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[IG/RP]Yep! Vilains et Libertad, Unis et Insoumis !

Debrinska
L'odeur du sang frais fait place à l'insupportable odeur de charogne de la mort quand elle pourrit les corps...Même le froid n'arrive pas à chasser ce parfum de pourriture....

Froid, froid, mouillée... trop mouillée....les yeux verts s'entrouvrent à nouveaux ....à y regarder de plus près,ils sont déjà voilés. Mais Deb reprend conscience un instant ... est.ce l'odeur, ou l'envie atroce de dire adieu à Muad? Peu importe, mais avec la conscience revient la douleur... des larmes de givre coulent de ses yeux!

Le ciel au- dessus de sa tête à la couleur de l'infini... la couleur de nulle part...
Les nuages sont des nefs de crépuscule qui vont la transporter jusqu'au port d'Avalon, jusqu'au Tor, elle reposera la-.bas sous les pommiers éternellement fleuris de fleurs blanches..les fleurs qu'elle aurait choisi pour un mariage...leur parfum délicat couvrira la puanteur du champ de bataille!

La lune ou est-ce un pâle soleil d'hiver orne les voiles des grands bateaux des cieux d'un doux faisceau lumineux...Est.ce cela le couloir qu'il faut emprunter pour arriver à la Déesse Mère? Est-ce sur cet halo qu'il faut marcher pour rejoindre la matrice de celle qui a conçu toutes choses?

Loin, c'est si loin... Tue! Tue!.... Tue...... Pour Pendragon et LUI! son cri de guerre résonne en elle... la haine , le sang, tue... tue... tue....!

Et puis l'esprit qui l'habite encore tant soi peu la ramène au bord du lac sacré....la ou le ciel et la terre se marient pour permettre aux prêtresses d'appeler la Barque sacrée.....Lumière de l' astre qui fait ressortir les roseaux dont les graminées se courbent dans la brise de la nuit, si noirs que l'on dirait des calames trempés dans l'encre...alizé du soir qui rend la surface du lac à peine fripé comme une peau de nouveau.né... douce clarté qui rend les eaux argentées et trompeuses pour qui ne connaît pas!

NONNNNNNNNNNNN... son cri de terreur la ramène de nouveau... les eaux s'ouvraient et l'attiraient... tandis que Muad sur le bord essayait de la retenir en vain!

Elle essaie de bouger, douleur atroce dans le bas ventre ainsi qu'une horrible sensation de liquide qui coule!
Elle hurle lui semble-t-il de honte et de désespoir... ses sphincters se sont ouverts sous l'effet de la blessure.... la mort et la honte réunies.... mourir comme cela...rien ne lui sera épargné!

A-t-elle vraiment crié dans son délire? Il lui semble maintenant que de la chaleur s'installe contre elle....elle tend ses doigts un tout petit peu et quelque chose de chaud et d'humide vient si coller...Il lui semble entendre des sanglots... Deb réalise que c'est ptit loup....elle arrive à passer un index tremblant sur la truffe du loup qui geint à ses côtés!

La Mère et Cernunnos,lui ont envoyé un compagnon pour accompagner son agonie.... elle en sera pas seule pour le grand passage!

On lui arrache la main... elle a froid de nouveau...elle tremble.... et se rend compte que le loup a disparu...même lui l'a abandonnée...alors elle ne doit plus lutter, mais se laisser aller sur cette terre froide qui n 'est même pas la sienne...

Si c'est ce que la Déesse exige pour mon pardon....


Mais sa main lui semble nue et froide... elle tourne péniblement les yeux vers son poignet et constate que son bracelet aux serpents entrecroisés à disparu et que sa peau et couverte de bave séchée!

Le brouillard tombe à nouveau devant ses yeux... une dernière pensée idiote...
Saintes... c'était quand...qui a gagné...et son capitaine..il est mort aussi?

Et dans sa tête ...des images... Muad et elle riant au éclat.... des enfants leurs courent dans les jambes... les leurs?... Avalon ,,Muad ,,,les pommiers... comment on appelle la barque... Mère ....redis moi comment faire....C'est les ténèbres...noiiiiiiiiiiir..........
[/i]
_________________
--Marko



Terré dans un trou sous une grosse racine, les genoux enserrés fortement dans ses bras et les doigts blanchis à force de serrer la garde de son épée en bois, l'enfant aux yeux béants de terreur faisait tous les efforts du monde pour ne plus se souvenir, pour ne plus exister.

Au cri de sa belle-mère, il s'était mis à courir de toutes ses forces vers la forêt choisie par réflexe.
Parce qu'il aimait les forêts, qu'on pouvait y vivre mille aventures et qu'il y en avait une à Lectoure où Linon l'emmenait souvent.

Les soldats à ses trousses poussaient de grands cris, et éclataient de rires tonitruants, l'invitant à s'arrêter sur des tons doucereux, promettant friandises et feu réconfortant. Ces promesses avaient encore plus épouvanter l'enfant car ils avaient pour fond sonore les cris d'agonie de sa belle-mère, les pleurs déchirants de la fillette avec laquelle il avait voyagé, le bruit mat des armes frappant les corps...

Marko avait redoublé de vitesse sous l'effet de la terreur jusqu'à trébucher contre la racine, trouver le trou, y ramper et s'y blottir... Le visage couché sur ses genoux serrés, il guettait le moindre bruit, prêt à tuer ses assaillants d'un coup d'épée ! Ils verraient bien ! Et quand ils seraient morts, Marko sortirait du trou et se construirait une cabane grâce à son épée. Il n'avait besoin de personne et pouvait très bien vivre dans les bois pour toujours. Les forêts offrent tout ce qu'il faut pour manger. Des fruits, des champignons, et des tas d'animaux qu'il suffisait de tuer avec des collets. Comme ça, il grandirait, et dès qu'il serait grand, il les tuerait tous... les soldats et la faucheuse... parce que Linon parlait toujours d'une dame faucheuse qui aurait tué son père. Alors Marko avait décidé que dès qu'il serait grand, il irait la trouver chez elle et la tuerait, c'est normal, c'est ce que font les hommes.

