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[RP] Appât et pêche au coup

Andrea_
Oh mais excusez moi de préférer des fusions de bonhommes colorés avec des coupes de cheveux particulières à William Shakespeare ! Et même si je l’avais lu, son Mcbeth, j’aurais quand même callé ma ref’ sur le lait végétal, parce qu’avec tous ces végans qui fleurissent un peu partout c’est toujours bon de se mettre un électorat dans la poche. Les temps sont durs –comme ta … oui, on sait-.

Tu sais, cette question que je pose, elle te sauve, mais elle me sauve aussi. Parce qu’une femme ça veut tout analyser, et forcément cette situation inédite –pour la seconde fois- que nous vivons, me pousse au questionnement.

Pour la première fois, je suis toute excusée. Parce que j’avais la dalle, parce que j’étais désespérée, et aussi parce que je pensais qu’il dirait non. Et parce que lui aussi, visiblement était dans le même état. La première fois, tu cherches même pas à te défendre, parce que t’es forcément innocent. Oh ça va hein, on s’est déjà tous perdu entre les cuisses de quelqu’un, t’façon quand c’est pas le désespoir c’est de l’alcool.

La seconde fois, t’as plus d’excuse. Genre plus du tout. Tu peux pas nier que t’as aimé la première, sinon t’y serais pas retourné. Tu peux pas dire que t’avais la dalle parce que t’avais fait un buffet à volonté la veille. Tu peux pas dire que t’es tombé sur sa pine parce qu’en plus, ça s’est fait en deux fois. Si j’peux me permettre je pense que c’est justement pour contrer cet argument que Vran a voulu sortir du baquet –ce mec est diabolique-.
La seconde fois, tu entres dans un truc qui fait flipper : l’installation d’une possible routine. A savoir qu’à cette allure, dans trois jours on partage toutes nos nuits, dans sept jours il me fait le coup de la migraine, dans dix huit jours on se marie, dans trente deux on fait chambre à part. J’espère que vous prenez conscience de l’importance de ne pas instaurer de routine, j’ai peut être un peu gonflé les chiffres pour vous faire peur –appelez moi syndicat des manifestants- MAIS l’essentiel est là.


Du coup, en parlant d’un truc qui n’a rien à voir, ça dédramatise la situation. Et j’suis pas déçue de la réponse. Quand il a parlé d’un truc familier, une bête des enfers, j’ai tout de suite imaginé une truc mystique. Je sais pas trop quoi, mais peut être une arbalète sur pieds –ça doit porter un nom- ou mieux encore, sur roues –ou sur roux, ça marche aussi-, qui jette des flèches enflammées ET magiques –oui sinon ça n’a plus rien de mystique-. Et j’avoue, j’ai imaginé Vran, au dessus de sa bête des enfers, nu comme un vers, en train de me demander de me foutre à poils.
Heureusement, il a ponctué d’un sourire et d’un baiser, du coup ça m’a évité de penser à la suite de mon histoire –une suite où j’aurais eu sacrément mal et une démarche pas très aristotélicienne le lendemain, avec peut être l’intervention d’un médicastre, enfin bref, je suis sûre que j’aurais été prise dans un tourbillon de folie -où on tape tape tape-.

Mais en fait, c’était qu’une sorte de pince, un coupe-coupe pour raccourcir des mains. Tu t’attends à un super robot mixeur cuiseur et ton mec t’offre une pince pour fermer les poches congel’, tu vois le délire. Et oui, Vran a la capacité de souffler le chaud et le froid dans un plumard. Alors j’vais pas vous cacher que ce glokul, soudain, j’en veux un. Parce que c’est quand même vachement marrant de pouvoir couper des doigts, on peut faire des colliers, des collections, on peut les filer à bouffer au cochon ou même les faire sécher pour se faire des snacks pour becter sur la route. Y a aussi le fait que si Vran en a un, forcément j’en veux un, parce que je suis un peu comme un enfant de quatre ans et lui aussi et que donc il voudra JAMAIS me le prêter alors que moi j’veux essayer, ça va se finir en bataille de fions et de gnons et que, bref, j’en veux un. Mais je m’attendais quand même à un truc vachement plus classe. Et du coup il m’a fallu un moment pour me remettre de cette désillusion. D’ailleurs j’avais pas capté qu’il avait changé de position, c’est vous dire à quel point je souffre ! Peut être que je souffrirais moins s’il me le prêtait, son glokul –mais mince avouez avec qu’avec un nom pareil on pourrait s’attendre à autre chose !-
Avec le recul, je me dis qu’on est pas obligé de couper que des phalanges. Que si cet objet coupe des doigts, ça peut AUSSI couper des cacahuètes –de celles qu’on croque pas-, des veuves, des oreilles. Et si on en fait fabriquer un plus gros, on pourrait même couper des bras, des jambes. Mais ça serait moins facile à ranger dans le sac, j’en conviens.

