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[RP] La peste s'étend... [Ventadour]

Tarrelian
[HRP]Préambule, Ce topic existe aussi en halle de venta, pour ceux qui ne viennent pas en gargotte, il est bien évidement ouvert à tous, cependant je me permettrais de copier/coller le post de toute personne étrangère a venta pour le coller sur notre halle et ainsi ne pas dénaturer le récit
Merci[/HRP]


Il est tôt ce matin là quand on vient frapper à la porte de sa forge… Il n’est pas encore en route pour la mairie que déjà un pecnot vient le déranger de bon matin… surement encore pour l’impôt… Vas prendre son parchemin d’imposition là où le soleil ne luit jamais ce crétin…

C’est l’air mauvais, torse nu et en braies douteuse que Tarrelian ouvre la porte à la volée


Qu’est ce qu’il y a encore bor… Le juron meurt naturellement dans sa gorge.. Là face à lui…Une vieille connaissance…

Le front dégarni est déjà huileux a cette heure matinale, ses sourcils broussailleux et en bataille reflète une inquiétude que Tarrelian ne lui connais pas…

Angus…Gros porc aviné, mais surtout l’ancien médicastre qui soignait autant qu’il pelotait les anciennes prostituées du bouge que Tarrelian avait tenu fut un temps…Dans le quartier sud de la ville
Les yeux cerné de noir, le regard affolé, Tarrelian sentit un long frisson lui monter dans le dos…Qu’est ce qui pouvait bien effrayer cet homme habitué aux pires bassesses…


Tarrelian… c’est…c’est important…Faut que tu viennes vite…


Pour la première fois, Tarrelian s’exécute sans même poser de question… Une chemise est enfilée… Les questions se bousculent dans son esprit...

[Quartier sud, lieu où les enfants sage ne vont pas…]

Il suit le quinquagénaire dans les rues tortueuses qu’il a bien connu jadis.
Toujours la même crasse au sol, toujours ses enfants pouilleux occupé à gratter le sol à la recherche d’une larve pour remplir un ventre qui gronde à longueur de journée…
Ses filles de joie, sales, le sourire remplit de chicots noirâtre qui pour quelques écus font oublier la dure journée de labeur du mineur fourbu, tout en nettoyant certaines parties de son anatomie crasseuse…
Son lot de mendiants, coupe jarret qui sous l’effet de l’alcool vous dépècerait croyant avoir vu une bourse remplie…

Angus était connu et même si sa stature ventripotente ne lui laissé guère de chance face à un clochard teigneux, il était « respecté » car utile à la survie du quartier, éclopant plus qu’il ne soignait, mais faisant survivre la majorité de ses patients

Il poussa la porte du « rat crevé » un bouge concurrent de celui qu’avait tenu Tarrelian, mais tout aussi glauque et odorant…
Le proprio faisait apparemment grande consommation d’encens…Certainement volé à l’église…Mais qui lui en voudrait…Autant que ça serve à quelqu’un…

L’air acre et lourd lui remonta une quinte de toux qu’il croyait éteinte…
D’un signe de tête il salua le tenancier et suivit le médicastre à l’étage…Bon sang mais que se passait il ici… Il ne comprenais pas et n’aimais pas ça…

Ses attentes furent vite récompensées…Et ses questions trouvèrent une réponse abrupte…
Sur la paillasse d’une chambre… Ce qu’il restait d’une femme…
La pauvrette était morte, l’odeur forte qui émanait d’elle expliquait les kilos d’encens brulé en bas
Une main sur la bouche, Tarrelian du se rattraper au chambranle de la porte pour réprimer un haut le cœur… Il avais vu des choses dégueulasse dans sa vie mais là…
Le cadavre, comme il convient de l’appeler était constellé de taches noirâtre…Son intimité dévoilée sans pudeur, présentait des boursoufflures et épanchement sanguins…

Tarrelian posa le même regard remplis d’inquiétude sur le Médicastre qui le fixait…


Bordel…C’est quoi ça…

Un souffle s’échappa de la bouche de l’homme face à lui, comme pour ne pas appeler le malheur, ne pas le dire trop fort de crainte qu’il ne vous prenne…

La peste…

Une goutte glacée descendit le long de son dos, comme toute l’horreur de la chose lui parvenait… Il sortit de la chambre… Rendit son frugal repas du matin à coté d’une draperie, une main appuyée sur le mur pour retrouver une stabilité…
Retrouvant une contenance, il se redressa, fixa à nouveau l’homme en essuyant la commissures de ses lèvres de la manche…


Putain…On fait quoi là…

Complètement désemparé, il devait s’en remettre à quelqu’un… Impossible pour lui de réfléchir posément…

Alcy…

Le prénom sonnait comme une délivrance… Oui Elle saurait quoi faire…Elle est prévôt qui plus est…

Referme cette porte… Que cette saloperie reste dedans… On vas la faire cramer, mais d’abord faut que je vois quelqu’un…

Il redescendirent tout deux dans la salle du bas, et chargea une jeune garçon de courir aussi vite qu’il le put jusque Saint Anne, et de ramener par tout les moyens Alcyone ici, sans lui mentionner le nom du commanditaire…En insistant bien sur le fait que Mara ne doit absolument pas l’accompagner…

Tarrelian attendit à une table l’arrivée de la prévôt, évitant de respirer le plus possible… De peur que la maladie ne soit dans l’air malgré l’encens sacré qui emplissait la pièce
Alcyone
[Sainte Anne, de bon matin]

Encore une nuit sans rêve, sans saveur... Entrecoupée à de nombreuses reprises par le moindre bruit ou impression qui la tirent du sommeil... Peur pour Mara, peur qu'elle ait un problème et besoin de sa maman, peur qu'on lui veuille du mal... Mais le jour finit toujours par chasser ces craintes, réminescence de ces mois passés sur les routes. Premier geste du matin, aller se pencher sur le petit lit d'enfant, la regarder dormir un moment, la caresser doucement... Puis ensuite s'activer, préparer sa journée. Tout ça était vite fait, elle réservait le reste de son temps libre pour Mara, la réveiller, l'habiller, sous les soupirs de la nourrice qui se sentait inutile et payée à rien faire.

