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[RP] Le Rhum Antique ~ Taverne

Iginia
    Les derniers attendus étaient enfin là. L'amirale et l'apprenti de la capitaine, bien que ce dernier soit désormais surnommé l'Ancre par une partie de l'équipage, et par quelques non-pirates également. Observant d'un œil amusé l'attitude de Carolyn, Iginia ne prit pas la peine, elle, d’adopter une posture un peu plus convenable. Sauf le temps de reprendre à Malphas le baiser volé. La poitevinite faisait décidément des ravages à Montargis…

    Ce fut évidemment Samhael qui prit la parole en premier, expliquant l'objectif de la mission sur un ton assuré. Il était le dernier arrivant dans le clan des Pirates Mauves. Pourtant, à chaque fois que leurs regards se croisaient, la Salée était traversée par un fugace sentiment de familiarité. Comme s’ils s’étaient déjà connus dans une vie antérieure, dont les souvenirs lui échappaient encore. Ou bien, sans doute son esprit lui jouait-il des tours.

    Le hamac tangua brièvement lorsque Meabh se leva à son tour pour exposer les informations dont elle disposait. Quand elle eut fini, Iginia daigna enfin se relever, rajusta son tricorne sur ses mèches rousses et alla s'appuyer contre le comptoir, l'endroit idéal pour quiconque voulait pouvoir balayer la pièce d'un seul regard tout en ayant toujours une bouteille de rhum à portée de main.

    “- Ça ressemble plus à une escorte qu’à un véritable enlèvement par des pirates, si la demoiselle est consentante. J’espère au moins qu’il y aura quelques gardes à nous mettre sur la dent, histoire de n’pas passer pour des ahuris d’corsaires de carnaval. Et ce Aimbaud doit tout d’même protéger sa chère fille, s’il y tient tant qu’ça.”

    Sur ces paroles, la capitaine marqua une brève pause, le temps d’avaler quelques gorgées de rhum. Puis elle reprit.

    “- Où vit son père, le marquis ? S’il n’est pas à Orléans, il pourrait ne pas prendre la demande de rançon au sérieux, ou alors mettre du temps à s’informer auprès de ses gardes… s’il en a consacré quelques-uns à assurer la sécurité d’son Ysilgourde. Enfin, à part lui envoyer un corbeau, j’vois pas comment on pourrait l’contacter autrement. Donc si vous avez d’autres idées… N’hésitez pas.

    Ensuite… le montant de la rançon. On est d’accord qu’on va pas s’contenter de quelques centaines d’écus. Non, si on veut un bateau, le butin devra se compter en milliers d’écus. Surtout si on veut un véritable navire de guerre, et pas juste une barque d’eau douce. Si Ysilgourde est vraiment précieuse, son père ne devrait pas hésiter à claquer 10 000 écus pour la retrouver, non ?”


    Un sourire sardonique étira brièvement ses traits, tandis que son regard s’attardait sur les uns et les autres. Son apprenti et son amirale avaient été les derniers à se montrer, comme prenant un malin plaisir à se faire désirer. La présence de Fgerg ne l’étonnait guère, et paraissait même naturelle, surtout qu’il avait dicté la seconde lettre envoyée à l’objet de la rançon. L’Irlandaise était allée s’asseoir ailleurs que dans le hamac, visiblement peu motivée par le filet instable. Quant à Samhael, il semblait parfaitement à l’aise dans son rôle de Pirate Mauve.

    “- Une dernière chose. Combien de temps lui laisse-t-on pour répondre à la demande de rançon ?”

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Hermess
Le Doré était dans une maison qu'il avait fini par louer. L'auberge ne convenait que pour une passade, Montargis, c'était apparemment longue durée. Foutu Pépin. Le Fiole dans son bureau consultait ses missives. Entre amis et connaissances, il s'arrêta interloqué sur une écriture nouvelle. Samhaelito, parce que oui, faut rajouter "ito" pour embêter le plus grand nombre. La lettre était de premier abord à ne rien comprendre. Ysilgonde ? C'était qui ça ? Cela faisait nom de Califes. Et le précieux projet ? Jamais entendu parler.

La porte qui était encore entrouverte se mit à s'ouvrir complètement, faisant apparaitre près du sol, une petite tête blonde fraichement âgé de 3 ans.

- Papa, é besoin d'aide !

