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[RP-Enlèvement]Quand Genève trouve une monnaie d'échange

Meliandulys
L'oreille toujours collée sur la lourde porte, des bruits signe de mouvements lui parvinrent enfin. Bien que des compagnons à lui se trouvaient de l'autre coté du bois, Mélian recula d'un pas par précaution. La situation pour le moins particulière dans laquelle ils se retrouvaient tous avait tendance à mettre tout le monde sur les nerfs, rendant les coups d'épée préventif plus facilement envisageable. Un simple geste de prudence dans la majorité des cas, mais qui pouvait bien souvent déboucher sur un accident domestique des plus fâcheux si l'on n'y prenait garde.

Lorsque le visage du magnifique se fit entrevoir, Mélian lui servit un sourire crispé de circonstance avant de s'engouffrer bien vite dans la pièce servant de refuge aux deux reitres, jetant un dernier coup d'œil par dessus son épaule.


Rassure toi mon frère, il ne me semble pas avoir été suivi. J'ai pris les plus grandes précautions dans cette optique. Et je pense pouvoir affirmer que vous n'avez pas non plus été filé... enfin mis à part par moi. Je ne sais d'ailleurs comment tu fais pour t'orienter avec autant d'aisance dans cette cité, surtout avec ce bordel ambiant qu'il y règne. Mais j'ai cru plus d'une fois avoir égaré votre trace dans une ruelle sordide.

Bien à l'abri dans ce qui ressemblait à s'y méprendre à une salle d'archive, les questions commencèrent alors à pleuvoir, véritable volée de flèches réservée par Kartouche en signe de retrouvailles. Il laissa son frère reprendre quelque peu son souffle, tout en laissant son regard faire le tour de la pièce, adressant au passage un sourire à Phonya, et détaillant de pied en cap la mystérieuse prise qui les accompagnait. Puis, d'une voix se voulant le plus calme possible, cherchant à atténuer l'excitation du frangin, Mélian entama un résumé des derniers événements.

Suite à notre échec sur les remparts de leur castel, nous avons été nombreux à préparer une sortie pour aller combattre en terrain découvert les soldats béarnais stationnés dans les campagnes alentour. Il faut reconnaître que la stratégie n'était peut être pas la plus judicieuse et notre assaut s'est bien vite mué en ce que l'on pourrait appeler une déroute. Bien que je ne puisses t'en dire plus sur nos compagnons. Je suis en effet un des premier à être passé sous le fil d'une lame béarnaise et à avoir été ramené dans l'enceinte de la cité. Mais je ne suis pas à plaindre, ma blessure n'est que superficielle. Certains de nos frère d'armes n'ont pas eu cette chance, et sont bien plus mal en point que moi.

Le regard de Mélian se porta de nouveau sur le visage inconnu, éveillant grandement une curiosité à laquelle Kartouche avait déjà commencé à répondre.

Aucune raison que le commandement ne se désolidarise de ton initiative.
Nous sommes, ici, tous embourbés dans le même marécage nauséabond.


Sa blessure commençait à devenir lancinante. Mélian passa machinalement la main dessus.
Il réfléchit quelques instants, essayant de ne pas se laisser distraire par la douleur qui faisait palpiter son flan.


Mais dis moi. As tu déjà fait part de ta prise aux béarnais, et as-tu déjà fait quelques revendications au nom de Genève ?
Et puis, c'est qui au juste cette drôlesse ?

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« Florebo quocumque ferar »
Genevois, Républicain, Réformé
Kartouche
Le rythme cardiaque de Kartouche décroît au fur et à mesure que son frère l'informe des dernières nouvelles. Une fois qu'il a terminé, Kartouche répond à son tour aux questions que se pose Méliandulys.

«Sache d'abord qu'il ne faut pas dire "drôlesse", car nous avons ici affaire à une demoiselle des plus nobles du Béarn. Elle nous a renseigné tout à l'heure sur son nom, Clémence Maledent de Quelque chose, mais je n'ai ma foi aucune idée de sa fonction précise...

«Quant à ta seconde question, oui, j'ai fait publié lettre de revendication, signée en mon seul nom propre. Pour autant que le gamin ait accompli son office. Mais ce que j'ai demandé, je doute que le Béarn me l'accorde sans discussion ; ce papelard ne nous engage donc à rien du tout, et il faut nous attendre à devoir aller discuter avec le conseil, un de ces jours prochains. Précisément, je réclame la libération des soldats genevois retenus dans les geôles béarnaises, le bannissement de Varden puisque Yohann n'avait pas été banni, et 10'000 écus pour dédommager les frais de guerre...»


Le magnifique Kartouche laisse passer quelques instants, laissant à son frère l'opportunité de peser ses exigences. Puis il reprend, ne le laissant pas faire de commentaire.

«Pas besoin de me dire que je suis fou, ce que je demande en trop, c'est à dessein. Je veux voir les béarnais s'entre-déchirer sur la suite à donner à ma demande. Car il s'en trouvera certainement qui seront partisan d'accéder en grande partie à ce que nous voulons, tandis que d'autres, ulcérés par notre audace, ne voudront aucunement entre en matière. Avec le rapprochement des élections comtales, peut-être, pour autant qu'ils ne consacrent pas quelqu'union devant l'adversité, que nos ennemis seront leurs propres adversaires. Nous verrons bien, en attendant, on garde la fille, et on s'apprête à tenir un siège ici...»

