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[RP/IG] Bureau des fruits

Rollin
*Le paysan avait souri avec bienveillance lorsque le dévoué Maître boulanger avait pris la parole devant l'assemblée des membres de la corporation; et c'est avec une attention respectueuse qu'il écouta chaque mot, qu'il observa chaque geste... Les occasions de voir Augis sortir de sa réserve coutumière étaient rares et Rollin n'en voulait rien manquer... et il ne fut pas déçu!*

*Avec une émotion à peine dissimulée, le Liégeois laissa pour un temps – mais un temps seulement – la main d'Yzalba qu'il tenait avec tendresse dans la sienne, pour refermer les doigts sur la petite clé peinte et serrer fort au creux de sa large paume le symbole de sa nouvelle charge... la première qu'il avait acceptée depuis… depuis le temps d'avant, celui où son nom valait tout l'or du monde, celui où sa réputation et son honneur semblaient plus inaltérables que l'airain... cette époque révolue, un "temps jadis" qui lui paraissait maintenant appartenir aux légendes anciennes. Rollin avait reçu l'embrassade virile d'Augis comme on reçoit l'accolade de son Seigneur lige, comme un homme rompu par une vie d'errance serre contre son cœur celui qui l'a nourri, celui qui l'a sauvé... Et les regards tellement profonds de ses prunelles noires disaient toute sa gratitude et son profond respect.*

*Le paysan avait fait un pas en arrière, laissant sa bienaimée dire ce que son cœur avait à faire entendre... ce cœur qui l'avait menée ici à la rencontre du cueilleur au monogramme énigmatique. Rollin ne pouvait détacher ses yeux du visage de celle qu'il nommait la Perle d'Armavir, buvant à la source claire de son regard argenté, goûtant au nectar divin de sa voix mélodieuse qui, malgré sa réticence aux discours de circonstance, laissait transparaitre la réelle joie qui l'animait en cet instant.*

*Puis la jeune femme leva son verre et tous les cueilleurs à sa suite… Rollin croisa le gris délicat de ses yeux et son cœur battit plus vite dans sa poitrine. Ensemble, les membres de la corporation goûtèrent au breuvage délicieusement sucré pressé des pommes qu'ils avaient cueillies côte à côte parmi les hautes branches du verger... et deux d'entre eux réitéraient leurs secrets serments dans l'échange silencieux de leur regard...*

*Enfin, lentement, profitant de chaque infime parcelle de ce moment de paix et de joie, le paysan leva son gobelet de terre à la panse rude et sombre.*

A la santé d'Maître Augis et d'la Corporation…

*Rollin tourna les yeux vers le boulanger avec un sourire franc et rieur puis enchaina:*

Nous f'rons d'notr' mieux pour être dignes de ta confiance… Mes prières t'accompagnerons au long d'ta route, et si tes pieds t'mènent sur les terres qui m'ont vu naître, là-bas au coeur de la Principauté de Liège, brûle un cierge pour moi sur l'autel de Nostre Dame la Vierge dans la Cathédrale Saint Lambert... A ta santé, Maître!

*Le paysan avala une goulée de jus parfumé et adressa un signe de tête respectueux à Augis.*
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Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.
Augis
Augis était heureux de voir tous ces confrères réunis ainsi que deux de ses amis qui avaient accepté avec joie la responsabilité de guider la corporation. Les paroles d'Yzalba et le regard de Rollin lui prouvèrent qu'il avait eu raison de le leur proposer.
Citation:
Mes prières t'accompagnerons au long d'ta route, et si tes pieds t'mènent sur les terres qui m'ont vu naître, là-bas au cœur de la Principauté de Liège, brûle un cierge pour moi sur l'autel de Nostre Dame la Vierge dans la Cathédrale Saint Lambert...

Oh là, maître Rollin, permets moi de t'appeler ainsi maintenant, je ne sais pas si mes pas me conduiront à Liège, comme tu dis. Je ne connais pas encore le trajet par coeur. Mais promis, je brûlerai un cierge pour toi si j'y passe.

