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[RP] Les remparts de Montpensier

Elais
[Garde de la nuit du 18 au 19 Août]



Musique...

Douce et calme, la nuit enveloppa la ville, chassant le soleil dans sa retraite pour un repos bien mérité. Arrêtant sa course au dessus des nuages, un croissant de lune se détacha dans le ciel offrant un peu de sa clarté aux gardes qui s'affairaient à fermer les grandes portes derrière les derniers visiteurs et vagabonds qui reprenaient leur chemin.
La vie dans Montpensier tournait à présent au ralenti alors que s'éveillait timidement le ballet nocturne.

Entre deux merlons, Ela se laissa aller un instant au bonheur de respirer. Cela faisait plusieurs jours que chaque soir elle se rendait sur les remparts afin de prendre son tour de garde et veiller au sommeil paisible des villageois. Cette fonction lui plaisait, surtout depuis qu'elle avait été nommée aux côtés de l'unique douanière de Montpensier.
Surveiller les allées et venues, parcourir les remparts la nuit, se plonger pleinement dans la rédaction de ses rapports... tout cela lui occupait l'esprit et elle en avait bien besoin.

Posant les yeux sur le village endormi, elle relâcha légèrement son attention, et laissa libre cours à ses pensées.

Les jours défilaient, semblables les uns aux autres, contrastant avec l'humeur de la jeune femme qui s'éclairait ou s'assombrissait au fil du temps. Il y avait eu la nostalgie, l'angoisse, l'espoir puis la tristesse de voir s'éloigner lentement son passé. Même si parfois elle se rassurait qu'il en était mieux ainsi, les souvenirs refaisaient toujours surface emmenant son lot de regrets.

Les questions venaient alors...

En aurait-il été autrement si elle n'avait pris cette décision ou bien même si il avait répondu à son dernier courrier ? Et l'aurait-elle rejoint, lui avouant combien elle avait été heureuse en voyageant à ses côtés, combien seule sa présence adoucissait son existence, ses nuits et qu'il en avait été ainsi depuis le jour où elle avait croisé pour la première fois son regard alors qu'ils n'étaient encore que deux enfants ? Aurait-elle su lui faire comprendre combien il lui était précieux, indispensable ?

A ces questions s'ensuivaient les réponses...

Non, elle avait eu l'occasion de lui dire tout cela, cependant, elle ne l'avait fait, arrêtée par cette immuable timidité, pudeur, doublée par la peur et l'incertitude qu'il ne la rejette. De plus, il n'avait jamais pris la peine de répondre, ne serait-ce qu'à la question qu'elle lui avait posée. Ce qui l'incitait à croire qu'elle avait probablement pris la bonne décision et qu'il en était satisfait ou soulagé.
Elle ne pouvait lui en tenir rigueur, le monastère où ils avaient grandi les avait réunis, mais les avait aussi opposés, les obligeant à commettre l'irréparable et condamnant de la sorte les deux êtres à se détester. Pourtant, même si elle avait eu un jour un quelconque ressentiment envers lui, elle savait aujourd'hui, peut-être trop tard, qu'elle... qu'elle...

Ela prit une profonde inspiration espérant par cet acte étouffer la brûlure douloureuse qui lui tenaillait les entrailles. Elle ne pouvait y songer, se l'interdisait. Depuis qu'elle avait découvert cette dernière « chose », elle avait appris à taire et à endosser ce sentiment qu'elle savait être le fardeau qui la suivrait de la terre jusqu'au plus profond des limbes.
Etait-ce la punition infligée par le tout-puissant pour ses gestes passées ? Elle ne le saurait que lors de son jugement. En attendant, elle vivrait avec puisqu'il en avait été décidé comme tel.
Son seul apaisement était qu'il trouve le bonheur. Peu lui importait son propre futur si cela devait être le prix dont elle devait s'acquitter pour qu'il soit heureux.

Un bruit sourd l'obligea à mettre la main sur son arme et reporter son attention sur l'instant présent. Soulagée de ne voir apparaître qu'un confrère, elle glissa un léger sourire sur ses lèvres et salua ce dernier d'un signe de tête avant de se mettre à arpenter le chemin de ronde avec une dernière conclusion. Aujourd'hui, elle avait été acceptée au sein de ce qu'ils appelaient « La grande famille ». La grande famille... Quelle qu'en soit la sentence, quoi qu'elle ressente... Là irait sa fidélité et son dévouement. Du moins le temps nécessaire...
Elais
[Une nouvelle garde]

Musique...

La porte de la taverne s'ouvrit et se referma derrière la frêle silhouette encapuchonnée. Éclairée par le clair de lune, l'ombre se faufila dans les ruelles puis disparut derrière la petite porte en bois d'une des tourelles des remparts avant de réapparaitre plus haut, sur le chemin de ronde.

Ela baissa sa capuche, libérant ainsi les longues boucles brunes qui retombèrent légèrement sur ses épaules, et reprit son souffle un instant. Ces escaliers allaient finir par avoir raison d'elle, elle avait beau les monter de nombreuses fois dans la semaine, l'ascension s'avérait toujours plus fatigante.
Passant une main dans ses cheveux pour les discipliner, elle se rassura mentalement que l'habitude ferait son travail et que d'ici peu de temps, elle serait capable d'escalader les marches quatre par quatre. Quatre par quatre... Un large sourire vint accompagner cette dernière pensée. Faudrait-il d'abord que ses jambes, qui n'avaient rien de comparable aux « échasses » qu'on pouvait voir sur d'autres créatures de la gent féminine, veuillent bien la supporter au point de prendre la mesure de quatre marches et de les grimper. Elle haussa les épaules. Parfois, son esprit résonnait vraiment de façon étrange et méandrique, songea-t-elle.

