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[RP] Le lac, l'ondine, l'intrus.

Milo
- Il y a de l'eau si vous avez soif. Elle est un peu froide, mais buvable. Elle réveille bien, en tout cas.

Penché à son tour, il prend une galette, la mâchant pensivement. Instinctivement, son corps va à la rencontre de celui de la rousse, l'attitude protectrice aux aguets, ses doigts emprisonnant les siens, effectuant de douces pressions. Un instant fugace, les Azurs empêchent tout intrusion extérieure, bloquant tout. Sauf les sensations. Il n'est plus que toucher et odorat.

Sentir son corps palpiter contre le sien, sa peau douce et tiède contre la sienne. S'en repaître, encore. Comme s'il pouvait en emporter un peu avec lui. Se laisser envahir par les arômes de miel épicé, qui enivrent, enflamment ses sens. S'en imprégner, pour ne pas oublier. Le temps que quelques grains de sable ne se soient échappés. Le temps de les soustraire... Au temps.

Azurs qui laissent de nouveau le monde les heurter de plein fouet. Il observe la brune, se demandant si elle aussi, quelque part dans son passé, a déjà vécu ce moment. Celui de vouloir stopper, arrêter cette mante immuable qu'est le temps. Lui qui se joue de tout, de tous. Filant entre les mains portées en coupe, aussi insaisissable que l'eau. Narguant les hommes et leur pensées les plus folles. Régent impitoyable, implacable, indomptable. Maître de la vie, gardien de la mort. Temps qui n'a que pour maître lui-même.

S'est-elle déjà sentie démunie, désemparée face au temps ? Vouloir à tout pris le retenir, vouloir à tout pris le posséder. Uniquement pour assouvir son propre dessein. Celui de profiter au maximum des êtres qui lui sont chers. A-t-elle déjà eu l'impression de ne plus vivre, en pensant au futur, temps si proche et pourtant si lointain ? A-t-elle déjà pleuré face aux souvenirs passés, temps empli de regrets ?

Le géant se serre davantage contre Breiz, amenant en douceur les mains liées sur le ventre de la jeune femme, l'attirant toujours plus contre lui. Il n'a pas pour habitude de faire montre de tels gestes en public. Pudique, il l'est malgré les apparences, mais dissimule sa fragilité derrière ses manières et ses gestes rustres. La brune aussi, dans un coin de son esprit, cache-t-elle la partie la plus vulnérable d'elle-même ?

Ses yeux se posent sur l'enfant roux. Gesticulations du bambin réussissant à le faire sourire. Haut comme trois pommes, innocence incarnée. Sa curiosité le ramenant parfois à celle d'un autre enfant, plus vieux, aux yeux bleus foncés. Et, discrètement, de poser ses lèvres sur la tempe de la rouquine.

Ma douce, mon amante, mon amour, ma flamboyante... Si tu savais... Tout ce que je voudrais te dire mais que mes lèvres n'arrivent à formuler...
Breiz24
Je sais... Du moins, je crois...

Elle se laisser aller contre lui, suivant du regard les explorations de l'enfant. Faisant taire sa faim, elle tend au bébé le biscuit qu'elle a saisi quelques instants plus tôt.

Elle laisse quelques instant les lèvres du géant errer sur sa tempe, se perdre dans ses cheveux, avant de se pencher à nouveau, saisissant un biscuit. Qu'elle gardera à la main, jusqu'à ce que Gauvain vienne le réclamer. L'enfant n'a plus l'habitude de ne boire que du lait, et son corps à elle n'a plus l'habitude d'en fournir autant.

Elle ne délie pas leurs mains. La rouquine n'est pas une habituée des démonstrations publiques, à moins qu'elles ne soient ostensibles et provocatrices. Elle avait une réputation de catin à entretenir. La catin rusée. Depuis son intégration dans la petite bande, c'est ainsi qu'elle était connue, souvent. Réputée passer de couche en couche, alors que pas un n'osait la toucher. De ça non plus, le blond ne sait rien. Ses doigts se crispent légèrement sur les siens. S'il la suivait, qu'en dirait-il?

Gauvain la tire de ses pensées, tendant la main vers le biscuit. Elle le lui donne, et en saisit à nouveau un autre, machinalement. Ayant l'air de manger, attendant que l'enfant soit repu pour combler sa faim.
Le bébé se promène autour du feu, explore les environs, revenant toujours à sa mère, porteur d'une offrande ou d'une réclamation.