Kartouche réfléchit. Tous ces plans sont bien jolis, mais la probabilité qu'ils se réalisent est plutôt faible. Il faut, dans l'immédiat, trouver des alternatives. Tout peut échouer, il est primordial de pouvoir rebondir sur autre chose si l'idée en cours s'avère mauvaise. En premier lieu, il s'agit de trouver un lieu de repli, une meilleure cachette que celle-ci.

«C'est un miracle que Phonya ait pu nous mener dans un endroit aussi sûr que celui-ci. Personne ne trouvera l'occasion de venir consulter les archives en pleine guerre, et sans doute qu'on ne pensera pas à nous chercher si près du château. Malgré tout, la situation est précaire. Si la fille se met à crier, je ne sais pas jusqu'où cela porterait. De même, si un garde t'a vu entrer ou sortir, pour autant qu'il soit un peu curieux, nous sommes cuits. Il faut impérativement que nous trouvions autre chose... as-tu une idée ? Penses-tu que nous aurions une chance, même minime, de sortir de la cité ?»[/i]
Meliandulys
Mélian écoutait Kartouche avec attention. A l'énonciation du nom de leur hôte, il fit de grand yeux rond qui n'était pas une illustration suffisante de la grande surprise qui était alors la sienne. Il s'exclama alors dans un éclat de voix bien mal venu au vu de la situation actuelle qui réclamait une certaine discrétion.

Maledent dis tu ?! Une Maledent de Feytiat, n'est ce pas ? Ce nom ne te rappelle-t-il rien mon frère ? Du beau linge que celui que tu détiens là. Elle fait partie de cette longue lignée familiale qui compte aussi une de nos vielle connaissance genevoise... Aurélien. J'me demande même si la Comtesse du Béarn n'en est pas elle même une... Drôlesse ou pas, voici sans doute une surprise pour le moins intéressante.

Mélian avait ensuite de nouveau écouté Kartouche lorsqu'il énonçait les fameuses revendications.
Il ne pouvait s'empêcher de sentir une certaine excitation le réchauffer au vu de l'offrande que Déos leur avait fait en mettant entre les mains du magnifique une telle monnaie d'échange.


Tu es fou Kartouche, jamais un sain d'esprit n'accepterait telle demande même en échange de la plus noble des détenues. Et pourtant, tu as bien fait. Notre situation n'en réclame pas moins. Surtout si nous voulons récolter un minimum de bénéfice de ton invitée. Il nous faut savoir être gourmand. Il reste que votre présence ici bien que salutaire dans un premier temps, n'empêchera sans doute pas ceux qui sont déjà en quête de la petite Maledent, de vous retrouver à un moment ou à un autre.

Mélian commença à faire les cents pas, jetant de temps à autres un coup d'œil à Clémence, s'arrêtant parfois une main posée sur son coté en affichant un rictus, lorsqu'il arrivait que la douleur le lance avec plus d'intensité.

Nous allons devoir agir rapidement. Concernant les négociations dont tu parles, il nous faut en effet battre le fer pendant qu'il est encore chaud. Si tu n'y vois pas d'inconvénient, une fois ma plaie pansée et une chemise plus présentable enfilée, j'irais demander audience à leur comtesse... seul.

Et d'autre part, nous allons devoir palier à votre situation précaire. Au vu des combats qui font encore rage, sortir de Pau me paraît délicat pour le moment, à moins de pouvoir compter sur une aide extérieur... donc autant oublier dans un premier temps.


A moins que ...

Mélian s'arrêta tout net et se rapprocha de Kartouche.

J'ai eu vent d'une maisonnée dans les bas fond de Pau. Dans un coin des plus mal famé où même la prévôté hésite à s'aventurer sans précaution. Y'a un lieu affichant fièrement le poisson réformé. Un certain Bartoli... Barthélemy... Bart simps... enfin j'sais plus vraiment. Mais il semblerait que nous y soyons les bienvenue et que nombre de nos frères blessés s'y rejoignent.

Ne crois tu pas que dans un premier temps, ce lieu serait plus propice à votre sécurité ?
Bien qu'une nouvelle sortie dans les ruelles paloises avec ton colis soit pour le moins hasardeuse, j'en conviens.

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« Florebo quocumque ferar »
Genevois, Républicain, Réformé
Kartouche
Kartouche manque de s'étouffer. Maledent de Feytiat. Aurélien. Voilà le nom qu'il n'arrivait pas à remettre. Ainsi donc, Deos avait été généreux en remettant entre ses mains cette jeune fille. Il écoute distraitement les paroles de Mélian, son esprit associant à Aurélien Genève, à Genève la république, à la république Izaac, à Izaac Jaca, etc. Et puis a imaginer tout le parti qu'ils pourraient tirer de se prise.

«Nous abriter dans une maison arborant le poisson ? Tu n'y penses même pas ! Dès qu'ils auront vent de son existence, ils la fouilleront de fond en comble pour y chercher la prisonnière. Quant à la négociation, je puis m'en occuper ; j'assumerai les risques induits par cette prise de guerre, si tu le souhaites. Car tu imagines bien que nous ne serons pas traités comme des enfants de choeur, et je crains que les béarnais ne voient en notre prisonnière militaire qu'une lâche prise d'otage.»

Il se tourne ensuite vers Clémence. Après tout, il ne sait pas grand chose son identité, et les dernières révélations de Méliandulys ne font qu'exacerber la curiosité de Kartouche. Que lui révélera encore le futur à propos de la demoiselle de Feytiat ? Qu'elle est du conseil comtal ? Ou bien peut-être maire de Pau ? Ou bien encore qu'elle n'a point quinze ans ?

