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[RP] N’mets pas l’pied sur la queue d’la vipère...

Felina
... Si tu n'veux pas qu'elle t'morde.

Ou quand votre réputation vous colle aux bottes.

Thouars à l’aube, une dizaine de cavaliers, hommes et femmes de tous horizons, ensemble hétéroclite de brutes épaisses et de donzelles fluettes. Les apparences sont parfois trompeuses ... parfois ...
Mais, dans tous les regards, de l’azur aux onyx, du gris aux émeraudes, la même rage de vivre, la même détermination, le même objectif commun… se poser, trouver une terre d’accueil, enfin. La tâche est ardue, les mercenaires n’ont pas bonne presse en ces temps sombres où la guerre gronde dans plusieurs régions du Royaume.

Loches a été quittée sans cri ni larme, maigre pécule ou fortune en poches, masures et maisons qui les ont abritées pendant quelques mois brûlées sans regret aucun. Quelques membres et amis laissés en arrière pour panser les blessures ou assumer quelques responsabilités parfois trop pesantes. Ils se retrouveront tôt ou tard, la Zoko n’est qu’une, même quand ses membres sont semés aux quatre vents.

Les armes au fourreau sont sages, les sanguinaires ne réclament pas de bataille ni de sang cette fois ci … Non, ils viennent en paix, ils cherchent leur point d’attache. Une force vive qui vient observer ce comté dont on leur a tant parlé, vérifier si les opportunités sont celles qu’ils pensent.
Voir pour espérer.
Croire pour avancer.
Trouveront ils ici ce qu’ils ont tant cherché ailleurs, en vain ? Ou devront ils fuir de nouveau, comme les pestiférés qu’ils sont aux yeux des autres ? Les voies du démon sont impénétrables, seul l’avenir le dira.

Mais pour l’heure, les mercenaires avancent, droit vers l’Océan, ne faisant que de courtes haltes dans les villages traversés, pour reposer les bêtes et prendre quelques heures de repos pour eux même. La troupe n’est pas discrète, ne cherche même pas à l’être. Le passage en Saumur fut remarqué, les souvenirs affluant en masse, les réflexes revenus comme s’ils n’étaient jamais partis. Certains leur ont même demandé de rester un peu, s’ils revenaient pour de bon. Réponse négative, ils ont rendez vous, là bas, toujours plus à l’Ouest. Armées Poitevines croisées dans la nuit, aucun heurt. Sont ils pour autant les bienvenus ici ? Rien n’est moins sûr.

A l’arrière de la cavalerie endiablée qui foule de ses sabots le sol Poitevin, pour la première fois pour beaucoup d’entre eux, la Rastignac traîne le pas. Ce départ elle l’a souhaité, ardemment … la destination lui convient … Le Poitou, pourquoi pas … De toute façon pour la libre sauvageonne, ici ou ailleurs, peu lui importe. Mais sans qu’elle ne puisse rien faire pour l’en empêcher, dans ses veines se met peu à peu à pulser la peur … une frayeur incontrôlable alors que l’Océan s’approche inexorablement. Quel malheur va lui apporter le Maudit cette fois ci, que va-t-elle perdre pour les flots dantesque de ce monstre assoiffés qui cause la perte des Rastignac à chaque page de leur histoire ?

Guillaume … Devil … qui sera le prochain … la prochaine ? Il ne reste plus qu’elle. Frisson qui lui dresse l’échine, long soupir que personne n’entendra, espérons le, et la Féline talonne sa monture pour rejoindre la troupe qui file devant, sans se douter le moins du monde de l’angoisse qui monte en elle. Bien trop fière pour l’avouer, bien trop têtue pour l’admettre, et bien trop … fidèle pour faire demi tour.

Advienne que pourra … Les vipères arrivent.


Rp ouvert à tous, est il vraiment nécessaire de le préciser.


edit pour ortho ...
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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Cali
Inutile de pester après cette foutue racine . Elle n'avait qu' a regarder où elle mettait ses pieds. A être toujours le nez en l'air ou la tête ailleurs, elle se demande encore depuis le temps, comment elle a pu ne rien se casser . Fichue tête de linotte... ou comme l'appelle Zézé, fille de la Lune . Cali sourit en pensant à sa soeur et Sandino, là bas, quelque part en Italie sur les routes.

La médicastre n'a plus qu'à ramasser les plantes qu'elle vient de récolter en forêt , lieu de prédilection de ses recherches mais aussi de son bien être quand elle éprouve le besoin de s'éloigner de tout contact, comme ça lui arrive parfois.

Un bruit sourd au loin arrête sa main qui partait en avant récupérer une fiole échappée de sa sacoche lorsqu'elle s'est pris le pied dans la racine de l'arbre. Cali ne bouge plus, tous ses sens en alerte. Le grondement sourd provient de la route. Elle se relève lentement , laissant en plan ses affaires encore éparpillées.

Un nuage de poussière au loin attire son attention. Eblouie par le lever du soleil, elle se protège les yeux et plisse ses paupières pour mieux voir. Maintenant elle arrive à distinguer ce qui provoque le soulèvement de cette masse poussiéreuse . Aucun doute quand à la provenance du bruit qui va en s'amplifiant. Il s'agit bien d'une troupe de cavaliers.

Amis ou ennemis?.. pas folle la guêpe , elle ne va pas rester sur le bord du chemin et les attendre la bouche en coeur pour faire la causette. Une femme seule en pleine nature, c'est pas pour discutailler bout de gras qu'ils s' arrêteraient.

La médicastre s'empresse de ramasser ses affaires , les fourre vite fait dans sa sacoche et va se planquer en retrait derrière un épais bosquet . Elle arrive à maîtriser sa respiration mais pas les battements de son coeur qui cognent dans sa poitrine. Hors de question pour elle de se défiler comme un lapin, ventre à terre. Elle veut savoir à qui elle a affaire. Une telle troupe arrivant dans son village n'est pas chose commune.

Accroupie à présent, elle sent sous ses pieds les vibrations des nombreux sabots foulants la route. la jeune femme peut apercevoir entre les feuilles l'arrivée des premiers cavaliers. Un visage en particulier attire son attention .. Un homme à la forte carrure , casque vert ne cachant pas son regard froid et déterminé .. un meneur sans doute.. leur chef peut être ..
A ses côtés, un autre.. un grand rouquin balafré.... puis d'autres, hommes et femmes confondus. La jeune femme tapie dans l'ombre ne les distingue pas tous .. certains profils qu'elle saura sans doute reconnaître.

La dernière a passer est une jeune fille brune qui talonne sa monture pour rattraper la troupe.... de mercenaires. Dans l'esprit de Cali, aucun doute. Elle attend patiemment que toute la troupe soit passée avant de se relever. " Espérons que ces cavaliers ne soient pas les cavaliers de l'apocalypse" pense t elle en se mordillant nerveusement les lèvres. " Ma fille, ce soir tu vas enfiler ta tenue de villageoise écervelée pour en savoir un peu plus. M'est avis que ces cavaliers iront étancher leur soif en taverne."

La jeune femme mit sa sacoche en bandoulière et pressa le pas pour rejoindre Thouars.

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Alixane
[C'est encore loin le Nouveau Monde?]

Une troupe en sage file.
Première fois qu'elle les accompagne autrement qu'en Armée, si sa mémoire ne lui fait pas défaut.
Défilement de paysages, de villes, de visages plus ou moins amicaux.
L'avenir est en marche une fois encore ; en route vers un horizon où la perspective des vagues tumultueuses d'un Océan qu'elle espère, fait écho au bouillonnement intérieur qu'elle contient de son mieux.