Elle observe la brune. Comment survit-on a la perte de sa mémoire? A la perte de ce que l'on est? Comment survit-on au néant? Sans passé, a-t-on un avenir? Les questions se bousculent, alors qu'elle regarde la brunette par dessus les flammes.

Et elle? Avait-elle un avenir? Son passé n'avait-il pas détruit toutes possibilités? Tout choix possible? N'avait-elle pas sacrifié sa vie au devoir que son défunt lui avait confié? La lourde charge de guider les rusés? D'essayer d'entretenir leur cohésion, contre vents et marées? N'avait-elle pas accepté de ne plus avoir de vie, en dehors d'eux? D'être cette femme sans âge, la veuve éternelle du Pi?

Un frisson la parcourut. Aujourd'hui, elle avait repris pied dans la vie. Que cela plaise ou non, elle ne serait plus "que" la Meyre. Si le blond la suivait. Machinalement, elle leva les mains entrelacées et lui caressa la joue du bout des doigts, avant de revenir les poser sur le tissu noir, tendu sur son ventre. Pianotant légèrement.

Ne m'abandonne pas... Je t'en supplie, ne me laisse plus...

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Aliena.
Aliéna avait déposé sa miche de pain sur le torchon, au milieu des galettes, biscuits et autres fruits. Elle prit un morceau de galette et commença à manger.

Pourquoi ne pas partir avec des amis ou des escortes comme on en rencontre parfois ? Au moins, vous seriez sûre de ne pas faire de mauvaises rencontres.

Oui, je pourrai ... mais pour quoi faire, pour aller où ? Vous savez, je n'ai pas vraiment de but depuis ... bin depuis que je me suis retrouvée sans souvenirs.
Je me baladais pour le plaisir de me balader, pour avoir quelque chose à faire. Mais je n'ai pas de famille ou d'amis à qui rendre visite ... ou du moins si j'en ai je ne sais pas qui ni où il sont.


Elle se servit un peu d'eau fraiche après avoir remercié Milo.
Elle les observa tous les trois. Ils avaient l'air heureux, mais inquiets également. Et cette inquiétude, ce n'était pas elle qui provoquait cette fois ci. Mais ne voulant pas paraitre curieuse, elle ne dit rien. N'appréciant que très peu les questions qu'on pouvait lui poser, elle évitait d'en poser aux autres.

Elle se contenta donc de manger et de savourer l'instant présent: le soleil dans le ciel, la chaleur du feu, un repas en sympathique compagnie, ... que de mander de plus ? Peu importe le passé, peu importe le futur, en ce moment elle était bien, et c'était tout ce qui comptait pour l'instant. Elle sourit.

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Et Aliénor devint Aliéna …
Milo
Les Azurs se ferment de nouveau lorsque Breiz passe ses doigts sur sa joue. Profitant encore de ce contact, le soustrayant à ce temps maudit qui lui fait cruellement défaut. Il rouvre les yeux, n'ayant cesse d'observer la brune, intrigué par cette femme sans passé, ni futur. Vivant au jour le jour, comme lui. A ceci près qu'il n'est pas vagabond de l'esprit. Les arbres pour toit, la route pour plancher. Les doigts de la jeune femme pianotent lentement sur son ventre, tandis que par une douce pression, il se veut rassurant.

Jamais. Je te le promets. Jamais.

Pourtant, quelque part, un sentiment lui comprime le coeur. Celui d'être de nouveau seul, une fois qu'elle aura retrouvé les siens. Ici, elle n'est plus celle que les autres ont connu. Elle est juste Breiz. Mère et amante. Là-bas... Qui sait si elle ne refusera pas le peu qu'il a à offrir ? Pour quelle raison que ce soit. Il resserre son étreinte et étouffe les mauvaises paroles par un léger mouvement de la tête. Il joue le jeu, peu importe l'issue. Il l'acceptera, quelle qu'elle soit.


- Visiter l'pays. Si vous avez peur de sortir seule, ils pourront vous éviter les désagréments. Il fronce le nez. Enfin, en théorie. Mais vrai qu'on passe plus de temps à faire de la paperasse pour aller d'un point à un autre que d'admirer le paysage...

