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Info:
Quand un chiard voit la guerre en Provence, et qu'il se décide à bouger son... popotin.

[RP] Pas si loin, là où on les regarde partir...

Galaad__vf
[Aux abords de Toulon]

Un chiard observe, la main dans celle d'une petite encore plus petite que lui. Sa cinquième amoureuse. Et oui. Mais c'est pas pareil, elle, il peut vraiment la protéger, il le doit. Les autres, elles disent comme si c'était lui qu'était fort, mais en fait, c'est elles qui le protègent. Comme si elles voulaient faire ce que sa mère ne ferait plus. Maman dans le trou. Là bas. Il sourit à la petite tête blonde qui l'accompagne. Il doit être grand, il doit être fort.

Dans sa besace se promène une petite mèche. Il voulait partir, elle ne voulait pas tomber loin dans sa tête, dans l'oubli. Finalement, il reste. Mais dans son esprit bouillonnant, le môme, il songe. Son tambour le démange. Il devrait être là bas, avec ses amis. Les Grands. Ceux qui lui disent que les enfants, c'est les poires et qu'ils sont l'à venir. Son tambour le démange. Sa voix aussi.

Alors, il lâche la main agrippée à la sienne. Et il prend ses baguettes. Une jeune marseillaise lui a appris à taper correctement. Il tape doucement tout d'abord. Un murmure du tambour, simplement... comme s'il craignait de briser le silence qui les entoure. Ils ont grimpé le haut d'une colline et, d'ici, ils observent les mouvements, les torches au loin. Les feux des troupes qui attendent, fébriles.

Ses coups se font plus fort. Il le brise le silence, sans honte. Il porte la parole de la Provence, on l'a élu pour ça, il va porter un chant. Sa petite voix, fluette, s'élève près de son tambour. Peut être l'entendra t on, peut être pas. Il s'en fout, il chante, l'espoir, la guerre, la volonté des Provençaux. La Provence est libre et le restera !


    Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur nos plaines ?
    Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on Enchaîne ?
    Ohé! Artisans, érudits et paysans c'est l'alarme.
    Ce soir, l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.

    Montez de la mine, descendez des collines, Volontaires !
    Sortez de la paille les grand'fourches, les épées, Militaires.
    Ohé ! Les tireurs à l'arc et à l'arbalète, tirez vite !
    Ohé ! Chevalier, attention à ton crédo, si tu hésites !

    C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères !
    La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse la misère !
    Il est des pays où les gens aux creux des lits font des rêves !
    Ici, nous vois-tu, nous on marche, nous on tue nous on crève.

    Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
    Ami si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
    Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes.
    Chantez compagnons dans la nuit la liberté vous écoute.

    Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?


Et il recommence, encore, une fois, deux fois. Ces paroles s'inscrivent en son esprit. Des larmes coulent sur ses joues. Il s'en fout. Il chante. La Provence, il l'a toujours connue ainsi, elle ne changera pas. Jamais. Il refuse. Sa mère la rêvait libre, ainsi qu'elle est. Lui aussi. Et s'il faut, il se battra.


Parce qu'il faut citer ses sources, il s'agit bien sûr du chant des partisans, avec tentative d'adaptation à l'époque.

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...
Z'ai pas compris... pourquoi le trou ?
Les zens voulaient pas que ze me marie d'avec Spada...
Porte la Parole de la Provence !
Gisla
[Sur une colline, près de Toulon]

Galaad il était drôlement sympa ! Il m'avait permis de venir avec lui sur la colline pour l'entendre faire du tambour. Parce que moi, maintenant, z'étais sa numéro cinq ! Alors ze suis trop contente, Galaad, ze l'aime ! Mais pas un petit peu hein ! Beaucoup, beaucoup. En plus, il m'a dit qu'il allait me protézer contre les méchant qui font la guerre. C'est chouette de sa part.

Mais bon, dans la taverne il m'avait dit qu'il allait partir à la guerre ! Z'était drôlement moins chouette. A la guerre, y'a plein de zens qui rezoignent le monsieur du ciel. Et pis moi, z'voulais pas que Galaad il le rezoigne. Alors ze l'ai supplié, et pis z'lui ai donné une mèsse de mes cheveux. Pour pas qui m'oublie ! Mais z'crois qu'il va pas partir finalement. Z'crois que sa le rend triste de pas partir, mais moi, zi Galaad il part, ze serait toute seule ! Et pis z'aime pas. Z'a me rappelle quand maman numéro 1, elle me laissait toute seule dans la paille. Moi ze trouve que z'est pas chouette.

Alors quand on est parti de la taverne, il m'a prise par la main et on a grimpé tout en haut de la colline. Et là haut, Galaad il a commencé à chanter en faisant du tambour ! Il chantait bien, alors moi, z'ai dansé. Z'dansait, tout en écoutant Galaad, et après, il avait des larmes qui coulait sur ses zoues. Alors, z'ai arrêté de danser, et me zuis approchée de lui pour lui faire un câlin.


- Galaad, tu z'entes drôlement bien et tu fais très bien le tambour aussi.

Et pis, après ze lui ai dit.

- Galaad, si tu veux partir à la guerre... Pars ! Z'veux pas t'empêcher de faire z'que tu veux...

Z'que z'venais de lui dire, m'avait fait drôlement mal au cœur. Mais z'préférait voir Galaad avec un sourire qu'avec des larmes. Alors z'ai enfoui ma tête conte son torse et ze suis restée là, en fermant les zieux.
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Galaad__vf
[De la colline à Toulon même]

Quel tableau étrange que ces deux mini silhouettes enlacées sur le haut d'une colline. Des larmes, une tête blonde contre un torse maigrelet. Gamins grandis trop vite. Des rêves, tout ce qu'il vous reste. Sauf que là, vos rêves, on les vous brise.

Toi, le môme, tu rêvais d'être le Comte, la gamine est en admiration devant la Marquise. Celle qui l'a sauvée lorsque, mourante, elle a rejoint Aix. Vous vous étiez perdus de vue après l'attaque de Brigands en Avignon.

Chacun des rêves était pour des raisons différentes... Elle voulait des belles robes pour être une princesse. Toi, plus terre à terre dans tes poires qui font vivre. Tu voulais organiser des corps de soldats du feu pour que "plus jamais ça", tu voulais être le porteur des poires de l'à venir. Et puis, t'es au Conseil, oui, à ton âge. Porteur de la Parole, c'est énorme ! Et ce tambour...

