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[RP] Aux abords de Lyon, retrouvailles pas si joyeuses ...

Enored
Elles s’étaient… délicieuses… …délicieuses tes amies…

Petite phrase qui démultiplie la colère de la rouquine. Dernier geste de bravoure de Rifkin paré avec facilité. Mouvement de poignet, épée qui s'enfonce dans l'abdomen et son adversaire comme dans du beurre moud, elle retire son épée et le regarde s'effondrer. Ses dernières paroles reviennent comme un écho insane, insupportable à ses oreilles.

Elles s’étaient… délicieuses… …délicieuses tes amies…

Déjà, il a perdu connaissance, ses yeux son clos. Geste de rage et cri de colère.


RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

Geste vif, coup d'épée précis. La tête de Rifkin se décolla pour aller rouler plus loin dans la cabane. Cette fois, il ne reviendrait plus. D'un geste de manche, l'Irlandaise effaça les larmes de rage qui coulaient sur ses joues. Elle jeta un regard dédaigneux à la tête de Rifkin tout en essuyant son épée sur les vêtements de celui-ci, lâchant un murmure haineux.

Pour elles, mais aussi pour Henri. C'était peut être pas toi mais tu as payé pour son meurtrier. Sois maudit !

La rouquine prit le temps de rependre son souffle avant de sortir de la cabane. Un profond soupire l'aida à chasser l'émotion qui montait. Elle attendit encore un peu, mais aucune larme ne vint. Alors l'Irlandaise ramassa l'épée de Renoan, la dague de Rifkin et sortit de la cabane. L'air frais de la nuit lui fit du bien. Elle lança un regard hébété vers Blandine qui aidait Cajoline à se relever.

Appuyée sur le montant de la porte, l'Irlandaise mit un certain temps à reprendre pied dans la réalité de ce qui se passait devant elle. Elle fixait la blessure de Renoan, ne pouvant s'empêcher de la regarder. Le visage d'Henri se superposa sur celui de Renoan et ce n'est qu'au prix d'un effort surhumain quelle reprit contenance.

La pirate s'avança vers le chariot, posa les armes à l'arrière et attrapa la sacoche d'Henri qu'elle fouilla à la recherche d'un bandage suffisamment large. La blessure de Renoan disparu sous le tissus qui se teinta rapidement de rouge.


Venez, je vous aide à vous relever. A la taverne Caline pourra vous soigner convenablement. Ca va aller vous verrez. J'vais vous allonger à l'arrière de la charrette et vous ramener là bas le plus vite possible.

Mensonge ... elle avait déjà vu ce genre de blessure au cours de ses nombreux combats et aucun ne s'en était sorti... elle chassa cettte idée de son esprit alors qu'elle glissait un bras sous les aisselles de Renoan afin qu'il prenne appui sur elle.
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Cajoline22
Tout s’était déroulé très vite, des signes, un battement de paupière, des gestes, Renoan qu’elle pousse dehors pour permettre à Enored de passer, de s’attaquer à cet homme, à ce fou, a ce tortionnaire, son bien aimé qui dans un geste instinctif s’accroche à elle les faisant tomber…
Elle se sentait sonner par tous les éléments, l’impression d’être là sans vraiment l’être, comme si quelque chose était mort dans cette cabane...

« Reprend toi ! Secoue-toi ! Renoan est blessé, réagit » Se secouer, il fallait qu’elle se secoue, se laisser à la torpeur, à la fatigue, ils ne pouvaient pas restés là et son bien aimé la serrait contre lui, elle sentait son sang qui coulait, il fallait faire quelque chose. Elle n’avait rien sous la main pour arrêter l’hémorragie, rien, elle était démunie….non pas totalement ! Elle déchira un pan de son pauvre corsage - vu ce qu’il en restait un peu plus un peu moins – le plia et l’apposa fortement sur la blessure en le comprimant avec les mains… elle arriverait peut être pour un temps à arrêter le sang de couler.


Excuse-moi de te faire mal, il faut arrêter le sang de couler…

Il était de plus en plus blanc, elle le sentait faiblir contre elle… non, elle ne voulait pas…il s’en sortirait, ils réaliseraient tous leurs projets…elle ne voulait pas le perdre…sa blessure n’était pas si grave que ça, elle avait mal vu avec l’obscurité de la nuit, de la cabane…il ne se sentait pas bien, il avait juste perdu un peu trop de sang…

Elle était en plein déni lorsqu’un léger cri la tira à la réalité, plissant les yeux elle distingua une ombre qui s’avançait, et l’a reconnu rapidement, c’était la gentille Blandine. Que faisait-elle donc là ? Elle eut vite la réponse, lorsque la jeune femme s’accroupit près d’eux et chuchota doucement :


J'ai fait comme la pirate a dit. J'ai cherché votre charrette. Vous y serez mieux que par terre. Venez je vous raconterai une histoire jusqu'à ce qu'elle revienne. J'ai aussi apporté la sacoche du magicien qui je crois a rejoint les anges ...

Elle esquissa un sourire, Blandine malgré les circonstances ne changeait pas. Le pauvre morceau de chemise était de nouveau couvert de sang, la sacoche, dans la sacoche d’Henri, il y avait surement ce qu’il fallait. Elle laissa tomber le lambeau de chemise couvert de sang et s’accrocha à Blandine.

Aise moi à me relever s’il te plait ! J’ai besoin de cette sacoche.

Un cri dans la cabane, les glaça tous, puis ce fut le silence. Quelques instants interminables, qui était mort ? Rifkin ? Enored ? Cajoline noua les pans de sa chemise entre eux, ils passaient leur temps à s’ouvrir dévoilant ses blessures, et elle avait besoin de ses deux mains. Une fois que ce fut fait, elle se releva aider de Blandine, tandis qu’à son soulagement Enored sortait de la cabane.
Son regard la glaça lorsqu’elle le posa sur elle et Blandine puis sur Renoan, quelque chose dans son regard qui passa vite…elle ne savait pas trop. La rouquine prit un bandage dans la sacoche, mais même lui fut vite recouvert de sang… « Noonnn » ne pas penser au pire, elle ne devait pas, ne voulait pas penser au pire !