Ce matin-là, Alcyone venait de préparer sa fille, ainsi qu'elle même et s'apprêtait à quitter la grande demeure un peu vide, quand des éclats de voix venant de l'entrée lui parvinrent... Benoît, et une autre voix plus fluette qui montait dans les aigus à force de gueuler pour se faire entendre. La baronne prit sa fille dans ses bras, la faisant reposer sur sa hanche, pour se diriger vers la source du raffût. Un gamin mal fagoté, qui n'avait visiblement pas connu l'eau d'un bain depuis des lustres tentait de forcer le barrage du vieil intendant, qui ne pouvait que repousser un pouilleux pareil.


- J'dois voir eul'prévôt! C't'important, j'vous dis!
- Z'irez demander audience au castel, comme tout le monde, c'est pas un moulin, ici!
- Elle doit voir ça, vieux débris! Lâche-moi, j'dois la ramener!
- J'vais t'en coller, du vieux débris, moi! Fous le camps ou j'lâche les chiens!
- JE DOIS LUI...

- IL SUFFIT!!!
, tonna-t-elle... ce qui eut pour effet immédiat de calmer l'un et l'autre... Mara les regardait curieusement, l'air de dire qu'elle les plaignait, parce que dans sa petite tête, quand sa maman criait comme ça, ca voulait dire que l'un des deux allait recevoir la fessée de sa vie... Sauf qu'il n'était pas question de fessée, ce matin... Elle remercia Benoît d'un regard pour son dévouement et le zèle qu'il mettait à refouler tous les intrus... mais pour une fois, elle voulu écouter ce qu'il y avait de si important... elle s'adressa au jeune garçon.
- On peut savoir pourquoi ca hurle ici? Qu'est ce que je dois venir voir?
- C'est... On a b'soin de vous au village... c'est... l'gros Angus qui vous fait mander...
- Mouais... j'espère que tu me fais pas courir pour rien...


Il mentait probablement, il avait l'air peu assuré et bien trop nerveux pour être honnête... Le susnommé Angus, dont la réputation n'était plus à faire, n'était pas vraiment le genre de type à faire appel à la prévôté, au contraire... Mais Alcyone n'avait que foutre de ce genre de porcs qui vivotaient dans les bas quartiers, elle l'avait croisé il y a fort longtemps au Cave Ne Cadas... et c'était pas le genre de gibier de potence qui méritait son attention. Néanmoins cette histoire l'intriguait. Elle enfila sa cape et emmitoufla sa fille de la même manière. Comme à son habitude, elle ne se séparait que rarement de la petite, et elle ne craignait pas Angus. En cet instant, elle s'imaginait simplement en route pour le poste de police de Venta...

Elle remarqua néanmoins la nervosité croissante du gamin, dont le regard allait de la baronne à sa fille et vice-versa, se souvenant du regard du maire qui insistait quand à la fillette... pas envie de se prendre une mandale si la prévôte débarquait dans le bouge avec son enfant...


- Vot'seigneurie, faut... faut pas amener... vot'gamine avec vous...

Alcyone haussa un sourcil, suspicieuse, tout à coup... Il était de notoriété publique qu'elle ne s'en séparait que rarement. Alors pourquoi tenait-"on" à la faire venir au village sans elle... L'esprit un peu parano de la rouquine envisagea diverses hypothèses, la pire étant qu'on l'attirait ailleurs pour mieux lui enlever ou lui tuer sa fille... Elle saisit le messager par la chemise crasseuse pour planter dans ses yeux son regard glacial.

- Et pourquoi devrais-je ne pas l'emmener? Tu m'emènes où, au juste, hein?
- S'pas un lieu pour une gamine, Dame! C'est... au "Rat crevé"... y a... y a une des filles qu'est morte...
- Morte? Et alors? Ca arrive tous les jours, des putains qui meurent! Si ce sale pervers d'Angus n'est plus capable de les soigner, c'est pas mon problème!
- Dame... faut que vous v'niez, s'pas... commun... j'vous jure, m'dame... par Aristote...


La voix du jeune garçon mourut dans sa gorge en prononçant ces mots, et la lueur de terreur qu'il avait au fond du regard intriga encore plus la prévôte... Qu'est ce qui pouvait bien effrayer à ce point un gamin des rues pourtant habitué à voire des catins mourir? Quoi qu'il en soit, le quartier Sud, ses bordels, ses poivrots et ses ribaudes n'étaient assurément pas un spectacle pour sa fille...

- Bien... Je vais te suivre, d'accord. Benoît, je te laisse Mara, que... comment elle s'appelle, déjà... bref... que la nourrice s'en occupe, avec toi, j'insiste... ne la lâchez pas d'un pouce, tu sais de quoi je suis capable... si vous sortez, prenez un garde avec vous. Allez, en route...