Il se penche de nouveau pour prendre un autre quartier de pomme, savourant l'acidité sous-jacente du fruit. Un oeil jeté au ciel, pour s'apercevoir que l'éblouissant étire de plus en plus les ombres de leur environnement. Bientôt, ils devront repartir, avant que la nuit n'empêche tout mouvement, avant que les ténèbres reprennent leur place. Bientôt. Mais pas pour le moment. Alors il laisse à son tour les doigts de sa senestre pianoter sur son ventre.

J'ai peur, mon aimée... De me retrouver... Orphelin.
Breiz24
Ne crains rien... Jamais... Jamais...

Elle referme ses doigts sur la sénestre gantée. Elle sent bien la tension qui habite le géant, elle voudrait le rassurer.
Elle voudrait tant, d'une caresse, d'un souffle, faire disparaitre les doutes qui l'assaillent.
Au lieu de quoi, elle se contente de refermer ses doigts sur les siens, les emprisonnant.
Ne t'inquiète pas. Tu t'es donné. Je te garde.

Même si au fond d'elle le même doute lui vrille le ventre. Les yeux rivés sur la brune. La brune qui ne sait pas se battre, qui a peur, seule, mais qui tout de même voyage.
Elle se penche, tend un biscuit à son fils, à nouveau, et murmure :


Vous êtes courageuse...

Elle enlace de son bras libre l'enfant qui vient se blottir contre elle, fatigué de ses explorations. Elle continue de le nourrir, piochant des biscuits qu'elle lui tend. Elle mangera plus tard. Après. Après lui, après les autres.

De sa main gauche, elle pétrit légèrement la sénestre gantée, comme pour s'assurer de sa présence, que le souffle du blond sur son cou n'est pas un rêve.
Les Hématites, toujours, scrutant la brunette par dessus le feu. Interrogatrices. Protectrices, aussi. Parce que la Meyre est comme ça, c'est son rôle de protéger. C'est même plus qu'un rôle, c'est sa nature profonde.
A nouveau, un murmure lui échappe :


Et vous allez repartir toute seule? Alors que la nuit tombe?

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Aliena.
A ces mots Aliéna sursauta.

La nuit tombe ? Déjà !

Elle leva les yeux et constata qu'effectivement, le soleil était bien bas, et le ciel commença à s'assombrir.

Oh, il faut que je rentre vite ! Si non Marie va s'inquiéter !


Elle se leva prestement et récupéra sa besace et son bâton.

Merci pour tout !
Breiz, Milo, et toi aussi Gauvain, je ne vous oublierai pas, je vous le promets !
Bonne route à vous
!

Non, elle ne les oublierai pas ces trois là ! Ni cette journée, pour le moins surprenante, qu'elle venait de passer ...
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Et Aliénor devint Aliéna …
Milo
Il fixe les flammes intensément, ses doigts répondant aux pressions de la rouquine. Comme s'il a peur qu'une fois le feu éteint et la nuit tombée, que tout s'efface. Et qu'il se réveille, le coeur comprimé, affolé, de se rendre compte que tout ceci n'était qu'un rêve. Une fabulation de son esprit torturé. Quand bien même la brunette soit là.

- Attendez !

Les doigts sont déliés, à regret, pour se poser sur le bras d'Aliéna. Parce que son départ sonne la fin. Mais aussi parce qu'il ne peut se résoudre à la laisser partir seule, alors que la nuit, dans quelques minutes, recouvrira de son carcan sombre le paysage. Ses doigts lâchent vite la brune, comme s'il s'était brûlé. Lui se demande quelle image il a renvoyé. Ne voulant pas qu'elle soit faussée. Il connaît les dangers qu'elle cache pour en avoir fait partie il n'y a encore pas si longtemps. Pas par envie. Plutôt par nécessité. Il n'est pas enfant de choeur, il ne le sera jamais. Il fait ce qu'il croit juste, peu importe si pour les autres, cela passe pour de la méchanceté.

- On ne peut pas vous laisser repartir seule. Les routes ne sont pas sûres.

Il aimerait tant pouvoir dire qu'ils vont l'accompagner. Elle, l'enfant et lui. Se dire qu'il restera encore pour quelques minutes avec elle. Mais les mots restent bloqués dans sa gorge, incapables de sortir. N'arrivant pas à franchir ses lèvres scellées. Il n'a pas envie de les quitter, sa vie s'est arrêtée il y a plusieurs années. Mais la sienne...