Mais pour ça, il fallait qu'il grandisse sinon Linon ne le lâcherait jamais. Et pour grandir, il fallait manger... D'ailleurs son estomac gargouillait, lui rappelant avec le soleil levant qu'il était l'heure de grandir. Linon avait dit qu'elle ferait des crêpes... Si ça se trouvait, elle avait fait des crêpes, et c'était la petite fille qui les mangeait ! Ah ça, pas question ! D'habitude, sa belle-mère ne faisait de crêpes que pour lui et il en avait absolument besoin pour grandir et tous les tuer. La fillette n'avait qu'à avoir une Linon si elle voulait des crêpes, ou rester petite... ça lui allait plutôt bien, et puis c'était une fille, elle n'avait pas besoin de grandir comme lui qui était un homme, et elle, elle n'avait pas à tous les tuer. Il n'aurait qu'à lui expliquer, elle comprendrait très bien... en échange des crêpes, il lui prêterait son épée... ou plutôt son cheptel de petits animaux en tissu bourré de son que sa belle-mère lui avait fabriqué, ou alors ils se marieraient, c'était d'accord aussi, bien que Marko n'aimât pas trop les filles.

L'enfant tout à ses plans était sorti du trou sous la racine sans y penser et retournait sur ses pas en fouettant les fougères de son épée en bois. D'abord manger les crêpes, épouser la petite fille mais seulement si elle ne voulait pas de jouets, construire une cabane pour être tranquille, devenir grand puis tous les tuer. Comme ça ! Marko tua une fougère d'un coup de sa formidable épée.
Un bruit venant du chemin qu'il apercevait maintenant à travers les branches le fit sursauter.

Son instinct de survie reprit immédiatement le dessus, le précipitant derrière un tronc d'arbre, le coeur battant la chamade. Il se pencha légèrement pour voir ce qui se passait...
Une charrette était arrêtée sur le chemin, remplie de gens mi-assis, mi-couchés, tout rouges... Une dame blonde qui boitait s'affairait autour de la charrette... Il lui semblait la reconnaître... Elle grimpait dans la charrette... celle-ci s'éloignait...
Marko sortit du bois, et rejoignit le chemin, regarda autour de lui... pas de Linon, pas de petite fille... personne... Marko était tout seul.

Il brandit son épée dans la direction de la charrette


D'toutes façons, j'vais tous les tuer !!!
Fablitos
[ Le rêve d’Icare ]

Lentement, tirant doucement sur les rênes d’sa monture, l’andalou amène celle-ci à tomber sur ses genoux. Une main est lancée sur le pommeau de la selle, l’autre agrippe la crinière de jais d’la bestiole qui hennit en guise de protestation. Ses épaules sont douloureuses, les tendons tétanisés par les efforts consentis, il serre les crocs. Le temps semble battre un autre rythme. Il se sent gourd, plus inutile qu’un sac de son. D’ailleurs, il est traité comme tel. Un effet de traction l’aide à se hisser sur le dos de Viento de Abril. Et voilà qu’il se retrouve allongé en équilibre instable sur l’encolure d’son canasson.

L’décor défile de nouveau, manège de pierre, de ronces givrées, de voûte forestière dégarnie de feuilles, ombres fugaces et ciel d’acier. Il avance tel un pantin disloqué, quêtant en lui-même l’illusion d’un réconfort. Un pale soleil d’hiver délave le sentier crayeux qui l’entraîne en direction du Périgord. L’andalou fixe un instant l’astre qui scintille faiblement au travers le voile des nuages. Son éclat, d’une étrange pureté, l’éblouit, lui communiquant une onde essentielle : l’instinctive envie de poursuivre l’aventure de la vie.

Cramponné au cou de sa monture, à moitié conscient le libertadien trotte à travers la campagne poitevine, évitant les fermes isolées. Le corps perclus d’souffrance, frissonnant sous l’effet du vent glacial ou délirant sous les poussées de fièvre, il lutte contre la fatigue qui le gagne. Quand il immobilise son cheval, le soleil arrive au terme d’sa course. Un filet pourpre évoquant la sauvage couleur du sang recouvre encore une infime partie de l’horizon. Les images des siens, de Liberta, de Natt, d’El Diablo et des autres s’effacent graduellement. L’évidence de leur trépas envahit la cervelle andalouse égarée par la douleur. Le sablier de ses pensées fait un bruit effrayant, car l’évidence est là ! Tel un serpent, elle s’enroule, se noue autour de sa gorge, l’étouffe de larmes et de colère rentrée.

Sa vision s’obscurcit, son corps s’affaisse vers le côté, le taureau laisse échapper une courte plainte, ses doigts relâchent leur emprise de la crinière, ses pieds n’tiennent plus dans les étriers, le tournoiement dans sa trogne devient irréel. Malgré le froid, il se sent bouillant de l’intérieur. Doucement il s’laisse emporter dans une chute sans fin, tournoyant comme une escarbille avant de se confondre avec la terre.

La traversée immobile vers un rivage de mort hante l’esprit de l’andalou étendu sur l’sol gelé. Sous la poigne du doute, son énergie s’étiole. Jusqu’à quand ? Jusqu’où ? Vers quelles aiguilles de glace, vers quelles douleurs de cuivre, vers quelle pourriture des chairs voyagerait-il, combattant d’la liberté meurtri et battu ? Pourquoi résister plus longtemps ? Pourquoi ne pas se laisser couler dans les remous de l’abandon puisque, pour lui, le temps se terminerait par un cri ?