Augis partagea les petits pains aux épices et les tartes aux poires. Puis, après quelques mots échangées avec les uns et les autres, il fit un petit signe discret et s'éclipsa rapidement. Son baluchon de voyage sur le dos, il essuya une larme à l'œil et se mit en chemin...

A la tombée de la nuit, cependant, il était revenu.

Le bureau des fruits était vide, chacun était rentré chez soi, chaque objet avait repris sa place. Augis remit du bois dans l'âtre et s'assit à côté de la cheminée, le regard vague. Il finit par se préparer une tisane d'herbes des alpages qu'il avait cueillies cet été et attendit pensivement le sommeil à la lueur des flammes dansantes...

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Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry
Yzalba
En ce dimanche frisquet, Yza était allée de bonne heure au verger. Elle rentrait très satisfaite car les rendements des hautes branches s'annonçaient excellents pour cette journée.

Elle s'arrêta au bureau sur le chemin du retour pour mettre à jour la carte du verger. Elle espérait que de nombreux chambériens profiteraient de ses indications car il y avait longtemps qu'elle n'avait pas vu une journée pareille ! Les branches hautes croulaient sour les fruits, en cette journée d'automne et le temps qui s'annonçait bien beau était idéal pour la cueillette...

Elle rangea machinalement quelques bricoles qui traînaient ça et là, eut une pensée amicale pour Augis, puis quitta le bureau sur un dernier sourire heureux.

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Rollin
*Rollin affichait un sourire satisfait car, outre le bel effet que donnait la couronne de sapin qu'il avait accrochée sur la porte, les dernières pommes de conservation avaient été rentrées juste à temps pour l'hiver... Les premières gelées nocturnes et la neige avaient fait leur apparition depuis quelques jours, il était moins une!

*Avec ce temps hivernal et la nature qui se laissait lentement glisser dans un sommeil profond, le bureau de la Corporation était moins visité. Mais le paysan savait que cette défection passagère n'avait d'autre cause que le début de morte saison... Toutefois, il restait certaines choses qui tracassaient le jeune homme.*

*Plongé dans ses pensées, il regardait l'âtre noir et froid sans vraiment le voir. Un frisson courut le long de son échine, et le paysan se rendit compte que l'atmosphère était passablement crue. Lentement, il quitta le siège derrière le pupitre et entreprit de faire une flambée pour réchauffer un peu l'air humide de la pièce.*

*Quelques instants plus tard, un feu crépitant dansait dans la cheminée, égayant par sa simple présence l'ambiance un peu morne de cette journée d'hiver au siège de la Corporation des cueilleurs de fruits.*

*Rollin, les mains tendues vers les flammes, eut soudain une idée: Il retourna au pupitre et entreprit de vérifier les dernières cartes du verger. La plupart restaient toujours sous clé - Augis, dans sa précipitation, n'en avait pas encore laissé le double à ses suppléants - mais celles qu'il avait devant lui devaient sans doute lui permettre de répondre à son interrogation soudaine.*

*Le front plissé et l'air soucieux, il se leva et enfila son mantel et son chaperon. Sans autre geste ni explication - pour qui, d'ailleurs? -, il traversa la pièce à grandes enjambées et quitta le bureau pour quelques instants... La corporation avait failli ne pas atteindre ses objectifs de récolte hivernale à cause d'un manque flagrant et chronique de bois au marché. Il devait parler de cela à Yzalba sans tarder, puisque la saison de l'abattage venait de débuter.*
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Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.
Rollin
*Moins d'une heure s'était écoulée depuis son départ précipité et il avait neigé sans discontinuer depuis lors. Le tapis immaculé, épais de plusieurs pouces, qui craquait sous ses pas donnait l'impression au paysan que les ruelles étroites et boueuses s'étaient refait une virginité à la grâce de cette jolie parure blanche et pure.*

*Secouant la neige qui constellait son mantel, Rollin poussa à nouveau la porte du bureau, entra en trombe et referma précipitamment l'huis de bois noirci. Ôtant son chaperon d'un geste empressé, il suspendit ses oripeaux au fort crochet de fer planté dans le mur et, sans interrompre sa course, traversa la pièce à grandes enjambées pour recharger le feu qui ronronnait encore faiblement dans l'âtre. Les bûches qu'il jeta dans les flammes crépitèrent et la flambée redoubla d'importance.*