Il revient vers la mère et l'enfant, remballant les vivres, n'osant les regarder. Plus pour cacher son trouble que pour tout autre chose. Ne voulant pas non plus laisser repartir la rouquine seule. A deux, même si elles semblent frêles et fragiles, elles pourront faire face. La peur lui vrille le ventre, lui coupant la respiration. La douleur dans sa main se fait plus forte, tandis qu'elle se crispe sur le torchon retenu.

Penché, il ferme les yeux, contrôlant avec mal les démons qui l'agitent. Puis, se dirigeant vers le palefroi, il pose le paquetage dessus, avant de revenir vers la rousse. Epaules affaissées, Azurs s'ancrant dans les Hématites, incapable de montrer autre chose que montrer ses sentiments pour elle, sa senestre gantée glissant à nouveau dans celle de son amante.

Une dernière fois... Juste toi et moi...
Breiz24
Tu... Tu... Tu pars?

Elle n'a pas bougé. Elle l'a regardé faire son paquetage, ranger soigneusement ses affaires, lier le tout à la selle de son alezan. Incrédule. Part-il? Va-t-il la laisser? A-t-il menti ? Renie-t-il tout ce qu'ils se sont dit? Tout ce qu'il ont vécu, ce si court instant?
Elle ne peut pas le croire... Ce n'est pas... Pas possible...

Lentement, elle se relève, son fils dans les bras. Les Azurs viennent se plonger dans son âme, mais elle ne comprend pas, elle ne comprend plus. L'angoisse l'étreint trop fort, la peur de l'abandon, la peur de cet échec, encore. La peur de se retrouver seule, à nouveau, pantelante, peinant à refermer une âme qu'elle lui a ouverte, confiante.

Juste toi et moi, oui, mon bel amour mais...

Lentement, la compréhension finit par l'emporter sur l'angoisse. Et les Hématites répondent. Je ne peux pas. Je ne peux pas la suivre, mais toi tu peux.
Elle a une réunion, le soir même, avec les Rusés. Elle a un fils à nourrir, une auberge à ouvrir pour la soirée, un autre cheval à soigner.
Brusquement, elle envie la brune. La brune n'a peut-être rien, plus de passé et pas encore d'avenir, mais elle est totalement libre. Rien ne la retient, rien ne l'enchaine. Si elle avait été la brune, à cet instant précis, elle aurait pu simplement acquiescer, monter sur son cheval, et suivre le géant, où qu'il aille.

Au lieu de quoi, les Hématites se remplissaient d'argent, à mesure qu'elle comprenait ce qui allait suivre. Le blond allait escorter la brunette, direction là où elle se rendait, pour être sur qu'elle arrive saine et sauve.
Et elle, elle allait repartir au galop s'enfermer dans sa vie, dans sa monotonie, elle allait retourner s'enchainer à son rôle de défenderesse de la liberté.

Elle comprenait. Ça oui, elle comprenait. Si le blond avait laissé la jeune femme partir seule, elle n'aurait pas compris.
Elle ouvrit donc les Hématites, en grand, incapable de prononcer quoi que ce soit.

Oui mon bel amour... Juste toi et moi... Comme des étoiles... Qui se rejoignent...


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Milo
La phrase claque comme un coup de tonnerre trop violent. Brusque. Tranchante. Oui, il part. Pas par choix. Mais il ne veut laisser la brune retourner seule chez elle. Et encore moins la laisser, elle. Ces mots confirment sa crainte. Elle a à faire ailleurs, elle ne peut les suivre. Elle ne peut escorter la brune et le laisser retourner à sa solitude. Il emmène à l'écart la rouquine, avec un regard d'excuse à Aliéna. Un cri du coeur s'élevant dans le silence pesant.

- Non !

Tremblant, dextre glissant le long de son épaule pour venir se loger sur l'emplacement du tatouage, il l'attire avec force contre lui. Serrant à leur en broyer les os, la mère et le fils. Caressant à travers le tissu le symbole qui le fascine tant. Lentement, sa senestre relève le menton de la jeune femme, écartant du bout du pouce les éclats argentés. Chuchotant d'une voix rauque, Azurs s'ouvrant en grand.

- Non. Le timbre chaud et suave est tremblant, submergé par les émotions qui heurtent ses remparts. Je... J'escorte juste Aliéna jusque chez elle, et ensuite, je reviendrais. Azurs incapable de dire tout ce qu'elles voudraient, qui serrent davantage le corps gracile contre elles, tandis que ses lèvres se pose sur son front, avant de venir se lier aux siennes, forçant la barrière de chair, impatientes et avides de récolter autant que faire se peut les arômes enivrants, pendant quelques instants. Je ne t'abandonnerais pas Breiz. Je... Je sais que tu sauras te défendre, min flammande.

