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Donjons et Dragons, la Saint Noël au Castel

sadnezz
[Acte II - la mise en bouche...]

Sadnezz sourit à la délicieuse sorceresse et ne manqua pas de laisser trainer ses yeux sur sa robe. Elle ne l'avait jamais vue en telle tenue et cela méritait bien quelques coups d'oeil discrets. Puis Sad aimait les tissus seyants, les hénins et toutes les parures des dames plus que de raison. Ce soir elle avait laissé la sauvageonne rétive à la porte pour son plus grand plaisir, car s'enivrer dans des gants de soie était malgré tout ce qu'elle pouvait en dire, le petit Christos en culotte de velours.

Elle se leva discrètement, et se dirigea vers la salle de bal. La fraicheur des couloirs lui réveilla les sens engourdis et lorsqu'elle poussa la grand porte elle ressenti un frisson vivifiant lui parcourir l'échine. Elle claqua ses mains pour alerter la joyeuse troupe de ménestrels dont certains membres sursautèrent imperceptiblement.


- Messires, il est temps de nous faire démonstration de votre art! Je vous serais gré de rester jusqu'à la fin du repas, la mise en bouche débute à peine. Idem pour le jongleur et le fou, réveillez vous, je vous veux sur place avant même que j'y sois retournée. Rapidamente !


Elle traina ses prunelles froides sur la bande colorée et sur les chiens qui les accompagnait. Des chiens savant lui avaient-ils dit, Sad haussa les épaules et fit volte face, en resserrant le noeud qui ornait sa coiffure. Certains donnaient le spectacle en langue d'oïl et d'autres en langue d'Occ. Là était tout l' eclectisme de la chose. Apres tout, ils seraient payés aux matines, et si leur petits numéros s'avéraient inintéressants ils repartiraient aussi légers qu'à leur arrivée au Castel.

Retour dans la salle de banquet qui commençait à se remplir, et qui était surement la plus chaude des salles pour la soirée. Un petit coup d'oeil aux cuisines, puis aux troubadours et touvères qui commençaient à envahir la salle. La voix de Théo tinta à ses oreilles et elle haussa un sourcil à sa requête étrange. Chanter... Ses talents dans le domaine vocal étaient plutôt méconnus, difficile de situer si son accomplissement serait plaisant aux esgourdes des uns comme des autres... Elle s'attarda tout en même temps que sa réflexion, sur la plume que portait le baron, et lui offrit un sourire à canines cachant une réelle envie d'éclater de rire. Le Coq à sa cour. Sans se laisser submerger, elle hocha la tête.


Comme il te plaira mon ami, mais avant, laissons faire les maîstres de l'art de trobar... .


Elle le gratifia d'un air malicieux lorsqu'un trouvère commença réciter le fruit de sa journée de labeur....

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gazellio
Gazellio était le plus ancien de la troupe, la petite trentaine et les traits creusés , mais le doigté facile et le plus respecté de tous les paroliers. Ils étaient pauvres certes, de simples musiciens itinérants mais il pensait toujours lorsque le pain manquait que... qui s'adonne à l'art de 'trobar' mène sa vie comme ce maître en son château. La femme brune aux yeux noirs était venue les chercher dans la grand salle. Pas trop tôt! tout le matin ils avaient répétés et paufiné leurs vers sans même se voir servir pitance... S'ils se faisaient agréablement remarquer, ils seraient bien payés.


Lorsqu'ils arrivèrent dans la salle, il ne put s'empêcher de loucher un peu sur les plats garnis et tous les mets étalés sous leur nez. Il y en avait pour cinquante, alors que les convives étaient bien moins nombreux que cela. Etrange cette façon qu'avaient les nobles de gaspiller et d'affectionner les orgies .... Ils envahirent la salle sans envahir l'espace des attablés et se postèrent tous comme prévu à des endroits bien éclairés. La dame brune avait reprit place, il était l'heure. Les langues claquèrent ensemble et lorsque les premières vielles couvrirent doucement les discussions sans les arrêter, et Gazellio prit la parole mi chantant mi récitant dans la langue qui était la sienne...Oïl la belle:


I. Dame, vos hom vous estrine
D'une nouvele canchon
Or verrai a vostre don
Se courtoisie i est fine
Je vous aim sans traïson
A tort m'en portés cuerine
Car con plus avés fuison
De biauté sans mesprison
Plus fort cuers s'i enrachine

II. Tel fait doit une roïne
Pardonner a un garchon
Qu'en cuer n'a point de raison
Ou Amours met se saisine
Ja si tost n'ameroit on
Une caitive meschine
Maigre et de male boichon
C'une de clere fachon
Blanche riant et rosine

III. En vous ai mis de ravine
Cuer et cors vie et renon
Coi que soit de guerredon
Je n'ai mais qui pour moi fine
Tout ai mis en abandon
Et s'estes aillours encline
Car je truis samblant felon
Et oevre de Guennelon
Autres got dont j'ai famine

IV. Hé las j'ai a bonne estrine
Le cunquiiet dou baston
Quant je vous di a bandon
De mon cuer tout le couvine
Pour venir a garison
Vo bouche a dire ne fine
Que ja n'arai se mal non
Et que tout perc mon sermon
Bien sanlés estre devine

V. Vous faites capel d'espine
S'ostés le vermeil bouton
Qui mieus vaut esgardés mon
Comme chieus qui l'or afine
Laist l'ort et retient le bon
Je ne.l di pas pour haïne
Ne pour nule soupechon
Mais gaitiés vous dou sourgon
Que vous n'i quaés souvine

VI. Jalousie est me voisine
Par coi en vostre occoison
Me fait dire desraison
Si m'en donnés decepline




Dame, votre homme vous offre en étrenne
Une nouvelle chanson
À votre don je verrai
Si la courtoisie y est fine
Je vous aime sans traîtrise
À tort vous m'en portez de la haine
Car plus vous avez foison
De beauté sans méprise
Plus fort un cœur s'y enracine

Tel méfait une reine doit
Pardonner à un jeune homme
Car dans un cœur il n'y a pas de raison
Si Amour s'en est saisi
Jamais on n'aimerait sitôt
Une pauvre jeune fille
Maigre et de mauvaise bouchée
Qu'une (belle) au clair visage
Blanc riant et rose

En vous j'ai mis avec violence
Cœur et corps, vie et renom,
Quelle que soit la récompense
Je n'ai rien de plus avec quoi rembourser
J'ai tout mis en abandon
Et pourtant vous inclinez ailleurs
Car je trouve une apparence de traître
Et une œuvre de Ganelon
Un autre goûte ce dont j'ai faim

Hélas! j'ai comme bon cadeau
Le mépris du bâton
Quand je vous dis en liberté
Tout l'état de mon cœur
Pour venir à la guérison
Votre bouche ne cesse de dire
Que je n'aurai jamais que du mal
Et que je perds tout mon discours
Vous semblez bien être devineresse

Vous faites une couronne d'épines
Mais en ôtez le bouton vermeil
Qui vaut mieux regardez bien,
Comme celui qui affine l'or
Laisse l'impur et retient le bon
Je ne le dis pas par haine
Ni par aucun soupçon
Mais gardez-vous du surgeon
Que vous n''y tombiez sur le dos

Jalousie est ma voisine
Par ce que dans votre cas
Elle me fait dire des sottises
Donnez-m'en donc le châtiment
Breiz
Blasée. Voilà comment elle se sentait.
La rouquine se rencogna dans son siège, son fils sur les genoux.
Elle allait de toutes façons passer la soirée assise, incapable qu'elle était de danser. Jetant un regard noir à son genou, elle saisit un verre qui passait à sa portée.
Peu lui importait ce qu'il contenait. Pourvu qu'elle ait l'ivresse.

Elle détailla l'arrivée de la sorcière d'Arquian, dans une sublime robe qui semblait pourtant ne pas la ravir, et celle de Sad, précédée plus ou moins par les ménestrels. Enfin! Au moins aurait-elle de quoi se distraire pendant que les autres dansaient : elle pourrait au moins écouter.

Elle saisit un autre verre, le premier étant fini, et se tourna vers l'homme qui chantait. La chanson était jolie, le voix n'était pas désagréable.
Elle leva sa main, à nouveau, pour qu'un serviteur vienne y placer un verre de vin. Vraiment, Théo avait fait les choses en grand. Théo, ou ses dragonnes...