«Demoiselle, est-ce vrai, comme me le dit mon frère, que vous êtes apparentée à Aurélien, jadis et très brièvement évêque de Genève ? Ce n'est pas une parenté flatteuse, mais il n'y a pas à en rougir... Après tout, on ne choisit pas ses cousins. Et il y a autre chose qui me tracasse, dites-le moi si vous le voulez bien ; quel âge avez-vous donc ? Car vous me semblez bien jeune, et en même temps, vous ne vous plaignez de rien. Je ne sais si vous êtes une fillette que je dois ramener à sa mère, ou bien une jeune fille dont le fiancé me poursuivra jusqu'à ma mort...»

Cette dernière perspective serait d'ailleurs plutôt pour réjouir Kartouche. Quoi de plus intéressant qu'un ennemi pour la vie, de plus stimulant qu'une poursuite sans repos. Mais bon, à ce propos, il ne faut guère se faire d'illusions. Les transports des jeunes gens, de nos jours, ne durent rarement plus de quelques heures.
Clemenceii


[Dans les archives...là où les rectrices font jamais le ménage...]

Saisi fermement par le bras, Clémence se lève et tente de se dégager, mais en vain...elle a bien trop faim et manque de force, même si en temps normal, elle n'est de toute manière pas bien forte. Ce qu'elle pensait être du vent s'avère alors être les murmures du frère de l'homme qui l'a enlevé. Un regard étonné vers Kartouche...même les bandits ont de la famille? En ne ratant pas un des propos de ce dernier, elle découvre cependant, qu'il n'a aucune idée qu'elle est la fille de la comtesse..chose qui la rassure quelque peu, vu qu'il vont se servir d'elle pour faire pression.
Moins ils en savent mieux se sera pour elle et pour sa mère.

*Loi de la guerre...n'importe quoi...*ne peut-elle s'empêcher de penser

Du coin de l'oeil, la jeune Maledent sent le nouvel arrivant la dévisager...en d'autre circonstance, elle lui aurait tirer la langue, mais là elle se contente de le regarder avec toute la haine que peut laisser transparaitre son regard.

De même, elle ne peut cacher un sourire satisfait, en apprenant que leur stratégie fut la mauvaise....après tout ce ne sont que de vulgaire fripouille venu pour l'argent et le pouvoir, rien d'autre à ses yeux.

*Bien fait! les hérétiques et pilleurs sont fait pour être brûler ou tuer par l'épée....et maman elle va vous le faire payer de...*ses pensées sont bien vite coupé par Kartouche qui prononce une partie de son nom et à la vue des grand yeux de l'autre homme.

Clémence se sens d'un coup un peu moins satisfaite et un peu plus inquiète...si jamais ils font le rapprochement....

Et c'est alors que ce qu'elle crains le plus arrive, bien qu'elle n'avait pas pensé à son frère pour la peine. Ils ont donc connu Aurélien et connaissent sa famille, après tout il a été évêque de Genève.
Ne sachant cacher ses émotions comme sa mère, elle blêmit, surtout lorsqu'il parle d'elle, la comtesse.

S'ensuit les explications sur les conditions imposé pour sa libération, certes folle...mais son kidnappeur touche un bon point. Connaissant les Béarnais, elle se dit que se ne serait pas improbable qu'ils s'entre déchireront , ils ne savent pas s'entendre toujours à défendre leur part et tirer dans les pattes de l'autre...
Ce qu'elle avait fait lorsqu'elle était au conseil sous Ingenue, mais contrairement aux autres elle avait appris de cette situation.

Lorsque Kartouche se tourne vers elle pour obtenir plus de précision, le sang de la jeune fille ne fait qu'un tour et certes elle devient rouge, mais non de honte, plutôt de colère...son frère n'est pas une parenté flatteuse?
Elle tente de se contenir du mieux qu'elle le peut, à peine le temps de finir, que...la jeune fille calme jusque là, se tourne légèrement et profite de l'ouverture pour lancer son fameux coup de pied dans le tibia, tout en lâchant.

Ca vous apprendra à dire du mal de mon frère...il est très bien Aurélien. faut pas dire du mal de la famille, un coms en exercice a déjà gouté à ce coup pour avoir dit du mal de son père, alors un homme comme lui ne passerai surement pas à travers.
Ne se rendant même pas compte qu'elle venait de leur donner son lien de parenté avec lui.

La colère est là, mais il lui faut faire un effort, elle le sait, pour se calmer et réfléchir un peu, autrement elle ne s'en sortirai jamais. Paddy devait être arrivé et avait déjà dû informer sa mère, il lui fallait l'aider à la trouver par tout les moyens possible.

J'ai bientôt 12 ans et c'est ma maman qui vous poursuivra jusque la mort si vous ne me rendez pas à elle sur le champs, ensuite je ne vous dirai rien de plus tant que je n'aurai pas eu à manger...j'ai faim! sur un ton se rapprochant de l'ordre, après tout ils avaient intérêt à la garder en vie, si ils voulaient faire pression le plus longtemps possible et elle voulait essayer de jouer la dessus....enfin elle espérait que cela fonctionnerai.

Plus tard elle remercierai l'éducation que lui on fourni ses parents, lui permettant d'accéder au conseil malgrès son jeune âge...si elle avait été une roturière, jamais elle n'aurai eu toute ses idées....d'un autre côté, elle ne se serai pas fait enlever non plus....
Kartouche
Kartouche lâche un grognement de douleur. Il ne s'attendait pas à ce que Clémence se fende d'un tel coup. Après coup, il se dira qu'il était heureux qu'elle n'ait pas porté de ces chaussures à semelle de bois. Il jure, sans plus.