Sur l’point de s’engloutir dans un élixir d’sommeil, il prête l’oreille à l’éternité de chaque seconde. Puis sombre peu à peu, glisse doucement dans l’inconscience. Bientôt, il r’trouve un grand espace de liberté. Il s’tient là, dans les airs, avec une facilité extrême et profite des courants ascendants qui l’portent au-dessus des montagnes. Dans la distance, la mer semble rouler des pépites d’or, et le soleil d’hiver marbre la nervure d’ses peines. Vautours, pygargues, éperviers, suivent patiemment son sillage vers le haut, faisant l’large. Avec eux, il tourne la tête et incline son vol.

Ensemble ils commencent à tracer leur chemin vers l’azur.

Jusqu’à plus loin.
_________________
Diabolikbarbiturik
Elle sursauta lorsque le messager entra en criant.

Barbi ? C’est un message pour vous m’dame...

Citation:
Barbi,

Il s’est passé quelque chose...je suis...enfin nous sommes dans la taverne de Baile...presque tous là, mais beaucoup sont mal en point...Peux-tu demander à celle qui s’occupe de toi de venir m’aider ? Et qu’elle t’emmène aussi, ce n’est pas très loin, je pense que c’est possible.
Si jamais elle connait un médecin...ce n’est pas de refus non plus.
Je ne veux pas t’inquiéter...mais j’ai peur.

Ton amie,
Aphélie.


Elle lut la missive, son souffle se coupa, puis sa tête se mis a bouillonner, taverne de Baile, y aller, aider, mal en point, à cet instant sa force est décuplée, elle se lève douloureusement, récupère ses vetements posés au pied du lit, s'habille tant bien que mal, puis sort lentement, à la porte elle apperçoit un mot accroché, elle l'arrache et le lit en continuant son chemin



Elle sourit mais se ravise en pensant au message d'Aphélie, "il est arrivé quelques choses" ses mots résonne dans sa tête, sa respiration s'accelère à chaque pas, avancer doucement, les rejoindre chez Baile, trouver Anita, mais où est elle parti.

Puis devant elle une femme, de dos, mais qui ressemble à la vieille femme.

Anita !

La femme se retourne et ouvre de grands yeux surprise de voir Diab' debout !

Je vous expliquerais, venez plutot avec moi.

Encore deux pas et elles y sont.
Elle pousse la porte, et là son visage se ferme, elle se pose sur la premiere chaise qu'elle trouve. Elle apperçois Aphélie au fond.


Aphé ! Mais...Mais que c'est il passé?
_________________
Elainedetroy




Le choc fut bref et violent. Valnor vit le cavalier qui lui faisait face fondre sur lui se demandant si il ne cherchait pas la collision plutôt que le combat. Au lieu de cela et contre toute attente, son cheval se cabra pour venir, les deux pattes en avant, labourer l'encolure de Feu d'Aubeterre. Le Comte fut surpris d'une telle manoeuvre peu commune. L'étalon hennit de surprise et Valnor dut tendre à pleine force les rênes pour le maîtriser. Jeunesse et fougue ne font pas souvent bon ménage avec discipline et expérience. Feu d'Aubeterre était jeune, et n'avait pour l'instant connu que l'exaltation des courses et jamais encore les combats. Le Comte dans un réflexe se colla contre la crinière de son cheval pour qu'il perçoive sa présence et le rassurer. C'est alors qu'il entendit le sifflement caractéristique d'une lame fauchant l'air lourdement chargé par les cris et les bruits de bataille. Valnor devait se reprendre rapidement, car le cavalier faisait montre d'une agressivité extrême, d'ailleurs il ne fallut pas longtemps pour que sa voix se fasse entendre.

Citation:
Couards ! Fils de chienne ! Toi et les tiens , soyez maudits pour l’éternité !


Cria-t-il ou ...elle ?

C'est une femme, s'étonna le Comte. Sa tête dénuée de chevelure aurait pu laisser penser le contraire. Même si le cri était rageur, le timbre était indéniablement féminin. Peu importe ! se dit-il, elle ne lui ferait aucune concession dans le combat. Elle semblait animée d'une rage difficilement contrôlable. Il savait qu'un incident s'était produit la nuit précédente, un enfant avait péri...Les Libertad avaient soif de vengeance.

Valnor talonna Feu d'Aubeterre, l'obligeant à reprendre ses esprits. Il était temps d'engager le combat sérieusement. Le Bec de Corbin, si il était une arme très dangereuse, n'avait pas l'allonge d'une épée aussi Valnor devait s'approcher de son adversaire pour lui porter des coups. Mais poussée par le désir d'en découdre, son adversaire lui facilita la tâche s'approchant à courte distance.

Les deux chevaux se retrouvèrent flanc contre flanc.

Balai mortel, tournant et virant. Coups des adversaires dans le vide, confusion d'un combat équestre, rapide et désordonné. Les cavaliers s'affrontaient, les chevaux se cognaient, se poussaient. Danse macabre du sang mêlé des hommes et de leurs montures.

Le Comte avait fait tourner dans sa main le Bec de Corbin pour utiliser le marteau contondant. Fait d'un tenant, entièrement de métal, c'était une arme parfaite pour le combat rapproché. Chaque coup porté pouvait blesser son adversaire, lui briser un membre ou le crâne. A plusieurs reprises la lame de son adversaire et le marteau se rencontrèrent dans un sinistre grincement métallique, et quelques étincelles se détachèrent de ce duel d'acier. La jeune femme n'était pas une néophyte et maniait l'épée de fort belle manière évitant d'exposer sa lame au marteau qui aurait pu la briser en deux facilement dans un choc. Rendant coup pour coup à Aubeterre, la pointe de son épée était aussi dangereuse que le dard de la guêpe. Elle était aussi agile, se couchant sur sa monture pour éviter les moulinets qu'assenait Valnor. Mais elle était peut-être trop fougueuse, trop empreinte d'en découdre. Sa volonté d'occire son adversaire était trop pressante et la pousserait dans la précipitation à commettre une erreur. Il suffisait d'attendre.

