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[RP] Ne jamais sous-estimer le pouvoir des paillettes

Raymond_de_petrus
Sorianne sembla se calmer, et Raymond eut un sourire en coin.

Ce n'est rien. Le réveil en sursaut probablement.

Il n'était pas mécontent de pouvoir se recoucher de son côté. Il hocha la tête à la question de la couturière.

Il est parti, oui.

Ou elle, peut-être. Allez savoir...
Raymond souffla la lampe, et les ténèbres revinrent. Il se rallongea au côté de Sorianne, et la prit dans ses bras, la sentant encore un peu inquiète par toute cette agitation nocturne.


Demain. Rendors-toi maintenant.

L'esprit de Raymond turbinait à toute berzingue, et il espérait sincèrement que rien de tout cela n'était grave. Il attendit que Sorianne redevienne paisible et s'endorme, pour lui aussi pouvoir retrouver le pays des songes.
Au matin, après le petit déjeuner, ils iraient donc au poste de police, pour faire part de l'évènement.

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Raymond_de_petrus
[Quelques jours plus tard]

Tierce n'avait pas encore sonné que Raymond revenait du marché. Les précieux oeufs, dont il avait besoin, furent déposés sur la vaste table ou se trouvait son matériel de peinture.

Malgré l'heure matinale, l'ambiance était lourde et orageuse, et il craignait que la météo ne l'aide pas dans son travail. La peinture était comme les femmes, capricieuse et sujette au moindre changement d'humeur suivant les circonstances. Cette pensée l'amena à ce qui l'avait poussé à se remettre au travail d’arrache-pied, mais il écarta au mieux les souvenirs de la veille, ou Sorianne avait lâché, comme un chien dans un jeu de quille, qu'elle voulait conserver son amitié quoi qu'il arrive. Il avait cru au départ qu'elle souhaitait mettre fin à leur relation en "douceur", mais elle l'avait détrompé. Il avait fini par concéder son accord, même si il voyait mal ou tout ça pouvait les mener. N'ayant pu saisir le fil des pensées de la jeune femme, il ne comprenait pas pourquoi cela venait sur le tapis ainsi.

L'idée lui vint qu'il fallait peut-être mettre un terme à cette liaison, qui semblait beaucoup trop perturber la couturière. C'était aussi son cas, mais il avait la délicatesse de ne pas exposer ses tourments maritaux. Il s'agaça à trop réfléchir à cela, et se rappela opportunément ce qu'il devait faire pour gagner sa vie.

Le panneau de peuplier l'attendait dans son atelier, et une fois qu'il considéra avoir ce qu'il faut, il se mit au travail. Après avoir vérifié que la couche maigre donnait le résultat escompté, il prépara la détrempe à l'aide de jaunes d'oeufs, avant de se mettre à travailler. L’œuvre qu'il devait copier représentait un saint nourrissant les oiseaux, datant du début du 14ème siècle. Le commanditaire, un florentin, était très attaché au retable dont le panneau était issu, et avait souhaité avoir une copie, pour remettre l'original à l'église de Pise.

Avec un peu de chance, il pourrait travailler jusqu'au coucher du soleil, et il convint que la couturière était bien trop peureuse pour oser se présenter à lui après la scène de la veille. C'était tout à fait ce qu'il lui fallait.

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Sorianne
Qu'il croit!

***

Dire que Sorianne a mal dormi serait un euphémisme. En fait c'est à peine si elle a fermé l’œil cette nuit, passant son temps à ruminer, à regretter et à se demander ce qui l'a piqué. Le plafond a été contemplé des heures durant, et même lorsque l'aube s'est levé, elle n'a pas trouvé le moyen de bouger. Elle aurait pu s'arracher les cheveux tant c'était contrariant, elle ne sait plus où elle en est. Tout devait être simple et finalement tout s'avère compliqué.

