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[RP] En la Baronnie de Barbezieux...

.mahaut.
Sur la route recouverte de gelée matinale, un groupe de deux cavaliers avançaient gaiment. Enfin disons que l'un des deux cavaliers était gai. Forcément, il s'agissait de Mahaut, qui chantait, une bouteille bientôt vide à la main. A côté d'elle, Anatole, l'air résigné.

-Je suis saoule, saoule, saoule ton balcooooon !
-Nan mais je vous ai déjà expliqué, ça marche pas comme ça... Faut dire "saoul" sinon ça ne marche pas. Saoul comme dans "sous" ton balcon, en dessous quoi.
-Mais au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, Anatole, je suis une fille, que dis-je ! une dame et donc on accorde avec le féminin. Donc je suis saoule ton balcon.
-...
-Comme Roméooooooo, Ohhhhhh, Ohhhhh ! C'est qui Roméo ?
-Un italien, j'imagine. Comme votre Léonard, là.
-Ah d'accoooord. OH REGARDEZ !
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a cette fois ? Un caillou bizarre ? Ça vous gratte derrière l'oreille ? Vous voulez encore faire pipi ?
-Mais non voyons ! Regardez, là ! Quelqu'un a construit un château à la place de celui du Baron ! Oh merd.e, oh merd.e, oh merd.e... Il va me tuer... Où est-ce que j'ai mis son château, moi ?
-Mais dites, quand je suis allé porter votre lettre c'était ici. Et ils disaient tous "bienvenue à Barbezieux". Enfin, non, ils disaient pas bienvenue, y'en a qui a essayé de pisser sur mon cheval. Pays de barbares.
-Vous voulez dire que c'est Barbezieux ?
-Ben à vous de me dire hein, c'est pas vous qui êtes en charge normalement ?
-Matpel va me tuer. C'est fini. Plus rien. Pas de mariage. Pas de "je suis fier de toi". Pas de "mais mes poules n'ont jamais été aussi resplendissantes " ! Pas de fric. C'est fini.


C'est en pleurant que Mahaut et son écrivain arrivèrent dans la cour du château. Comme d'habitude, les gardes prirent grand soin de l'éviter, même si désormais il était impossible de se promener sur le chemin de garde puisque les remparts avaient disparu.
Alerté par une servante, Léonard sortit en trombe pour accueillir la bienfaitrice (façon de parler).


-Bienvenue ! Bienvenue Dame ! Attendez, qu'on lui apporte le tabouret auto-dépliant pour descendre de cheval ! Voilààà. Ah mince, vous êtes tombée. Un truc a dû être mal fixé, où ai-je mis mon tournevis ? Oh mais vous pleurez ! Vous vous êtes blessée ? Oh mais oui ! Votre œil est tout verdâtre ! Bizarre, d'abord il est plutôt violet, parce que j'ai étudié les colorations suite aux chocs, figurez vous et les étapes sont parfaitement connues maintenant...
-MAIS QU'EST-CE QUE VOUS AVEZ FAIT AUX REMPARTS ?
-Ah, votre voix va bien, elle. Alors les remparts... Ce sont des expériences malheureuses. En science, malheureusement, on ne réussit pas toujours du premier coup. Mais regardez ! C'est joli cette vue dégagée, non ? Si le Baron est féru d'architecture, il sera sensible à cette initiative.
-Il est plutôt féru d'art militaire, voyez... alors des remparts en moins, il risque de tiquer.
-Ah mais alors il sera charmé par ma dernière catapulte ! Venez voir ! Oh mais cessez de pleurer... Tenez, prenez ce mouchoir, je l'ai décoré avec une scène champêtre et... Oh, ça c'était du mouchage, mes respects. Bon, donc, venez, on va faire le tour par le côté est, vous allez être sensible à mon discours.
-Il n'y avait pas un hameau, là ?
-Ah si ! Ils sont partis pendant mes essais, je n'ai pas trop compris... J'avais prévu un système de chauffage pour leur confort plutôt...
-Mais... les impôts ? Ils ont été levés ?
-Ah miiiince. Je savais que j'avais oublié un truc. Je suis étourdi, j'oublierai ma tête un jour. Enfin non parce que j'ai prévu un système pour la récupérer si jamais, tenez, là, vous voyez la cordelette ?
-Léonard ! Comment on va payer la reconstruction des remparts si les habitants se sont barrés ! Qui va payer les impôts ?
-Ah je m'excuse, l'économie n'est pas mon fort. Mais je peux trouver un système de reconstruction rapide. Vous aimez la brique ? Avec un joli mortier dessus, on prendra ça pour de la pierre.


Ecoutant le génie en fixant d'un œil morne les remparts détruits, Mahaut finit par sortir une bouteille, dite "bouteille d'urgence", qu'elle vida d'un seul coup.


