael était'il arrivé au bout de son Périple ?
Allait'il bien ou était'il toujours aussi tourmenté ?
Etait'il retourné en France, chez Eux, à La Teste ?
Avait'il appris qu'elle avait donné naissance à un Fils, Leur Fils ?
Comment allaient Athalia, Thomas, Adric ? ainsi que tous ses Ami-es ?

Tant de question auxquelles personne ne pouvait lui répondre.

Alors, n'ayant rien de mieux à faire mais aussi pour éviter de trop cogiter, Aiguemarine faisait ce qu'elle savait le mieux ...




..."Servir & Protéger"





*Invictus - Mandela

_________________
Athalia
~L'séjour à la Teste d'Athalia, du 4 au 16 juillet~


D'abord, il y avait eu la visite puis la fouille d'la demeure du couple Aiguemarine-Thael. En présence d'son frère, la jeune femme s'tait contenue et n'avait pas lacéré (comme elle prévoyait d'le faire) tous les vêt'ments du normand. D'leur visite, ils avaient emporté avec eux toutes les correspondances et papiers importants d'leur mère. Qu'ils lui rendraient lorsque c'te dernière r'viendrait.

L'lend'main, Eugène, pour divertir la jeune femme, lui avait proposé l'escalade d'une énorme montagne d'sable (1). Athalia en gard'rait d'bons souv'nirs, ainsi qu'une légère douleur dans les mollets durant quelques jours.

Puis, deux soirs d'suite, la fratrie put rencontrer la dame Lali et avaient pu r'voir leur ptite soeur, Julia. Athalia ne s'géna pas d'assaillir d'questions la gentille dame, afin d'tenter d'comprendre et d'déméler c't imbroglio. L'soir suivant, c'tait au tour d' Thomas. C'qu'Athalia avait bien compris, au fil des discussions, c'est qu'la madonne avait bien fait en sorte que personne n'sache où elle s'rendait. Plus surprenant, fût l'leg qu'leur mère leur faisait. Pour Athalia, accepter c'don, c'tait comme accepter qu'Aiguemarine n'revienne jamais. Et ça, elle l'refusait. Aussi, et après une longue discussion, c'serait Thomas qui récupérerait l'tout, l'entreposant dans son appartement jusqu'au r'tour d'leur chère mère. Adressant un demi-sourire à l'exécutrice qui n'y était pour rien.

-Thomas vous accompagnera sur vot' bâteau. Il voyage beaucoup moins qu'moi. Ainsi, ce s'ra plus simple d'rendre l'tout à not' mère à son r'tour.
En r'vanche, pouvez vous nous confier l'écrit d'Aiguemarine à c'sujet ? M'ci. Quant à vot' aide, on en prend bonne note. J'vous avoue qu'j'sais plus où chercher. Soupire.Ptètre qu'on d'vrait suspendre les r'cherches ? Z'en pensez quoi ?

Ui, Athalia était perdue, et seul un oeil attentif pouvait l'lire dans son r'gard. Perdue, en colère et avait un gros b'soin d's'éloigner, seule, afin d'faire l'point. Pour mieux r'venir par la suite ? Les questions d'son frère la tirèrent d'ses songes.


Dis soeurette, on s'met quand en route pour Bordeaux ?
On attend tonton et Laury ? Tu m'disais qu'ils devaient r'venir du mariage annulé...
Et tu sais si Eugène a d'jà navigué toi ?


R'gardant tour à tour la dame Lali puis son frère.

-Hem. Beh, j'vous laisse vous arranger entre vous. J'peux pas laisser ma jument Neige ici et j'ai b'soin d'm'éloigner quelques jours. J'vais aller à Castillon voir si j'peux trouver des noix. Puis, j'connais pas l'Périgord. Pour Tonton et Laury, ils ont ptètre changé d'avis. J'les croiserais sûr'ment à Bordeaux. Quant à Eugène, je n'sais pas s'il a d'jà navigué en tant qu'capitaine, mais j'sais qu'il a séjourné chez les angloys. Et même s'il flotte bien , j'crois pas qu'il a traversé la manche à la nage.

Eugène. Comment l'prév'nir ? Comprendrait'il l'besoin qu'elle ressentait d's'isoler ? Athalia prit un long moment d'réflexion et lui rédigea un courrier qu'elle fit porter par un gamin lettré qui pourrait la lui lire. C'ainsi qu'la jeune femme prit la route l'soir même.


~Bordeaux, l'17 juillet~


Athalia n'avait, encore une fois, pas prit l'temps d'répondre à la duchesse vadrouilleuse. Aussi, au calme dans la taverne du Celtic lui rédigea t'elle une réponse sans trop tarder, c'te fois.





B'jour dame Sun,


J'pensais qu'la dame Sofio, elle l'avait trouvé son prince ? 'fin, c'est c'que m'avait dit Erandil ! Mais ça date d'mai, j'crois. Qu'elle évite d'embrasser un crapaud. Paraît qu'ça file des boutons tout partout.