C'est alors que Feu d'Aubeterre fit une embardée sur la droite, blessé par le cheval adverse. Une brève seconde s'écoula, mais suffisante pour que la jeune femme fasse volte face et se présente du côte du bras armé de Valnor, changeant de côté pour le combat. Il avait déjà remarqué que certains coups qu'elle lui avait porté manquaient d'allant. La jeune femme arma son bras, trop lentement, pour asséner un coup circulaire. Il n'en fallut pas plus à Valnor pour saisir la chance offerte qui se présentait. Il lança son marteau contre la lame pour obliger son adversaire sous le choc à écarter le bras de son corps. Le Bec de Corbin renvoya une douloureuse vibration dans le poignet ganté de Valnor. Il banda tous ses muscles pour inverser le mouvement de son arme et dans un cri libérant son énergie, il contrebalança son arme dans un mouvement de revers, en direction du flanc de la cavalière complètement offert à la pointe acérée du Bec de Corbin.

Un bruit mat et sinistre se fit entendre lorsque la pointe pénétra la fragile protection de la jeune femme, ses côtes recevant de plein fouet le choc contondant et le pic d'acier infligeant une blessure profonde au thorax de son adversaire. Un cri !
Puis les deux chevaux se croisèrent dans le mouvement. Valnor se retourna rapidement pour s'apercevoir que la cavalière était penchée sur l'encolure de sa monture les deux bras enserrant son torse. Coup au but, ennemi neutralisé. Sous le choc, elle avait lâché son épée.

Soudain des cris s'élevèrent dans le dos de Valnor, un autre brigand venait à lui, cette fois-ci à pied, armé d'une épée et d'un bouclier. Rapide décision, la cavalière ne représentant plus une menace, le Comte se tourna vers son nouvel adversaire et talonna Feu d'Aubeterre en chargeant l'homme. Dans un mouvement circulaire le marteau frappa de plein fouet le bouclier arrachant des morceaux de bois au passage, Valnor asséna plusieurs coups de marteau, frappant tour à tour la targe ou l'épée. Puis il se dégagea fit volte face et prit un peu d'élan avant de lancer un coup mortel à son adversaire en plein visage, le projetant à terre sous l'effet du choc.

Feu d'Aubeterre soufflait bruyamment, tournant nerveusement en rond, excité par le combat. Le Comte tenta de le calmer. Il releva la tête pour prendre connaissance de la situation. La cavalière avait disparu, nulle trace de sa présence. A quelques dizaines de mètres de lui les combats touchaient à leur fin. L'armée de Saintes avait pris le dessus et le sol était jonché de corps. Valnor tenta de percer la pénombre mais ne décela plus d'adversaire. Il flatta l'encolure de sa monture et repartit en direction de la cité poitevine tout en se demandant où était passée la furie qu'il avait combattue.

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Cria-t-il ou ...elle ?

C'est une femme, s'étonna le Comte. Sa tête dénuée de chevelure aurait pu laisser penser le contraire. Même si le cri était rageur, le timbre était indéniablement féminin. Peu importe ! se dit-il, elle ne lui ferait aucune concession dans le combat. Elle semblait animée d'une rage difficilement contrôlable. Il savait qu'un incident s'était produit la nuit précédente, un enfant avait péri...Les Libertad avaient soif de vengeance.

Valnor talonna Feu d'Aubeterre, l'obligeant à reprendre ses esprits. Il était temps d'engager le combat sérieusement. Le Bec de Corbin, si il était une arme très dangereuse, n'avait pas l'allonge d'une épée aussi Valnor devait s'approcher de son adversaire pour lui porter des coups. Mais poussée par le désir d'en découdre, son adversaire lui facilita la tâche s'approchant à courte distance.

Les deux chevaux se retrouvèrent flanc contre flanc.

Balai mortel, tournant et virant. Coups des adversaires dans le vide, confusion d'un combat équestre, rapide et désordonné. Les cavaliers s'affrontaient, les chevaux se cognaient, se poussaient. Danse macabre du sang mêlé des hommes et de leurs montures.

Le Comte avait fait tourner dans sa main le Bec de Corbin pour utiliser le marteau contondant. Fait d'un tenant, entièrement de métal, c'était une arme parfaite pour le combat rapproché. Chaque coup porté pouvait blesser son adversaire, lui briser un membre ou le crâne. A plusieurs reprises la lame de son adversaire et le marteau se rencontrèrent dans un sinistre grincement métallique, et quelques étincelles se détachèrent de ce duel d'acier. La jeune femme n'était pas une néophyte et maniait l'épée de fort belle manière évitant d'exposer sa lame au marteau qui aurait pu la briser en deux facilement dans un choc. Rendant coup pour coup à Aubeterre, la pointe de son épée était aussi dangereuse que le dard de la guêpe. Elle était aussi agile, se couchant sur sa monture pour éviter les moulinets qu'assenait Valnor. Mais elle était peut-être trop fougueuse, trop empreinte d'en découdre. Sa volonté d'occire son adversaire était trop pressante et la pousserait dans la précipitation à commettre une erreur. Il suffisait d'attendre.

C'est alors que Feu d'Aubeterre fit une embardée sur la droite, blessé par le cheval adverse. Une brève seconde s'écoula, mais suffisante pour que la jeune femme fasse volte face et se présente du côte du bras armé de Valnor, changeant de côté pour le combat. Il avait déjà remarqué que certains coups qu'elle lui avait porté manquaient d'allant. La jeune femme arma son bras, trop lentement, pour asséner un coup circulaire. Il n'en fallut pas plus à Valnor pour saisir la chance offerte qui se présentait. Il lança son marteau contre la lame pour obliger son adversaire sous le choc à écarter le bras de son corps. Le Bec de Corbin renvoya une douloureuse vibration dans le poignet ganté de Valnor. Il banda tous ses muscles pour inverser le mouvement de son arme et dans un cri libérant son énergie, il contrebalança son arme dans un mouvement de revers, en direction du flanc de la cavalière complètement offert à la pointe acérée du Bec de Corbin.

