Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8   >   >>

[RP] La fête des fous

Merance
    [Cielo Azzuro un jour, cielo Azzuro toujours même si depuis des lustres, les Azzuro s'étaient endormis mais sorcière de la cour des miracles à jamais et amie-ennemie de qui le veut]



    L'invitation l'avait cueillie à Alençon alors que ça faisait quelques jours qu'elle y avait posé ses malles. C'était le début de l'été, la saison qu'elle préférait pour vivre comme elle l'entendait. Pieds nus, large décolleté, jupe remontée jusqu'aux genoux pour flâner dans les champs ou dans le lit des rivières au plus bas en cette saison… C'était toujours un plaisir que de retrouver cette douce chaleur et qui plus est, en dehors des murs de Paris. Alors elle profitait la rousse, elle profitait des moments insouciants loin de tout, loin de la mort et de la puanteur qui lui soulevaient le cœur. Sans doute que la rousse qui l'accompagnait depuis un certain temps y était pour beaucoup, la sorcière avait une vision des choses plus optimiste qu'à l'ordinaire. Mais elle savait pour l'avoir déjà vécu que cela ne durerait pas. Jamais rien ne durait dans ce bas monde… jamais rien…

    Mérance était donc à Alençon, à se prélasser au soleil quand elle avait reçu la lettre qui annonçait la fête des piques. Et toute la matinée, elle avait cherché en son fond intérieur si elle devait dire oui ou non à cette drôle d'idée. Ça turlupinait la sorcière si bien que lorsqu'elle rencontra la catin de ses rêves, elle ne put s'empêcher de lui confier la teneur du courrier. Quelques éclats de rire plus tard, Gysèle lui avoua qu'elle aussi elle en avait reçu un. Le tout Paris des bas-fonds devait donc se retrouver chez les Piques. Et pourquoi pas se réjouissait déjà la sorcière qui se trouvait légèrement galvanisée par cette annonce. Oh elle n'était pas dupe pour autant, sachant où elle mettait les pieds mais Cour des Miracles ou Cour Brissel, la noirceur et la lie de Paris s'y retrouverait alors autant y faire son apparition.

    Quelques jours plus tard, voilà que les deux rousses, accompagnées de Pierre, se rendaient dans leurs quartiers, ceux qui finalement étaient enchevêtrés à leurs chevilles et à leurs âmes, qui les rendaient si particulières l'une comme l'autre. La voiture qui les menait au cœur de la ville pénétrait dans le dédale des ruelles bientôt mal famées. Merance fit arrêter le cocher puis se jeta au bas de la voiture. Un coup d'œil à Gysèle qui, malgré sa minceur évidente depuis son agression, avait toujours cet éclat dans le regard qui émerveillait la sorcière. Elle lui tendit la main afin de l'inciter à la suivre et puis advienne que pourra. Doucement, les pas portèrent les deux jeunes femmes. Merance légèrement devant avait ce sourire qui ne la quittait guère. Tantôt moqueuse, narquoise ou doucereuse, elle était comme les effluves de Paris qui ballottaient les gens au gré de ses humeurs. Arrivées devant la cour Brissel, la Maudite marqua un petit temps d'arrêt avant de venir murmurer au creux de l'oreille de Gysèle.


    - Peu importe ce qu'il se passera là-dedans, je veux que tu saches que je suis là, à tes côtés. Et amuse-toi si tu peux, profite en toute quiétude, je veillerais…

    Oui peu importe ce qui pourrait se passer, qui elles pourraient croiser, qui viendrait à leur rencontre, Merance oserait tuer le premier qui viendrait avec l'idée de faire du mal à la rousse. Aujourd'hui, la Maudite serait celle qui garderait les yeux grands ouverts afin de mieux profiter de l'instant, profiter de la vie tout simplement.

_________________

En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Kheldar
[Royaliste et voisin, adversaire et partenaire selon le contexte]

[Aux Yeux d'Hadès]

Responsable, maître d'armes et unique client de la salle d'armes de la milice, l'Hadès s'escrimait face à d'invisibles adversaires. La manœuvre avait surtout pour but d'entretenir le corps et de le faire suer jusqu'à n'en plus pouvoir. Il était en bonne voie lorsqu'une bouille et une voix bien connues pointèrent leur museau avec un morceau de papier à la main. Il s'était aussitôt interrompu, l'oeil noir, étant persuadé d'être le destinataire d'un truc administratif qui allait le forcer à poser son cul derrière son bureau.

Hein quoi? Qu'est ce que c'est que ça? Un bout de papier! Je veux qu'on me foute la paix avec la paperasse!

Fausse alerte, il l'avait déjà lu. La gueuse qu'ils avaient jeté dans le fleuve alors qu'ils étaient en pleine négociation les invitaient cordialement à venir faire des trucs pas net. Le genre où on invitait pas les royalos pures souches. Seulement ils avaient été invité. L'Hadès et la Pupille travaillaient occasionnellement avec la racaille, ils avaient un pied des deux côtés de la ligne, ce qui avait sans doute motivé l’invitation.

Ah, ben prends quand même deux ou trois dagues, j'opterai pour un arsenal léger également. Une fête où il n'y a pas au moins trois morts c'est une fête ratée chez eux parait il.

[La cour de Brissel]

Un masque de loup dissimulait le visage du colosse, tout de noir vêtu, chevelure toute aussi noire ensevelie sous son capuchon. Habitué à jouer à peu près n'importe quel rôle, il n'avait pas protesté lorsque la gitane avait proposé celui qui allait les habiter le temps d'une nuit. Un rôle qu'un homme de sa stature pouvait remplir aisément, celui du protecteur, tandis qu'elle endossait celui infiniment plus enviable de Maîtresse capricieuse.

Baptisé Sigismond pour l'occasion, il suivait d'un pas traînant le véritable feu follet qui déambulait en exigeant qu'il satisfasse le moindre de ses puérils caprices.

Accusé d'avoir dévoré une pomme d'amour, il se retrouva à devoir jouer les voleurs à la tire. Qu'à cela ne tienne, il était grand, il était fort, il avait une tête de Cerbère, il prendrait la pomme. C'est d'ailleurs ce qu'il fit, sans un regard pour sa propriétaire.

Tenez Maîtresse Vanya.

Mais bien évidemment, la vilaine s'était déjà détournée... La soirée ne serait pas de tout repos.
_________________
Gysele
[En compagnie de Merance et Pierre]

Cela fait trop longtemps que j'ai quitté les pavés de Paris, bien trop longtemps que je me vautre dans le confort et le luxe que m'apportait la sécurité d'un château de noble, oubliant jusqu'à mon identité première. Mais jamais on ne se défait de ces quartiers là, on a beau se cacher sous de belles robes et boire du bon vin, la puanteur des bas fonds parisiens colle à la peau à vie. Pierre semble mal vivre son éloignement de Paris, la magouille dans le sang, il ronge son frein depuis des mois dans l'espoir d'un événement de ce genre où il paraîtra un peu moins comme une bête de foire et passera davantage inaperçu. Je me fais donc une joie de lui demander de nous accompagner, en plus de penser aussi à notre survie dans le cas où les choses tourneraient mal. Merance me l'a dit, au milieu des Piques, nos chances sont amoindries, mais l'attrait de l'adrénaline prend le dessus sur mes frousses habituelles et ma curiosité décuplée ne tarde pas à me convaincre de nous rendre à la cour Brissel.

