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[RP] Les Yeux Noirs d'un Ténébreux seront clos à jamais

Sebonemo
Sebonemo avait reçu une missive assez courte qui l'avait informé de la triste nouvelle. Lui qui ne sortait pratiquement plus de sa forge, grimpa dans sa voiture et se rendit au chevet de son ami afin de se recueillir sur sa dépouille et lui rendre un dernier hommage.

Lorsqu'il entra dans la pièce, il nota tout de suite la lourde ambiance. N'osant point troubler la douleur des personnes présente, il ne s'approcha pas du corps mais resta à une courte distance et souhaita en silence un bon vent à feu son ami.
Eusaias
Gaborn n'était plus. Eusaias ne pouvait que s'insurger contre cette décision prise par "feu" le Duc de Louhans. Voilà plusieurs jours que le Balbuzard ruminait son amertume, pourquoi souhaiter sa propre mort.

Il sella son puissant frison et prit le chemin de Moulins-engilbert où son frère, l'infâme borgne devait l'attendre.

Jour de deuil, les deux "brigands" comme ils aimaient se faire appeler avaient juré protection à la cadette des Hennfields : Gabrielle.

Le fief de son frère se dressait devant lui, le borgne aussi par la même occasion. Etreinte habituelle et grimace de déception pour les deux hommes qui allaient se recueillir au-près de la dépouille d'un ami. Le chemin fut court, Sémur était la ville la plus proche de ce foutu monastère.

Sans un mot, chose inhabituelle, ils pénétraient la salle allant saluer, amis, suzeraine et jeune fille sur laquelle le Mauvais posa patte sur épaule, pour lui témoigner son soutien.

Puis il osa un mot à l'oreille de Marie :
"Je suis là, comptez sur moi ma suzeraine pour cette épreuve."
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Snell

Snell ne se souvenait pas de la première fois qu'il avait rencontré Gaborn. C'était il y a fort longtemps, assurément, mais ce n'était pas un moment qui l'avait particulièrement marqué. C'était peut-être lors d'un passage à Cosne, ou même la première fois que le Borgne devint membre du conseil ducal. Leur relations à cette épque étaient cordiales et respectueuses, mais sans plus. Leurs chemins ne se croisaient guère souvent, mais Snell savait qui Gaborn était et l'estime que tous lui portaient.

Puis, il y eu la tournée royale où ils traversèrent la France ensemble avec Armoria, Marie-Alice et Eusaias. C'est à partir de ce moment que Snell a vraiment commencé à considérer Gaborn comme un ami. Un ami maintenant perdu, parti rejoindre le Très-Haut.

Snell arriva au monastère en compagnie d'Eusaias avec qui il avait juré de veiller sur la fille de Gaborn si celui-ci venait à trépasser. Les deux hommes furent menés à la chambre où reposait le défunt au milieu de ses proches.

Le Borgne récita une longue prière silencieuse pour Gaborn.

L'oeil de Snell se porta ensuite sur Armoria. Il était inquiet pour elle. Elle et Gaborn furent comme un frère et une soeur l'un pour l'autre et Snell craignait que le coup de son décès ne lui laisse de profondes marques. Il y a longtemps, Snell et Armoria avaient convenu qu'il valait mieux garder leur relation secrète et d'user de manières cordiales en public, mais cette fois-ci il se moquait des convenance. Elle souffrait et il voulait être là pour elle.

Il alla la voir, mais ne sachant jamais que dire en de telles circonstances, il passa simplement un bras protecteur et réconfortant autour de ses épaules et l'attira contre lui silencieusement.

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Armoria
Et dans tout ce froid, soudain, la chaleur :

Elle qui si souvent avait servi de rempart, de soutien, protectrice qui savait si mal se laisser protéger... Retrouver la bonne et solide épaule de Sebonemo, se blottir contre Snell et enfin s'abandonner sous le regard farouche d'Eusaias... Une vague de chaleur, de cette si bonne et douce chaleur, la parcourut, et enfin, elle parvint à se ressaisir mieux qu'elle ne l'avait fait à l'arrivée de Gabrielle.