Laissant là ces quelques réflexions, la jeune femme rejoignit son acolyte pour lui signifier que la relève était là et qu'il était temps pour lui de prendre du repos.
Nul besoin qu'elle se répète, l'homme sembla soulagé et après un salut de circonstance s'éclipsa aussitôt dans le sombre couloir d'où, quelques secondes plus tôt, elle venait d'émerger. Ses yeux fixèrent, un court moment, l'ouverture voûtée où le milicien s'était engouffré avant de se poser sur le fil de l'horizon.

En ce mois d'août, en journée, la chaleur était presque étouffante, ce qui engourdissait quelque peu Montpensier et ses habitants qui fuyaient les endroits publics. Seul lorsque le jour laissait place à la nuit, l'on pouvait apercevoir les portes et fenêtres des chaumières s'ouvrir pour laisser entrer le vent frais et léger qui tombait sur la ville. Les villageois osaient alors mettre le nez dehors, certains même se rendaient en taverne pour y déguster quelques bières... Oui, la tisane en fâchait plus d'un ces derniers temps, même les plus aguerris, comme elle, qui avait juré fidélité au breuvage chaud. A vrai dire, le houblon était une plante qui se laissait facilement déguster et qui rafraîchissait bien. Toutefois, à trop en consommer, certains disaient être pris de bouffée de chaleur. Elle n'avait jamais pris le risque d'en arriver jusque là. D'une part, de par sa fonction et d'autre part, parce qu'elle n'en voyait pas l'intérêt puisque le but principal était de minimiser les effets de la chaleur ambiante.
Cependant, cette boisson avait bien des vertus, également des vices... On pouvait le constater au comportement de certains qui perdaient tout sens des réalités après qu'ils eussent englouti quelques chopines.

Elle poussa un profond soupir en constatant combien une simple plante pouvait s'avérer dangereuse et pouvait pousser divers esprits dans l'antre de la bête sans nom. Son regard se porta plus loin, du côté de la tour flanquante du château.

Nombreux de ceux qui se trouvaient là bas avaient-ils bu plus que de raison, eux aussi ?
Les rumeurs sur le nouveau duc et sur les élections avaient fini par arriver jusqu'à ses oreilles, ainsi que l'agitation qui se déroulait en ce moment. Seigneur, que leur prenait-il à tous ?
Tout d'abord il y avait eu ce procès contre le capitaine de l'armée du duché... Un procès ? Plutôt la parodie d'un procès... Comment pouvait-on juger une personne dans les conditions où se déroulait cette mascarade ? Puis, il y avait eu ce rassemblement sur la place, à propos d'une loi surprenante sur le mariage entre femmes... De quoi réveiller l'humeur revêche des institutions religieuses... et enfin ces élections où l'abstention de vote de trois personnes avait déclenché la fureur des gens et le refus de certains maires de s'acquitter de leurs impôts. Une rébellion dont les raisons principales se voulaient être différentes de celles de la façon dont le Duc Lanfeust avait pris le pouvoir... Du moins, n'était-ce que sa propre opinion.

Même si elle se tenait bien loin de tout cela, elle ne pouvait s'empêcher de voir le désordre qui s'ancrait doucement dans son duché. Néanmoins, elle ne voulait prendre partie, elle avait fait serment et pensait bien ne jamais trahir ce dernier. Elle espérait simplement que les tensions s'apaiseraient au plus vite. Il était bien assez malheureux de voir les duchés voisins se faire la guerre pour qu'une révolution naisse entre les murs du BA...
Fermant les paupières, elle ne put s'empêcher, dans un murmure, de prononcer une courte prière.


Seigneur, par pitié, venez-leur en aide et calmez les esprits avant qu'il n'arrive malheur, je vous en prie...


Elle ouvrit à nouveau les yeux, se tournant cette fois vers le village paisible et silencieux.
Non loin, Les fenêtres de sa petite maison s'éclairèrent, chassant prestement le sujet qui lui occupait l'esprit. Un léger découragement s'immisça en elle. Où était-il donc passé encore ce petit garnement ? Et comment se faisait-il qu'il rentrait à une heure si tardive à son age ?
Décidément le petit homme lui donnait bien des inquiétudes. Demain, il lui faudrait lui expliquer ses exigences s'ils devaient demeurer tous deux sous le même toit... Oui, demain il lui faudrait le faire, même si elle savait que lorsqu'elle l'aurait devant elle, toute sévérité et tout courage l'abandonneraient incontinent. Pourtant, il en était de leur sécurité... à tous les deux. Glissant ses doigts sur la médaille accrochée à son cou, elle se tranquillisa... "Oui, cette fois, elle le ferait"...puis reporta son attention sur l'horizon et sur la raison de sa présence sur les remparts.


Edit pour faute
Rick
Une nuit parmi tant d'autres

Depuis le début de la semaine, Rick était en mission sur les remparts. Tout l'été, il s'était partagé le travail de surveillance avec son supérieur et ami Hermanicus, afin de permettre à son épouse Tiadriel de pouvoir partir soigner une vieille tante malade. Du coup, les journées du jeune homme étaient très remplies. Les nuits sur les remparts, les matins au dodo et l'après-midi avec les enfants, tout en profitant de les suivre à la sieste. Heureusement que pour le jeune homme, les esclavagistes commençaient à comprendre les lois du duché. Avec un peu de surveillance et beaucoup de prévention, peut-être que la maréchaussée arriverait à faire comprendre les lois aux villageois.