Et v'là qu'elle rentrait sans permission, semant derrière elle quelques crayons de couleur, parce que madame avait choisit d'ouvrir la boite et de tous les prendre, plutôt que prendre la boite directement. Le pas déterminé, la petite effrontée parcourait la pièce jusqu'à arrêter sa percée en terrain "conquis" sur le grand tapis. Là, dans un grand splash, les fournitures, les feuilles et plaques de bois s'étalèrent sur le tissu, suivi rapidement de la jeune Fiole qui prenait place. Un soupire d'aise du travail accompli, un sourire de voir son petit confort installé et elle regarda son paternel.
La réponse ne tarda pas, fallait sévir ! Lui montrer qu'il faut s'assurer de ne pas déranger, demander la permission et surtout attendre sagement une réponse ! Le Père regarde sa plus grande et...


- J'arrive tout de suite mon coeur...

V'là le papa gâteau aussi tss.

Le barbu prit place sur le tapis, Mélusine s'affairait à tout bien lui présenter. Elle lui donna une plaque de bois sur laquelle s'étendait une feuille vierge. Son petit doigt pointant un coin de celle-ci.

- Un dragon là, i-te-plait. Avec ça, ça et ça !


Elle ajouta un crayon de papier, du rouge et du beige.
Hermess était lui toujours sur cette étrange histoire. Le Néo-pirate disait s'impliquer totalement chez les pirates Mauves, cela avait donc un lien avec eux. De quoi pouvait-il faire un projet ? Le dernier projet des pirates, c'était un bateau. Genre le bateau, caraque de guerre, 20 personnes, intérieur cuir, double air bag de la mort qui tue. Le bon morceau de bois à presque deux dizaines de milliers d'écus.


Papa ?

Ysilgonde était donc vendeur ou même menuisier qui sait... Quoi qu'il en soit cela concernait exclusivement les pirates non ? Bien que l'idée de mécènes était venu, une telle réunion était avant tout pour mettre en place les idées et donc avoir une base solide pour la suite. C'était seulement pour les pirates quoi, la recherche d'aide extérieur viendrait après...

Les yeux de la petite se plissaient, oùùùù que c'était pas gentil de l'ignorer.


Mais papa... !

Et s'il venait ? Hermess fit une moue, bien sûr qu'il était contre les pirates depuis les évenements d'Alexandrie, bien sûr que s'il se présentait, il allait faire son Doré à chercher des noises de temps en temps si l'atmosphère était trop sérieuse, mais au final...ils seraient bien mieux sans lui. Il pensa avant tout à Cordel, jeune pirate qui le détestait de manières véhémentes et leurs derniers instants en taverne. Le Rouge allait surement être là, et même si le Barbu venait en paix, rien ne confirmait que la réunion ne serait pas gâchée.

PAAAAAAAPaaaAAAAAaaaa !


Les mimines attrapèrent la chemise et tirèrent, poussèrent jusqu'à obtention d'une réaction. Le corps plongé dans ses pensées tangua et immergea forcément de ses troubles. Et bien vite, des flots de chatouillis s'abbatirent sur l'aventurière vexée qui éclata de rire et de joie.

Excuse-moi, Papa pensait à ses courriers.

Le crayon souple et confiant, il dessina le fameux dragon espéré. Perspective, proportion, tout était fait machinalement, le jeune père ayant dessiné des centaines de fois des esquisses et autres brouillons servant aux livres qu'il faisait pour Cassandre. Le monstre achevé, Mélusine s'en empara pour le colorier, laissant le regard sombre de son père sur ce qu'il venait de faire.
Diantre, qu'il détestait ce dragon. Il n'était pas moche, encore moins raté. C'était simplement commun, un simple dragon, un standard pareil à d'autres, n'inspirant pas d'émotions, ni de sensations. Ce fameux quelque chose qui donnait de la gueule, ce jenesaisquoi qui faisait d'un rien, un art..rien de cela ici. C'était fade, sans saveur ou plutôt si, de l'amertume aux onces d'échec pour l'homme.