*Frottant l'une contre l'autre ses mains rougies par le froid, Rollin profita de ces quelques instants de répit pour s'assoir confortablement au coin du feu. Depuis leur retour de Courmayeur, lui et Yzalba n'avaient cessé de courir en tous sens pour régler les différents problèmes qui s'étaient posés: le moulin d'Armavir, leur demeure, avait brûlé et il fallait dégager les ruines arses et commander des matériaux en grande quantité pour reconstruire au plus tôt; Il avait fallu trouver de quoi nourrir leur petite famille et aménager à la hâte la masure de Rollin pour les abriter durant l'hiver; Augis leur avait en outre demandé d'assurer la gestion des affaires de la Corporation durant son pèlerinage… Oui, tout cela commençait à faire beaucoup, mais Rollin ne se plaignait pas… Il avait connu d'autres temps, certains plus glorieux, d'autres bien plus sombres, mais toujours sa foi et sa ténacité lui avaient permis de tenir bon, de survivre malgré les épreuves et de garder le cap. Le regard perdu dans les flammes, le Liégeois vit danser au cœur des braises rougeoyantes des formes familières… Un sourire étrange naquit sur ses lèvres.*

*Le paysan dut faire un effort considérable pour arracher ses yeux noir de jais à la contemplation du feu... Le temps des rêveries était passé, il fallait désormais agir! Le jeune homme vint se rassoir au pupitre d'Augis, prit une petite tablette de cire et un stylet et commença à tirer des traits tous azimuts, tentant de trouver les formes à donner au moulin à restaurer.*
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Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.
Fernal
Inutile de dire qu'avec cette convivialité de harpie qui est sienne le vent d'hiver eut facilement gain de cause sur le pauvre Fernal-cueilleur de pommes qui n'en menait pas large en haut de sa grande échelle. Si les éléments qui s'opposaient à lui avaient eu forme tangible, passe encore, il eût pu lutter de toute sa vaillance de nain. Mais on ne terrasse pas la Bise. Et puis, ne confondons pas la marionnette et la main qui l'agite.

Quel choix restait-il à nostre ami alchimiste que celui de quitter le verger et piquer droit du nez dans la cité des ducs ? D'autant plus que dans la confusion, les brusques saccades, et la funambulesque succession de pirouettes qu'il avait dû improviser en guise de parade, Fernal avait laissé choir sa clé du verger. Adieu pommes, revenus et pouvoir charismatique ! Disparus, envolés !

Ô Fortune funeste, inique destinée : qu'avais-tu besoin d'accabler un innocent quand tant de coupables demeurent impunis ? Vérifie donc, de grâce, le fléau de ta balance : en vérité, je la crois un peu faussée.

Mais il me semble te voir sourire, digne sœur Providence, et que dans ton élan compatissant tu aies subrepticement glissé dans la poche de Fernal un minuscule parchemin. Qu'est-ce ? Daigneras-tu t'en expliquer ? Oui, c'est une invitation à rejoindre la Guilde des Cueilleurs de Fruits.

À terre, cependant, le nain frigorifié poussait la porte de la-dicte Guilde.


- Ouhou ! Messer Rollin, où estes-vous ?

Il vit l'homme en question près d'une bonne et franche flambée. Il le rejoignit aussi vite qu'il faut à une duchesse en exercice pour briguer un second mandat.