Venez, je vous aide à vous relever. A la taverne Caline pourra vous soigner convenablement. Ca va aller vous verrez. J'vais vous allonger à l'arrière de la charrette et vous ramener là bas le plus vite possible.

Cajoline se tourna vers Blandine tandis que Enored aidait Renoan à se relever glissant un bras sous ses aisselles.

Merci ça va aller, aide Renoan s’il te plait…moi, je…je vais marcher derrière vous jusqu’à la charrette.

La jeune femme la regarda un instant, puis se dirigea vers Renoan et Enored…quant à elle, elle recula doucement, puis passa la porte de la vieille cabane. Elle devait s’en assurer, être certaine qu’il soit mort, bien sur elle savait que son amie ne l’aurait jamais laissé en vie, pas après toutes les horreurs que cet homme avait fait, mais elle devait le voir de ses propres yeux, elle le devait ! Elle n’arrivait pas à s’expliquer ce besoin de le voir mort, c’était morbide comme besoin mais elle n’y pouvait rien.
Ce qu’elle distingua plus qu’elle ne vit avec l’obscurité, la laissa abasourdi… d’un coté un corps sans tête, de l’autre la tête de Rifkin les yeux fermés dans sa direction, et au sol un tapis de sang…son sang, celui de Renoan, de Rifkin tous mêlés…Rifkin n’était pas prêt de revenir, Enored avait fait les choses…. « proprement »…

Elle quitta la cabane et se dirigea vers la charrette, y arrivant au moment ou Enored et Blandine terminaient d’aider Renoan a s’installer. Elle n’avait aucune envie de s’expliquer sur ce qu’elle était parti faire dans la cabane, de parler tout court en somme, elle monta dans la charrette en évitant le regard d’Enored et de Blandine et prit la main de Renoan.

La charrette fut vite rendu à la taverne…

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Renoan
Il y a des moments où la lucidité d’un homme est telle qu’il ne peut se cacher l’inéluctable. Il savait au moment où il était tombé avec Cajoline, que sa fin était proche. Il perdait trop de sang, les voiles noirs étaient trop nombreux et le froid l’envahissait.

Aussi, il n’avait qu’une envie que Cajoline soit près de lui et d’arriver à temps pour revoir une dernière fois ses enfants. Malgré la prévenance d’Enored, la douceur de Blandine, il cherchait continuellement la présence de sa bien-aimée. Enfin lorsqu’elle arriva dans la charrette à ses cotés, il fut soulagé de sentir sa main dans la sienne.

Il la posa sur son cœur pour qu’elle le sente battre encore pour elle, il lui souriait, ne pas lui dire que c’était la fin, pas tout de suite, qu’elle ne soit pas triste.

Ils arrivèrent à la taverne, on le porta plus qu’il ne monta dans la chambre.

On voulut faire sortir les enfants, il refusa.


Non, laissez-moi leur dire au revoir.

A ces mots, il vit sur les visages la peine s’installer, la consternation.

P’tit Louis ne pouvait plus retenir ses larmes et lorsque son père lui tendit la main, il la lui prit en souriant.


Ne pleure pas mon fils, je pars heureux, entouré des miens. Prends soin de tes frères et de ta sœur.

L’adolescent l’embrassa, tentant de ravaler ses larmes. Puis il aida ses frères et sa sœur à monter sur le lit. Sentant la souffrance de leur père, ils faisaient des gestes doux, ce qui était plutôt inhabituel de leur part. D’habitude ils auraient sauté sur leur père, le faisant rire aux éclats.

Il les serra sur son cœur.


Mes agneaux, je vais bientôt partir pour toujours. Je serais toujours avec vous.

Mélisende le regardant de ses grands yeux verts, il lui dit :

Je serais toujours dans ton cœur et je veillerai sur toi ma princesse.

Il les embrassa et demanda à P’tit Louis de les faire descendre.

Il sentait la vie partir, et il voulait encore un peu de temps pour Cajoline.

Il lui tendit la main pour qu’elle s’assoit à ses cotés.

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Enored
Un adieu douloureux ... quand la mort frappe encore ...

L'Irlandaise avait forcé l'allure du cheval pour qu'ils arrivent au plus vite à la taverne. Blandine assise à ses côtés ne disait rien. Elle s'était serrée contre elle et la rouquine n'avait pas osé la repousser.

Devant l'auberge, elles descendirent en silence. La blondinette et la rouquine aidèrent Renoan à monter jusqu'à l'étage, ouvrant la porte de la chambre, ils découvrirent les enfants.

Non, laissez-moi leur dire au revoir.

Machoire qui se serre un peu plus. La rouquine ferma les yeux un instant et respira profondément. Elle rouvrit les yeux, libéra Renoan de son emprise. S'étonnant elle même, elle posa une main sur l'épaule de l'ancien diacre et quitta la pièce sans chercher à croiser le regard de Cajoline. Blandine ne tarda pas à la suivre, et Enored ferma la porte sur la petite famille.

La pirate croisa le regard hébété de Blandine qui cherchait un peu de réconfort. Elle tenta de sourire mais ne réussit pas. Elle laissa la jeune fille dans le couloir et posa la main sur la poignée de sa porte avant de se retourner.


Je crois que tu as comprit Blandine. Faut prévenir Cassandre ... pas la peine elle se souvient plus de lui, mais j'crois qu'Edo aimerait savoir et l'Ecossais aussi. Bonne nuit quand même.


La rouquine entra dans sa chambre, ferma la porte et se laissa glisser au sol. La mort proche de l'ancien diacre la ramenait à celle d'Henri. Elle resta un long moment assise ainsi, le regard dans le vide à tenter de laisser sortir des larmes qui restaient coincées et refusaient de couler.