Terre inconnue pour remise au normes ; c'est ainsi qu'elle voit ce voyage, en premier lieu.
Tour à tour artésienne, mascotte, lâcheuse, et indubitablement mauvaise élève, Alix a cultivé la rebuffade quant aux résidences jusque là privilégiées par le gros de la Compagnie...Pour diverses raisons qu'elle a choisi de ne pas toutes expliquer.
Situation quelque peu bancale qui l'a conduite à en rester aux balbutiements de son apprentissage.
Pas traumatisée pour autant, la brune.
Et pas si pressée de devenir une hargneuse perpétuelle comme semble avoir viré la Féline.
C'est qu'elle a une vision bien arrêté de la chose, Alix! Buvable, en dehors des batailles, autant que faire se peut.
Ce qui n'est pas toujours évident quand on navigue en eaux troubles.
Ou quand on côtoie des ânes, de tout genre et de tout bord.
Mais!... Ce credo, elle n'a pas l'intention de le lâcher, et tant pis pour ce que ça peut impliquer.
Ceci dit, chez Félina, pour sûr y'a un os quelque part en travers, pour qu'elle soit de si mauvais poil à toute heure.
Pas le galon qui peut expliquer tout!

En attendant de parfaire son asociabilité Zokoïste, elle mène son petit convoi sur les chemins.
Tout en demandant encore ce qui a bien pu prendre au Colosse de lui confier cette tâche, vu ses antécédents de cavalière éméritement piètre.
Un test, à l'insu de son plein gré?
Une façon de s'assurer qu'elle ne ferait pas demi-tour en route?
Pas de risque pourtant...Disait pas oui à tout, mais quand elle le faisait, elle s'y tenait, naméo.
En même temps, elle avait perdu un bout de sa caravane, pas bien!... mais pas de retombées à ce jour..
P'tet que c'était prévu, finalement, ce décrochage, allez savoir... Elle ne connaissait même pas, la volatilisée...
D'ailleurs elle s'en battait l'œil avec une patte de mite tant que les Chefs ne semblaient pas sur les nerfs à cause de ça.

Une de perdue, une de retrouvée de toute façon, affaire réglée en ce qui la concerne.
Le seul élément essentiel à son voyage est bien accroché à ses pas, en une matérialisation de son ombre qui fait déjà son petit bonhomme de trou parmi les reptiles.

D'autres adeptes, qu'Alix n'a pas encore complètement étiquetés, ont rejoint les rangs.
Autant d'aprioris que d'affinités à peaufiner et à explorer.
De quoi faire en attendant la dernière étape qui les verra tous se poser pour se côtoyer en une communauté aussi disparate que résolue à s'ancrer à bon port.

Poitou en vue!
Elle hume l'air comme si, déjà, les effluves marines pouvaient lui chatouiller les narines.
Ineptie à mettre sur le compte de l'impatience qui se fait grandissante à mesure de leur avancée.
Elle sait déjà qui lui paiera son premier coup à boire, arrivés à destination, et c'est pas la moindre des perspectives que celle là!

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Adelinda
C'est quand qu'on arrive...?

Des cavaliers, qui surgissent hors de la nuit, courent vers l'aventure au galop...
Hum... Petite rectification. L'aventure, pas encore pour maintenant. Les cavaliers font bien courir leur monture, mais pour voir l'océan.
L'océan... Adye n'a jamais connu, ou si peu. Trop jeune qu'elle était pour se souvenir de cette vaste étendue d'eau bleue, à perte de vue.

Quant ils sont arrivés, son blond et elle, à Loches afin de rejoindre la Zoko, elle était loin de se douter que le futur proche lui permettrait de réaliser l'un de ses rêves qu'elle gardait secrètement au fond d'elle-même. Voir l'océan. Le toucher aussi. Plonger en son sein, tout en essayant de ne pas couler. Nombreux sont ceux qui lui ont promis de la garder la tête sous l'eau pourtant. Bande de jaloux! Pas comme ça qu'elle passera l'arme à gauche, la brunette. On ne survit pas à des attaques armées pour clamser bêtement les poumons remplis d'eau.

Petit coup d'œil jeté à ses côtés. Alix non loin d'elle, Armand tout proche, et les autres dont elle a fait connaissance il y a quelques jours. Avec leur nombre, sûr que les gens qui croisent le chemin des cavaliers doivent se demander ce qu'il se passe. Mais qu'on se rassure, pas de bain de sang à venir, pas de bataille. Du moins pas ce qui est prévu pour le moment, mais faut toujours se méfier de l'imprévu.
Et en parlant d'imprévus, il est plutôt assez présent dans la vie de la brunette ces temps-ci.
Elle a quitté un frère quasiment inconnu en Bourgogne, pour retrouver une cousine dans le Poitou. Petit sourire qui voit le jour sur les lèvres de la voleuse. Longtemps qu'elle ne l'a pas vue, presque un an, depuis la fois où elles ont joué au chat et à la souris à se courir après. Purée... Elle l'aurait étranglée ce jour-là...

De nouveau petit coup d'œil jeté à son blond. Lui aussi, dans le genre imprévu il est pas mal. Lui apprendre qu'il fait partie de la Zoko. Si la brunette s'y était attendue! Petit plissement de nez au souvenir de cette soirée où elle avait appris la nouvelle, puis léger secouage de la tête faisant voltiger quelques mèches brunes s'échappant de la capuche. En y réfléchissant bien, ce n'est pas si surprenant que ça. Adye savait bien que Armand rêvait... rêve de grandeur, et quoi de mieux que d'apprendre par les plus grands? Non, à présent elle trouve même la décision du blond logique. Elle aurait seulement aimé qu'il lui en parle avant...

Quant à elle, appartenir à la Zoko...

Regard qui se perd au loin... heureusement que la jument connaît sa cavalière et continue de galoper droit devant elle, plutôt que de filer droit dans un arbre si elle se fiait à la façon dont la brunette la menait...

Nan... Elle, elle tient à son indépendance. Elle n'est pas vraiment faite pour être aux ordres d'un chef, même si celui-ci est Eikorc ou Maleus.
Mais ça n'empêche pas le fait qu'elle est toujours prête à leur apporter son aide. Même si Armand n'avait pas accepté ce symbole en forme de serpent, dague et crâne.

Mirettes qui clignent, pour se reposer de nouveau sur l'ensemble des cavaliers. Pour le moment, arriver à Thouars et retrouver Lysi, puis continuer jusqu'à l'endroit voulu. Après tout, nul besoin de se soucier de quoi demain sera fait. Déjà bien assez difficile de surmonter les épreuves d'aujourd'hui.



Edit pour grooooosses fautes
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Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Rodrielle
A la queue leu-leu… Enfin, c’est presque ca.

Rodrielle suit le même parcours que ses acolytes, dans le calme. La nuit est toujours propice aux plus intenses réflexions, et celles de la donzelle replongent dans son passé. Comment en est-elle arrivée là ? Surement pas par un concours de circonstances qui l’on faites tomber sur l’colosse… Non, c’est bien plus profond que ca… Surement ses envies démesurées qui ne la quittent jamais, l’empêchant (heureusement) d’avoir une vie morne comme toutes les autres. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’elle a toujours préféré vivre la nuit, propice aux vils les plus délectables… Et c’est aussi pour cette raison que l’colosse lui est tombé dessus ! Une nuit, une ruelle, des attentions pas forcément correctes, et hop la voilà mercenaire dans la Zoko !

Et oui, du jour au lendemain elle est passée de Joinvilloise à zokoïste. Je le temps de dire ‘au revoir’ aux quelques personnes qu’elle appréciait, d’envoyer paitre son compagnon trop encombrant, et elle partait déjà rejoindre la troupe. Bon, en même temps, quitter cet endroit n'était pas difficile. Tout le monde peut quitter Joinville sans regret quelconque, suffit juste de pas avoir de mouche à la place des mirettes. Y'a tellement mieux ailleurs que là bas... Et Rodrielle venait de trouver son "idéal"...