- J'ai grand froid, moi, mon gentil messer. Et j'ai perdu ma clé du verger. Sans elle, je ne vaux guère mieux qu'un cyclope borgne. Et va la retrouver, dans toute cette neige ! Inutile de chercher. Conclusion : je suis bloqué. Ni plus, ni moins. Bouhou ! mes belles pommes. Bouhou ! M'en donneriez-vous une autre compaing Rollin ?
Rollin
*La porte du bureau pivota bruyamment sur ses gonds à demi gelés dans un grincement presque lugubre. Rollin, alarmé, leva les yeux de son travail, pour les poser... bien trop haut! À hauteur d'homme il n'y avait rien à voir, hors la façade aux pans de bois ruineux de la maison d'en-face. Le paysan baissa les yeux, pensant à un enfançon venu délivrer quelque missive urgente, mais il fut surpris d'y croiser, pour toute paire de prunelles enfantines, le regard insondable et pourtant joyeux d'un homme très petit de taille…*

*Rollin se remémora sa dernière visite près de l'écrivain public de la Maison commune de Chambéry, et les divers plis qu'il avait dictés et fait adresser aux cueilleurs qu'il avait pu apercevoir aux alentours du verger; des cueilleurs dont les noms n'étaient pas dans les registres de la Corporation. C'était inscrit dans les chartes de Libertés: tout un chacun avait droit de cueillette auprès du verger communal, mais la Corporation avait été créée dans l'idée d'améliorer la qualité et le rendement des cueillettes de tous. Ce principe plaisait énormément au paysan et il se souvint de la joie qu'il avait éprouvée lorsque Maître Augis l'avait contacté – comme lui, Rollin, le faisait à présent avec d'autres – pour lui proposer de rejoindre la Corporation. Or donc, au milieu de cette déferlante épistolaire, seule une personne avait daigné répondre cette fois… une personne à la plume agile et courtoise qui, en signant Fernal le nain au bas du parchemin, avait bien indiqué que de pommes de Chambéry il n'était pas plus haut que trois, et qu'il ne devait pas de beaucoup dépasser du demi la hauteur d'une toise.*

*Le Liégeois n'hésita pas et se leva pour accueillir Fernal aussi chaleureusement que possible, le sourire franc et l'œil rieur:*

Messire Fernal?! Quel plaisir d'vous y voir! V'nez donc près de l'âtre vous réchauffer tant que faire se peut! J'n'ai pas grand'chose à vous proposer pour dégeler votre gosier, mais il doit me rester un peu d'Chignin dans ma gourde.

*Le paysan empoigna sa gourde de peau et versa une grande rasade de vin dans un gobelet de bois délicatement tourné qu'il tendit au nain. Rollin souriait à pleine bouche et par ses lèvres entrouvertes l'on voyait ses belles dents blanches comme l'ivoire d'orient.*

Perdu votre clé? Voilà bien donc un tour pendable du grand Bouc Haha! Ne vous inquiétez pas, Maître-Ami, j'vais trouver de quoi vous sortir de l'embarras!

*Le Liégeois connaissait désormais chaque recoin du local des Cueilleurs, aussi ne dut-il farfouiller que quelques instants pour trouver ce qu'il cherchait. D'un petit pot de bois caché dans le secret ombrage de la crédence placée contre le mur du fond, il sortit une clé solide de fer graissé qu'il tendit à Fernal.*

Voilà...

*Le jeune homme posa la clé dans la main du nain. Son visage sembla s'éclairer subitement et il enchaîna en retournant au pupitre pour en soulever l'abattant:*

Ah, oui, et tant qu'à faire, puisque vous avez manifesté l'envie d'entrer en corporation…

*Rollin déplaça quelques rôles de parchemin et une pile de papiers vierges. Puis, triomphant, il exhiba comme un trésor une autre clé, plus longue cette fois, suspendue à un lacet de cuir.*

Voici la clé qui ouvre la porte de notre local… Elle est désormais vôtre, prenez en grand soin et gardez-la loin des yeux des envieux!.. J'demanderai à Yzalba de vous inscrire dans nos registres.

*Le paysan était satisfait, il venait d'accomplir le premier geste d'importance de sa nouvelle charge. Il reprit sa place sur la cathèdre qui trônait devant le pupitre et ménagea un peu de place pour pouvoir montrer à Fernal l'art et la manière de compléter les cartes journalières de cueillette.*

À la belle saison, vous aurez tout le loisir de vous exercer, n'ayez crainte…
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Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.
Fernal
Le nain reçut les clés et en remercia grandement le compaing Rollin.

- Je n'ai crainte, messer, et remplirai dorénavant avec application mes devoirs de compagnon-cueilleur. Dieu vous garde, et grand merci.

