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[RP Ouvert] Et bien... La guerre !

Iskander
[Brignoles ... entre ciel et terre ... 2 février]

Elle parlait de sa blessure ... de flûte ...

Elle délirait ... autant que moi.

Puis elle tourna de l'oeil. Duchesse, sans doute ... un être humain aussi. Personne ne tient indéfiniment.

Que faire ?

Je me souvenais vaguement de ce qu'on disait à ce propos ... pas de bouches inutiles à nourrir ... pas de pitié pour les bandits ... fors ceux que l'on pouvait prendre contre rançon. Les pauvres égorgés ... les autres ...

Enfin, pas seulement égorgés ... Torchesac et les siens étaient tombés sur une blonde qu'ils besognaient à tour de rôle à quelques centaines de coudées d'ici. Elle criait encore. Une guerrière elle aussi ...

Les cadavres puaient tout autour. Des chevaux ... des hommes et des femmes inertes ... la plupart déjà dépouillés.

Cette dame n'avait échappé que par miracle à sa découverte.

On rencontrait quelqu'un au coeur de la bataille et la rencontre était sauvage...

Et après la bataille ? Ceux qui retrouvaient les leurs les emmenaient. Et les autres ... ceux dont les compagnons étaient eux-mêmes navrés, tués restaient seuls.

Comment faisait-on alors ? Bonjour ? Comment allez-vous ? Oh, j'ai le corps percé d'une lance, c'est plutôt malséant et douloureux.

Non.

S'égorger ? A quoi bon ? La tension retombée ... on redevenait des hommes, des femmes ... des humains. La conscience revenait. Tuer comme soldat semblait légitime. Et après le combat, tuer faisait de nous des assassins.

Enfin, certains n'étaient pas à cela près... beaucoup même. Sans compter ceux qui tueraient pour la vengeance.

Que faire ? Il n'y avait pas de coutume pour une rencontre sur un cheval mort...

...

Quelqu'un...

Gobe-Mouches ... un pauvrieux qui faisait partie des suiveurs, cette plaie des armées ... il bavait copieusement et regardait la Dame avec un air concupiscent. Il avait un grand sac plein de bottes, de trésors et de babioles glanés ...

Elle est vivante ? Je fis signe que oui. On partage ? Non ? Déçu... il semblait prêt à aller chercher les autres ... Attends. L'armure pour toi ... la fille pour moi. Il sembla réfléchir. Il avait toujours la dernière place avec les filles ... Ici, nous n'étions que deux. Je pris ma pelle. Il se soumit. Soit, l'armure pour lui. La fille pour moi. Il ricana ... il y avait quelques colifichets qu'il prendrait au passage. Puis l'armure, même en piètre état, devait valoir cher.

Gobe-Mouches se mit à l'ouvrage, faisant sauter les rivets, ôtant les fibules et les agrafes d'une main habile ... les nobles savaient-ils que leurs belles armures s'ôtaient si facilement ? Torchesac préférait les enlever aux corps frais ou encore en vie ... pour les morts, il lui fallait casser trop d'os. J'empêchai Gobe-Mouches de briser les jambes. Il pesta. Je l'aidai du mieux que je pus ...

Il entassa son butin dans son sac, triant ce qu'il emporterait et ce qu'il laisserait pour une prochaine fois ... cachant le butin qu'il ne pouvait emporter et me lançant un regard menaçant... avant de reluquer la fille à nouveau. File ! Ouste ! Elle est à moi.

La Dame se retrouva en gambison ... taché, brûlé, entaillé en plein d'endroits ... elle n'avait pas qu'une estafilade. Elle portait les marques de maints coups et morsures, aucune bien grave, mais formant un tout terrible.

Gobe-Mouches revint ... le pacte lui semblait inéquitable ... la fille était encore fraîche. S'il appelait les autres ... je n'aurais plus ma part. Alors ?
Si tu appelles les autres, tu n'auras plus ta part ... et avec ta part, que peux-tu te payer ?

Je raffermis ma prise sur ma pelle ... arme redoutable des terrassiers. Il réfléchit ... observa son butin à l'air libre. Il acquiesça, à contre coeur.

Je venais de gagner le temps pour lui de cacher ses prises. Après ...