Je pense qu’on a assez épilogué sur un truc qui casse pas des briques –trop petit-. La main du brun la caresse, encore, et laisse apparaitre sur sa peau des brins de chair –des poils quoi, j’voulais pas dire chair de poule-. Le corps est soudain parcouru d’un frisson, et la Colombe en vient même à cesser les dessins qu’elle tatouait du bout du doigt sur le torse Vranien –et voilààààà t’es content ?-.
Ce regard, elle l’attendait, au moins autant qu’elle le craignait. C’est le regard de la prise de conscience, et j’avais aucune fichue idée de ce quelle direction il prenait –enfin si, il me regardait mais j’parle en terme générique-. Colombe se mord les lèvres, et tente d’apaiser son cœur qui soudain panique –le traitre-.
J’avoue que l’espace d’un instant, j’ai failli balancer un « bah alors, t’as perdu ton glokul c’pour ça c’regard ? » juste pour pécho un sourire –même au rabais- et changer de discussion. Mais à un moment, faut mettre les pieds dans le plat, percer l’abcès, parce que c’est désagréable tant qu’il est là mais qu’après on est bien mieux.


Ce regard…
C’parce que tu l’as perdu ?


Oh ça va hein, c’pas parce que j’ai manqué de courage que vous pouvez me siffler !
Pis en plus ça fait double sens. C'est peut être pas si con en fait.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
On a pas idée de dénigrer le Glokul! Ça parait pas comme ça, mais quand on l'utilise, on comprend. Ça coupe parfaitement la phalange, et EN PLUS ça récupère le bout de doigt! On peut facilement passer d'une phalange à l'autre, changer de doigt, passer à l'autre main. C'est petit, pratique, ça se transporte partout. C'est tellement parfait, quand on est en déplacement et qu'on veut faire du mal à quelqu'un! Et puis visuellement, ça a l'air de rien. Si quelqu'un trouve l'objet, il y a facilement moyen de faire croire à un truc pour péter des noix. Alors, pourquoi "Glokul"? Eh bien, c'est quand avec Jurgen, le truand cherchait un nom pour l'objet. Après Croque-Pouce, Coupe-Doigt et autres trucs du genre, venu de nulle part, il a dit Glokul. Ça avait l'air impressionnant, ça faisait blaze de bête démoniaque, c'était parfait. Ensuite, il a brodé l'histoire du sombre familier qui bouffe les doigts. Comme ça, la légende -carrément- pourrait précéder l'arrivée de l'engin de torture. Ensuite il n'y a plus qu'à parcourir le royaume avec des bocaux de doigts. Alors non, ça balance pas des fléchettes de feu, magique, ou même des fléchettes tout court. Non, c'est pas VRAIMENT un monstre que le truand se traîne et qu'il monte à poil. Mais je vous jure que c'est jouissif à utiliser! Et laissez moi vous dire que Déa n'est pas la seule à vouloir posséder un tel instrument. On en pense pas grand chose, et soudainement on se dit que ça a l'air marrant. On veut l'essayer. Puis on le veut tout court. Vran l'avait bien prêté une fois au marin, mais la situation était particulière. C'était notamment juste après que le truand lui ait collé une bonne dégelée en lice. Oui, j'en profite carrément pour glisser l'information.

On pourrait parler encore longtemps du Glokul, mais apparemment on a assez épilogué là-dessus. Moi je trouve pas, mais bon. D'autant que c'est toujours mieux que de faire des prévisions éclatées au sol. Vran qui fait le coup de la migraine, quoi! T'en as d'autres des énormités de ce genre?
Quand la question d'Andrea arrive, lentement, la main de Vran s'arrête de caresser, jusqu'à s'interrompre sur le buste de la Colombe. C'est qu'il n'a pas l'habitude d'être surpris en plein questionnement sentimental. Oui, il a bien compris la vraie question. Enfin, celle qui avait voulu sortir en premier, en tous cas.


Non.