Doucement, très doucement, elle invita les présents à se rapprocher du lit, entourant la jeune orpheline en un cercle où les périls se viendraient briser.

Entourer.

Protéger.

Aimer.

A présent, elle savait qu'elle le pourrait de nouveau.


Nous lui allons rendre le plus bel hommage qui soit, celui qu'il mérite : rien de pompeux, pas de grande cérémonie. Une chapelle isolée, proche de la forêt entre Cosne et Sémur, une sépulture dans une belle clairière... Et ses amis, sa famille de sang, et celle de coeur.
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Gabrielle36
Oser le regarder, chose encore impossible. Elle ne pouvait l’imaginer sans vie, la laissant à nouveau seule. Il lui avait promis.

Un frisson parcourut son corps qui la fit réagir enfin, Marie Alice venait de s’abattre sur le sol lui laissant entre les mains une lettre.
Gabrielle se fige à nouveau lorsque ses yeux reconnurent son écriture. Il avait le don pour ne pas affronter certaine personne. Ses mains tremblées sur cette fichu feuille qu’elle tenait, le courage, il lui en fallait. Il avait quand même pensé à elle avant de s’éteindre mais pour lui dire quoi ? Qu’il était désolé de l’abandonner …

Armoria semblait reprendre ses esprits et avant même qu’elle la rejoigne, des gens affluaient. Elle en reconnut deux, les inséparables, ses sauveurs Eusaias et Snell. Une main posée sur son épaule, elle prit une profonde inspiration et commença sa lecture près de la couche où gisait la dépouille de son père.


Citation:
Ma petite Gabrielle, ma fille aimée,


Cette première missive est pour toi ma fille bien aimée. Tu me manques tant. Depuis que je suis ici, je n’ai eu de cesse de penser à toi, de t’imaginer. Je n’ai pu te voir grandir ni devenir femme, mais crois moi je l’ai imaginé plus que de nécessaire.
J’ai su ta beauté, tellement semblable à celle de ta mère. Tu as son sang et le mien, un mélange des plus explosifs pour une jeune fille. Tu as sa liberté dans le sang et ma force. Même si aujourd’hui tu ne le comprends peut-être pas.

Je regarde souvent à travers ce qui me sert de fenêtre ici. Je vois le ciel et les nuages. Je vois aussi ma vie et mes enfants. Je crains de n’avoir pas été un le meilleur des pères. J’ai trop peu dit combien était grand mon amour pour vous, pour toi. Je sais que la vie n’a pas été douce avec toi, et voila qu’aujourd’hui ton père disparaît, te laissant seule. Mais tu ne seras jamais seule Gabrielle, jamais ! Tu auras pour toujours en toi l’amour de ton père et le cadeau de la vie offert par ta mère. Tu te sentiras seule, sans aucun doute. Mais je serais là derrière toi, main dans celle de Djemilée et nous te veillerons.
Et si nos âmes ne te réchauffent pas assez, tu auras tes amis. Tu auras ceux de tes parents. Tu ne seras jamais seule ni livrée à toi-même.
Pour m’en assurer voici quelques volontés que je veux te voir accomplir pour l’amour d’un père. Je souhaite que tu ailles visiter certains de mes amis pour leur dire qu’avant mon trépas j’avais pour eux grande affection et que j’emporte leur souvenir avec un sourire. Je souhaite que tu leur dises que je compte sur eux pour prendre soin de toi au besoin et que j’espère que leur amitié sera acquise à mes enfants.
J’aimerais que tu ailles voir Juliette d’Harles de Lasteyrie, Erik de Josselinière, Mahefik, Asdrubaelvect, Olivier1er mon vassal, Emmaline ma vassale et Comte_Baltazar. Il ne s’agit là que d’un échantillon, mais nul doute qu’ils t’accueilleront avec plaisir, ce furent des amis.
Et bien évidemment, Armoria de Mortain et Marie Alice Alterac qui ne te laisseront sans doute jamais. De même qu’Eusaias et le Borgne. Dis leur de ma part de veiller sur toi si ils ne veulent pas que je revienne les voir dans leur rêve. Je suis sûr que cela les fera sourire comme cela le fait pour moi !