Cette nuit-là, parmi toutes les personnes à patrouiller sur les remparts et dans le village, il y avait aussi la nouvelle douanière du village. Rick l'avait tout juste croiser dans l'enceinte des bureaux de la maréchaussée. Il ne la connaissait pas vraiment et se dit que c'était l'occasion pour apprendre la connaître.


Bonsoir Damoiselle Douanière, je suis Rick, aspirant-maréchal de la ville ! La nuit semble calme. Pourvu que cela dure.
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Elais
[Un esprit qui s'évade...toujours du mauvais côté (-_-'), une visite...]

Musique...

La nuit était déjà bien avancée lorsque les lumières de la petite chaumière s'étaient éteintes, indiquant ainsi que le jeune garçon avait probablement rejoint le pays des songes. Confortée de le savoir enfin endormi, Ela esquissa un délicat sourire avant de resserrer sa cape autour de ses épaules et de reporter son regard au delà de la grande muraille, à l'horizon, où terre et ténèbres se côtoyaient. L'image en elle-même aurait pu épouvanter bien des âmes, mais la sienne s'émerveillait chaque soir devant la vision qui s'offrait à elle. Au loin, se dessinait la frontière entre le réel et l'irréel, une passerelle menant du connu vers l'inconnu, de la vie vers la mort... Si proche, si palpable, donnant la sensation qu'un seul pas suffirait pour passer de l'un à l'autre. Cette ligne interminable semblait délimiter la terre et le ciel donnant à chacun son morceau d'espace afin que ces deux derniers ne se mélangent. Chose étrange qui amena la jeune femme à s'interroger : Si l'on chevauchait assez vite, avant que l'aurore ne pointe, était-il possible de l'atteindre ?
Elle en doutait. Elle se rappela les propos de son père lorsqu'un soir prenant le temps de regarder les étoiles avec elle, il lui avait dit que la terre était ronde et qu'elle lui avait demandé de s'expliquer à ce sujet. Quelques bribes lui revinrent en mémoire...



...Le saint-homme Aristote et quelques anciens ont apporté certaines preuves qui laisseraient douter quant au fait que la terre puisse être plate et qui amèneraient à croire qu'elle est ronde. L'une d'entre elles, serait qu'il a été constaté qu'un bateau arrivant à l'horizon... on commence à voir le mât avant la proue, ou à l'inverse, que lorsque les bateaux s'éloignent, le mât disparaît en dernier.... Une autre repose sur l'observation selon laquelle l'ombre n'est pas la même lorsqu'on se déplace du nord au sud... si la Terre était sphérique cela expliquerait sans nul doute la différence... Comprends-tu mon ange ?
Le moine avait accompagné ses exemples par des gestes que la fillette ne manquait d'essayer de comprendre, mais en vain. La voyant en pleine réflexion, il avait sourit et prit l'enfant dans ses bras...
Tu es bien trop jeune pour tout cela et tu sais, il y a bien d'autres arguments qui ont été cités, mais peu de gens y croient et même n'en ont entendu parler. Si tu veux, je t'expliquerai plus amplement tout cela demain avec quelques parchemins roulés en boule et quelques esquisses...

Le doux souvenir guida ses doigts jusqu'à la médaille accrochée à son cou. Elle n'avait jamais su la suite, ni même su à quoi aurait servi les parchemins roulés en boule ; L'idée qu'il voulait représenter la terre, le soleil ainsi que les ombres différentes, lui était bien venue à l'esprit, mais cela n'avait jamais été confirmé. Enfin... Ses espoirs d'un jour atteindre cette limite qui recelait de tant de mystères, se voyait compromise par cette révélation...

Perdue dans ses pensées, elle sursauta en entendant la voix soudaine, non loin d'elle. Tournant le regard, elle dévisagea le nouvel arrivant avec surprise avant d'apaiser les battements de son cœur qui s'était emballé à cette apparition.


Maréchal Rick... Bonsoir, en effet, la nuit semble des plus calme et je pense que, le jour s'apprêtant à se lever, il y a de forte chance qu'elle finisse ainsi.

Elle accompagna sa phrase d'un sourire. Elle était peu loquace, l'homme avait probablement entendu parler de ce fait la concernant, elle espérait du moins qu'il ne prendrait pas cela comme un refus à la discussion ou bien même de la prétention. Elle ne le connaissait que peu, juste de brèves rencontres à la prévôté, mais elle n'avait manqué de voir combien lui et son épouse étaient appréciés. Quelques commérages glanés, çà et là en taverne, lui avait appris qu'il était l'époux de la maréchale et responsable du cadastre qui lui avait remis les clés de sa petite maison, un mois plus tôt. Une femme qui réunissait charme, discrétion et prévenance tout comme son mari. Tous deux œuvraient chacun à leur façon au bien-être du village et des ses villageois en cumulant diverses fonctions... Un couple comme en voyait peu et qui s'harmonisait de la plus belle des façons...