«Par le sang d'Uggy le mal embouché ! Aouch...»

Son sang bouillant, c'est tout juste s'il arrive à appréhender le lien entre Aurélien et sa prisonnière. Ainsi, Clemence est la soeur de l'évêque. Kartouche se demande si celui qui n'a jamais jugé bon de discuter avec la majorité réformée de Genève se montrerait sous un meilleur jour, maintenant que sa soeur a fait la connaissance des bonshommes du Léman. Une idée lui vient même, mais qu'il n'est pas encore temps d'envisager. Ne reste plus qu'à savoir, maintenant, qui est cette mère qui semble tenir une place si importante...

«J'ai bientôt 12 ans et c'est ma maman qui vous poursuivra jusque la mort si vous ne me rendez pas à elle sur le champs, ensuite je ne vous dirai rien de plus tant que je n'aurai pas eu à manger...j'ai faim!»

Douze ans ! Inconcevable, Kartouche ne peut croire qu'il se soit laissé ainsi leurré. Il aurait juré que la fille était bien plus âgée. Elle se promenait seule dans la ville en guerre, visitant les tavernes, interpellant les méchants soldats genevois. Et puis elle savait des choses qu'on ne dit d'ordinaire pas aux enfants de son âge. Il y a assurément quelque chose à creuser, et il se demande même si elle n'est pas en train de lui raconter quelque salade pour le rendre meilleurveillant. Il se rassied, dans la même position qu'avant que Mélian ne fasse irruption dans la pièce : à même le sol, dos contre la porte d'entrée. Il rammasse le pain et en coupe quelques morceaux, sur lesquels il met quelques tranches de son Bayonne.

«Servez-vous, il y en a assez pour ce soir et demain. Ensuite, on verra bien.» Il lève la tête Méliandulys. «Tu es le bienvenu pour rester un moment avec nous, on a encore à causer de deux-trois choses. À moins qu'on ne t'attende ailleurs, évidemment.»

Il revient ensuite à Clémence. Une fois qu'elle aura mangé quelque chose, il sera peut-être temps d'essayer de creuser un peu. Après tout, à part son nom -et l'effet qu'il a produit sur son frère- il ne sait pas très bien ce qu'elle est vraiment. Il la laisse donc engloutir sa tranche de pain, puis reprend la parole.

«Et ta mère, dont tu ne doutes pas de la volonté de me pourchasser éternellement -un peu comme nous courrons derrière Yohann...- qui est-elle ? D'ailleurs, comment se fait-il qu'elle laisse errer dans une ville assiégée une enfant de 12 ans ? Il serait amusant qu'elle croie que tu ais fait quelque fugue et qu'elle te cherche à l'extérieur. Enfin bon, dès qu'elle aura vu nos revendications, elle saura ce qu'il en est. Si elle est dans le secret du conseil, évidemment. Ou bien si la comtesse croit bon de mobiliser ouvertement le potentiel délateur (zélateur ?) de ses sujets...»

De nouveau vers Mélian. «D'ailleurs, la connais-tu, cette comtesse ? On en parle, mais je ne l'ai jamais vue. Le dernier discours officiel auquel j'ai assisté était la déclaration de la loi martiale par un certain Erel.
Clemenceii


Sans plus attendre, son coup de pied lui ayant permis de vider une partie de sa colère et son ventre criant famine, elle s'empare du pain avec le morceau de viande et mange, alors qu'elle s'est assis à nouveau.
Tout mâchant, elle écoute Kartouche...ces propos ont tendance à faire rejaillir sa boule au ventre et son inquiétude une fois qu'elle aura rejoins sa mère...et même tout simplement la tristesse qu'elle ressens depuis quelque semaine, étant impossible de voir sa mère retenu par ses charges...leurs échanges se tenant à quelques mots sur un bout de parchemin. Elle lui manque, la petite Compalite donnerait n'importe quoi pour que cette situation cesse et qu'elle puisse enfin revoir sa mère, passer du temps avec elle...lui parler de son père....

Malgrès la difficulté, à cause de cette boule au ventre, elle se force à finir tout ce qu'elle a.

Ma maman n'a pas le temps de s'occuper de moi surtout ne pas dire sa fonction, ni la sienne d'ailleurs. Maire de Pau, fille de la Comtesse du Béarn, cela leur ferait une trop belle prise, elle s'en rend bien compte. La jeune Maledent se devait de séparer vie privée et vie politique une nouvelle fois. Bien que la situation ne soit pas la même, elle en éprouve les même difficulté....normalement c'est Hercule qui doit me surveiller et veiller à ma sécurité, mais je suis parti sans le prévenir...détourne la tête, ne souhaitant voir un possible sourire satisfait de ceux qui l'ont enlevé...je pensai être en sécurité dans Pau en pleine journée et ne me doutai pas que je tomberai sur les Hérétiques venu piller le Béarn...

Elle avait envi de les insulter plus que cela, de rajouter que sa mère est une très bonne comtesse...que sans eux, elle aurait pu rendre le Béarn 10 fois mieux que ce qu'elle a réussit à faire. Défendre sa famille et son honneur...mais là elle se devait de se contenir un peu, afin de ne pas aggraver sa situation et d'ajouter des difficultés, si jamais elle laisser s'échapper cette information...