Tu étreins doucement la frêle épaule de la petite. La gardes contre toi un moment. Tu observes, toujours, comme tu le fais d'habitude de tes grands yeux noirs. Ta bouche se pose sur le front de l'enfant. Toi, t'es un grand, voyons, Six ans ! Tu lui murmures des mots rassurants, puis, t'écartes d'elle, lui prends la main et la raccompagnes jusqu'au logis de Spada. Spada qui est au poste de la maréchaussée, ce soir. Comme souvent. Nombreux sont ceux qui sont partis à Aix. Alors, elle gère.

Tu ramènes Gisla à votre chambre, là où vous vivez comme frère et sœur, chez ton amoureuse numéro un, celle au cœur d'or qui s'occupe de vous. Parce que... parce que ça va de soi. Tu la conduis à son lit, lui refais un bisou sur le front, un câlin pour la rassurer. T'appelles Zéphyr, le chien qui t'a vu naitre. Il restera avec l'enfant.

Tu la couches, même si elle ne veut pas, la bordes et tu lui parles. Galaad le Grand. Tu parles... Tu te sens minuscule mais veux prouver que tu ne l'es pas. Sale chiard, propre, hein, mais têtu... pire que ta mère, c'est dire ! Tu parles donc, à Gisla.

- Tu as raison. Ze vais partir, ce soir. Non, chut, ne pleure pas. On a assez versé l'eau des yeux pour ce soir. Et z'ai besoin de toi.


Tu la regardes tendrement à lueur de la lune qui entre dans la pièce.

- Ze pars maintenant parce que Spada elle est pas là. Demain matin, elle va sans doute dormir. Tu ne vas pas la réveiller. Tu vas prendre du à manzer toute seule. Comme si z'étais là pour t'aider, mais tu vas rien faire chauffer.

Une caresse sur la joue de la petite.

- Ze t'aime beaucoup beaucoup, Zisla. Comme... comme Spada que même des fois ze me demande qui ze retrouverai dans dix ans.

Ignoble petit gamin qui découvres l'art de la manipulation par les mots. Spadique... Tu sers tes intérêts... Et consciemment. Comme tu le fais avec Spada, quand tu la fais pleurer. Et tu restes persuadé qu'il faut qu'on te pleure pour qu'on t'aime... Tu ne t'es rendu compte que tu aimais ta mère que le jour où tu as enfin versé des larmes parce qu'elle était dans le trou.

- Alors, comme ze t'aime beaucoup... tu vas pas dire à Spada que ze suis parti. Ze te fais tout plein de la confiance. C'est parce que ze t'aime très beaucoup que ze te demande ça hein.

Allez écrase encore cette puce pétrie de chagrin, encore un coup, je crois qu'il lui reste un peu de larmes...

- Et puis... quand ze me marierai, ben z'aurai plus de numéros, que une. Tu comprends ce que ze te dis ?

Et tu la regardes, attendant qu'elle acquiesce pour l'impossible que tu lui as demandé. Pars Galaad, pars. Elle en a bien trop pour ses épaules. Tu le sais.

- Ze reviendrai, Zisla. Spada et Zéphyr vont te protézer. Ze leur fait confiance. Mais ze suis conseiller. Ze dois y être.

Tu tiens son cœur entre tes mains, et toi, toi, tu le broies. Galaad, où es tu Galaad ? Retrouve tes poires et ton sourire, tes yeux qui sondent pour rire... Galaad, quitte ce manteau sombre qui ne te va pas.

Bondieu Galaad ! T'es qu'un môme !

Amoureux de la mort... à ton âge, t'es sûr que tu seras là, dans dix ans ?

Tu te détournes, ensuite... et tu pars...
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Z'ai pas compris... pourquoi le trou ?
Les zens voulaient pas que ze me marie d'avec Spada...
Porte la Parole de la Provence !
Gisla
[Idem]

Voila, z'a m'avait fait drôlement mal au cœur de dire à Galaad de partir. Parce que si il part et ben je serais toute seule et être toute seule c'est pas marrant. Ben oui quoi ! Galaad c'est mon amoureux, mais il est plus mon frère qu'autre chose. On vit dans la même maison que Spada. Tout les deux.


Et pis tiens en parlant de maison ! Galaad il m'a ramenée chez Spada et pis il m'a mise au lit. Il a rien dit pendant toute la marche. À part en haut de la colline où il m'a susurré des zoses pour pas que z'pleure. Il est z'entil Galaad. Après, on est monté dans ma z'ambre Galaad il a encore fait son grand, comme d'habitude, il m'a fait un bisou sur le front. Mais moi z'aime bien ses bisous sur le front. Parce qu'après, il me fait touzours un câlin. Et les câlins, c'est bien mieux que tout les bisous du monde ! Après il m'a mise au lit. Il faisait chaud sous la couverture. Et Galaad il a commencé à me parler.

Il a dit qu'il allait partir, que fallait pas que je pleure ! Pas que z'e pleure ! Mais z'est triste si Galaad il part. Alors moi ze pleure. Z'comprend pas. Alors bon, si Galaad il dit que z'dois pas pleurer, z'pleurerai pas zusqu'à qu'il rentre ! Z'me fait la promesse à moi toute seul. Et pis, il dit qu'il a besoin de moi. Alors z'pleure pas.

Galaad il dit qu'il va partir maintenant. Parce que Spada elle est pas là. Z'es pas zentille pour Spada. Elle va se faire du zousis. Moi z'aime pas ça ! Et pis zi Galaad il rentre pas ? Z'dis quoi moi à Spada ? Que z'peux rien dire ? Qu'il faut le laisser mourir ? Non, zi Galaad il rentre pas, z'le dit.
Heureusement, Galaad, il m'aime. Même beaucoup qu'il a dit ! Z'a m'a fait sourire beaucoup, beaucoup. Et z'lui ai dit.


- Moi aussi ze t'aime Galaad.