Elle leva son verre en direction de Sad et en but une gorgée. Enfin, une goulée, plutôt. Parce que le vin était bon. Sympathique, finalement, ces petites bulles champenoises. Loin de valoir un bon crémant de bourgogne, mais tout de même, sympathique.
Elle caressa pensivement la lanière de cuir bleu à son poignet, détaillant les visages des convives.
Qui d'autre connaissait-elle? Ou du moins, pouvait-elle reconnaitre? Cet homme, là bas, avec la barbe et les jambes courtes, c'était le vétéran. Quel était son nom? Pourquoi personne ne le connaissait? Quel mystère recelait-il? Ouups, plus de vin à bulle!
Elle leva à nouveau le bras, dans un geste qu'elle trouvait décidément rudement gracieux, et presque magiquement, un verre arriva dans sa main. trop la clâsse cette vie de château! Faudrait pas qu'elle y prenne trop gout tout de même!
Tiens? Isa et Gorbo n'étaient pas encore là!

Machinalement, elle tendit sa coupe à son fils, qui gouta le vin et éternua, le nez chatouillé par les bulles. Elle lui sourit, amusée, et reprit son passage en revue des présents.
Théo avait piqué une plume à son chapeau, il avait drôlement fière allure! Il était tout à fait assorti avec le femme qu'elle avait identifiée comme la sorcière d'Arquian quand Théo l'avait appelée par son nom. Elle ne parvenait plus à se souvenir si elle l'avait rencontrée, lors de son séjour à Joinville, ou pas.
Peu importait, après tout.
Le vin était déjà fini. Peut être devrait-elle attendre d'avoir mangé un peu avant d'en réclamer à nouveau... Ou peut être pas. Après tout, autant profiter des bonnes choses avant qu'il n'y en ait plus.
Elle leva à nouveau la main.

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gazellio
Terminant le premier poème, il continua avec un chant relatant les miracles d'une madone. Toute la troupe se mit à jouer pour l'accompagner. Gazellio avait beaucoup voyagé dans sa jeunesse, et les terres lointaines lui avaient apporté une inspiration de tous horizons. Son amour pour les femmes lui donnait aussi l'âme créative, autant dans la joie que dans les affres du coeur...

Une belle rousse au regard éteint se faisait remplir la coupe, il l'avait remarquée dès son entrée dans la pièce. Ses cheveux flamboyants lui rappelaient les terres du sud et son air fermé le vent du nord. Tout son être semblait voué à des maux mystérieux qui la rendaient belle à mourir... Là bas, il y avait aussi une brune à la démarche envoutante qu'un homme avait piqué en chevelure d'une plume colorée. Ledit homme semblait être le maistre des lieux, il n'en savait rien, sa troupe et lui même n'avaient jamais affaire aux nobles directement .

Il avança tout en chantant et tendit une rose en soie noire à la rousse, puis une rose en soie rouge à la brune... Le sourire charmeur il reprit sa place en les regardant tour à tour, plus inspiré que jamais.


Il fit un clin d'oeil à un jongleur qui s'empressa de venir donner le vertige aux présents en jonglant dans une étrange giguedouille. Une femme se tenait parmi eux avec une harpe. Cette femme, il l'avait aimée longtemps et ne se lassait pas de l'écouter jouer les longues nuits ou ils faisaient route vers un nouveau castel... La belle entrerait dans la ronde plus tard, pour apaiser la liesse et accompagner la francherepue.

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Theognis
Ravi de danser, le Baron avait glissé la main de Sad sur son bras, et comme elle résistait et protestait encore, il l'avait vaincu en chatouillant son nez de la plume bariolée du chapeau.

Allez, Sad, trempez, belle dame, votre coupe de champagne à mes lèvres, enivrez-moi de baisers sucrés, puis vos mains, posez-les sur mes larges épaules, dansons la carole, l'estampie ou la saltarelle....Ah vos blessures, vos cicatrices, vous empêchent de danser? Maudits soient ceux qui écorchèrent votre peau de balafres sanglantes! Ils sont comme les loups, terribles et puissants, et condamnés à l'errance, mordus de neige, affamés toujours!
Ah ma belle Sad, buvez donc une coupe à ma santé! Profitez! Laissez le Beaumont! Pour une fois, à Arquian, c'est champagne!