Un baiser à sa fille, puis elle emboîte le pas au morveux, direction les bas-fonds de Ventadour...

[Quartiers Sud]

Les remugles qui émanaient de ces rues pourraient suffir à soulever le coeur des barbiers et bouchers les plus aguerris... Alcyone contenait tout son dégoût sous une apparence glaciale, comme d'habitude. Pour dissuader toute vélléité belliqueuse à son endroit, elle, vêtue plutot richement par rapport à la populasse qui trainait icelieu, elle gardait la main posée bien en évidence sur le pommeau de son épée, et l'autre sur sa dague préférée, qu'elle gardait à sa ceinture tout le temps, désormais. Elle connaissait pourtant ces rues, du moins, celles qui menaient à ce qui était autrefois le repaire de Tarrelian... ces soirées passées là lui revenaient en mémoire tout à coup... des soirées à l'attendre... les choses avaient bien changé. Allez, on verrouille. Alcyone se mura à nouveau derrière ce bouclier invisible qui lui permettait de tout affronter, même ses souvenirs.

Des mendiants tentaient l'approche "Pitié" plutôt que l'approche "violence" pour extorquer quelques piécettes à la baronne qu'elle était. Sauf que de pitié, elle n'avait plus guère, et ce fut plus pour être débarassée du flot de pouilleux qui la retardaient que par générosité qu'elle jeta négligeamment au sol une pleine poignée de pièces. Le tintement des pièces et leur éclat contrastant avec le sol immonde eurent l'effet escompté, c'est à dire que, telles des mouches autour d'un crotin de cheval, tout ce que la rue comptait de miséreux fondit sur le butin, se désintéressant de la prévôte et lui laissant le passage libre.

Le gamin lui désigna du doigt la porte derrière laquelle elle était apparement attendue et s'enfuit sans demander son reste, sans meme attendre les quelques écus qu'elle lui aurait probablement donné s'il avait tendu la main. Qu'est ce qui pouvait justifier une telle fuite? Bon sang... elle se maudit elle-même, elle aurait peut-être dû demander du renfort à l'un ou l'autre des maréchaux... quoique... soupir...
Plus méfiante que jamais, elle ouvrit la porte d'un coup de pied, pour garder la main sur son épée et être prête à en découdre si besoin était...

Si l'on avait cherché à attenter à sa vie, c'était bien parti, elle suffoqua en se prenant une pleine bouffée de l'air nauséabond mêlé d'encens dans la gorge et les narines... Bordel, mais c'était quoi ça?? Elle ne put réprimer une quinte de toux, et quand elle se fut assurée que personne ne lui bondissait dessus, elle détailla les gens présents... Ce qui devait être le tenancier du bouge, une de ses filles, Le gros Angus... Ainsi le gamin n'avait pas menti... pas tout à fait, en tout cas... Son regard se posa sur le maire... Dans une taverne ordinaire, sans cette pestilence et cette ambiance glauque, il aurait eu droit à un salut plus chaleureux... Mais les circonstances ne se prêtaient guère à ça... elle était à peine entrée ici qu'elle ne rêvait que d'une chose, en sortir...


- Tarrelian? C'est toi qui m'a fait appeler ou ce gros porc? *désignant du menton le pseudo-médicastre*

Elle réalisa tout à coup que pour que Tarrelian la fasse venir ici, ce devait être plus grave que ce qu'elle imaginait, il n'aurait jamais fait appel à elle pour une broutille du genre catin morte de la syphilis... Un meurtre, peut-être? Quoique, ce n'était pas rare non plus, ce quartier était un coupe-gorge, des gens disparaissaient, d'autres prenaient leur place, quoi de plus normal en ce bas monde... Quoi qu'il en soit, elle songea avec soulagement à Mara, restée en sécurité auprès de Benoît...

Une grimace de dégoût lui déforma les traits, elle sortit son mouchoir pour l'appliquer sur son nez et sur sa bouche... espoir un peu illusoire de stopper ou d'atténuer les relents qui lui soulevaient le coeur... Pourtant, elle n'était pas d'une petite nature... mais là...
Tarrelian semblait réellement inquiet, peut-être même... pas perdu, mais décontenancé... Voila qui était plutot curieux chez lui qui était plutôt si sur de lui et qui n'était guère impressionné par grand'chose... Elle se rapprocha de lui en évitant soigneusement le gros Angus.


- Tarrelian... qu'est ce qui se passe, tu m'inquiètes sérieusement là...
_________________
Tarrelian
Le regard est perdu dans le vague, des scènes de l’apocalypse dansent devant ses yeux… Les paroles du père supérieur lui reviennent en tête « Car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister? »…
Une ville en feu, des larmes de sang dans les yeux des enfants hagard…Bordel… Aristote t’y vas pas de main morte vieux salaud…

Une voix le tire de ses rêveries…Cauchemar imminent, il lève péniblement la tête vers la source sonore…Oui il la reconnue…
Elle est encore droite et fière… Ca ne dureras pas ma belle…


Excuse-moi de t’avoir fait venir Alcy… Je n’aurais pas du… Pardonne moi…

Les doigts sont passés à la commissure de ses lèvres, à la recherche d’une solution qui ne viendra surement pas…
Les secondes s’égrènent, il la regarde toujours…
A quoi bon parler… La vision des choses est bien plus parlante… L’inéluctable ne s’apprécie qu’avec les yeux…