La Sorcière est sur ses terres, je sens son aisance dès que nous posons nos pieds sur le pavé parisien et j'en imite l'attitude avec facilité. Je sais aussi user de masques et ce depuis longtemps, car après tout, une catin doit savoir jouer tous les rôles pour ses clients. J'esquisse un sourire à son murmure et frôle ses lèvres des miennes d'une légère caresse, me voulant rassurante et assurée. Mon optimisme habituel ne me quitte pas. Nous sortirons de là en vie et je l'espère, entiers. Un pas derrière elle, je la suis, mon regard allant de droite à gauche pour observer les étales et diverses activités proposées. L'effervescence de la foule hétéroclite guide mes pas, m'anime d'une curiosité parfois naïve, parfois sadique et même quelque fois totalement malsaine. Ici aucune illusion n'est là pour préserver nos yeux de ce que nous ne voulons pas voir, j'aime cette vérité crue, cette vie qui ne tient qu'à un fil ou qu'à un regard de travers. Mon regard parfois se perd sur la silhouette de Merance, m'attardant sur le léger balancement de hanches qui me laisse bien souvent rêveuse et qui déclenche quelques frissons à mes reins. Si seulement je n'étais pas si stupide, je n'aurais pas perdu autant de temps à lui échapper et nous aurions déjà goûté à bien des plaisirs. Mes pensées sont chassées par les stands qui attirent mon regard sombre, bien que je me garde de fixer leurs propriétaires trop fixement. Si certains m'arrachent de discrètes grimaces, la présence feutrée de mon grand amis muet dans mon dos me permet de me détacher un peu de l'aspect crade pour me concentrer sur la foule, les conversations diverses, les jeux ou tintement de boissons dont les odeurs me chatouillent les narines.


- Ne peut-on pas trouver de quoi se dessécher la gorge ? J'ai soif.
_________________
Shelby
[ L'invitée surprise qui ne s'invite pas...Ni amie, ni ennemie, ni connaissance...]



Proche de Genève



Dans ce groupement d'arbres majestueux pourtant roi du silence, un bruit puis un autre...Des craquements de branches sous la nuit frileuse. Des battements d'ailes souples et furtifs, puis, une Enchanteresse à l'origine de frottements de tissus et d'un trouble audible avec une respiration humaine.La Del Rey apprenait à se faire discrète en s’engouffrant uniquement hors chemins traditionnels avec un accoutrement noir corbeau présent sur la totalité de sa silhouette aussi bien garantie grâce à ses gants qu'à ses bottes, de sa robe ou encore, de sa canne. L’unique teinte différente était le rouge vif étalé sur ses lèvres.


Parcourant les bois en suivant du regard sa guide volatile nommée "Madame", le pied de sa canne sophistiquée dégage les encombrants afin de se frayer un chemin plus lisse. Il se fait tard, la fatigue tombe rapidement avec la noirceur chargée de douceurs mais des lumières signalent l'arrivée imminente d'un terrain habité. Il était certain d'être d'une autre appellation que son chez elle mais se rapprocher de la civilisation facilitait son aventure avec le sol plat et tracé par l'exploit des Hommes. Les billes terreuses, après un chef redressé, cherchent la continuité la plus favorable pour l'amener directement chez elle à Genève sans tomber sur une mauvaise rencontre. Le conflit n'est pas son fort, moins elle a de problème et mieux elle se porte et ce n'est pas exténuée ainsi qu'elle arrivera à défendre sa peau même avec une arme dissimulée dans une autre. Le courage ne fait pas tout, l'envie non plus. Le sol n'est que gravillon, et le ciel est chargé d'humidité étouffante qui empire sous l'étoffe qu'elle traîne dont la réputation est d'être gardienne de rayons de soleil . Au loin, elle voit la suite d'une route mais aussi des couche-tard qui prennent un dernier verre mêlé de rires et de tapes amicales brusques sur les camarades de beuverie. Le regards brun enfantin reste accroché sur les deux fêtards restant qui parlent d'une soirée à venir dans les temps proches à « Brissel ».

Intriguée plus qu'autre chose, sur sa lente course, elle continue de marcher en glissant sa concentration sur la main de l'homme tenant un petit parchemin. Vouloir en apprendre plus l'oblige à ralentir la cadence. Il suffisait du mot " fête " pour caresser l'écoute de son ouïe. Au plus vite, elle digère les informations orales sur les détails de l'intéressante organisation dont seul l'entrée avec ce morceau de papier était autorisée à en croire leurs paroles indiscrètes. Piquée par la curiosité et amour inconsidéré des soirées en tous genres, elle jongle du regard entre la femme et l'homme qui, par ailleurs, range précieusement le laissez-passer qu'elle convoite à présent, entre sa ceinture et ses braies.
Quel genre de fête ? elle n'en sait rien mais si les invités étaient choisis au peigne fin c'était pour une bonne raison qu'elle ne se privera pas de découvrir ultérieurement.

Presque à l'arrêt à force de ralentir, son chef bascule sur le côté pour continuer de réfléchir tranquillement en plein milieu d'une allée, en toute inertie, sans le moindres mouvements, les yeux dans le vague de la noirceur abondante. Si elle pouvait se le permettre dans ce monde de douleur, elle sourirait sans difficultés, mais, le faire au vu de tous reste une bizarrerie folle voir une agression contre autrui. Ne pas tenter le ou les diables et contenir son plaisir qui ne regarde qu'elle. Assez penser, il faut qu'elle s'occupe de délester l'homme par un moyen, simple, discret, non-violent et discipliné. Et oui... Elle n'en perdra pas ses bonnes manières même dans un vol à la tire, la classe embellit de délit, tout dans le raffiné cette Shelby.

Elle s'arrête derrière un coin dépourvut de clair de lune, coince un doigt ganté entre ses dents et tire doucement le tissu en ne perdant pas de vue le gardien du trésor en papier. La peau prend la température du nocturne, des tatouages et bagues sur le membre respirent avant de s'enfouir dans sa botte pour y sortir une carte. Improviser avec des ustensiles qu'elle a sous la main, et se dépêcher de mettre un plan en route dans sa caboche avant qu'ils ne prennent leur dernière gorgée signant la fin de journée, voilà ce qu'elle devait faire sans être aidée par un soleil couché.
Une carte et un gant dans sa paume refermée, une canne dans l'autre qui s'occupe en plus du rangement de mèches brunes hors état de nuire sur le champ de vision. La préparation ainsi effectuée, elle poursuit sa marche vers les deux âmes errantes. Sa présence n'est plus un secret, elle sourit d'une façon surprenante de gentillesse. Cela faisait juste office de sympathie comme premier contact à distance.

Elle capte par la suite leurs regards. La nonchalance habille leurs faciès, la tâche se révèle être plus coriace que prévu mais ne se décourage pas et les interpelle.

Bonsoir. Excusez-moi de vous déranger.

Les visages se tournent plus qu'ils ne l'étaient sur Shelby, il est temps de consommer leurs temps pour rien mais toujours avec un beau sourire de façade, ça passe toujours mieux.

Je ne suis pas certaine d'avoir pris le bon chemin.


Phrase d'accroche portée à haute voix en même temps que ses pas s'approchent d'eux.
L'homme racle sa gorge pour cracher un résidu de fiente buccale et la femme rentre dans l'auberge juste derrière eux...Tant mieux, ça lui fera un de moins à surveiller du coin de l’œil pour ne pas se faire prendre.
L'homme a l'air de ne pas fuir mais il ne bouge pas, c’est encore moins rassurant.


Je voudrais aller ici...

Elle lui fiche presque la carte sous le nez sans se vouloir brusque pourtant et pose son doigt sur un point au total hasard.

Mais, comme je ne sais pas où je suis...Il va être compliqué d'y parvenir.

Elle regarde sa carte puis lui et faufile entre temps sa main encore gantée vers le postérieur prenant soin d'éviter de le le toucher.
L'homme hausse un sourcil et mâche un cure-dent... Il la regarde d'un air surprit et lui répond sèchement.

Tu y es déjà.

Comment se sentir bête? Suffit d'une grosse dose de malchance avec un doigt qui situe l'endroit exacte qu'il ne faut surtout pas situer à ce moment dans une vie. Les explications sont écourtées ce qui lui laisse moins de temps pour œuvrer qu'elle n'en avait déjà.


Hummm...


La main espiègle cherche la bonne hauteur qu’une ceinture doit avoir, ni trop bas, ni trop haut, alors elle regarde vite fait bien fait avant d'y aller à l'aveugle et de palper un fessier qui se voudrait être prit pour une grosse avance malencontreuse.

Bien, alors...Je voudrais aller un peu plus par...Là.