Les émeraudes se posent alors sur chaque visage quelques secondes. Ouais… Une belle bande de fous furieux comme dit la Féline, mais Rodrielle commence à les apprécier. Bon, faut avuer que c’est difficile de se faire une place là dedans… surtout que la donzelle (malgré les apparences et son corps bien conservé) fait partie des plus vieille, ce qui n’arrange pas grand-chose parmi cette foule de jeunots. Mais bon, elle sera des leurs bientôt, elle le savait…

Bref, en attendant, les portes de Thouars se dessinaient devant elle, à la lueur des premiers rayons du soleil. Nouvelle étape pour tout le monde ! Une de plus avant l’arrivée avec un grand A. Bientôt l’aventure, de l’action… et la donzelle en frémissait d’avance ! C’est qu’elle a besoin de se dégourdir les guibolles la donzelle, et pas qu’un peu…

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Selene2rr
[ Y'a des chemins à ne pas prendre....]

Comme celui du passé....Six années...Souvenirs si lointains et si proches à la fois tant la douleur lancinante parcours la moindre veine de son corps...Les reptiles ont le sang froid paraît-il...Le sien est glacé depuis ce funeste hiver ici même sur les terres Poitevines...La Lune n'a rien laissé paraître au Colosse, ni à qui que ce soit d'ailleurs...C'est devenu sa seule défense de ne plus montrer ce qu'elle ressent si elle ressent un tant soit peu quelque chose, car elle est morte intérieurement et cela nul ne pourrait y remédier, d'où la folie de sa présence...Des jours qu'elle s'est mise à l'écart du groupe, d'son frère et du Colosse...Elle sait que personne ne la demandera, six années de repli sur soi cela change une personne, déjà bien qu'elle soit revenue...

Elle les suit en silence et de loin, juste assez près pour ne point les perdre de vue en cas de changement de dernière minute....Le regard métallique de la Lune caresse froidement les terres Poitevines qui s'annoncent, la mâchoire se crispe alors qu'une main gantée enserre la bride de sa jument pour la faire dévier sèchement de la route du convoi...Il faut qu'elle combatte ses propres démons si elle ne veut pas sombrer définitivement dans la folie....Six années et pourtant elle reprend le même chemin qu'elle avait prit avec les siens, Libertad en paix pour une fois...Juste traverser ce foutu pays afin de sauver sa fillette de cinq ans des griffes d'une guerre Angevine...A peine retrouvée suite à un enlèvement, sa fille Libertà errait dans les rue Angevines parmi les soldats, et près de son pire ennemi, Perturabo...Une larme brûlante glisse sur la joue d'albâtre de Sélène, contrastant avec le vent froid de l'hiver...Elle renifle et essuie du revers de son gant cette échappée saline tandis qu'elle arrête sa monture en haut d'une colline....Le coeur s'étreint douloureusement et semble s'arrêter...Icelieu, il y a six années, le même regard azuré se posait là en contrebas...L'armée Poitevine avait laissé passé Libertad, mais massacrait sa fille accompagnée d'une jeune femme innocente....Les dents grincent tant elle désire reculer ce foutu moment ou les larmes vont jaillir contre son gré et tout cela en vain.....La Lune frémit, le vent embrasse son visage inondé d'une caresse glaciale, se glisse dans sa longue chevelure ébène, seul mouvement de la Libertadienne statufiée de douleur...

Puis elle intime sa Frison noire d'un galop sur la descente vers l'enfer qu'elle a connu....La gorge est nouée malgré le fait qu'elle ne retient plus sa peine, elle se laisse aller au rythme endiablé de sa jument, se remémorant la folie des Libertad qui, sous la douleur se sont tous jetés sur l'armée Poitevine pour leur faire payer le prix du sang...Le sang d'une enfant....Et c'est ici qu'elle est tombée...Portant en elle l'enfant du Colosse....Elle arrête net sa monture...Souffle court, douleur viscérale, regard perdu dans des méandres dont nul ne saurait revenir indemne, dont elle n'est pas revenue indemne...Elle saute de sa jument, impact des bottes sur le sol gelé....Elle avance, ombre fantomatique d'un passé qu'elle combat, puis se laisse aller sur le sol..Les paupières se ferme sur l'azur...Sélène semble dormir à même le sol...Elle veut juste ressentir, revivre ce dernier instant avant l'oubli de ce qu'elle était...Reconnaître l'enlacement mordant du sol gelé parcourant son corps...Reconnaître ce silence après une bataille....Vouloir sentir l'odeur du sang....Vouloir ressentir la douleur de son ventre ouvert sur un enfant miraculeusement toujours en vie....Tout revivre...Même la caresse de la neige qui la recouvrait tendrement tel un linceul annonciateur de son devenir....Pouvoir replonger son regard azuré dans l'astre de nuit avant de perdre conscience et de découvrir à son réveil le visage buriné d'un vieil homme qui s'est battu pour la maintenir en vie, elle et son enfant...

Les paupières s'ouvrent soudainement sur une réalité tout autre que ce qu'elle voulait revivre....La neige, la lune, les odeurs, rien n'est au rendez-vous...Hormis cette douleur d'une mère, douleur indélébile, ancrée au plus profond de ce qu'il reste de son âme....Puis vient la colère, d'être là, toujours en vie....Un léger rire s'échappe de sa gorge...En vie...Mouais, plutôt morte que vivante la Lune, juste là...Dans un passage parce que d'un côté ou de l'autre, personne ne veut d'elle...Le soi disant Paradis ce n'est pas pour elle, puis l'Enfer..Elle le vit ici...

Elle se redresse lentement, main posée sur son ventre dont elle connait la large et monstrueuse cicatrice due à son éventration...Sélène monte sur sa jument, silencieuse et étrangement apaisée....Six années...ses deux enfants morts...L'Andalou parti rejoindre sa fille Libertà....Libertad qu'elle laisse sombrer désabusée par la connerie humaine....Et elle....Toujours là....Sélène secoue négativement la tête...Regard posé sur sa main gauche gantée dont elle devine l'emplacement de la bague offerte par le Colosse...La vie est étrange parfois....Ici elle est morte intérieurement déchirée il y a six années..Ici, elle a disparu durant ces années, emmenée loin des siens qui n'avaient su la retrouver....Ici encore, elle revient pour reprendre vie petit à petit....Vie accrochée à un regard azuré jumeau, à un frangin borgne et...un anneau...

Le regard métallique se pose une dernière fois sur le lieu d'un ancien carnage...Elle tire les brides de Nestrecha, temps de rattraper le convoi, temps de retrouver ceux qui sont devenus, les siens...Temps de goûter à nouveau à la vie....Réaliser un rêve...Revoir la mer que l'Andalou lui avait fait découvrir pour la première fois....Tenter de s'enivrer d'un projet qui a mis des étincelles dans son azur quand le Colosse lui a soufflé son idée...Tenter de revivre....Tout simplement...


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--Aarnulf


[Quand les Blondes ne sont pas là, les portiers énamourés … passent aux Brunes.]

Déprimé … Le mot est bien faible pour décrire dans quel état se trouve le portier de la Zoko. Ils sont de nouveau sur les routes, et le Nordique déteste les voyages … certes. Mais le cœur (parlons en tiens de ce fichu cœur, bref … passons …) du problème réside dans l’absence de la seule personne qui ai une quelconque importance pour la brute scandinave. Sa Blonde, Lucie … qui ne les a pas suivit. Arnülf se faisait une joie de la retrouver à Chinon et de la prendre par le bras pour l’emporter loin de là, sans lui demander d’ailleurs son approbation. Mais à l’arrivée, rien … pas de Lucie … Aucun Ange, le néant total. Il lui en veut, il la déteste, il est jaloux comme un pou. Il tuera le manant qui la retient dans ses bras, où il ne s’appelle plus Arnülf.