Je soulevai le corps de la Duchesse de Luserne. La guerre l'avait rendu fort ... et lourd.

Qui était-elle ? Luserne ? Je ne savais point. Etrange comme il est facile de haïr "les écorcheurs". Avait-elle un mari, des enfants, une histoire ?

Je profitai d'un défilement pour la porter loin du regard des autres ... au delà de Brignoles.

Vite, vite ... un bosquet ... un endroit où se cacher un moment et aviser.

Je la posai à terre sur un coin de garrigue, près d'un buisson de thym sauvage.

Je trempai un chiffon de vin et entrepris de lui nettoyer le visage ... les blessures à la tête sont les plus pénibles.

Elle ouvrit les yeux. Je lui dis doucement.


N'ayez nulle crainte. Nous sommes à l'abri.

La Renarde observait au loin. Je lui souris.
--Serviteur_du_prince
Le serviteur du Prince écumait le champ de bataille sur les consignes de son maître...


Au loin, il aperçu un jeune homme; il crut reconnaitre un homme de la garnison de Marseille.


La bonne affaire, il secourait les blessés.
Quelle perte de temps et d'énergie.
Mièvrerie émotionnelle...
Compassion obsessionnelle.
Il n'était point atteint par ce mal du siècle.
Certes il n'avait pas le cynisme de son maître mais il se défendait sur ce terrain


Comme si il n'y avait pas assez de blessés a prendre en charge dans les rangs provençaux. Il détourna son regard et poursuivit sa besogne.


Un murmure interrompit le silence.
Tant de douleur dans un simple souffle.
Un sourire s'esquissa sur son visage.
Noble apparence.
Bonne augure pour un butin.


Il se pencha sur l'homme; observa sa blessure...
Un bon médecin l'aurait remis sur pieds sans grande difficulté
Le sort en avait pourtant décidé autrement en le plaçant sur sa route.


D'un simple geste, il lui trancha la carotide.
Un effusion de sang, un dernier spasme.
Il avait accélérer l'œuvre de la faucheuse.
Pas de prière et encore moins de regret, il fouilla le cadavre.
Une chevalière attira son regard.
Il trancha le doigt et emporta le tout.

...


Au bout de quelques heures à écumer ce cimetière a ciel ouvert; il se décida à rentrer. Restait a séparer la part de son maitre et la sienne.
Le prince ne s'intéressait pas à l'or, davantage aux objets personnels ou aux signes de reconnaissance officielle dont il finirait bien pour trouver usage.

Neottie
[Brignoles ... 2 février]

La duchesse sortit de son inconscience, elle se sentit palper, la douleur était insoutenable. Elle allait ouvrir les yeux quand elle entendit une autre voix. Une voix antipathique.
L'instinct. L'instinct lui dicte de ne pas se manifester. De ne pas ouvrir les yeux. L'instinct la prévient qu'elle serait en danger. La Duchesse de Luserne a toujours écouté son intuition. L'intuition ne vous ment jamais, c'était toujours ce qu'elle se plaisait à dire.
Qu'il était difficile de rester impassible alors qu'elle souffrait tant. Elle ne savait pas si son visage parlait mais elle réussissait à ne pas émettre un son.
Son armure, elle ne la sentait plus.
Des discussions. Les discussions étaient âpres. On tira sur le dos de l'armure pour la dégager. Trop mal. Elle retomba dans l'inconscience salvatrice.

Des fleurs. Non du thym. L'odeur du thym, c'était la première chose qu'elle sentit en revenant à elle. Elle ouvrit les yeux. Cette odeur n'était pas là un instant avant. Elle était restée plus longtemps qu'elle ne le pensait dans les pommes. Elle ouvrit les yeux et elle l'entendit avant de le voir


N'ayez nulle crainte. Nous sommes à l'abri.