Hermess avait récemment appris le dessin et il aimait penser que le résultat qu'il obtenait, était à l'image de son comportement d'aujourd'hui. En effet, le doré arrivait toujours rapidement à se fondre dans un groupe qui lui correspondait, à leurs fameuses normes et valeurs, à un standard parmi d'autres. Plus le temps passait, plus l'attention sur les détails se révélaient et on pouvait comprendre qu'il mettait un point à ne rien vraiment dire sur lui même. Caractérisé un jour comme quelqu'un qui ne veut rien s'avouer puis d'autres comme "psychopathe sans émotions", celui là était drôle d'ailleurs, mais passons. Fgerg ne se gênait d'ailleurs pas pour lui demander trois fois par jour "Mais elle, vous l'aimez bien ?" pour s'assurer de la nature du Doré.
Il se mit alors à imaginer, quel serait le résultat de quelques courbes et lignes effacées sur ce dragon, de quelques méfiances et barrières baissées sur sa personne. Un vide sans nul doute au départ, un pied dans le risque, un espace libre de défi où pouvait naitre la création des envies, un saut sans filets protecteurs. Oser dans sa plus belle des façons. Faudrait-il encore trouver cette inspiration , cette volonté pour aller chercher cette chose qu'on ne définit pas, qu'on côtoie simplement pour comprendre. Cette sensation, elle a quelle saveur ?


Monsieur Hermess, avez-vous du courrier à envoyer ?

Catherine, la nourrice de la petite avait fait son apparition en toute discrétion.

- Ah, tu es là. Je ne t'avais pas entendu. Oui, je pense, peut-être pour les pirates...
- Pirates !
- Aaaaaaaargh NON, dis pas ça mon ange !
- Vous paniquez toujours aussi facilement quand il s'agit de votre fille...
- JE grrrr Bon !


Là tu notes et tu files avant que le padre s'énerve en gros. Et on vouvoie pour montrer c'est qui le padre d'ailleurs.

Vous enverrez une lettre en réponse un truc genre "Salut, Faites sans moi ça sera mieux niveau ambiance et sérieux de la réunion." Ah et ajoutez un écu symbolique "pour le futur rafiot"...Mmh et un truc niais aussi pour finir comme "bisou et plein de coeurs" !

Le doré prit un instant de réflexion et tilta le mal à venir.

Et faites envoyer ça tardivement, pendant la réunion si possible. Si j'étais réellement invité, Carolyn risquerait de venir me ramener là-bas en me tirant par les oreilles. Elle aurait plus le temps ainsi.
- Bien Monsieur. Et elle laissa le père et sa fille à leur dessin.

- Dis...pourquoi t'as fini par mettre du vert et du jaune sur ton dragon toi ?
- Hé pas ! En haussant les épaules.
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Fgerg
Il avait écouté l'Irlandaise avec plaisir en se remémorant sa rencontre avec elle et Samhael. Il avait fortement taquiné le petit Amahir sur cet improbable enlèvement. L'avait même, du moins l’espérait il, fait un peu peur. C’était une bonne soirée. Il avait encore des projets à cette epoque là, avec elle, loin d'aider des pirates. Puis vint le tour de la Capitaine qui soulevait beaucoup d'interrogations. Tout le monde était bien silencieux, appliqué. Surement que tous étaient un peu nerveux, ils jouaient une bonne partie de leur avenir ensemble sur ce premier coup.

Il laissa quelques temps de silence après la dernière question d'Iginia. Jetant quelques coup d’œils furtifs aux autres et ne voyant personne décidé à prendre la parole il prit une dernière gorgée et sa racla la gorge avant de se lancer :


"Vous devriez faire attention. Bien qu'elle est l'air gourde la petite a peut être été énervée voire vexée par la dernière lettre et son invitation à venir la chercher peut réserver des surprises ..."

Il y avait à Orléans, il le savait, le rassemblement quasiment complet de toutes les Lames d'Amahir ainsi que la garde Royale. Les deux compagnies s'affrontaient en duel en lice pour le plaisir des habitants et des bourses des parieurs. Et si la petite noble avait mal pris le courrier et voulait se venger du ton employé, tout là bas était dangereux. Il fallait rester prudent et ne pas prendre pour acquis la scène de l’enlèvement.

"Meabh a raison. Il faudra jouer sur plusieurs tableaux pour la rançon. Le petit noble semble bien avare. Quant aux lettres de rançon ... Il suffit de les faire envoyer par l'otage. Lui faire écrire sous dictée et rajouter quelques éléments ... disons ... probants du danger encouru. Par exemple des taches de sang. Le sang d'un porc ou de quelque autre animal fera l'affaire, pas besoin de la molester."