L'aube choisit de faire brusquement son apparition à cet instant, incitant Ela à oublier brièvement le maréchal et à arrêter le cours de ses pensées pour admirer le soleil, timide, se délivrer lentement des bras de la nuit, et poser les yeux sur ce moment d'éveil où la nature reprenait lentement le cours de son existence tout en annonçant aux miliciens sur les remparts, la fin de la garde...
Phoenyx92
Phoe après être passé au bureau de la maréchaussée qu'il trouva très bien ordonné vint faire un tour les remparts, il aimait les marcher sur les pavées des remparts,

A moulins il connaissait le moindre pavé glissant le moindre pavé braillant, le moindre pavé pouvant le faire repérer d'un quidam mal attentionné.

Les remparts de Montpensier était large, d'une construction habile et solide. Un bel ouvrage ou ses collègues ici présent pouvait anticiper les attaques et les déjouer.

Il erra quelques instants dans les escaliers, les coursives et autres tourelles, pensant à sa vie, ses déboires, ses réussites,

Il trouva un endroit duquel il pouvait voir les tavernes de la ville et vit sa belle entrer dans l'une d'entres elles, il caressa la pierre massive une dernière fois et partit retrouver celle qui lui avait rendu le sourire.

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Phoenyx92 dit Phoe

Je reviendrai toujours

Aléa jacta est
Cham
C'était la fin de journée , Aelys était déjà parti dans les songes de la nuit et Cham le coeur serré comme à son habitude après un jour de dur labeur , parti faire un ballade près des remparts.

La chaleur se faisant encore sentir sur le ville , tout semblait bien calme dans les ruelles , chacun vaquaient a ces occupation avant l'assombrissement total des rues.

Marchand tranquillement en direction des remparts , Cham entendit des rires s'échapper d'une jolie chaumière, elle s'approche doucement et de part l'autre coté de la rue vit une maman avec son époux qui partageait des moments de tendresse et de complicité avec leur enfant .On pouvait lire et sentir tout l'amour qui planait au dessus d'eux, ça se lisait dans leur regard échangé , dans leur touché charnel . Cham souriait de voir ce bonheur , celui qu'elle aurait tant aimer vivre a cette instant avec l'homme qu'elle aime et sa petite fille Aelys. Son visage blemit , ses yeux se remplir de larmes , elle baisse la tête et reprend son chemin jusqu'à rempart s'essuyant les joues du revers de la main.

Tout en marchand , cham regardait le sol foulé par ses pieds pour ne plus voir tout ce qu'elle n'aurait plus droit, tout ce qu'elle avait tant espéré .

Arrivée devant les remparts , elle lève le bout de son nez , ne voyant pas de garde , elle pousse la porte d'une des tourelles et monta les escaliers qui n'en finissaient pas de monté en tournant . Elle avait compté les marches , pour occuper son esprit , sur la dernière , Cham reprend son souffle , pousse la porte , prenant dans le visage un grand bol d'air .

Elle s'avance près du bord et admire... la beauté naturel d'un tel spectacle que lui offrait se coucher de soleil. Le fondu des couleur chatoyant avec l'obscurité de la nuit tombante..

Le paysage n'était plus qu'ombre devant ce mur de feu dont le mirage de chaleur venant de terre faisait danser le brasier d'ocre et d'or que le soleil venait de tracer avant de disparaître derrière l'horizon.

Cham sentait comme une attirance vers une tel splendeur. Elle jeta un regard de chaque coté d'elle , puis aidé d'un petit élan monte sur la muraille entre deux créneaux. Elle se tient a la pierre solidement scellé , ne regardant pas le bas mais fixant le lointain , puis doucement déploies son corps en remontant lentement pour garder son équilibre . Elle n'avait pas peur , son coeur battait juste plus rapidement qu'a son habitude ; mais c'était si bon.

Cham la , debout , ouvre grand ses bras et ferme les yeux voulant ressentir le vide ,pour se soulager de son mal ....

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Rick
Rick venait tout juste de terminer l'affaire soumis par Atalante dans les bureaux de la maréchaussée. Il s'apprêtait donc à rentrer chez lui pour s'occuper des enfants et surtout à profiter de son épouse. Le jour était en train de se coucher lentement, lorsqu'il sortit du bureau qu'il occupait avec ses collègues. Avançant dans les rues, le jeune homme fronça les sourcils en voyant la porte menant aux remparts ouverte. A cette heure-ci, elle n'aurait pas dû l'être. En effet, c'était Tridant qui était de garde, et il venait tout juste de le quitter, donc il ne pouvait pas être au bureau de la maréchaussée et sur les remparts. Se pourrait-il qu'Elais ou Britagna, l'une des deux douanières soit déjà montée ? L'aspirant-maréchal préféra en avoir le coeur net. C'est donc au pas de course que Rick monta les marches en colimaçon, la main sur son épée prêt à dégainer. Mais soudain, il s'arrêta en pestant contre lui car le fourreau n'était pas à la ceinture. En effet, en tant que diacre, le jeune homme ne portait que la ceinture que lorsqu'il était de garde. Il allait donc être doublement prudent. Il aurait peut-être dû aller chercher Tridant au cas où cela soit une attaque.

Et soudain le choc. Là, se tenant dans l'obscurité naissante, il vit Cham, debout entre deux créneaux. Mais que faisait sa belle-soeur debout à cet endroit ? Se pouvait-il qu'elle ait envie de.... Non cela n'était pas envisageable. Pas elle, alors qu'elle était aristotélicienne. Il ne fallait surtout pas lui faire peur pour qu'elle ne saute pas dans le vide, par surprise. Mais il fallait faire vite aussi. D'un pas rapide et quasi-silencieux, Rick arriva vers sa belle-soeur et lui attrapa la main.