Douloureusement, elle se releva, le combat avec Rifkin avait laissé des traces. La pirate défit sa cape, son baudrier, sa chemise ... Fouillant dans la besace d'Henri, elle trouva de quoi désinfecter l'entaille sur son bras. Elle grimaça légèrement quand elle sentit le picotement de la plaie. Elle banda sommairement son bras, maudissant sa maladresse, mais elle en avait vu d'autres. Sauf qu'avant, il était là pour la soigner.

La rouquine défit ses bottes et posa ses pieds nus sur le sol, elle fit quelques pas jusqu'à la fenêtre et regarda dehors. Cherchant la Lune du regard, elle lui confia l'âme de Renoan qui expirait dans la pièce à côté. Puis la jeune femme se laissa tomber sur le lit. Elle était épuisée. Peut être ... peut être que cette nuit ses fantômes la laisseraient tranquille et qu'elle pourrait dormir.

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Cajoline22
Une fois dans la charrette Renon avait prit sa main pour la poser sur son cœur, elle le sentait battre, elle le sentit tout le trajet et s’y raccrocha, Renoan avait simplement perdu trop de sang, il n’avait rien de grave, il était juste fatigué, c’était normal après tout…oui c’était normal…rien de grave, juste une petite blessure, juste une petite blessure...

Elle essayait de se convaincre que tout irait bien, mais cela ne dura pas longtemps, lorsqu’elle vit Enored et Blandine l’aider à monter les marches d’escalier péniblement, lorsqu’il demanda à ce que les enfants restent près de lui, lorsque la guerrière plaça une main sur son épaule comme pour lui dire adieu puis qu’elle quitta la chambre avec Blandine, lorsqu’elle le vit dire au revoir à ses enfants, la vérité la frappa avec force, claqua en elle comme un fouet menaçant de la rendre folle.

La vérité est qu’elle allait le perdre, elle allait perdre celui qu’elle aimait plus que tout, celui qui avait rendu sa vie belle. "NOOONNN"… cri silencieux dans son cœur, tout son être refusait cette issue. Elle ne voulait pas…ne voulait pas…elle le voulait encore près d’elle pendant plusieurs années, elle voulait qu’ils aient cet enfant dont ils parlaient, elle voulait un avenir avec lui, elle voulait tout ça et plus encore…

La tristesse la dévastait comme jamais, des larmes silencieuses coulaient le long de ses joues, elle les essuya d’une main avant de s’asseoir près de lui et de prendre doucement la main qu’il lui tendait. Se montrer courageuse, ne pas pleurer, surtout ne pas pleurer, qu’il ne garde pas d’elle un visage en pleurs…mais comment ? Comment faire pour rester courageuse alors que son cœur menaçait d’exploser de douleur ?


Mon amour…

Les larmes qu’elle retenait, étaient sur le point de déborder, elle ne ressentait même plus ses blessures, celle de son cœur était nettement plus immense et douloureuse face à la perte future et imminente de l’être aimé.
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Renoan
Il la voyait comme dans un brouillard, elle était si belle, si belle. Une pensée se tourna vers la troupe, Enored qui devait revivre un si terrible moment, mais qui, il en était sur, aiderait Cajoline surmonter sa peine. Cadwallon, qui les protègerait à sa place, Cassandre qui retrouverait sans doute un jour son mari, Blandine, si innocente et si clairvoyante, Edonice, si courageuse face au désastre que peut devenir une vie.
Et ses enfants, que Lafred retrouvera sans doute.

Une larme s’invita au coin de ses yeux. Oui il allait regretter de partir. Oui il savait qu’il allait rejoindre Aristote et Christos, mais dieu que c’était difficile de quitter ceux qu’on aime.


Mon amour…


Il voyait que le chagrin de Cajoline était immense, il le ressentait et le comprenait.

Il l’attira à lui doucement, déposant sur les lèvres de sa bien-aimé un ultime baiser.

Je t’aime mon amour et je suis si triste de te quitter ainsi.

La larme s’échappa de ses yeux, glissant doucement sur sa joue.

Il fallait qu’il l’a rassure, qu’il l’aide, la protège une dernière fois.

Tu sais, je crois que tu es celle que j’ai le plus aimée dans ma pauvre vie. Mais surtout, ne t’arrêtes pas de vivre. Trouve un homme bien, un homme qui saura t’aimer comme je t’ai aimée. Fondes une famille mon amour, ne t’arrêtes pas en chemin. Après la mort de Jeanne, j’ai cru que ma vie s’arrêtait et il n’en fut rien. Je ne l’ai jamais oubliée, elle faisait partie de moi et lorsque j’ai aimé, Ulbrick, Lafred et enfin toi, mon ange, elle était toujours à mes cotés, me conseillant, me disant de vivre pour qu’elle ne meurt pas. Je vais la rejoindre maintenant, elle doit m’attendre là-haut. Mais saches que je t’aimerais toujours et que je te protègerais du mieux que je peux, de là-haut. Pour les enfants, je ne te demande pas de les élever, tu m’as tellement aidé déjà. Si tu le souhaites tu peux joindre leur mère, elle les reprendra avec elle, ils ne seront pas malheureux et tu pourras vivre ta nouvelle vie.

Il lui caressait doucement les cheveux, ses si beaux cheveux blonds, mais le froid l’engourdissait, le brouillard ne se dissipait pas.[/i]
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Cajoline22
Trouver un homme ! Il voulait qu’elle continue qu’elle n’arrête pas de vivre…comment, comment pouvait-il dire ça ? Elle l’aimait, tendrement, pleinement, totalement, elle n’aimait que lui ! Comment pourrait-elle jamais aimer quelqu’un d’autre ? C’était impossible…impossible… son cœur était dévasté, ravagé par le chagrin, elle avait l’impression qu’on était en train de lui arracher de la poitrine, même ce que Rifkin lui avait fait subir n’était rien comparé à la douleur, à la perte qu’elle ressentait déjà.
Elle n’était pas courageuse, non elle n’y arrivait pas, ses larmes qu’elle essayait de retenir coulaient comme un torrent le long de ses joues, elle n’arrivait plus à les endiguer….