Un sourire mauvais l'animait désormais. Pendant un instant il se revoyait des décennies auparavant, à concocter des plans sous le soleil chaud du sud ouest. La gestion d'une compagnie entière de gamins des rues. Des plans faciles, sans accrocs, des repas toujours assurés. Une vie qu'il avait enfouie complètement sous les coups de marteau de sa forge à Montmirail. Une vie que les discussions avec Clelia suite à sa réaction épidermique qu’il avait eu avec la gamine des rues d'Orléans, Feylie, avait fait resurgir. Une vie ou il était tout aussi doué qu'à la forge. Une sale vie.


"Pour la rançon ... ne soyons pas trop gourmand mais un millier d'écus par homme et femme impliqués ne me semble pas de trop. Quant au délai ... Il faut quelque chose d'assez court. Pour augmenter la pression il nous faudrait l'aide des gardes de Montargis."


Il se tourna vers Iginia. En effet c’était elle qui donnait des rapports à la Prévôté.

"Imaginez qu'on annonce son enlèvement. Ils chercheront partout dans la ville. Mais également dans les rapports de route pour voir par ou elle a pu filer. Et si par malheur ils ne trouvaient rien ?"

Il ne se donna pas la peine de terminer sa phrase. Iginia comprendrait. Falsifier des rapports étaient une chose à sa portée. Dangereux pour elle cependant. Prenant une nouvelle gorgée de rhum il espérait ne pas avoir trop parlé. Il n'avait pas encore tout dit de ses idées. En fait il lui en restait une dernière. Si le plan tournait mal. Il pensait leur dire de l'accuser lui. Comme il partirait bientôt de l'Orléanais pour rentrer chez lui dans le Maine, il suffisait de dire que c’était son idée. Qui irait le chercher là bas à Montmirail ? Et puis si c’était le cas, c'etait sa ville. Bien malin serait celui qui pourrait l'y trouver s'il décidait de se planquer. Il avait tellement de réserve chez lui qu'il pourrait tenir facilement une année entière. Mais il n'en était pas encore question. Tout allait bien se passer, pas vrai ?
Samhael
La réunion avait bien avancé, et les pistes commençaient à se dessiner clairement en un projet viable. Tout le monde ou presque exprimait son opinion et ses idées, apportant de l'eau au moulin pour ficeler au mieux leur première affaire.

Bon, bien sûr si l'on passe sous silence l'heure précédente à échafauder des plans ubuesques toujours contrariés par tel ou untel ne pouvant endossé le rôle attribué, ou bien parce qu'une Amirale triste de se sentir abandonnée, ou bien une Capitaine ne pouvant finalement pas prendre la relève de la garde pour d'obscures raisons.

Pour les plus endormis ou ceux qui ont la mémoire un peu courte, Samhael reprit la parole afin d'exposer les derniers aboutissants.


Bien, nous voici donc proche de la date fatidique. Lundi matin, le trio Meabh-Fgerg et moi même prendrons la route pour Orléans, prétextant récupérer des affaires dans l'appartement de Fgerg, ou bien encore mes derniers vestiges de mon ancien atelier là-bas.
Dès notre arrivée, nous tenterons de récupérer rapidement Ysilblonde. La tactique reste à définir. Endormissement, contrainte, ou bien blessure sanguinolente.
Dès lors, nous préviendrons Iginia qui se rendra sur un noeud pour intercepter notre cible.

Ainsi, bien sûr, la victime aura quitté Orléans, mais ne sera jamais venue à Montargis, ne permettant pas à la maréchaussée de faire quelconque lien.

C'est là que commence la seconde partie du plan. Les lettres de rançon... Quel délai accordons nous? Quel sera le ton employé? Je pense que 10 000 écus semble effectivement un prix auquel il ne faudra pas descendre. Peut-être alors prévoir une première offre supérieure.

Il faudra faire attention avec l'envoi des corbeaux. La Royauté pourrait très bien avoir des buses à leur service permettant d'intercepter ou bien de suivre à la trace nos précieux messagers. Il faudra éventuellement faire transiter les messages par Montargis, avant de les rebasculer vers la Capitaine.