Il repousse doucement sa chaise, le grincement rompt le silence, permets aux acteurs présent de reprendre une bouffé d’air… Profites en…


Suis moi… Et surtout… Couvres toi la bouche…

Les marches vers l’étage ne lui ont jamais paru aussi longues et à la fois il est si rapidement devant cette porte qu’il voudrait fuir
Un dernier regard vers celle qu’il a aimé, détesté… C’est avec crainte qu'il la regarde maintenant…

Il tourne la poignée et la porte s’ouvre… L’odeur et les mouches sortent, le regard entre…
--Catimini
Pppffffiiioouuu l'avait vraiment b'soin de mourir la fille?
Non mais c'est vrai quoi, la vie est deja pas facile ici... alors si en plus faut que la noblesse debarque... en plus les femmesavec leur beaux habits...
Regard oblique vers la prevote Doit pas etre douée au lit c'la..
C'est vrai qu'ici, on voit de tout...Encore si c'etait les hommes... c'est vrai qu'parfois on en a quelqu'uns.. zont de gout bizarres comme demande a c'qu'on é un bain mais à la fin on a quelqu'beau sous tout propre.
Encore pire.. les curé. J'ai eu un une fois...l'avait pas l'habitude le povre bougre. Savait pas si prendre. L'arretait pas de prier. Pas contre l'Aristote, l'a vu plusieurs fois dans la soiree!

'Fin bref, fille de joie, fille de joie... avec leur magouille la, l'impot qu'il zapelle ya pa d'la joie. les bougres zils viennent plu.plus les moyens parait. Alors si en plus la fille elle mouraille et qu'ils en font tou'histoire on risque pas d'voir d'boulot.
Encoire moi j'sui pluto belle
regard vers les autres filles, coups de pieds contre un rat, morsure de celui ci Aie enfin pas trop defiguré par les clients...

O é puis s't'odeur... C'est quel pue la fille. J'espere qu'il vont la virer vivite.
Manqu'rait plu qu'les clients ils parte.


V'la l'client. On monte les marches... sont sur le pas d'la porte... c pasd'la qu'ils vont voir queqchose.

V'lez savoir d'quoi elle est morte? alors fo rentrer d'dans. Pis vous n'dirai.. Veut pas l'choper aussi!
Alcyone
- Excuse-moi de t’avoir fait venir Alcy… Je n’aurais pas du… Pardonne moi…
Suis moi… Et surtout… Couvres toi la bouche…


La prévôte fronça les sourcils... oui décidement, elle sentait qu'elle n'allait pas aimer ce qu'elle allait voir. De son regard à ce silence, brisé par le crissement de la chaise sur le sol, tout l'amenait à croire qu'on ne l'avait pas fait déplacer pour rien...

Elle lui emboîta le pas sans rien dire, grimpa les marches qui grincèrent sous leurs pieds, comme s'il était besoin d'ajouter au sinistre de l'endroit... Elle rajusta aussi le mouchoir sur son nez et sa bouche et prit garde de ne pas trop toucher les murs, et surtout pas la rampe de l'escalier, elle ne voulait même pas imaginer qui avait pu la toucher avant elle et encore moins l'état de leurs mains. Un regard échangé, elle put y lire quelque chose qu'elle n'a jamais beaucoup vu en lui...
Il ouvrit la porte, et ce fut comme s'il avait ouvert la porte d'un enfer glacé... Déjà des mouches, une odeur de peur, de vieille sueur âcre, de mort... et là c'était quoi ça? Un rat???

Une des catins s'adressa à eux, s'enquérant de la situation... Pratique, elle peut détourner les yeux un instant de la scène pour aboyer à la fille de joie


- Ben reste déjà pas là, si tu veux rien choper, on vous tiendra informés...

... si on le peut... si on... Le mouchoir s'avère être un bien piètre rempart contre cette vision et les relents qui l'accompagnaient... Elle empoigne un pan de son épaisse cape pour le placer sur son visage en renfort... mais c'est déjà trop tard... un haut-le-coeur lui soulève l'estomac... Et en cet instant, elle hésite entre se féliciter ou se maudire de ne jamais prendre le temps de manger correctement au matin... Plus douloureux... mais moins immonde... surtout que visiblement, elle n'était pas la première à qui le cadavre faisait cet effet... Elle se couvre à nouveau le nez et la bouche de sa cape, sans se soucier de rien d'autre que se protéger contre cette pestilence...

Qu'est ce que... non... impossible, pas ici, pas à Venta!

De sa mère guérisseuse, Alcyone n'avait finalement gardé que peu d'enseignements médicaux, mais il était des mots, des images qui marquaient à vie... Et la description des symptômes que sa mère lui faisait de la mort noire collaient avec ce qu'elle avait sous les yeux... yeux par ailleurs écarquillés d'horreur, sa froideur et son calme ployaient sous la lourde signification de ce qu'ils voyaient... Un regard vers Angus... un autre pour Tarrelian... elle lui murmure d'une voix étouffée par la cape...


- Est-ce que... c'est ce que je crois?

Pas d'équivoque possible... oui, c'est bien ce qu'elle croit... Elle tente de se reprendre, mais ça relève de l'impossible... Elle essuye sa paume moite tout à coup sur ses jupons... elle qui n'a jamais eu les mains moites de sa vie... C'est qu'on a beau être une prévôte expérimentée, on n'est jamais préparée à... CA... Elle comprit brusquement le désarroi et l'angoisse qu'elle avait lu dans les yeux du père de sa fille... Elle doit avoir les mêmes sentiments au fond du regard...
Allez, réfléchis, agis, bouge, bon sang...