Oh certes, l’aurait pu râler notre benêt, l’aurait même pu demander des explications aux chefs. Pourtant il ne l’a pas fait, et c’est les épaules basses et arborant un visage d’âne battu (âne bâté) qu’il a continué la route, sans elle, sans machines de guerres puisqu’il avait été décidé de ne pas les emporter, mais d’en reconstruire sur place si le besoin s’en faisait sentir.
Muré dans son silence, le géant ne dépare pas dans le paysage zokoïste. Plus triste comme arrivée tu meurs. Et ça tire la tronche, et c’est plongé dans ses réflexions, et ça va limite se mettre à chialer de nostalgie, et ça se vautre par terre, dans une sorte de cérémonial dont le sens échappe totalement à notre crétin des Alpes (en Scandinavie ouiiiii mooossieur … !!)

Aussi, sans vraiment réfléchir (ce qu’il ne sait d’ailleurs pas faire), Arnülf se décide à dérider un peu tout cela. Sa vieille mule, peinant sous le poids du Portier, s’approche alors de la monture d’une des nouvelles recrues de la compagnie, la dénommée Rodrielle de ce qu’il a pu retenir et qu’il a rapidement entraperçu à son arrivée. Puis notre homme entame la conversation, histoire de tuer l’ennui et le temps qui passe trop lentement sans sa Blonde.


Hei!* Ma'dame … Moi être Arnülf … reconnaître moi ? Moi trouver vous … ganske** !!

Sourire niais et large pogne qui vient gratter la caboche du géant, comme celui ci guette la réaction de sa nouvelle idole.


*Bonjour ! **jolie
Luciedeclairvaux
[Les jours précédents]

"Je vous attends à Chinon avec les machines" avait-elle lancé sur le pas de la porte du Nid d'Vipères, avant de quitter Loches.
Loches et le combat entre les deux chefs qui la minait plus qu'elle ne voulait le dire.
Loches et la Miss à qui incombait toute la faute, et même pire, selon Lucie. Elle n'avait jamais pu la sentir, mais là, c'était le pompon. Autant aller faire le clown à Chinon.

Et ce n'était pas une image. La mercenaire avait vraiment fait le clown, avec un vrai clown, dans un vrai spectacle de saltimbanques, avec un vrai public. La classe. Les sensations du champ de bataille, avec le sang en moins. Même si certains spectateurs avaient failli finir éborgnés ... on ne se refait pas !

Et puis le temps lui parut long. Aussi, quand un beau matin, Gandrel proposa Ygerne et Lucie à l'accompagner à Loches pour mener une enquête de la plus haute importance, la blonde se dit que c'était l'occasion de faire une surprise à ses compagnons d'arme.

Une surprise ... ratée !

Ils avaient dû se croiser en route, car à Loches elle ne trouva que les cendres de leur passage. Et quelques rescapées.
Et c'est là qu'elle médita sur l'utilité des pigeons, outre qu'en accompagnement des petits pois ...

Retour à Chinon.
Adieux à Gandrel et Ygerne. Merci pour la bague. On se retrouve au mariage à Limoges.
Passage à Saumur.
Renouvellement de son allégeance au père, dignement récompensée. Merci pour la bague, bis. On se retrouve au mariage à Azayes.
Couesmes.
Enterrement du démon.
Gennes.
Changement de monture aux frais de Finam.
Le tout avec une carriole contenant le précieux bébé de Lucie, ce qui ne faisait que la retarder davantage. Bref, il avait fallu déroger à la règle : envoyer un pigeon à Eikorc !

Simple et précis : attendez moi à Thouars ou je vous bute. Heu ... non, juste le début "attendez moi à Thouars". Rajouter "bonjour" en début de lettre. Signer parce qu'il ne connaissait pas l'écriture de la blonde. Laisser partir à regret un si dodu volatile.
Et se venger sur le garde-manger paternel.




[Arrivée de Blondie]


Au petit matin du jour suivant, ce fut donc une Blondie, plus rayonnante que jamais, montée sur un cheval blanc (ça va déparer, mais c'est tout ce qu'il restait à Gennes), tenant par la bride un mulet et sa carriole, qui passa les murs de Thouars sans encombre. Sur une place encore déserte et trempée de la dernière averse, elle mit pied à terre et, libérant sa longue chevelure claire, rabattit la capuche de sa cape pourpre pour reconnaître les canassons de la Zoko. Leurs cavaliers devaient être en train de roupiller. Finalement, le retard de la blonde leur offrait une grâce matinée : ils devraient être heureux, et peut-être même, avec un peu de chance, si l'alignement des planètes était favorable, de bonne humeur !

L'ange blond jeta un coup d'œil à son bébé, à l'arrière : une rutilante bombarde. Elle avait dû se résigner à laisser les autres machines à Chinon, puisqu'Arnülf n'avait même pas pris l'initiative de les emporter ! En même temps, le scandinave, les initiatives c'était pas son fort.

D'ailleurs, où était-il, celui-là ?

Arnülf !!!! Deboooouuuuuut !

La petite voix de la blonde montait sur les façades, réveillant peut-être ici une brune avec un blond, là une autre brune avec un roux, ou là une brune avec un brun, et dans le pire des cas, une brune avec un scandinave ? (Y'en a qui n'ont pas peur de mourir ...)
Ou peut-être derrière ces volets-ci, un borgne qu'elle avait hâte de retrouver. Son maître d'arme.

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Rodrielle
{Sur la route vers Thouars, encore}

Thouars, Thouars, Thouars… Mais bon sang elles sont où ces fichues portes ?! Les voir au loin était une chose, s’en approcher en était une autre. Et Rodrielle commençait à avoir faim et soir. Faut dire que les miches de pain ca nourrit pas beaucoup et l’eau… elle aime pas ca ! En manque de bière, de vin, de rhum… hmmm bouteille de rhum…

« Hei!* Ma'dame … Moi être Arnülf … reconnaître moi ? Moi trouver vous … ganske** !! »

Léger sursaut de la donzelle alors qu’elle passait déjà la langue sur ses lèvres, comme si le doux nectar s’y engouffrait déjà. Et lorsque ses mirettes se rouvrent, c’est sur le scandinave qu’elles se posent. Un scandinave apparemment triste et ennuyé d’ailleurs… A croire qu’ils pensent là même chose tous les deux, c'est-à-dire à l’arrivée dans ce village et aux retrouvailles avec l’ange mercenaire.

Hei Arnülf !


Autant lui faire plaisir et tenter de prononcer ces quelques mots à la mort-moi-l’nœud le mieux possible. Et « ganske » ? Qu’est-ce que ca veut bien dire « ganske » ? Sourcils qui se froncent à l’entente de ce mot qui ne signifie rien pour l’instant mais que la donzelle peut comprendre vu l’attitude du massif sur son canasson.

Heu… merci beaucoup ! Et bien sur que je te reconnais ! Comment oublier cette carrure voyons ?