Tu devras être forte mon enfant. Pour ton sang, pour ton nom et pour survivre à tout cela. Ta vie a été dure très tôt, mais tu as été aimé bien plus que nombre d’enfants. Rien ni personne ne devra te faire penser l’inverse. Tu as été désiré et chéri ! Notre enfant, notre Gabrielle. Très tôt tu as su me faire sourire et j’ai toujours eu de la fierté pour toi. Que rien ni personne ne puisse t’enlever ça. Je t’aimais et ta mère aussi. Elle a donné sa vie pour toi dans le Poitou. Elle a été honorable jusque dans sa mort, honore son esprit et prie pour elle.

Quand à moi, Je n’ai besoin de rien d’autre que de te savoir heureuse. J’aurais bien quelques regrets, comme l’impossibilité de te conduire à l’autel lorsque tu te marieras, mais nul doute que tu trouves un homme pour le faire à ma place. Moi je serais près d’un pilier où que tu sois, en compagnie de ta mère, et nous te regarderons avec amour.
Vis ta vie, sois heureuse. Trouve un homme qui te respecte et t’aime. Attention toutefois, sur tes épaules repose une lourde charge. Etre heureuse n’est pas si facile, tu devras t’y donner cœur et âme. Trouve le bonheur, cherche-le. Peut être te fourvoieras tu parfois, demande toi alors ce que j’aurais fait, va chercher conseils auprès de femme de grande intelligence comme Marie Alice ou Armoria. Elles t’aideront si elles le peuvent et que tu le mérites.

Tu dois apprendre à vivre dans le droit et l’honneur. Tu dois être juste et sensible. Forte et droite. Honore tes décisions, respecte ton duché et ton royaume. Tu seras alors une grande dame, noble parmi les nobles. Car oui, noblesse tu devras apprendre à gérer. Duchesse de Louhans et Baronne de Château-Chinon, voici les titres que tu devrais recevoir par héritage si l’hérauderie le valide selon mes souhaits exprimés ici et auprès de la Princesse Armoria.
Sois fière de ton nom, de ce nom que je t’ai transmis. Il est honorable et n’a jamais été entaché par le déshonneur. Fais en sorte que cela continue.

Un rayon de soleil souligne ce parchemin tandis que j’écris. L’encre sèche ainsi un peu plus rapidement. Puisse t il briller pour sécher tes larmes. Après la tristesse tu seras heureuse ma fille, je te le promets.
Ne cherche pas à comprendre pourquoi je suis aujourd’hui mort, ne perds pas de temps à maudire Dieu ou le destin. Ce qui devait être a été. J’aurais dû mourir il y a un an, j’ai eu le temps de te retrouver et de te mettre à l’abri c’était là ma dernière action, mon dernier vœux. Il a été réalisé. Je meurs donc heureux sois en certaine. Entouré d’amour et fier de mes enfants.

Je sens la chaleur de ta mère près de moi tandis que j’écris. Nous n’aurons de cesse de vous veiller, Soraya, Theodomir et toi d’où nous serons. Sois heureuse et libre. Attache toi à ceux que tu aimeras, ce sera là la plus grande de toute les libertés. Aime et sois aimée. Et garde pour ton père une douce pensée de temps en temps.

Je t’aime ma fille, comme j’aime ton frère Theodomir et ta sœur Soraya. Vous êtes le sang de mon sang, puissiez vous perdurer et faire perdurer nos souvenirs pour que nous ne disparaissions jamais tout à fait.
Je veillerais sur toi.