Plus tard dans la matinée, elle finit par se lever tout de même, avec un mal de crâne improbable qui lui cogne aux tempes. Avec un soupir et une moue vexée, elle se nourrit sans grande envie, mais le fait avec soin avant de se vêtir d'une tenue des plus sobres : une côte grise brodée sur une chainse simple, le tout agrémenté d'une ceinture de cuir qui lui tombe sur les hanches. Elle prend à peine le temps de peigner sa sombre tignasse quelle laisse libre et sort sans même prendre garde au temps qu'il fait au dehors.

***

Le pas est rapide. Si l'énervement n'y est pas pour rien, le fait d'entendre le tonnerre gronder n'y est sans doutes pas étranger non plus. Ce n'est que trop tard qu'elle a réalisé, et depuis, elle a le nez bas, trop angoissée de le lever vers le ciel pour voir cette ambiance de fin du monde se dessiner. La lumière a baissé, et pour la peine il ferait presque nuit. Le vent souffle et la So retient ses jupes tout en pressant encore le pas. Pour un peu ça lui ferait presque oublier qu'elle est agacée au plus haut point.

Elle aurait aussi pu faire demi tour, rentrer et s'abriter dans un coin en se bouchant les oreilles pour ne pas entendre l'orage éclater, les yeux clos pour ne pas avoir la vision des éclairs déchirant le ciel... Mais non! Elle veut qu'ils s'expliquent. Elle veut vraiment faire oublier la veille, et son grand moment de solitude quand elle n'a su s'expliquer.

Et arrivée à l'abri, elle souffle, le soulagement est palpable même si cela ne fait que commencer, au moins elle n'est plus au dehors. Enfin pour un temps court peut-être. Mais soit... Quelques coups sont frappés alors qu'elle prend vraiment sur elle pour ne pas se recroqueviller au moindre roulement de tonnerre.

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Raymond_de_petrus
Les éléments tant climatiques que conjoncturels semblaient s'être liés contre lui, alors que la lumière, désormais chiche, commençait à lui faire défaut. Des coups retentirent à la porte, et il soupira avec lassitude.

J'arrive !

Raymond grommela quelque chose ressemblant à "on peut jamais travailler tranquille" / "journée de m****" / et autres joyeusetés reflétant son état d'esprit du moment. Il prit le temps de nettoyer ses pinceaux, parce que la peinture séchée était radicale pour déteriorer ses outils de travail, et prit un linge pour se nettoyer les mains. Faisant cela, il abandonna le tableau, pour aller ouvrir la porte, s'apprêtant à congédier l'importun.
Toutefois, la mine de la couturière le retint d'une réponse trop vive.


Ah, c'est toi.

Le roulement du tonnerre gronda au loin, et il reporta son regard sur Sorianne, qui semblait vouloir se cacher dans un trou de souris. Elle lui avait déjà confié sa phobie de l'orage, et il n'eut pas le coeur de lui fermer la porte au nez. Pourtant il avait grande envie de lui lancer ces répliques cruelles comme "je n'ai pas le temps, tu me déranges, repasse dans quelques semaines".

Rentre.

Quelque chose lui dit qu'il allait regretter cette invitation. Il s'effaça pour qu'elle puisse entrer dans l'appartement, et il referma la porte derrière elle. D'un ton plus sec qu'il ne l'aurait fallu, tout en essayant de retirer les tâches de peinture de ses mains, il lui demanda :

Qu'est ce que tu veux ?
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Sorianne
La mine du marchand et l'accueil glacial manquent lui faire tourner les talons. A dire vrai, si cela n'avait pas tonné au même moment, elle l'aurait sûrement fait, mais à la place, c'est avec presque grande joie qu'elle se met à l'abri dans l'appartement, lui faisant par la même oublier l'espace d'un instant qu'elle est remontée contre lui et ses réactions étranges. Oui, inverser les rôles c'est pas mal aussi.