Cham, que voulais-tu faire ?
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Cham
Cham se sentait prise dans les airs , l'envi d'un envol vers d'autre horizon , vers la neutralité de l'espace , sentir son corps léger soulever par l'apesanteur , plonger a fendre l'air et ne plus penser , être vide d'esprit.

Elle était sous l'emprise de ce bien être qui l'attendait , qui l'appelait .

Tandis que l'air chaud la transperçant de plein fouet , Cham les yeux clos , une larme perlant sur sa joue a la pensée de lui , sortit brutalement de son emprise par une main qui la saisie . Elle n'osait plus bouger , effrayée , comme sorti d'un rêve étrange , elle se tourne doucement et vit Rick la tenant ...

Cham se voit dans un tourbillon de questions , comme des petites voix en elle qui lui parlait a voix basse ..

Nooon cham suit ton instinct....

Puis une autre..

Cham pense a ta fille ...écoute Rick...

Cham était désorientée , perdu ...Rick lui parlait.


Cham, que voulais-tu faire ?

Cham se senti découverte et ne pu que se résigner a descendre de la muraille. Se retournant vers l'horizon ou un croissant de lune avait prit la place du mur de feu pour ne laisser qu'une douce clarté blanchâtre , elle lui teint ces quelques mots:

C'était si beau Rick ... si attirant..

Puis Cham le regarde laissant toutes les larmes de son corps ruisseler sur son visage , se sentant honteuse mais gardant en elle cette sensation qu'elle venait de vivre. Elle baisse la tête s'essuyant les joues d'un revers de mains rapide .

Je suis désolée Rick...

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Rick
La main dans celle de Cham, Rick regarda sa belle-sœur se tourner lentement. A ce moment-là, le diacre remercia intérieurement que la jeune femme ait eu l’esprit de ne pas se tourner brusquement. Sinon, le drame aurait été vite arrivé. Face à face avec elle, le jeune homme put voir qu’elle avait beaucoup pleuré. Il n’osa pas secouer la tête pour désapprouver le geste féminin autant que l’attitude de son frère. Ce dernier était en escorte avec sa sœur, dans un autre duché, laissant femme et fille seule. Après des secondes qui parurent des heures à l’aspirant-maréchal, il la vit accepter de descendre et put pousser un soupir de soulagement.

C'était si beau Rick ... si attirant..

Rick sourit à sa belle-sœur. Ses larmes coulaient de plus belle.

Je sais Cham. Mais tu sais, au fond de ton cœur, que ce n’est pas la solution. Tu ne peux pas laisser Aelys, seule.

La jeune femme essuya ses larmes d’un revers de la main.

Je suis désolée Rick...

Ne le sois pas… Mais il faut que tu sois forte et il faut que nous discutions tous les deux.

Rick la prit dans ses bras et la serra un instant, pour la consoler. Puis, ils se rendirent tous les deux à l’Antre que le jeune homme ferma pour l’occasion. A la fin de la soirée, il fut décidé que la jeune femme profiterait du voyage organisé par Son Eminence Ivrel pour faire voyager les saintes reliques. Cham souffrait d’Acédie, tout comme sa sœur Kory. Si cette dernière avait accepté à contre cœur, le séjour au couvent, il n’avait pas été le cas pour la montpensiéroise. Pourtant, il fallait absolument qu’elle soit en contact avec des religieux pour réapprendre le goût à la vie, auprès de Christos. Au final, Trufaldini et ses reliques tombaient plutôt bien.

Une fois, la jeune femme partie, Rick soupira et se dirigea à nouveau vers les remparts. Il avait besoin d’être seul, un instant. C’était si dur parfois de consoler tout le monde, surtout en ce moment. Epson et Existenz lui manquaient tant en ce moment. Mais il ne devait pas craquer. Appuyé sur les remparts, il repensa à ses deux amies, parties trop vite aux côtés d’Aristote.

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Anseis
[Pensées Vagabondes]



Le croissant qui s’amenuisait un peu plus chaque jour, commençait déjà à pâlir. Bientôt – quelques minutes ? Quelques secondes ? - il se fondrait dans la voute céleste qui graduellement s’éclaircissait.

Assis nonchalamment sur un merlon, tige d’herbe en bouche qui suivait le rythme que ses jambes balançant dans le vide imposaient, le vagabond fixait sans ciller l’horizon. Profiter de cet instant unique, entre jour et nuit, capturer cette infime fraction temporelle lorsque le premier rayon s’extirpe de la terre pour inonder le monde de multiples couleurs.

Le travail ne manquait guère pour la journée. Plusieurs missives à écrire, logement temporaire à trouver, contact avec les administrations pour faire ses nouveaux papiers … sans oublier de saluer une dernière fois ses compagnons de routes avant qu’ils ne repartent: Shawenn, Anneglire ainsi que Brends.

Pourtant, à peine avait-il franchi les portes que toutes ces tâches s’étaient envolées de son esprit. Il avait suffit d’un contact, d’une main. Y repenser dessina un sourire sur les lèvres du jeune homme. Fatigué par leurs nuits d’errances à voyager d’une ville à l’autre, il avait mené le petit groupe jusqu’aux portes de la ville, avant de tendre machinalement la main pour attraper le parchemin tendu probablement par le douanier local. Il se rappelait avoir pensé qu’il devait d’ailleurs s’agir d’une douanière s’il jugeait par la taille de la personne encapuchonnée dans longue cape sombre. Pensée qui s’était évaporée lors qu’un frisson avait glissé le long de son corps. La douce main avait glissé le long de la sienne, s’attardant puis la quittant comme à regret.