La donzelle lui offre un sourire malicieux et lui fait un clin d’œil amical. Pour sur qu’elle ne l’avait pas oublié le portier du groupe ! Faut dire qu’il y a beaucoup à se souvenir, à commencer par son accent bien prononcé… Bref, après quelques secondes de silence, la donzelle continue la conversation du mieux qu’elle le peut : « Pas trop long le voyage ? » ou « il s’rait temps de boire un bon coup n’est-ce pas ? » sans oublier les réponses aux questions de son grand interlocuteur.
Au moins, la route est plus agréable…


{Première nuit à Thouars et réveil … brutal}

Première nuit non accompagnée pour être précise. Pas un homme à se mettre sous la dent pour une nuit ici… Dommage que le breton de la dernière fois n’allait pas du même coté. ‘fin tant pis, ce n’est que partie remise !
Alors la donzelle dort paisiblement, profitant d’un lit douillet à sa disposition pour mieux repartir le soir même. Enfin… dormir paisiblement est un grand mot… cela fait bien des années qu’elle ne dort plus « paisiblement »… Deux ans pour être exacte. Et chaque nuit elle revit la même chose, ces pertes qui brisèrent son cœur. Toujours les mêmes visages, les mêmes hurlements, cette fuite et ce rire strident… Jamais elle n’oublierait son erreur passée. Et…

« Deboooouuuuuut ! »

Rhaaaaaaaaaaa mais c’est qui cette folle ?! Y’a mieux qu’un réveil en sursaut pour commencer la journée. Grognements de la donzelle qui se redresse lentement en se frottant la tête, parce qu’en sursautant elle a bien entendu réussi à se cogner. Puis elle se redresse mollement, passe son visage sous l’eau et revêt sa robe avant de descendre. Surement qu’elle n’était pas la seule à avoir été réveillée…

’Jour la compagnie… c’est qui la folle furieuse qui crie à s’t’heure ci ?

C’est loupé pour la bonne humeur, pour l’instant…

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Felina
Auberge où est descendu la Zoko pour la nuit, de bon matin.

Froid de canard oblige, les mercenaires ont décidé de dormir sous un toit en dur pour cette halte dans la première ville Poitevine traversée. Une auberge choisie pour son éloignement du centre du village, pas trop miteuse mais un peu quand même. Thouars… joli nom sur le papier. Parait qu’fallait attendre la Blondie et également qu’un Borgne ronchon se remette d’une cuite mémorable à Saumur.

Après tout pourquoi pas, ce n’est pas comme si la panthère de la Zoko était pressée d’arriver à destination hein. Malgré les paroles encourageantes d’un rouquin, et la promesse qu’elle lui a faite la veille d’essayer, si ce n’est parvenir, à vaincre sa peur panique de l’eau, la Féline n’en mène pas large, et compte bien se servir du premier prétexte venu pour se défiler. Mais pour le moment, on se pose une journée et on s’repose qu’il a dit le colosse, précisant même qu'ils ne devaient pas abuser sur la bière ... non mais de quoi je me mêle ... Et pisser je peux encore ?
Pour le repos par contre, c'est pas de refus pour le sauvageonne au dos endolori par les longues heures de chevauchée depuis leur départ de Loches la moche, et les trop courtes nuits à faire heu … tout autre chose que dormir.
Profiter pour la première fois depuis des jours de la chaleur et du confort d’un vrai lit, presque le paradis sur Terre.

Au petit matin, c’est donc une Rastignac rassérénée et presque pas de mauvaise humeur qui ouvre les yeux. Un regard vers l’homme qui dort à ses côtés … Mais elle ne le réveille pas, qu’il se repose après ses derniers jours chargés d’émotion et qu’il récupère de son combat avec le colosse, dont les traces sont encore visibles. Elle se vêt rapidement, et sort de la chambrette sans un bruit, bottes et ceinturon à la main. Mais alors qu’elle s’apprête à rejoindre les lèves tôt de la Zoko dans la salle de repas de l’auberge, un cri la fait sursauter comme elle se trouve encore sur le pallier de l’escalier du premièr étage.

Arnülf !!!! Deboooouuuuuut !

Cette voix … reconnaissable entre mille. La presque bonne humeur de la Féline : fioooutttt envolée, disparue sur l’instant et la voilà qui descend quatre à quatre les marches de l’escalier, et se précipite dehors, droit sur la responsable de ce vacarme, se retenant à grand peine de la saisir par le col de son corsage.


Mais tu veux pas la fermer la Blonde ???!! Ça arrive en retard et ça réveille le monde en plus !!
Ton Arnulf … il dort … doit être épuisé à force de fricoter avec Ro….

Soudain elle s’interrompt, juste à temps, lorsqu’elle aperçoit la brunette sur le seuil de l’auberge, encore ensommeillée.

Hum … heu .. bon … Maintenant que t’es là Blondie, t’as qu’à entrer hein…


Féline qui toussote et tourne les talons direction l’auberge, non sans saluer sa nouvelle compagne d’arme.

‘Jour Rodrielle .. Bien dormi ?


Sûr, y a un truc qui cloche pour que notre chieuse de service lui pose une telle question … noyer le poisson, et vite …
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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Lysithee.
[ Ici… ailleurs… Là bas …]



Novembre, l’automne bien avancé…l’hiver qui va se pointer... Ici.. L’Artois… début d’une belle après midi encore… un cousin de retrouvé … Lui…partie… les jours qui défilent et l’ennuie toujours présent… Elle s'assoit un instant à la margelle d'une fontaine providentielle, prit entre ses mains le liquide transparent pour le porter à ses lèvres, en boire une gorgée et humecter sa nuque...Une main fine vient s'essuyer sur le revers de sa robe pour ensuite plonger dans sa besace et en sortir une carte du Royaume...

Etrange de se sentir si loin de tout, comme si elle flottait, sensation d'apesanteur. Terrible de se foutre de tout de cette façon là, de laisser glisser les jours comme ça si loin d'elle et de ne rien faire pour en retenir la substance. Il lui semblait que des années s'étaient écoulées depuis une minute à peine. Et que soudain cette sensation de flottement s'était muée en lourdeur. C’étais dont ça la liberté d’émancipation, pas tout a fait surement certains dangers la guettait et elle en était consciente, elle profitait de chaque instant seule loin de tout a l’autre bout du royaume… Mais l’envie se fait plus forte…une cousine à rejoindre…elles se ressemblent de première abord ?! peut-être… une complicité lié depuis l’enfance… cela dit Lysithée a appris très tôt a se jouer des apparences…L’apparence …

Regardant quelques gamins des rues jouer au cerceau, gracieux et fragiles cercles qu'ils faisaient rouler adroitement sur le pavé déglingué, la jeune femme choisie ce jour là de resseller sa monture ...pour de longues randonnées autour des villes qu'elle traversera, les chevauchées savaient l'apaiser ... et alors pensait a dénicher un endroit où loger en attendant de s’installer ici… ailleurs ou de repartir…


Lentement, la haute silhouette de la jeune fille se relève, enchaine quelques pas pour rejoindre sa monture, une main fine se glisse instinctivement sur le revers de sa robe pour la relever et venir accrocher le revers a sa taille….court sur sa cuisse pour y vérifier que l'une ses dagues s'y trouve bien caché dans le fourreau de sa cuissarde... Les prunelles grise de la jeune fille qu’elle est devenue a présent se referment, quelques perles salées font leur apparition aux coins de ses yeux pour venir rouler sur sa joue et rejoindre ses lèvres, que le bout de sa langue vient les cueillir ... se goutte… goût amer...salé... qu’un étaux lui enserre la poitrine et que le revers de la manche essuie ces marques de faiblesse…qu’elle inspire profondément… pour enfermer la douleur a nouveau, qu’elle ne montre a personne, afficher ce visage serein, connue de la plupart de ses rencontres…l’apparence… L’apparence n’est rien… c’est au fond du cœur qu’est la plaie…. Les rennes de son étalon noir sont saisie, un pied est posé a l’étrier pour se hisser et observer les alentours…un aigle noir plane au dessus d’eux…les rapaces… passion qu’elle tient de son père…Un léger coup de talon est donnée et le chemin qu’elle doit parcourir pour rejoindre Adye se présente devant elle au fil des jours…contourner les villes, dormir loin de tout…reprendre cette longue chevauché qui durera presque deux semaines sans relâche….déterminé plus que jamais…