Elle avise son occupation et cherche du regard ce sur quoi il est en train de travailler. Elle aurait vraiment aimé voir. Mais finalement, elle est venue ici agacée, et cela se rappelle à elle.. Même si elle ne sait pas vraiment ce qu'elle vient faire en fait. Observant autour d'elle, So cherche presque une issue, ou quelque chose à quoi se raccrocher. Peut-être aurait-elle dû s'abstenir et rester chez elle. Mais quel est ce jeu dans lequel elle s'enlise?? Puis le ton sur lequel il lui a posé sa question l'a remonté un peu plus. Les mots ont du mal à sortir. Elle peine à trouver le ton juste, les mots à utiliser, ce qui ferait le moins de mal à cette relation ténue.


Pourquoi un misérable désir lancé comme ça parce que tu m'as prise au dépourvu, a donné... Ça?!

Les épaules sont levées, avant que les mains ne retombent en claquant sur ses jupes tandis que la noiraude se tourne vers lui, l'air aussi las qu'énervé, et les cent pas reprennent.

Pourquoi demander à être ami est si... Terrible? On ne sait pas ce qu'il peut arriver, on n'en sait rien du tout, et...

Le coup de tonnerre qui retentit l'amène à boucher ses oreilles, les deux mains aux côtés de son visage. Bon sang, il n'y a rien de bien ce jour. Maudit! Il faut qu'elle se fasse une raison, elle apprécie Raymond un peu plus que voulu... Un peu plus que prévu. Rhaa l'envie de s'arracher la tête est forte, puis s'il faut ça pour qu'elle arrête de trop penser, ce sera fait avec plaisir.

Ça doit être simple, pourquoi tout parait compliqué?

Elle a peut-être fait une croix sur le retour improbable du chirurgien, à son grand désespoir, mais s'engager de nouveau lui parait tout bonnement inconcevable, d'autant plus lorsque c'est sans issu dès le départ. Mais elle se sent revivre auprès du marchand et elle n'a nulle envie de mettre un terme à quoi que ce soit en ce qui le concerne, pourtant l'idée l'effleure pour se protéger, mais elle la rejette en bloc avant de se fixer face au blond. Mais les mots ne sortent pas. Qu'est-ce qu'on est?Voilà. Qu'est-ce qu'ils sont? Autant commencer par poser les bases pour savoir à quoi s'attendre et savoir exactement où ils en sont. Mais la question n'est pas posée. Elle sait que c'est un terrain dangereux. Elle sait que c'est glissant et qu'ils risquent de couper les ponts à tout instant. Tout a dérapé et lui a échappé, peut-être encore plus depuis qu'elle a tiré un trait sur ce qu'elle attendait jusque là.

Le nez bas, elle finit par redresser la tête et observer le marchand en s'efforçant de ne pas montrer l'air contrit qui ne demande qu'à poindre. Mais peut-être que tout finir là serait plus simple pour tout le monde. Sûrement que oui, c'est ça qui serait le plus simple. Mais à la place de mettre cette gifle qui la démange, elle serre le tissu de sa robe et du menton, désigne les mains pleines de peinture.


Tu peignais?
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Raymond_de_petrus
Raymond ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel et d'accorder une prière muette aux Archanges sur la discussion qui s'annonçait.

La question était légère, on parlait d'un pari... Tu aurais du répondre par... j'en sais rien... une babiole qui t'aurait fait plaisir, je te l'aurais acheté, et ça se serait terminé là.
Au lieu de ça, tu ... lances ça, comme si c'était vraiment un sujet de préoccupation important, entre deux pintes de bière.


Il poursuivit, si il n'était pas vraiment agacé, il était visible qu'il n'avait pas envie d'aborder un tel sujet de conversation.

Et que tu sois déjà en train de penser à la façon comment ça va terminer, comment veux-tu que je le prenne ? C'est comme si... je t'invite à l'auberge, on vient de s'asseoir, et que tu me demandes déjà le montant de la note ! Alors qu'on sait même pas encore ce qu'on va manger, si je vais prendre une part de tarte ou non, et peut-être que ce sera deux d'ailleurs ? On devrait penser aux bons moments, avant tout.