Alors, de c'que j'sais :
-Ma mère a quitté la Teste dans les premiers jours d'avril. Tout au plus, vu sa grande patience, j'dirais la première s'maine. Dans une des lettres qu'elle nous a envoyé, elle disait qu'Thael était parti environ un mois avant. Donc, ça nous f'rait : Aiguemarine partie début avril et l'normand, début mars. Un avis d'recherche, Thomas et moi, on y a pensé aussi. J'suis loin d'être spécialiste là-d'dans. On mettrait quoi ? une description physique des deux ? Timothée nous a écrit égal'ment et nous propose son aide. J'vous r'mercie en tout cas d'faire les missives aux prévôts. C'gentil.

Nous avons pu rencontrer la dame Lali, qui, comme vous, s'inquiète d'l'absence prolongée d'Thael. D'mon côté, j'suis perdue, j'ne sais plus où chercher. Eugène m'conseille d'attendre et d'laisser voir v'nir les choses. C'vrai qu'on r'mue ciel et terre, là.
Avec c'qui s'est passé, j'en veux grave à la gente masculine en c'moment. Vous croyez qu'ça m'passera ? J'ai b'soin de m'vider la tête. Alors, hier j'ai quitté la Teste un peu en catimini et là j'vais partir quelques jours à Castillon, seule. J'en profiterais pour essayer d'trouver des noix. J'ai dans l'idée d'faire du pain aux noix. Ca chang'ra du pain aux olives. Dès qu'possible, j'envisage d'regrouper toutes mes affaires d'Montpensier dans mon appartement d'bordeaux. Et vous, vous allez passer tout l'été à Marseille alors ? Histoire d'mieux r'venir sur Montpensier à l'automne, c'ça ?

En c'qui concerne Castelreng, c'une des personnes qu'ma mère et Thael ont aidé à déménager. J'pense, comme l'a suggéré la dame Lali, lui écrire prochain'ment égal'ment.

Oula, j'trop écrit là. J'vous laisse. Portez vous bien et saluez pour moi la dame Sofio.



Athalia



R'tour à l'envoyeur pat l'même volatile qui saura r'trouver sa maîtresse.






_________________


♦ Juste elle ♥
Athalia
~L'escapade d'Athalia en Périgord-angoumois, 18 et 19 juillet~


Castillon s'rait sa destination. Athalia n'connaissait pas et c'tait l'village l'plus proche d'bordeaux. Elle avait juste entendu dire qu'le bourg était un peu en rebellion cont' l'comté. Mais la jeune femme s'fichait d'la politique. Elle était v'nu là pour réfléchir, s'ressourcer et trouver des noix fraîches. L'reste...
Pas d'plan sur la durée, Athalia f'rait à son envie. L'trajet s'passa sans encombres, récupérant une partie d' l'labeur d'un bûcheron (sûr'ment tête en l'air) (1). Tant pis pour lui ! Elle en f'rait cadeau à sa presque tante, boulangère d'son état. Athalia croisa juste un groupe (2) mais elle n'y prêta guère d'attention. Pourtant, elle aurait ptètre dû.

La première journée, la jeune femme la passa dans la forêt d'Castillon, à l'écart d'l'agitation locale. C'ne fût qu'en fin d'journée qu'Athalia montra l'bout d'son nez et là, surprise. Elle tomba nez à nez sur son ex-compagnon en taverne. Peuhfff. Mais qu'fichait Gaarn dans l'coin ? La discussion entre eux fût des plus courte et glaciale. Il n'répondait à ses questions qu'par une aut' question, c'qui provoqua rapidement l'agacement chez la jeune femme. L'soir arriva vite et elle pût goûter aux spécialités régionales dont l'fameux vin d'noix, liqueur d'chataigne, d'l'eau d'coings égal'ment. La jeune femme eût une pensée pour Eugène. Il aurait sûr'ment apprécié c'moment d'dégustation. C'filou lui manquait.

Lorsqu'elle s'rendit au comptoir afin d'récupérer la clé d'sa chambre, l'propriétaire lui tendit une missive. Qui donc pouvait d'jà lui écrire ? Athalia ouvrit l'pli et là, nouvelle surprise. Des nouvelles d'Guillaune, l'mercenaire qu'elle avait engagé afin d'retrouver l'normand.


Citation:
Me voici à Bordeaux j'ai commencé à enquêter mais rien de bien concrêt j'ai juste eu une légère piste bien que ça serait une terrible coïncidance. Voilà j'aimerai savoir où vous en êtes de votre côté.

Guillaume


S'parlant à elle-même : C'quoi une légère piste ? Beurdel, ils n'savent pas prév'nir d'leur arrivée les mercenaires ? Ui, là, c'un peu l'hôpital qui s'fout d'la charité. Impatiente d'savoir c'qu'il en retournait, Athalia emprunta d'quoi répondre et griffona un mot très court qu'elle fit envoyer sans tarder, puis monta s'coucher.



J'serais à Bordeaux jeudi qui arrive. Pointez vous au Celtic pub et nous pourrons discuter d'vive voix.

Cordial'ment,

Athalia



Sa nuit fût courte et un peu agitée (3). Une histoire d'ange, d'échelle, té, un truc à dormir d'bout encoreL'alcool et la chaleur, y'a pas à dire, mais ça n'fait pas bon ménage. Afin d'dissimuler tout ça, Athalia mâchonna toute la sainte journée des feuilles d'menthe et n'but que d'la tisane. Une nouvelle missive du légendaire lui arriva à laquelle la jeune femme répondit aussi sec.