Neottie lui sourit. Elle n'avait pas peur de lui. Elle lui avait donné sa confiance quand elle lui avait répondu. L'autre voix, n'était plus là.
Neottie n'était plus dans le champs de bataille. Au dessus d'elle pendait les branches d'un arbre. Il y avait encore les feuilles. Elle ne saurait dire de quel arbre il s'agissait. Le vent était doux et léger. Un silence régnait mais pas n'importe quel silence. Pas le silence d'après la bataille. C'était le silence de la campagne. Elle le reconnaissait.
Où l'avait-il emmenée ? Il l'avait soustrait aux vautours qui rodent sur chaque champs de bataille se repaissant des cadavres. Il l'avait protégée des détrousseurs de morts. Elle le savait. Il n'avait pas besoin de le lui dire, elle le savait. Elle n'était pas à sa première campagne, la soldate.

- Où sommes-nous ? Merci !

Elle voulut lever le bras pour lui tendre la main. Elle bougea juste ses doigts.
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Iskander
[Brignoles ... entre ciel et terre ... 2 février]

Où sommes-nous ? Merci !

Elle tenta de bouger ... velléité presque grotesque ... son bras devait être navré.

Où sommes-nous ?

Belle question.

Que répondre ? Bien des choses en somme ...

A l'écart de tout ?

Quelque part en Provence, dans un coin pas encore ravagé par la guerre ... que vous avez amenée avec vous ?

A l'abri des charognards ?

Sous un laurier ?

Je répondis doucement.


Entre ciel et terre ...

Un endroit où vous n'êtes plus mon ennemie pour un moment, où je ne suis plus votre ennemi, pour un moment aussi.

Un endroit où l'on peut retrouver un semblant d'humanité.

Un endroit caché où l'on ne fait aucun bruit pour qu'il ne soit découvert, pas tant pour nous que pour qu'il soit préservé.


Je lui épongeai doucement le visage, enlevant croutes de boue et de sang ...

Les belles ecchymoses que voilà. Elle ne semblait en avoir cure ... sans doute habituée aux champs de bataille et aux combats ... comment pouvait-on être habitué à pareille horreur ?

Pour quelle raison était-elle prête à vivre cela pour la Provence ?


Vous m'étonnez ... qu'êtes-vous venu chercher en Provence qui vaille une telle souffrance ?

Aimez-vous cette terre au point d'être prête à mourir pour elle ?


Je la laissai méditer entre deux eaux.

Je tentai de dégager doucement son bras droit. Grimace de douleur.

Je sortis ma lame et entaillai doucement le gambison jusqu'à l'avoir complètement dénudé.

Il avait une drôle de position ... l'épaule ... le bras était déboîté ... le coup d'une masse, à l'en pas douter ... ou une très mauvaise chute.


Vous avez l'épaule déboîtée ...

Il faut remettre cela en place, soigner le tout et immobiliser le bras.

Pour le reste, de ce que je vois, vous être tuméfiée de partout ... comme si un troupeau de buffle vous avait couru dessus. Rien que quelques baumes et un peu de repos ne sauraient guérir.

Et cette estafilade mériterait quelques travaux de couture.

J'ai quelques connaissances très maigres ... mes soeurs m'ont appris quelques simples, j'ai aidé ma mère à faire accoucher des dames, j'ai l'habitude de soigner mes bêtes ... et j'ai déjà soigné ma mie, mordue par une lame devant Aix.

Je puis vous apporter des soins de fortune, avec ce dont je dispose, si vous le souhaitez.

Puis ... vous n'avez pas encore répondu à ma question...
Neottie
Elle écouta l'homme lui parler de l'endroit où ils était et cela lui fit du bien. Entre ciel et terre. Qu'importe finalement, l'important était qu'ils étaient à l'abri.

- Je ne vous ai pas encore répondu, il est vrai. Laissez moi quelques minutes pour que je récupère et je vous parlerais. je suis une grande bavarde.

La duchesse de Luserne le laissa la soigner, il la dénuda en partie mais elle avait tant mal et se savait dans un état si pitoyable, qu'elle s'en fichait de sa pudeur, Elle n'était plus une femme mais une blessée. Il la laissa se récupérer un peu

- Ainsi je suis dans la campagne provençale. J'aime cette campagne, je m'y suis beaucoup promenée en étant enfant, dans la garrigue, pieds nus, cheveux aux vents, humant la lavande et pestant après les cigales. Elles sont si bruyantes quand elles chantent pourtant on est inquiet quand elles se taisent.