Il haussa les épaules, avec un fatalisme certain, alors qu'il continuait sur sa lancée.

Et puis peut-être que c'est toi qui en auras assez des trente bêtises que je sors à la minute, ou que je fasse du charme à tout ce qui porte un jupon. Et là, n'importe quelle promesse que je pourrais te faire sur... être ton ami, ça serait du vent. Toutes celles que tu pourrais me faire aussi...

Une pause, et il releva les yeux vers elle brièvement.


J'ai pas envie de penser à ça, Sorianne. Si yaura des larmes, du chagrin, ou si juste ce sera... l'ordre naturel des choses, ton fiancé sera revenu, ou...


Il ne termina pas sa phrase, semblant se concentrer sur le nettoyage de ses mains. Elle l'interrogea alors, et il ne put retenir un peu d'humour grinçant et inapproprié.

Non, j'étais en train de planquer la fille qui a partagé mon lit cette nuit.

La gifle serait probablement méritée, cette fois-ci.
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Sorianne
En fait le soulagement aux paroles de Raymond est plus que flagrant. Elle n'a pas envie d'y penser non plus même si c'est plus fort qu'elle parfois. La veille avait été journée éprouvante mentalement pour la petite brune et la fatigue aidant, les pensées l'ont assaillies. Et avant la phrase qui tue, elle a tout de même le temps de finir celle entamée et qu'il n'a pas pris le temps de terminer.

Ou tu seras retourné auprès de ta femme.

Blanc... La question... Et la réponse (magique il faut le dire!). Contre toute attente, avec tous ces sentiments accumulés, et puis cet air qu'il affiche! Les jupes sont lâchées et le poing est parti sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle n'a jamais su gifler, d'avoir grandi avec deux grands frères lui a surtout apprit à dégainer une bonne droite plutôt qu'un simple petit coup léger.

Mais elle n'a pas le temps de vraiment réaliser que la douleur irradie dans ses doigts et qu'elle lâche un cri aigu pendant que la main douloureuse est secouée.

Bah les v'la bien.


Mais on n'a pas idée enfin! Pourquoi tu sors des choses pareilles?!
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Raymond_de_petrus
La réplique de Sorianne concernant son épouse rendit coi le marchand, qui ne put que la regarder étrangement, comme si il paraissait... blessé. C'était le cas d'ailleurs, mais il ne voulut pas penser à une réplique, ou une explication.

Suite à son trait d'esprit, Raymond s'était attendu à une gifle, le truc encaissable sans trop de difficultés, pas au poing qui atteignit sa pommette et qui fit "schbam-wouiizz" dans sa tête. Une diversion efficace pour éviter d'aborder les problèmes qui fâchent.


Rhaa mais pourquoi tu tapes pas comme une vraie fille ?

Misogynie bonjour !
La douleur irradiait de sa pommette, et il voyait quelques étoiles du côté de l'oeil gauche. Sa journée de travail semblait vraiment compromise maintenant. Au lieu de s'agacer, Raymond se mit à rire, comme si cela l'amusait réellement et il répondit à l'avenant :


Parce que je trouvais ça drôle en fait !

Il se tâta la pommette, qui le chauffait un peu, en se demandant si elle lui avait pas cassé un truc au passage. Mais non. Il calma son hilarité, et poursuivit, avec un soupçon d'hauteur :

Et tu voulais que je te réponde quoi ? "Oui je peignais" ? Bien entendu que c'était ce que je faisais...
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Sorianne
Mais comment tu crois que ça frappe une fille?? Une petite tapette comme si de rien était? Ca sert à rien ça. Enfin.