Sa main quitte son visage pour venir délacer sa lanière de cuir bleue, faisant virevolter des mèches blondes aux quatre vents. S'il s'était écouté, il l'aurait noué dans ses cheveux. Mais il n'a pas le droit de s'imposer. Pour elle. Pour Gauvain. Pour le défunt. Aussi, fébriles, dextre et senestre viennent nouer le lien bleu au poignet de la jeune femme, maladroitement. . Avant de revenir à leur position initiale. Il pose son front contre le sien, reprenant ses lèvres avec ardeur.

- Je te reviendrais min kärlek. Et je scelle cette promesse en te donnant ma lanière de cuir. Azurs emplies de passion, de désir. D'amour. Suppliantes. Offrant la promesse qui soit la plus importante, la plus inébranlable à leurs yeux. Cette lanière de cuir, porteuse de souvenirs meurtriers et libérateurs. Morceau tanné qui ne le quitte jamais. Excepté en de rares cas. Comme celui-ci. Où le seul échec possible est la mort. Plutôt crever que de ne pas l'honorer. Plutôt vivre milles tortures que de t'abandonner. Je meurs déjà à petit feu l'idée de te laisser...

Et l'océan de s'écouler lentement à son tour, agité de frissons, Azurs ne cachant plus rien de ce qu'elles sont.

Je t'en prie. Je vendrais mon âme au Diable s'il le faut. Je t'en supplie. Crois en moi. Crois en nous. Mon amour.


- Je t'aime Breiz.
Breiz24
Les mots résonnent, claquant dans le vent léger qui se lève. A nouveau, il les prononce.
Et, lentement, un sourire étire les lèvres de la jeune veuve. Envers et contre tout, elle va lui faire confiance. Il lui a donné le lien bleu, le lien qui lui a sauvé la vie. Il le lui confie.
Elle comprend, elle sait la valeur de ce présent. Elle l'a regardé faire, intriguée, quand il l'a noué à son poignet. Sait-il que dans l'ancienne religion que vénérait sa mère, l'union d'un couple était symbolisée par un lien, nouant les poignets des époux ensemble? Non, surement pas.

Elle lève à nouveau les yeux, elle sourit. Il comprend. Il comprend qu'il ne peut pas lui attacher les cheveux, que les mèches orangées volant dans le vent sont le symbole de la peine qu'elle porte en étendard. Et elle lui offre ses lèvres, à nouveau, reconnaissante. Ravalant la douleur de le quitter, parce qu'elle le sait, il reviendra. Il la retrouvera.


Je sais... Oui, elle sait que ses mots sont sincères. Elle se mordille la lèvre, gênée. Elle ne veut pas répondre un bête "moi aussi".
Alors, lentement, elle tire sur le pommeau de la mérovingienne, libérant la lame. D'un geste sec, elle tranche une boucle rouge, de la longueur d'une main, et noue les cheveux ensemble à l'aide d'un fragment de la mèche, avant de lui tendre le tout.


Je suis à toi.
S'il est du nord, peut-être comprendra-t-il la force du symbole. Elle sait, elle, que chez ses ancêtres, la force vitale d'un être réside en sa chevelure, et que jamais un guerrier ne coupait ses cheveux. Et qu'une mèche perdue devait être brulée. Comprend-il? Oui, surement. Elle l'espère. Elle sourit, et ajoute, dans un murmure :
Je t'aime, Milo. Reviens moi, mon bel amour, je suis à toi, à jamais.

A nouveau, elle se tend vers lui, la main plongée dans la crinière blonde virevoltante, et l'embrasse, lentement. Les adieux s'éternisent. Ce baiser a le goût du dernier. Elle s'en enivre. Elle s'en délecte, pour s'en souvenir le plus longtemps possible. Hématites dans les Azurs.

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Milo
Il prend la mèche entre ses doigts gainés de cuir, protégée par son poing fermé. Touché au plus profond par ce geste, confiant. Souriant quand, pour la première fois, sa bouche exprime ce que seuls ses yeux laissaient entrevoir jusque là. Frissonnant lorsque ses lèvres prennent possession des siennes. La goûtant, une dernière fois, fébrilement. Océan qui se mêle à l'argent, avec tendresse. Sachant que plus les adieux s'éternisent, plus ils seront difficiles. Et surtout, qu'ils ne sont pas seuls.