Ça c'est pour le Glokul. Mais il ne le précisera pas, ce fourbe. Dans son esprit, deux forces s'affrontent. D'un côté, il voudrait changer de sujet, passer à autre chose dans les plus brefs délais. Par pudeur et incertitude. De l'autre... Eh bien, il hésite à lui expliquer. Lui dire qu'il se demande s'il l'aime. Lui dire qu'il ne sait pas si cette sensation résulte uniquement de ces parties de jambes en l'air particulièrement intenses. Ou même si ces parties de jambes en l'air particulièrement intenses résultent de cette sensation. Il pourrait lui dire que la désillusion que fut Nessia rendait tout ça encore plus compliqué à démêler pour lui. Car désormais, il n'est plus sûr de vraiment aimer. Plus sûr de savoir discerner correctement ses sentiments. Plus sûr que ça soit une bonne chose pour lui, ni pour qui que ce soit d'autre, de les ressentir. Plus sûr de rien. Quand il s'était sorti de cette période sombre, il était persuadé que cette problématique ne se poserait plus. Du moins pas avant longtemps. Et voilà qu'il se retrouve là. Avec Andrea en plus. Andrea, avec qui il a passé un certain temps dans une relation qui ne laissait absolument pas présager une telle évolution. De quoi rendre les choses plus floues encore. Complètement paumé, donc. Les choses étaient tellement plus simples, quand il ne savait pas qu'il était capable d'aimer. Parcourir les routes, commettre des méfaits, manger et boire. Conter fleurette à une jeune paysanne, de temps à autres, histoire d'assouvir un désir qui, somme toute, n'était pas trop demandeur. Si simple.

Alors il ne sait que faire. Il peut lui dire "J'ai toujours mon Glokul avec moi". Ou bien "Je sais pas c'que j'ressens avec toi", ne serait-ce que pour voir sa tête.
Finalement, sa main reprend son chemin, glissant jusqu'au cou puis sur la joue de la Colombe, avant que ses lèvres ne viennent presque se coller à son oreille. Là, il y murmurera ce qu'il a choisi de dire.
Puis Vran s'éloigne, observant le visage d'Andrea.

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Andrea_
Mais bien sûr qu’on peut encore parler du Glokul ! On peut aussi parler du dernier robot cuiseur mixeur que vend le marchand ambulant –qu’on ne voit plus d’ailleurs, si ?-. On pourrait parler du tranchant des lames, de la puissance d’aspiration, du gain de temps et de la praticité du truc, surtout que c’est facilement transportable à ce qu’il parait. Y a même une légende qui dit qu’on peut s’en servir de protège coucougnettes ET de fourchette, sauf qu’il faut le laver entre les utilisations –oui, la viande crue c’est porteur de microbes-.
Ouai, on pourrait en parler encore pendant longtemps –mais on y reviendra pas de panique- sauf que là, vous êtes comme des cons à vous d’mander « mais qu’est ce qu’il lui a dit ? ». Vous avez -je le sens- cette petite excitation qui fait battre vos petits cœurs tout mous -pour ceux qui en ont-, cette envie de prouver qu’il lui a balancé un fion de l’espace –pour les rageux-.
Haha, j’pourrais vous laisser comme ça pendant des heures, voir des jours, mais j’ai décidé d’être sympa avec vous. C’est vrai ça, est ce qu’il lui a proposé de commander du poulet ? Est-ce qu’il l’a supplié de se lancer dans le BDSM –rien à voir avec DBz hein-, est ce qu’il lui a avoué que depuis le début elle avait un bout de persil coincé entre les dents ?
Bin si Déa meurt maintenant, vous ne le saurez jamais. Parce qu’y a qu’elle qui sait. Y a qu’elle, qui a entendu –même moi j’ai pas entendu c’est vous dire, ça m’laisse bien dans la merd’ d’ailleurs-.


Mais on s’doute que c’est un truc profond, quand même, parce qu’il a répondu « non ». Et que je me demande encore s’il parlait du Glokul ou de Nessia. De leurs histoires je n’avais pas su grand-chose, j’avais eu peur de le perdre, quand même. Pas comme on a peur de voir son mec partir avec la voisine hein, mais comme lorsqu’on voit que son meilleur compétiteur a décidé de jouer avec quelqu’un d’autre. J’me suis barrée du tournoi de Genève –qui était en fait à Fribourg- en laissant un emmerdeur de première, et à mon retour j’le trouve complètement croque love d’une princesse sortie de j’sais pas trop où –sinon du vagin de sa mère-. C’est pourtant lui qui m’avait juré par tous les saints –seins ?- qu’il n’avait rien à faire des choses de l’amour. Et j’ai vu le résultat que je vous partage : à gerber. Et ça caresse des mains, et des dos, et ça fait des bisous, et ça dit des choses tendres. J’avais définitivement perdu mon ennemi, bouffée par une princesse qui à la place avait redégueulé un truc proche de l’ourson en guimauve.
J’avais pas su grand-chose de leur histoire, et j’en avais appris un peu plus pour leur séparation. La vérité, c’est que j’avais tout de suite pris le parti de Vran –et ça m’avait étonnée sur le coup-, parce que j’avais pas supporté de le voir blessé. Blessé dedans, blessé dehors. Et aussi parce que c’est la seule version que j’avais eu, ça aide à prendre parti ça.