Je peux avoir encore un morceau?...tente de changer de sujet, les yeux rivaient sur le pain et la viande, tout en essayant de grappiller encore un peu de nourriture afin de recouvrer toute ses forces. Elle hésite un cours instant avant de rajouter, non sans un certain dégout...s'il vous plait!
Kartouche
«Et elle aura le temps de me courir après ? Une bien mauvaise mère que voilà, qui préfère à sa fille les héroïques étrangers.»

Le magnifique Kartouche esquisse un sourire. Il se dit que le Nicbur, le vrai, n'en serait pas arrivé là. Mais ce n'était pas le moment de se complaindre quant à sa situation. Après tout, il n'était pas venu en Béarn pour jouer au héros, il n'était pas sorti de sa retraite médiatrice -ou plutôt méditative...- de Soleure pour s'illustrer par des prouesses dignes des gentilshommes d'Artois. Il s'ennuyait ferme, c'est tout. Et puis le Vieux lui manquait. Ce dernier point pourtant ne s'était pas arrangé : Izaac était coincé à Jaca, alors que Kartouche, qui se croyait en retard, avait pris le chemin direct, par l'Armagnac. Il en avait d'ailleurs profité pour se charger de quelques flacons de son breuvage favori. D'ailleurs, les mauvaises langues diraient sûrement qu'il n'avait fait le déplacement du Sud-Ouest uniquement pour faire le plein, sans passer par les bateliers rhodaniens aux commissions faramineuses.

«Hérétiques, c'est un peu réducteur. Demain, peut-être, si nous ne sommes pas dérangés par quelque patrouille trop curieuse, on pourra causer un peu de religion, de Rome, et des 52 articles. Il faudra bien faire passer le temps, puisque vu comme les choses sont parties, nous avons encore un bon moment à passer ensemble. Enfin, "bon", c'est difficile à dire... il faudrait déjà commencer par arrêter de nous briser les jambes.»

Kartouche coupe un morceau de pain et le tend à Clémence du bout de son coutelas. «Encore un peu de viande ? Quand Kartouche prend quelqu'un sous sa protection, il ne le laisse pas mourir de faim...»

Le magnifique fatigué, sombre dans un sorte de vagabondage intellectuel. Cette affaire béarnaise lui a redonné le goût du voyage, et il se demande ce qu'il va faire ensuite, quand il aura réussi à relâcher honorablement sa prisonnière. La première chose qui lui vient à l'esprit, c'est d'aller récupérer son dû toujours pendant en Anjou. Il lui semble d'ailleurs que sa débitrice est duchesse. Il ne se souvient plus de son nom, mais il traîne toujours avec lui le petit parchemin avec le gros sceau. Cela fait, il se demande s'il retournera à Genève. Les choses de la Confédération ont beaucoup changé, et se battre contre des moulins est amusant un moment. Il se verrait bien aller mettre son expérience au service à l'autre extrémité du ruisseau. Ce qui ne reviendrait au final qu'à troquer des moulins contre des épouvantails.
Meliandulys
Mélian était concentré sur son échange avec Kartouche, réfléchissant aux événements qui allaient s'ensuivre à présent. C'est alors qu'il fut témoin de la rébellion de la jeune Maledent. Il jeta un regard réprobateur à la drôlesse qui semblait être doté d'un foutu caractère. Y'avait des coup de ceinturons qui se perdait... on ne sabotait pas ainsi les tibias du Magnifique. Un peu de respect nan mais !!

Arf... ça semble être de mise dans la famille, ce don dans la pratique du coup bas.
Aurélien avait déjà une fâcheuse tendance à y avoir recourt...


Ça avait au moins eu le mérite de bousculer un peu Mélian qui était jusque là embourbé dans ses supputations, ses hypothèse et autre pensées légères. Il venait enfin de prendre une décision. Il regarda sa chemise dont le blanc avait été mangé sur tout un coté par une large tache rouge tirant maintenant sur le brun, avant d'effleurer la plaie par dessus le tissu. Poussant un profond soupire.

Il me faut juste de trouver l'eau clair pour nettoyer cette égratignure et de quoi me vêtir de façon plus présentable. Je vais aller à la rencontre de cette comtesse. Si elle a un tant soit peu de jugeote, elle consentira à me recevoir. Et grâce à toi mon frère, nous avons de nouvelles cartes à jouer, et pas des moindre. Nous avons beaucoup de chose à nous dire...

Sans doute que sans la découverte de ton hôte de marque, j'aurais accepté avec grand plaisir ton invitation et serait resté prendre quelque repos à vos cotés. Mais là, force est de constater que le temps joue contre nous. Il nous vous nous hâter si nous voulons pouvoir jouir pleinement de ta prise.


Mélian détacha le fourreau contenant sa lame et le tendit à Kartouche.

Il vaut mieux que je ne sache rien sur le lieu qui vous accueillera ensuite.
Mais je t'en conjure, n'opte pas pour un départ hors de Pau. Ce serait voué à l'échec.
En attendant, garde mon arme, elle ne me serra pas utile là où je vais. Tu me la rendras plus tard... ou pas...


Il se coupa net dans son élan avant d'adresser au magnifique un sourire gêné

S'cuse mon empressement mon frère. Tu voulais que l'on parle encore de deux trois petites choses...
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« Florebo quocumque ferar »
Genevois, Républicain, Réformé
Clemenceii


Et elle aura le temps de me courir après ? Une bien mauvaise mère que voilà, qui préfère à sa fille les héroïques étrangers.