Mais après, il a dit que comme il m'aimait, z'devait rien dire à Spada ! Z'crois que ce qu'il fait, ben c'est du manipoulaze. Un truc comme ça. Apparemment, c'est pas zentille de faire ça. C'est pas grave, z'm'en fous ! Du moment que Galaad il m'aime. Il aura beau faire du manipoulaze, moi je l'aimerai toujours ! Même si comme il dit, ben quand il se mariera il aura plus de numéro cinq. Tant pis ! Z'est avec moi qu'il se mariera ! Et personne d'autre. Parce que z'vois très bien que Zpada elle est trop grande pour se marier avec Galaad. Et pis elle veut pas ! Galaad elle l'aime comme son fils. Pas comme son amoureux !

Mais, tout ce qu'il dit Galaad, ça me fait mal au coeur. Comme si on me l'écrasait dans la poitrine. Une grosse souffrance que ze peux pas faire échapper par des larmes, puisque z'me suis promis de plus pleurer.
Galaad il dit qu'il va revenir. Z'l'èspere. Si il revient pas, moi z'rezoindrais le monsieur du ciel avec Galaad. Mais z'veux que Galaad il me promette de revenir ! Qu'il fera tout pour revenir ! Et qu'il pensera à moi, même si il est très loin !

- Galaad, promets moi que tu reviendras ! Garde bien la mèsse de mes zeveux hein ! Et si z'amais... Reviens à moi dans dix ans... S'il te plait.

Et pis il est parti. Il a fermé tout doucement la porte et est sorti de la maison. Z'avais mal au coeur, mais z'avais promis de plus pleurer. Alors ze pleurerai plus.

Et pis tout en serrant mon doudou, z'me suis endormie.

Enfin, ze crois.

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Galaad__vf
[De Toulon à Brignoles]

Et toi de hocher la tête. Bien sûr que tu reviendras, t'es du genre increvable. toujours ceux que t'aimes qui partent avant toi. Celui qu'était parti chercher ta mère... ta mère aussi. Pis la mère de ta première copine à la tête blonde et puis et puis... Toi, tu survis, t'as pas assez de tes deux mains pour calculer ceux qui te manquent. Plus de risque que la môme dans son lit crève avant toi qui vas à la guerre.

Alors, tu promets, ça mange pas de pain. Et tu sors, porte fermée. Tu te dis que d'ici là, elle aura trouvé un autre amoureux, ou pas. Là, tu t'en fous. Quoique... Ces larmes que tu lui interdis et qui inondent tes joues, c'est quoi ? C'est parce que tu t'en fous hein. Bien sûr. Voiles toi la face. Tu fais que ça depuis que t'es né de toutes façons.

Maman elle m'a nommé comme ça parce que... parce que...Tu portes ce nom parce que ta mère qui t'aimait tant, ben vu qu'elle voulait pas de toi, c'est des amis à elle qui l'ont trouvé.
Moi, mon papa, quand je saurai qui c'est ben je lui prendrai ses bijoux de famille ! Mouais, du haut de tes trois pieds deux pommes ?
Pis Maman elle m'a menti, c'est pour ça qu'elle est morte ! Et tu fais quoi toi ? Tu mens ! Tout le temps ! A toi même !

Ouvre les yeux, le chiard, t'es un chiard, tu pourras rien faire au milieu des hommes. Une bataille, des cris, du sang... Tu t'y vois au milieu des ventres ouverts et des bras arrachés ? Réfléchis bien.

T'es plus en état de réfléchir, et puis, t'es comme ta mère, quand t'as une idée dans la tête, tu l'as pas ailleurs. Et bah vas y ! Barre toi de ce cocon accueillant ! Brise lui le cœur, encore un peu, il en reste un bout qui bat. Et celui de Spada au passage. Doué comme t'es, elle va vouloir te retrouver et c'est elle qui va se faire tuer. Hein, t'aurais l'air de quoi là ?

Sèche tes larmes ! C'est pas parce que la Comtesse avait dit que t'avais le droit de pleurer que tu peux ! Spada a dit que t'es un homme ! Comporte toi comme tel ! Renifle un coup, essuies toi dans ta manche, et avance. Bâton en main et menton haut. T'arrives à Brignoles. Bientôt.

Tu tournes fou ? T'as l'impression d'entendre des voix dans ta tête ? C'est rien. C'est rien. Je suis ta conscience. Ton inconscience, peut être. C'est rien, petit.

- Ze ne suis pas PETIT !


Près des portes de Brignoles, au petit matin, un chiard chiale, mais il avance, toujours. Un grondement sourd le poursuit alors qu'il y entre.

Les armées arrivent.

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Z'ai pas compris... pourquoi le trou ?
Les zens voulaient pas que ze me marie d'avec Spada...
Porte la Parole de la Provence !
Yueel
[Brignoles à l'Église]

Décidément, reprendre une mairie dans l'urgence hypothétique de se faire attaquer ... C'était tendu, tout bien vidé, tout bloquer, préparer les serments, serait bien le moment d'un petit jus de poire ...

Enfin tout était prêt pour accueillir comme il se doit les 80 couillons plus leur seule recrue le puant machin, qui dit j'ai juré allégeance à l'Empereur sans jamais qu'aucune cérémonie ou parchemin ne puisse le prouver ...

Lui qui avait voulu être Marquis, mais donc les capacités sont inversement proportionnellement à son égo, qui lui est énorme.

Après ses prières du matin, il partit à la mairie. passa au verger ... Quand les gens blessés, apeurés voire mourant arrivèrent à lui.


Ils sont là, ils sont là!
Lui a t on crié.

Heuuu, mes enfants du calme! Je vais aller voir. Organisons nous, pas de panique, de toute manière ils peuvent prendre la mairie on s'en fiche ...

Yu monta donc en haut des remparts de Brignoles ... Oui ils étaient bien là ... Et un chiard qui pleure aussi ... Ah non c'est pas vrai! Mais Spada n'a pas d'yeux pour le surveiller! Elle allait prendre son quota de points U.

Galaad! Qu'est ce que tu fiches ici! Tu devais rester à Toulon! C'est la guerre tu es fou! Rentre immédiatement ici et vas à l'Eglise! Je vais m'occuper de ton cas personnellement! Tu peux commencer à demander pardon au Seigneur! Je te préviens, avec l'armée derrière toi tu risquais la mort! Ils sont méchants! Tsssss, ce soit pas de vin, ni de bière, même pas de jus de poire! Et tu ne bouges pas de la ville, sinon je t'attache!