Dans un brouillard né de son esprit, il avait ensuite avancé sans se retourner…ou bien l’avait-il fait ? Il n’aurait pu le jurer. Et il aurait probablement continué sa route, tenant toujours monture en main si Shawenn ne l’avait ramené à la raison, lui rappelant que leurs chevaux devaient être menés à l’écurie attenante aux remparts, d’où ils partiraient vers le monastère le plus proche une fois reposés.

La ville commençait à se réveiller et Anseis nota sans y prêter attention des cris plus ou moins proches. Son esprit continuait de le ramener quelques heures auparavant. Après avoir réglé l’histoire des montures, au lieu de suivre le groupe et chercher logement pour le matin, Anseis avait marmonné une excuse pour prendre congés des trois autres voyageurs, prétextant n’être fatigué. Le visage de Shawenn s’était fendu d’un sourire alors que les yeux de la jeune femme, rougis par la longue nuit, avaient un instant pétillé. Après un signe de la main, elle l’avait quitté en prononçant, d’un ton mi-amusé, un
Souhaitez une douce nuit à votre compagne , puis tournant son regard vers la fameuse compagne qui dispensait sa blanche lumière au dessus de la cité.

Et c’est toujours envahi par cette étrange sensation, le maintenant entre rêve et réalité, qu’il avait rejoint la tour de garde puis signé pour un travail à la milice : une astuce qu’il avait apprise il y a quelques mois déjà et qui permettait d’obtenir accès aux remparts sans que l’on lui pose trop de questions indiscrètes. C’est ainsi qu’il s’était installé sur ce siège improvisé, insigne de milicien fixé sur sa sombre chemise, il y a une heure de cela. Une heure durant laquelle il n’avait guère bougé et encore moins parlé.
Le cri se fit plus fort, puis accompagné d’un coup sur l’épaule. Le milicien d’un jour tourna la tête pour observer le visage rouge du maréchal de service.


Et dis-donc l’nouveau, tu réponds pas quand on t’appelle ? Si tu veux faire tes gardes cette nuit, t’as intérêt à me suivre et bien écouter. l’homme se retourna vers les trois autres miliciens puis le fixa de nouveau … J’ai pas envie de me payer la ronde en privé pour chacun d’entre vous. Quant à l’ami dur d’oreille, ta tête me dit quelque chose : t’aurais pas fait un mauvais coup dans notre duché ? Je t’ai à l’œil, donc pas d’entourloupe cette nuit

Haussant les épaules, le vagabond sauta pour quitter son perchoir du matin puis suivit sans trop y prêter attention le groupe de miliciens. Il tenta au début de sourire au maréchal chaque fois que ce dernier jetait un coup d’œil dans sa direction, mais la rougeur qui ne semblait quitter le visage de son supérieur, de même que la grosse veine qui pulsait sur son front semblaient indiquer que l’homme n’appréciait guère. En soupirant, Anseis en conclut que la journée serait probablement bien longue pour lui.

édition pour correction de faute
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Cham
Le retour

C'était par une nuit sublimé par un clair de lune , un ciel moucheté de milliers d'étoiles , que Cham s'en revenait sur sa jument , Aelys endormit contre elle , de son voyage Ducale qu'elle s'était autorisé de chambouler un peu.

Devant Cham , sur son étalon marchant d'un pas très alluré , son ami Magakrav qui l'avait prit sous son aile pour tenter de lui redonner le sourire qui lui allait si bien mais qui c'était peu a peu effacer ces dernières semaines. Ne voulant pas la laisser seule , il lui avait imposé sa présence , son accompagnement sur le routes.

Une légère brise qui faisait déjà ressentir les premières humidités nocturnes annonçant l'arrivée imminente de l'automne avait rosie le visage de Cham qui apercevait au loin les longues Murailles encerclant Montpensier , afin de protéger de tous danger les villageois encore plongé dans un sommeil certain .

C'est a ce moment la que Cham eu un pincement au coeur .

Les deux cavaliers sur leur monture avaient voyagé jusqu'au pied des remparts du village , dans un silences pesant, chacun avec leur pensées envahis par des tourments respectifs rythmé par les pas nonchalant des chevaux faisant résonner le clapotis sourd de leur sabots sur le sol meuble .

Cham et Magakrav s'arrêtèrent a pied des remparts comme si sans un mot sans un regard échangé , ils en éprouvaient tous les deux le besoin. Elle leva le visage , laissant glisser son regard le long de ce mur jusqu'au créneaux qui se dessinaient dans la pénombre et se mit a penser a cette instant ou dans sa vie tous lui avait semblé si vide .

Magakrav l'a regarda lui donnant un petit signe de tête accompagné d'un doux sourire comme pour lui dire : « prête! ». Cham touché par cette attention de ne pas la brusquer lui donna le signal en esquivant un léger sourire furtif .

Avant de reprendre le pas vers le porche qui les mènerait chez elle , Cham dépose un tendre baiser sur la petite tête endormit de sa fille .

Cham savait qu'elle trouverait la maison vide , mais ne désespérait pas sur un retour proche de celui qu'elle aimait , de celui pour qui elle donnerait sa vie et le seul pour qui son coeur battait encore ....

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Elais
[La veille, nuit de garde du 15 au 16 Septembre]

Musique...