Il recula de quelques pas, laissant la parole aux suivants, l'esprit plongé par ce plan précieux, symbole de leur première mission familiale.
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Carolyn.
Le plan prenait forme. La date d'exécution de celui-ci approchait. Pour s'offrir un navire digne de ce nom, il fallait bien que les Pirates Mauves s'adonnent à quelques stratégies rusées pour obtenir des écus. Un enlèvement, une demande de rançon… C'est une vieille méthode mais elle a le mérite de fonctionner la plupart du temps.

« J'éliminerais déjà la méthode sanguinolante. Les Pirates Mauves sont des ravisseurs discrets, propres et furtifs. Nous ne devons pas trahir notre image. La contrainte, les chaines ou l'endormissement entrent parfaitement dans notre identité. »

L'Amirale écoute tout le monde avec le plus grand calme. Elle remarque que tout est prévu pour agir à la barbe des gardes. La bourgmestre boit une gorgée de rhum, pose la chope bruyamment et s'exprime très simplement :

« Il vous suffira d'adresser les missives à la Mairie en notant que c'est personnel et confidentiel. Je me chargerai d'envoyer les hommes qu'il faut pour contacter la Capitaine. »
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Carolyn.
Après la réunion
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La première mission commune des pirates mauves est en cours. Carolyn attend au Rhum Antique pendant que ses amis sont partis à Orléans. La taverne qui ressemble à un navire échoué et rénové en commerce est vide. Mais elle ne le restera pas longtemps. Bien au delà des Pirates Mauves, le Rhum Antique attire toutes sortes d'habitants et de voyageurs.

Installée seule à la grande table, Carolyn se délecte d'un verre de rhum et d'un morceau de brioche moelleuse. Avant de venir ici, elle a fait un détour par la mairie et a trouvé le mot de Fgerg dans le livre d'or. C'est à lui qu'elle pense actuellement. Il parle d'une famille, d'une communauté. Même si les tourments de la veille ont contrarié Carolyn à cause de banderoles peu élogieuses sur elle, Montargis est la colonne vertébrale de tout ce qui compose les Pirates Mauves. Ils pourraient ne pas s'en rendre compte et penser qu'une famille est chez elle partout, et il est vrai que l'on peut toujours recréer ailleurs les conditions d'une existence commune. Mais la blonde est persuadée que c'est ici que les choses se structurent et qu'avoir un lieu, une terre comme Montargis, c'est comme posséder l'immortalité d'un clan qui peut sans cesse se renouveler.

Finalement, après une bonne nuit de sommeil, elle est persuadée qu'elle doit rester ici. Voyager, certes. S'amuser, certes. Agir plus ou moins bien, certes. Ailleurs. Mais son bijou, sa sécurité, son bonheur, c'est bien ici qu'elle le trouve. C'est sa maison. Et c'est la maison des Pirates Mauves puisque c'est ici qu'ils sont nés.

C'est dans ces pensées intérieures qu'elle dévore sa brioche et qu'elle engloutit son rhum. Elle reste quelques instants au cas où quelqu'un lui rendrait visite avant de partir vers la Mairie honorer son mandat de bourgmestre.

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Willow
[ Des mois plus tard. ]


Drôle de curiosité que l’épave de bateau échouée à la lisière de la forêt, en équilibre sur le bord du Loing. Difficile d’imaginer qu’un tel navire fût arrivé là par une petite rivière. Mais les mystères du Très-Haut étaient insondables, songeait Liesel en contemplant l’établissement d’un œil dubitatif. En temps normal, elle fuyait de tels endroits. Mais c’était a priori la propriété de la sœur de Carline, qu’elle cherchait en vain depuis des jours. Elle n’était plus bourgmestre, et ne se montrait nulle part. Si Liesel voulait lui transmettre les salutations de sa sœur, elle était désormais bien obligée de lui rendre visite partout où elle pouvait se trouver.

Un soupir, puis elle esquissa un bref signe de la croix, Lui demandant de la protéger d’éventuelles rencontres malveillantes – chose fort probable dans cette taverne – et poussa la porte, après avoir jeté un coup d’œil au panneau d’affichage.
La pièce était vide. Il n’y avait personne pour l’accueillir et lui servir de quoi se désaltérer. Elle pinça les lèvres, en marque de désapprobation. L’hospitalité se perdait. Il n’y avait plus qu’à attendre qu’une petite blonde aux yeux bleus se présente.

