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[RP] L'épingle d'écaille.

Ysandre
Mon épingle à écaille, Bertille, je préfère..

Bien que ronchonnant de manière inaudible comme à l’accoutumée, la servante s’exécuta et planta dans le haut chignon, la fameuse épingle qui avait toujours la préférence de la duchesse.
Après un dernier regard dans le psyché, Ysandre lui lança les ordres du jour et, alors qu’elle posa la main sur la poignée de la porte se retourna et lui précisa :


Reste à Chantôme aujourd’hui.
Je ne pars qu’une heure ou deux et j’aurais besoin de ton aide dès mon retour, ma fille.


Où partez-vous, ma Dame ?

Ah ! Cesse donc de me questionner de la sorte et vaque à tes occupations !


Répondit-elle, sourcilleuse et agacée.

Oui, mais, Dame.. C’est qu’on aime guère vous voir vous éclipser chaque jour comme vous le faites depuis votre retour de Noirlac, je préfèrerais vous savoir sous escorte !

Exaspérée, la duchesse ne prit pas même la peine de répondre et s’engouffra dans le couloir.
D’un pas rapide et décidé, elle se dirigea vers les écuries où Ventraucou sellait déjà son alezan.
La jument battait du sabot, les naseaux frémissants, impatiente d’être montée et de chevaucher encore par monts et par pechs puisque sa cavalière semblait reprendre goût à leurs escapades à toutes deux.


Laissez moi vous accompagner cette fois .. Proposa le donné.

Ils s’étaient donné le mot ? Allait-elle donc devoir se justifier auprès de toute sa valetaille pour bénéficier de quelques heures de solitude ?


Bertille mandait après toi, me semble-t’il. Cours donc !


Pourquoi avait’ il fallu qu’elle lui mente ?
Balayant d’un imperceptible geste cette pensée, elle lança sa jument qui répondit instantanément à sa demande et franchit enfin les grilles du château sous le regard inquiet d’un Ventraucou, aussi dubitatif et ronchonnant que la Bertille.
Elle redécouvrait presque sa campagne berrichonne, réalisant alors combien elle regrettait de n’avoir point su se préserver plus de temps les années passées. Mais fi, point de regret.
Faisant corps avec sa haquenée, elles filèrent ventre à terre vers de l’Est, en direction de la forêt qui sépare Chantôme d’Aigurande, heureuses l’une et l’autre de sentir la brise les frapper de plein fouet et de cueillir le vent.
Ysandre aperçu bientôt l’orée du bois et se redressa un instant, cherchant le petit sentier qui les accueillerait bientôt et sitôt repéré, elle cravacha une fois encore le bel alezan qui répondit à son ordre incontinent.


Doucement, doucement… Intima-t’elle..
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Ysandre
Elles pénetrèrent au pas sous les arbres, plissant les yeux, surprises par la brusque obscurité alors que le soleil dardait furieusement ses rayons en ce début du mois d’Aout. Descendant de sa monture, Ysandre se saisit de la bride et entraina la jument à sa suite.

Dame Astérie lui avait affirmé récemment qu’elle trouverait non loin une petite réserve de simples en ces lieux. Sa pharmacie avait grand besoin d’être renouvelée et Ysandre se réjouissait d’avoir maintenant le temps de s’en occuper elle-même plutôt que d’expédier Bertille à cueillette qui, non pas qu’elle n’y mettait pas du cœur mais qui ne faisait guère de différence entre le Fumeterre et le Saponaire. Pourtant la duchesse avait longuement battu la campagne en compagnie de sa fantesque dans le but de lui enseigner les plantes médicinales de base, espérant lui donner de main en main comme une cabale, un interêt à cet art plus qu’ utile, en vain.

Ce jourd’hui, elle espérait bien trouver quelques bleuets et des feuilles de digitaline pourpre puisque la saison s’y prêtait aussi s’enfonça t’elle plus avant sur le sentier songeant au plaisir qu’elle aurait à plonger ses mains dans le petit ruisseau dans quelques pas seulement.
Le léger clapotis familier lui parvient bientôt à l’oreille.
La jument s’avança jusqu’au bord et se pencha jusqu’à l’eau claire, lapant longuement, bruyamment
Tentée par la fraîcheur prometteuse de l’onde, Ysandre retira ses chausses et marcha sur les ronds galets qui jonchaient le sol, s’éloignant petit à petit, toute à son plaisir d’évoluer dans l’eau sans que personne ne s’en offusque.
Les bois étaient forts silencieux, aucune noise ne vint la troubler dans ses pensées.