Le porte parole qui se ferait tuer par l'ennemi, t'es aussi malin que Winnie ou quoi?

Ouvrez les portes! Laissez Galaad Von Frayner, le PP comtal passer. Et bloquez le passage, tous à l'église!

Quant à toi mon petit, tu vas avoir ta première pénitence! Et ça va pas être joli!
Gisla
[Toulon, chez Spada]

Et voila, l'était parti Galaad. Il avait fermé la porte et ze l'ai entendu z'ortir. Mais j'ai pas pleuré ! Z'ai promis, z'le rappelle ! Et pis, z'me suis endormie tout petit à petit. Peut-être que z'aurais pas dû ! Parce que z'ai fait...Des cauchemards ! Z'étaient horrible, Galaad il était tout petit et plein de grand ils lui marchaient dessus. Mais Galaad il criait « Ze suis graaaaaaand » Et pis après... Plus de Galaad.

Z'me suis réveillée avec tout plein d'eau sur le visage. J'avais très chaud. Et pis j'arrivais pas à me rendormir. Alors je me suis levée de mon lit, et pis j'ai ouvert la porte.

Je sais pas si Spada elle était là. Mais Galaad il a dit de rien dire, alors je dis rien. Quand je suis descendue, les escaliers ils ont grincer. Comme quand Galaad il a fermé la porte et pis qu'il est parti. J'aime pas quand ça grince. Je pense à Galaad. Et faut pas que je pense à lui.

Quand z'suis arrivée en bas, et ben je suis allée vers la cuisine et j'ai tiré le tabouret jusqu'à la grande commode pour prendre du pain. Galaad il a dit que je devais pas toucher au feu.Alors le pain, c'est bon, même sans le feu. J'ai donc pris ma misse et pis ze suis allée dans le salon et me suis assise par terre.

Et pis j'ai attendu Spada, qu'elle se réveille. Moi, je faisais rien, j'imaginais le retour de Galaad. J'espérais son retour ze crois en fait. Z'm'imaginait qu'il revenait pas, et pis je sursautais.
Moi, z'en ai marre de perdre tout les zens que z'aime. Maman numéro une. Line'. Et pis peut-être Galaad. Non, z'aime pas. Et pis si Galaad il revient pas. Moi z'partirais le chercher.
Parole de Zizla !

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Galaad__vf
[Brignoles]

Et le son de glisser sur toi, t'es hagard, je t'ennuie ? Petit briseur de sourires... Allez t'y es presque. Mais si, Petit, tout Petit... Ne cries pas, conserve ta voix. Regarde, derrière toi... Il va falloir que tu passes ça pour joindre Aix, ou retourner à Toulon. T'es coincé. Comme un bleu.

Tiens, la porte s'ouvre, tu aperçois le Popa Yu, derrière, il te parle, il crie, pénitence ? Mais tu n'as rien fait de mal, pourtant. Détruire un petit peu une âme d'enfant, mais il ne le sait pas, enfin, pas déjà. Tu vas aller avec lui, il va te faire réciter deux trois prières et ton jus de poire sera tout propre. Hop là ! Impeccable ! C'est pas beau l'aristotélisme ?

Tais toi ! Tais toi ! Tais toi ! Laisse mon dedans de ma tête tranquille ! Ze veux pas t'entendre ! Le Popa Yu il fait ça tout du bien, il m'a tout appris la Ristote ! Sors ! Laisse moi ! Laisse moi !

- Laisse moi !

Héhéhé... tu tournes fou gamin, tu parles tout seul ! Et tu dis ça à Yueel ? Manque pas de respect au prêtre ! Voyons ! On reste poli avec les adultes ! Mais c'est pas vrai ? T'arrêtes pas de chialer ou quoi ? C'est beau d'interdire ça à la p'tite, toi qu'en n'as pas la volonté...


Et le gamin de se coller deux gifles, main droite, joue droite, main gauche, joue gauche. Fort. De la secouer, la tête, ensuite. D'un revers de manche, s'essuyer les yeux. Et de tenter, brave, un sourire au curé.

- Ze vais à Aix.


Pupilles plantées dans les yeux du prêtre. Sourcils froncés. Un ton qui ne souffre aucune contrariété. Le môme a une idée en tête. Caprice ? Qui a dit caprice ? Il demandera le passage. Simplement. Une nuit à l'église, une soirée de pénitence, et, le lendemain, il négociera. S'ils sont encore là.

Ils le sont.

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Z'ai pas compris... pourquoi le trou ?
Les zens voulaient pas que ze me marie d'avec Spada...
Porte la Parole de la Provence !
Spadachocolat
[Toulon. Chez Spada, le soir du départ du chiard]

Faudrait qu’un jour, elle arrête le boulot. Ca n’était pas bon pour sa santé, et ça lui faisait d’affreux cernes sous ses yeux, pourtant jolis à l’origine. Bref. Trop travaillé, conséquence, exténuée, conséquence, va se coucher sans se préoccuper de rien d’autre, conséquence… Appelez cela comme vous voudrez, Spada était une irresponsable.

Elle ne passa pas dans les chambres des enfants, ne donna rien à manger à son chien, n’y pensa même pas ; son lit lui semblait être la seule chose digne d’intérêt sur terre. Elle s’y jeta donc, et s’endormit.

C’était la guerre, et de drôles de personnages (ils étaient tous blonds, allez savoir) perçaient à grand coup de hache tous les tonneaux de bière qui avaient le malheur de se trouver sur leur passage. Ils arrivèrent au Lou Bar a Thym, qui avait un étrange air de tribunal, et là ce fut un carnage : des flots et des flots de bière coulant à droite, à gauche, au milieu, inondant la taverne, et Spada qui criait, qui criait « Pas mon Codeeeeeeeex ! », tandis que la liquide montait toujours et toujours. Farwen arrivait, le ventre énorme et des cheveux bien trop nombreux, et avec un balai tout dégoulinant lui frottait le visage.

Le balai c’était une langue, et la bière… Disons qu’un chien, celui de Spada à première vue, était occupé à lécher le visage de sa maîtresse. Celle-ci ouvrit un œil, ou deux, et ne trouva rien d’autre à dire que le très intelligent, approprié, éternel :
« Gné ? »

Le cabot n’avait pas eu son repas. Maudissant un peu la bête de n’avoir su se trouver seule de quoi se nourrir, Spada descendit l’escalier à la recherche de n’importe quoi pouvant calmer l’estomac sur pattes si mignon.