Le mâle sent qu'il se trame quelque chose, il ne faut pas être intelligent pour le voir.

Ou...Là

Les doigts touchent le papier...
la victime inconsciente regarde autour de Shelby et la fusille du regard par la suite bras croisés, mâchoire contractée et l'imposante carrure s'approche dangereusement pour impressionner la galerie.

Dégage...Maintenant.

Le majeur titille le bout du papier et l'index coince celui-ci contre le titilleur.
Shelby déglutit...Ne mène pas large, fixe le blond et retire le doigt de la carte avant qu'elle se le fasse sûrement bouffer.

Non ? Vous ne savez pas ?

Elle hausse un sourcil ce qui est pris comme une provocation car l'homme lui crache son cure-dent en plein visage, attrape la carte et l'écrase au sol avant de se casser sans un mots dans l'auberge. Les yeux de la voyageuse se ferment, son poing se contracte, inspiration d'une rasade d'air extérieur et ouverture d'un œil pour découvrir dans le fond de sa main, l'objet de sa prise de risque. Un large sourire fait surface en s'éclipsant entre deux chaumières comme une ombre car rester planter là reviendrait à vouloir mourir et Shelby n'est pas suicidaire.

Dans une tranquillité éphémère à l'abri des antisociales, elle n'attend plus et lit.


Citation:
A vous, Heureux possesseur de cette missive.
De moi, Desideratum de Bois Simon, Reine des Piques.

Oyez, Oyez qu’on se le dise.
La cours Brissel vous ouvre ces portes.
Venez franchir cette antre oublié de tous.
Venez ressentir le frisson de l’interdit.
Venez participer à la fête organisée par les Palmipèdes.
Laissez vous aller à votre côté le plus sombre.

Cette missive sera votre laissez passer.

Et souvenez-vous : Ce qui se passe à Brissel, reste à Brissel.



Les paupières se ferment et s'ouvrent, la tête bascule en arrière lors d'un immense sourire de joie savourée.
Elle ne sait pas comment appréhender l'invitation qui ne lui ai même pas destinée. Cette Désideratum, elle ne la connaît pas mais comme c'est une reine, L'enchanteresse imagine qu'elle va pouvoir parler bijoux avec elle...Le gros soucis à présent, en prenant connaissance des éléments, c'est que Shelby n'a jamais été très sombre, juste un peu...Elle est certes consciente de prendre un léger risque en s'aventurant dans un lieu sans foi ni loi mais elle a aussi une folle envie d'observer un avant goût de l'enfer. Telle une damnée, elle n'ira pas retrouver les saints au paradis elle non plus donc autant faire connaissances avec ses futurs copains de chambrées.

C'est décidé, elle est suicidaire car elle ira. La fatigue n'aura qu'à attendre son retour en Suisse avant d'y mettre son grain de sel, pour le moment, elle esquisse un large sourire rouge non feint en resserrant sa poigne sur son sésame volé et l'autre sur sa canne joue avec habilité pour la faire virevolter.


Demi-tour et direction Brissel Madame.


Et c'est ainsi qu'elle prit connaissance du chemin menant au lieu.



Arrivée à Brissel


Après des jours et des jours de marche, la fatigue cogne et le soleil tape de plein fouet. Mais, à l'horizon, elle vois une ville. La Ville, Brissel. Un troupeau de monde qui, de là où elle était en hauteur, ressemblait à une fourmilière. Pour y voir plus claire, elle chausse ses binocles d’intellectuelle. Du monde, à ça oui, elle le voyait bien le monde qui circule librement, tous l"humeur à la fête et à...Torturer de pauvres...

Elle plisse le regard.

Ce sont des gens qui...Courent avec des...Chaînes ?

Elle ne peut se retenir de rire de voir une telle imagination et de trouver ça audacieux, tellement que ça en devenait impressionnant de beauté.
Mais, première chose qu'il lui vient à l'esprit c’est " tu vas pouvoir y entrer mais pas en ressortir..." en voyant le monde en déplacement, c'est comme une crise d'angoisse qui fessa son audace et son excitation. Shelby aime les fêtes et aussi les détraqués...Ce n'est pas ça le problème mais les deux en même temps c'est risqué pour sa peau, il faut l'avouer...Avec son accoutrement de bonne fille propre sur elle plus des lunettes de bourgeoise sur le nez, elle ne rentrerait surement qu'au titre de victime.

Respire Shelby, respire...Inspiration, expiration.

Non...Décidément, elle refuse d'y mettre un pied pour le moment sous peine de s'évanouir devant la porte avec son ticket d'entrée à la main...Pas grave, elle gouttera aux festivités de loin assise sagement contre un arbre en se délectant des hurlements comme un peintre s’enivrant des formes de sa muse. Recouverte par l'ombre des feuilles, elle garde ses binocles d'artiste et ferme les yeux pour se reposer enfin avant de savoir si elle ose l'aventure ou si sa place à l'écart lui convient.

Tu es une chieuse Shelby...Tu changes tout le temps d'avis et c'est épuisant à force. Vas-y bon dieu ! Au pire...Tu encaisse les coups et c'est tout merde.

Bien que consciente d'être sûrement la seule cruche presque apeurée par la foule, elle n'y peut pourtant rien à part attendre que ça passe en se reposant l'esprit et le corps. Le passe-passe rangé dans son corsage et sa chouette perchée au dessus de sa tête, ses yeux coupent court au spectacle visuel.
_________________
Yap.
    [Au stand de chamboul-tout]


Heureusement pour la stabilité psychologique de Yap, la foule ne faisait que bruire à ces pieds, elle, juchait là-haut sur son présentoir, un presque rien majestueuse avec son fouet claquant au dessus des têtes effrayés de ces collègues de travail... si ce n'est qu'à chaque mouvement de bras, son sens précaire de l'équilibre ne cessait de se manifester, et qu'en plus, elle fouinait de son regard le troupeau de gens à la recherche de faciès connus. En y réfléchissant un peu plus, ce n'était peut-être pas très malin car souvent la moitié des gens qu'elle rencontrait voulait sa mort, mais bon, ce n'était pas des considérations pertinentes pour une gonzesse comme Yap. Oui, la survie en milieu urbain, c'était pas trop son truc, alors elle fit un gros coucou à Stain qui passait non loin, sans se souvenir qu'un jour il avait été leur proie, leur otage et qu'il avait très certainement toujours envie de les tuer. Enfin bon, sa tête lui disait quelque chose quoi.

Et puis, il y avait Minah, sa manchote préférée qui puait encore plus qu'elle, alors évidemment, la gueuse l'adorait et pouvait presque dire que c'était son amie par défaut. Yap faillit donc quitter son stand pour la saluer, mais quand elle vit que la manchote lui faisait déjà concurrence avec son stand de relique, elle décida qu'elle pouvait aller se faire foutre. Entre forain, l'amitié était fragile. Donc, elle claqua encore plus fort du fouet, reprenant de plus belle sa raillerie commerciale, lorsque le premier client se pointa. Ah, Gérard ! Il avait un nom naze, alors elle l'aimait bien, et puis il semblait proche de sa frangine, la remplaçant temporellement dans son rôle de famille... Hé toi tu prendrais po ma place par hasard ?! Il faudrait lui demander plus tard, mais avant, elle empocha les deux écus avant de descendre de son estrade et de le prendre par l'épaule, genre on est super pote mais bon t'es quand même un client. En désignant du fouet les 5 enchaînés, elle lui dit sur le ton de la confidence :

-Vise l'enfant qu'on soit vite débarrassé, j'sens qu'il va se chier vite dans la culotte et j'po envie qu'les daronnes qui traînent ici s'mettent à pourrir l'ambiance en disant que c'est une honte!

Sur ce, elle se retourna, écartant les paluches pour paraître plus grande, et qu'on l'écoute, parce que wahou, y avait quand même vachement de monde :

-MESDAMES ET MONSIEUR APPROCHEZ ! Notre premier lanceur se lance dans la partie, et po n'importe comment, avec un BOULET DE CANON oui madame ! Pour des raisons de sécurité, nous vous demandons de ne pas traverser la piste de tir, à moins que voulez perdre un oeil! Et pour d'autres raisons de sécurité, les chèvres et les nains ne sont pas autorisés à regarder.