Les clés au trousseau, Fernal repartit en chantonnant vers le verger municipal:

- Simone, allons au verger
Avec un panier d'osier.
Nous dirons à nos pommiers,
En entrant dans le verger :
Voici la saison des pommes.
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.
Augis
Augis rentrait du verger quand une chansonnette monta à ses oreilles...

Eh, l'ami ! ça fait plaisir de voir que vous avez rejoint la corporation. Bon courage : y'a de belles cueillettes aujourd'hui.

De retour au bureau, il s'installa pour terminer les derniers bilans. Ceci fait, il les afficha bien en évidence.


Citation:
bilan mensuel de la corporation des cueilleurs de fruits pour le mois de novembre 1457 :
* 8 cueilleurs ayant renseigné la carte sur le mois
* la carte a été renseignée tous les jours sans exception
* plus de 50 emplacements renseignés par jour (en moyenne) : moins que précédemment mais largement suffisant pour trouver le l'aide.

Citation:
bilan mensuel de la corporation des cueilleurs de fruits pour le mois de décembre 1457 :
* 6 cueilleurs ayant renseigné la carte sur le mois
* la carte a été renseignée tous les jours sauf 1 (pas de cueilleur le jour de Noël !)
* plus de 80 emplacements renseignés par jour (en moyenne)


Reste maintenant à faire le bilan de l'année entière, soupira-t-il...
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Augis, maître de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry
Rollin
*Le paysan avait sourit à Fernal, le gratifiant d'un discret hochement de tête en guise de salut, puis il avait regardé le petit homme s'en aller en chantonnant au long de la ruelle sinueuse. Le regard perdu dans le vague, Rollin ne se rendit même pas compte qu'il parlait tout seul:*

Que le Très-Haut t'accompagne également, Maître nain…

*Le Liégeois sursauta lorsqu'il entendit une voix non loin: Augis saluait Fernal et s'en venait au Bureau des fruits. Rollin lui adressa un sourire et, conscient que le Maître de la corporation avait du travail, il se prépara discrètement à vider les lieux: Quelques bûches dans l'âtre pour réchauffer les membres transis du boulanger, mantel et chaperon enfilés à la hâte; le paysan eut tôt fait d'être prêt.*



*Rollin profita du calme du Bureau une dernière fois. Le crépitement du feu ronflant dans la vieille cheminée, le crissement régulier de la rémige d'oie taillée traçant lettres et chiffres sur le parchemin, la respiration moins sifflante mais toujours un peu poussive d'un Augis concentré sur sa tâche… Tout ici respirait la tranquillité et l'amour du travail bien fait.*

*Le jeune homme aux yeux sombres fourra la tablette de cire dans son escarcelle, puis il posa la main fraternellement sur l'épaule du Maître...*

J'ai à faire dans les ruines du moulin, je te laisse à ta besogne. Prends soin d'toi, l'Ami!

*Rollin s'étonna lui-même de ce flot soudain d'humanité qui déferlait en lui. C'était comme si, au travers des épreuves et des joies de ces derniers mois, il était revenu d'entre les morts: Il venait d'exprimer une amitié en geste et en parole! Le paysan adressa un sourire à Augis et n'attendit pas de réponse. Il quitta la pièce aussi précipitamment qu'il y était entré.*

*Le froid piquant de janvier brûlait ses joues burinées, mais il n'en avait cure… et pour rien au monde il ne se serait plaint: Aujourd'hui il portait des vêtements chauds, des souliers solides, il avait recréé une famille qu'il pouvait protéger d'un toit et de murs… Un sourire amusé éclaira son visage… Il avait dit un jour à Yzalba que la magie de ses yeux avait arraché son âme tourmentée aux affres de la Géhenne et, cetui jour, rien n'était plus vrai!*

*D'un pas décidé, Rollin traversa la cité enneigée pour se rendre auprès de ce qui restait du moulin d'Armavir. Pour l'amour de sa bienaimée, il aurait pu déplacer des montagnes ou combler des vallées… Rebâtir le moulin était donc à sa portée.*
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Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.
Estainoise
Esta venant d'arriver à Chambéry pour y rester un petit moment si le démon du voyage ne la reprenait pas, elle alla au bureau des fruits afin de pouvoir s'inscrire comme cueilleuse professionelle.