Elle ne voulait pas qu’il meurt, ne voulait pas le perdre, mais même si son cœur, son être refusait tout entier ce qui allait arriver, elle en était pleinement consciente, et dans son malheur, elle avait la chance de pouvoir lui dire au revoir, de pouvoir une dernière fois plonger son regard dans ses yeux si doux, de lui dire combien elle l’aimait, combien il l’avait rendu heureuse, de lui dire…


Renoan, mon cœur…- Oh combien c’était dur ! Une respiration, puis une deuxième…retenir ses larmes pour arriver à continuer, souffler doucement, essayer de se calmer pour ne plus pleurer…- je t’aime, je ne cesserais jamais de t’aimersa respiration se faisait plus courte, son regard plongea dans le sien merci, merci de m’avoir aimé comme tu l’as fait, ces quelques mois avec toi on été les plus merveilleux…les plus merveilleux de toute ma vie…tu m’as fait découvrir ce qu’était vraiment l’amour, ce que voulait dire aimer…

Impossible d’aller plus loin mais elle avait dit le plus important, elle esquissa un léger sourire et déposa un baiser sur ses lèvres encore chaudes et tièdes d’où la vie s’échappait doucement et inexorablement sans qu’elle ne puisse rien faire pour la retenir. Il mourrait et elle en était la responsable, il venait de donner sa vie pour la sauver…comment arriverait-elle à vivre après ça, à regarder les enfants sans sentir le poids de la culpabilité ? Elle n'y arriverait pas.

Doucement, elle lui caressa la joue. Dieu comme elle l'aimait, comme ce moment était difficile! Même pâle allongé sur le lit, aux portes de la mort, il était toujours aussi beau, elle s’allongea près de lui, prenant garde à ne pas lui faire mal, passa sa main sur son torse à l’endroit ou son cœur battait de plus en plus doucement et ferma les yeux pour une dernière fois se sentir proche de lui…


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Renoan
Renoan serra Cajoline contre lui, profitant encore un peu de ce bonheur.

Tu m’a tellement donné d’amour mon ange. Et encore maintenant tu m’accompagnes, tu fais de moi le plus heureux des hommes. Merci mon amour.

Il murmurait maintenant, sa voix grave s’éteignait dans un souffle.


Je voudrais juste te demander si tu pouvais demander au nouveau curé de Dunkerque de dire une messe pour moi, dans mon église.
Il ferma les yeux, tenant toujours sa bien -aimée contre lui.

Il revit sa première épouse Jeanne, mourrant en donnant la vie à un fils qui la suivit quelques jours plus tard Ils n’avaient pas eu le temps de lui donner un nom.

Il revit son arrivée à Dunkerque, homme brisé que prirent sous leurs ailes le curé Brunor et le forgeron Radek. Radek qui le malmena comme tous les nouveaux mais qui en fit un ami. Ulbrick, amourette qui lui fit découvrir que son cœur n’était pas mort. Kaelle sa sœur bien aimée qu’il retrouva.

Lafred, sa seconde épouse, acceptant qu’il adopte P’tit Louis, ce gamin orphelin d’un père qui le battait. Le garçon trouvait toujours refuge dans la boulangerie de Renoan.
Lafred donnant naissance à Mélisende, puis à ses jumeaux Barthélémy et Bartholomé.

La trahison de Lafred, le trompant avec Doudou.

Son église, seul refuge qu’il trouva. L’accident qui faillit lui coûter la vie et qui l’avait rendu boiteux.

Cajoline, si belle, si dévouée qui lui fit redresser la tête. Pour laquelle il quitta son diaconat pour suivre ce que le Très Haut lui demandait. S’occuper de ses enfants.

La mort de Kaelle, tuée par un fou. Décidemment, leur destin était tellement semblable.

Il ne se rendit pas compte que son bras retomba des épaules de Cajoline sur le drap. Son souffle se fit plus faible, le froid l’envahissait.


Il vit une grande lumière, et au bout d’un couloir, Jeanne, tenant son fils dans ses bras, elle lui souriait. Derrière elle, Kaelle, Mylène, Stef, Isisz. Elles lui souriaient toutes, il essaya de se retourner pour rejoindre Cajoline, mais tout était noir derrière lui.

Jeanne lui dit en lui tendant la main


Viens, n’ai pas peur, ta vie est ici maintenant.

Il tendit la main, une grande lueur blanche l’éblouit….

Renoan venait de rendre son dernier souffle, l’âme en paix…

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Cajoline22
Serrée tout contre lui les yeux fermés, c’était un peu comme s’il ne s’était jamais rien passé, un peu comme s’ils s’étaient endormis l’un contre l’autre, et qu’elle se réveillait dans ses bras, dans ses bras si chauds et puissants…et pourtant rien, rien ne serait jamais plus comme avant et cela la dévastait totalement, la mort venait le prendre, elle la sentait approcher, elle était là au dessus de Renoan et elle, elle était impuissante, elle ne pouvait pas l’empêcher de frapper et de lui retirer le seul être qu’elle aimait plus que tout.

Douleurs et larmes silencieuses.


Une messe…je lui demanderais…


Elle avait la voix serrée par l’émotion et la peine, elle n’était que douleur, désespoir et larmes silencieuses, et lorsque la main de son bien aimé sur son épaule tomba lourdement sur le lit, que son souffle et son cœur s’arrêtèrent, le désespoir, le chagrin, et la douleur la submergèrent totalement

Combien de temps resta-t-elle à sangloter contre lui ? A pleurer toutes les larmes de son corps ? Elle n’en avait aucune idée, mais lorsqu’elle reprit conscience, lorsqu’elle reprit pied avec la réalité, ses yeux étaient secs, elle avait froid, ses blessures la faisaient souffrir et à la place de son cœur, un vide énorme, un gouffre sans fonds.