Le jour avait doucement cédé sa place à la nuit, plongeant paisiblement la ville au cœur d’une profonde obscurité. Dans les fausses pudeurs d’une lune se dissimulant sous un nuage, enveloppée par l’obscurité silencieuse que seul le bruit de pas sur la chaussée venait déranger, une silhouette à l’aspect gracile, se dirigeait lentement vers les remparts. Le visage dissimulé sous une capuche, le front baissé, la jeune femme avançait, scrutant d’un œil absent le pavé que la fine pluie, tombée plus tôt, faisait briller sous les rayons craintifs de l’astre à la mine timide. Son esprit se montait en un enchevêtrement de pensées et d’espoirs, tantôt liés, tantôt contradictoires, tout cela à cause d’un nom, d’un visage ainsi que d’un effleurement dont elle sentait encore la caresse sur sa main.

Le sujet de ses préoccupations était arrivé il y avait de cela deux jours et depuis, elle ne cessait de se remémorer cet instant où elle l’avait aperçu.

La relève l’ayant remplacée sur les remparts, la douanière, comme chaque matin, avait rejoint les gardes afin d’accueillir vagabonds et villageois qui entraient dans la ville. Adossée contre le mur de pierre, alors que l’aurore pointait à peine, elle examinait la foule tout en distribuant aux étrangers, dépassant l’enceinte, une notice sur les lois en vigueur dans le duché, quand ses yeux s’étaient posés sur un visage familier… Un visage que jamais elle n’avait imaginé voir à nouveau.

Son cœur s’était alors emballé, cognant à tout rompre dans sa poitrine. Sur le moment, l’angoisse naissante l’avait brièvement fait songer à quitter son poste, mais elle n’en avait rien fait. Sa fonction ne lui permettant guère ce genre d'absence, elle s'était contentée de s’écarter de son accotoir pour se dissimuler plus amplement dans l’ombre des remparts et avait réajusté sa capuche sur sa tête afin de ne laisser paraitre que quelques mèches de cheveux.

Si on lui avait demandé le pourquoi de ce geste, de cette appréhension, elle n’aurait pu donner une explication. Ne serait-ce peut-être cette peur qu’elle avait d’affronter le regard bleu et d'y voir l'indifférence ou la pitié, susceptible d’affermir les raisons qui l’avaient poussée à abandonner l'homme sur les routes avec une simple missive.

Cependant, malgré la distance et les craintes, ses prunelles n’avaient pu se résigner à quitter le concerné, dessinant et redessinant chaque trait qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Les secondes s’étaient succédées, interminables, jusqu’à ce que son pouls s’accélère encore lorsqu’il s’était trouvé enfin près d’elle. Cessant son observation et baissant la tête, elle lui avait tendu le parchemin d’une main tremblante… Une main qui s’était retrouvée l’espace d’un instant dans la sienne, réveillant chez la jeune femme les sentiments qu’elle redoutait…
Sans un regard, il avait pris le vélin et passé son chemin. Lors, les yeux fixés sur le dos doté de larges épaules, elle l’avait regardé s’éloigner, puis disparaitre après une légère hésitation, au détour d’une ruelle.

Ayant atteint les escaliers de la grande tour et revenant au présent, la jeune femme replia ses doigts jusqu’à former un poing, puis les relâcha graduellement avant de les étirer. N’était-ce que pure coïncidence ou bien avait-il su qu’elle était ici ? Involontairement, un sourire glissa sur ses lèvres à cette dernière pensée… Et s’il était revenu pour elle ? Non. Chose impossible. Il n'avait pu avoir connaissance de sa nouvelle identité, au reste, trois compagnons le suivaient. Parmi eux, une femme qui s’attardait dans le village… Et même... Même si elle avait constaté qu'il avait été le seul à élire domicile à Montpensier, il était inutile de se bercer de douces illusions. Elle savait pertinemment qu'il était vagabond et que probablement cet arrêt n'était que provisoire.

Secouant la tête, elle arrêta là le cours de ses divagations et s'obligea à ne pas y songer tout en entreprenant la montée des marches qui menaient aux remparts. Eut-elle le choix, elle aurait effacé cette rencontre de sa mémoire. Néanmoins, le revoir avait ranimé en elle toutes sortes d’émotions et notamment cette félicité irrationnelle qu’elle avait toujours eue en sa présence. Ores, seul l'avenir répondrait aux questions qui se posaient et à l'espoir qui s'était inconsciemment installé chez la jeune femme.


Edit : Correction de faute.
Saens
Certains pensent, sur les remparts. Certains marchent, d'autres ratiocinent. D'autres pleurent. Le brun fume. Les jambes dans le vide, son brûle-gueule calé entre les lèvres. Il chantonne des petites rengaines d'ailleurs, douce comme des cavatines en velours, qui se perdent dans la sorgue. Le noir les gobe, et le brun fait des ronds de fumée avec, qui s'envolent dans des hauteurs d'une toise.

C'est faux. Le brun n'a jamais su faire de ronds de fumée. Alors il s'entraîne juste, porte la bouche en O et crache les volutes qui forment, à leur bon vouloir, des demi-cercles, des ronds gluants qui pendent, des formes différentes, des coloquintes, des panais, des vierges hurlantes, des qui gazouillent, des enclumes.

Faut dire qu'il fume pas des joliesses, le brun, c'est un mélange honteux qui se consume là-dedans, au fond du foyer en chêne. ça s'appelle sauge, et ça s'appelle pavot. Et ça lui attaque doucement mais sûrement les nerfs. Il commence à délirer jusqu'aux pieds, qui se balancent dans un vide mou, jusqu'aux ongles, qui se mettent à chanter eux aussi. Et le brun les accompagne à voix basse, récitant,

C'est la cantate des carnassiers,
Qui dansent en rond dans la rue,
lls mangent leurs bras en sautillant,
Arrivent au port de Bradaillant.
Du potiron versé jusqu'au crâne,
De leurs dents molles ils ricanent,
ça fait couler la soupe orange,
Qui recouvre le sol de la grange.