Citation:
J'ai un empêchement durant ce temps là plutôt dimanche pour ma part


Cordialement Guillaume de Saint Pierre




Allons y pour dimanche. Ca m'laisse l'temps d'faire un aller-r'tour à la Teste.

Cordial'ment,

A.



En toute fin d'journée et après avoir fait quelques emplettes pour sa famille et ses amis, la jeune femme s'remis donc en selle pour la capitale Guyennoise. Court séjour, mais nul regret. Et ptètre qu'si à l'automne elle était encore dans l'coin, Athalia y r'viendrait en Septembre, l'mois d'la récolte des noix. C'qui était quand même l'un des buts d'sa ptite virée en solitaire.



(1)18/07/1465 04:18 : En vous promenant, vous avez trouvé une bonne planche de bois. Peut-être est-elle utilisable ?
(2)Aujourd'hui, en chemin, vous avez croisé un groupe composé de Guillaume220794 et de Lina49.
(3)19/07/1465 04:18 : Vous voyez l'ange Gabriel en songe. Il vous tend une échelle en vous disant : "Ceci est mon corps." Puis il s'envole en criant : "Vive le Québec libre !" Qu'est-ce que tout cela signifie ?

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♦ Juste elle ♥
Un_rabailloux
[La Teste de Buch, ce 16 juillet de l'an de grâce 1465]

Eugène tient entre ses paluches le parchemin que lui a lu le gamin. Mandaté par Athalia quelques heures plus tôt, le môme avait retrouvé le cheminard à l'auberge de la ville où il prenait souvent ses quartiers. Il avait récité le message avant de le lui remettre, preuve que la sauterelle était prudente : malgré les leçons de lecture qu'elle lui donnait presque tous les soirs, Eugène peinait encore un peu à lire de longs textes. Il suait sang et eau sur ces alignements de lettres qu'il devait encore suivre du doigt pour bien les énoncer. L'effort d'une lecture pas encore tout à fait assimilée nuisait naturellement à la compréhension, et il fallait parois à Eugène plusieurs minutes pour comprendre trois phrases écrites qu'il aurait parfaitement saisies en deux secondes si on les lui lisait.



B'soir Eugène,

C'Athalia. Avec c'te entrevue avec la dame Lali, j'ai b'soin d'me poser et d'réfléchir un peu sur l'après. Alors, j'prends la route c'soir. J'vous abandonne pas, c'juste temporaire. Z'allez avoir l'choix soit d'retourner sur bordeaux en bâteau, ou bien, d'm'attendre ici. J'serais pas longue. J'ai décidé d'aller voir si j'peux trouver des noix en Périgord. Alors, j'vous dis à très vite. J'n'oublie pas c'que vous avez et faite pour moi.

J'vous embrasse sur la joue.

Athalia, inssaisissable com' l'vent


Donc là, il avait compris sans peine. Le môme avait tourné les talons sitôt encaissés les deux deniers de pourboire qu'il réclamait. Eugène relisait les lignes à présent, attentif aux cursives qui dessinaient les mots. Du bout du doigt, en formant les phrases avec ses lèvres car il ne savait pas encore lire seulement en silence, il relut deux fois ou trois le texte, tant pour ce plaisir étrange de lire des mots écrits par la jeune femme que pour poursuivre son entrainement.

Il plia soigneusement la feuille et la rangea dans son balluchon. Elle sentait l'encre, la cendre, la cire et la lavande. Qu'avait-il fait pour elle, il ne le savait pas trop en vérité. Rien, en principe, rien que les accompagner, elle et son frère Thomas. Il n'avait pas trouvé le moindre indice sur leur mère disparue, il était juste là parce que....
Pourquoi au juste, tiens ? Parce que la jeune femme le troublait, en réalité, et qu'il aimait la savoir pas trop loin de lui. Petite femelle, elle remuait ce qu'il y avait de mâle en lui malgré et qui vivait toujours malgré le long deuil depuis la mort de sa femme et sa fille. Parce qu'il aimait sa voix, ses réparties, et même quand elle le laissait en rade dans un de ces longs silences où elle se perdait souvent. Son frère n'était pas hein bavard non plus, sans doute un trait de famille. Pas bavard avec les étrangers en tout cas.

Elle était donc partie en vadrouille. Soit.
Eugène réfléchit à peine. Rien ne l'appelait ailleurs, autant rester sur place au cas où Thomas aurait besoin d'un coup de main pour... il ne savait trop quoi. Peu importe, on verrait.