-Ça peut être reconstruit en combien de temps ?
-Oh... Tout dépend du nombre d'ouvriers... Je dirai 2 bons mois.
-Vous en avez un. Le baron est parti en croisade, je ne veux pas prendre de risques. Imaginez qu'il revienne rapidement ?
-Oh en croisade ? Il peut aussi mourir donc ?
-Ne dites pas de bêtises. Je lui ai interdit de mourir avant de m'épouser.
-Marrant, c'est juste après avoir dit ça qu'il est parti à la guerre. Il avait l'air motivé à se battre en première ligne il paraît.
-Anatole, vous vous occuperez du mortier. Ça vous apprendra à faire le malin.
-Ah pour le mortier, on peut choisir la teinte. Vous préférez quoi ? Plutôt pierre d'origine ? Jaune-orangé donc ?
-Oh et si on faisait chaque pierre de couleur différente ? Oh ouiiiii ! Quelle bonne idée !! Rose, puis vert, puis orange et bleu !
-On n'a pas de colorant bleu. Mais rose et orange c'est faisable. Avec du sable qu'on ajoute pendant le mélange mais à une dose déterminée et...
-Oui, oui si vous le dites. Bon on rentre, je me les pèle grave, là.


Remise de bonne humeur, elle se dirigea à grands pas vers le château. Quelle chance, quand même... Le Baron ne saurait même pas que les remparts avaient été détruits. Il faudrait qu'elle pense à remercier les instigateurs de la croisade qui avait permis de prolonger le départ du Baron. Ça lui laisserait du temps pour revoir la déco intérieure en plus. Ça manquait furieusement de fuschia.
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.mahaut.
[Un petit matin de décembre, sous la pluie, Mahaut et Anatole, dans le Grand salon, avec le chandelier]

- Aieuuu ! Bordel !
- Combien de fois devrais-je vous dire qu'une jeune femme bien élevée ne dit pas "bordel" ?
- Pfff... Aieuuuu ! Cornecul ! C'est mieux ?
- Vous êtes désespérante.
- Bon, au lieu de critiquer pour un rien, aidez-moi à me relever.


L'écrivain vint aider la brune à se remettre sur ses pieds en soupirant.

- Je ne sais pas comment vous vous débrouillez. Tout le monde y arrive.
- Oui oh ben ça, ça veut rien dire Anatole ! Presque tout le monde est sobre, hein. Pauvres gens.
- Bon, recommençons. Debout, la tête droite. Souriez. Non, pas ce grand sourire là, un petit sourire poli. Non, là c'est une grimace. Tudieu, un petit sourire, c'est quand même pas si compliqué ! Le petit sourire que vous faites quand je me prends un truc en pleine tête... Voilà, vous voyez quand vous voulez !
- C'est que je visualise très bien.
- Hmm. Bon, ensuite, vous empoignez votre houppelande des deux mains. PAS A PLEINES MAINS ! Délicatement, entre deux doigts. Vous n'êtes pas obligée de lever le petit doigt vous savez.
- Ah si ! C'est noble !
- Bon, soit. Alors, concentrez vous, vous allez y arriver cette fois. Faites passer votre jambe droite derrière la gauche. Douuuuucement... SANS REGARDER ! J'ai dit la tête haute ! Donc, poussez la loin derrière... Voilààà... Maintenant, retenez votre respiration et pliez doucement la jambe gauche. DOUCEMENT J'AI DIT !
- Bordel arrêtez de crier Anatole, vous croyez que je suis sourde en plus d'être sobre ou quoi ?
- Oui mais concentrez-vous. Voilà. Vous êtes en position. Penchez très légèrement la tête vers l'avant... CORNECUL DAME, J'AI DIT DOUCEMENT, là on dirait que vous voulez frapper le nez d'un serviteur !
- Ne me donnez pas d'idées, Anatole...
- Bon. La dernière phase. Remontez douuuuucement la jambe droite tout en vous redressant. Allez-y. Allez. Vous attendez quoi ?
- Anatole, je vais me vautrer, je le sens. Comme les quatorze fois précédentes.
- Mais non, voyooons. Et nous avons mis des coussins tout autur de vous, vous ne risquez rien. Allez-y. Voilà... la jambe droite eeeet la jambe gauche... Attention, maintenez l'équilibre ! Relevez la tête ! Vous y êtes presque et c'eeeeest...
*BLAM*
- Et c'est encore raté.
- AIEEEUUUUU BORDEEEEEEEEL ! Ça suffit comme ça ! Faites venir Léonard immédiatement ! Et apportez-moi à boire !


Les servantes et valets qui espionnaient la scène depuis la porte n'en pouvaient plus de rire. Quinze fois qu'elle se vautrait lamentablement en inondant son écrivain d'injures. Lui, semblait prendre la tâche très à coeur mais paraissait à bout. Il leur fit signe d'aller chercher le génie Italien. Quelques minutes plus tard ce dernier arriva avec une petite maquette à la main. Anatole alla l'accueillir tandis que la brune s'ouvrait une bouteille en grommelant.