Ton père
Gaborn de Hennfield


Relevant doucement la tête, elle regardait le petit groupe qui c’était formé autour d’elle. Elle les regardait un à un, ils étaient là comme il lui avait annoncé. Le papier glissa de ses mains et elle se pencha vers lui, passant sa main sur son visage si froid. Les larmes roulaient le long de ses joues et finissaient leurs chutes sur la couche. Elle avait l’impression qu’il dormait paisiblement, elle déposa ses lèvres sur sa joue et le pressa contre elle. Elle resta un moment dans cette position avant de se tourner vers Armoria.

Je vous fais confiance pour ses obsèques.

Sa voix était loin d’être clair puis s’adressant à l’assemblée.

Je vous remercie tous d’être déjà présent pour lui. Eusaias, Snell, lorsqu'il reposera en paix je devrais vous parler.

Elle reprit place près de son père afin de profiter des derniers instants avant la séparation physique.
Eusaias
Eusaias pris Marie Alice par une main et l'entraîna vers le haut. Il ne pouvait supporter de la voir agenouillée plus longtemps.

Debout, Marie... pour vous, pour moi.

Son regard onyx se voulait convaincant lorsqu'il les plongea dans les émeraudes de Marie. Gabrielle prit la parole, envie de sourire, de grincer des dents, de pleurer son ami, le balbuzard connu tous les états durant la lecture.

Lorsque la nouvelle de duchesse de Louhans leur fit par du souhait de s'entretenir avec eux, le Mauvais acquiesça de la tête. Il se souvint un soir de taverne, un soir où il avait croisé la petite brune. Il s'était permis, avec son borgne de frère, de se retirer, emmenant la petite Hennfield en sa boulangerie. Gabrielle avait passé la soirée à manger du pain et autres gâteaux que l'homme au faciès d'oiseau de proie avait fait le mati même. C'est là que le "duo infernal" s'était juré de toujours être là pour la fille de leur ami.

Duchesse, aussi souvent que faire se pourra, je me montrerai présent pour vous. Je l'ai juré à votre Père, je le jure encore ici.
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Mariealice
Elle avait senti plus que vu les derniers arrivés mais n'avait pas bougé, la main toujours sur la poignée de sa dague. Métal froid au creux de sa main brûlante mais même cela n'apaisait en rien le feu en ses veines. Se tenir, se retenir, ne pas lentement tirer l'arme de son fourreau pour en découvrir la lame mortelle, ne pas se relever pour la planter dans ce coeur qui ne battait plus et qui n'en aurait ressenti aucun mal. Penser à Gabrielle avant tout, ne pas lui montrer le visage d'une femme perdue entre haine et douleur.

Pourtant il était difficile de lutter contre cette envie. Etre courageuse pour ne pas se laisser aller, être encore et toujours la femme forte, celle que rien n'abattait, qui redressait la tête, qui pliait mais ne rompait pas. Peu importait la fatigue ou les coups reçus. Une voix étouffée vint alors se rappeler à elle, un ami à qui elle avait fait une promesse...


Souvenez vous de cet endroit. Souvenez vous de moi et de mes paroles, gardez les en mémoire. Je ne demande rien de plus.

Une promesse , oui. Une de plus qui la forçait à avancer, à entendre également la voix d'Eusaias et son murmure, à prendre la main et à se relever, silencieuse. Regard sec et dur désormais alors que ses yeux indiquaient au Mauvais que cela irait. Piquet planté là, sagement, main ayant finalement relâché la dague, chacune posée le long de ses jambes, tissu effleuré par les doigts. Attendre et veiller puis enterrer. Vivre. Continuer sur la voie la plus difficile alors que lui, qu'eux avaient préféré prendre la plus facile.
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Gabrielle36
Marie Alice était enfin debout, Gabrielle se sentait un peu soulagée, elle savait très bien qu’elle souffrait au plus profond de son cœur. Un soupir devant ce corps sans vie, sentant la chaleur dû au nombre de personne présente dans une si petite pièce, Gabrielle se redressa, elle gratifia Eusaias par un léger sourire avant de sortir de la chambre.