Comme un automate, elle quitta les bras devenus froids de l’homme qu’elle aimait, se débarrassant, à mesure qu’elle avançait vers le baquet d’eau, de ses vêtements déchirés et couverts de sang. Elle prit un gant qu’elle plongea dans l’eau froide et frotta, frotta, frotta sur sa peau couverte de sang, sur sa peau couverte d’entailles, sur sa peau que ce fou avait touché et caressé…elle ne voulait plus aucune trace de cet homme sur elle…mais elle aurait toujours ces cicatrices. Frotter, frotter et encore frotter jusqu’ ce que sa peau soit rouge, elle avait mal, et elle s’en moquait, la douleur physique n’était rien, la douleur de la perte de son cœur était bien pire. Un onguement sur ses plaies, des vêtements propres.

Mais de nouveau la douleur intense lorsqu’elle se retourne vers le lit, anéantie, ses yeux de nouveau embués de larmes, le cœur haletant, lentement elle sortait de sa torpeur, le regard rivé sur le lit, l’âme brisée, lentement elle réalisait qu’on lui avait enlevé, pour toujours, ce qu’elle avait de plus cher.
Comme sa vie, le temps s’était arrêté, quelques minutes pour eux, à jamais, pour elle
Comme évanouie, elle reprenait peu à peu conscience, conscience qu’elle avait tout perdu : Renoan, son cher et tendre amour

Un pas, puis l’autre, et de nouveau, elle se trouvait sur le lit, allongée sur le coté, les yeux ouverts, regardant le visage figé à jamais de son bien aimé, attendant que le soleil se lève, que la vie reprenne pour eux, pour elle, la vie s’était arrêtée…

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Enored
La nuit avait été longue, très longue, trop longue. Lorsque le soleil vint inonder la pièce, glissant un de ses rayons sous les paupières clauses de l'Irlandaise, celle-ci avait l'impression de n'avoir pas dormit, et pourtant, elle se souvenait de ses rêves. Elle s'assit sur le lit, clignant des yeux.

Le beau soleil de fin d'été semblait indécent par rapport à ce qui venait de se passer. Il mettait trop de beauté après cette nuit funeste. Elle étira son corps douloureux en se levant.

Du repos, elle en aurait encore eu besoin, mais il fallait enfiler ses bottes ramasser ses affaires et se mettre en route. Un regard vers les bottes par terre, un léger haussement d'épaules. Elle fit d'abord quelques pas vers la fenêtre. Dehors, Blandine jouait avec un papillon. L'innocence de la jeune fille, même si elle était exaspérante par moment, la protégeait des pires choses de la vie. Un moyen de défense comme un autre.

L'irlandaise, elle avait choisis la fuite et avait décidé d'entrainer son amie et une fillette dans cette fuite. Une fuite pour que toutes trois puissent tenter de se reconstruire. Elle quitta la fenêtre et se prépara. Rapide toilette et elle referma la porte derrière elle. Bien décidée à quitter Lyon, mais pas seule.

Elle frappa d'abord à la porte d'Edonice, l'enfant avait les yeux rougis. Elle posa une main sur l'épaule de la gamine, pour lui dire qu'elle comprenait, lui expliqua où elle allait, qu'elle avait l'autorisation de sa marraine pour laisser sa mère dans son manoir et lui demanda si elle voulait l'accompagner vers le sud, vers la mer, pour partir à la recherche de son père ou d'un avenir. Elle vit l'hésitation dans le regard de l'enfant et lui précisa qu'elle ferait la même proposition à Cajoline, et que Blandine resterait avec Cassandre. Il n'en fallu pas plus pour convaincre la petite Rastignac qui parti préparer ses affaires.

D'un pas lourd, la rouquine se dirigea vers la chambre de Cajoline et Renoan. Elle soupira et resta un instant sans bouger. Elle se décida enfin à frapper à la porte et lâcha ce qu'elle avait à dire derrière la porte.


Cajoline, c'est moi, Enored. Je pars pour Aix aujourd'hui. Edonice m'accompagne. Si tu veux partir ... nous accompagner ... enfin j'comprendrais qu'après c'que j't'ai dis hier tu veux pas v'nir avec. A toi d'voir.

Elle avait parlé si vite, qu'elle du reprendre son souffle. Elle savait qu'elle avait blessé son amie. C'était sa spécialité, faire mal aux gens qu'elle appréciait. Elle espérait s'être rattrapée. D'un coup,parce qu'il n'y avait pas un son dans la chambre, elle réalisa que peut être Caline était partie quérir un prêtre et qu'elle avait l'air idiote ainsi derrière la porte. Haussant les épaules, elle décida de descendre les escaliers. Son estomac criait famine, et il fallait faire quelques provisions pour la route... Un dernier coup d'oeil vers la chambre de son ami, et la rouquine se dirigea vers les escaliers.
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--Ptit.louis
P’tit Louis était retourné avec ses frères et sa sœur dans leur chambre.

Ils se blottirent sur le lit, P’tit Louis n’essayait pas de retenir les larmes qui semblaient ne pas arrêter de couler.

Ils finirent par s’endormir, épuisés de chagrin.

Au premier rayon de soleil, P’tit Louis se leva sans faire de bruit.

Il avait entendu Enored sur le palier, attendant qu’elle s’éloigne, il s’approcha de la chambre de Renoan et Cajoline. Il frappa doucement et entra.

L’immobilité et la paleur de son père le surprit et lui firent remonter une bouffée de chagrin.

Il s’approcha doucement du lit et s’assit à coté de Cajoline. Elle semblait tellement triste. Il lui posa doucement la main sur l’épaule


Cajoline, papa me disait toujours quand je manquais de courage au champs que tant qu’on était debout on se devait d’avancer. Il aurait pas aimé que tu n’avances plus, tu sais. Et il faut que tu me dises comment j’dois faire maintenant, qu‘il est plus là.