Avec une révérence, il s'éloigne et cherche une cavalière. Les bulles lui stimulent le sang. Alors, il s'éloigne et s'approche de la rousse qui se muscle le coude, faute de mieux. Une rose en soie noire orne ses cheveux. Le Baron salue le troubadour.

Excellent choix, que cette fleur, avant la fin de la soirée, tressez une couronne, car elle mérite le titre de Reine, Reine d'Arquian!

Nouvelle révérence exagérée, plume qui raye le sol dallé, clin d'œil complice à sa mine renfrognée.

Allez, Breiz, viens danser avec moi! Comment, tu ne peux pas? Amenez!

Théo tape dans ses mains gantées et ce sont deux serviteurs qui franchissent la porte. Ils tiennent entre leurs mains un drôle de véhicule.



Ils amènent le fauteuil devant Théo puis se retirent prestement, car des voix grondent dans la cuisine. Le Baron se retourne vers Breiz et lui sourit, les yeux pétillants et les bras en avant.

Laissez-moi vous porter, dame Breiz, jusqu'à votre trône, et offrez donc une danse au pauvre courtisan que je suis. La musique ce soir est merveille, il serait dommage de ne pas en profiter.

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sadnezz
Le baron d'humeur guillerette la prend au dépourvu, l'attrape, fait fi de ses protestations sourdes. Vaincue elle sourit et finalement rit de le voir heureux. Il rayonne, le pas allègre et la mine lumineuse. Sadnezz l'accompagne en quelques enjambées avant que de se noyer dans les joies du breuvage méconnu. Un baiser de noël volé à la saveur pétillante et le revoilà parti, telle une petite rafale qui la laisse vaguement décoiffée et surprise. Elle se rassoit près de Breiz et éclate de rire, sans aucun ménagement pour sa rousse amie à la vue du trône que Théo lui offre au séant. De victime en victime il se complait, taquin pour le plus grand plaisir des mirettes.

Ton carrosse est avancé mamie Breiz...

L'engin lui rappelle celui d'une grand mère qu'elle n'a jamais connue, et elle se mord les lèvre en se levant et en allant au pas de course chercher quelques paquets dissimulés sous l'arbre, majestueusement posé là depuis le début de la soirée. Prenant au passage une belle pomme rouge qu'elle croque avec délectation elle rit encore lorsqu'elle tend un paquet à la rougeoyante braise... Un bonnet et une écharpe chaude pour ses heures fraiches, assortis à la capeline passée, la panoplie de la vieille dame est rassemblée et la laisse hilare. Un complot avec Théo...? Nenni.... Elle s'avance hilare vers La sorceresse et lui tend le sien. Un paquet renfermant une bague aux pierres noires comme la nuit.

Elle continue sa course avec celui de Theo, contenant un mantel de soie vénitienne. La noblesse de l'ouvrage vaut bien celle de son hôte... Elle retourne auprès de Breiz, délaissant les paquet dIsabeau et Gorborenne pour la taquiner.

Te voila fin prête pour combattre tes vieilles douleurs ma belle...!

Elle qui souffre encore et qui est plus agée que la rousse, elle se permet , le culot est un bon remontant.

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Breiz
L'ultime offense. Il avait osé. Il avait osé publiquement.
L'argent pétillant de ses yeux vire en un instant à l'acier trempé, et c'est d'une voix plus glaciale que les bouteilles de bulles champenoises qu'elle lâche :


Non. Merci.

Et elle se détourne, sans plus rien ajouter, offrant un sourire au chanteur qui l'avait ornée d'une fleur noire. Elle la dépique de ses cheveux, d'un geste qu'elle n'espère pas trop rageur, et la fait tourner entre ses doigts. Aussi vite, aussi noire que tourbillonnent ses pensées.
Comment, comment a-t-il pu lui infliger ça? De quoi veut-il la punir, encore? Qu'a-t-elle fait de mal?