Alors bon, c'est peut-être comme ça qu'elle attira le prévôt du Périgord, mais ça elle ne savait pas encore qui il était ; si elle avait su, pour sûr qu'elle aurait fait genre "non c'pas moi qui vous ai promis des trucs et qui vous ai rien donné". Puis il était plutôt pas mal malgré que y avait comme un truc qui clochait dans sa démarche (et le fait qu'il était prévôt infiltré). Ca, elle aimait bien la Yap, les trucs qui clochaient, c'est d'ailleurs pour ça qu'on l'appelait "la cloche". Donc, la prime. Le problème, c'est que c'était un mensonge marketing, en vrai y avait pas de prime, mais pour lui, la noiraude voulait bien faire un effort. Heureusement, Minah et ses reliques étaient là ; c'est sur cette brève pensée (oui, Yap est un être vivace d'esprit) que notre foraine improvisée se retrouva de nouveau à crier :

-HEEEE MINAH TU M'PRETES QUELQUES RELIQUES ! J'TE FILERAI UNE COUILLE D'IVROGNE APRES !, se retournant alors vers le dit prévôt, Soren : -M'enfin vous tombez bien mon p'tit gars, pour seulement 2 écus, si vous réussissez à en dégommer un du premier coup, vous repartirez avec une relique de la Sainte Patronne des Bestioles Crevées, alors qu'ils sont en vente à 5 écus !! Et si vous visez le gamin, vous partirez avec un LP dédicacé du prévôt du Périgord ! C'est à mon nom, mais vous aurez qu'à dire qu'vous vous appeler Yap !

En guise de bonne foi, elle lui montra la lettre en question, celle-la même que le prévôt lui avait envoyé quelques semaines auparavant en échange de quelques... services. Le temps qu'il se remette de ses émotions, Yap reprit son service en faisant claquer son fouet au dessus des enchaînés afin que Gerard puisse commencer à jouer, et que le gamin arrête de dire qu'il s'était fait caca dessus.
Jenifaelr
    Amie ! J'crois. Il paraît. P'être. On n'est pas sûr parfois ... Sur un malentendu.


    [Avant]

    "- Signora ! "
    "- Ouai, je sait, c'est pas une tenue, mais j'ai envie ! Alors j'porterais une robe, toc ! "


    Et ainsi, la brune de trente ans, leva les yeux au ciel, devant l'insolence de sa jeune maîtresse de presque dix ans sa cadette.

    "- Et puis avec Stain, j'craint rien. "

    Ah en plus, il fallait qu'elle mentionne le quadragénaire dont elle c'était éprise, mais bon, elle devait bien avouer l'Italienne, que depuis, la blondinette semblait plus souriante et légère, ce qui offrait du répit à Rosalia qui était du coup, dispensé de détourner l'attention des enfants, des crises de larmes ou d'angoisse de la Corleone.
    Et c'est en dandinant du fessier, qu'elle avait préparé ses affaires, après s'être habillée très discrètement bien sûr. Oui madame !


    [À Brissel]

    En saluant les deux à l'entrée, elle montra fièrement l'invitation. Créature pimpante d'or, de blanc et de rouge, elle n'était pas très discrète, mais qui connaissait la Corleone, savait que rien n'était au hasard, sur la tenue de la jeune femme. La dague à la taille était presque un leurre, puisque dans la veste, à gauche, se cache une autre, rapidement prise par la dextre en cas de besoin. Dans la botte, là encore à gauche, une autre arme et elle avait caché sur elle deux ou trois autres surprises pour ceux qui voudraient risquer une main. D'ailleurs, la bourse pendante à sa hanche était pleine de cailloux, avec quelques sous sur le dessus, peut-être à peine de quoi rassembler deux écus. La blonde n'était pas si blonde et les écus étaient cachés ailleurs. D'ailleurs lorsqu'on découvrirait où ... Pas sûr que toutes les dames soit ravies. Par contre, elle connaissait quelqu'un à qui ça pourrait plaire.

    Bref, en somme, elle reste là, laissant s'éloigner le Blanc et observe les lieux attentivement. Tiens, c'est quoi cette animation-là ? Rapidement, le regard le pose, sur autre chose un homme. Soren. Elle se souvient de cet homme et s'en approche.


    "- Signore ... Que fait un membre de l'honorable justice, à cette fête, où les catins ressemblent à des hommes mal déguisés et où le jeu consiste à humilier le plus d'monde? On est loin des beaux décors et des p'tits fours. Vous venez trouver des gens à foutre en taule pour rien ? "

    Elle se souvenait. Et ajouta, glaciale, affichant sous le masque d'or, la Féline.

    "- Il n'y à pas de vendeurs d'lavande ici. Et Nîmes n'a pas été pillé. "

    Déjà, le poing se serre. Le sang chaud Italien alors ...

    Signora : Madame. Signore : Monsieur.

_________________
Umbra
La fête des fous battait son plein quand la Corneille se pointa. Elle était vêtue d'une brigandine sombre, des braies souples et de bottes en cuir abîmé. Le tout surplombé d'une vieille cape brune et chapeauté d'un couvre chef noir plumé. De quoi se fondre aisément dans la masse. Ses iris de jais brillaient d'une lueur étrange, celle d'une gosse à la fête forraine. La mercenaire ne savait plus où donner de la tête tant tout la faisait palpiter ? Par quoi allait-elle commencé ? Ah tiens, elle le connaît celui-là ! Et elle aussi lui dit quelque chose !

Umbra prit un instant pour calmer ses esprits et entama sa déambulation. Son attention se fut plus sereine quand elle guetta les différents stand, finalement, c'est vers celui de Déa qu'elle jeta son dévolu. Habituée à certains poisons, l'Ombre se sentait d'humeur à enquiller les verres.


Hé la Colombe, je te parie que j'le trouve le bon verre ! Allez, sers-moi donc ça !

Et de se pencher sur les trois verres d'un air concentré puis dubitatif et enfin songeur...
_________________

Kit by JD Gygy
Minah
[Amie « par défaut » et vendeuse de trucs morts à la sauvette - STAND CHAMBOULE-TOUT]

Un client ! Foutrecouille, un vrai client ! Un de ceux qui viennent vers vous de leur plein gré et qui vous payent, sans qu'on ait besoin de leur taper dessus ou de les supplier. Minah faillit en avoir une larmichette à l’œil. Émue.

Qu'la Sainte Patronne des Bestioles Crevées vous garde, fit-elle en tendant le mulot mort à son client, un mec avec un serpent.

Parce que oui, mâdâââme parle d'elle à la troisième personne, l'apanage des Saintes Patronnes autoproclamées. Ou celles qui ont un grain, ce que revient au même.
L'exaltation de la manchote fut soufflée comme un pet à contrevent quand elle vit le mec nourrir son serpent avec sa précieuse relique. Horreur. Consternation. Co... Comment pouvait-on imaginer acte si barbare ? Nourrir un animal vivant avec la carcasse sans défense d'une pauvre petite âme malmenée par la vie et désormais, par la mort ? Y'a d'ces tarés en c'monde !

Le cœur lourd, elle reprit son boniment, espérant que son prochain client lui ferait reprendre foi en l'humanité. Manque de bol, il s'agissait de Yap. Yap ne faisait pas reprendre foi en quoi que ce soit, sinon en la capacité de l'humanité à se chier elle-même dans les bottes. Minah l'aimait bien.

Coinçant sa marchandise sous le bras, en prenant soin qu'elle ne dégouline pas trop, elle mit son unique paluche en porte-voix :


HÉÉÉÉ ! YAAAAAP ! UNE COUILLE D'IVROGNE ET UN TOUR GRATUIT AU CHAMBOULE-TOUT ET ÇA MARCHE ! (puis, comme il valait mieux préciser avec cette satanée foireuse*) LE CHAMBOULE-TOUT, C'POUR LAN-CER DES TRUCS, PAS EN RECEVOIR, HEIN !