Elle marcha longtemps dans les couloirs, croisant de temps à autre des moines. Elle repensait à sa petite enfance, les moments assez forts en émotion puis les tristes. Ses yeux étaient rouges et son cœur était lourd. Elle s’arrêta un instant posant une main sur le mur qui lui faisait face afin de se maintenir.

Elle se reprit peu de temps après, ce n’était pas le moment de flancher. Tête relevée, elle aperçut une ombre puis un homme en soutane, elle le salua puis elle lui expliqua qu’elle devait écrire une missive, celui-ci l’emmena dans un lieu approprié avant de la laisser seule. Elle prit place et s’est avec une écriture lente et avec application qu’elle commença sa lettre adressée à Poupounet, sa marraine.



Citation:
Ma très chère marraine,

Je viens à toi afin de t’annoncer une chose qui te brisera sûrement le cœur. Peut être es tu déjà au courant mais je pense que venant de moi tu pourras qui croire un peu plus.

Voilà quelques temps, père est parti se reposer au monastère, je pensais que se ne serait que provisoire mais je me suis trompée. Tu sais très bien que depuis la mort de mère, il avait mal, très mal malgré les apparences, pourtant il n’était point seul, Marie Alice était là ainsi que moi, sa propre fille. Il ne supportait plus rien et il a préféré s’isoler. Le temps a passé et il s’est laissé aller, laissant la mort s’emparer de lui.

Je me trouve actuellement au monastère, je ne suis pas seule Armoria et Marie Alice sont là ainsi que quelques amis de mon père. Nous le veillons. J’ai averti mon frère de cette tragique perte mais la guerre fait rage dans son duché et il est impossible pour lui de se déplacer pour le moment.

J’espère de tout cœur te voir au plus vite car j’ai besoin de toi ainsi que tes sages paroles.

Je t’envoie toutes mes amitiés,

Ta filleule,
Gabrielle D. de Hennfield




Elle replia soigneusement la missive, quitta la pièce avant de partir vers son coche. Elle demanda à un de ses domestiques de retourner à Cosne le plus rapidement possible afin de donner le pli à la personne concernée. De là, elle retourna dans la chambre où son père reposait.
Poupounet
Son devoir l'attendait à Cosne la mairie ne pouvait pas s'autogérer, il lui fallait régler des affaires urgentes, aussi elle quitta la salle de la Toison d'or pour rentrer chez elle. Le chemin fut difficile, ses pensées allaient à Ciel, Louhans, Cosne, tous ces lieux lui rappelait la famille Hennfield. Elle avait perdu Dje, puis So était partie, le fougueux Théodomir n'avait pas su comprendre qu'un nom ne faisait pas tout, maintenant Gaborn. C'était trop. Il ne restait que Gabrielle. Sa filleule. Elle ne l'avait vu que trop rarement, lors de ses passages à Cosne.

Well connaissait le chemin, aussi il rentra directement au Val. Pourquoi, pourquoi après avoir réussit à le sauver dans la forêt ils le perdaient ainsi, laissant ses enfants et la pauvre Marie. Elle rageait, assise sur son cheval qui attendait tranquillement qu'elle descende et le desselle. Une fois sa colère un brin calmé, son cheval pansé et nourri, elle pénétra dans son bureau. Elle devait savoir où se trouvait Gaborn pour pouvoir le pleurer comme elle le devait.