[ Là bas… ailleurs… Ici… la veille ]

Thouars…Une cavalière en approche apparait, un aigle noir plane toujours au dessus d'elle… nul ne peut deviner qu’il s’agit d’une femme, elle a hérité de la haute stature et des iris gris bleu de son père, Vegoku d’Olénius… vêtue d’un mantel aussi sombre que sa monture et d’un col lui cachant la moitié du visage aux traits délicat qu’elle tient de sa mère, Sorianne… Les doigts fins abaissent légèrement le col... Trois légers sifflements son émit et l’aigle approche, sa main ganté se tend pour qu’il vienne s’y poser… foule de question et d’interrogation se bousculent dans l’esprit de la jeune fille, le menton déterminé se relève, les prunelles grise se posent sur la ville qu’elle observes de loin alors que l’aigle noir apportera nouvelle a Adye…elle l’attendra a Thouars…

Les paupières se referment Un instant… une heure… un jour… quelques jours…Tempête d'image, flou, obscurité, crépuscule ou aube, l'esprit de Lysithée vole dans tout les sens. Elle reprend conscience, encore dans le monde des rêves. Les prunelles grises s'entrouvrent, une main fine se glisse dans ses longues boucles brunes. Enfin jaillissement de lumière, de bruit, c'est l'aube. Lysi s’éveille enfin …prunelles qui se posent sur les cavaliers en approche, sourire espiegle qui s’étire aux coins de ses lèvres…silhouette d'Adye…Armand… et d’autres qu’elle a entraperçus dans son enfance …. Silencieusement elle guide la monture pour à son tour les rejoindre…. Prunelles malicieuses qui se posent sur Adye, qu’elle arrive en douce dans son dos… et que sa voix ce fait entendre…


Bonjour brunette !!! Te voilà enfin…. J’ai bien crue t’allais m’perdre… pas m’trouver… comme en Bourgogne…
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Cathycat




[Les jours se suivent et se ne ressemblent ...Pas ou presque ...]

Etats d'âmes

Vie ... Chienne de vie ...

Cela faisait un moment que la brune belle avait perdu son entrain et sa joie de vivre ... Et ce depuis cette affreuse matinée ou le Poitou avait perdu l'un des siens ... Un homme ... Un grand homme pour certains, un misérable maraud pour d'autres ... Elle, elle avait perdu un ami ...
Tous ses souvenirs joyeux, tous ces bons moments balayés en quelques minutes ... Le sifflement de la hache fendant l'air encore et encore, les cris de la foule, les exultations des assoiffés de sang ... Puis la fin d'une vie, une page qui se tourne définitivement ...
La brune belle ne dormait plus depuis ce jour, se noyant dans le travail, cherchant à oublier. Elle n'avait pas encore eu le courage d'aller voir sa soeur pour le remettre le paquet qu'il lui avait envoyé. Dernière chose qu'elle avait de lui mais qui ne lui appartenait pas.

*Faudra p'tet que tu te bottes le cul ma fille et aller la voir ... Tu te dois de le faire, il te l'a demandé ...*

Eh oh, éh oh en allant au boulot !

Bicoque en lisière de forêt, au calme loin de tout, là où on lui fiche la paix, la brunette s'emmitoufle dans sa cape, prête à affronter la fraicheur matinale de décembre. Capuche vissée sur la tête elle sort, passe par sa vieille bergerie nourrir son fidèle hanovrien et filer un vieux bout de carne séchée à son chien.

Soyez sage tous les deux !

Puis elle referme la porte derrière elle.

*pfff t'es tombée bien bas ma pauvre fille, v'là tu causes à tes bestioles ...*

Elle hausse les épaules à cette pensée, puis quitte sa médiocre propriété pour regagner la ville d'un pas vif et décidé. Elle se dirige comme chaque matin voir l'intendant de la forêt, récupérer les éventuelles haches émoussées pour les confier aux forgerons travaillant pour la ville. Des bruits de sabots la tire de ses songes, un groupes de cavaliers poussiéreux à la mine fatiguée fait son entrée en ville.
Des hommes des femmes d'horizon différent visiblement, les visages fermés, un borgne, un balafré à la carrure impressionnante, une brune à la main gantée et ornée d'une griffe ... La brune belle se met sur le côté et les laisse passer en se disant qu'au moins la ville sera un tantinet plus animée ce soir. P'tet que pour une fois elle sortirait de son trou où elle se morfondait. Au moins il y aurait d'autres conversations que celles de la popote, de la dernière recette à la mode chez la ménagère, de la dernière séparation de Martin qui s'est remis avec Gisèle pour la tromper avec Alphonsine et lui mettre un polichinelle dans le tiroir ... Autant de futilités qui l'ont éloignée des lieux de vie la ville depuis quelques temps.
Et puis aussi le manque de ses fillots, l'un partit loin rejoindre sa douce et l'autre séquestré au couvent ...

La brune belle qui avait retrouvé sa joie de vivre, la douce rose qui s'était de nouveau épanouie, s'étiole peu à peu. Allant de déceptions en désillusions, elle ne croit plus en rien et ne vit que pour et part son travail prenant. D'ailleurs quand faut y aller, faut y aller hein ... Elle reprend tranquillement le chemin de la mairie pour aller se plonger dans sa paperasse; comme à son habitude.

La nuit, tous les chats sont gris.

Fin de journée harassante, la brune belle sort de son bureau la tête saoulée de chiffres et autres comptes en tout genre. Elle prend donc le chemin des tavernes, emballée dans sa cape, le visage fouetté par le vent glacial. Elle plisse les yeux pour habitué sa vue à cet entre chien et loup, méfiante et sur ses gardes, vieil instinct de survie depuis une certaine nuit auvergnate.

Elle pénètre dans la première taverne, la plus vieille de la ville, des visages étrangers, que cela pour ainsi dire. Elle reconnait certaines de cavaliers croisés le matin même, elle pose son séant sur une chaise et fait connaissance.
ça parle, guerre, batailles, cicatrices ... Au moins ça la change des tableaux roses bonbon ... Le franc parlé est de mise, pas ou peu de finesse, pas de gants mais pas cru pour autant.
Mercenaires, ils se disent mercenaires, désireux de voir la mer, qu'elle drôle d'idée ... La première qu'elle a voulu la voir la mer, ça lui a couté très cher. Leur campement a été planté à l'entrée de la ville car il attendent encore du monde, ça ferait presque état de siège à les voir ... Les discussions vont bon train et sur un ton bon enfant, quelques dérapages verbaux, dérapages gestuels très appuyés dans le genre ferme.
Les verres et les tournées s'enchainent, elle en arrive même à aller fouiner dans la cave du patron à la recherche de bonnes bouteilles. Le vin lui montant lentement à la tête, une parole qui sonne tell un défit verbal, heurtant la fierté de la belle, la voilà qui se retrouve le derche sur les genoux d'un colosse.


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Maire de Thouars et Bailli du Poitou
Adelinda
Petite pause, parce que nous le valons bien

Avant l'endroit voulu, plusieurs haltes. Bah oui hein, qui irait faire un voyage de plusieurs jours sans s'arrêter. Pas fous non plus, ces mercenaires.
Et qui dit halte, dit repos bien mérité. Mais avant ça, faut p'tète quand même arriver dans le premier bled du Poitou. Thouars en l'occurrence.
La brunette sait qu'elle va y retrouver sa cousine.
Comme dit plus haut, un bon moment qu'elles se sont pas vues ces deux-là. Comment vont être les retrouvailles? Adye sait qu'elle est une chieuse, mais Lysithée n'a rien à lui envier. De ce côté du moins. La fille de Sorianne a six mois de plus qu'elle, mais bien souvent elle s'est demandée si elle, elle n'était pas en fait née quelques années plus tôt. Question gaminerie, Lysi était championne. A voir si elle a changé... Même si un doute subsiste...