Une couille d'ivrogne, ça pouvait toujours servir. Avec l'alcool, la peau se conservait bien et il suffisait d'un joli bouton en hanneton pour s'en faire une aumônière du tonnerre.
Comme c'était pas facile de conclure un marché à l'autre bout de la foire en braillant comme des chèvres sodomisées, N'a-qu'une-patte se fraya un chemin jusqu'au stand de chamboule-tout. Elle fronça le groin en apercevant le mec au serpent et se pria silencieusement elle-même pour que son boulet lui tombe sur le pied. Puis son regard tomba sur les cibles.


Z'avez pas honte de foutre un gamin comme cible ? C'est vach'ment plus dur à viser, c'est tout p'tit, ça bouge tout l'temps !

C'est qu'elle voudrait pas se faire arnaquer.

*C'est comme ça qu'on appelle les gens qui font des foires. Si, si.
_________________

Modo au Challenge RP !
Williamss
(mode touriste toujours)

La petite pendue à sa taille, la cape avait été ouverte, forcément, et par le geste, découvert le style snobinard qui se cachait dessous, tout ça, juste pour qu'elle puisse glisser ses mains sur la chemise en soie... Et la discrétion, n'avait pas été la seule à souffrir, de ce qui restait une agréable surprise... Sa pioche pendue à sa ceinture devenait, elle aussi, gênante, limite risquée pour celle qui visiblement, le connaissait maintenant assez pour savoir que le brun n'était pas à lâcher seul dans une orgie, même si celle-ci devait se dérouler dans la crasse des bas quartiers.
Les longs pans en toile, du vêtement, avaient donc été repoussés en arrière, par dessus ses épaules pour qu'ils se tiennent dans son dos. Et en morbide caricature des gens de la haute, sa creuseuse avait pris l'office de canne, dans la main du brun. S'il n'en avait pas d'utilité particulière, ben oui quoi, à 40 ans, l'homme n'était pas encore pourri, l'effet de style en découragerait peut-être certains, à vouloir venir se frotter au rupin... Et pour les fous qui s'y tenteraient... et bien ils ne pourraient pas dire avoir été pris en traître. Un bon coup de pioche entre les deux yeux, ça vous déterrait même les plus sordides pensées!
Les portes avaient donc été franchies sans aucune difficulté majeure, les invitations leur donnant carte blanche auprès des gorilles de l'entrée.
Et c'est donc plutôt décontracté que le couple s'était engagé dans la cour animée.

A l'intérieur, un rapide coup d'œil circulaire alors qu'ils avançaient dans la foule, confirma à Gilly, s'il avait encore un doute, le style de petite sauterie où il se trouvait invité.
Des gueux, des manants, sûrement plus marauds les uns que les autres et saouls, ça pour sûr, s'égosillaient gaiement au milieu des filles de joies moitié nues et autres passants moins démonstratifs.
Des jeux risqués, où il y avait visiblement plus à perdre qu'à gagner, reteint quelques secondes son attention, mais sans insistance car déjà, le soiffard cherchait un stand où il serait servi à boire, qui ne le ferait se faire dessus, que parce qu'il aurait abusé de ce breuvage de mauvaise qualité, un peu aigre, et fermenté à l'arrache avec pour seul et unique but, celui d'enivrer au plus vite, celui qui le boirait...
La Baronne toujours à son bras, elle, semblait chercher quelque chose... ou quelqu'un… plus particulièrement, et avec plus d'insistance que lui, quand alors qu'il avait enfin trouvé l'objet de son désir, la brune l’entraîna dans l'autre sens, visiblement déterminée et sourde! Pour ne pas l'entendre bougonner qu'il avait soif. Enfin bon, avec tout ce qu'il allait couler ici ce soir, notre homme aurait sûrement vite fait de trouver un autre charlatan, entre la vendeuse de bestioles crevées et la gitane qui vendait son attraction à grand coups de fouet esclavagistes, pour lui échanger contre quelques sous son billet pour l'oubli.

Une chose était certaine, à présent que sa théorie sur la qualité des boissons servies, se confirmait à son palais. Ce n'était pas ses talents de notable qui lui avait ouvert ces portes-ci et si la Baronne y avait été pour quelque chose, sûrement n'aurait elle pas été surprise, tout comme lui, de se retrouver là...
Pourtant, depuis quelques temps déjà, le mercenaire s'était tenu tranquille, se contentant d'une ou deux bourses par ci par là, pour ne pas perdre la main...
Il était loin le temps où l'homme participait à ces pillages organisés, que la faune locale devait avoir, pour la plus part, en affection.
Plus amoureux des chemins que des villes, le brun avait bien déjà entendu une fois ou deux, parler de ces "piques", mais jamais il n'avait eu l'occasion d'en croiser un, ou, si discrètement qu'il ne s'en était même pas rendu compte.
Mais alors qui? Qui pouvait bien avoir eu un intérêt à le convier ici? Qui était donc cette Reyne, qui visiblement le connaissait assez pour l'inviter dans sa propre tanière?
Cette Desi-machin truc au nom imprononçable... A quoi pouvait elle donc ressembler... Une de ces délicieuses créatures, au cheveux de neige, ou encore celle-ci au style gothique provocateur.
Ah moins que ce ne soit une de ces vilaines à bas... après tout... pour diriger pareil monde de fou, peut être que pour une fois méchante et cruelle devait rimer avec moche!
Une Chose était sure, en tout cas. Le brun ne s'imaginait pas, se cachant sous ce nom, un de ces gorilles qui s'amusait déjà à lancer des boulets, ou autres projectiles poilus, en direction d'un enfant apeuré... et encore moins le pauvre type, sûrement trop propre sur lui pour réellement passer inaperçu...
Ici, tout était dans l'attitude, si vous vouliez vivre... Les regards se croisaient assez pour se jauger, mais sans plus s'attarder pour ne pas heurter la stupidité du plus sot des deux échangeurs. Alors si on voulait lui parler... on saurait bien le trouver...

Pour le moment, il n'avait qu'à tâcher de s'amuser... et surtout... se laisser guider par sa partenaire qui ne lui laissait guère le choix...

_________________
Desideratum
      [Joyeux bordel en perceptive – Organisatrice de se foutoir]


    Les gens pénétraient dans la cours en montrant leur sésames, la Lépreuse se fondait dans la foule, elle ne portait plus la couronne que lui avait donné la Malemort. Malheureusement elle avait dut s’en séparer dans des circonstances tragiques. Elle s’était laissé aller à la folie qui s’immiscer doucement dans son esprit et elle avait estimé ne plus avoir besoin de sa couronne, après tous si elle exèvcrait au plus au point des royalos, ce n’était pas pour leur ressemblait.
    Son envie de devenir une princesse avait disparut.
    Elle vallait mieux que cela.
    Elle était la fille de Tord Fer.
    Elle était Lépreuse.
    Elle était une Piques.

    De nombreux visage familier dans la foule, d’autre inconnue, elle avait envoyé ses pigeons plus ou moins au hasard, certain était ciblé : des amis, des connaissances, des ennemies;d’autre envoyé à certaine personne dont elle avait entendu parler et souhaiter rencontré; et certain envoyé au petit bonheur la chance, elle ne savait même pas si tous ces oiseaux étaient arrivé a destination, et elle s’en moquait bien.

    Très vite les stands furent pris d’assaut et la lépreuse envoya un sourire à sa jumelle qui faisait claquer son fouet.
    Elle se glissa dans foule avec souplesse, jouant parfois des coudes avec plus de violence que nécessaire.
    C’était gratuit oui.
    Son regard se posa sur la Cigogne en pleine discutions avec une femme a la chevelure aussi blanche que l’oiseau et elle lui fit un clin d'œil complice avant de porter son attention sur Gérard, Gérard le Renard, le Glach’ron récemment kidnappée à Limoges et pour qui elle avait un petit faible.
    Mais chuuut, ca il fallait pas le dire.
    Il s’était trouvé un ami, un serpent.
    Un animal au sang froid.
    Comme lui.