Elle n'entendit pas les appels de l'homme tant elle était concentrée sur son parchemin. Les coups redoublaient à la porte de la taverne, ce qui ne manquait pas de la courroucer. La porte termina sa course contre la cloison. Elle s'apprêtait à disputer l'homme quand elle reconnu les armoiries sur la voiture. Elle se calma et trembla un peu en découvrant l'écriture. Que cela pouvait il être ? Elle déplia le parchemin et le lut avec attention. Fermant la porte, ses pas l'emmenèrent naturellement vers son écritoire.


Citation:


Ma chère Filleule,

Oui tu ne m'apprends rien, et c'est l'âme en peine que je t'écris à mon tour. Bien que je n'ai pas été très présente pour toi ses dernières années, je serais là pour surmonter cette épreuve avec toi.

Laisse moi le temps de régler quelques affaire à Cosne. La ville doit pouvoir tourner sans soucis pendant que je ne suis pas là. Une fois mes affaire réglé je file ventre à terre te rejoindre. Sache que ma porte t'es toujours ouverte, tu aura toujours mon épaule pour pleurer, mes bras pour te consoler et mon cœur pour t'aimer.

J'arrive ...

Ta marraine, Poup.


Elle cella, le pli et le remit au coche qui avait attendu. Elle lui fit comprendre que c'était urgent. Direction la mairie, régler les affaires urgente, déposer Thaïs chez Mini et Arth. Préparer ses bagages et partir le plus vite possible.

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En deuil d'un être extraordinaire ...
Porteuse de la toison d'airain
Gabrielle36
Le cochet était enfin de retour mais seul. La missive de Poupounet entre les mains il prit la décision de se rendre près de la chambre où reposait son ancien maitre. Deux coups frappés sur la porte, il attendit.

Gabrielle veillait toujours jetant de temps à autre un regard vers Marie Alice puis Armoria. Personnes n’osaient prendre la parole, il n’y avait rien à dire. Le résonnement des coups donnés sur la porte la fit sursauter. Elle se leva avec peine et l’ouvrit. Déception ce n’était qu’Igor. Il tendit le papier avant de prendre congés, son regard était triste. Gabrielle libéra le pli du sceau puis lu avec attention les nouvelles données par sa marraine. Elle se tourna vers Marie et la Princesse et libéra la salle du silence.

Poupounet est en route, elle a quelques affaires à régler à la mairie et elle nous rejoint aussitôt.

Elle tendit la missive à Marie Alice puis reprit place auprès de son père. Elle continuait à lui caresser le dos de la main tout en le fixant.
Poupounet
Instructions données, la mairie pouvait tourner sans elle. Les ordres avaient été passés pour que le marché soit approvisionné en cas de besoin. Quand à la sécurité, elle savait qu'elle pouvait compter sur son conseil pour protéger la ville. Première chose de régler ...

La taverne, un écriteau indiqua "fermé jusqu'à nouvel ordre" sur la porte. Elle prépara des besaces avec son livre des vertus, des vêtements de rechanges et ceux pour la cérémonie, et ainsi de suite. Direction les écuries, il ne restait que Well, les autres chevaux étant à Arquian en pension pour aider au commencement de l'élevage. Aussi elle lui mit bride et selle avant de avec lui. Elle installa sa fille sur le dos du cheval et fial en direction du lac. Deuxième chose de faite ...

Au bords du lac, elle frappa chez Mini et Arth, ils garderaient Thaïs tant qu'elle ne serait pas là. Poup savait qu'elle pouvait compter sur ses parrain et marraine. Troisième chose de régler ...

Elle grimpa sur Well et fonça à Château-Chinon. Elle devait arriver le plus vite possible, ne serais ce que pour porter soutient à sa filleule. Quelques heures passèrent avant que la bâtisse n'entre dans son champs de vision. Sitôt arrivée, elle demanda à ce qu'on l'introduise auprès de Gabrielle.