La main entre les genoux, elle essaye de gérer la douleur lancinante qui résonne encore dans ses doigts.
Elle n'a pas vu cet air triste lorsqu'elle a terminé sa phrase, et tant mieux dans un sens. Elle n'aurait eu de cesse de se sentir coupable de l'avoir blessé alors qu'elle ne le souhaite nullement.
En tous cas, elle ne le souhaitait pas!
Bon, pour le coup c'est un peu raté, la pommette rougie et sa main abîmée peuvent en témoigner.

Et alors qu'il rit, elle l'accompagne, un rire un peu nerveux pendant qu'elle se redresse et contemple ses doigts. Mais en fait, il fallait juste que ça parte. Trop de retenue. Au bout d'un moment il faut que ça saute.


Bon, après coup je te l'accorde, c'était bien trouvé. Elle accompagne la fin d'une petite moue dépitée mais les poings aux hanches. Il aurait suffit que tu me montres, ça aurait évité ça! Je me doute que tu peignais avec ce que tu as sur les paluches... Et... Tu charmes bien tout ce que tu veux, je n'ai pas mon mot à dire.

Enfin presque. Il lui faut bien s'avouer qu'elle serait susceptible de l'avoir un peu mauvaise, elle ne peut pas dire le contraire après le pain qu'elle lui a collé... Terrain glissant, terrain glissant. Déviation!

Et ce tableau?

Et un petit coup de coude avant de filer droit vers les pièces à côté.

Et je suis une vraie fille.
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Raymond_de_petrus
Raymond ne fut pas totalement dupe du détachement de la couturière, surtout après s'être pris son poing dans la tronche. Il étouffa un petit gémissement de surprise au coup de coude inopiné qu'il se prit en plus, et déjà elle s'échappait pour visiter. Il maugréa un :

Ben vas-y, fais comme chez toi...

... mais elle était déjà rentrée dans l'atelier. De toute façon, son appartement n'était guère grand, elle l'aurait vite trouvé. Il prit un instant pour se verser un verre d'hypocras, en espérant que ça anesthésie un peu la douleur. Il lâcha à la cantonade :

Et arrête de me frapper, sinon je retourne voir la Prévôte pour "coups et blessures" !

Timbale en main, il la rejoignit dans la pièce qui lui servait d'atelier. Le panneau de peuplier, en évidence, avait été recouvert de feuilles d'or, et déjà les premières couleurs étaient posées. Dans la pièce se trouvaient des toiles et des panneaux de bois, certains vierges, d'autres entamés mais pas achevés.

Il garda le silence, la laissant observer les lieux. Lui se contentait de fixer sa timbale de vin, l'air nonchalant.

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Sorianne
Je crierai au monde que je suis innocente et avec mon minois joli, tout le monde me croira!

Nan mais.
Ce disant, la So pénètre la pièce qui sert d'atelier, et apprécie l'odeur qui y règne. Sciemment elle évite de regarder au dehors, essayant de passer outre les éclairs qui s'en donnent à cœur joie, et s'approche du tableau en cours, y collant presque le museau.
Elle détaille et admire la minutie, même si elle ne connait pas l'original.
Le bout du doigt vient même en effleurer la surface, juste par curiosité, puis elle se détourne et observe les autres qui sont à disposition de son regard.

A l'atelier pour lequel elle travaille, elle n'est jamais entrée chez les peintres, trop occupée à distraire le cours de ses pensées en jonglant avec des coudées et des coudées de tissus. La petite noiraude a bien du mal à cacher son admiration devant le coup de pinceau du Maitre finalement. C'est le roulement de tonnerre qui se met à résonner qui la tire de son observation, et qui la fait se recroqueviller quelque peu, avec un sursaut.
Un instant, elle attend qu'il passe, et se saisit d'un grand pinceau, qu'elle trempe dans un peu de pigments tout en jetant un regard espiègle à Raymond.


Ça manque un peu de couleur quand même.
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Raymond_de_petrus
La menace de la couturière fit lever le nez à Raymond, qui fut assez surpris pour écarquiller un peu les yeux et protester.