[Toujours la Teste, quelques jours plus tard, à ces heures où blanchit la campagne]

Eugène avait donc laissé passer quelques jours.
Puis, selon ses estimations, il avait décidé qu'Athalia pouvait à présent revenir on ne sait quand. La semaine prochaine peut-être, demain qui sait ?
Il était naturellement, comme beaucoup, éveillé un peu avant l'aube, aux premières heures du jour. Il avait trouvé un endroit près de la porte nord de la Teste. C'était une grande zone bien plate sous un vieux chêne, en dehors de la ville, sur la route qui part vers Bordeaux. Il y avait là une vieille souche coupée sur laquelle on pouvait s'asseoir, ainsi qu'une pierre plate sur laquelle on pouvait poser et tourner des pièces facilement. Il y venait au matin, dès l'ouverture des portes de la cité. Il amenait là les pièces de buis qu'il avait commencé à travailler pour la machine à fabriquer les pitoues que lui avait inspiré les récits de sire Arnauld, à Bordeaux. Eugène prévoyait d'assembler les pièces plus tard. Il faisait tout en buis même les rouages, pour voir si la maquette fonctionnait. Plus tard, si cela allait, si c'était utile, il serait temps d'aller payer un bon forgeron pour obtenir quelques éléments en acier, un rouage sur deux au moins en alternant les matériaux parce que comme ça, ça s'userait moins.

Eugène taillait et polissait soigneusement ses pièces sous le chêne, dès l'aube, quelques heures par jour, aux heures en fait où la plupart des voyageurs arrivaient. Puis il quittait son poste pour aller aux mines ou au lac selon les contrats du jour. Le soir, il passait en taverne juste le temps de s'assurer qu'elle n'était pas rentrée. Le lendemain il revenait et retaillait ses pièces patiemment.

Eugène ne s'inquiétait pas. Tel n'était pas son naturel et il savait que tout demandait bien du temps.
Si ni lui ni Thomas n'avaient de nouvelles à la fin du mois, il aviserait.
En attendant, il taillait sous son chêne, surveillant les arrivants au cas où ce serait elle et il irait l'accueillir. Il se demandait quel temps il ferait ce jour là et si elle aurait trouvé ces fameuses noix, ou autre chose, ou peut-être juste la paix, ou peut-être rien car cela arrive souvent aussi.
Ou peut-être qu'elle passerait après qu'il soit reparti travailler. On verra bien.

Et puis il étudiait sa lettre et d'autres. Un jour, à force, il saurait bien lire et même écrire un peu.

Chaque chose en son temps.
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Eugène Cheminard, dit le rabailloux
Guillaume220794
20 Juillet 1465 à Bordeaux


Guillaume : Que les choses sérieuses commencent...


Il avait enfin atteint la ville où ses recherchent allées enfin commencer. Le mercenaire avait été demandé par Athalia une jeune fille pleine d'énergie pour partir à la recherche de son beau père et éventuellement de sa mère. Le cas semblait terriblement complexe et malgré son interrogatoire poussé il réussit à n'en tirer que quelques scénarios potentiels. La jeune femme semblait avoir une vengeance en tête, mais même s'il n'aimait pas trop ça le contrat stipuler seulement de le retrouver il savait qu'il pourrait ainsi choisir s'il devait prendre le côté du rechercher si nécessaire.

En attendant il en était loin et très loin d'avoir trouver un quelconque indice sur la position de ce fameux Thael. Il passa donc sa semaine à chercher à Bordeaux, capital du dernier duché où il fut aperçu et glana quelques informations. Il semblait que cette famille était plutôt bien connu dans la région, au point même qu'il apprit que Sunichou était même lié et relativement de prêt à cette famille. Cette découverte le rendit davantage excité vis à vis de cette recherche, il savait qu'il s'agissait d'un puissant alliée. Après tout, cette ancienne prévot en chef du BA était toujours appliqué dans ce qu'elle faisait.

De plus il prit connaissance d'une certaine Lali, une amie proche de la mère disparue. Athalia lui dit qu'elle n'avait rien de plus à dire mais il se dit qu'en discutant avec peut être qu'elle se souviendrait d'autres choses. Dans tout les cas se plan semblait être le plus viable.

Il décida d'attendre encore quelques jours au cas où pour avoir vraiment fait le tour des habitants.
Sunburn
L'air iodé, la vue de la belle bleue et ce solei qui risquait à tout instant de la rendre aussi rouge qu'une pivoine, tout ceci lui tendait les bras, les pieds et même le cul. Marseille, pour ne pas la citer, belle ville portuaire aux odeurs riches et à la foule bigarrée était foulée de son pied.
Après moult détours, demi-tours pour aller chercher les boulets égarés, le périple avait pris fin. Quelle serait leur prochaine destination ? La Blonde n'en avait pas la moindre idée.

C'est au calme qu'elle répondit enfin à Athalia, profitant de l'air doux qui s'invitait dans sa chambrée en ce matin là.


Citation:
Bonjour Athalia,

Que non. Sous des airs de prince charmant, il n'avait que la simple ambition d'un troublion nauséabond et fort heureusement, Sofio l'aura découvert à temps. Comment sais-tu que les crapauds filent des boutons ? Aurais-tu fait cette expérience là ? Si oui, je veux le récit détaillé. Ainsi, cela m'éviterait de me mettre en quête de quelques crapauds car niveau harcèlement, elle s'y connait la Rousse. J'ai déjà évoqué leur monstrueuse langue mais ça n'aura eut aucun effet.
Je prends note de tout cela. Je vais me mettre à l'ouvrage et je plains déjà mes pauvres doigts. Je compte cibler mes recherches, en ne faisant pas forcément appel à tous les Prévôts. J'exclue le BA et la Bourgogne, sachant qu'elle n'y aura pas mis les pieds. Je suis à Marseille ce jour et je vais débuter par le prévôt provençal.
Pour l'avis de recherche, une description physique en effet, même si, il est aisé de se camoufler sous les vêtements mais en avril, le temps était déjà fort clément.
L'élève dont je t'ai parlé pourrait diffuser l'avis de recherche au sein même de la Curia, là ou tous les prévôts, ou la majorité, échangent entre eux. Donc profite de mon petit bras, je me charge du reste.