    La lépreuse continua sa route sans s’attarder, elle ira le saluer plus tard, elle avait une affaire importante à régler avant, avec l’une des leurs.
    Umbrella.
    Leur échange de Pigeon avait été musclé. Du genre "c’est qui qui à la plus grosse... couronne" , et à ce jeux là la Lépreuse faisait souvent mouche tapant directement là ou ça faisait mal.
    Un talent innée.
    Les gants elles ne les avaient vraiment que pour faire jolie et cacher ces mains ronger par la maladie.

    Elle évita soigneusement Søren, le Prévôt avec qui elle avait eut souvent à faire, elle salua cependant son courage de se jeter ainsi dans la gueule du loup.
    Courage ou prémices d’une folie qui le gagner petit à petit ?

    Il était accompagné d’Eudoxie, la fille de la Cigogne, d’ailleurs savait-il seulement qu’elle avait invité sa fille à sa petite sauterie ?
    La fille du Pirate était une gène dans l’esprit de Desi. Voyez comme ce foutu cailloux qu’on a dans la botte. Une concurrente direct pour les yeux glacial de Gérard…

    Oui, certain courrier n’avait vraiment pas était envoyé au hasard, elle connaissait les relations amicals ou tendu de certain et s’était amusé à regrouper tous ce petit monde au même endroit.
    Elle savait que tous viendraient armée.
    Arme, alcool, sexe, violence et ennemie.
    Jolie cocktail explosif qu’elle avait créé…

    Son nez se fronça en passant prés de Yohanna. Elle, elle ne pouvait pas la saquer, foutu royalo croisé en Anjou, elle se rappelait bien ne pas l’avoir invité.
    Note pour elle-même : Frappé les deux gus de l’entrée qui faisait passer n’importe quoi...Même si au final ce n’était pas plus mal qu’elle soit là.
    Elle en profita pour envoyé un baiser a celui qui accompagné la royaliste et qui dévisager tout le monde.
    Coucou mon beau c’est moi Desi-machin truc… Mais tu vois, je suis déjà plus là…

    Sous leur accoutrement elle ne faillit par reconaitre l’Hadès et sa Pupille. Si elle ne s'attendait pas à les voir ici elle ne leur aurait surment pas préter plus d'attention que ca. Vraiment foubre ce voisinage génant...
    L’invitation qu’elle leur avait envoyée était clairement une provocation. Ils avaient essayé de la noyer dans la Seine. Une jolie façon de sa part de leur faire comprendre qu’elle était toujours là et qu’elle ne les avait pas oubliés….

    Tout le monde n’était pas encore arrivé et la Lépreuse se dit que c’était le moment de s’éclipser.

    Sa fine silhouette disparut dans ces rues qu’elle foulait depuis son plus jeune âge.
    Oui Yap et Desi avait passé leur enfance à l’ombre de ces maison branlante, pas étonnant qu’ils leur manquent une case a ces deux là...

    On était venue lui murmurer que sa fête n’était pas au gout de tout le monde, on lui avait également signalé que la palmipède amazone se terrait sur le toit du monde.
    Le toit du monde, c’est là qu’elle se rendit.
    Elle devait causer en privée à la Rouquine…


      [Sur les toits de Brissel, loin des yeux et des oreilles indiscrétes.]


    L’assenssion fit suer la Lépreuse.
    Desi pénétra dans l’antre de la rouquine sans demander son autorisation. Pas la peine de demander un accord lorsqu’on sait pertinemment qu’on ne l’obtiendrait pas.
    Les deux jeunes femmes étaient partit du mauvais pieds, s’écharpant sur le cadavre encore fumant du Borgne elle n’avait réussit à trouver terrain d’entente.
    Il y avait une poule de trop dans la basse cours. Ou une canarde dans ce cas...
    Pourtant Desi estimait fortement la Pique.
    Il était temps que celle-ci lui fasse confiance.
    Comme déjà dit, la Lépreuse ne faisait jamais rien sans rien, mais ne prenait rarement le temps de l’expliquer, aujourd’hui elle fit un effort.
    Elle avait besoin de tous les bras ce soir, elle ne pouvait se contenter d’hausser les épaules et de se tirer le nez au vent. Se plantant devant la Rouquine elle ouvrit la bouche et déblatéra ce qu’elle avait à dire avant que celle-ci ne la coupe.


    - Tu doute de moi, de mes idées et de mes actes n’est-ce pas ?
    Tu crois que je vais transformer Brissel en cirque ou les singes savants fréquentent les ours danseurs.
    Tu regardes la fête du haut de ta tour en te demandant pourquoi ais-je organiser ca ? J’vais te l’dire.
    Les piques ont eut leur heure de gloire.
    Ce nom était synonyme d’horreur, de folie, et d’atrocité.
    La lie de la lie.
    Loin des autres clampins tapis dans l'ombre derrière leur cagoule, les Piques agissent à visage découvert et chient sur la gueule de ce beau monde.
    Mais les Piques sont morts.
    Ou presque.
    Seule reste leur idéaux. J’ai rallumé la flamme en revenant parmi ces murs, j’ai parcourus le royaume et compris une chose.
    Le nom de Piques n’évoque plus la peur. Tous les croient mort. Ils nous croient finit.
    Ce divertissement n’est là que pour rappeler au monde que jamais les Piques ne mourront tans que la folie existera. Il y aura toujours un fou, une folle pour reprendre le flambeau et rappeler qu’il existe des hommes libres dans le Royaumes. Qui non ni dieu, ni maitre… ni Reine. Je suis Reine de mon cul, et tu le sais mieux que quiconque, j’espérais provoquer un émoi en me proclamant Reine de cette cours qui abhorre au plus au point ces guerres futile de pouvoir et de richesse.
    Ce qui a la base n’était que provocation est devenue réalité.
    On m’a laissé me mettre une couronne sur la tête sans protester.
    Et là j’ai compris qu’il était urgent, d’agir.
    Brissel se mourrait. Plus personne ne craignait les Piques, nous n’étions devenue que des fables, des contes que l’on raconte aux enfants pas sage pour les effrayés avant de dormir. Oui nous. Car je suis l’une des vôtres.
    J’espère que l’insolence de mes lettres ont fait ressortir chez toi ce besoin de liberté, cette envie d’emmerder ceux qui se croit au dessus des autres. De m’emmerder moi.
    Shane a finit par comprendre que je savais ce que je faisais lors des enchaires que j’ai organisé.
    J’espère qu’à ton tour tu comprendras le réel sens de toute cette mascarade…
    Doucement on causera de cette fête, à travers le royaume, de taverne en taverne, de bouche à oreill. Et tous le monde saura que les Piques ne sont pas mort... Et qu'ils reprennent du services.


    La lépreuse tourna les talons pour rejoindre les autres, elle ajouta cependant un dernier détail que pour l’instant seule Shelby, l’invitée qui avait volé son invitation mais était resté à l’écart, avait compris …

    - Après tout, pourquoi parcourir le royaume à la recherche de Richesse quand il suffit de les faires venir à toi ?

    Un ricanement aigu sortit de ces lèvres.

    - Oh, et...je leur ai donné une invitation pour entrée… Pas pour sortir….
    Les piques de sont de retour ma belle. Ne rate pas leur envolé par déférence envers moi…


    Elle ne resta pas pour écouter sa réponse.
    Elle était libre de faire ces choix, les rejoindres ou pas, comme chacun des Piques. Desi lui avait tendu la main, à elle de la saisir à présent.

    Desideratum descendit et rejoint la fête.
    La lépreuse avait des montons a compter…
    Elle s'installa au stand de Yap afin de voir si son beau brun savait manier le fouet. Ce détail pouvait etre interessant par la suite.

_________________

Blabla : La Lépreuse. – Blabla : Desideratum.
Yohanna.
Elle cherchait, ha ça oui, elle cherchait. Elle fouinait, en plus d'humer le fumet pour savoir se diriger, jusqu'au stand recherché. Parce que oui, au milieu de la pisse, de la crasse, de la sueur et du vomi, la brune arrivait encore à sentir un parfum lointain de lavande. Non, je dis ça surtout pour la faire passer pour une grosse bill, mais en fait, elle avance juste en traînant le comte par le bras, pour lui éviter de commencer par se torcher avant même d'avoir posé les fesses sur un banc bancal.