Un bruit mat et sinistre se fit entendre lorsque la pointe pénétra la fragile protection de la jeune femme, ses côtes recevant de plein fouet le choc contondant et le pic d'acier infligeant une blessure profonde au thorax de son adversaire. Un cri !
Puis les deux chevaux se croisèrent dans le mouvement. Valnor se retourna rapidement pour s'apercevoir que la cavalière était penchée sur l'encolure de sa monture les deux bras enserrant son torse. Coup au but, ennemi neutralisé. Sous le choc, elle avait lâché son épée.

Soudain des cris s'élevèrent dans le dos de Valnor, un autre brigand venait à lui, cette fois-ci à pied, armé d'une épée et d'un bouclier. Rapide décision, la cavalière ne représentant plus une menace, le Comte se tourna vers son nouvel adversaire et talonna Feu d'Aubeterre en chargeant l'homme. Dans un mouvement circulaire le marteau frappa de plein fouet le bouclier arrachant des morceaux de bois au passage, Valnor asséna plusieurs coups de marteau, frappant tour à tour la targe ou l'épée. Puis il se dégagea fit volte face et prit un peu d'élan avant de lancer un coup mortel à son adversaire en plein visage, le projetant à terre sous l'effet du choc.

Feu d'Aubeterre soufflait bruyamment, tournant nerveusement en rond, excité par le combat. Le Comte tenta de le calmer. Il releva la tête pour prendre connaissance de la situation. La cavalière avait disparu, nulle trace de sa présence. A quelques dizaines de mètres de lui les combats touchaient à leur fin. L'armée de Saintes avait pris le dessus et le sol était jonché de corps. Valnor tenta de percer la pénombre mais ne décela plus d'adversaire. Il flatta l'encolure de sa monture et repartit en direction de la cité poitevine tout en se demandant où était passée la furie qu'il avait combattue.
Sorianne
Au pays du silence!


Elle voulait surtout être seule. Trop de bruits, de colères et de cris, s'en était bien trop pour sa tête! Du moins en ce moment. Elle n'avait pas de nouvelles de Kabotine, non plus du reste de la troupe. Où étaient-ils tous passé?... Elle avait décidé de sortir Razel, pas discret de part sa robe blanche, mais l'hiver étant là, ils profiteraient tous les deux du camouflage que leur conférait la neige.

Allant au pas, peu pressée d'aller où que ce soit, Sorianne, fila vers les bois. Là, personne ne viendrait la cueillir, ou lui sortir moult inepties sur le compte de sa belle sœur. Trop c'était trop, et là cela commençait à déborder sérieusement. Elle n'était pas de ces gens qui se battaient.. Oh non... Elle n'y arriverait pas.

Le froid était bien présent, elle sentait même le vent glacé traverser la lourde cape qu'elle portait. Les longs cheveux noirs n'étaient retenus que par un fin lacet de cuir, et les yeux yeux verts se perdaient dans la contemplation du néant... Elle se laissait aller, porter par l'étalon... Jusqu'à ce qu'il se stoppe. Sortant de sa rêverie, elle vit l'orée de la forêt. Pourquoi pas... Talonnant légèrement sa monture, elle l'entraina dans les sous bois.

Calme... Pas un bruit... Quelques monticules de neige ça et là mais pas un oiseau. La jeune femme leva la tête, regardant les branches où tenaient tant bien que mal les dernières feuilles. Étrange... Tout semblait étouffé. Comme si le silence absolu avait prit place. Enfin elle pensa trop vite.

Un bruit étrange se fit entendre plus loin. Quelle distance? Aucune idée. Le bruit aurait pu provenir de plusieurs lieues vu le silence qui régnait! Claquant de la langue, elle fit accélérer un peu Razel, guettant les alentours. Elle sentait la dague qu'elle portait peser à la ceinture qui ceignait ses hanches. Non, elle n'était pas sans défense. Surtout en ce moment avec tout ce qu'il se passait dans le coin!

Au détour d'un arbre mort gigantesque, elle vit un homme au sol, et sans doutes son cheval à ses côtés. Hésitant un instant sur ce qu'elle devait faire, elle se résigna, ne pouvant le laisser mourir de froid.

Descendant de sa monture, elle s'approcha précautionneusement, ne voulant surtout pas tomber dans un traquenards comme ceux dans lesquels elle atterrissait tout le temps. Tenant razel par la bride, elle avançait donc prudemment, le sol gelé, mêlé de feuilles mortes et de petites branches craquant à chaque pas. Ce qui ne lui échappa pas fut le sang qui tâchait la neige... Sourcils froncés, un peu inquiète, elle observa les environs, mais personne d'autre ne se trouvait là.


Messire?

Bon, réagit So! Lâchant la bride qu'elle tenait un peu comme une sécurité, elle alla droit sur l'homme qu'elle ne reconnut pas du tout. Il avait l'air mal en point, et quand elle posa une main froide sur son front, elle sentit la chaleur de la fièvre. Regardant autour d'elle, elle se rendit compte qu'elle était toute seule... Pas de chance...

Tenez bon...

Écartant les tissus qui couvraient les blessures, elle en découvrit deux en particulier, pas trés belles, mais il faudrait voir ce qu'elles donnerait une fois nettoyées. Maintenant plus de doutes à avoir, il était avec Mat et Crokie. Bon sang, mais qu'avaient-ils fait? Et comment allaient-il??