Il baissa les yeux, laissant échapper quelques larmes. Sa main jouait sur le manche de la dague que Renoan lui avait offerte, il ne s’en séparerait pour rien au monde.
Cajoline22
Silence.

Vie et mort dans la chambre d’une taverne lyonnaise, corps debout et corps allongé, prunelles noisette clauses à jamais et regard azur triste à en mourir fixé sur l’horizon, plus aucun sentiment et pensées qui s’entrechoquent, sentiments trop intenses et douloureux…et une question : Que faire ? Rester ou partir ?

Silence rompu par un petit coup à la porte qui s’ouvre, doucement, et Louis qui s’approcha jusqu’à venir s’asseoir près d’elle. Les enfants ! Tout à sa douleur, à son chagrin, à cette décision qu’elle essayait de prendre, elle n’avait pas pensé à eux ! Qu’elle égoïste elle faisait ! Ils venaient eux aussi de perdre Renoan, ils perdaient leur père et, si jeunes en plus.


Cajoline, papa me disait toujours quand je manquais de courage au champs que tant qu’on était debout on se devait d’avancer. Il aurait pas aimé que tu n’avances plus, tu sais. Et il faut que tu me dises comment j’dois faire maintenant, qu‘il est plus là.

Entendre ces mots, c’était presque comme si elle entendait encore Renoan, alors qu’il était là à ses cotés, allongé, figé dans sa beauté à jamais, son cœur se serra d’avantage, en cet instant, il ressemblait tellement à son bien aimé. Pourrait-elle les élever, rester avec eux, les voir grandir jour après jour sans souffrir le martyre, sans que cela lui rappelle atrocement le manque de l’être aimé, sans qu’elle ne devienne folle de chagrin ? Depuis qu’elle avait entendu Enored, elle s’était posée la question, et voir Louis venait de lui apporter la réponse…elle ne pourrait pas, c’était impossible, elle deviendrait folle de chagrin, rongée par la culpabilité qui était la sienne : il était mort par sa faute !

Elle se redressa pour parler à P’tit Louis dont les joues étaient mouillées par les larmes, elle s’en voulait déjà de ce qu’elle allait leur faire subir en les laissant à son tour.


Il avait raison ton papa, il faut toujours avancer dans la vie…mais parfois c’est dur, trop dur…-comment lui dire ? Il fallait qu’elle se lance – Louis, tu vas devoir te montrer grand et courageux maintenant qu’il n’est plus là …et quand bientôt je ne serais plus là non plus. Je…je ne peux pas rester avec toi et tes frères et sœur… pas que je vous aime pas, mais vous avez une mère... Je vais lui écrire et lui expliquer la situation, elle viendra vous chercher et en attendant je suis presque certaine que Caddwallon et Blandine voudront bien veiller sur vous…enfin t’aider à veiller sur tes frères et ta sœur, tu es grand toi.

Souffler, respirer un peu, avec l’émotion, elle avait la gorge complètement nouée, elle laissa quelques instants à Louis pour comprendre ce qu’elle venait de lui dire puis repris en se levant :

Je vais aller voir avec le prêtre de cette ville, pour l’enterrement... de ton père. Quand les petits seront réveillés, tu descendras les faire manger -elle s’interrompit un instant sur le pas de la porte-je sais que ton père aurait aimé que tu ais son épée, elle est à toi maintenant. A tout à l’heure

Ca n’avait pas été facile, elle s’en voulait de les laisser, de les abandonner, et il lui était triste de se rappeler que Renoan avait pressenti cela sur son lit de mort, en ne lui demandant pas d’élever les enfants. Elle sortit de la taverne sans un regard pour personne, elle ne voulait pas voir la compassion, la pitié dans les regards. Elle marcha à travers les rues, à travers les ruelles, les yeux fixés sur ses pensées, sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, seule, inconnue, le dos courbé, les mains croisées, triste, le jour était pour elle comme la nuit, elle marcha jusqu’à trouver celui qu’elle cherchait : l’homme de Dieu de cette ville.
Ils parlèrent et décision fut prise que Renoan serait mis en terre dans l’après midi, le prêtre avait compris ce qu’elle voulait pour son bien aimé, et aussi pourquoi elle le voulait rapidement…

Elle hésita a entrer lorsqu’elle se retrouva devant la porte de la taverne, puis pris son courage à deux mains, mis sa peine et son chagrin de coté et entra annoncé la nouvelle à tout le monde.

A l’heure convenu, le corps de son bien aimé fut emmené en charrette jusqu’au cimetière. Elle suivait avec les enfants, serrant la petite main de Mélisende, tenant Bartholomé dans ses bras, tandis que P’tit Louis tenait dans les siens son frère Barthélémy.

Ils retrouvèrent le prêtre, et ces mots furent simples mais vrais, sincères, Renoan de là ou il était devait apprécier, cela lui correspondait vraiment. La mise en terre fut pénible pour tous, les larmes des enfants coulaient, les siennes non, elle n’avait plus rien à pleurer, elle avait trop pleuré, ces yeux étaient sec.

Sur la tombe refermée, elle déposa un bouquet de marguerites, ses fleurs préférées, elle serait un peu avec lui ainsi, tout comme lui serait avec elle à jamais en portant cette bague qu’il lui avait offerte…


Adieu mon amour, adieu mon cœur

Simple murmure plein d’émotions.
Et maintenant ? Tristesse, colère, rage ? Nouveau départ ? Peut être ou peut être pas, l’avenir le lui dirait...

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--_blandine_


Tristesse, oui c'est ce qui avait envahit l'esprit de la petite blondinette. Elle aimait tellement l'ancien diacre. Elle avait aimé l'écouter à Dunkerque. Elle avait aimé la route en sa compagnie et celle de ses enfants. Comme l'avait demandé la pirate-sorcière, Blandine était allé voir Caddwallon et Edonice pour leur annoncer ce qui allait se passer... La nuit avait été difficile pour tous.