Mort subite. Mort subite. Pourquoi ils ne mettent pas des enseignes lumineuses pour guider ? Heureusement, la ruelle ne traversait pas le tout Paris, et finalement, H trouva celle qu'elle cherchait. Mais au loin déjà une autre s'approchait. Coup d’œil alentour, le temps de faire semblant de ne pas être arrivée ici JUSTE pour elle, et chercher de quoi s'occuper l'esprit, un petit animal mort en guise de porte bonheur peut-être ? Non, trop tard, la sainte patronne des animaux morts finit par bien vite retrouver son envie d'aller dépenser son argent si difficilement gagné. Elle n'ira donc pas offrir une araignée morte à Colombine. Quoi que… En toute honnêteté, le hibou que mi-bras avait sur la tête lui faisait de l’œil. Mais déjà Gilly s'impatientait, et il fallait l'occuper.

Une petit discours gratuit qu'il écouterait ou non, selon son humeur désalcoolisée :

Vous allez enfin pouvoir rencontrer ma fameuse joueuse de carte. Oui, vous savez… « LES cartes... » bah c'est elle. Là bas, au stand. Elle veut marier son fils avec l'organisatrice de la fête. Je suis super déçue car je voulais l'épouser pour devenir princesse. Mais finalement, il épouse une lépreuse !! C'est horrible non ? De toutes façons, il ne m'aimait pas trop, je lui ai cloué la main sur le comptoir d'une taverne. Et je trouve son copain vachement plus sexy que lui. Oui bon, j'ai rien dit ! C'est vous le plus beau, allons… Vous avez une pioche qui me fiche carrément des frissons dans le ventre... 
Han ! C'est elle là ! La lépreuse ! Beeerkkk. La garce qui vous envoie un baiser. Surtout, n'la touchez pas si vous voulez garder la peau douce.


Et la tête sur les épaules. Un coup de hache est si vite arrivé.
Mais pour l'heure, la plus importante était la Colombière Di Foscari Widman d'Ibelin. Princesse d’Andorre, Marquise de… J'ai oublié la suite, ouais, mais j'y rajoute le merveilleux titre de Brigande des bas fonds. Parce que oui, on peut être une princesse et aimer marcher dans la fange. Surtout avec le prétexte que la boue c'est bon pour la peau.
Baronne rejoint donc bien vite Princesse à son stand avec la ferme intention de dégager les gêneurs.


Hey, vous, pardon, mais vous êtes pauvre. Et fragile. Laissez la place aux vrais.

Et sans la virer de la place, car il est encore trop tôt pour la dispute armée, H pose quand mêmes les deux mains sur le comptoir de l'animatrice, en lui offrant, en guise de bonjour, son sourire le plus narquois. Bah quoi ? On est pas à la réunion de Minette dans son salon pour Princesse, hein, on est à la fête des fous.

Je paye double si on partage chaque verre que je choisis.

Bonjour Andréa, tu n'avais manqué, je t'aime. Meurs avec moi.

_________________
Don.
[Détentrice d'une invitation.]

" Il est hors de question que vous foutiez un pied là bas. "

Autant dire que pisser dans un violon aurait été plus utile que sortir cette exigence mal assumée, le Nord avait tort tandis que l'Ouest imposait ses désirs, l'homme ne pouvait que capituler. Soyons honnête, ce n'est pas toujours le cas. Il était plus rare de voir le Scandinave plier que l'inverse, mais cette fois-ci, il ne pouvait guère se faire maître car le sujet de discorde traitait évidemment d'une fête, et s'il y a une chose dont Dôn raffole, c'est bien l'ivresse que peut procurer un lieu où l'on retrouve sans surprise, liesse et amusement.

Il viendrait certainement, un mot conviendrait à le rassurer et le prévenir de l'avance entreprise.


Citation:
Ma Far,

Brissel est rejointe, je sais que vous viendrez, mais je n'ai pu attendre votre retour, impatiente.
La prudence sera de mise, n'ayez crainte, nous nous retrouverons sur place.

Vous êtes aimé de moi,
Dôn.

Facilitons nos retrouvailles : De ponceau est ma robe. Tant écarlate, je doute que vous puissiez m'égarer.


[Brissel.]

Regrets.
Oui, Dôn éprouvait des regrets alors que d'un regard vif, cette dernière observe les alentours. Elle espère débusquer quiconque pourrait devenir un nuisible ou un indésirable, alors que sa senestre reste solidement accrochée à sa sacoche, qui elle même est plaquée contre le petit arrondi d'un ventre tiraillé par l'angoisse.
Que foutait-elle ici sans Théodrik ? Engoncée dans cette robe trop vive, trop éclatante, la jeune femme n'espérait qu'une seule chose : Ne pas paraître aux yeux des autres, surtout si ces autres là, collectionnaient une paire d'yeux révulsés d'horreur ou de lubricité.

Les azurs se fixent alors aux doigts nerveux et fébriles de la bretonne. Ses pas ne cessent de poursuivre une route dont la destination finale semble encore indéterminée.
Autour d'elle s'agite une foule de plus en plus dense, de plus en plus rance. L'odeur est abjecte, tant qu'il lui est difficile de ne pas laisser ses nausées la submerger. Le peuple ici bas paraît être en totale putréfaction, si la Chose parvenait à survivre à sa simple venue ici, elle méritait une vie des plus admirables, car à Brissel il s'avère qu'aucune pousse ne peut résister au seul vent de la fin, qui souffle impunément, en cet endroit tant redouté de tous.

Doué. Il avait raison. Ne pas s'en séparer, ne serait-ce que pour se repoudrer le nez.
S'il lui en reste un d'ailleurs, après une pareille épreuve olfactive...

Help. Help.
Je suis perdue, au centre même de cette assemblée malodorante.

_________________
Narcysse
[Cours de la Jussienne, bâtiment de la milice des Yeux d'Hadès.]

C'est au cours d'un casse-croûte sur le pouce qu'elle indique à son Père qu'elle a reçu une invitation.

Ah au fait! Je suis invitée à un bal!
Où ça?
Ici, à Paris. Dans trois jours.
Tu comptes y aller seule?
Bin je sais pas a qui proposer et vous aller râler si je vous traîne à un bal alors ...
... Bien. Mais hors de question que tu y aille seule. Laisse moi envoyer quelques courriers.


S'il avait vu l'invitation, il se serait certainement opposé à ce qu'elle y aille, seule ou pas. Mais comme la Fleur ne sait pas ce qu'est "Brissel" ni "Les Piques" , c'est naïvement qu'elle croit être invitée à un simple bal et qu'elle ne pense pas utile de la lui montrer.
Et pour couronner le tout, elle apprend le lendemain qu'elle sera chaperonné par un curé, ami de la famille. Elle devra laisser son précieux bracelet orange bien en vue car c'est grâce à ce dernier qu'il la reconnaîtra.
Elle mettra la journée d’après à trouver une tenue qui lui parait convenable pour là où elle doit aller. Tout ce qu'elle sait c'est qu'elle va pas au Louvre et comme il est écrit de se laisser aller, elle opte tout simplement pour sa tenue de marin. Pour faire vraiment authentique, elle la portera telle quelle, sans chaussures, comme lorsqu'elle prend la mer. Pieds nus, ça devrait le faire.


[Brissel. Malheureux invités]


    Inconscience: État de celui qui agit sans comprendre la gravité de ses actes : Une telle légèreté frise l'inconscience.


C'est dans cet état d'esprit qu'elle attend son chaperon, à l'angle de la rue de la Mortellerie. Plus elle observe les gens qui passent devant elle, plus elle se dit que c'était peut-être pas une bonne idée.
Finalement, elle a vraiment bien fait de pas opter pour une de ses robes de très grande qualité.
Légèrement anxieuse , elle attend, adossée à un mur, en se rongeant l'ongle du pouce, que son protecteur débarque.