Il est vrai qu'en cette saison, pouvoir cueillir des fruits tenait du miracle, mais le très haut était très bon avec les humains et les vergers donnaient ainsi toute l'année.

Elle frappa donc à la porte et sans attendre de réponse, elle entra vite, ayant peur de se transformer en statue de glace, avec ce froid qui persistait.


Houhou!.... y'a quelqu'un ?
Yzalba
Yza était arrivée un peu plus tôt au bureau. Tapant ses pieds sur le sol de l'entrée pour en faire tomber la neige, elle avait immédiatement couru vers la cheminée pour y faire une bonne flambée et l'atmosphère était maintenant chaleureuse au bureau de la corporation.

Elle était entrain de regarder la carte du verger, où elle n'avait pas le temps de se rendre en ce moment. Son propre moulin ayant brûlé, et en attendant que Rollin l'ait remis en état, elle travaillait chaque jour au moulin banal pour fabriquer la farine dont les boulangers chambériens avaient tant besoin. Heureusement, les autres cueilleurs passaient régulièrement au verger, elle était heureuse de voir les résultats journaliers.

Soudain elle entendit frapper. Elle ouvrit la bouche pour proposer au visiteur d'entrer, mais avant qu'elle ait pu prononcer un mot, la porte s'ouvrit, et une jeune femme entra, suivie d'une bourrasque de vent glacé qui fit vaciller les flammes du feu.


Houhou!....y'a quelqu'un ?

Yza eut un petit sourire amusé et répondit :

Il semblerait bien, oui !

Elle s'approcha de la jeune femme qui semblait gelée et lui tendit un gobelet de tisane qu'elle venait de préparer.

Bienvenue au Bureau des Fruits, Damoiselle. Tenez, buvez ça, ça vous réchauffera ! Je suis Yzalba, une des responsables de la Corporation des Cueilleurs de Fruits de Chambéry. Est-ce que je peux vous être utile ?

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Estainoise
De suite, quand elle entra, une bonne chaleur lui réchauffa tous ses membres gelés et une dame l'accueillit chaleureusement.

Bienvenue au Bureau des Fruits, Damoiselle. Tenez, buvez ça, ça vous réchauffera ! Je suis Yzalba, une des responsables de la Corporation des Cueilleurs de Fruits de Chambéry. Est-ce que je peux vous être utile ?

Esta sourit en prenant le chaud breuvage.
Oui, cette dame avait le sens de l'accueil!


Bonjour dame Ysalba. Je m'appelle Esta et je souhaiterais pouvoir venir , de façon non anonyme, renseigner cette carte profitable à tous, du fruit de mes cueillettes, presque quotidiennes.

Esta regarde un peu autour d'elle et dit encore en s'approchant un peu plus de la cheminée.
Hum, votre bureau est bien agréable
Rollin
*Entre ses allées et venues de la masure aux halles et des halles aux ruines de moulin, Rollin avait peu de temps à consacrer à la Corporation ces derniers jours. Mais il avait accepté la charge qu'Augis lui avait proposée, aussi faisait-il de son mieux pour gérer un emploi du temps quelque peu chargé.*

*Poussant la vieille porte du bureau, le Liégeois entra sans tarder histoire de laisser le vilain bonhomme hiver dehors. Il secoua avec énergie la neige qui couvrait son mantel et son chaperon mais ne les ôta pas: il ne resterait guère longtemps à l'intérieur. Un sourire illumina son visage buriné et éclaira son regard, faisant scintiller des étoiles dans la nuit noire de ses yeux: Yzalba, sa bienaimée, remettait officiellement une clé du local à un nouveau compagnon cueilleur - une cueilleuse en l'occurrence. Le paysan salua la jeune femme d'un geste de la tête et vint se ranger auprès de sa compagne souriante. Par-dessus son épaule, il la vit inscrire dans le grand registre des compaings quelques lettres de sa belle écriture déliée qui devaient sans doute former le nom de l'impétrante.*