- Bonjour bonjour !! Oh quelle jolie décoration ces coussins au sol ! Ça pourrait faire un nouveau système lors des guerres ! Les blessés retombent par terre sans se heurter ! Finis les blessés qui râlent sur le sol gorgé de sang ! Place à la fête !
- Léonard, même si c'est une excellente idée, je crains qu'elle n'ait beaucoup d'avenir. C'est quoi dans votre main, là ?
- Ah ça ? C'est une expérience. Je prépare un modèle réduit d'un moyen de voler sans effort. Il suffit d'actionner une roue qui actionne un système de cordes qui fait tourner une hélice qui s'élève dans les airs. Il me manque juste quelqu'un d'assez petit pour entrer dedans et vérifier le fonctionnement. Vous n'avez personne de moins de 3 pouces dans le château ?
- Ahem. Non, désolé. Dites, la brune voudrait vous voir.
- Ah oui ? C'est à propos des murailles roses en construction ? On a pris du retard avec toute cette pluie, je le sais mais...
- Non, non, rien de ça. Ne vous en faites pas. LEONARD EST PRESENT, DAME MAHAUT !


Un bruit de bouteilles entrechoquées retentit et l'alcoolique se précipita vers l'italien, non sans admirer au passage l'utilité des coussins disposés au sol.


- Bordel, encore tombée. Bon, Léonard, j'ai besoin de vous. Je dois aller dans le Maine raccompagner la chambellan. Or, je suis aussi ambassadrice. CESSEZ DE RIRE DERRIERE ! Bref. Je vais devoir aller présenter mes hommages au Comte, vous savez, le traditionnel "Bonjour votre hauteur, dites donc, jolie couronne, j'peux essayer ?", toussa quoi. Or, je vais devoir faire une révérence. Et j'ai beau essayer, je tombe toujours. C'est la phase "j'me relève sans me tenir" qui pose problème. Vous pourriez m'aider ?
- Oh, j'ignorais que cela posait problème à quicon... Mais bien sûr que je vais vous aider ! Pourriez vous me montrer le processus en action, que je voie bien le problème.


La brune recommença la révérence sous l'oeil sévère d'Anatole. Choppage de robe, petit sourire mesquin, balançage de jambe derrière, pliage et...

*BLAM*


- Oh, je vois. Effectivement, il y a comme un déséquilibre.
- Aieuuu... Oui, voilà, le sol bouge. C'est très contraignant. Vous avez une solution ?
- Et si on vous attachait les chevilles à la taille par un système de corde ? Vous pourriez tirer dessus au moment du levage et cela vous aiderait.
- Ah oui bonne idée ! Mais il ne faut pas que ça se voie ! Sinon c'est la honte assurée ! On peut le faire passer sous la houppelande ?
- Oui naturellement, il suffira de... Oh, vous l'avez enlevée. Fort bien.
- Oui parce que ce sera plus simple pis ça donne chaud. Faut dire que je garde mes braies dessous. En ces de fuite, c'est plus utile.
- C'est sûr, c'est sûr... Bon de la ficelle ! Alors, voyons voir, donnez moi votre pied.
petit silence suivi d'un raclement de gorge géné. Non, ça c'est votre genou.
- Ah ben ça explique bien des choses...
- Anatole, vous ne faites pas avancer la situation.


Léonard attacha consciencieusement les jambes de la brune par un système de cordelettes maintenues à la taille sous la ceinture et qui finissaient par passer dans les manches pour être actionnées par les mains. Le tout sous les gloussements de Mahaut, fort chatouilleuse et des hurlements de rire des servantes et valets.


- Voilàààà ! Il ne reste qu'à essayer. Allez, y, faites une révérence.
- Alooooooors...


Retentative n°17. la première phase se déroula sans problème. Au moment du levage, elle regarda anxieusement l'italien qui l'encouragea d'un signe de tête. Elle actionna les ficelles vigoureusement et se retrouva debout en 1 seconde.

- OUAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS ! YOUHOUUUUU ! Merci Léonard !
- Je vous en prie, voyons ! Renfilez votre houppelande et ce sera parfait. Mémorisez le système d'attache, ce sera plus sûr. Oh et...
- Oui ?
- Si vous sautillez comme ça, évitez de tirer sur les cordelettes, vous risqueriez de tomber une fois de pl...
*BLAM*
- ...us.
- Ah oui, c'est vrai. Bon, mais c'est parfait, merci pour tout Léonard. Vous êtes un génie. Je pars pour le Maine l'esprit tranquille. Et le foie plein. JE vous relaisse le château. Cette fois, pensez aux impôts et à la reconstruction.
- N'ayez crainte, j'ai tout noté dans mon carnet. Où est-ce que je l'ai posé déjà ?


Et tandis que l'italien farfouillait dans ses poches et sous les coussins, l'alcoolique s'en alla en chantonnant préparer ses affaires pour le départ.

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