- Je... Tu as bien fait de m'appeler... faut qu'on règle ça... déjà, brûler ce cadavre, ou l'enterrer avec de la chaux vive... et... cramer les draps, tout ce qu'elle a pu toucher, non? Tu pourrais faire boucler le quartier, en attendant de voir si y en a d'autres? Je... j'crois que je devrais en avertir le conseil... peut-être qu'ils peuvent nous envoyer des médicastres... compétents...

Le dernier mot avait été ajouté avec un regard lourd de sens en direction d'Angus, avant de regarder à nouveau Tarrelian...

- Viens, faut pas qu'on reste ici trop longtemps...
_________________
Tarrelian
C’est dingue l’effet que peux avoir un cadavre en putréfaction sur le système digestif des vivants… Sur sa santé mentale aussi…
Tarrelian ne pouvais plus quitter des yeux ce tas de chair, l’odeur l’enivrais, lui faisait tourner la tête… Bientôt ils finiraient tous ainsi…


NON !!!

Le cri, primal et soudain, avait fait sursauter la prévôt et la jeune catin qui s’était approchée…

Il serra le poing, comme celui ci s’écrasait sur le mur à coté de la porte

Il regarda la jeune catin à coté de lui…


Vous êtes beaucoup ici ? Tu te grouilles à rassembler tes copines, vous n’emportez rien ! Il empoigna la jeune femme par le col… Elle se sentait pas encore la mort mais la vieille sueur d’une nuit trop remplie de clients C’est compris ?

Vous attendez tous en bas, dis à ton patron qu’il va devoir se trouver un autre boui-boui…


Il saisit la torche qui éclairé le couloir décrépi, se retournant vers Alcy…

On crame tout… Hors de question que cette saloperie quitte ses murs… Le feu… Voila qui nous sauvera…

Les flammes dansaient sur le visage hirsute de Tarrelian, sinistre ersatz d’un prédicateur de la fin des temps… Et oui elle était proche…
Alcyone
Ce "NON", hurlé du fond de ses tripes la fit sursauter comme rarement... Il faut dire que dans cette ambiance glauque et morbide, elle-même n'avait pas osé parler à haute voix, de peur de réveiller les démons et les monstres qui ne pouvaient qu'être dissimulés là, dans cette chambre, et qui n'attendaient qu'un cri pour se réveiller et fondre sur leurs proies encore vivantes, mais ô combien mortelles...

La prévôte n'aurait pas pu dire ce qui avait provoqué ce changement d'attitude chez Tarrelian, mais au moins avait-il l'air de reprendre les choses en main et de donner des ordres... Tant mieux... C'était ça qu'il fallait, agir, se décider... vite et bien... et surtout, ne pas tergiverser...

Il s'adressa à la catin pour lui donner des ordres, avant de se retourner vers elle, une torche en main


- On crame tout… Hors de question que cette saloperie quitte ses murs… Le feu… Voila qui nous sauvera…

Lueurs inquiétantes sur le visage du père de sa fille... le feu de la torche s'y reflète, ainsi qu'au fond de ses yeux... Il n'a pas tort, le feu purifie tout, même les démons et les sorcières... il pourrait bien avoir raison de la pester... il le faut! Elle hoche la tête vers lui pour acquiescer à ses paroles, reprenant confiance et contenance. L'infection devait rester circonscrite à ce taudis, il le fallait...

Elle se tourne à nouveau vers la catin pour la houspiller.


- T'es encore là? Allez, bouge! Fais ce qu'on t'a demandé!

Mais comme on n'est jamais si bien servi que par soi même, la prévôte parcouru rapidement le couloir en frappant à toutes les portes, hurlant aux éventuels occupants de se rhabiller et de dégager...
_________________
--Catimini
Non mais pour qui y s'prend c'lui la? Non mais moi j'vais t'en donner des ordres... Et pis qu'oi encore, faudrait pas qu'on bosse? enfin qu'on essait....
Pfffiou il empeste.
Surprise oui, pas la peine de d'battre zont l'abitude de nou battre encore plus si on débat... mais zaime pas c'te manie d'nous prendre par le col....

HEIN???? tout cramer Mais il est fou!!!!!!!!!!!!!!!!! on va bosser où après?

A bah v'la l'autre qui s'y met aussi. On est pas rendu!
Hééééééééé qu'elle skel fou??? la vl'a qui crie va faire fuire tout les client....
Bah au point où on en ai...

Pfff si javé su que je serai entrain de rameuter les filles. Bon j'attrape une couverture et j'sors avec les autres.


Et maintenant, on fait quoi? Parcqu'la on s'lé gele! et pis on bosse comment?
Tarrelian
Il pénètre dans la chambre comme la catin et Alcy s’engouffrent dans les couloirs pour avertir les gens présent… L’espace d’un instant, les rappeler lui traversa l’esprit…oui TOUT cramer, occupant compris… Ils sont peut être déjà malade aussi… Et puis à qui manqueront-ils ?