*Le jeune homme tourna la tête vers la jeune femme qui tentait désespérément de se réchauffer auprès de l'âtre, une tisane fumante serrée religieusement au creux de ses mains rougies par le froid. Dans la pièce, sa voix douce et grave à la fois s'éleva, pleine de chaleur:*

Bonjour, Dame, soyez la bienvenue! Rollin pour vous servir! *Le jeune homme salua une nouvelle fois de la tête et poursuivit:* J'suis le second responsable de la Corporation des cueilleurs de fruits… du moins tant qu'Augis, not' Maître, prépare son pèlerinage. J'imagine qu'Yzalba vous a d'jà expliqué les usages de notre bureau?

*Le paysan fourragea de la dextre dans l'escarcelle de toile bise qui pendait à son côté, et en ressortit une noix qu'il brisa entre ses larges paumes. Puis, d'un geste machinal, il porta le cerneau à sa bouche et jeta la coquille vide dans les flammes. Tout en mâchonnant, il continua sur sa lancée:*

J'suis désolé, Dame, mais nous n'pourrons rester bien longtemps avec vous aujourd'hui… Une affaire urgente m'oblige à vous enlever Yzalba pour quelques heures.

*Le paysan tourna la tête vers sa bienaimée et lui adressa un sourire plein d'amour et de gentillesse et continua du même allant:*

J'étais venu voir si tu pouvais m'accompagner à la masure pour qu'on puisse établir la commande aux scieurs de Bourg.

*Le visage d'Yzalba, pourtant très souriant, sembla se voiler un infime instant lorsque l'ombre du souvenir de la destruction volontaire de son moulin s'instilla sournoisement dans ses pensées. Rollin se souvenait très précisément de la réaction que sa bienaimée avait eue dans la pénombre de la masure lorsqu'il lui avait fait part de ses découvertes: la torche et la poix; et un frisson le fit secouer les épaules lorsqu'il repensa à l'éclat mortel qui avait jailli dans le regard d'ordinaire si paisible de la jeune femme: les yeux de la louve... le vif argent de la lune pleine et menaçante… l'acier poli d'une lame aigüe et droite...*

*La jeune femme battit des paupières, très lentement, et se tourna vers la nouvelle recrue de la Corporation.*

Citation:
Vous voudrez bien nous excuser, Dame Estainoise. Ce bureau vous appartient désormais autant qu'à nous, et les cartes quotidiennes du verger et le matériel commun. Restez autant que vous le voudrez. A très bientôt, à n'en pas douter!


*Rollin adressa un sourire et un petit hochement de tête à Estainoise, puisque tel était le nom qu'il n'avait pas su déchiffrer quelques instants plus tôt.*

Compagnonne, Dieu vous garde!

*Puis, attendant patiemment que sa bienaimée enfile son chaperon bleu nuit sur sa coiffe de lin, son mantel assorti et sa grande cape de laine grise par-dessus le tout, il ouvrit la porte et enserra les épaules de la jeune femme de son bras de dextre dans un geste plein d'amour et de complicité. Les amoureux du moulin quittèrent le bureau à grandes enjambées, enfonçant leurs souliers profondément dans la neige qui persistait depuis plusieurs jours maintenant, et redescendirent dans le quartier des halles, en direction de la Ruelle Derrière les Murs et de la masure qui les abritait en attendant de reconstruire le moulin.*
_________________
Rollin, membre de la corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.
Estainoise
Esta se réchauffait trnquillement en compagnie de Dame Ysalba.
Cette dernière l'inscrivai ainsi sur la liste des cueilleurs de Chambéry quand un homme entra. Celui ci se présenta et Esta comprit vite quil était le compagnon de Dame Ysalba.


Bonjour messire Rollin.
Je comprends bien que vous ayez à faire, ne vous inquiétez pas pour moi.
Les explications données ont bien été claires.

Je vous souhaite à tous deux une bonne journée.
Pour ma part, je vais me rendre au verger.


Et Esta sortit derrière eux.
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