Avisant sur sa dextre, une petite butte au loin, elle en prit la direction, persuadée d’avoir aperçu au travers des fourrés, les précieux petits bleuets, objets de sa convoitise.
Se saisissant d’une branche, Ysandre tenta de se hisser vers le haut du monticule envahie par les fougères et les ronces, comprenant qu’elle aurait bien peine à atteindre les fleurs délicates sur leur instable refuge. La terre humide glissait sur sous le poids de son corps mais la duchesse, aussi obstinée qu’à l’accoutumée, hélas, redoubla d’efforts et prit appui sur la branche souple qui, malencontreusement ne tenait guère à l’aider dans son entreprise et choisit de se briser alors qu’Ysandre atteignait presque le sommet…

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Ysandre
La chute fut rapide et rude.
Les branchages entremêlés arrachèrent la belle épingle au fil d’or de son chignon, libérant par le fait sa longue chevelure
Les ronces ne lui épargnèrent point leurs épines vicieuses et, alors qu’une douleur insupportable explosait en son épaule, simultanément, la duchesse se réceptionna sur de grandes pierres chaudes.

Encore la douleur !

En l’espace d’une seule seconde, une sorte de brûlure vive se fit sentir dans le creux de sa cheville nue, juste le temps pour la duchesse de voir du coin de l’œil, fuir la vipère qui avait plantée ses crocs en sa chair, furibonde d’avoir été troublée dans son profond sommeil.
La douleur aigüe lui arracha deux larmes qu’elle écrasa rageusement, pestant contre sa propre bêtise.



Jarnidieu ! Grinça-t’elle entre ses dents serrées.

La peste soit de ces bleuets idiots ! Qu’avaient-ils besoin de se percher illa !

Ysandre se pencha avec difficulté vers sa pauvre cheville et trouva sans difficulté aucune les deux petits trous percés généreusement à travers ses chairs par la bête puis, soupirant prou, glissa sa main vers sa jarretière et en retira son cotel bien beau, bien neuf et pour cause, n’ayant jamais jusqu’alors été une fois utilisé.

Les sourcils froncés, appliquée bien que d’une grande pâleur, elle approcha la lame de sa peau, hésita un instant et la fit glisser sur son derme en biseau d’un geste vif mais précis puis réitéra l’opération en sens inverse, écœurée par l’odeur douceâtre du sang qui s’échappait d’elle lentement.
Reprenant son souffle, le cœur battant à tout rompre, l’épaule la faisant souffrir pis qu’elle n’avait jamais souffert, elle osa alors regarder la plaie avant de nouer autour de sa cheville délicate un morceau d’étoffe arraché à rebelute à sa belle robe de taffetas.
Doucement elle tourna la tête à senestre et s’étonna, presque fascinée de voir sa propre épaule avoir un angle bien différent de l’ordinaire. La cause de la souffrance n’était plus à chercher.

Une longue heure passa, laissant la duchesse gisante sur un tapis de fougères. A ce tandis, la douce jument désaltérée vagabondait ci et là à travers les prés, ravageant au passage quelques vignes fragiles, non loin de Chantôme.

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Ysandre
Des voix se firent entendre au loin.
Tant bien que mal, Ysandre se leva et entreprit de rejoindre le sentier dans le but de héler les braves qui sauraient sans nulle doutance la secourir et mettre un terme à cet interminable attente quand, à mi-chemin elle stoppa son élan, eu le temps de se soustraire à leur vue, oyant plus distinctement leurs paroles :


Holà, l’ami !!
Vas-tu donc t’accoiser, ce jour ??
Quand tu ne hurles pas à tue-tête tes cantilènes
(pas en gelée pour les connaisseurs ) , tu n’as de cesse de bruire, bagoulant comme dix commères !
Veux-tu donc vraiment que l’on nous repère à trois lieux ?
Râla le premier.