Touché...coulé!

Les paroles de son ravisseur résonne dans sa tête, contre lesquels elle sait qu'elle se doit de répondre que c'est faux....et pourtant pourquoi avait-elle si mal au cœur? pourquoi rien ne sortait?
Une mauvaise mère? non! ça jamais...mais qui préfère le danger et l'aventure à sa fille? un peu moins convaincu que cela est faux. Gros instant de doute, qui refuse de la quitter malgrès la lutte acharner qu'elle s'impose contre cette chose qui s'empare d'elle et qu'elle déteste ressentir...douter de sa mère.
Les requêtes les plus importante à ses yeux n'avait-elle jamais échoué? Ne l'avait-elle pas déjà laissé plus d'une fois pour aller combattre ou tout simplement...ne s'apprêtait-elle pas à le faire sous peu?
Tout cela en la laissant derrière et partant....pourtant ne savait-elle pas que la plus grande peur de sa fille est de se retrouver seule? Loin de ses parents...elle avait déjà perdu son père il y a peu...et sa mère pensait à partir faire un tour Dieu sait où, et surement dans des situation dangereuse. Les pleurs et les colères, de la jeune fille - le peu de fois où elle avait pu la voir- n'avait eu aucun effet sur elle....sa mère restait vague sur la question de sa possible venu, comme si elle serait plus un poids que la bienvenue dans ce voyage. Clémence s'était donc résigné...elle comprenait les raisons de sa mère, mais avait du mal à l'accepter. Accepter de se trouver à nouveau séparer d'elle, alors qu'elle a à peine pu profiter de sa mère depuis son retour du monastère. Et puis...

Encore un peu de viande ? Quand Kartouche prend quelqu'un sous sa protection, il ne le laisse pas mourir de faim...


Sortant doucement de ses noires pensées, n'ayant même pas entendu le frère de Kartouche, la jeune Maledent redresse légèrement la tête et saisit le morceau de pain tendu tout en secouant positivement la tête.
Une fois le morceau obtenu, elle se force à manger, bien que les aliments semblent ne plus avoir de goût. Bien qu'elle ne sache plus trop pourquoi, elle se dit qu'elle doit tout manger.
Lorsque cela fut fait...

Je suis fatigué...il y a un endroit pour dormir?
d'une petite voix, ne pensant même plus à s'enfuir, trop chambouler et fatigué à présent

Sa courte nuit, enchainée avec ces évènements qui l'on fait passer du chaud au froid au niveau des émotions en un rien de temps, et la nuit de cette journée qui s'installe rapidement en cette période de l'année. Besoin de dormir pour se reposer, mais aussi oublier toute ses mauvaises pensées qui ne cessent de s'imposer à elle. Besoin de retrouver son cocon de sécurité et de chaleur...

*Maman...*
Kartouche
Kartouche n'avait pas songé un seul instant à la question du sommeil. À vrai dire, le vieux routard habitué à dormir sous le premier arbre venu en cours de route ne se soucie guère de ces questions de confort si présentes à l'esprit. Pourtant, cela risque bien d'être le principal problème de ces prochains jours, s'ils doivent rester ici. La prochaine fois que Mélian reviendra, il ne serait pas inutile qu'il ramène quelques couvertures.

«Un endroit pour dormir ? J'imagine qu'il faudra se contenter du sol dur et froid de cette salle. Il est honteux que je n'aie rien d'autre à proposer, mais je crains que dans ma situation, je ne puisse pas faire grand chose... Si ce n'est prêter mon manteau. Il est sur la table, là-bas.»

Il montre ce qui sert à assurer la porte donnant à l'intérieur contre une éventuel curieux venu de la bibliothèque. Il se tourne ensuite vers Mélian, qui ne va plus tarder à partir.

«Je comprends bien que tu as maintes choses à faire. Et le temps n'est assurément pas de notre côté... Vas-y, file, mais si tu trouves quelqu'un qui s'ennuie, envoie-le nous. Par contre, évite de raconter à tout le monde où nous nous trouvons. Pas que je ne fasse pas confiance à tous, mais avec un verre de trop en taverne, il arrive que des choses qui ne devraient pas paraître ressortent. Bonne chance, je prie que tu ne te fasses pas ennuyer cette nuit.»

Il se lève, pour ouvrir la porte à Mélian, puis se tourne vers Phonya. Elle est muette depuis un bon moment, et il se demande si elle ne s'est pas déjà endormie. Ce qui serait bien possible, vu la courte nuit que les genevois ont passé la veille. Accessoirement, il ne connaît pas vraiment sa soeur et espère qu'elle ne se formalisera pas de ce gîte sombre et froid

«Quant à nous, je pense qu'il est temps de songer à nous reposer quelque peu. On n'y verra d'ailleurs bientôt plus rien, dans cette cave. Et pas question d'allumer une lumière, nous serions trop sûrement repérés. Dormez, je veillerai sur la porte.»
Clemenceii


La jeune Maledent frissonne en apprenant qu'elle devrait se contenter du sol pour dormir, elle qui a l'habitude d'un lit chaud et qui en aurait bien besoin en cet instant...de chaleur.
Elle se lève - ne se préoccupant plus des conversations- et va chercher le manteau, de ceux bien lourd pour un enfant mais qui vous protège efficacement lors de vos voyage, contre pluies et vents.
Faisant du mieux qu'elle peut pour éviter qu'il ne traine par terre, elle va se positionner non loin de la porte par laquel ils sont entrées. Kartouche ne semblant pas lui vouloir du mal, elle pourrait dormir dans un semblant de sécurité prêt de lui...enfin elle l'espère, juste le temps de reprendre des forces, pour mieux fuir demain, ou du moins faire la tentative.