La bergère aux vêtements usés s’installa un peu en retrait du comptoir, déposa sa cape élimée sur le dossier de sa chaise, secoua légèrement la tête pour dégager sa nuque des quelques boucles châtains qui s’échappaient de sa coiffure, puis sortit de sa besace quelques parchemins. Il y figurait des dessins représentant des monstres odieux, accompagnés de textes en ancien allemand. Et, comme à son habitude, Liesel passerait des heures à les contempler, s’efforçant d’apprendre chaque trait, chaque phrase par cœur...
Maeryn
C'est à pas de loups que Maeryn pénètre dans le Rhum Antique. Après avoir fixement observé le nom de "Carolyn" sur le panneau d'entrée, elle se faufile dans la vieille bâtisse qui semble abandonnée. Surprise d'y trouver une autre personne, elle sursaute avant de se mettre en mode furtif. Sans chausses à ses pieds, elle parvient à rester discrète malgré les quelques grincements du plancher. A couvert derrière le comptoir, elle passe le nez par dessus afin de scruter l'étrangère. L'Espionne l'observe en train de contempler des parchemins avec une attention profonde. Dépouillée de ses armes habituelles, elle regarde autour d'elle afin de saisir un couteau suffisamment aiguisé pour trancher. Maeryn se relève et marche discrètement derrière la femme. Un instant plus tard, elle attrape sa tignasse châtain d'une main ferme et pose le couteau sur sa gorge.

« Qui es-tu ? Que fais-tu dans la taverne de Carolyn ? » gronde-t-elle d'une voix sombre.

Afin de mieux maintenir la jeune femme, elle maintient sa tête contre elle-même et insiste dans sa force sur la pointe du couteau.
Willow
La bergère n’entendit pas son assaillante entrer. Le contact avec le métal froid fut une totale surprise. Les battements de son cœur s’emballèrent en une course affolée, et la panique envahit Liesel. Aussitôt, elle leva les mains, en signe de soumission. Elle n’avait rien fait pour mériter un tel accueil.

S’il vous plaît… je m’appelle Willow, enfin c’est mon surnom, en réalité je m’appelle Liesel Grimm, Willow est mon deuxième prénom… Je ne suis qu’une humble bergère, je viens de l’abbaye de Sainte-Illinda, je ne vous veux aucun mal ! Je cherche Carolyn de Hauterive, j’ai un message pour elle de la part de sa sœur…

La bergère avait parlé à toute vitesse, et elle dut s’interrompre le temps de reprendre son souffle. La menace de la lame placée sur sa gorge la terrifiait. Liesel était persuadée qu’elle n’avait pas eu peur de la mort, mais finalement, elle tenait encore à la vie.

Ne me tuez pas, s’il vous plaît… reprit-elle, timidement.
Maeryn
Maeryn écoute la mâchoire serrée les propos de Willow. A chaque détail, elle lui serre un peu plus les cheveux jusqu'à les lui tirer très fort. Mais au moment d'évoquer Carolyn de Hauterive, l'Espionne s'arrête net. Elle regarde autour d'elle, marque un long silence, puis s'exprime :

« Je... C'est moi, Carolyn De Hauterive. Qu'est-ce que tu me veux ? Ici, c'est ma taverne. Qu'est-ce que tu as à me dire ? »

L'Espionne change de posture, relâche la tête de Willow mais la prend par le bras et l'entraîne comme elle peut contre une des poutres du Rhum Antique, afin de la voir de face.
Willow
Sans opposer la moindre résistance, Liesel se laissa docilement balader. Elle se retrouva plaquée contre une poutre, et s’efforça de ne pas fuir le regard inquisiteur qui la sondait. Cette femme prétendait donc être Carolyn de Hauterive en personne. C’était plausible, à en juger par ses cheveux blonds et ses yeux bleus. Mais la bergère l’avait imaginée plus accueillante, pour une ancienne bourgmestre.

Votre sœur, Carline, sera là dans quelques semaines, elle est retournée à Alençon pour des affaires urgentes m-mais… elle viendra vous rendre visite, elle m’a chargée de vous le dire ! répondit-elle, peinant à contrôler sa voix un peu tremblante. C’est pour ça que je suis venue ici, j’ai vu que cet… endroit… vous appartenait…

Impossible de se détendre face à une telle attitude. Le cœur battant, elle attendait de connaître son sort.
Maeryn
Le regard bleu pénétrant de la femme robuste s'attarde dans celui de Willow. A l'évocation de "Carline", elle devient nerveuse.