Rhââââ !Et qui donc nous dénoncera icelieu ? Les écureuils ! Conclua son interlocuteur, s’esbrouffant à gueule bec

Les propos tenus par les meneurs de cette troupe de cavalier inquiétèrent prou la duchesse: il était manifeste qu’il ne s’agissait pas là d’honnêtes personnes et que le sort n’avait pas décidé de lui venir en aide.
De cas de fortune, c’est à quelques mètres seulement de la pauvre femme que les cavaliers mirent pied à terre
.

Ne te gausse pas, coquefredouille si tu tiens à tes gonades.. Menaça l’encapuchonné, ce qui éteignit instantanément le rire idiot du coquin et lui fit baisser la tête ytel un garçonnet pris le doigt dans la confiture.

Selon mes informations, nous sommes tout près de Chantôme. On touche au but.
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Ysandre

A cette écoute, la duchesse entra en grand paour. Non contente de se blesser stupidement, de goûter au brûlant baiser d’une vipère, elle devait donc maintenant s’attendre à une visite d’indésirables en son domaine !
Alors qu’elle observait la scène, cachée par un vieux chêne, son regard fut attiré par un petit reflet aux pieds de l’homme qui semblait diriger cette crasseuse troupe au même instant que ce dernier.

Intrigué, il ramassa l’objet et le tourna entre ses longs doigts, sourit..
Le vent espiègle s’engouffra dans les cheveux de la duchesse. L’homme leva les yeux en sa direction, et élargit son sourire en apercevant de jolis favoris virevolter derrière un arbre.


Oh la jolie proie que voilà !
Le muet ! Va chercher !!


Prise au piège, Ysandre ne tenta pas même de se débattre et, menée à lui bien peu délicatement, lui opposa son visage le plus fermé, bouche close et les yeux étincelants de colère.

Tu tiens de la succube drôlesse !! Baisse tes yeux, sorcière, je n’aime pas ton regard. Grimaça-t’il.

Quel est ton nom ? Intima t’il tout en tâtant l’étoffe de sa robe, conscient que la drôlesse en question devait être à la parfin de bien bonne condition.

….

Ton nom !!!!
Rugit-il !

….

La Vertudieu, oncques je n’ai vu femelle plus têtue !


L’homme qui depuis n’avait osé piper mot, s’approcha subrepticement d’Ysandre, reniflant son cou d’un air satisfait tandis que son maitre tourna les talons, agacé, avant de se remettre incontinent en selle, d'en appeller à ses hommes et de lancer à l'attention de son souffre-douleur :

Ligote la donzelle et garde-là moi au chaud.
A vous mes hommes !
Cette femme ne doit certainement pas trainer seule en forêt, aussi allons nous trouver sa garde et la prendre à rebours.
Qu’on me suive prestement !

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Ysandre
A peine ces mots prononcés, il fila vers le nord suivi de près par ses hommes de main en un grand tourbillon de poussière.
Rassuré par l’épaule démise de la belle et par sa jambe couverte de sang séché, il lâcha prise une petite seconde. La petite seconde en question fut suffisante pour la duchesse.

D’un geste vif, Ysandre se saisit de son couteau toujours bien caché sous ses jupes déchirées et le planta d’un geste sûr dans la cuisse du bougre avant de couper de sa lame les chairs tendre de l’homme qui, le souffle coupé en chuta à terre, la bouche béante et les yeux exorbités.
Elle remercia en son for celui qui lui avait offert ce présent. Disparu, mort, hélas.
Voilà qu'en quelques heures seulement, le joli couteau venait à deux reprises, de lui sauver la vie..


Mais elle veut ma mort la succube !!!
Tu m’as troué ! Je me meurs ! Je me meurs !! Arghhhhhh !!!!!!!!!


Oui tu vas mourir. Ajouta-elle sèchement, déclosant enfin les lèvres.

Tu vas mourir à moins que je ne te sane. Je puis recoudre tes chairs si je veux…
Mais tant que je ne connaitrai pas vos desseins à toi, ton maitre et ses sbires, je ne bougerai pas d’une once.
Tu peux choisir, mais presse-toi avant que ton sang n’est achevé de quitter ton corps de pouilleux sans vergogne.