Du pain aux noix... tu me fais saliver là. Avec une belle tranche de foie gras, pur délice et avec un verre Montbazillac délicatement sucré, l'apothéose.
Je compte y passer le restant de l'été, à moins d'un imprévu tel le souhait de l'un d'entre nous d'aller se dégourdir les pattes.
Quant à mon retour à Montpensier, il n'est pas envisagé du tout. Si j'y retourne, ce sera pour régler deux, trois petites choses. Il me faut m'éloigner du BA et ce, pour un temps indéterminé.

Pour ce qui est de ta confiance en l'homme... Ne mets pas chacun d'eux dans le même panier. Les exceptions, cela existe, et je te souhaite de dénicher la tienne. Profite de ta jeunesse pour faire tout ce dont tu as envie. Tant que tu restes prudente, ne te freine pas.

J'ai reçu une missive de ton oncle qui m'informe se rendre à Marseille avec vous tous. Il semblerait donc que nous nous croiserons sous peu. D'ici là, j'espère que j'aurais obtenu quelques informations. Eugène sera-t-il du voyage ?

Sun

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Athalia
~Séjour guyennois d'Athalia~

Et il s'en était passé des choses.

L'23 juillet, Athalia avait réussi à extirper Eugène d'ce village mortifère et peu accueillant qu'était la teste. D'ailleurs, l'était temps. Entre deux chopines, l'brun avait tenté d'convaincre deux anglais (dont un ambassadeur) d'envahir l'berry et avait essayé d'négocier contre quelques menus avantages son droit d' vote auprès d'une dame qui allait s'présenter prochain'ment aux élections municipales d'la ville de Bordeaux. Peuhfffff. Les hommes font vraiment n'importe quoi, quand même ! 'fin, ça, c'pas nouveau.
En revanche, la jeune femme n'avait pas pu extraire son frérot d'là-bas. Thomas d'vait s'arranger avec la dame Lali avant son départ au monastère.


L'25 avait été une journée particulièrement chargée en émotions. Ca avait débuté avec les facéties d'Eugène et l'annonce (d'vant sa presque tante, ui, ui, ui !) qu'il souhaitait l'épouser, () lui faire 340 enfants ()() et essayer d'la faire rire entre deux. Bah voyons ! Même pas qu'il lui d'mand'rait son avis. J'vous laisse donc d'viner c'que la jeune femme (qui a un peu une dent contre la gente masculine en c'moment et qui est pourvue d'un tact légendaire et bientôt mondialement connu!) a bien pu lui rétorquer.

Plus tard, en soirée, elle rencontra l'mercenaire qu'elle avait engagé pour r'chercher Thael. Dans sa correspondance, Guillaume lui avait laissé entrevoir une piste. Sauf que d'piste, y'avait pas. Juste un cas similaire à c'lui du Normand, mais en Lyonnais-dauphiné. A sa connaissance, l'époux d'sa mère n'avait pas d'famille. Athalia, d'son côté, lui avait fait part d'tous les éléments (surtout des courriers qu'elle avait récupéré) en sa possession, mais rien. C'tait vraiment l'vide intersidéral. L'mercenaire avait juste insisté pour'qu' la jeune femme ouvre les missives r'çues après l'départ d'Aiguemarine, insistant sur l'fait que, ptètre, dans une correspondance, y'aurait quelqu'chose à gratter. Malgré tous ces arguments, dans l'immédiat,elle n'y arrivait pas. Ce s'rait pour plus tard, si rien n'aboutissait et surtout si elle trouvait l'courage d'les ouvrir. L'entretien s'était donc achevé sur du néant et un concours d'levé d'coudes durant l'quel la jeune femme avait fait office d'arbitre (même si, par moment, elle s'tait (un peu) perdu dans l'décompte).

L'26 juillet n'en avait pas moins été surprenant. Son italien d'oncle, c'lui qui prétend avoir fait quinze mille fois l'tour du royaume et qui préfère d'loin rester chez lui, à Bordeaux, beh, l'voilà qui voulait voyager. Pire, il souhaitait aller en Provence. C'tait vraiment à n'y rien comprendre. Soit.
Aussi, et surtout parce que la jeune femme n'avait pas envie d'faire Bordeaux/Marseille via Calais avait'elle prit les choses en main. Athalia s'chargeait d'l'itinéraire et ce s'rait elle qui mèn'rait l'groupe aussi. N'restait plus qu'à prévenir Thomas d'leur absence, voir s'il voulait s'joindre à eux (c'qui la surprendrait) et savoir si Eugène avait envie d'les accompagner.