Mâchoires crispées, elle refoule les larmes brulantes de honte. Pas question de s'humilier plus encore qu'elle ne l'avait été.
Alors elle pointe le menton, fièrement, et lève à nouveau la main, pour qu'un serviteur vienne à nouveau y déposer un verre de vin à bulles. Ignorant toujours l'instigateur de son humiliation et l'immonde objet avilissant.

A quoi diable avait-il pensé en faisant amener cette... chose... ici, sous ses yeux?
Elle abandonna à Gauvain la rose de soie noire, le temps de vider sa coupe, puis la lui reprit et enroula la tige souple autour du lien de cuir bleu, à son poignet. Bel ornement pour une veuve, le chanteur l'avait compris, surement. Le bout de ses doigts s'égara sur le lacet bleu, entrainant un instant ses pensées vers un lac gelé et une chevelure d'or, avant qu'un léger coup donné par Gauvain dans sa cuisse ne la ramène brusquement à la réalité, à l'objet abject, et à la nouvelle humiliation que Théo venait de lui faire subir...

Et voilà que Sadnezz s'allie à lui. Son carrosse? Ses vieilles douleurs? Pour qui la prenaient-ils? Etait-ce l'alcool qui leur faisait perdre à tous la raison?
Pour ne pas vexer Sad, elle passa l'écharpe au cou de Gauvain, et déposa le bonnet sur sa tête. L'ensemble jurait abominablement avec les cheveux flamboyant du bambin, mais au moins rendait-il l'ensemble comique, avec sa bouille ronde et ses joues roses.


Merci, Sad

Elle ne rajouterait pas un mot, et tendit à nouveau le bras pour qu'on y dépose une coupe de ce breuvage auquel visiblement, elle résistait mieux que quiconque...

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gazellio
La fleur semblait être bien accueillie par la flamboyante, et le maistre des lieux semblait l'avoir piquée au vif, empourprant ses joues colériques. Ses yeux jetaient des éclairs et sa beauté n'en était pas amoindrie. Il acheva sur un ton joyeux, ravi de voir que l'ambiance plaisait et invitait au pas de danse. On s'adressa à lui, lui faisant remarquer qu'une couronne serait plus appropriée à la beauté, il acquiesca vivement. Il la ferait cette couronne, il la ferait avec tout son savoir. Restait à trouver d'autres fleurs de soie... erf. Voilà ou mène la bonté!

Ce soir était spécial, et la brune lui avait demandé en conséquence un petit service spécial... Un chant grégorien qu'elle voulait, pour célébrer la saint Noël comme il se doit qu'elle avait dit. Les désirs sont des ordres. Lorsque les instruments cessèrent d'enjoliver l'atmosphère, la calme se fit avant que grondent les voix masculines à l'unisson, résonnant presque au mépris des tapisseries murales. Certes il ne sont pas moines, mais la brune ne semble pas être une bonne pieuse non plus.


Gazellio couva du regard sa belle toute de bleu vêtue qui s'éloigna de sa harpe quelques instants. Là, chaque invité vit sa place ornée d'un cierge aux odeurs de myrrhe pour égayer la table, déposé par le doux geste de la harpiste. Les convives pourraient bientôt être servis des mets les plus affriolants mais d'abord elle jouerait de la harpe apaisante, pour sonner la fin de la mise en bouche et le début de la francherepue. Pour l'heure l'alcool régnait encore, laissant certains plus que joyeux...

Le choeur envahit la moindre parcelle de la salle, et il surprit même la brune se signer dans un sourire.

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Le_Petit_Sentier
La Blonde était restée un long moment face à l'âtre, toujours emmitouflée dans sa cape sombre, laissant distraitement son verre se remplir au passage régulier de valets à mesure qu'elle essayait d'en voir le fond.... Lorsqu'elle entendit le Baron lui souhaiter franche bienvenue, elle ne put empêcher un sourire à son hôte et de lui lever son verre en réponse.....