La coupure était belle et impressionnante, la sève de l’homme coulait allègrement mais aucune artère n’avait été touchée et Ysandre ne l’ignorait pas. Ses jours n’étaient aucunement en danger mais elle se garda bien de le lui faire remarquer et soupira d’aise devant l’effroi infini qu’elle lut alors dans les yeux du pauvre hère gisant et gémissant.

Chantôme.. il veut la duchesse. Je ne le connais pas , je vous le jure !!!
Je ne suis qu’un mercenaire recruté dans le fond d’une taverne. Je n’en sais pas plus… Il veut la duchesse..C’est tout.


En aucune façon l’homme n’aurait pu déceler le grand tumulte qui sévissait en elle.

En aucune façon, il n’aurait pu lire sur son visage, le trouble, l’inquiétude et la fatigue dont elle se sentait envahie.

_________________
Velden
[Châteauroux]

Le soleil pointait à l’horizon, Velden finissait sa ronde accompagné des maréchaux : la nuit avait été relativement calme, mise à part quelques bagarres aux abords des tavernes.
Chacun reprit la route de sa demeure dans le silence. Velden entra chez lui, prit sa plume faisant le récit des événements de la nuit pour le prévôt et chargea le pigeon habituel de lui apporter.
Derrière sa maison, il prit un seau d’eau froide et se rafraichit le visage, perdu dans ses pensées : il avait besoin de conseils. Il décida donc de se rendre chez sa tante qui comme à l’habitude savait le conseiller et aussi le canaliser.
Il s’y rendit à l’abri du soleil sous les chênes de la forêt encore emprunte de l’humidité de la nuit. Les portes du château étaient ouvertes, ce qui généralement sous entendait que sa tante n’était point présente.
Il descendit de sa jument et la confia à Ventraucou qui semblait soucieux, Velden le questionna.


Quelque chose te tourmente ?

Non pourquoi dites vous cela ?


Velden comprit qu’il s’inquiétait car sa maitresse était sorti seule : il lui sourit. En effet, Ventraucou devenait très nerveux quand la Duchesse sortait sans gardes, ni suivantes.

Tu la connais … Je vais donc l’attendre dans la bibliothèque, demande à Bertille qu’elle m’apporte à boire et à manger.


Il entra dans la bibliothèque : deux livres étaient sur la table près du grand fauteuil.

Tiens, quelqu’un n’a pas pu trouver le sommeil cette nuit.

Il prit place dans le grand fauteuil et feuilleta les deux livres laissés par sa tante.

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Ysandre
ARGgggghhHHHHH !!

Hurlait le maroufle à pleins poumons !

J’ai avoué ! J’ai avoué ! J’ai avoué et tu me laisses quand même mourir, la succube !!!
Je t’ai donné ma fiance et point de récompense!
Pleurait-il, pitoyable geignard, surveillant d’un œil sa réaction quitte à pousser plus encore ses hurlades.

T’es bien une femme, la garce ! Pas foutue de tenir sa parole !!

Messire Du Cuissot-Rouge..
Je m’en vais vous aider mais accordons auparavant nos violons.
Pour ce faire, je vous invite à cesser ces fallaces qui ne trompent personne et à clore le bec sans quoi je ne parviendrai jamais à faire…Ce que je dois faire.
Utilisez une fois encore le terme de garce et la succube que je suis pourrais bien vous transformer crapaud.


Sans attendre de réponse, la duchesse passa son bras valide en son dos et chercha avec peine à retirer une des épingles qui retenaient sa robe.
La tâche fut ardue mais elle y parvint..
Allongée à même le sol , handicapée par une jambe douloureuse et une épaule qui la faisait souffrir le martyre, Ysandre tentait de réguler sa propre respiration : chaque souffle provoquait de violents lancements et à chaque seconde il lui fallait serrer les dents.
Sous le regard ahuri du bas-de-poil, Ysandre lui arracha d’un geste rapide le lien de sa chausse pour le moins douteuse et lui manda d’en détresser les fils avant d’en nouer un autour de l’épingle.
Le bougre s’éxécuta, pleurant à l’avance sur son grand pâtiment à venir et louchant sur l’instrument de torture qu’on lui destinait.


Prêt ?
Je présume qu’un vaunéant dans ton genre doit bien cacher de par vers lui quelque brûle-gosier en ses oripeaux ?