S'emmitouflant de la tête au pied dans le manteau, elle ferme les yeux et somnole rapidement avant de plonger dans un profond sommeil...un rêve, un seul...mais ce n'est qu'un rêve....
Kartouche
[Mardi 10 novembre, au matin, toujours au même endroit]

Les jours, les nuits ont passé. De plus en plus vite, à mesure que le confort s'améliorait. Un frère leur avait amené des convertures, un autre à manger, un troisième de quoi se défendre efficacement, au besoin. Si le bourguignon avait été là, avec son pyromane d'obligé, ils auraient sans doute eu de quoi faire sauter la bibliothèque (tout au moins de quoi essayer de faire sauter la bibliothèque). Phonya avait été relevée, d'autres étaient venus tenir compagnie à Kartouche dans sa longue veille. Parfois un peu frustes, ils avaient probablement ennuyé Clémence. Du déroulement des négociations, il ne savais rien ; elles avaient sans doute commencé il y a plusiques jours, mais nul n'avait su lui dire si Mélian était parvenu à quelque chose, ou bien s'il avait été renvoyé prestement, botté à l'arrière-train par quelque pandore béarnais. À moins qu'il n'eût été sournoisement mis au secret. Le séjour humide avait été ponctué de quelques tentatives d'évasion de Clémence, mais la prisonnière avait rapidement dû convenir que s'échapper d'une salle souterraine, une porte bloquée par une lourde table, l'autre servant de dossier au magnifique, ce n'est pas une sinécure. Par contre, à aucun moment ils n'avaient été dérangés, ni par un curieux ni par la maréchaussée. Il fallait croire qu'il ne restait à Pau plus un seul soldat en état de fouiller la cité pour à la recherche d'une descendante comtale. Pour cette raison, d'ailleurs, les précautions prises par les reîtres venant leur rendre visite s'étaient considérablement amoindries. Si quelque chose devait avoir lieu, cela se ferait au cours des prochains jours.

Le soleil ne s'était pas encore levé sur la campagne béarnaise, à l'instar de Kartouche, mais ce dernier avait sur le premier l'avantage, en ce moment, de pouvoir réfléchir.
Il songeait à Izaac, qui, s''il avait bien compris, avait finalement obtenu le droit d'entrer en Béarn. Il se demandait si sa présence était requise pour des raisons diplomatiques, ou bien si la sûreté béarnaise s'était finalement résolue au fait que le vieil n'était pas un danger pour qui que ce soit. Quoiqu'il risquait bien de faire vaciller les idées de quelques dévôts romains, si on lui en laissait l'occasion.
Il se demandait ce qu'était devenue la Confédération depuis qu'il l'avait quittée, voici un mois. Il avait appris, en cours de route, que Fribourg avait littéralement déclaré guerre à Soleure, reprochant au naïf maire de soutenir des bandits et d'autoriser une armée qui ne plaisait pas à Wwwpaddy. Genève, occupée à faire du petit port une vaste rade pouvant accueillir maints bateaux de commerce, avait été pillée par une rénégate comtoise. Berne résonnait des échos d'une nouvelle élection à la tête des bailliages communs, et il n'était pas improbable que les ancestraux usages étaient, une fois de plus, remis en question par quelques nostalgiques du joug d'un seigneur.
Il réfléchissait à ce qu'il ferait une fois l'affaire béarnaise terminée. À vrai dire, les tâches ne manquaient pas. Une commission à toucher en Anjou, nous l'avons déjà dit. Un passage indispensable par quelques provinces du nord. Une visite à rendre à un vieil ami genevois exilé en Dauphiné. Quelques affaires à récupérer dans les deux Bourgognes. Et un vade-mecum confédéré à achever.

Tout à ses pensées, il ne se rend pas compte de la lumière qui commence à poindre dans les ruelles de la ville, et, par le soupirail, dans la salle où ils se trouvent. Bientôt, il fera complètement jour, et il ne faudra pas attendre d'amis avant que la nuit ne retombe. Il était en effet évident que, de jour, tout passage autour de cette entrée dérobée risquait de les faire repérer, et il avait donc été convenu que nul ne viendrait sous un autre éclairage que celui de la lune. Par conséquent, il fallait s'attendre à passer une nouvelle journée, une longue journée. Pourtant, quelque chose, dans un coin de l'esprit de Kartouche, lui murmurait que quelque chose d'inhabituel -par rapport aux jours précédents- aurait lieu. Il était habité d'un de ces pressentiments qui, a priori, n'ont rien de rationnel, mais qui trouvent par la suite une explication limpide. Il n'y avait maintenant plus qu'à attendre un tel dénoûment.
Clemenceii


Premiers jour difficile, entre les tentatives pour s'échapper qui échoué les unes sur les autres et les moments ou elle se retrouvé bâillonné et attaché car elle avait crié ou tenter de crié. Malheureusement pour elle, il ne semblait y avoir jamais personne pour l'entendre...l'aile dans laquel ils se trouvaient devant être vraiment isolé.