Elle faillit trébucher. Sur le sol, posée comme… comme un rien du tout, en fait, se tenaient une minuscule blondinette. Spada cligna des yeux, la regarda, se donna une petite tape pour vérifier que ce n’était pas son mauvais rêve qui se poursuivait, dans un autre théâtre, et s’accroupit à côté de Gisla.


Euh… Tu ne dors pas ?

Ah oui, j’ai oublié. Spada a toujours eu l’art de poser des questions stupides.
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Lieutenante de police de Toulon
Avocate du Barreau de Provence
Batonnière du Barreau de Provence
Galaad__vf
[De Brignoles à la sortie.]

Galaad à l’église. Galaad à Brignoles. Galaad… et son sommeil. Première nuit sur le banc de l’église. Froid, angoisse. La voix n’est pas revenue. Pas de larmes, non plus, pas toute de suite, les larmes. Il a prié avec le Popa Yu. Puis la journée, l’église, le prêtre, les français. Il n’y veut plus penser. L’eau salée a coulé à nouveau.

Et une seconde nuit. Il ne se sentait plus à son aise dans l’église, comme si, en y pénétrant, les français en avaient modifié la saveur. Il a dormi chez un lorrain qui connaitrait sa famille. Baste ! La famille ! Un arrière grand père dormeur qu’il adorait et qui l’adorait… mais terriblement absent et une grand-mère catin des bas fonds ! Le lorrain ne connaissait pas la même, de famille, mais celle là effrayait encore plus le môme.

Et puis… Et puis, il y avait son presque père, celui qui qu’il allait rejoindre à Aix. Enfin, qu’il allait essayer de rejoindre, parce que, le chiard, il avait gardé son idée en tête. Ce n’étaient pas les armées en ville et aux portes qui allaient l’en empêcher ! De tenter… Sa famille, c’était… C’était Benquoi le vagabond déménagé près de chez lui… enfin, chez lui, chez Spada quoi… C’était Spada aussi, sa numéro un, celle qui, déjà, quand sa mère était partie à la recherche de sa gaieté perdue, s’était occupée de lui. C’était Gisla, sa numéro cinq, une petite sœur au goût d’avenir… dans dix ans ? C’était ses demoiselles deux, trois et quatre, c’était ses amis…

Il quitta la taverne. D’étranges choses s’étaient passées ces derniers jours. Des prises de bec, parfois, souvent, avec les envahisseurs. Il les haïssait, ça oui. Ou pas. Un gamin du double de son âge s’était battu avec le lorrain. Il avait voulu frapper le petit porteur de parole et l’étranger s’était interposé. Puis, le lendemain, le chiard avait discuté avec certains de ces chiens de français comme il disait souvent. Une femme, surtout, dont il avait oublié le nom. Elle lui avait promis qu’elle ne le tuerait point, lui avait, même, tendu une main. Qu’il avait refusée. Quand bien même elle ne l’occirait pas lui, elle en frapperait d’autres. Il ne toucherait pas sa main.

Grimoald, le grand, lui avait contre toute attente, proposé de l’accompagner à Aix. Sans doute pour être sûr qu’il ne se fasse pas attaquer par les troupes françaises, ou, pour montrer qu’il n’était pas si mauvais qu’il l’avait paru. Galaad avait accepté. Ils partiraient le lendemain. On était pourtant ce soir. Pas demain, et il avait sa besace, son tambour et son bâton. Une peur, un manque de confiance, peut être. L'envie qu'on ne le voit pas avec l'ennemi... L'envie que l'ennemi qui, quand même, ressemblait étrangement à un jeune garçon, simplement un être humain, ne se prenne pas une flèche ou un coup d'épée.

Il avança, sans en rien dire à personne, surtout pas à son Popa Yu, surtout pas. Lui voulait le séquestrer, l’attacher pour l’empêcher de partir et l’envoyer dès qu’une occasion se serait présentée à ses numéros un, quatre et cinq. A Toulon, en somme. (et pas en Somme)

Bref, il avance, droit devant lui, s’efforçant de ne pas penser. Il a peur. Peur que la voix, la voix, revienne.

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Z'ai pas compris... pourquoi le trou ?
Les zens voulaient pas que ze me marie d'avec Spada...
Porte la Parole de la Provence !
Yueel
[Sur le parvis de l'Église de Brignoles]

Où est Galaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaad!!!!!!!! Que je lui colle la fessée qu'il doit mériter depuis des lustres! Où est ce capricieux!

Qu'il fugue auprès de Spada ... Passe encore ... Mais que le petit affreux jojo arrive à lui échapper des mains. Il aurait dû l'enfermer dans un cercueil ... Pour lui faire comprendre ce que c'était être dans le trou. Pour sur qu'il tiendrait plus à la vie. Il y aura le droit à son retour, si retour il y a ... Pitié Seigneur, que ce farceur n'ait pas à aller dans le trou définitivement ... Des larmes de colère ... Il avait le droit il était juste devant la maison de Dieu pas dedans, ouf ...

Ce sont les français qui me l'ont pris en otage! Je le parie! Ils se rendent à Aix, en prenant un enfant porte parole officiel de la Provence en otage! Vous irez tous en enfer!

Yueel rentra dans l'Eglise ... Pleurer, prier, espérer, vilains français.
Galaad__vf
[Aix.]

Ben... tu vois bien qu'il t'es rien arrivé. T'avais peur ? Comme si tu représentais une menace ! Par contre je te dis pas dans quel état de fureur était le Curé ! Tu vas manger sévère mon p'tit quand tu vas le revoir ! Enfin, s'il se fait pas cramer par les français hein ! T'es pas croyable, t'en fais qu'à ta tête, tu crois qu'ils s'inquiètent pas ?

Et sa tête résonnait de pensées déroutantes, terrifiantes de vérité et, surtout, culpabilisante. Le chiard baissait la tête comme plus tard, une fois arrivé à Aix, il allait la baisser devant Doch, sa numéro trois, qui, après l'avoir bien embrassé sur chaque joue allait l'interroger sur le pourquoi du comment de sa présence à Aix.