Oui-dà ! Du pur nectar que je distille moi-même !
Jasa-t’il, l’air assez fendant tout en farfouillant dans ses grandes poches avant d’en extraire le flacon, en souriant victorieusement.

Le gratifiant d’un vague »Hum », la duchesse de Chantôme, se saisit de l’alcool et expliqua au pauvre hère qu’après en avoir ingurgité une bonne rasade elle en verserait une partie sur la navrure, ce qui aurait le mérite en dehors de ses vertus thérapeutiques, de lui faire oublier la douleur de la couture tant le liquide le brûlerait plus encore.
Joignant le geste à la parole, elle versa allègrement l’alcool au cœur de l’avide gosier puis sur la cuisse ouverte sans s’attendrir un temps des suppliques hurlées par son compagnon de fortune.
Néanmoins, il lui fallu tout de même son aide. Si elle pouvait tenter de coudre de son mieux de sa seule main, il fallait que le vilain ait le courage de regarder sa béante plaie et d’en rapprocher les chairs.

De prime abord, il refusa tout à trac.

Après moultes menaces il comprit qu’il ne pourrait mie tenir tête à cette étrange femme et obtempéra, pleurant toujours comme agneau séparé de sa mère.
Les gros doigts crasseux et tremblotants maintinrent donc les chairs tandis qu’Ysandre perça le derme de son épingle. Ah !L’affaire ne fut point pointille..
Jamais on n’avait entendu plus stridents hurlements qu’à cet instant mais la duchesse, trop en souffrance elle-même pour perdre du temps, ne lui laissa pas de répit et piqua, piqua l’aiguille comme lorsque sur un carreau le soir, elle travaillait son ouvrage.
Ses oreilles bourdonnèrent, sa vue se brouilla.
Ysandre du s’étendre quelques instants, la sueur ruisselant sur son visage, ses cheveux libres se collant contre son front avant de reprendre sa tâche opiniâtrement.

A trois reprises, elle du s’interrompre sous peine de se pâmer à un moment crucial aussi, Ysandre se fit violence et acheva tant bien que mal son labeur.
A la parfin, la couture était vilaine, les points trop écartés mais la plaie refermée.
Si d’aventure on les retrouvaient, s’apensa-t’elle, Dame Astérie saurait reprendre les choses en main, recommencer l’opération avec sa petite aiguille courbée et s’assurer de la bonne suite des évènements.. En attendant, Ysandre avait puisé là ses dernières forces et avait tenté de faire au mieux front à la chaude..

Le bougretin gémissait toujours.
Le soleil avait déjà bien poursuivi sa course dans les cieux.
Ventraucou avait ordre de la laisser quiette, Bertille de ne point quitter le domaine et Turenne était sûrement à mille lieux d’imaginer sa promise au cœur d’une forêt, blessée, gisante auprès d’un malfrat tout aussi abimé qu’elle…

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Velden
Le temps passait et le calme régnait au château, seul dans la grande bibliothèque Velden était plongé dans son livre. Bertille interrompit ce moment lui apportant à boire et quelques fruits.

Eh bien Bertille, sais tu où se trouve la duchesse ?

Non messire, j’ai osé lui demander mais elle m’a envoyé paitre. Elle m’a dit qu’elle s’absentait une heure ou deux mais elle n’est toujours pas rentrée, je vous avoue que cela m’inquiète.

Hum … c’est vrai que depuis son retour de Noirlac elle semble troublée et ailleurs. Fait venir Ventracou.

L’inquiétude s’installa sur le visage de Velden qui regardait par la fenêtre vers la forêt :

Mais où es tu ? Aristote garde la, épargne la, je t’en prie plus de pertes dans notre famille.

Ventracou entra, son chapeau de paille dans les mains l’air triste.

Vous m’avez fait demander, messire.

Oui, sais tu où es partie la duchesse ?

Non, elle ne m’a point dit mot sur sa destination.

Le soleil se couchera bientôt, il est temps d’aller la chercher. Je veux que tu prépares les chiens et ma monture, puis prends deux hommes avec toi, nous fouillerons les alentours du château.


Ventracou s’en retourna, la main sur la porte.

Ah oui, j’oubliais, fais venir un messager, j’ai une missive à faire délivrer le plus vite possible.

On lui apporta un encrier, une plume et du papier.