Les jours passant, elle tentait bien une ou deux fois encore..histoire de voir, mais cela ne donnait toujours rien et ayant compris, ne se faisait plus attaché. La jeune Maledent passait donc ses journées dans de vieux livres se trouvant pas ci par là...quitte à être retenu autant que cela serve à quelque chose.
Lorsque lumière n'était pas assez importante dans la pièce pour lire, elle discutait avec Kartouche...quand il ne discutait pas avec ses amis, dans ses moments là elle pensait à sa famille et méditait.

En ce matin, le temps commençait à paraitre long et toujours pas de mère à l'horizon. Clémence reste couché, ne voulant pas se lever...où était sa mère? Pourquoi ne l'avait-elle pas encore trouvé? Que ce passait-il au dehors?
Si elle ne se trompait pas, les élections devaient toucher à leur fin...sa mère aurait alors plus de temps pour la chercher, mais quand? Quand se retrouveraient-elles? Et pour combien de temps? Et puis se rêve cette nuit...pourquoi cette nuit?

Le cœur serré, s'en était trop, pour elle...se redressant et levant son regard, la tristesse s'y lisant, sur celui qui partage cette pièce constamment avec elle.

Kartouche....je veux voir maman...
pas un adishatz comme les jours précédents, première fois qu'elle demandait à voir sa mère depuis qu'elle se trouvait ici, alors que les larmes lui montent aux yeux

S'il te plait....je veux la voir...je veux voir ma maman...
Kartouche
Il fut difficile à l'impitoyable Kartouche de ne pas laisser libre la porte. Les jours passés dans cette cave n'avaient pas guère été favorables à sa bonne conscience. En réalité, plus le temps avançait, plus il doutait du bien fondé de son action. Après dix jours, cela n'avait toujours rien donné. Nul n'avait cédé, en face. En réalité, la disparition de Clémence ne semblait pas provoquer le moindre remue-ménage, ce qui d'ailleurs étonnait Kartouche au plus haut point. L'apparente inefficacité de son action, ainsi que l'âge de la prisonnière, pesaient sur sa conscience. De noble prise de guerre, la chose se transformait -dans son esprit- en prise d'otage gratuite et déraisonnée. Mais ce qui était fait ne pouvait plus être changer, et il n'avait guère d'autre choix que celui d'aller jusqu'au bout de l'affaire. Clémence ne serait libre que lorsque lui, Kartouche, estimerait avoir obtenu ce qu'elle valait. Et pour le moment, il n'avait absolument aucune idée de ce que le Béarn était prêt à accepter. Il devenait urgent que Méliandulys vienne le tenir au courant.

«Demoiselle Clémence, je crains que vous ne reverrez pas votre mère aujourd'hui.»

Les paupières du magnifique tremblent, expression visible du choc épique de deux titans, au fond de lui. Le très aristotélicien réformé n'a qu'un seul souhait : la laisser aller ; le reître gentilhomme n'a qu'une alternative : la retenir, encore. Un seul transport anime le premier, un orage frappant au moment le plus inattendu ; le second est fait d'une multitude de raisonnements convergents, produits d'une pensée martiale qui demande que le Béarn passe sous le joug, effets de la pression -imaginée- de ceux qui espèrent retirer quelque avantage de cette prise. L'implorante voix fait éclater en lui un tonnerre assourdissant, que l'évocation de la comtesse, incarnation suprême de l'ennemi béarnais, ne peut qu'à peine contenir. Le souffle de Clémence arrive péniblement à repousser les assauts du jour qui se lève et du parfum de la campagne, bonheurs promis à Kartouche lorsque Genève aura vaincu. Longtemps encore, les deux génies s'affronteront. Deux vagues déphasées, qui ici s'annihilent mutuellement, là se fondent en une crête furieuse, ébranlant ainsi avec une intensité deux fois plus grande les tréfonds de l'âme magnifique. Cet affrontement, initié dès le début de l'affaire, atteignit ce matin-là son paroxysme, et Kartouche, lucide, ne pouvait faire autre chose que le subir, l'observant d'en haut. C'était tout à la fois, Gog et Magog, CMdT contre Phooka, Lévan III contre Lévan II, le rupestre alpestre et le bourgeois genevois ; et le vrai n'était ni d'un côté, ni de l'autre ; en aucun cas il ne sortirait vainqueur. S'il la laissait librement partir, ils auraient définitivement perdu la guerre ; s'il la gardait, il s'en voudrait éternellement d'avoir subi les choses et de n'avoir su libérer, alors qu'il l'aurait pu, une prisonnière injustifiée.

C'était la Conscience contre la Volonté. La Morale contre la Raison. Le Bien contre le Mal ? Jusqu'à ce jour, jamais, chez Kartouche, les premiers n'avaient pris l'avantage sur les seconds. Tous ses actes, il pouvait les justifier par le calcul, le froid calcul, le bête calcul. Le faux calcul aussi, parfois. En ce moment, ce n'était pas qu'un bénin dilemme, c'était un véritable ébranlement. Non pas, comme on eût pu le croire, quelques vibrations engendrées au fond de l'âme du magnifique par quelques arguments contradictoires, mais une sape profonde, malicieuse, qui se développait à mesure que la conscience de la situation, chez Kartouche, s'inversait. C'était la confrontation de l'être froid et insensible avec une entité longtemps par lui ignorée. Et voilà que cet esprit se rattrapait.

Mélian devait faire vite. Ou bien il n'aurait plus rien à faire.


«Si j'ai bien compté les jours, demain, le Béarn change de comtesse...»

Il replonge dans ses pensées. L'âme apaisée, un peu. Comme s'il avait deviner, finalement, ce qui devait arriver.
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