... Ouais ... elle ne sait pas qui c'est alors forcement, elle y croit.

_________________
Aubenard
Lui aussi avait reçu une invitation. D'une vieille amie. Si tant est qu'on puisse appeler amitié la relation le liant à Desideratum. Cette dernière a toujours fait flipper Aubenard, au-delà de toute mesure. Bien plus qu'une rousse. La lèpre était pour lui le plus grand fléau actuel de ce monde. Avec les brigands. Aussi hésita t-il longuement avant de venir. Il ignorait tout de Brissel et ce que ça signifiait. Mais il connaissait les Piques de réputation. Ce qui le décida, en-dehors du fait que les organisateurs se faisaient appeler les Palmipèdes fut la requête expresse de Kheldar, qu'il connaissait peu mais qu'il respectait beaucoup. Il lui demandait de chaperonner sa fille. C'était, en soit, une bonne idée : elle servirait ainsi de bouche-trou à Aubenard qui ne débarquerait ainsi pas seul tout en lui servant de compagnie s'il ne connaissait personne. De plus et surtout, elle pourrait éventuellement le protéger si un Angevin rancunier s'approchait de lui de trop près. Une jeune femme, fille de Kheldar de surcroît, était toujours plus coriace et aguerrie aux armes que notre prêtre-canard.

Il vînt donc au point de rendez-vous, vêtu de sa plus belle soutane et aussi bien coiffé que d'ordinaire ; c'est-à-dire qu'il n'était pas vraiment sur son trente-et-un. Le Père s'avançait gaiement sur les pavés, plissant ses yeux pour reconnaître la jeune femme. L'affluence était grande et les passants nombreux, mais il cherchait une femme bien mise, seule et à l'arrêt. Son regard s'arrêta un moment sur Narcysse mais, au vu de son habillement, Aubenard ne comprit pas tout de suite qu'il s'agissait d'elle. C'est en attendant plusieurs longues minutes non loin qu'il remarqua, alors qu'elle se grattait joliment le nez, le fameux bracelet orange. Avec un large sourire, il s'avança vers elle :


- Bonjour ! Vous êtes bien la fille de Kheldar ? demanda t-il avant d'enchaîner, sans attendre sa réponse. Je suis Père Aubenard, celui qui est censé veiller sur vous durant cette épopée brisselienne. J'espère que vous êtes bien accrochée pasque je ne sais pas du tout sur qui nous allons tomber. Je sais juste qu'il y a une lépreuse alors je souhaite de tout cœur que la Force du Canard soit avec vous, pasque cela ne m'étonnerait guère que nous tombions sur bien pire !

Enjoué et enthousiaste pasqu'il était toujours heureux de rencontrer une nouvelle personne et pasqu'il aimait se faire bien voir dans les premières rencontres, il lui sourit chaleureusement avant de lui tendre son bras.

- Prête ?

Jetant un œil aux alentours, le prêtre ne fut guère rassuré. Ils se trouvaient dans les bas-fonds de Paris où cohabitaient rats, putains et tire-laine de bas-étage. L'anxiété lui vînt au souvenir de son enfance qui, dans un univers similaire, lui avait laissé un goût âcre dans la bouche. Ne manquerait plus qu'il tombe sur l'un de ses frères ou de ses sœurs. Saura t-il les reconnaître ? Pour certains, cela faisait bien 5 années qu'il ne les avait plus vu. La plupart était sans doute déjà morts ; sous une charrette en revenant de la taverne, emporté par le choléra ou tout simplement pendu pour malandrinage. Toutefois, Aubenard ne laissa rien de tout ça transparaître ; il affichait toujours son sourire bonhomme lorsqu'il mena Narcysse sous le porche menant à la cour Brissel. Ce fût alors une explosion de bordel, au sens littéral comme métaphorique. Ça beuglait, ça chantait, ça se câlinait et ça s'engueulait. Une vraie antre à malfrats et putains. Étrangement, il s'y sentit presque à l'aise - sans doute était-ce son enfance chaotique qui l'avait habitué à ce genre d'ambiance - et reconnut, de loin, des gens de sa connaissance. Voire des amis. Voire même sa sœur. Bordel de foutre ; c'était sûr qu'un ou une autre Corbières serait de la fête.

Pour se faire entendre de sa chaperonnée, Aubenard se pencha vers son oreille :

- Ne vous éloignez pas trop de moi ; un beau brin de fille comme vous ne ferait qu'une bouchée pour certains ici. Même si mon état de prêtre ne signifie sûrement rien pour eux.

Puis, une interrogation subite le prit et il rajouta :
- Qu'êtes-vous venue faire ici, en fait ?
_________________
Fanette
Honfleur, juin 1465

Elle poursuivait Molosse en riant sur le chemin qui descendait à la plage. L'animal, peu enclin à se laisser rattraper, allongea la foulée, et c'est essoufflée, les pommettes rougies par l'effort, que Fanette se laissa choir sur un rocher. Les chausses furent rapidement remisées à côtés d'elle, les jupes relevées jusqu'au genoux, pour laisser l'écume venir baigner ses jambes. Le soleil s'éparpillait déjà en mille reflets d'or sur les vagues, et l'air du large, chargé d'embruns soulevait ses boucles indociles. Fanette souriait, s'amusant du dogue qui pataugeait allègrement dans l'eau.
S'il était imprudent de sortir seule de la cité, peu importait, elle ne l'était pas puisque le chien de son oncle l'accompagnait. Et puis, avant de laisser le Corleone à ses occupations, elle avait pris soin de lui souffler l'endroit où il pourrait la retrouver, un peu plus tard.

La main dans la besace fouillait, pour en ressortir un paquet de lettres remises au matin par le grouillot postal. Ses amis s'étaient tous donnés le mot pour lui écrire en même temps et le sourire de la jeune fille s'estompait au fil de ses lectures, tour à tour mises en garde, ou sujets de réflexion sur les choix qu'elle venait de faire. Puis, elle détailla le dernier vélin, sans en reconnaître l'écriture.

L'intitulé était alléchant ... à vous, heureux possesseur de cette missive ... et ranima dans ses yeux une lueur d'amusement.

Desideratum de Bois Simon, Reine des piques !

Les lèvres s'étirèrent franchement. Une reine, fallait-il qu'elle règne sur un royaume déchu pour écrire à une vagabonde !

- Oh ... Je sais !

Elle laissa tomber le pli sur ses jupes, se souvenant soudain du prénom de la lépreuse qui, un soir d'avril s'était assise à côté d'elle dans une taverne limougeaude. Améthyne, il n'y a pas si longtemps, n'avait pas manqué de lui faire peur en lui disant qu'elle l'avait peut-être contaminé. La curiosité l'emporta néanmoins, une fête. Une fête organisée par des palmipèdes !

- Oh ! Mazette, elle connait mon oncle ou quoi ?!? Quelle lubie ont-ils tous avec les canards ?

La promesse de festivités avait accroché son regard, mais, déjà, les sourcils se fronçaient en relisant les quelques lignes...

... votre côté sombre ... le frisson de l'interdit ...

Elle avait replié la missive se demandant la nature de cette fameuse fête à laquelle elle venait de se réjouir d'être invitée. Un peu plus tard, quand Roman était venu la rejoindre, elle la lui avait montré, posant sur lui un minois interrogateur.

- Je l'ai reçue aussi, avait-il répondu. Mais ce n'est pas pour toi, tu n'irais pas à la cour Brissel.

Fanette l'avait interpellé sur les formules choisies, posé quelques questions auquel l'italien avait répondu sans trop s'étendre, ajoutant un brin rieur que ce serait un parfait endroit pour attraper la lèpre ! Et finalement, il avait eu le mot de la fin.

- Je ne t'y emmènerai pas !

A la détermination qu'elle sentait poindre dans sa voix, elle savait qu'il était bien inutile d'insister, et puis, elle accordait suffisamment de confiance au Corleone pour s'en remettre à ses décisions. Alors, quelle que soit cette fête, quelle que soit la reine qui l'y avait invitée, elle se déroulerait sans elle.
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)