Il secoua la tête pour chasser l’envie…La peur et reporte son attention sur le corps livide devant lui…
Il arrache une tenture poussiéreuse et sale de la fenêtre et la jette négligemment sur le corps allongé…Il n’a jamais aimé voir le visage d’un mort…Trop peur qu’il ne vienne le hanter la nuit… Qu’il se rappelle à son bon souvenir dans l’au delà…

Il baisse sa torche pour que les flammes lèche la paillasse, jusqu'à se que le feu englobe le corps qui crépite… L’odeur n’en est pas moins insoutenable…

Apres avoir allumé les rideaux et le maigre mobilier présent, il ressort de la chambre…

Déjà catins et clients tardif se précipitent au dehors… beaucoup de notable n’ont apparemment pas passé la nuit chez eux…
Le brasier crépite déjà derrière lui comme il descend posément les escaliers…Presque rassuré… oui… Il a vaincu cette saloperie…
Il jette sa torche derrière le bar pour parfaire son œuvre et sort dans la rue rejoindre le maigre attroupement.
Le tenancier tente bien de le héler, de lui adresse de virulente remontrance, s’approchant de lui avec moult gestes véhéments…
Sans même lui prêter attention, Tarrelian lui lance son poing en pleine figure…Pas le temps de tergiverser avec ce porc…
L’homme surpris, se retrouve le séant sur les pavés froid de la rue…Ses velléités étouffées dans l’œuf


J’en ai rien à branler de toi, de ton établissement ou de tes filles… Si c’était moi, je vous aurais laissé bruler vif là dedans… Qui me dit que vous n’êtes pas malade vous aussi…Que vous n’allez pas cracher vos poumons dans l’heure, de le sang ne couleras pas de vos yeux ?

Il se retourne vers Alcy

Faut aller prévenir l’armée… Faudra songer à éteindre ce foutoir…

Comme pour ponctuer sa phrase, un craquement sinistre se fait entendre derrière eux…Le plancher vient de céder sous l’assaut des flammes…

Il se retourna vers le vieux Angus à son tour


Toi tu vas m’emmener tout ce beau monde dans la vieille grange du père mathurin plus loin… J’veux pas qu’une seule de ses personne ne sortent de là… c’est compris ?

Alcy…
Papapouf
[Remparts du Village]

Deux joyeux soldats, Jacquot et Fino, enfin joyeux faut le dire vite parce que déambuler sur les remparts sous le vent froid de décembre ça calme, faisaient leur ronde en scrutant tantôt les alentours de Ventadour, tantôt les toits du village d'où s'échapaient de fines fumées de cheminée. Et c'est à l'occasion d'une halte bienvenue que les deux hommes discutaillaient un peu..

- Ben dis donc heureusement que t'a ramené à boire parce que là j'suis gelé !
- Ah ben qu'es-ce tu crois mon grand..j'suis pas fou..faut bien un p'tit remontant dans pareille galère..
- Tu l'a dit !..tiens verse donc..bientôt j'ai la bouche qui pourra même pas prononcer pipette !
- Pour sûr !..et puis tu va m'la goûter celle là..j'l'ai chippé au Gouv' quand il m'a envoyé faire l'inventaire de la réserve..c'est une de sa cuvée spéciale..pas celle qu'on donne au troufion mon gars !

Les deux hommes emplissaient leur gobelet et continuaient à jaquasser lorsque l'un deux, le regard vers les toits, s'exclama...
- Dis donc Fino..y'a une fumée épaisse là bas..on dirais que ça vient du quartier sud..pour sûr y'a le feu à une baraque !
- Pfff m'en fout moi j'suis là..j'ai des ordres et je les tiens..pas envie de revenir ici demain en punition..oublie pas que les astreintes sont tournantes !..reste tranquile mon gars vaut mieux...

Mais le Jacquot intriqué ne voulut pas en rester là, il déposa son godet et grimpa à qualifourchon sur les remparts, scrutant vers le sud avec la fameuse technique de la-main-sur-le-front-qui-permet-de-voir-plus-loin-que-si-on-la-met-pas, fameuse technique ayant fait ses preuves même en Bretagne...
-Ah ouai t'es sûr que tu t'en fous ?..même si j'te dit que le feu il a l'air de venir de la taverne du rat crevé !..si je me souvient bien t'aime bien y laisser quelques écus de ta solde dans les jupons d'une des catin..hein mon cochon ?
- Oh punaise !..euh...ah oui là c'est pas pareil hein..j'ai pas de régulière moi..faut bien que je me détende comme je peux après le service !..bon bouge pas je file chez le Gouv'..y saura quoi faire lui !..et finit pas la gnôle j'ai pas eu mon compte !

Fino déposa donc son verre et fila en dévalant les escaliers menant aux remparts...

[Garnison - Bureau du Gouverneur]

C'est la tête penchée sur ses parchemins, l'un sur l'inventaire de la réserve ou l'autre sur le planning des astreintes, que Papapouf passait sa journée, lorsqu'on frappa d'une manière insistante et lourde sur la porte de son bureau...
Le Gouv' leva la tête et s'écria bien faché qu'on le dérange en pleine prise de tête...


Ah la peste soit ! qui vient me déranger bon sang !
Ah s'il savait ce qu'il se passait en réalité, le Gouv' se serait bien abstenu de ces paroles...
Entrez !

Le soldat fit donc son entrée, ponctuée d'un garde à vous réglementaire et d'un salut de circonstance. C'est que comme son surnom l'indique, le Fino est assez malin pour savoir que le Gouverneur aime pas qu'on plaisante avec la hiérarchie ou les usages militaires...