Citation:
Au Duc Georgepoilu,

Votre grâce,

Je viens vous délivrer une mauvaise nouvelle, en effet, ma tante, la Duchesse De Mistra, a disparu. Elle est partie tôt ce matin seule mais ses serviteurs ne savent point vers quelle destination. Je crains pour sa personne, en effet, les bois aux alentours de Chantôme sont en ce moment le refuge de plusieurs brigands. Je vous prie de nous accorder aide et soutient.

Mes hommages,

Velden De Mistra.


Il plia la missive, le messager entra quelques instants après.


Va au château de Bourges le plus vite possible, ne parle à personne.


(Ce RP est ouvert à tous)

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Ysandre
Ne bouge pas une oreille, toi.. Ordonna Ysandre alors que le coquin tentait maladroitement de se redresser maugré la longue et vilaine estafilade dont il pourrait s'enorgueillir, un soir, au coeur d'un de ces bouges emplis de vermines bouche-bées à l'écoute de ses exploits.

La couture ne tiendra pas. Au mieux te permet-elle de ne pas perdre ton sang, aussi j'aurai pente à croire qu'à la moindre tentative de te lever, le travail dont je viens de te faire grâce serait réduit à néant.

Je te tiens à court, vilain.
Au moindre geste, je n'hésiterai pas à jouer de ma lame une fois encore et je gage que cette fois, je ne prendrai pas soin d'épargner ta vie.


Ah! Il fallait bien avouer que pour une fois, la duchesse regrettait prou l'obéissance dont faisaient preuve ses gens.
Son donné aurait-il à la parfin l'audace de transgresser ses ordres?
Sanguienne.. Comme elle saurait lui rendre mille grâces de la braver ainsi! Peut-être même lui donnerait-elle Bertille en épousailles en guise de remerciement!! Si tant est que de s'unir à Bertille fut considéré comme un cadeau..

Le gueux vagissait à ses côtés, se fendant de temps à autres de plaintes plus expressives dès lors qu'il considérait qu'Ysandre se perdait un peu trop en ses pensements et ne le veillait pas autant qu'il le quémandait.


Alors je me meurs comme une bête, à terre, et voilà tout l'émoi que l'affaire vous procure? Ah! Je vois bien votre dépris, et cela m'en apporte grand pâtiment. Pleurnicha-t'il en dernier recours, d'un air faussement contrit.

Ma doué! Ton maitre avait raison! Tu es pire que dix commères en pleine caquetade!!
Mais dis-moi, toi qui joue si bien du plat de la langue: Tu dis ne rien savoir des desseins de ton maître.. Voilà qui me trouble assez.
Serais-tu assez stupide pour t'engager dans quelque mauvais coup sans en connaitre tenants et aboutissants?
Que t’a-t-on donc promis..?


Héhé! Ma part sur la picorée que diable! Quoi d'autre? Ajouta-il en haussant les épaules .

On dit cette duchesse fort pécunieuse et moi, j'ai bel appétit à posséder en mes poches, la belle et sonnante cliquaille, ma jolie!

Désespérée tout à trac, la duchesse espéra alors que sa monture saurait regagner Chantôme et alerter au moins les valets en rentrant sans cavalière.
Regardant une fois encore la course du soleil, elle laissa échapper un discret soupir et s'accoisa alors, toute à ses calculs sur le nombre d'heures pendant lesquelles elle devrait encore subir son geignard de prisonnier.

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--Chandelle


La veuve Merlot, Chandelle de son prénom, s'était rendue à Chantome ; elle espérait bien y vendre deux ou trois pots de confiture de tomates .

Pour l'occasion, elle avait ressorti sa belle coiffe, celle des jours de foire ...C'est qu'avec la veuve Merlot,à chaque occasion son chapeau !Pour la messe , une bonnette blanche , pour le champ, un carré de lin gris ...
Elle attacha sa mule près de l'abreuvoir ; et prit son panier sous le bras .
Elle redressa sa coiffe qui avait chu sur un côté et secoua ses jupons pour en faire tomber la poussière .
(Pas facile de rester bien mise sur une mule au petit trot ! )

Et bé mes aïeux! Ça fait une trotte quand même ! Me vlà toute estourbie et presqu'aussi propre qu'une barre de poulailler !