Neottie ne voulait pas répondre à Iskandar, pas tout de suite. Elle voulait oublier la guerre, juste quelques instants.

- Peut-être un jour pourrais-je revenir en Provence et redescendre dans les calanques. Une merveille de beauté. Peut-être que cela arrivera grâce à vous.
La Provence vaut les souffrance, messire. La Provence et les provençaux.
Toutes les terres et tous les hommes valent la peine qu'on se battent pour eux. L'idéal change suivant les individus et la politique mais quand on a un idéal quel qu'il soit, il faut donner sa vie pour lui.
Pour moi, la Provence est impériale, elle a été volée à l'Empereur. Je viens juste faire mon devoir que de la lui rendre. C'est simple n'est-ce pas ?
La fidélité à une idée, la fidélité à ma parole, la fidélité à une amitié la fidélité à mon serment. Voila les raisons de ma présence ici.


Elle se tut quelques instant, regardant le ciel qui s'éclairait. Le soleil avait entreprit sa course vers le Zénith et le ciel devenait de plus en plus bleu. Elle aurait aimé être debout sur le port et regarder la Méditerranée paresser.

- J'accepte que vous me soigner, je ne puis vous aider, mais je suis moi-même guérisseuse. Oui mon épaule doit être endommagée, c'est pour cela que je ne puis bouger sans ressentir cette atroce douleur et l'autre bras ne doit pas être en meilleur état. Mes fontes sont restées sur le champs de bataille, dommage, elles étaient remplies de fioles et d'onguents qui auraient permis de me mettre sur pied.
Vais-je rester ici longtemps ?


Neottie pensait à son époux qui devait se faire un sang d'encre. Ne pas avoir de nouvelles, c^était si dur à supporter.
L'angoisse de l'incertitude. Elle aurait aimé qu'il sache qu'elle était en vie quelque part entre le ciel et la terre. Qu'elle n'avait pas sombré dans les ténèbres, qu'elle ne parcourait pas les sentiers de la mort. Elle aurait voulu qu'il sache que Charon avait été repoussé par un provençal noble de cœur.

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Iskander
[Brignoles ... entre ciel et terre ... 2 février]

Je me concentrai sur ses blessures.

Drôle de vision des êtres ... une femme à l'épaule dénudée m'eût fait rougir ... ici, rien.

J'économisais vin et tissus pour nettoyer son bras. Et le reste viendrait après, sans doute.

L'épaule déboitée ... j'avais déjà fait cela avec une brebis ... nous étions 3, deux à la tenir, et moi à remettre l'épaule ... elle allait donner naissance à 3 beaux agneaux, sinon, nous l'aurions tuée.

Il fallait la remettre en place.


Je vais manipuler votre épaule pour la remettre en place. Ce sera douloureux.

J'ôtai ma ceinture et la lui présentai.

C'est du bon cuir. Mordez dedans.

Je pris le bras avec douceur. Une pression tournoyante, comme pour remettre une cheville.

Il y eut un "clac" sonore. Un spasme de douleur étouffée.


...

Immobiliser le bras ... ma couverture y passerait ... j'en trouverai une autre ... il y avait assez de morts.

...

Je poursuivis doucement, m'occupant de l'autre bas. Laver l'entaille avec du vin, recoudre, doucement, prenant garde à ne pas dépareiller les bords ...

...

Le temps avait passé. Je ne sais combien. Je m'étais complètement absorbé par ma tâche, lavant, doucement, posant le peu d'onguents que j'avais, économe en geste et en simples.

La Duchesse avait le bras droit immobilisé, le bras gauche bandé et immobilisé également. Il lui faudrait d'autres pansement ... j'avais utilisé tout le tissus propre dont je disposais à la panser.

La Renarde était là ... je l'avais sentie ... elle observait, à son habitude, sans intervenir.


Les réponses de la duchesse revinrent ...

Iskander en était troublé. Il dit doucement.


Vous avez ammené la guerre avec vous. Avec elle, tout un cortège de vautours, nés d'elle ou la suivant ... Des hommes et des femmes se sont crus assez forts pour faire du mal à leurs voisins, à des plus faibles ..., parce que c'était la guerre ou parce que ceux qui maintenaient l'ordre étaient venus se battre contre vous.