Secouage de tête, encore. Penser à autre chose. Pour la cousine, elle verra bien. Penser plutôt à arriver éveillée à Thouars. C'est qu'elle commencerait à s'endormir, la brunette, si elle n'avait pas tant mal aux miches. Nan mais vous vous voyez vous, faire des lieues et des lieues le cul sur un ch'val, et être frais comme un gardon à l'arrivée? Oh pas qu'elle n'aime pas chevaucher la Adye, c'est un de ses plaisirs favoris, mais pas durant des heures.
Et elle commence à avoir la dalle...
Qu'elles sont loin ces foutues portes...
C'est quand qu'on arrive...?
Question qu'elle poserait bien, tient, si elle n'avait pas un minimum de fierté.

Première chose qu'elle fait en arrivant, trouver un lit et s'affaler dessus. Nafout du reste. La cousine elle la cherchera plus tard. Le blond paiera la chambre pour les deux. Après tout, il peut bien faire ça, elle, elle a plus un péco. Étonnant d'ailleurs qu'elle ait perdu sa bourse, ça lui ressemble pas, ça... A voir si quelqu'un la lui aurait pas dérobée... Quoique peu plausible...
Haussement d'épaules et main qui se place devant la bouche afin de cacher au mieux un bâillement. C'est quand qu'on arrive...

Quelques galops plus tard, le rêve actuel de la jeune fille se réalise. Terre en vue!! Enfin plutôt portes en vue!! Adye redresse la tête, se rendant compte qu'elle a somnolé durant quelques secondes. Brave bête que la jument, toujours pas foncé dans un arbre.
La brunette ressert d'une main les pans de sa cape sur sa poitrine. Non seulement ça caille, mais en plus la fatigue amplifie le froid.
Penser à demander un feu de cheminée aussi.
Tête qui tourne légèrement sur le côté, pour voir son blond qui semble aussi ravi qu'elle de se trouver enfin devant les portes. Petit sourire lui est adressé, et la limite de Thouars est enfin franchie alors que l'astre solaire fait son apparition dans le ciel.

Sur le chemin les menant à ce qu'ils espèrent une auberge, une silhouette se dresse sur leur chemin. Silhouette pas inconnue à la voleuse. Petit sourire qui éclaire le visage fatigué de la brunette. La cousine est là.
Les mains tirent sur les rênes et Nuit ralentit, pour venir s'arrêter à hauteur de Lysi. Les azurs plongent dans les perles grises de son vis-à-vis, et voilà que commence déjà une joute verbale.


Bonjour brunette !!! Te voilà enfin…. J’ai bien cru t’allais m’perdre… pas m’trouver… comme en Bourgogne…

Petite moue sur les lèvres de la brunette au souvenir de ces trois jours à courir après la souris. Trois jours à faire une partie de la Bourgogne pour retrouver la fuyarde au point de départ. Ça oui, la cousine a bien failli y passer ce jour-là...

Si t'étais rester en place comme j'te l'avais d'mandé, ça se s'rait pas passé comme ça en Bourgogne. M'enfin, contente d'te voir en un seul morceau.

Et comme par enchantement, la fatigue s'est envolée. La joie -oui faut quand même bien l'avouer, elle est contente de la revoir, la souris- de retrouver Lysi lui fait retarder le moment où elle ira récupérer de ces longues heures de chevauchée. Laissant Armand partir seul vers l'auberge, après un : J'te rejoins dans pas longtemps, la brunette passe un petit moment en compagnie de quelques mercenaires et de la cousine.
Les retrouvailles sont telles qu'Adye l'avait imaginé. Elle a pas changé. Tout aussi insupportable que dans ses souvenirs.

Et c'est après une petite heure que la brunette décide de quitter la taverne, pour retourner auprès de son blond.

Pas longtemps à chercher, auberge trouvée plutôt rapidement. Pourquoi c'est pas toujours comme ça que ça se passe? Généralement elle met toujours des heures à trouver l'auberge du bled. Mais pas la force de chercher réponse à cette question. A peine la chambre est trouvée que la brunette s'affale comme une loque sur le lit, évitant tout de même de tomber sur le blond. Et aussitôt les yeux fermés, elle plonge dans un sommeil profond.

Un sommeil très peu agité, chose rare chez la brunette, depuis la Bourgogne. Encore endormie, elle se retourne et vient enserrer la taille de son compagnon, collant son corps contre le sien. Mais un vacarme assourdissant fait soudain irruption dans le silence de cette fin de matinée, réveillant en sursaut les occupants de cette chambre d'auberge.
Si ya une chose qu'Adye ne supporte pas, c'est bien les réveils brutaux. Et une brunette de mauvaise humeur! Une de plus du moins. Pour ce que que ça change...
La voleuse enfile rapidement la première robe qui lui tombe sous la main (oui, elle a quand même pensé à monter tout son barda, pas question de se faire chiper ses vêtements en les laissant dans les fontes du ch'val tssss) et dévale les escaliers pour se rendre dehors, histoire de dire sa façon d'penser à la personne responsable de ce vacarme. Petite surprise en voyant Lucie, mais de très courte durée.


P'tain Blondie à quoi tu joues?! T'as envie d'te faire trucider?!

P'tit coup d'œil jeté aux autres femmes. Apparemment elle est pas la seule à avoir eu envie de donner le fond d'sa pensée à la beugleuse.

Edit de nouveau pour l'othographe
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Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Eikorc
[De l'homme à l'homme vrai, le chemin passe par l'homme fou.]

Les sabots claquent sur la route, faisant crisser et rouler les pierres tandis que les volutes s’élèvent… Le colosse en tête de file garde son regard glacial braqué devant lui, parcourant le moindre fourré, la plus petite zone d’ombre… La méfiance est de mise alors que sa compagnie s’approche de ces frontières maudites, celles-là même qu’il n’a jamais réussi à franchir, celles où il est tombé des années auparavant pour venger une chandelle et une gamine qu’il apprenait tout juste à connaître…
Les muscles se crispent tandis qu’ils s’avancent, l’échine frémissant alors qu’ils se rapprochent de la ville. Au loin les rempart se dessinent, la première fois qu’El Diablo arrive à distinguer ceux d’une ville poitevine d’aussi près…

Mais tandis que peu à peu son corps se détend en comprenant qu’ils ne tomberont pas sous les lames ennemies cette nuit, la douleur lancinante de sa nuque se fait plus forte, lui arrachant un léger grondement alors qu’il ferme les yeux… Sa senestre venant masser la cicatrice épaisse qui traverse sa nuque alors que les souvenirs fusent et transpercent son esprit…
Six ans… Six années sont passées et pourtant il se rappelle la douleur qui traversait son corps, le sang qui s’écoulait de son dos, de sa cuisse… Et le sifflement qui fuse, glaçant son sang. Le colosse secoue la tête alors que la douleur de sa nuque se fait plus forte, ses doigts venant dessiner le serpent qui recouvre la marque sur sa chair.