La Taciturne se sent encore spectatrice dans se méli-mélo de gens allant et venant...... comme si elle voguait encore un peu en marge du courant où elle ressentait la chaleur des cœurs au delà des railleries.... Laissant là son barda, elle se dirige à pas lents vers la table à quelque chaises d'une rouquine dont l'esprit semble aussi flamboyant que sa chevelure..... l'italienne l'effraye un peu à parler si vite et autant..... et le Baron, ah, lui semble toujours aussi insouciant....... Laissant sa cape sur le dossier de la chaise qu'elle se choisit, du revers de la main, elle rajuste sa tunique sombre de lin noir au broderies rouges..... Rien de bien glorieux, mais elle ne l'avait jamais été non plus..... Toujours sur les routes, pas le temps de s'encombrer de toilettes..... Peu importe..... elle s'assied, imitant la rouquine dans les mouvement du coude, son verre ne désemplissant toujours pas.......

Sourire à la taquinerie du fauteuil, n'ose rétorqué que le Baron y aurait certainement trouvé sa place quelques temps plus tôt......

Le cœur s'allégeant un peu des tracas de son existence, elle se laisse aller dans son siège et un peu bercer par la musique qui englobe la salle....... Les troubadours ont les doigts agiles et la voix claire....... En attendant que que plane les doutes et les détours d'un récit dont celui qu'elle espère toujours voir ce soir détient les secrets.... Elle a bien entendu son nom une fois où l'autre, mais lui, toujours pas l'ombre d'une chauve-souris.....


la_Vieille_qui_sait
[War never changes]

- Holà, de la cuisinière ! Y a là du vin, du vin de Beaumont, pour le Baron. Paraît qu'y sait c'que c'est !

Oui, la Vieille Qui Sait sait de quoi il en retourne, mais elle aurait aimé un peu plus de répit devant les sauces, mais à la guerre comme à la guerre, l'ennemi n'attends pas.......

- D'abord suis lavandière, pas cuisinière, et ici, aujourd'hui, dans l'enceinte de cette cuisine, c'est juste Chef!.....

- J'mangerais bin un p'tit bout. Ca sent rudement bon, dis donc, par ici.

- Et me laisse pas trainer cette futaille dans le chemin! tu crois qu'elle va se ranger toute seule? Baumont t'as dit? z'êtes combien en renfort? y'a que toi? et bien, c'est du propre....... Bien sur que ça sent bon quand je dirige! mais si tu veux une bolée, pousse moi d'abord ces futaille dans le fond là bas, chez le grand dadet à la mine sombre, c'est le Maître Sommelier.

Quelques coups hargneux de sa canne sur le pavement des cuisines pour se débarrasser de cet incongru retardataire et elle se hisse sur une chaise pour observer le reste du front.... Un valet en livrée lui vient lui annoncer le souffle court que la Généralissime Belladone, commandante suprême des Armées de Cuisine et de Salle va bientôt ordonner une sortie conjointe de plats et de vins...... Baumont est arrivé à temps qu'elle se dit....

Debout sur son perchoir de commandement, la Vieille hurle et beugle des ordres de gauche à droite, agitant sa canne dans l'air, son visage déformé n'a plus rien de celui de la paisible lavandière mais tiens plutôt de celui du chef de guerre aux abois.....


- Allez, on s'active!!!! on prends ses armes et on s'apprête à sortir..... Les grilleurs, la viande sur les plats.... sauciers, on déverse tout...... Là bas, les sommeliers, les tonneaux fraichement arrivés, j'en veux trois carafes par tête..... Les commis, liteau sur le bras, on prends ses plats et on se met en file par trois, chacun son rang, et vous suivez Mathilde pour la sortie..... Et on tient la ligne!!! ALLEZ, HOP HOP HOP!

"No Passaran"...... Ce vieux cri raisonne dans l'esprit de la Vieille comme un cri de guerre...... La guerre, elle n'y connait rien en soi..... trop faible pour porter une épée, et trop peu au fait de ce genre de chose pour savoir quoi en faire...... Pourtant, l'Art de la Guerre, les arcanes de la stratégie...... en Vieille Qui Sait, elle sait comment tenir un front.........
Theognis
Désarçonné. Il espérait lui faire plaisir, et l'emmener, qui sait, parfois en balade sur son trône à roulettes dans le domaine d'Arquian. Oui, il a un peu bu. Or, voilà qu'elle détourne ses beaux yeux gris pour les offrir au baladin. Dédaignant le cadeau qu'il a cru intelligent de commander au meilleur menuisier de Bourgogne.
Il se sent un peu bête, en termes plus masculins, il est en colère. Sad ne fait rien pour l'apaiser, avec ses moqueries visant le cadeau de la rousse. L'effet est totalement contraire à celui attendu. Il ne sait plus quoi dire, alors il sourit, il continue à rire et à chanter. Le mantel vénitien est accueilli avec des yeux étoilés devant telle splendeur. Levant son verre, il proclame:


Oui, c'est maintenant prouvé, le brigandage est un crime mieux payé que la noblesse!