Vous m'entendez? Je vais vous aider!

La So ôta sa cape qu'elle plaça sur l'homme, à même le sol il devait geler malgré sa fièvre. Il fallait qu'elle trouve un moyen de le transporter jusqu'au village... Levant les yeux vers la bête qui les observait... Ou un moyen de le hisser sur son cheval... Petite moue d'intense réflexion... -y en a la dedans-... Regard sur l'homme au sol... Vu son gabarit elle n'y arrivera pas seule. Se relevant précipitamment, elle se dirigea vers le canasson de Fablitos, et ralentit à son approche... Un coup de sabot, une ruade et l'accident était vite arrivé! et là ils auraient été deux à devoir être secouru... Quand le cheval sembla moins surpris, elle attrapa la bride doucement afin de le rapprocher de son maître. Du moins le pensait-elle...

Sorianne souleva la cape et regarda une nouvelle fois les blessures. La plus importante était celle de l'épaule, et elle comptait bien y faire le plus attention possible. Il avait l'air d'avoir perdu énormément de sang déjà. Le front toujours aussi brûlant... Elle se pencha sur lui pour lui parler, il fallait qu'il essaye d'avoir les idées claires au moins un instant.


Je vais vous ramener, mais j'ai besoin de vous.

Du mal, la fièvre faisant remplissant bien son office.

Il faut remonter sur le cheval, je vous aiderai mais il faut vous lever, encore un effort, juste un...

Tout en disant ces mots, elle se servait de sa dague pour découper des bandes dans le bas des ses jupes. Si elle le laissait se vider de son sang, ça n'irait pas! Et en plus il serait sans doutes mort avant d'arriver! Passant à sa tête, elle prit sur elle, et le souleva aussi délicatement que possible pour lui éviter de souffrir davantage au niveau de son épaule... un grognement lui répondit et elle fit une grimace...

Pardon...

Elle fit le tour de l'épaule blessée avec le tissu, mais c'était vraiment un pansement de fortune... De même avec la hanche...

Allez, vous êtes à moitié levé, maintenant aidez moi à vous soulever, et je vous emmène à l'abri.

Elle n'y croyait plus mais après avoir batailler, elle finit par l'aider à se relever et à grimper sur son cheval. Elle remit la cape sur lui afin de le maintenir au chaud, enfin chaleur... La jeune femme le regarda, il était vraiment mal en point, la fièvre n'arrangeant rien, il aurait tôt fait de se retrouver au bas de l'animal... Faisant fi de sa méfiance... Quelle méfiance, il n'était pas en état de faire quoi que ce soit... Elle grimpa en croupe derrière lui, les rênes dans une main, l'autre maintenant pour éviter qu'il ne glisse et se retrouve une nouvelle fois au sol. Pas trés grande, elle était à moitié penchée sur lui pour conduire l'étalon à travers les bois. Elle avait récupéré Razel aussi, et avait attaché sa bride a sa ceinture. Manquerait plus qu'il se cabre et elle volait... Mais elle n'avait pas d'autre main de libre. Bon heureusement elle le savait sage.

Plusieurs fois elle dû s'arréter, essayant de maintenir l'homme inconnu sur le cheval. Sa position était précaire mais il fallait qu'il tienne.


Encore un effort, juste un petit effort, on arrive bientôt.

Oui, plus bas, la fumée des camps et du village était visible...
_________________
Debrinska
Un hennissement, une cavalcade infernale......

Et à nouveau la chaleur contre son main...Ptit'Loup?

Puis le délire reprend...des mains, de toutes petites mains la touchent, la soulèvent...LES DEMONS DE L'ENFER? peu lui chaut... mais que cette soif qui la brûle s'arrête!

Une voix lui vient de l'autre monde....Dame...aidez-nous! nous n'y arriverons pas seuls!
Puis les images de Dana , Bridget et Bellisama s'imposent à elle....

Images de douceur, de tendresse... elle pense tendre les mains vers les Déesses de la trinité éternelle..que tout se termine enfin ... que le retour dans le giron de la Mère va enfin se réaliser... ne plus avoir mal, ne plus souffrir dans le corps, le coeur ou l'âme...

Mais des crocs la tirent par ses vêtements et des petites mains essayent de la faire bouger...elle reprend conscience un instant...pour constater que c'est ptit'Loup et ...mais oui.... les hommes du petit peuple qui cherchent à l'aider...
Le regard vert tourne lentement de droite à gauche....elle ne voit pas le seul qu'elle désire voir... Muad n'est pas là...il l'a abandonnée!

Elle va à nouveau se laisser aller à la mort..lorsqu'un homme du petit peuple s'avance à nouveau: Dame... tu n'as pas le droit...Tu fais honte à la Mère...Tu dois te battre!

Puis fatigué de tant de paroles ..il rejoint ces camarades pour tenter de la faire bouger ...
Les paroles des gens du petit peuple pénètre en son âme, elle réalise alors qu'ils sont sortis de leurs cachettes en plein jour pour obéir à la Mère et venir lui porter secours au mépris de leur vie.!
Plus ils restent sur le champs de bataille,plus ils ont des chances d'être aperçus et pris en chasse par les guerriers survivants ... on aime pas les personnes différentes dans ces contrées!

Alors Deb rassemble, dans sa fièvre, l'énergie qui lui reste et les aide de son mieux à glisser sur une surface froide et inclinée...elle se rend vaguement compte que le peuple des landes et des forêts a attelé son
pavois à un cheval.... Braque? et la fait glisser dessus.... puis les petits gens la sanglent et mettent les rênes du grand frison dans la gueule de ptit'Loup!