Période contemplation des chausses. Fort jolies d'ailleurs. Il écrira à Spada, Gisla et Farwen... Oui. Quand ? Euh... Il écrira, quoi.

L'après midi, discussion auprès d'un tambour, d'un fifre posé non loin. Accord des sons, apprentissage des rythmes. C'est qu'il n'avait qu'à peine les bases, le môme. Quand il était occupé, la voix se taisait. Elle le laissait apprendre, parler, sourire. L'atmosphère tendue du camp lui donnait une étrange sensation d'irréel. Les gens se mouvaient dans un brouillard organisé. Chaque chose avait sa place. Et pourtant, tous n'étaient pas soldat de métier. Ils avaient appris, par nécessité, par conviction, surtout.

Enfin, le soir, détente. Il ne vit pas sa numéro deux, Flore. Il en fut triste un moment. Déception rapidement oubliée à l'arrivée de son presque Papa, Benquoi. Il avait tant craint de ne pouvoir le voir avant qu'il meurt parce qu'il voulait pas qu'il meurt mais quand même s'il était mort fallait qu'il le revoit avant. A défaut de famille, le môme se la créait.

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...
Z'ai pas compris... pourquoi le trou ?
Les zens voulaient pas que ze me marie d'avec Spada...
Porte la Parole de la Provence !
Doch
Aix

Elle était entrée en taverne le vendredi soir, ressentant l’envie d’un moment de détente avant les combats qui s’annonçaient.
Elle s’attendait à trouver des Aixois, volontaires et engagés la baronne. Pas un môme de six ans qui se croyait grand censé être resté à Toulon, bien en sécurité. Oui, ça, il n’avait probablement pas eu l’accueil qu’il s’attendait à recevoir. Passer en plein dans les lignes françaises, ne prévenir personne... tsss, il avait beau être au conseil et porter la parole de la Provence avec son beau tambour, il manquait encore un peu... de sagesse. Jeunesse, quand tu nous tiens.
Ayant réussi à lui faire promettre d’écrire à Spada pour la prévenir, elle prit elle-même la plume pour l’avertir d’où se trouvait Galaad. Inviter ce dernier à dormir chez elle, l’embrasser quand il explique que s’il est venu c’est pour leur dire qu’il les aime avant qu’ils ne se fassent tuer... et rentrer se reposer.

Fin de semaine, combats, blessure, infirmerie, lettres et du repos au menu. On arrivait cependant au dessert, sortie de l’infirmerie prévue sous peu. Et ça, c’était plus fort qu’elle, les desserts, elle avait toujours aimé, gourmande qu’elle était.
Bref, elle était donc là, à rassembler ses affaires, sourire aux lèvres, pour cette sortie prochaine.

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Maistre d'Armes du MAO
Benquoi
AIX

Une araignée au plafond...
Elle ressortait plutot bien sur le blanc: des pattes velue et un gros corps tout dégouttant...

Ben était plongé dans ses pensées. Sur son lit d'hôpital.
Faut dire que le calme y était absolu..les medicastres avaient fait leur taf et tous les blessés semblaient comateux en cette belle journée ensoleillée...
Des cui-cui par ci par là venaient un peu altérés le cadre donné par Dame Silence.

Une araigné au plafond...
Ben pensait:


Dans quel ordre je place mes priorités absolues?
Y'a bien sûr la biere que j'adore et le céans de Ladoce que j'adule...mais dans quel ordre?
C'est vrai que la biere a un gout magique...mais il est vrai aussi...


L'araignée bougait...elle avait été alertée par un fil soyeux, fin, imperceptible...
Elle se retourne vitesse gand V sachant d'instinct que la bouffe est prete...
Elle active ses longues pattes sans un bruit et part, tambour battant et crocs au vent se repaitre dans la joie et la bonne humeur.


Ben sort de sa torpeur et balance en l'air sa chausse décrepite qui fait mouche sur l'araignée.
Il regarde la vieille pompe retomber sur son lit...


Galaad...tu es où ?

Il se savait responsable de ce petit garçon...pour quelle raison?
Y'a pas de réponse...il était presque papa d'un enfant qu'il ne connaissait presque pas...



Une araignée au plafond...
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Inaudible
Ami du Rp
Cousin du Hrp
Frere de L'Irl
Tonton de Marco le Psycho
Galaad__vf
[Alentours, et Aix.]

Et le lendemain, la guerre. La Guerre. Ça l’était déjà depuis un moment, mais ça, ça… il ne s’y attendait pas, le chiard. Les troupes n’étaient pour lui que chiffres énormes évoqués au Conseil, des mots alignés sur des feuillets. De la préparation. Il ne s’attendait pas à ce qu’il a vu. Réveillé avant l’aube, il avait dormi chez Doch. Un beau logis, des draps blancs, ça lui changeait de l’église Brignolaise ! C’est donc un môme la tête dans le … qui arriva à l’arrière des troupes. D’ordinaire on mettait le tambour vers l’avant. Aujourd’hui, non. Parce qu’il paraissait que quelques combattants s’en seraient plus inquiétés que de l’ennemi. Donc…

Trois armées. Écarquillant les yeux, la brise matinale contribuant à l’éveiller, le fils de l’incendiaire observait. Il était fier d’être Provençal, fier de ces gens qui, bien loin d’être tous soldats, avaient répondu à l’appel de la Liberté. De la lutte. Il était là, le torse gonflé, sans vraiment comprendre pourquoi. Le fifre du berger marseillais résonna non loin, il prit le rythme, machinalement. Et bientôt, étendards au vent, les troupes avancèrent.

Les tambours se faisaient écho, les mélodies donnaient le pas. Quelques chants s’élevèrent. Militaires, martiaux. Il était porté par les sons. Ils étaient portés. Transportés. En avant. En face, soudain, apparurent les premiers étendards. Puis, on discerna ceux qui les portaient. Les armées se firent face. Ce fut le silence. Un court, très court instant. Soudain, un cri.
« Digo li que vengon! No pasaroun! » La musique reprit, immédiatement. Le rythme s’accéléra, prenant. Les cœurs battirent plus fort, à l’unisson et puis… et puis… ce fut le choc, l’affrontement eu lieu. Mortel.