C’est énervant hein, de ne pas savoir ?
J’avais pris le « non » en pleine gueule, parce que j’avais pas envie d’entendre ce qu’il pouvait sous entendre. Je crois que j’aurais pu me contenter d’une paire de bras qui soudainement m’attirait à Lui, mais il avait décidé d’une main glissant de mon cou à ma joue avec une tendresse infinie.
Et puis il avait collé sa bouche à mon oreille pour y chuchoter quelques mots.
Quelques mots-entre sept et neuf pour être plus précise-, avant qu’il ne s’éloigne un peu. Trop. C’est comme être abandonnée alors qu’il n’est pas loin. C’est ce regard qui me dévisage, lui qui voulait voir ma tête il était pas déçu du voyage.

Cette tête, c’est le tableau parfait de la confiture. C’est la mâchoire qui se crispe un peu, et la bouche qui tente un sourire –qui n’a rien de naturel du coup-. C’est une paire d’yeux qui se voile un peu. Bref, c’est un visage qui s’assombrit. Moi qui voulait cette nuit inoubliable, je me rends soudain compte qu’il a quelque chose derrière la tête.
Il a toujours son Glokul avec Lui.
Nan je déconne, j’aurais adoré avoir entendu cette phrase, ça m’aurait évité de me déconfire à vue d’œil hein.


Je sais pas c’que j’ressens avec toi

Bim, vous savez. Cette phrase elle est à double tranchant –comme le Glokul-. C’est comme si le mec avait balancé un « c’était pas trop mal », traduction : c’était bien, mais y a mieux. Ça veut dire qu’y a deux parts qui s’affrontent dans son esprit. Une part qui se dit qu’il ressent un truc, et l’autre qui est incapable de donner un nom à ce truc. Quand tu penses ça, et que tu le dis, ça doit être déjà très malaisant, mais quand tu le reçois bah…
Tu le reçois. T’as peur que ça soit de l’amour, parce que t’es pas prête, pas encore, pas avec Lui, pas déjà. T’as peur que ça soit autre de chose, de beaucoup moins agréable. Il ne sait pas ce que c’est, mais toi non plus. Tu sais juste que c’était pas prévu, et que ça semble pas mal.

Alors moi aussi, je joue dans l’infinie tendresse, parce qu’il se dévoile, un peu, et que j’aime ça. D’une main qui vient caresser sa joue avant de poser un baiser sur son épaule. D’un museau qui vient se nicher au creux de son cou, histoire d’humer un peu cet homme qui, j’en ai bien l’impression, prend conscience qu’on joue aux cons depuis quelques jours et qu’on s’approche dangereusement du feu.
Et puis on met un peu d’humour, parce que c’est carrément plus simple à gérer.


Une pointe d’envie. Une grosse pointe, un pointeau.

Un baiser, un dernier avant de s'écarter un peu, parce que moi aussi j'ai conscience qu'on est dans de sales draps -mais ça aurait pu être pire, faut juste que je reste allongée-.

Mais si ce soir tu veux être un grand garçon et dormir seul, tu peux aller dormir avec Arcane.

C’est subtil, mais c’est dit.
Si t’as peur de ce que tu crois ressentir.
Si t’as peur de ce que je pourrais ressentir.
Si tu doutes.
Si tu as besoin de temps.
S’il est compliqué pour toi de savoir où tu en es.
Je peux partir et te laisser te battre avec ton esprit.
Parce que c’est surement pas facile de le faire avec mon corps de déasse à poils juste contre le tien. Parce que je sais les fêlures profondes, les tiennes et les miennes. Qu’il serait con de se quitter comme ça mais qu’il ne faudrait pas s’accrocher pour les mauvaises raisons.
Car moi…


Moi non plus.