Le lendemain, Blandine, accompagnée de Caddwallon et d'Edonice, avait suivit Cajoline et les enfants pour l'enterrement du gentil diacre. Tous avaient beaucoup pleuré. La blondinette et l'Ecossais avaient accepté de veiller tant sur Cassandre que sur les enfants de l'ancien diacre jusqu'à ce que leur mère vienne les récupérer.

Elle avait regardé Edonice Caddwallon et les enfants retourner vers l'auberge. Cajoline ne bougeait pas. La blondinette connaissait ce regard vide, mais Cajoline était trop gentille pour se laisser manger pas la tristesse. Le démon du chagrin ne devait pas s'emparer d'elle. Elle la regarda déposer son bouquet de fleurs et se relever. Un sourire se dessina sur le visage baigné de larmes de la blondinette quand une abeille vint butiner les fleurs. La vie continuait malgré la mort.

Que faire ? ne pas laisser le démon du chagrin agir, non il fallait le chasser tout de suite. Blandine se tordit les mains, elle réfléchissait aux mots qu'elle allait employer ... Elle avait trouvé. Doucement, elle s'approcha de Cajoline qui n'avait plus bougé d'une mèche de cheveux.


Jolie Cajoline, jolie demoiselle, il faut pas laisser le démon du chagrin s'emparer de toi ! Il a attrapé ma maman quand mon petit frère est mort et ... elle a pas mis beaucoup de temps à le suivre sur terre.

Jolie Cajoline, il faut regarder la petite abeille qui butine les fleurs sur la tombe. Laisse toi prendre par le tourbillon de la vie jolie Cajoline.


La blondinette glissa sa main dans celle de Cajoline et la tira vers le chemin qui menait à la taverne.

Viens, suis moi jolie Cajoline, je crois que l'aventure t'attend avec la pirate. Oui oui, elle n'attend que toi. Même si de temps en temps le démon du chagrin te rattrapera, c'est bien une pirate à tes côtés pour le chasser. Elle t'emmènera loin de cette ville qui fait pleurer et la petite Edonice a besoin de toi à ses côtés. Elle t'aime bien Edonice, oui oui. Et je crois qu'elle a un peu peur de la pirate, elle serait rassurée avec toi à ses côtés. Et puis ma grand mère disait que les enfants sont comme les larmes, ils sont le baume de l'âme. Sauf que Edonice c'est une grande fille, et tu n'auras pas besoin de beaucoup t'occuper d'elle comme les autres tu comprends ? Tu me suis ?




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Cajoline22
Elle était suspendue dans le temps par son chagrin, plus rien ne semblait avoir aucun sens désormais, elle était là, les yeux fixés sur cette tombe, et elle n’arrivait pas à s’en détacher.

Blandine.

La jeune femme était restée près d’elle sans qu’elle s’en aperçoive, il n’y avait plus qu’elle et Blandine désormais dans le cimetière, et elle ne s’en rendait compte que maintenant.
La blondinette lui parlait avec ses mots bien à elle, la tirait de ses sombres pensées, de son chagrin. Ses mots étaient justes, elle savait qu’elle ne devrait pas se laisser à son chagrin, Renoan n’aurait pas aimé la voir ainsi, mais là cela lui semblait si dur en cet instant.

Jolie Cajoline, il faut regarder la petite abeille qui butine les fleurs sur la tombe. Laisse toi prendre par le tourbillon de la vie jolie Cajoline.

Sourire, elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire, Blandine lui parlait d’abeille, il n’y avait qu’elle pour être ainsi, et sa fraicheur, sa façon de voir les choses lui faisait du bien, même si cela ne chassait pas la tristesse, cela la rendait un peu moins forte en cet instant
La jeune femme la tirait par la main, l’amenait vers la taverne tout en lui parlant.


Oui Blandine, je comprends Oui, je te suis. Rentrons à la taverne…j’ai des affaires à préparer…

Le chemin jusqu’à la taverne fut vite parcouru, Blandine continuait de parler, tandis qu’elle écoutait d’une oreille distraite, réfléchissant aux propos que la jeune femme avait tenue. Arrivée à la taverne, elle remercia la jeune femme, qui se demandait surement pourquoi elle la remerciait, avant de se retrouver dans la solitude de sa chambre, elle avait des lettres à écrire, et elle savait d’avance que cela n’allait pas être simple, elle allait devoir…même là rien que d’y penser, les larmes qu’elle avait penser taries revenaient perler au coin de ses yeux....

La première lettre était pour Lafred la mère des enfants, elle devait essayé de lui expliquer la situation en espérant que celle-ci se rendrait compte que les enfants avaient besoin d’elle rapidement :


Code:
Lafred,

Tu dois être étonnée de recevoir une missive venant de moi, surtout après tout ce temps ! Tu te doutes que si je t’écris ce n’est pas pour t’annoncer une bonne nouvelle, en effet un fou - qui est désormais mort maintenant - à tuer Renoan à Lyon ou nous étions de passage.
Je vais quitter cette ville, j’ai donc confier Mélisende, Barthélémy et Bartholomé, aux soins de deux personnes de confiance, Caddwallon et Blandine, ils se chargeront avec leur frère Louis des enfants jusqu’à ce que tu viennes les chercher.
Ce drame les a beaucoup perturbé, j’espère que tu viendras les y chercher le plus rapidement possible, ils ont besoin de la chaleur et de l’amour de leur mère.

Je t’embrasse
Cajoline
Lyon, le 15 septembre 1457


La seconde lettre, elle l’envoyait à Nicjoachim , respectant ainsi l’une des dernières volontés de Renoan, elle essuya une larme et commença à écrire :

Code:
Nic,

Si je t’écris c’est pour t’annoncer une mauvaise nouvelle, une nouvelle triste...Renoan est mort, à Lyon ou nous étions de passage. Il a été tué par un être abject et fou, et nous...nous n’avons pu rien faire pour le sauver, ses blessures étaient bien trop grave.