- C'est bon repos soldat..qu'es-ce qu'il y a ?..j'espère que c'est assez grave pour te faire quitter ton poste !..j'ai pas oublié qui est de garde sur les remparts hein...
- Euh..justement Gouv'..on était sur les remparts avec Jacquot..et on a vu une baraque qui crâmait dans le quartier sud..
- Et alors ?..encore une bicoque délabrée qui brûle..c'est rien ça fera un coupe gorge en moins..et puis le maire a du y envoyer des gens pour éteindre..pas de quoi crier au loup ou mobiliser les forces armées !
- Euh..ben c'est p'têtre une taverne hein..pis avec l'alcool ça peut être plus grave si le feu prends aux autres maisons..enfin j'pense quoi..
Ah ce Fino, il se serait bien gardé de parler des filles, ils savait que le Gouv' en tout Barbier qu'il est n'aimait pas que ses soldats y aillent, un nids à germes et à maladies ce genre de bouges. Quoi qu'il en soit il tenta une finesse en parlant de tonneaux..sans grand succès...
- Te tracasse pas que je te dit !..si y'a besoin le maire nous enverra un coursier..pour l'heure retourne aux remparts avant que je change ton affectation pour les jours qui viennent ! vu ?
- Bien Gouverneur..a vos ordres !

Le soldat ne demanda donc pas son reste et retourna auprès de son compère, finir ce qu'il avait commencé, se réchauffer avec de la Prune qui glisse toute seule dans le gosier...
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--Enseline



Foutez l'camp !!! Déguerpissez y a le feu !!!… V'ont tout cramé !! Allez les traînées dégagé d'la d'dans…Y vont vous brûler vives…!!!

Des cris et des hurlements raisonnaient dans tout l'quartier sud… Les putains, tenanciers et autres clients courraient dans tous les sens, affolés, à moitié habillés, cherchant l'oeil hagard à échapper au brasier…
Une épaisse fumée noirâtre se répandait dans les ruelles sombres provoquant des quintes de toux impossibles pour quiconque à réprimer…

Enseline avait réussit à échapper aux flammes, trop occupée avec un client qui voulait terminer son affaire pour la laisser partir…Juste, tout juste…elle avait r'poussait le bougre qui la chevauchait pour s'enfuir lorsque le crépitement des flammes était venu lécher le chambranle de la porte…

La peur se lisait dans ces yeux… Faire vite, au plus vite pour ne pas mourir… Juste… juste le temps… pas assez pourtant, une tenture en feu…Son épaule… une douleur insupportable.
Jeanne, fallait récupérer, Jeanne, avant de sortir…
Le rez-de-chaussée était déjà rongé par les flammes, des pleurs d'enfants dans la pièce.
Jeanne !!! Jeanne !! t'es où m'Jeanne ???
Enseline hurlait terrifiée à l'idée de perdre la seule chose importante de sa chienne de vie…
Elle était là…
Plus de douleur… plus rien… juste se sauver, elle est son enfant…

Ca y était… Elle étaient sorties de l'enfer, du brasier. Elles étaient dans la ruelle…
Fallait réfléchir… Vite, réfléchir…Sa cousine, la seule famille qu'elle avait…
sa cousine Berthille… Rochechouart… Elle irait à Rochechouart…
C'est l'bon dieu qui lui donnait une s'conde chance de rach'ter ses pêchés…
Oui l'bon Dieu l'avait purifié d'son feu…
Elle enveloppa Jeanne et la serra dans ses bras…
--Catimini
Tarrelian a écrit:
Toi tu vas m’emmener tout ce beau monde dans la vieille grange du père mathurin plus loin… J’veux pas qu’une seule de ses personne ne sortent de là… c’est compris ?

Oula pa bon ca....pourra plu travaillé et meme pas sur kon s'ra nourri.. il nous laisseron crever oui.Mieux vaut s'fair la malle.
Dernier regard vers le brasier sans tro dregré
Allez hop discretement... tu trouvera bien des voyageurs dans le village... zoront une chambre a l'auberge et des envie. J'srai au cho et en plus quelque piecette...
Pfff ce froi... traine pô ma fille sinon t'va le gelé
Ahhh un voyageur. zoli sourir position equivoque.....
Alcyone
Cris, protestations et début de chaos alors que les catins et les clients attardés quittent les chambres... Mais l'autorité de la prévôte et les premières flammes que Tarrelian a générées dans la chambre de la morte ne souffrent aucune rouspétance... faut sortir de là, et vite... Le bois s'embrase plus rapidement que ce qu'elle aurait imaginé. Alors elle ne s'attarde pas, tant pis si y a des retardataires, c'est pas elle qui va les pleurer...

Un morceau de sa cape toujours sur son nez et sa bouche, elle gagne la sortie du bouge comme Tarrelian finit d'embraser le tout en jetant sa torche derrière le comptoir. Alcyone se retourne et regarde un long moment le brasier grossir, comme hypnotisée par la danse des flammes... elle en a déjà allumés quelques-un, de brasiers, pas ici, pas à Venta, et l'effet n'est pas le même ici. Les autres, c'était... par colère la plupart du temps... Et elle avait pris plaisir à regarder les bâtiments fondre et s'écrouler... mais pas ici... Il n'était plus question de s'amuser, mais de... survivre? Survivre à l'infection, à la malédiction...