A mon ectoplasme d'frère, Thomas,

Ca va ? Tu tiens l'choc dans c'mortifère village ? Hem, y'a tonton qui veut voyager et qu'on aille à Marseille, en Provence. Et dire qu'Mama m'disait qu'il n'aimait pas voyager. J'avoue qu'j'y comprends plus rien. J'espère qu'c'est pas pour tenter d'noyer Laury dans la méditerranée ! 'fin, j'essaierais d'surveiller ça.

Tu veux viendre avec nous ou tu préfères rester là ?

N'tardes pas trop à m'répondre. On met les bouts dimanche.

Bisouxxx


Athalia



Il n'lui restait plus qu'à engager un gamin lettré qui s'rait désigné porteur d'nouvelles et en charge d'débusquer l'rabailloux.
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♦ Juste elle ♥
Thomas_de_meyran
[La teste - Fin Juillet]

Thomas essayait, tant bien que mal, de s'organiser avec la Dame Lali pour récupérer ce que leur Mère leur avait légué. Mais force est de constater que ce n'était guère facile de trouver un moment pour faire ça. Surtout en cette période d'été où les gens aiment profiter de la fraîcheur des monastères...
Bref, Thomas avait du mal à s'en sortir avec cette histoire lorsqu'il reçut une missive de sa grande soeur. Un voyage jusque Marseille, cela semblait plutôt pas mal : Thomas se laisserait bien tenter... mais il avait aussi besoin d'un peu de repos en monastère...





Salut soeurette,

Eh bien écoute, ça va plutôt bien. Mais, c'est vrai que La Teste n'est pas la village le plus vivant des Royaumes. Mais bon, je fais avec en attendant de réaliser les transactions avec la Dame Lali.
En fait, j'ai même pas encore réussi à terminer ça avec elle... et elle part se reposer un peu au couvent tout proche...

Marseille ?! Cela m'a l'air un voyage fort sympathique et j'aurais été vraiment ravi de vous accompagner... mais je suis un eu fatigué et je risque de vous ralentir. Et puis, Blitz s'est légèrement blessé lors d'une balade, je vais devoir le laisser se reposer...
D'ailleurs, je suppose qu'il y a des gens plus compétents à Bordeaux qu'à La Teste pour soigner un cheval...

Alors, je vais repasser te faire coucou rapidement à Bordeaux avant que vous ne partiez, mais je ne vais probablement pas pouvoir accompagner...
Du coup, je vais rester sagement à Bordeaux et je m'occuperai de régler nos affaires avec la Dame Lali en attendant. Peut-être que je pourrais venir à votre rencontre lors de votre retour... ?

Je t'embrasse fort.

Thomas, un petit frère qui te cause des tourments


Missive envoyée et paquetage préparé.
Il n'y avait plus qu'à prendre la route pour Bordeaux pour saluer rapidement sa soeurette et lui dire comme toujours : "Sois prudente sur la route !"

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Thomas de Meyran
Fils d'Aiguemarine et de feu Nictail de Meyran
Frère d'Athalia, Aurore et Nathan
Filleul de Korydwen et Sindbad
Sunburn
C'est au calme qu'en cette soirée du 3 aout, elle prit enfin la plume ayant eut quelques résultats dans son début d'enquête. Mais les faits datant de long, les utiliser allait être, comme escompté, assez fastidieux.

Citation:
Athalia,

J'ai débuté comme prévu, par seulement deux prévôts. Celui de la Guyenne évidemment, qui a transmis ma demande au Vice-prévôt et aussi au prévôt provençal, vu que je me trouve à Marseille. Et les deux m'auront révélés quelques informations.
Ta mère aura foulé le sol provençal courant avril et ce, quelques jours avant que je ne m'y pointe à mon tour. La dernière fois ou elle fut aperçu c'était à Brignoles, village frontalier avec l'Italie...
Quant à Thael, il se serait dirigé à priori vers le Périgord mais ceci c'était à la mi mars. Je n'ai plus qu'à voir si le Limousin ou le Poitou aura été sa prochaine étape, ou bien si sa trace est bien perdue.

Le soucis que j'ai désormais, c'est que je ne sais ni parler et encore moins écrire un traitre mot d'italien. Bref, tous deux ont pris des directions totalement opposées.
En espérant aussi qu'il s'agissait bien d'eux deux car ma description fut assez sommaire.

Prudence si vous êtes déjà sur les routes et à bientôt.
Sun

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Athalia
~Bordeaux, 30 juillet, peu avant l'départ, avec son frère~

Thomas n'viendrait pas. Elle s'en doûtait. Un peu comme leur père, c'dernier aimait bien rester en place. Et puis, il d'vait gérer les possessions d'leur mère, en attendant qu'cette dernière réapparaisse.

L'frère et la soeur avaient pu un peu discuter d'la suite, d'leur avenir.
Chez eux, c'tait nulle part, en fait.
L'ba leur renvoyant sans cesse l'statut de : "fils ou fille de..."
Quant à la guyenne, Athalia n'savait pas trop encore. Pour l'instant, la fratrie y avait pris appartement afin d'stocker l'fameux leg.
Mais y vivre ?
Bien sûr, ils y avaient leur oncle Adric ainsi qu'sa compagne.
Serait-ce suffisant pour les y faire rester ? A voir.
En tous les cas, r'grouper à un seul et même endroit leurs affaires (en l'occurence dans leurs apparts d'bordeaux) restait à l'ordre du jour.