J’aimerais que dans l’église de Dunkerque, cette église qu’il a tant aimé, tu disses une messe pour lui, tu réaliserais ainsi une de ses dernières volontés.
Je te remercie de faire cela pour lui.

Amicalement
Cajoline
Lyon, le 15 septembre 1457


Les larmes, l’émotion au creux de sa gorge, Dieu que cela pouvait être dur d’écrire ces lettres, et elle n’avait pas fini, il lui en restait une dernière à écrire…comment, comment annoncer à Radek que son ami, que celui qu’il considérait presque comme un frère était mort ? Elle lui avait toujours écrit des lettres enjouées et gaies …et là, là elle allait devoir lui dire…une larme tomba sur le velin alors qu’elle commençait à écrire :

Code:
Rad,

J’aurais aimé t’écrire pour te dire que tout va bien, que je suis heureuse, que...mais ce n’est pas le cas, ce n’est plus le cas...Renoan est mort, tuer par un fou, un être abject. J’aurais tout donné pour le sauver, pour qu’il reste parmi nous, mais ses blessures étaient bien trop graves et profondes, et je n’ai rien pu faire...

La seule et piètre consolation que j’ai à l’heure actuelle, c’est de me dire que son assassin est mort, qu’il a payé son crime de sa vie.

Nous l’avons enterré dans le cimetière de Lyon aujourd’hui, il me manque déjà atrocement.
J’ai demandé à Nic de dire une messe pour lui dans l’église de dunkerque, c’est ce qu’il voulait, c’était une de ses dernières volontés, j’espère que Nic n’oubliera pas.

Je t’embrasse
Caline
Lyon, le 15 septembre 1457


Cela lui avait prit plus de temps que prévu, cela avait été dur, très dur, plus qu’elle ne l’aurait cru…d’un autre coté, tout dans cette chambre lui rappelait Renoan, elle avait même encore l’impression de sentir sa présence près d’elle…elle avait raison de partir, c'était mieux pour elle, si elle restait ici, elle s'enfermerait dans son chagrin, dans sa douleur...elle entassait pèle mêle ses affaires dans son sac...Renoan voulait qu'elle continue de vivre...elle allait essayer pour lui.

Quelque temps plus tard, elle était devant son cheval à fixer ses affaires, elle avait dit au revoir aux enfants, à Caddwallon et Blandine...elle était prête à quitter cette ville qui lui avait tout pris

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Enored
Assise dans un coin de la taverne, la rouquine avait passé la journée à observer les allées et venues des différents membres de la troupe. Ils étaient nombreux en arrivant à Lyon, elles ne seraient que trois à partir.

Pendant l'enterrement auquel elle s'était refusée d'assister, l'Irlandaise avait fait un tour au marché pour récupérer de quoi faire le voyage d'une traite jusqu'à Aix. De retour à la taverne, elle avait tenté une bonne dizaine de fois d'écrire à Dahut qu'elles arrivaient, mais lui écrire qu'elle arrivaient c'était lui écrire qu'Henri était mort et cela, elle était incapable de le faire, incapable de réduire cette douleur à quelques mots sur un papier. Elle lui raconterait peut-être ... surement.

En fin d'après midi, elle avait vu Edonice la rejoindre en silence. La petite avait observé Cajoline monter dans sa chambre avec une certaine inquiétude. La pirate sentait bien que l'enfant était réticente à l'idée de venir seule avec elle. Elle lui expliqua que, si Caline restait, elle pourrait rester avec elle, que rien ne l'obligeait à l'accompagner. L'enfant semblait soulagée, c'est surtout que si Caline ne venait pas, la rouquine ne voulait pas s'embarrasser de la petite Rastignac ... ni la mettre en danger... surtout pas la mettre en danger.

Le silence s'était à nouveau installé entre Enored et Edonice, et le temps semblait suspendu. Elles avaient vu Cassandre, les enfants, Caddwallon et Blandine partir s'installer au manoir de Hoegaarden. Cela allait mettre de la vie dans ce manoir le temps que la mère vienne récupérer ses mômes, si elle venait un jour.

Nouvelle tentative pour écrire une missive, nouveau parchemin qui termine dans la cheminée. La pirate abandonna son idée, elle allait se ruiner si elle continuait. Léger soupire. En relevant la tête, la rouquine vit Cajoline sortir de la taverne, armée comme une vraie guerrière, un baluchon sur l'épaule. La rouquine se leva, passa son arc en bandoulière et déposa deux écus sur le comptoir afin de régler le lait d'Edonice et sa bière.


Allons y Edonice, j'pense que Caline vient avec nous.


Elle regarda la petite hocher la tête et toutes deux sortirent de la taverne. Dans la grange, Cajoline était là, à côté de son cheval, son baluchon par terre. Sans un mot, la rouquine récupéra ses affaires pour lui montrer comment tout harnacher pour ne pas être embêtée par son chargement et avoir tout ce qu'il faut pour la route. Elle prépara ses propres affaires et aida Edonice à monter sur son cheval. Elle n'avait pas trouvé de poulain, mais la petite grandissait, et un petit cheval pouvait faire l'affaire.

Enored se retourna vers Cajoline, posa une main sur son épaule et lui murmura.


On s'en va d'ici ... et vite ... je peux pas promettre que ça t'aidera à oublier ... ça s'ra p't'être moins douloureux ... mais pas tout d'suite ... ça mettra du temps mais rester ici ça s'rait pire. Il faudra que j'te dise ... tout ... mais pas d'vant la p'tite.


Alors que le soleil se couchait, trois ombres quittaient la ville en direction du sud. Aucune n'avait envie de trainer ... Partir à l'aventure pour oublier ... oui oublier ...
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