Elle est tirée de ses réflexions par le propriétaire - enfin, ex-propriétaire - du bouge, qui tombe quasi à ses pieds repoussé par Tarrelian. Tarrelian qui a encore cette lueur un peu inquiétante dans le regard alors qu'il admoneste le type au sol, mais quoi de plus normal, il s'agit de défendre sa ville, sa vie...


Faut aller prévenir l’armée… Faudra songer à éteindre ce foutoir…

Elle ôte la cape de son visage et acquièsce, avec néanmoins une petite moue...

- Oui, faudra... mais pas trop vite... plus ca crame, mieux c'est...

Nouveaux ordres assénés avec autorités à Angus qui n'en mène pas large. Il obéira sans doute sans trop rechigner, il a bien trop peur... même si elle doute qu'il pourra tous Une femme dépenaillée tient son bébé, pincement au coeur... Mais Mara est en sécurité...
Plus grand chose à foutre ici, moins longtemps on est exposé aux miasmes, mieux ca vaut... Armée, maréchaussée, conseil... dans quel ordre? Elle jette un regard vers la ruelle, vite de l'air pur, faut y aller...


- Alcy...

Elle se retourne vers lui... qu'est ce que c'est que ce regard? Et cette façon de prononcer son nom... c'était de l'inquiétude? Peut-être n'était-il pas aussi sur de lui que ce qu'il laissait voir... Etait-ce du désarroi? Elle se rapprocha de lui... guère plus rassurée, mais elle n'en montra rien... Elle lui prit le bras sans le quitter du regard pour l'attirer vers la sortie du dédale qu'était ce fameux quartier Sud...

- Tarrelian... viens, on a fait le maximum ici, il faut qu'on continue... avec un peu de chance, c'était le seul foyer... Et si ca ne l'est pas... Mara est en sécurité à Sainte Anne, c'est tout ce qui compte... viens, je t'en prie... tout ira bien...
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Gyldas
[Demeure de Sainte Anne]

Inconscient de l'importance de la mission qui lui était confiée, le pigeon d'Arteis et Gyldas se posa tranquillement sur le rebord d'une fenêtre à travers laquelle il avait vu de la lumière.

Citation:
Dame Alcyone,

C'est la panique à Tulle. La peste est dans nos murs. Je viens d'ordonner la crémation d'un corps et d'une maison. Je ne parviens pas à contenir la population. J'ai besoin de maréchaux, ou même carrément de l'intervention de l'armée.
Certains essayent de quitter la ville.

A l'aide!

Gyldas
Lieutenant de police de Tulle


Elle n'en avait pas écrit plus. Elle n'en avait pas eu le temps. Il fallait qu'elle retourne en ville pou ressayer de faire revenir même un semblant de calme.
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Enosch
Enosch était peu sorti depuis son arrivé à Ventadour. En effet le jeune moine passait la majorité de son temps à s’occuper de son vieux maitre, Frère Roger, malade qui tombait régulièrement dans le coma. Néanmoins il avait réussi malgré tout à organiser ses journées pour démarrer un élevage de cochon et ainsi elles étaient bien remplies.
Mais les activités de l’église avaient étés quelques peu délaissés. C’est ainsi qu’il décida d’aller faire un tour dans la paroisse de son maitre afin d’y faire un peu de ménage. Arrivé à une bonne centaine de mètres de l’Eglise Enosch vit sortir de la fumée du clocher.


*bonté divine ! L’Eglise brule !*

Remontant sa robe de bure de jeune moine cistercien à hauteur de genou il courut jusqu'à la porte d’entrée. Un grincement plus tard, Enosch fut saisi d’horreur. A travers toute l’Eglise était couchés des gens qui toussaient et crachaient du sang. Des pleurs. Des larmes. La puanteur. Et cette trentaine de personne. Certains se réchauffaient pres d'un feu de camp improvisé et nourris avec les bancs de l'eglise

*Mon dieu mais que se passe t il donc ici ?*

Enosch n’eut pas le temps de s’interroger plus, qu’une dame, vêtue comme une courtisane s’approcha de lui le visage désolé.

-Mon père je suis désolé, mais ils sont tous malades et on ne savait pas où aller…et puis certains sont morts…je crois que nous sommes maudits ! Pitié pour nous ! Priez ! Afin d’alléger la sentence de votre dieu.

Enosch écarquilla les yeux.

-Je ne suis pas encore curé ma sœur… mais qui êtes vous ? Que se passe t il ici ? Qui sont ces gens ?

La courtisane eut une lumière noire dans les yeux.

-Tout ça c’est l’œuvre de votre bon Maire, le Tarrelian ! C’te ordure nous a brulé notre quartier ! Et où qu’on était sensés aller après ça ? Tout ça parce que l’une d’entre nous était morte de la peste ! Alors on s’est refugié ici, on était sur d’être tranquille vu que jamais personne n’y vient ! Et puis les uns après les autres nous sommes tombés malades. Certains, les plus robustes, n’ont rien.

Enosch regarda dans le vide.

*Quoi Tarrelian ? Mais ce n’est pas possible*

Une fois de plus Enosch fut interrompu dans ses pensées par l’intervention d’un son de cloche au loin. Quelque part, dans un village voisin, quelqu'un lançait un appel.

*Mon dieu pourquoi nous ? Pardonne-nous nos péchés !*

-Hé bien nous allons vérifier ça, j’espère pour lui qu’il n’a pas fait ça, car il devra répondre de ses actes devant le Très-Haut !

Enosch courut jusqu’au clocher et commença a faire retentir les cloches de l’église.


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