Les mains de l’enfant jouaient la musique sans qu’il ne les maitrise. Ses yeux quant à eux cherchaient. Ils cherchaient ceux qui faisaient sa vie. Là son presque papa, là sa numéro trois. Nulle trace de sa numéro deux. Une petite silhouette au milieu des autres attira son attention. Son poto Pedro. Son copain qui était aux prises avec un ennemi ! Il le perdit de vue, au détour d’un bosquet. La musique, toujours. La dame du Soleil Joli était non loin, tambour en bandoulière elle aussi. Elle était belle, fière, farouche. Il sourit.
« Vive Valeque ! » elle disait toujours. Et il était confiant. Les gens resteraient en vie, sous le sourire du beau Soleil.

Premier contact, premiers morts, escarmouche mortelle. D’en face il en vit tomber un, de deux fois son âge, un qu’avait voulu l’accompagner à Aix. Pourquoi n’avait il pas accepté ? Pourquoi surtout était il parti sans lui ? Oui, il était un ennemi, oui. Mais… Mais… Un être humain, pas encore un homme… Il jouait toujours, Galaad, il jouait en pleurant, comme la nuit de son départ. Mais il ne chantait plus. C’est moche la guerre.

Et les troupes françaises reculaient, ils avaient perdu sensiblement la même chose, mais les provençaux avaient maintenu leur position. Gagnants, première victoire. Mais à quel prix ? Agonies plus ou moins bruyantes, estropiés, s’ils survivaient aux amputations… Le môme ne jouait plus. Là… Las. Il cherchait. Il cherchait avec l’innocence du désespoir, Benquoi… et Doch. Et Pedro, aussi, il était où Pedro ? Un attroupement s’était formé autour de la Comtesse tombée, ils allaient l’emmener. Mais où étaient-ils, ceux pour qui il avait fait ce trajet ?

Deux corps, non loin. Première charge. Ç’avait été pour eux. Ses baguettes lui échappèrent des mains alors qu’essoufflé, rouge d’avoir couru il arrivait à eux. Des hommes parcouraient le champ de bataille. Signalant les récupérables, achevant ceux qui étaient trop atteints pour survivre. Il n’osait regarder vraiment, le môme. Ils étaient en vie. Mal en point, mais en vie. Il voulut éclater en sanglots, mais se retint. Le regard de Ben voulait tout dire. Oui, il avait mal, oui, il avait failli crever, mais, mon p’tit, c’est parce que je veux que tu vives dans le monde que tu souhaites. Ce regard… Le chiard sourit. Ils étaient vivants !

Il garda ses larmes pour le soir venu. Lorsqu’il dormit chez Doch. Sans le bisou du soir. Et c’est là qu’il comprit que moche ou pas, la Guerre, il la fallait. Parce qu’ils le voulaient. Parce que, la Guerre, c’était pas sans elle qu’ils allaient conserver ce qu’ils avaient construit. Les grands, surtout. Et puis, Gisla, son amoureuse numéro Cinq qu’était petite comme le petit doigt, (et qu’il avait piquée à Pedro sans trop avoir fait exprès) elle voulait être la Marquise. Plus tard. Alors fallait se battre pour la Liberté. Alors les gens se battraient. Les larmes encore en cours d’éclosion à ses paupières, il s’endormit. Éreinté.



Alors ? Tu l’as eue ta bataille ? T’es content ? Hein ? Dis-moi ? T’as regardé comme il faut, je le sais, j’ai vu ton regard. Ne nie pas. Tu regardais. Et … Dis moi… t’as aimé ça ? Petit Chiard, morpion, mini chose qui veut te croire intéressante… C’est limite s’il ne t’aurait pas fallu des langes. Hé, pssst, j’ai un truc à te dire… Demain, tu remets ça !


Et le petit porteur de tambour de se réveiller en sursaut, fiévreux, nauséeux, rendant tout ce qu’il n’avait pas mangé. Lorsqu’on vint le chercher pour partir, à peine quelques heures plus tard, la domestique présente prit sur elle de ne pas l’envoyer quérir. L’enfant délirait depuis son réveil maladif, il n’avait pour ainsi dire, pas dormi. Il tentait de se lever, disant qu’il voulait bouter les français hors de Provence, il hurlait même. On finit par le forcer à avaler quelque tisane apaisante qui, surtout, avait un effet rapide.

Dans la journée, il fut mieux. On lui donna du travail qu’il accomplit. Il avait pris du retard, la guerre, son voyage en solitaire, tout cela lui avait fait perdre du temps. Le tambour était posé, près de lui. Quelques jours encore qu’il partageait entre l’infirmerie et le château. La grand’ place aussi, souvent. Les deux blessés se refaisaient petit à petit. L’enfant retrouvait le sourire. Les troupes se remettaient. La musique qu’on entendait appelait à la réjouissance. Personne n’était dupe, tous, savaient que ça n’était que passager, cette trêve. Pourtant, le rire était de mise.


Et puis… Et puis, un matin, arrivant au Château, il trouva porte close. Le garde le regarda, désolé, l’appela son « petit » et le môme ne réagit même pas. Le Château avait été pris. Certains disaient, par des français. Il écouta ce qui se racontait. Une voix retentit. Flore, sa Flore, sa numéro deux prenait la parole. Avec le sourire il s’avança, elle allait bien, elle était en vie. Au fur et à mesure de l’écoute, il perdit son sourire. Quelques cris plus tard, il partait en courant. Il était colère, Galaad.

Calmé, un peu plus tard, il rédigea un courrier. Il ne prit pas le temps de manger et rejoignit l’infirmerie. Doch, d’abord. Il avait quelque chose à lui demander. Son feuillet à la main, il avança, doucement, faut pas faire de bruit dedans l’infirmerie.


- Doch ? Dis ? T’es zournaliste hein ?


Et il fit son sourire le plus charmeur et lui tendit le billet.


Citation:
    Je n’ai pas compris.

    Quand j’étais petit… déjà que je ne suis pas vraiment grand grand, mais quand j’étais encore un peu plus petit, on a voté pour la madame Marquise Tata Hersende. C’est pas ma Tata à moi, mais j’aime bien dire comme ça. C’est là que la Marquise, ben, elle est devenue Marquise. Avec beaucoup beaucoup des votes. Même que le m’sieur Dahut, ben il était tout pas du content.