Il boit et dans les bulles s'écoulent un peu de son amertume. Puis, il n'a jamais supporté l'alcool, c'est bien connu. Couchant le verre sur la nappe, il lui prend une idée. Drapé dans son manteau vénitien, il s'assoit avec un maintien royal sur le fauteuil en bois et contemple l'assemblée en levant haut le menton.

Je suis le Roy Levan III de Normandie, issu d'une grande famille d'incestueux et de dégénérés, je sortis du ventre de ma mère sous la forme d'un serpent. Aussitôt, je forniquai avec la première servante, mais je ne sus jamais si je devai y introduire la tête ou la queue!
Qu'importe, je siffle et ils accourent! Admirez la puissance du Roy. Sad, pousse!


Entre alors le défilé des serviteurs portant des plats fumants sur des plateaux....de bois. Oui, c'est pas Byzance! N'empêche, ils ont du maintien et une certaine allure dans leurs vêtements blancs, ces fils de paysan loués pour l'occasion. Théo les désigne du doigt à Sad.

Voici ma garde royale! Sad, amène-moi à ma place, que je reçoive l'hommage fumant qui m'est dû! J'ai le sang froid mais le palais gourmand!

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Gorborenne
[quelque part sur les routes - prélude à l'acte III]

Une palefroi de grande taille traverse en trombe la campagne bercée de son voile nocturne..... La monture filant au grand galop n'a pas l'air de sentir le poids de l'équipage qu'elle porte sur son dos..... Orion tenant les rennes d'une main et sa Cedalia de l'autre.... contre eux, sourires dépassant de l'étoffe de laine, gazouillis qui se perdent parmi le bruit des sabots dans la brise chargée de congères......

Loin dans leur dos, les monts d'Auvergne qu'ils ont quitté il y a peu, les bras chargé d'un nouvel espoir.... Le voyage fut sans encombres, mais la route fut longue, bercée par le rythme lent de l'étincelle.....

Déjà la Tour du Chauve se découpe à l'horizon sur la voûte étoilée.... Arquian est proche.....

Sur la dernière colline avant la poterne, Gorborenne arrête sa monture un instant, souriant un instant à Isa qu'il tient toujours contre lui..... Relâchant son étreinte, de la main, il fouille dans la sacoche pendant au flanc du palefroi et en tire son cor..... La dernière fois qu'il s'en était servi, c'était ici même, la première fois qu'il avait mis pied sur les terres d'Arquian......

Le cor à ses lèvres, il prend un grand inspiration et souffle à plein poumons.......Un son strident déchire là nuit, portant jusqu'au remparts du château, et certainement au delà.......Dans leurs bras, les gazouillis se sont transformés en rires de nourrisson, éclatant comme des petites bulles.....

D'un petit mouvement du poignet sur les rennes, le Chauve envoie sa monture au pas sur les dernières toise de la route menant au portes du Château......

Ils sont de retour......



  • [HRP]: de retour, mais pas encore arrivés, pas pressés les cocos.......]

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sadnezz
Sad laisse Breiz tranquille, et fait risette à Gauvain. Qu'il est attendrissant avec son accoutrement impromptu. Le ton de la rousse indique clairement qu'il ne faut pas taquiner de trop, histoire d'éviter une main sur la trogne. Elle termine son verre, et se signe lorsque le trouvère et sa petite compagnie entame les chants religieux. Haaa.. Cette soiré est plutôt plaisante, bien qu'elle regrette de voir la majorité des dragons déserter. Théo trouve son mantel et y va de son petit commentaire...

Oui, c'est maintenant prouvé, le brigandage est un crime mieux payé que la noblesse!

Elle le regarde et lève un nouveau verre en sa direction.


Qu'il est plaisant d'entendre la noblesse justement, envier les cachets de comme qui dirait ' ses hommes de main' ...!