Elle grimpa péniblement les marches d'un petit perron et tandis qu'elle s'aprêtait à faire aller le heurtoir contre la porte de service , un cheval déboula dans la cour
Chandelle Merlot sursauta , l'était émotive à son âge !


Eulââ! C'est quoi ce tapage ?

Quoique peu habituée à l'effervescence d'une grande demeure, la grosse veuve n'en était pas point sotte pour autant ...et comprit tout de suite qu'il y avait un problème .
Elle se mit à crier ...


Oh ! Oh! Quelqu'un !!A l'aide ! Du monde ! Vlà un moreau qui revient sans cavalier !!
Ysandre
Tudieu !
Se libérant d’un soupir rageur, Ysandre se résigna à l’évidence.
La nuit était tombée et nul n’était parti à sa recherche..
Quelques étoiles éparses apparurent bientôt dans les cieux, difficilement visibles au travers des cimes balancées par la caresse de la brise.
Si Ventraucou et ses gens avaient fini par se résoudre à fouiller les lieux pour la secourir, la nuit aura eu raison de leur entreprise, s’apensa-t’elle avec raison.


J’ai faimmmmm !! Pleurait le vilain, toujours gisant près d’elle.

Un peu sèchement, Ysandre qui se tenait elle aussi l’estomac, le fit taire à ce sujet qui la ramenait à sa propre situation. Les expostulations du bougre lui portait sur les nerfs déjà fort mis à mal par cet étrange prédicament qui les réunissait là.
Oui, la faim la tenaillait mais pis encore, la soif apparut, ce qui l’inquiétait prou.
Habituée aux jeûnes au cours de ses retraites en l’abbaye de Noirlac, la duchesse de Chantôme ne craignait guère les privations de nourritures, par contre, la simple pensée de l’onde claire et fraiche dans laquelle elle avait joyeusement pataugé le matin même lui aurait presque, à cette heure, arraché deux larmes amères.
Ils étaient l’un et l’autre dans une incapacité totale de se déplacer jusqu’au petit ruisseau chantant, pourtant situé si près que c’en était pitié de le réaliser.

Que n’avait-elle pas songé à se munir d’une gourde et de quelques provendes, avant de départir de Chantôme …
Subrepticement, l’humidité tombait sur l’improbable couple, allongé sur la mousse odorante.

La nuit serait longue et difficile pour tous deux.
Les oiseaux de nuit entamaient leurs chasses en émettant d'indéfinissables cris qui les faisaient sursauter systématiquement. L’atmosphère de la belle journée estivale avait proditoirement laissé place à une sourde et inquiétante ambiance.
Des craquements réguliers leur faisaient tendre l’oreille régulièrement, les sens en alerte.

Pourtant, le sommeil finit par les gagner, tout épuisés qu’ils étaient après tant de tumultes.
Maugré leur grande fatigue, la douleur n’avait de cesse de les réveiller l’un après l’autre.
A chaque mouvement inconscient, leurs navrures se rappelèrent à leur bon souvenir, arrachant quelques plaintes étouffées.
Chacun en son for en appelait aux siens.
La forêt était bien vaste hélas.. Les recherches reprendraient sûrement à l’aube, se rassura Ysandre.

L’aube..
Bientôt l’aube..

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Velden
Après s’être rendu dans la chapelle dans le but de supplier le Très Haut de lui ramener sa tante en vie, Velden, accompagné de Ventraucou, attendait les deux gardes et les chiens vers l’écurie. Il s’impatientait :

Bon que font ils ! Va et ramène les ici ! Ensuite, rejoignez moi dans la cour et vite !

D’un rapide, il se rendit dans la cour où il fit les cents pas. Une dame assez âgée et forte, les bras chargé de pots de confiture était là, mais Velden n’y prêta pas attention : pas pour le moment.
Soudain, le bruit de sabots se fit entendre : la jument affolée de sa tante entra dans la cour. Puis on entendit :


Oh ! Oh! Quelqu'un !!A l'aide ! Du monde ! Vlà un moreau qui revient sans cavalier !!

Dans ce même temps, Ventraucou arriva accompagné des deux gardes et des chiens de chasse.

Messire, messire, les gardes sont là avec les chiens.