Un Ovate du petit peuple s'approche , trace sur son front et sur son ventre déchiré les signes cabalistiques, puis une très jeune Brandrui monte à son tour sur le brancard improvisé.... elle passe sous le nez de Deb une touffe de mousse et de Lichens.... et les yeux de la jeune guerrière se ferment à nouveau!
_________________
--Rizette
Je te vois...
Je t'observe...
Je t'entends...
Je te sens...
Ne pars pas, cela ne servirait à rien. TU es à moi.

Hi.
HIHIHI.


Les paupières sont petites n'est ce pas. Je les vois. Tu te bats. Tu tentes de vivre. Laisses toi aller. Ils ne vont rien faire. Te faire. Je les tuerais tous. Un à un je les mangerais et leurs os craqueront sous mes dents d'acier.
Et l'on rira, oh oui que l'on rira. Follement. Toi et moi.

Hi.
HIHIHI.


Petite fille au goût si délicat. Tu as peur je le vois. SsssssSsssssSssssss. Je peux le sentir à travers ton haleine de fraise. A tes yeux d'Azur. Tu as peur. Ne trembles pas si fort. Tu m'excites. Je te vois.

Vrai?

Oui.

Hi.
HIHIHI.


Entres chez moi. Tu es la bienvenue. Tu es à moi. Ils ne sont rien face à toi. Ils le savent. Ils le savent et le sentent. Tu es promis à pleins d'étranges choses. Glisses toi contre moi. Je te porterais dans mes bras et te ferais danser. SsssssSsssssSsssss.

Tu me lasseras pas?

Non jamais, je ne t'abandonnerai pas. Les hommes sont fous. Je ne suis pas homme. Je ne suis que RiIiIiIiIZette....
Souris petite Libertà. Tu es à moi. Laisses toi faire. Ensemble nous les réduirons. Pour ne plus que tu ai à souffrir. Jamais plus.
Et leurs os éclateront comme les tiens sous leurs coups. Cesses de trembler. Tu es plus haute qu'eux tous.

Hi.
HIHIHI.


Rizette?

OuIiIiI petite fille?

On leur montrera hein?

De quoi petite Li?

Qu'on va leur marave leur gueule à tous!

Oui. Tous. Nous les anéantirons. Nous les détruirons. Nous. Nous. Prends ta fronde. Et joues. Je vais t'apprendre à jouer. Aies confiance. Je suis ton ami. Ne le sais tu donc pas? SsssssSsssssSssssss. Cela va être drôle. Oui. Follement drôle. Je le sais que tu as envies de tout ça autant que moi. Je te rendrais belle. Autant que je suis beau. Tu seras parfaite Libertà.

Hi.
HIHIHI.


Oui...
Bientôt Libertà...
Sois patiente. Bientôt tu seras vengée.


Méfiez vous des fureurs endormies... Ca commence plus tôt qu'on ne le pense...
Fablitos
[ Le son du silence ]

Plus tard…

Réveillé par une voix inconnue, l’andalou se sent trop faible pour chercher à atteindre la dague qui se trouve toujours glissée dans sa bottes, dernière protection dev’nue inutile qu’il a encore sur lui. Il écoute les pas qui se rapprochent doucement, rompant l’assourdissant silence qui l’avait envahit. Des paroles dont il a le plus grand mal à saisir le sens, une main de glace qui vient se poser sur son front brûlant. Il n’bouge pas, ne songeant même pas à se proteger. il se souvient de tout ce qui s’était passé avant, et après l’dernier combat, avec une fracture noire qu’il situe précisément entre l’instant où il avait réussit à se hisser sur sa monture, et cet autre instant, très désagréable, où il avait été tiré de son rêve aérien.

Alors, il essaie de sourire quand il réalise que c’est une femme au longs cheveux de jais qui s’affaire avec attention autour de lui, nettoyant ses plaies avec les moyens du bord, allant même jusqu’à sacrifier sa jupe pour confectionner bandages et pansements de fortune. Sourire encore faiblement à la vue de ses gambettes dépassant de cette fripe réduite à peau d’chagrin découvertes malgré le froid. Enfouir cette image au fond de sa mémoire, espérant pouvoir en toucher deux mots à un tisserand s’il survivait à cette épreuve. La merlette lui arrache un grondement qui se voulait être un cri de souffrance, alors qu’elle le soulève pour soigner son épaule meurtrie. La douleur lui scie le bras. Il agit comme son parternel le lui avait enseigné, quand il n’était encore qu’un chiquito : surmonter une douleur en en provoquant une seconde, plus forte. Il plante ses crocs à l’intérieur des joues et se mord jusqu’au sang. Quand la belette en termine, il sourit en rouge.

Le libertien souffre ! L’taureau respire ! L’andalou vit !

La lèvre inférieure fendue, la pommette droite éclatée, les chairs tuméfiées, il saigne par cent blessures, mais il est sauf. La meute s’est tue, laissant place au silence et à la douleur. Son r’gard émeraude se pose sur les auréoles de sang noir qui maculent le sol gelé. Il s’trouve dans l’incapacité de maîtriser un trembl’ment d’tout son être. Ses crocs claquent.

Fournir un dernier effort, les muscles tétanisés… r’lever la tête et saisir la main secourable qu’on lui tend. Il est d’bout, les jambes flageolent, la tête tourne… un pas en direction d’Viento de Abril, un second. Soudain, ses forces l’abandonnent lâchement. L’andalou se raccroche à l’épaule de la brunette qui s’entête à lui sauver la vie avec acharnement. Il se laisse glisser sur le dos de l’animal et opère un vague rétablissement sur la selle, restant étendu sur l’encolure, hors d’haleine, frigorifié, épuisé… mort d’être encore vivant.