Sad éclate de rire de nouveau, vaguement éméchée cette fois , son fou rire n'en est que plus grand. Elle le regarde les yeux baignés de larmes joyeuses prendre place sur l'engin roulant, et là s'en est trop. Elle rit à s'en décocher la mâchoire en l'entendant dénigrer Lévan III , la petite mascarade serait presque ressemblante après quelques verres encore dans son esprit vaporeux . Elle s'approche de lui, le pousse et faisant par deux fois le tour de l'immense tablée dans une parade des plus comiques . Une armada de serviteurs entre, plateau en main et Théo ne cesse pas son cirque, poussé par une Sadnezz au rire un tantinet hystérique.

Sa dernière tirade l'amuse et la brune le conduit en courant presque, fauteuil comme un char romain au jeux décoiffant presque ceyx qui se trouvent sur son sillage.

Faites place! L'estomac Royal n'attend pas, que l'on remette les processus de paix à plus tard!


Théognis est amené en bout de table, et pour terminer par la cerise Sad vole la couronne de fleurs du joyeux orateur pour en orner le crane du baron. Elle se rit de la mine dépitée qu'affiche Gazellio et admire son oeuvre Royale.

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Engelberge
Enge Observe Gazellio tresser une couronne de fleurs à la volée, assise derrière sa harpe. Chaque place à table a été illuminée par ses soins comme prévu. C'est maintenant le moment où elle entre en scène pour apaiser les esprits et ouvrir les estomacs. Ses mains se mettent à glisser sur les cordes de sa divine Harpe, et la musique naît. Les hommes se taisent et elle sent le regard de Gazellio sur elle, elle en sourit. Des plats entrent, et sa harpe devient la continuité de sa main, les notes tintent en bouquet.

Elle a grand faim comme les autres, mais il est exclu qu'elle prennent place à table, elle mangera au petit matin lorsqu'on aura bien daigner donner quelques écus avant le départ. Son affublement est revêtu pour l'occasion, car chaque jour passant elle n'est qu'une pauvresse dont l'apparat n'est pas ce qu'elle peut se permettre d'apprécier.

La couronne du trouvère est volée, elle n'ose pas en rire. Il enrage sous son masque d'impassibilité, elle le connait si bien depuis toutes ces années. Il comptait certainement se pavaner devant là rouquine ... On ne changera pas les hommes. Pas le sien du moins.

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Fuoco
Les yeux perdus sur les mystères d'une tapisserie, Fuoco songeait. La douce mélodie de la harpe avait calmé l'agitation et le brouhaha de la salle de banquet. Il sortit de sa torpeur, et commença à se préparer. Bientôt ce serait à lui d'animer et d'ébahir les noblions, tout était réglé au poil, pas droit au faux pas. Il cuirassa ses mains, et tressa ses cheveux en une natte ferme. Sa chemise tomba à ses pieds, et le froid ambiant de la petite salle attenante des cuisine lui arracha un soupir. 0 coté ça criait, ça allait et venait, telle une fourmillière sur laquelle on aurait mit le pied. No passaran. Il sourit tout seul, continuant sa préparation.

Les serviteurs amenaient des plats, il les voyait passer dans l'entrebaillement de la lourde porte de bois. Il eut très envie d'aller se risquer dans les cuisines, pour chiper quelques restes de graillon mais la vue d'une femme brandissant une cuillère de bois et la flanquant en plein sur la trogne d'un jeune laquais l'en dissuada immédiatement. L'odeur était intenable, vivement qu'il fasse son entrée, il n'y penserais plus une fois dans son élément. Il regarda une dernière fois sa torche enflammée, et coinça une fiole dans les liens de cuir de son, poignet.

Soudain, un bruit résonna au coeur des vieilles pierres, le laissant figé. Un cor de chasse? Dehors la nuit était noire depuis longtemps, il espéra que ce n'était point les prémices d'un siège ou d'une attaque des remparts... Lui qui redoutait la guerre... S'il trainait ses chausses usées avec la troupe, c'était bien pour ne pas la vivre. Il sorti de la pièce, empruntant le couloir et vint se poster juste dans l'embrasure. Il ne se risqua pas à se montrer, et attendit juste le signal.

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