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En deuil d'un être extraordinaire ...
Porteuse de la toison d'airain
Gabrielle36
Des pas résonnaient dans le couloir puis une porte qui s’ouvre. Gabrielle lâche son père du regard juste un instant, sa marraine venait d’entrer dans ce lieu qui si lugubre. Tout le mobilier était sombre, pas étonnant que le ténébreux est choisi l’endroit pour rendre l’âme. En attendant, son antre n’était rempli que de personne qui lui était sûrement cher à son cœur sans vie.

Gabrielle se releva pour accueillir Poupounet, dans quelques instant, elle serait séparer à jamais de lui. Elle chassa de suite cette pensée pour ne pas être à nouveau envahie d’un flot de larmes qui lui serait impossible de contrôler. Son teint était toujours aussi livide, elle avançait doucement, bras tendus vers l’avant avant d’encercler sa marraine contre elle.


Merci d’être venue.

Elle déposa une bise sur sa joue avant de la libérer. Elle devait avoir envie de voir son visage une dernière fois et saluer les personnes présentes. Elle se replaça près du lit, tout en laissant une place pour sa marraine.
Poupounet
Pas un mot ... tout le personnel était en deuil. Le château respirait le deuil comme s'il sentait ce qui se passait, comme s'il partageait la souffrance de ses occupants, comme s'il était vivant. Les domestiques la guidèrent vers la chambre ... Pas un mot.

Pas un mot ... les pas raisonnèrent dans les couloirs, on entendait que le froissement des vêtements, le souffle des respirations, le cliquetis du métal. Une porte, la porte, un valet ouvre ... Pas un mot.

Pas un mot ... Son regard balaye la chambre, Gabrielle lève son regard vers elle, puis vint l'étreinte d'une filleule accablée par la douleur. Elle la garde dans ses bras tout en observant les lieux. Marie Alice et Armoria, toutes deux devant le corps sans vie de Gaborn. Aucune des deux ne semble relever sa présence ce qui est normal en ce funeste moment ... Pas un mot.

Quatre Mots qui veulent tout dire, beaucoup de sens en si peu. Libérée de son étreinte elle approcha de l'homme. Elle avait passé de bons moments avec lui, parlant de tout et de rien. Elle dessina une croix sur son front et fit une petite prière pour lui. Elle se redressa et regarda les trois femmes.


Je vais à Saulieu, tout vérifier, je vous laisse un moment avec lui, puis je le ferais chercher. Ne vous inquietez pas je m'occupe de tout.

Elle quitta la pièce, se rendit à Saulieu afin que tout soit prêt pour la cérémonie. Officier sur les terre de la Princesse voilà une grande nouvelle pour elle. Poup n'appréciait pas la raison pour laquelle elle le faisait, mais elle devait être là pour soutenir la famille.

Tout était fin prêt ... trop bien fait d'ailleurs. Poup mit sa tenue, installa le livre des vertus, mis en place un espace pour déposer le corps. Une table sobrement décorée permettrait au gens de le voir une dernière fois avant qu'on ne l'enterre. Un linceul avait été préparé, les domestiques devait être en train de s'occuper du corps de leur maitre.

Le moment était venu, elle sonna les cloches pour indiquer le début de l'office. Naturellement, elle se plaça sur le parvis pour acceuillir les amis et proches pendant qu'on allait chercher le corps.

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En deuil d'un être extraordinaire ...
Porteuse de la toison d'airain
Beatritz
Béatrice de Castelmaure n'avait jamais connu Gaborn de Hennfield. Elle n'avait jamais connu ses enfants, son épouse. Pourtant certains vivaient encore. Pourtant le sang des Hennfield coulait sous des peaux brunes d'un métissage heureux. Des nobles bourguignons, et elle ne les connaissait pas encore. Triste occasion que des funérailles, pour une rencontre.