« Carline, ça c'était la part de mon frère, il va m'tuer si j'lui vole son butin... Carline... Oui, mais ce serait déjà pas mal... Une sur les deux... Et je lui laisserais l'autre... » murmure Maeryn sans même s'en rendre compte.

Elle balade ses mains jusque dans la gorge de Willow et l'étrangle légèrement puis elle soupire longuement.

« Je... Je crois que tu ne me sers plus à rien. Merci pour cette information si précieuse sur Carolyn et sa sœur. Maintenant, je suis désolée, mais tu en sais beaucoup trop ! »

Maeryn se concentre, ferme les yeux, et tente de serrer le plus fort possible le cou de Willow.

« Adieu... Jeune voyageuse... » souffle-t-elle à son oreille.
Smaragd

❀❃❂❁❀✿✾✽ Smaragd ✱✲❃❂❁❀✿


A l'extérieur de la taverne...

Les cheveux encore humides, Smaragd décide de partir faire un tour au village. Elle y repère une chevelure rousse bien familière. Le regard plissé, elle la suit des yeux tout en ne manifestant pas sa présence. L'étrangère suit son aimée jusqu'aux portes d'une vieille bâtisse en forme de navire échoué. D'abord, elle écarquille son regard émeraude. Ensuite, elle tapote l'épaule de la rousse, rouge d'amour.

"J'ai fait un tour aux bains de la ville. J'ai un peu froid avec mes cheveux mouillés mais... C'était agréable."

Ses mains se glissent dans les siennes et elle rougit encore. Elle sent la violette, parfum du savon qu'elle s'est appliqué sur tout le corps quelques minutes plus tôt.
Liann

~~~~~~ 𝓛𝓲𝓪𝓷𝓷 ~~~~~~


    Une présence familière dans son dos… l’Écossaise la reconnaîtrait les yeux fermés. Un sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu’elle perçoit un parfum floral, et elle pivote sur ses talons pour lui faire face. Leurs mains se lient, se resserrent. Liann se rapproche de Smaragd, comme pour mieux s’enivrer d’elle.

    « - Tu sens si bon, mo ghaol... » murmure-t-elle de sa voix suave aux accents écossais, dans ce gaélique de chez elle et qui ne signifie rien d’autre que mon amour.

    Ses lèvres viennent chercher les siennes, le temps d’un échange qui se passe de mots. Et puis elle pousse la porte du Rhum Antique avec la désinvolture de la jeunesse vagabonde, y entraîne sa vénitienne en la tenant par la main. Ses yeux avides d’originalité parcourent la taverne en quelques secondes, c’est un drôle d’endroit, guère attendu au beau milieu des terres. Il suffirait que le vent souffle plus fort dehors pour se croire en pleine mer, et entendre les cordages claquer contre les mâts.

    Son sourire s’affaisse soudain. Il y a déjà du monde. Deux personnes, plus précisément, dont l’une en fâcheuse posture. Figée, Liann ne peut que tendre un bras maladroit devant Smaragd pour l’empêcher d’avancer. Au fond de son esprit, quelqu’un lui hurle de faire demi-tour, de s’enfuir loin de là, et tant pis pour la victime. La blonde attaquante ne les a pas remarquées, il est encore temps de fuir.
    Mais ne devrait-elle pas voler au secours de cette pauvre femme ? L’Écossaise n’est pas une guerrière, elle n’a jamais tenu une épée, et qui sait ce que pourrait bien leur faire la dangereuse blonde ? Alors elle reste plantée là sur le seuil, incapable du moindre mouvement...
Maeryn
    Maeryn est sur le point d'ôter la vie à la jeune femme quand elle entend quelque chose s'approcher près du Rhum Antique. Elle maintient fermement son cou puis fait pointer son couteau au niveau de son ventre. Tout à coup deux femmes entrent dans la taverne et Maeryn attrape Willow par les cheveux, la force à se mettre à genoux devant elle, face aux deux femmes, et la menace de son couteau au niveau de son cou en regardant les deux entrantes.

    « Si vous sortez d'ici, je la tue. » déclare Maeryn d'une voix sombre.

    Elle regarde autour d'elle rapidement lorsqu'elle repère un bout de corde derrière les chopes rangées près du comptoir. Gardant cette information à l'esprit, elle observe les deux femmes d'un air sauvage.
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