Ici, seuls au monde dans notre bulle, avec ce feu qu’on a nous même allumés, comme des grands , en oubliant qu’on était pas intouchables. Et on est quasiment en train de se quitter avant même d'avoir été Un.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Voilà, il l'a dit. Et quand il voit la dégaine que la Colombe tire, il se dit qu'il aurait peut-être mieux fait de lui dire une connerie sur le Glokul -on y met une majuscule s'il vous plait!-, ou que même un fion gratos aurait été mieux. Bon, cette dégaine, Vran prend quand même le temps d'une seconde pour l'apprécier. Sa relation avec Dahut lui aura au moins appris à s'ouvrir un peu plus. Car avant ça, il aurait probablement mis bien plus de temps pour avouer une telle chose. Une relation qui lui aura appris plusieurs choses, en fait. Il n'avait pas de regret, contrairement à ce qu'on aurait pu penser. Même cette boule de douceur assez moche à voir qu'il avait pu être par moments, il ne la regrettait pas. Il avait fait des erreurs, cru en avoir fait d'autres. La grande leçon, c'est que jamais, jamais il ne devait faire passer quelqu'un avant lui-même. Il avait été stupide de faire passer la Princesse avant lui. Il avait été encore plus stupide de penser que sa vie s'était terminée avec cette relation. Ces enseignements l'avaient rendu plus méfiant quant à ses propres sentiments. En vérité, la vraie question n'était pas vraiment de savoir ce qu'il ressentait. Mais plutôt s'il oserait ressentir. Peur d'être trahi par soi-même.
Quand Andrea s'était tirée de Fribourg, elle avait laissé un emmerdeur de première. Elle avait retrouvé un nounours d'amour.
Quand elle s'était tirée de Limoges, c'est ainsi qu'elle l'avait laissé. Elle avait retrouvé un homme blessé à la jambe, mais qui avait eu le temps de se remettre de sa blessure au cœur, et d'en ressortir bien plus fort qu'il ne l'était avant.

Quand Déa s'approche à son tour, main sur la joue et baiser sur l'épaule et tête enfouie dans le cou, Vran ferme les yeux. Il sourit à sa connerie. Ce n'était que rarement visible, car il était souvent trop occupé à monter un fion pour répondre, mais il la trouvait drôle. Un souffle s'échappe de son nez au baiser qu'il reçoit. Puis elle lui laisse le choix de partir. De nouveau il sourit, puis il secoue la tête.


Non. J'sais pas vraiment c'que j'ressens, mais j'veux pas qu'ça s'arrête, ça j'le sais.

Car il n'a pas peur. Confus, oui, il l'était. Pas encore capable de savoir exactement ce qu'il se passe en lui. Mais il n'avait pas peur. Pour lui, le fait de ne pas comprendre n'était pas vraiment dramatique. Il suit ses sentiments, même quand il ne sait pas trop ce qu'ils sont. Et là, il avait envie de rester avec la Colombe. Ce soir dans cette chambre, mais aussi plus tard. Il se sentait bien, et cela lui suffisait amplement. Les réponses à ses interrogations viendraient avec le temps, et ça lui suffisait. A bien y penser, c'était peut-être un peu égoïste. C'était un risque de blesser Andrea, après tout. Même si il n'en avait pas la moindre envie. Lui aussi, il savait quel genre de blessures se cachaient dans leurs cœurs. Il ne souhaitait pas les rouvrir, ou en créer de nouvelles. Mais Vran est un être d'instinct. Et il n'a pas peur du risque.
Il avait besoin de temps, certes. Mais ce temps, il ne le voulait plus seul. N'était-ce pas plus simple de mettre le doigt sur ce qu'on ressent avec quelqu'un en restant près de ce quelqu'un? Il suit ses sentiments sans tenter de les freiner. Nul besoin de se battre avec son esprit, donc. Il risquait de se manger un bon gros mur bien solide, mais il y allait. Que vaut la vie si on ne suit pas ses envies? Elle non plus, ne savait pas quoi comment. Le duo parfait. Et tellement improbable.

Seuls au monde dans leur bulle. Vran n'avait pas l'intention d'éteindre ce feu. Le brun s'approche de nouveau -ça s'en vaaa et ça revieent- pour sceller ses lèvres aux siennes. Si ça démarre avec douceur et tendresse, il ne tarde pas à y ajouter une pointe de fougue. Sa main vient de nouveau se coller à la joue que le pouce caresse. Petit mordillage de la lèvre -parce que ça fait toujours son petit effet- avant de s'éloigner un brin. Beaucoup moins que la fois précédente. C'est que lui aussi, il n'a pas beaucoup apprécié cet éloignement qui lui semblait pourtant nécessaire. Ses doigts quittent la joue de la Colombe pour s'autoriser un passage sur son corps. Il la regarde dans les yeux. Acier face à bleu de minuit.
Si Vran a mis Nessia derrière lui -c'est une image-, Andrea a le don de l'effacer de sa mémoire.

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