Puis il reçoit une couverture sur les épaules. L’inconnue vient peser dans son dos, lui insufflant un peu de sa chaleur, le maintenant contre elle afin de conduire l’étalon sans risque de voir son fardeau andalou s’faire la malle…Brisé de fatigue et de souffrances, la tête appuyée contre la crinière de son compagnon d’route, il se laisse emmener, ferme les yeux en articulant quelques paroles vaseuses à l’intention de celle à qui il devrait peut être bientôt la vie,

Grac...ias señora. So.. soy Fab..Fablitos…
¿ Cómo apela usted ? z’êtes qui v..vous ?


Il fait son possible pour rester en équilibre sur l’dos d’la bestiole, sa tête dodeline d’un bord à l’autre du col de ch’mise déchiré et taché de sang. Un pâle sourire se forme sur ses lèvres amochées quand une odeur de feu d’cheminée arrive jusqu’à ses narines dilatées. Les paupières s’entrouvrent, un sombre délire se lit dans les prunelles sombres de l’andalou alors que défilent les premiers toits d’chaume, les premiers pans de murs en torchis, de part et autre de ce qu’il faut considérer comme une rue. Angoulême ? Sa môme Liberta, bébé lune et fille de vie ? Sa sœur, hermanita, Esperanza ? Les autres, les siens ?… Son autre…Elle ? En proie au vertige, il s’enfonce dans le marasme, tente de puiser en lui les dernières forces de l’espoir. De nouveau, un voile noir s’abaisse lentement devant son champ de vision déjà pas mal réduit par ses cheveux noirs qui dégoulinent de son front.

Cette fois, le sol monte vers lui. Il va tomber. L’taureau ne réagit pas. Il se sent trop las. Trop éloigné, déjà. L’sang étire un gant rouge sur son visage. Une encre noire et huileuse s’insinue en lui par la bouche, par le nez, tous les pores de la peau. Il vogue déjà dans le néant.

Presque rien.
Un pointillé de sons rauques.
Et plus rien.

A ses esgourdes, résonne alors, le son du silence.
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Ermesinde
[Aux confins des gisants]

Un hurlement jaillit de sa gorge lorsque le bec de corbin pénétra son côté . Les côtes fracassées par le marteau l’empêchaient de respirer et une douleur indescriptible la déchirait à l’endroit où le pic d’acier avait pénétré dans les chairs .

Citation:
07-12-2008 04:31 : Valnor vous a porté un coup d'épée. Vous avez été légèrement blessé.


Elle avait lâché l’épée , tenant à deux mains son flanc pour tenter d’atténuer la douleur dans un réflexe dérisoire puis s’était affaissée sur l’encolure de sa jument . Autour d’elle , les gémissements des agonisants parvenaient à ses oreilles . Les corps des Libertadiens et des Vilains se chevauchaient , unis en une ultime étreinte dans la mort . Elle regarda ses mains sur lesquelles se répandait une immense tâche rouge . Son assaillant, lui, s’était déjà jeté sur une autre proie . Des clameurs commençaient à s’élever parmi les vainqueurs . Ils brandissaient leurs épées , en frappaient leurs écus et la nuit porterait le bruit assourdissant jusqu’aux portes de Saintes . L’écho se chargerait de le propager plus loin encore …

Elle tenta de déceler une silhouette debout parmi les siens : les larges épaules d’un taureau ou peut-être un sourire en biais au milieu d’une face au crâne rasé . Mais un voile de brume commençait à recouvrir ses yeux : elle ne vit personne . Sur son visage , quelque chose d’éperdu … Quand bien même eut-elle voulu imprimer une direction aux rênes de sa monture, elle ne l’aurait pu . Ses doigts tentaient maladroitement d’endiguer le sang s’écoulant de la plaie béante tandis que sa bouche mordait la crinière de Padmée à pleines dents pour empêcher des cris de détresse de s’en échapper .

La dernière chose qu’elle perçut fut un sifflement , un souffle de vent qu-dessus de sa tête et l’écart de son destrier . Le fléau tournoya un bref instant . Sans doute son pourfendeur jugea- t- il qu’un seul coup suffirait à achever sa victime . La masse de fer s’abattit sur le haut du dos de la jeune femme qui, sous la violence du choc , sombra instantanément dans l’inconscience . Les mains avaient relâché leur étreinte et pendaient à présent de chaque côté du cou de l’équidé . Un cri de ralliement fusa du gros de la troupe de l’armée Phenix et le guerrier qui venait de porter le coup d’estoc tourna la tête . Il sembla hésiter un instant tandis que la jument isabelle prenait l’amble . Un rictus de dépît déforma la bouche de l’homme. Sûrement aurait-il voulu se délecter du spectacle d’une agonie …

Les arbres, en spectres des ténèbres , agitaient leurs branches , semblant vouloir enserrer la silhouette pantelante d’Ermesinde et la complainte lugubre qu’ils chantaient sous la bise glaciale retentissait comme un appel de l’au-delà . D’un pas long et régulier , une cavale poursuivait pourtant sa route . Elle ne ralentit pas et se contenta de tressaillir d’étonnement lorsque qu’une blanche hermine passa soudain entre ses antérieurs . Relevant le nez, pointant les oreilles, Padmée s’ébroua comme pour se familiariser avec cette odeur inconnue .

La neige s’était mis à tomber , commençait à recouvrir la campagne et le blanc d’un manteau poudreux se déposa sur les épaules affaissées de la libertadienne . Au sol, les empreintes des fers du cheval et celles du mustélidé dessinaient étonnamment un long chemin parallèle en direction du sud angoumoisin . Au long d’une haie , une branche d’acacia vint effleurer le corps inerte sur la selle et arracha un lambeau d’étoffe pourpre qui dépassait de la cotte de cuir de la combattante . L’étoffe transpercée se mit à claquer comme un oriflamme .

Au loin , le hurlement d’un loup se répercuta à l’infini . En lande morte, il était le Seigneur et aucun intrus s’aventurant en son fief n’échappait à son regard perçant . Aube en Terre nouvelle accueillerait un corps aux confins des gisants …

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