    Après… après ils ont tués maman parce qu’elle voulait faire la politique, je suis reviendu et comme je veux être le comte, ben j’ai déposé ma liste. On est arrivés dedans le conseil. C’est grand ! Oui ! Et bien, c’était bien. Bon, on avait quelques gens que j’aime pas trop trop parce qu’ils me disent que je suis petit mais je m’en fiche.

    On a élu Zarco. Mais il y a eu l’accident. Alors, on a voté pour Ledzeppelin. Et puis, elle travaille du bien Led. Je dis « on » mais en fait c’est « ils », parce que moi, je voulais que ce soit moi, le comte. Finalement, quand j’ai vu qu’on allait se faire attaquer, j’étais bien content. Alors, comme il y avait l’attaque et qu’elle allait se battre pour défendre la Provence, elle a demandé si on était d’accord pour que l’Archi-Evèque CaC il soit le Vice-Comte. On n’avait pas le temps de voter. Alors on a dit oui, comme ça. Et personne il a dit non, enfin, je crois.

    Tout plein beaucoup des provençaux sont partis se battre. Mes amoureuses deux et trois. Enfin, je croyais pour la deux… Mais je sais plus vu qu’elle est copine et cousine de ceux qu’ont pris le château. Et moi j’ai vu Toulon qui se vidait. Et puis je suis allé à Brignoles et j’ai vu que c’était vide de brignolais, mais il y avait tout plein des français ! En fait ils sont arrivés juste juste après moi. J’ai eu peur.

    Là, ils avaient encore tué personne dedans les batailles, juste les passants. Alors je leur ai demandé de me laisser passer. Et comme je suis pas si grand que je voudrais, ben ils ont bien voulu me laisser aller jusqu’à Aix. Quand je suis arrivé, tout le monde il disait « Digo li que vengon! No pasaroun! *». D’autres ils disaient « Vive Valeque !* » mais c’était quand ils boivaient. Parce qu’ils voulaient se battre pour la Provence, ils voulaient bien mourir mais ils se souhaitaient quand même de vivre et de rester en vie.

    Et puis… Et puis… il y a eu la bataille, la première. J’ai joué du tambour parce qu’il fallait. Il y avait un fifre, d’autres plus loin. On était portés dedans. C’était beau tous ces gens qui voulaient que la Provence elle reste Libre ! Comme on l’aime ! Moi, j’avais envie de pleurer parce que j’avais peur. Mais j’ai avancé. J’ai pensé aux rêves de Gisla, mon amoureuse numéro cinq. Elle voudrait être la Marquise, plus tard. Alors, il faut qu’il y a le Marquisat pour qu’elle est la Marquise.

    Après que les troupes sont reparties… J’ai trouvé mon presque papa presque mouru. J’ai pas pleuré parce qu’il souriait. C’était ça la guerre. Et c’était pour la Provence et la Liberté. Il y a eu une autre bataille. Ça faisait tout aussi peur. Mais les gens, ils avaient mal, ça se voyait, mais ils se plaignaient pas. Et d’autres encore ils venaient. Pour d’autres affrontements, parce que ce qu’ils voulaient, c’était la Provence qu’ils avaient construite, la Provence dans le MAO, la Provence avec Gênes.

    Parce que… Parce que pour ça aussi ils ont voté. Et ils sont plus à avoir dit oui qu’à avoir dit non. Je m’en rappelle. Tout le monde il en parlait. Alors pourquoi qu’ils parlent de la dictaturation ? Si les gens ils votent ? C’est de la dictaturation du peuple ? Alors comment qu’on peut dire qu’on libère le peuple qui dictature déjà ?

    Le peuple, il est venu se battre. On dit que l’Ost est pas bien organisé. Des gens ils travaillent à le refaire tout bien. Mais… On s’en fout nous. Parce que nous, en Provence, on aime notre terre, et on se bat pour elle. Soldat, ou pas. Ce qu’ils ont pas compris les français et autres qui viennent soit du disant pour nous libérer. C’est qu’on veut pas être libérés ! On est LIBRE ! Déjà ! Moi, je vis depuis toujours dedans la Provence. Et je dis que les Provençaux ils sont heureux.

    Il y en a qui grondent. Il y en a un peu qu’ont profité du moment où les Provençaux, ceux qu’aiment la Provence comme on la connait, et bien, tous ceux là, ils étaient soit tombés, soit prêt à se battre jusqu’au dernier pour la défendre… Et bien, ils ont profité de ce moment là pour lui taper dedans le dos. Pas parce qu’elle s’étouffait, non… Avec le couteau dedans la main, ils ont tapé.

    Ce matin, en arrivant au château, les gardes ils m’ont dit « Désolé mon p’tit, t’es plus de la maison. » J’étais tellement étonné que j’ai même pas pensé à lui dire que je suis pas petit. Moi, je suis Galaad von Frayner, et, jusqu’à cette nuit, j’étais le Porteur de la Parole de la Provence qu’est Libre. Moi, je trouve que la Marquise, c’est la porteuse de l’Espoir. La porteuse de les valeurs qu’on a, qu’on aime. Et qu’en plus, on l’a élue. Et que même, elle a été bénie de par l’Eglise. Alors pourquoi qu’on dit qu’elle est pas légitime ?

    J’ai pas compris.

    Mais surtout moi, ce que je ne comprends pas, c’est comment ils peuvent dire qu’ils représentent tout le peuple alors qu’ils ont pas été élus ? Si ils avaient été élus, ils pouvaient aller voir l’Empereur et faire ce qu’ils voulaient.

    Comment on peut dire « je suis ce qu’il faut » quand les gens ils préféraient mourir pour le Marquisat ?


Galaad von Frayner, dict Galaad__vf.

*« Digo li que vengon! No pasaroun! » : Dites leur de venir, ils ne passeront pas
* « Vive Valeque » : Vis et porte toi bien.



Il resta avec elle un moment, lui expliquant à sa façon ce qu’il avait compris de l’au dehors. Puis il se dirigea vers le lit de Benquoi. Il arriva assez tôt pour voir la chausse effectuer sa trajectoire, revenant riche d’un cadavre arachnéen. Il sourit à entendre son presque père. Et, oubliant toute loi du silence, il cria :

- Ze suis là !


Et sauta sur le lit.
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Z'ai pas compris... pourquoi le trou ?
Les zens voulaient pas que ze me marie d'avec Spada...
Porte la Parole de la Provence !
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