Pour l'reste, Thomas et Athalia s'octroyaient l'droit d'y réfléchir chacun d'leur côté pendant c'te période de séparation.

La seule consigne laissée à son cadet fût d'récupérer auprès d'la dame Lali l'document laissé par Aiguemarine sur la fameuse distribution d'ses possessions. L'reste des courriers, la jeune femme les emportait avec elle, espérant qu'un sursaut d'témérité lui f'rait ouvrir et lire les missives adressées à sa mère après son départ d'la teste. C'qui, pour l'heure, n'tait franch'ment pas gagné.



~3 Août, sur les ch'mins entre Bordeaux et Marseille~


Ses doigts jouaient à corner la dernière missive émanant d'la duchesse vadrouilleuse. En fait, Athalia n'savait que répondre. Faire une description physique et vestimentaire ? Peuhffff. L'problème était d'taille. D'après c'qu'elle avait pu glaner auprès d'anselme et Emma, la madonne s'tait enfuie l'matin où ces derniers menaient leur ptite soeur Julia chez la dame Lali. Quant à donner un élément qui pourrait permettre une reconnaissance aisée (genre cicatrices ou autres) c'tait encore plus difficile. Athalia n'en avait observé aucune sur les traits maternels, et n'avait jamais vu sa mère nue. Beh, ouais.

Athalia s'essaya à un début d'réponse malgré tout.





B'jour dame Sun,


Non, j'n'ai jamais embrassé d'crapauds. J'ai juste la chance d'avoir deux parents méd'cins nous ayant appris la botanique ainsi qu'la faune et la flore. D'toute façon, d'source (presque) sûre, l'prince charmant n'existe pas.

En c'qui concerne élaborer un avis d'recherche, hem, comment vous dire ? Ma ritale d'mère aura pris l'soin d'attendre qu'la maisonnée soit vide pour prendre la route. Donc, personne n'est en mesure d'dire quels vêt'ments elle portait l'jour d'son départ. Quant à un détail physique qui permettrait d'l'identifier, hem, ptètre avait'elle des cicatrices. Mais j'ne saurais vous dire, n'l'ayant jamais vu nue.

Faute d'noix (car c'pas encore la saison des récoltes) j'ramène du vin d'noix ainsi que d'la liqueur d'chataîgne ('fin, si Eugène n'boit pas tout en cours d'route).

On s'ra bientôt là, si ma presque tante arrête d'ramasser tous les objets perdus par les voyageurs sur nos belles routes d'france. Si mon oncle arrête d'quémander tous les soirs SON lit et si Eugène arrive à m'terminer une couronne d'fleurs (de pavot) sans la fumer. Ui, ça fait beaucoup d'si, j'vous l'accorde.

Cordial'ment,


Athalia



Pour une fois, la jeune femme envoya son fidèle Pidou porter l'message. Nul doûte qu'la vadrouilleuse duchesse s'souviendrait d'ce volatile, l'ayant d'jà martyrisé quelques années auparavant.
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♦ Juste elle ♥
Un_rabailloux
Acte I : à Foix, la nuit, tous les chevaux sont gris
[Où l'on se remémore la longue journée d'hier]

C'était la veille. Il faisait vraiment chaud, déjà, et Athalia portait sa jupette mini et sa chemisette sexy qui ajoutaient encore un peu à la canicule. Eugène avait donc été fort ébloui et avait aussi beaucoup transpiré ce qui, comme on le sait, assoiffe notablement.

Le soir venu, notre homme avait erré en ville à la recherche de ses compagnons de voyage. Ne les voyant point, sans doute étaient-ils allés s'entasser dans un confessionnal pour se soulager devant un prêtre effaré de toute une vie de turpitudes, allez savoir ? Toujours est-il que notre Eugène en avait été réduit à philosopher seul, en tête à tête avec quelques carafes de vin frais, pour examiner quelques questions essentielles : quel est le sens de la vie, pourquoi met-on tellement d'eau dans le vin, l'horloge à automates qu'un bricoleur génial du nom de Dondi avait montée à Padoue était-elle encore en état de marche comme le lui avait dit un compagnon charpentier naguère sur un chantier de Westminster, ou bien était-elle elle aussi tombée en carafe comme le lui suggérait un voyageur italien croisé entre deux tonneaux ?

Quelques carafes vides plus loin, justement, Eugène avait décidé qu'il était temps de rejoindre ses compagnons de voyage. Rendu aux portes de la ville, il avait avisé la silhouette familière de Neige, immobile et auguste dans l'attente du départ. Eugène avait posé son balluchon à ses pieds, flatté l'encolure du cheval qu'il avait trouvée curieusement dure. D'un autre côté, les longues journées de voyage et de charge lui avaient sans doute forgée une musculature d'acier.