Mais peut-être n'était-ce pas ce qu'elle cherchait, en venant à ces funérailles. Peut-être était-ce une démarche autrement plus solitaire, une démarche qui lui était propre, et par laquelle elle cherchait à comprendre son père, son passé, ses erreurs.
Les erreurs de Charles de Castelmaure, il y en avait eu beaucoup. Beaucoup que Béatrice ignorait. Beaucoup que lui-même ignorait. Mais une dont sa fille était convaincu, avec force, véhémence, et rancœur. Ses noces avec Maialenn de Mazerolles étaient une erreur. Elle avait pu en parler avec sa grand-mère - toute exaspérante que fût la Castelmémère, elle avait cet avantage d'avoir été le témoin de bon nombre d'années de la vie de Charles. Elle avait lu les dernières volontés de Maialenn de Mazerolles - Kaarava, comme ils l'appelaient. Elle avait lu : « A Gaborn de Hennfield, je voudrais qu'il sache que de ma vie, il fut le seul homme pour lequel mes sentiments furent sincères. » Et n'avait pas compris vraiment ce qu'il y avait eu entre eux. Mais elle avait compris ce qu'il y avait eu dans le cœur de Kaarava. Un simple mot, « des sentiments ». Flagrant-délit d'euphémisme.

Alors, que venait-elle faire, aux funérailles de cet homme qui avait su se faire aimer de sa marâtre, alors que son père n'y était pas parvenu ? Avait-il seulement essayé ?
C'était l'étrange idée que Gaborn avait eu quelque chose de plus que son père - et qu'en miroir, en essayant de comprendre qui était Gaborn, elle pourrait, peut-être, comprendre davantage qui était son père. Elle voulait voir le sang du Hennfield, les gens qui l'aimaient, elle voulait à l'office écouter leurs témoignages d'amour sur le défunt, entendre leur peine, y trouver l'empreinte de l'homme de bien qu'était Gaborn, malgré les griefs qu'elle avait pu apprendre que son père avait à son égard - griefs territoriaux, sur Sermages, et d'autres choses de moindre importance.

Elle vint de Nevers à Saulieu en carrosse, vêtue de noir, comme elle avait paru en public lors du défilé de l'ost de Bourgogne, avec un tassel d'un gris plus clair, et sur ses cheveux d'ébène, tressés et remontés dans le cou, une coiffe noire cousue de perles et d'argent. Pour le voyage, une grande cape fourrée. Elle était toute noir-blanc.
Le véhicule s'arrêta sur le parvis de la petite chapelle, alors que les cloches venaient de sonner. Il y avait une femme, en habit d'officiant, sur le parvis. Un visage que Béatrice de Castelmaure avait déjà croisé, sans y attacher d'identité.
Le valet de pied l'aida à descendre du carrosse, puis la suivante derrière elle. A petits pas, sur le sol meuble, elle avança vers la diaconesse.


-« Que le Très Haut vous garde, dame. Peut-on entrer dans la Maison du Très Haut ? »
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Asdrubaelvect
Bien qu'il ne fréquentait à présent que très peu les différents endroits dévolus à ses titres et distinctions en ce duché, cette nouvelle lui avait été rapportée et depuis qu'il l'avait apprise, il n'avait pu se la sortir de l'esprit. Comment pouvait-il être mort ? cela faisait bien des temps que Gaborn s'était perdu, qu'Asdru n'avait pu le voir car en fait personne ne le pouvait. Il se souvenait du baptême de la fille de celui-ci et de Djémilée, il était son parrain et feu son épouse Morgwen sa marraine. Il se souvenait d'ailleurs de la complicité entre Morgwen et Gaborn, comment cette première enseignait au second l'art des blasons, l'héraldique.

Le jour de l'enterrement de feu son ami, il se présenta à Saulieu vêtu de ses traditionnels habits noirs, ceux du deuil éternel qu'il portait et que chaque jour justifiait. Chaque jour se faisait fossoyeur de ceux qu'il avait connu.

Arrivant sur le parvis après Beatriz, il s'adressa à elle :


Bonjour duchesse... quel sombre jour pour ce duché... un de plus dirais-je même...
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