Cette marque, il l’a doit à un poitevin qui a tenté de le décapiter… Et il est resté en vie grâce à une fée blonde… Aphélie, celle qui les a soigné, celle qui s’est occupée de leurs blessures pendant des années aux côtés du Doc’… Grondement sourd qui s’échappe de sa gorge alors qu’il se rappelle ses mots qui se voulaient rassurant, ses doigts fins et habiles qui jouaient sur sa chair pour la raccommoder, les lames qui la suturaient…
Un flash et il se rappelle un mugissement de bête blessée alors que son corps s’envolait… Ces bras puissants autour de sa taille, ce corps tremblant sous son poids… Et la voix andalouse qui résonne dans son esprit pour lui demander de rester debout, de continuer à avancer pour qu’ils puissent reprendre la route ensemble, plus tard…

La caboche se secoue de droite à gauche pour qu’il reprenne ses esprits, les mâchoires se serrant fortement pour calmer la douleur de sa nuque, les sourcils se fronçant alors qu’un frémissement traverse son échine… Il n’y a plus personne pour soigner ou suturer à la manière de la blonde libertadienne, fini les cicatrices stylisées… Plus d’andalou pour soutenir et picoler, fini les retrouvailles ensanglantées… Plus d’ogre pour élaborer des stratégies de dernières minutes…
Sans s’en rendre compte, El Diablo a rejoint les remparts, menant ses hommes sans un seul mot… Et c’est un battement d’aile qui vient le sortir de ses souvenirs… Un soupire pour s’échapper à ce passé où il n’était pas encore complètement fou, où son gout du sang n’était pas aussi prononcé…

Le piaf est choppé d’une main vive, la lettre arrachée habilement pour qu’il puisse parcourir les mots de la blondinette… Sourire qui se glisse au coin des lèvres du de Nerra qui se laisse glisser à bas de sa monture. L’heure de la pause est venue et l’ordre est donné de profiter de la soirée… Sans trop abuser.

Cette nuit là, le colosse taciturne lui-même viendra en ville… Masquant une fois de plus sa folie avec le plus de volonté possible, repoussant dans un coin de son esprit les flammes qui appellent ses coups et ses lames… Et il se concentrera sur sa troupe, sur les habitants, pour essayer de ne pas paraître aussi fou qu’il ne l’est. Mission réussie ? Il en sait rien, mais il s’en fout…
Une demoiselle a cependant réussi à lui arracher une baffe puissante… Et c’est sans aucun remords qu’il la lui a infligé. Un défi implicite lancé à la mairesse du bourg qui prend la balle au vol et y répond de la plus agréables des façons… Le reste de la nuit leur appartient et les souvenirs resteront.

A l’aube, le de Nerra s’éveille, grondant doucement… Une courte nuit, comme toutes les autres depuis tant d’années : l’insomnie va de paire avec la folie…
La pogne passe sur son visage, masse les paupières et la montagne de muscles s’arrache au lit qui l’a accueillit : logé chez l’habitant, comme il l’avait proposé… Et sans un mot, il se rhabille, glissant un dernier regard sur la femme qui a partagé sa nuit, un sourire au coin des lèvres, avant de s’éclipser dans le jour naissant.
La grande carcasse s’étire une fois dehors, laissant les rayons du soleil réchauffer comme ils peuvent les muscles engourdis par le froid d’automne… Quelques volutes de fumée s’échappent d’entre ses lèvres avant que le maître de la Zoko ne se dirige vers le campement où sont dissimulés vivres et argent… S’il a couché ailleurs que sa compagnie, au moins, il leur apportera le p’tit dej’ pendant qu’ils pioncent… Du moins, c’est ce qui était prévu.

C’est donc un colosse chargé de quelques miches et bouteilles qui revient à l’auberge… Ouvrant la porte d’un coup d’épaule pour que son regard tombe sur trois des panthères Zokoïstes et la brunette du charmeur déjà debout. Les sourcils se haussent alors qu’il fixe l’Ange blond de dos et sa voix basse claque dans la basse cour…


« P’tain… Mais vous êtes tombées du lit ou quoi ? »

Le passage est fait de quelques coups d’épaules sur les brunes et la blonde qui l’empêche de passer et les victuailles viennent recouvrir la table alors qu’il se redresse de toute sa hauteur et les jauge une à une… Un sourire se glissant au coin de ses lèvres.

« Buenas dias las chicas…
L’p’tit dej est avancé… Alors faites vous péter le ventre, c’est la Touraine qui paie ! »


Une miche est choppée et d’un mouvement sec du poignet, s’envole vers la trogne de la blonde aussi appelée estomac sur pattes… Ou comment souhaiter la bienvenue à la retardataire qui a fait foirer sa ’surprise’ en essayant de faire la même, façon colosse.
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"Pour toujours... Et à jamais."

"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko & Fablitos
Sulayman
Abords de La Rochelle. Parce qu'il veut voir la mer...

Allongé dans l'herbe grasse et humide les yeux fixent la proie avec l'attention de l'affamé.
Pas vu une cité depuis Angers et ses hautes murailles. Un mot d'un Prévôt soucieux de ne pas le voir s'attarder en ces lieux.
Le Maure est un homme de compromis. Il obéit et laisse de coté un éventuel contentieux.
Les frontières de Bretagne sont traversées en se dissimulant de quelques passants et autres marchands.
Pas une armée en vue. Les gens d'ici se sentent en sécurité pour ainsi déserter la Loire. On est dans le triangle de l'amitié. Celle qu'il s'est décidé à faire sienne..
Et voilà comment après quelques jours dans la nature il se trouve à faire le siège d'un terrier à se demander du Lapin ou du Maure qui sera le plus malin ?

Pas que la miche de pain ne soit pas pour le satisfaire mais à la longue une viande bien grillée aurait des atouts pour le complaire.
Il se fait alors bretteur de Sainte patience. Son artillerie à lui se nomme vigilance. Le collet à été posé et à la moindre oreille qui dépasse le nœud coulant se fera des plus serrant.
La paille coincée entre les dents passe un mauvais moment mais calme la faim.
Il sait que les plans les mieux élaborés peuvent connaître bien différentes fins. Que l'empressement ne mène à rien et que le lapin ne sera pas le plus malin...

Il voyage seul. Ils avaient pourtant quitté L'Alençonnais à cinq mais chez les Sentinelles les voyages c'est comme tout.
Ça marche à l'instinct et chez eux les instincts sont...Nombreux...Au moins autant que les chemins à prendre pour accomplir son destin.
Alors on s'était donné rendez-vous à La Rochelle. Et puis un lapin ça ne se partage pas et quand il s'agissait du ventre le Maure savait se faire radin.

Il tenait la corde bien en main. Les yeux fixant l'éveil du moindre mouvement il laissa son esprit divaguer dans le souvenir.
La réunion de la taverne avait jeté les dés et Zoko et Sentinelles avaient tiré un double six. Parait que ça donnait le droit de rejouer. Mais quand avait vraiment commencé la partie ? Il ne le savait plus.
A cette heure les rouges devaient être en chemin. Pour tous la même question. Quel serait l'accueil ?
Le messager devait avoir fait passer l'annonce commune au groupe. Les autorités du Poitou sauraient à cette heure qu'elles auraient sous peu de nouveaux amis.
Mais lui ne négociait pas le ventre vide. Un homme rassasié est un homme avisé.

Le silence et le sens du vent avaient fait leur effet. L'offrande semblait prête à se mettre à table.
La proie n'était pas des plus consistante mais l'hiver pointait pour tous les estomacs.
La tête n'eut pas le temps de réaliser d'où venait le risque et la dague du Maure sut abréger les souffrances.
Quelques brindilles enflammées lui donnèrent un peu de chaleur et il fit bonne pitance. Sa route prendrait fin au matin.
Il avait repéré les murailles de la cité comme les oiseaux marins qui l'avaient survolé. Depuis le rictus de la satisfaction ne l'avait pas quitté.
Dans le reflet des flammes il voyait les trois couleurs. Le rouge se mélanger au bleu dans un ballet harmonieux alors que le vert représentait les multiples musiciens sans qui le bal ne serait rien..

Le lapin devait être malsain....Une vengeance du malin ?...Allez savoir...

Au petit matin le Maure aurait le ventre comblé. Ça ne serait que l'entrée d'un repas qu'il comptait bien déguster.
Et pour une fois. Il inviterait pleins de monde au Banquet . Amis et inconnus seraient la bienvenue....

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