Non non non ! Tu touches pas à ma peinture !

Voilà, on laissait les femmes cinq minutes en liberté et ça commençait à faire des bêtises.

Il s'approcha pour récupérer le pinceau subtilisé et sur lequel se trouvait déjà de la peinture. Il eut une petite sueur froide à l'idée du gâchis que cela pouvait engendrer, même si il imaginait tout à fait qu'elle faisait ça pour le taquiner. Il tenta de saisir le pinceau, tout en veillant à ce qu'il reste loin du tableau en cours.


Est-ce que ça me viendrait à l'idée de jouer avec tes aiguilles ? Non, alors tu arrêtes de toucher à tout ! Sois un peu sage, tu veux ?
Et rends-moi ça !

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Sorianne
Sorianne prend soin d'éviter la peinture en effet, ce serait catastrophique et elle n'est pas comme ça! Toutefois elle est bien heureuse de son petit effet, et le sourire réjoui qu'elle arbore le montre bien. Passant le pinceau d'une main à l'autre, elle l'écarte au maximum en étouffant un rire, avant de retenir un petit cri en recevant une partie de sa timbale d'hypocras malencontreusement versée.

HAN!

Le pinceau se transforme alors en arme, menaçant le nez du marchand, d'un coup de peinture. Juste l'espace d'un instant, parce qu'elle lui en administre un coup léger, finalement.

Donnant donnant!

Mais pour éviter la future et probable vengeance, elle prend un air contrit en cachant le sabre improvisé derrière son dos et en se décalant. Maladroite en bien des domaines, elle sait que si elle reste là, le panneau se verrait totalement gâché d'une manière ou d'une autre. Elle baisse rapidement le nez pour éviter de rire de bon cœur en voyant la divine trace de peinture présente sous le nez de Raymond.

Quelle idée de venir coller le nez au pinceau enfin...

La tête brune se secoue, elle est dé-pi-tée. Dépitée! Vraiment. Mais qu'elle est bien là, malgré l'orage... Finalement, elle ne regrette pas d'être venue même si au final tout a été relégué dans un tiroir quelconque sans qu'ils ne cherchent à y toucher davantage.
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Raymond_de_petrus
Les dégâts commencèrent et Raymond se retrouva ainsi pastillé de peinture.

Hé !

Le pinceau glissa dans le dos de Sorianne et Raymond profita qu'elle n'avait plus ses mains pour se défendre pour l'enlacer, et saisir les menottes de la couturière pour éviter une nouvelle attaque. Collé à elle, il en profita ainsi pour frotter son nez contre la joue de Sorianne, la peinturlurant au passage.

Me voilà vengé !

Mais la situation avait ses défauts, surtout de par la proximité de leurs corps. Raymond aurait pu se laisser aller à cet élan du désir qu'il avait pour elle, qu'il ne s'expliquait d'ailleurs pas vraiment. Cette attirance presque animale qu'il ressentait dès qu'elle était trop proche de lui. Il eut un soupir profond, sa tête collée à celle de Sorianne, et il lui murmura à l'oreille :

Je sais pas ou on va, toi et moi.
Mais j'ai envie de savoir ce qu'il y a au bout du chemin.


Il voulait vivre cette histoire pleinement, quitte à terminer en morceaux. Ce qui adviendrait probablement.
Il s'écarta du discours pré-formaté qu'il avait eu la veille en taverne, composé de "je t'aime bien", ou "j'apprécie ta compagnie", qui étaient de délicieuses litotes faites pour ne pas effrayer la couturière.


Tu me plais vraiment.

Il resta silencieux quelques secondes, et ses mains libérèrent celles de Sorianne, et il la saisit doucement par les hanches pour l'écarter de lui, et la regarder enfin.

Tu devrais t'en aller. Surtout si... ça t'effraie.