Sa dextre remonte le long de son dos pour se glisser une dernière fois dans la chevelure flamme, esquisser les courbes de sa joue, sa bouche, son menton. Pour, enfin, se poser sur la tête de l'enfant silencieux, murmurant d'une voix enrouée.


- Prends soin de ta mère, Lilla räv. Il plonge de nouveau dans les Hématites, l'attirant avec force contre lui, déposant un baiser sur son front. Fais attention. Ne t'arrêtes pas en chemin. Je reviens vite...

Il laisse sa main venir effleurer une dernière fois celle de la rouquine, avant de se détacher lentement, puis de se reculer, fixant toujours la rouquine, jusqu'à son cheval. Son poing fermé se glisse dans la poche intérieure de son pantalon, relique prenant place dans le petit sanctuaire qui contient déjà le caillou offert plus tôt par Gauvain.

Le blond se tourne enfin vers Grani, vérifiant l'hanarchement. Resserrant les boucles qui en ont besoin, avant de se tourner vers la brunette, un léger sourire amusé au coin des lèvres. Reposant le masque ironique qui est le sien, tapotant l'encolure de l'animal.

- Savez monter à ch'val j'espère ?
Breiz24
Elle le regarde glisser loin d'elle, s'éloigner vers son cheval. Et elle sourit. Elle sait, aux tréfonds de son ventre, qu'il lui reviendra.
D'un geste qui deviendra rapidement machinal, elle effleure le cordon bleu à son poignet. Il est à elle. Elle le regarde ranger la mèche rousse. Elle est à lui.

Lentement, elle se tourne vers son palefroi, décidément rudement calme. En quelques mouvements précis, elle noue l'écharpe grise, soyeuse, autour d'elle, retenant Gauvain contre son ventre. Le bébé, ravit, sent dans le lien la promesse d'une chevauchée sauvage.
D'un geste fluide, elle se hisse sur le dos du frison, se servant d'une pierre comme marchepied, avant de réajuster sa robe autour de ses chevilles.

Elle est prête à partir. Mais elle ne peut pas. Pas encore. Pour se donner une contenance, elle réajuste les sacoches en travers du dos du cheval, fourrant le torchon et les miettes de biscuit au fond. Et, d'une légère pression des cuisses, elle met le cheval en marche.
Quelques pas, quelques pas seulement, pour rejoindre le géant et sa passagère.


Même si vous savez pas, vous verrez, c'pas compliqué, surtout quand on est que passager. Pis si vous vous souvenez pas si vous savez ou pas, ça vous donnera l'occasion de savoir!

Elle sourit, encore. Le quitter lui noue les entrailles, mais la séparation ne laisse entrevoir que des retrouvailles. A nouveau, sa main vient effleurer le cordon bleu à son poignet. Elle le dévore des yeux, pour ne rien oublier de lui, les longs jours que durera son absence.
La main ornée de bleu lâche les rênes, pour aller effleurer la joue du blond, se perdre une dernière fois dans les ors, Hématites plongée dans l'Azur. Souriant.

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Aliena.
Attendez !

Aliéna s'arrête et se retourne vers le géant blond.

On ne peut pas vous laisser repartir seule. Les routes ne sont pas sûres.

Mais si, ne vous en faites pas. Je suis bien arrivée jusqu'ici sans encombre !


Sauf qu'il faisait jour. Alors que là il ne va pas tarder à faire nuit ... Et puis elle irait plus vite avec un cheval ...
De toute façon Milo ne l'a pas écouté et prépare déjà son baluchon pour l'accompagner. Alors elle accepte.


D'accord, merci.

Le sourire qu'elle allait faire se transforme en un O d'étonnement, quand elle comprend que Breiz et Gauvin ne viendront pas avec eux.

Mais ...

Le regard du blond laisse sous-entendre qu'il n'y a pas de discution possible, que c'est comme ça et pas autrement. Alors elle s'éloigne un peu, afin de les laisser se faire leurs adieux. De toute façon, Breiz sait très bien se défendre elle. Si Milo la laisse, c'est qu'il sait qu'elle ne risque rien, contrairement à elle.
Elle lui sourit quand il vient la rejoindre.


Savez monter à ch'val j'espère ?

Heu .... je ne sais pas.