Velden restait immobile sans un mot : il était perdu, tout ce bousculait dans sa tête. La jument revenue sans sa cavalière …


Eh bien la duchesse est revenue ! Sa jument est là ! S’esclaffa Ventraucou.

Reprenant ses esprits, Velden couru vers la jument pour la calmer.


Olah tout doux.


Sentant la bête plus calme et apaisée, il mit le pied à l’étrier et monta.

Partez en premier avec les chiens, je vous rejoins ! Prenez la route vers l‘Est !

Il tourna le visage vers la dame âgée.


Vous là ! Tirrant sur les rênes de la jument. Avez-vous vu la duchesse autour du domaine ? Ou autre chose d’inhabituel ?
_________________
--Chandelle


Vous là ! Avez-vous la duchesse autour du domaine ? Ou autre chose d’inhabituel ?

La veuve sursauta
La voix était ferme et ne souffrirait pas d'attendre une réponse


Corne de bouc! J'ai bin la vue qui baisse mais Tudieu si j'avais vu une duchesse ou quequ'chose de semblable ... je l'aurions point laissé au fossé !
Je suis venue par le grand chemin parce ma bourrique n'en déhotte point sur les traverses . Feriez bien d'aller voir vers l'allée du ruisseau , elle est ptète chue en traversant la guet !


Le " vous là" l'avait piquée au vif la Merlot

Elle secoua la tête en marmonnant
Duchesse ou pas , elle a point de glu sous le jupon...Pis quelle idée de courir la prétentaine sans escorte ...!

C'était pas tout, fallait encore qu'elle vende ses confitures et puis il lui fallait rentrer avant la nuit ...aussi tourna-t-elle prestement les talons pour aller à l'office .
Velden
Ils étaient prêts à partir : Velden sur la jument de sa tante en tête et Ventraucou à ses cotés à pieds, suivi des deux gardes entrainés par les chiens, sur la route Est menant à la forêt.

Messire, vers quelle direction irons nous ?
Lança Ventraucou.

Eh bien pour le moment je ne sais, mais il nous faut nous dépêcher, le crépuscule est bientôt là.


Ils entrèrent dans la forêt : Ventraucou n’était pas très rassuré, en effet, depuis une mauvaise rencontre avec un sanglier, il évitait de se promener dans cet endroit. Les chiens aboyaient et on entendait à peine le bruit des branches qui cédaient sous les sabots de la jument et sous leurs pieds.
Velden rechercherait des traces du passage de sa tante : avait-elle laissé quelque chose qui le mènerait vers elle.
Mais le soleil disparaissait pour laisser place au soir et le découragement les envahit.


Messire, il se fait tard, nous devons rentrer avant la nuit ! Je ne veux pas rester dans ce bois plus longtemps, selon des rumeurs il serait maudit.

Eh bien mon cher Ventraucou il ne faut pas croire tout ce qu’on te dit. Il le regarda d’un air naïf.

Bon rentrons, nous continuerons nos recherches demain.

A leur retour à Chantôme, les autres gens de la duchesse attendaient dans la cour, espérant qu’ils seraient de retour avec leur maitresse. Velden se plaça au centre de la cour, toujours sur la jument.


Écoutez-moi ! Nos recherches n’ont porté aucun fruit pour le moment, la duchesse reste introuvable ! De plus, nous aussi sommes en danger ! En effet, de vils brigands rodent sur les terres de Chantôme et je ne doute pas qu’ils sont la cause de la disparition de sa Grâce. Ouvrez l’œil !


Puis s’adressant aux gardes du château.


Vous ! Faites plusieurs rondes et fermez la grille ! Eteignez les torches qui pourraient être visible hors des murs. Demain matin à l’aube nous partirons pour continuer ! Je vous le dis, demain nous devons absolument retrouver la duchesse et je jure devant Aristote, que le vil faquin qui a commis cet acte sera puni !


Puis il remit la jument à Ventraucou et se rendit dans la bibliothèque. Après avoir mangé un repas que lui avait servi Bertille, il prit de quoi se couvrir puis s’installa sur le rebord intérieur de la fenêtre. La lune éclairait la cour en contrebas, Velden pouvait voir les gardes sur les murs qui scrutaient l’horizon. Une longue nuit les attendait …
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