Et surtout si elle ne voulait pas l'accompagner ainsi. Ils savaient tous les deux que c'était une route dangereuse, et déjà Raymond savait qu'il avait franchi un point de non-retour. Il s'était attaché à elle plus qu'il ne l'aurait du, mais il était incapable de se défaire de ces sentiments pour l'instant.
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Sorianne
Coincée!
La petite brune cherche tout de même à résister, voyant gros comme une maison ce pourquoi il est venu l'attraper. Alors elle se débat en riant, tout en évitant le contact avec le pinceau pour ne pas tâcher plus sa tenue, mais le marchand réussit tout de même à venir s'essuyer le nez contre elle. Magnifique trace d'ocre qui s'étale maintenant sur sa joue! Que c'est vilain! Mais que c'est amusant!

Enfin pour un temps. La prise de conscience ne se fait pas beaucoup attendre. Ils sont vraiment très proches et doucement le calme revient, même la respiration est profonde. Elle se repose contre son ami, amant, profitant de l'apaisement. Les paupières se ferment toutefois aux mots murmurés.

Tout parait si compliqué.
Dans son dos ses mains serrent celles de Raymond. Elle ne veut pas parler. Elle n'a aucune idée de ce qu'elle devrait énoncer là, hormis qu'elle ne sait pas plus que lui où mène ce dangereux chemin qu'ils ont emprunté sans le vouloir.

Elle lui plait vraiment.
Il ressent quelque chose pour elle, comme elle ressent quelque chose pour, sans toutefois arriver à savoir de quoi il s'agit, si ce n'est du désir. Aux quelques mots, c'est à son tour de soupirer profondément alors que son cœur se met à battre à tout rompre et qu'une douleur au ventre se rappelle à elle. Cela devait être simple et il s'avère que c'est plus ardu que ce qui était prévu. Comment tout cela va-t-il finir?

Mal.
Mal mal mal.

Alors quand il l'écarte doucement, elle relève le nez vers lui, la mine sombre, l'esprit en ébullition et la boule au ventre qui gonfle à un point où cela commence à l'étouffer.

Elle devrait s'en aller comme il le lui suggère. Elle devrait fuir, loin, comme elle avait prévu de le faire si jamais cela devait tourner de la sorte. Oh oui, elle devrait fuir, ne plus revenir, ne pas réessayer et ne pas chercher à se faire du mal alors qu'elle essaye de gravir une pente monstrueuse pour se sortir de ce trou dans lequel elle s'est enterrée...

L'air un peu hagard, elle se dégage doucement et esquisse quelques pas peu convaincus vers la sortie de la pièce. La fuite est la meilleure des solutions. La fuite fera forcément moins de mal que l'espoir qu'il pourrait y avoir par la suite. Sorianne a déjà tellement vécu.... Elle se sent si vieille à cet instant... Elle a abandonné toute idée de retour du chirurgien... Mais peut-être s'est-elle prit à espérer autre chose avec Raymond... Il est marié. Il est marié... Il n'y a pas de futur...

Les paroles de l'évêque Yrh lui reviennent alors en mémoire et elle s'arrête finalement d'avancer, même si l'hésitation est forte... La noiraude revient finalement auprès de lui,et l'attire à elle pour l'embrasser. Elle y met toute la douceur dont elle peut faire montre et s'écarte à peine quand elle se confie, le sourire un peu tremblant.


Je suis morte de peur. C'est de la folie... Mais tant pis...

Elle ne lui laisse cependant pas le temps de répondre, préférant reprendre ce qu'elle faisait et elle s’agrippe à lui comme si jamais elle ne voulait le laisser repartir tout en le poussant doucement contre la table à dessin.. En tous cas pour le moment c'est ce qu'elle désire. Qu'il reste là, qu'il la répare, qu'elle puisse donner tout ce qu'elle souhaite recevoir... Qu'elle se sente vivre et appréciée, désirée. Qu'ils puissent rire tous deux...
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