Petits vers, pas luisants, que la nuit engloutit aussi. Derrière lui des gens qui passent, même qu'on les appelle des passants, et qui ne servent sûrement qu'à vous démontrer combien vous êtes vain, là, le cul posé sur les remparts, à vous embobiner l'entendement avec des plantes qui brûlent. Mais ça, songe-t-il en souriant, il le sait déjà.

Quand il sourit, sa pipe dégringole.
Anseis
[Un soir d'orage]




Mornes et pluvieux, les jours s'étaient succédés sans grand changement. Malgré le feu qu'il laissait brûler dans la petite cheminée de sa chambre, c'était à peine si ses vêtements avaient le temps de sécher entre deux gardes.

Dans un espoir presque enfantin, il s'entêtait chaque matin aux aurores à rejoindre le poste de garde afin de prendre emploi auprès de la milice. Ceci dans le seul but de patrouiller les remparts la nuit, de l'y retrouver comme si c'était le fruit du hasard, un signe du destin. Pourtant, son déménagement bien trop récent aux yeux du maréchal chargé de la milice couplé à l'insistance dont il avait fait preuve pour obtenir garde nocturnes avait poussé le supérieur à lui refuser ce poste. Probablement par peur qu'il soit un vil brigand dont le but n'était que de laisser ses comparses entrer pour piller la ville, à la faveur de la nuit.

Au fil des jours, le jeune homme se persuadait un peu plus que de nouveau une main invisible guidait son destin. Après avoir reçu en cadeau ce qu'il n'aurait espéré même en rêve, il comprenait maintenant qu'il était inutile de vouloir cacher ses sentiments, et de prétendre que tout n'était que coïncidence.

Après avoir ajouté une nouvelle bûche dans l'âtre, il s'approcha de la fenêtre en soupirant. La pluie glissait le long des carreaux grossiers, chaque goutte attrapant une infime partie de la lumière vacillante dispensée par la cheminée, la conservant jusqu'au moment où enfin elle disparaissait, remplacée par une autre. Immobile, il suivit du regard le manège des larmes célestes, rythmé par le son clair de l'averse et celui, plus grave, du feu crépitant.

Un éclair qui ne tarda à être suivi d'un craquement finit par le faire réagir. En trois pas, il avait rejoint la chaise sur laquelle reposaient braies et chemise sombres, encore humides de sa dernière patrouille. Il passa sa main sur le tissu comme pour se donner courage, puis se vêtit de nouveau. Instinctivement, il se saisit de la dague qu'il glissa au niveau de sa ceinture puis, dans un geste plus réfléchi, récupéra une couverture enroulée près du feu.

Assailli par les éléments – la pluie, qui semblait avoir trouvé courage dans les premiers éclairs, avait redoublé – il laissa claquer la porte derrière lui avant de se retourner et la verrouiller. Serrant contre lui la couverture pour éviter qu'elle ne se mouille trop, il se mit à courir vers l'escalier le plus proche qui menait aux remparts.

Un torrent avait recouvert les grandes pierres déjà glissantes et le vagabond manqua de tomber à plusieurs reprises lorsqu'il les monta. Ses chausses retenaient maintenant plus l'eau au niveau de ses pieds qu'elles ne les protégeaient mais l'homme n'en avait cure. Ayant chassé de sa main une partie de l'eau qui s'était accumulée sur son visage ainsi que sa mèche rebelle qui, pour une fois, resta sagement avec le reste de sa chevelure, il avança légèrement courbé. Le regard cherchant désespérément une silhouette familière.


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Reinemab


[à l'aube]



Un son. Juste un son, le clapotis des dernières gouttes de pluie qui se perdent, régulières, dans un vide perdue dans la brume matinale...

Et, là, soudain, éveillant l'ouïe des gardiens de remparts, avançant sous cette fine bruine, une forme se dessine, sautillant et sautant dans les flaques laissées par cette nuit agitée...

Sauvage?
Une silhouette d'une jeune femme à la chevelure étrange, mèches verdâtres, elle n'a pas l'air d'être du coin, cette longue et mince Albigeoise au pas frétillants : c'est Reinemab

Cette petite grenouille, a la mine heureuse, sous la rosée du matin, étant arrivée la nuit précédente dans sa jolie roulotte, un soir où le ciel était étoilé et parsemé de milles éclats...

Elle déambulait prêt des remparts vêtue de la robe la plus somptueuse de ses malles, panoplie verte aux fleurs blanches piquées...
C'est à fin de ne point la crotter, qu'elle remonta le bas du tissu de ses petits doigts, laissant là apparaitre une longue paire de bottes dont la couleur n'était plus visible, tellement qu'elles étaient imprégnées de boue...

Soudain elle s'arrêta et regarda au loin, observant les paysages tremblants au grès du vent, espérant peut être apercevoir celui pour qui elle s'était faite si belle...

Sur ces épaules une petite étole, il faisait doux en avait elle réellement besoin? Ou bien alors, avait elle prévu de réchauffer quelqu'un?

Quoiqu'il en soit, sur ses chemins de la connaissance ou de la sagesse, elle observe et imagine la forme adéquate et belle qu'elle espère...
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