Eugène ne s'en inquiéta pas. Il alla louvoyer entre deux buissons pour évacuer l'excès d'eau qu'on met dans ces pauvres vins, revint faire la causette à la jument qui, pour une fois, ne lui répondit mie. Eugène ne s'en inquiéta pas plus : les chevaux ont leurs accès d'humeur, et les juments encore plus évidemment. Comme la nuit était agréablement fraîche et qu'il se sentait un peu le tournis, il alla s'allonger près de son balluchon, ferma les yeux. Une petite sieste avant le départ après tout, ça ne pouvait pas nuire et on le réveillerait avant le départ.

Acte II : A Foix encore, à l'heure où blanchit la campagne
[Où l'on se lève du mauvais pied]


Aussi, quand la douce caresse du soleil levant vient tirer notre héros de sa torpeur, celui-ci, fort bien reposé et dégrisé à présent, ouvre un oeil étonné. Sensiblement au même moment, le froufrou d'un pigeon grognon attire son attention. La Bête le couve d'un regard lourd de reproches et lui tient à peu près ce langage :



Grmbllll, grmblll,

Il était une fois, dans la ville d'Foix, un touriste d'bonne foi qui a pas suivi. C'à cause du filet ? Z'êt' emmêlé d'dans ? On doit v'nir vous chercher ? Mettez une croix (X) sur l'parchemin en cas d'ui et renvoyez l'emplumé.

Athalia


Eugène saute derechef sur ses pieds. Ses yeux parcourent les environs, dans l'espoir un peu vain d'apercevoir quand même ses compagnons.

- Mais pourquoi qu'ils m'ont pas réveillé ces bougres là ! peste-t-il. Quand soudain...

...son regard se pose sur Neige, toujours là, à la place exacte où il l'avait trouvée la veille.
Le cheval n'avait pas bougé d'un poil, et pour cause...



... ce n'était pas un cheval.
Ce n'était pas le lieu de rendez-vous.

Le frisson glacé du désastre parcourt l'échine du jeune homme. Car non seulement il avait honteusement loupé le départ - et ça il n'avait pas fini d'en entendre parler - mais le plus grave c'est qu'on était dimanche.
Dimanche !
LE jour de LA robe d'Athalia !
Et qu'il allait rater ça !!

- Parrrrr les rousssstons d'Arissstoteuuuuuuuuuuuuuuhhhhhhh hurle-t-il, traversé par un bien légitime désespoir.

Acte III : un acte de Foix
[Où l'on se projette dans l'avenir]


Cela dit, il fallait répondre. Or, comment se tirer de ce mauvais pas ? Une idée lui vient vite, Eugène ayant depuis longtemps constaté qu'en cas d'erreur, la meilleure chose à faire pour limiter les dégâts était de ne pas lésiner sur la mauvaise foi.

Le temps de chercher en ville un écrivain public pour lui expliquer en trois mots ce qu'il fallait écrire, car Eugène ne sait pas encore assez bien l'orthographe pour rédiger lui-même la missive, le pigeon grognon repart en direction des trois voyageurs qui l'ont honteusement abandonné, chargé d'un message rassurant.

Eugène n'a point relu le texte, ayant laissé à ce jeune écrivain plein d'enthousiasme le soin de retoucher un peu les phrases, le scribe du reste avait mis cela comme condition incontournable, refusant de travailler s'il s'agissait, disait-il, "de ne point rendre hommage à chaque trait de plume à nostre si belle si noble et si mirifique langue". C'est donc chargé du message d'Eugène reformulé en termes moins populaires que repart le pigeon grognon.



Très chère et merveilleuse Damoiselle Athalia,

Nous avons bien reçu vostre requête et nous vous remercions de l'intérêt que vous avez bien voulu nous accorder. Sachant que vostre temps est précieux, nous n'en abuserons point en réponses bavardes et nous irons de ce fait droit au but, vous narrant sans détours les événements héroïques et tragiques qui ont abouti à notre bien douloureuse séparation.

Nous sommes assurément forts marris de n'avoir point accompagné vostre équipage hier soir mais sachez qu'il s'agit là d'un odieux concours de circonstances et qu'en tout état de cause nous n'eûmes point le choix, occupés que nous estions à estourbir toute une bande d'odieux mécréants qui s'estoient sournoisement dissimulés aux portes de la ville dans l'intention de vous enlever.

Le temps que nous fassions sentir à ces coquins le poids de notre courroux et qu'il se desbandent en piaillant dans les forêts du Comté, laissant derrière eux moult victimes navrées par la danse de fer et de feu de ma vaillante épée, vous-même aviez pu prendre le large en toute sécurité et je me réjouis de savoir que vous êtes désormais arrivée à bon port.

Je ne me réjouis pas moins d'apprendre que vous brûlez de revenir me chercher. Sachez donc que je vous attendrai ici-même en quelque aimable auberge, ne me nourrissant que de livres saints et du souvenir parfumé de votre admirable présence.

Veuillez présenter mes amitiés à votre oncle, ce grand poète à la voix d'airain, et mes fervents hommages à vostre si délicieuse tante.

Vostre serviteur dévoué, votre esclave pour ainsi dire et pour les siècles des siècles,
le Vicomte Eugène du Rabailloux.


Et voilà !
Il ne restait plus qu'à écumer les tavernes pour se remonter le moral.
_________________
Eugène Cheminard, dit le rabailloux
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