Regard gêné de la brunette. Pas parce qu'une fois de plus on lui pose une question dont elle ignore la réponse, mais parce que si elle ne sait pas monter à cheval, ça risque de retarder Milo encore plus.

Même si vous savez pas, vous verrez, c'pas compliqué, surtout quand on est que passager. Pis si vous vous souvenez pas si vous savez ou pas, ça vous donnera l'occasion de savoir!


Oui c'est vrai ça !

Et pendant que le couple se dit à nouveau au revoir, Aliéna s'approche de la tête du cheval afin de le caresser.

Bon, je ne sais pas du tout si je suis douée avec les animaux de ton espèce. Alors tu vas être très gentil avec moi quand je serais sur ton dos hein ! Même si je fais quelque chose que je ne devrais pas, tu vas rester calme, promis ?

Était-ce une illusion d'optique ? Elle avait l'impression que le cheval avait compris et acquiescé. Un sourire et une dernière caresse à l'animal avant de se retourner vers Milo.


Heu ... comment je fais pour lui grimper dessus ?
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Et Aliénor devint Aliéna …
Milo
Il prend appui quelques minutes sur sa main lorsqu'elle se pose sur sa joue, un léger sourire sur les lèvres. Prenant le temps de la contempler, graver une dernière fois ses traits, la chevelure flamme brillant de milles feux sous la lumière déclinante. Il laisse sa senestre venir prendre sa main, dépose un baiser dessus, puis la serre de toute ses forces avant de la relâcher, lentement. Il sourit. Azurs amusées. Oui ma douce, il ne te manque plus que les éclairs...

Le géant se tourne vers Aliéna, ayant entendu à moitié sa conversation avec l'alezan. Eclatant de rire sur sa dernière phrase. Il prend les rênes d'un geste ferme, faisant tourner Grani sur lui-même, pour qu'il soit parallèle à Breiz. Posant les lanières de cuir sur les cuisses de la rousse, clignant des deux yeux.


- Tu peux me tenir ça ? Puis chuchotant. Il n'est pas habitué à porter quelqu'un d'autre que moi.

Il revient vers Aliéna, un sourire rassurant sur le visage. L'animal semble calme, même s'il se méfie. D'un caractère parfois aussi facétieux que son cavalier, il ne veut courir aucun risque. Surtout pas celui de le voir se déporter au dernier moment, faisant tomber la jeune femme.

- Comment on fait ? Il pointe les étriers du doigt, puis le pommeau de la selle. Habituellement, on s'aide de cet espèce de marche pied, tout en se tenant ici. Tout en parlant, il fait mine d'effectuer les gestes. Il l'observe de haut en bas avec un sourire en coin, avant de se mettre à son tour à côté du cheval, offrant son dos à sa tête. Les étriers sont réglés pour moi, aussi j'vais vous faire la courte-échelle. Il tapote l'encolure de l'alezan. T'nez vous à la crinière pour monter, il sentira rien de toute façon. Il met les mains en coupe, se baissant pour être à une hauteur acceptable pour la brune. Si vous avez peur, prenez appui sur mon épaule. Sinon, on trouvera bien un moyen de vous faire monter... Il éclate de rire et cligne des deux yeux. J'vous port'rais, z'avez l'air pas bien lourde.
Aliena.
Heureusement qu'il commençait à faire sombre, parce qu'avec les moqueries de Milo, Aliéna devenait de plus en plus rouge.
Elle écouta attentivement ses explications. Ça avait l'air plutôt simple à l'entendre.


Si vous avez peur, prenez appui sur mon épaule. Sinon, on trouvera bien un moyen de vous faire monter...
J'vous port'rais, z'avez l'air pas bien lourde.


C'est gentil, mais je devrais bien y arriver !


C'est vrai ça ! Des gens à cheval elle en croisait tous les jours. Elle était pas plus bête qu'une autre, elle allait y arriver !
Elle posa son pied dans les mains du blond, agrippa une poignée de crins, et se hissa. Elle fit passer son autre jambe par dessus l'animal, prenant garde à ne pas s'emmêler dans ses jupons. Et elle se retrouva assise sur le dos du cheval. C'était facile !
Mais c'était haut ... Sentant l'animal bouger sous elle, elle se raidit un peu. Essayant de ne pas montrer son appréhension, elle sourit avant de se retourner vers Milo.


Et voilà ! C'est facile !
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Et Aliénor devint Aliéna …
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