Même si vos intentions sont légitimes, la manière de les exprimer est terrible et les effets que cette manière génère sont plus atroces encore, même si vous ne les voulez pas.

La Provence en souffre.

Quel souverain voudrait faire ainsi souffrir ses gens ?

N'y a-t-il pas d'autre voie que celle-là ?

Et si l'Empereur veut la Provence ... que veut-il pour elle ? Qu'aime-t-il en ce pays, qu'aime-t-il pour ce pays ?

S'il ne veut qu'une pierre à sa couronne ... nous nous battrons encore. Vous ne gagnerez pas la paix.

N'y a-t-il pas une autre voie ?


Je la vis, blessée ... presque impuissante. Quelques coups de pelle et elle serait morte.

Elle le savait. Je le savais.

...

Si l'on pouvait encore espérer la paix, il fallait que j'y croie moi-même.

La guerre ne finissait pas avec l'éradication de l'ennemi. La guerre ne finissait pas avec la victoire.

La guerre finissait avec la paix.

Et cette paix était tout ce qui comptait.
Neottie
Il l'avait soigné avant de répondre, Elle avait mordu dans la ceinture. Elle pensait qu'elle n'aurait pas la force de le faire et pourtant elle y réussit. La douleur était tellement forte et surtout elle ne voulait pas hurler.

Quand enfin il eut terminé, il lui répondit, une réponse claire et sensée. Elle pensait comme lui sur bien des points

- Je n'ai pas décidé cette guerre. Mais je la fais. J'ai répondu à un appel. Si c'était à refaire, j'y répondrais encore. La diplomatie a échoué auparavant j'espère qu'elle réussira cette fois-ci. Je ne parlerais pas politique, là, allongée par terre et immobilisée par mes bandages, cela serait...ridicule et improductif.
Nos raisons ne pourront pas être conciliées. Pas par nous, nous avons tous les deux portés la mort dans le camp de l'autre, nous avons tous les deux des idéaux opposés.
Vous et nous nous nous respectons. Mais nous ne pouvons nous comprendre, pas maintenant. Pas maintenant que nos lames sont encore rougis du sang de nos amis respectifs. Pas maintenant que la guerre n'est pas encore finie. Pas maintenant que le soleil se lève sur la plaine ensanglantée.
Les diplomates et les dirigeants feront leur travail. Je ne suis plus dirigeante, simple soldat, maintenant je suis.
Quand tout cela sera fini, quand je marcherais et que serais guérie, alors oui, j'aimerais même si la Paix n'est pas signée, oui, j'aimerais que nous parlions politique. Nous confronterons alors nos idéaux, nos sentiments et peut-être, nous entendrons-nous.

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Iskander
[Brignoles ... entre ciel et terre ... 2 février]

Iskander opnia doucement.

C'est étonnant. On nous donne le pouvoir de tuer ... l'ordre d'aller tuer.

Nous obéissons, tenus par nos valeurs, par nos engagements ...

Nous obéissons, au-delà de toute raison même.

Les rares fois où nous demandons "pourquoi" la réponse est "frappe".

Mais jusqu'où sommes-nous responsables de notre obéissance ?

Et, si nous en sommes responsables ... alors, qu'avons-nous fait déjà ?

Où est donc passée notre humanité ?

Faut-il être inhumain pour devenir soldat ou faut-il devenir inhumain pour être soldat ?

La réponse à ces questions me fait frémir. Mais on me dit que je pose trop de questions ...

Je suis content de vous avoir sauvée. Au moins, de vous avoir fait échapper à un sort funeste.

Nous nous retrouverons sur un champ de bataille, lorsqu'on nous en donnera l'ordre, ou en enfer, pour le prix de nos actes.

La rumeur veut que les français se regroupent non loin d'ici pour lécher leurs blessures.

Je vais vous escorter jusque là, pour éviter toute mauvaise rencontre.

Et, au soir de la bataille ... n'oubliez pas la compassion. C'est sans doute notre seule manière de rester humains et de pouvoir vivre les jours de paix, après cette guerre.

Venez.


Je l'aidai à se relever ... et la soutins ... elle ne tenait pas sur ses jambes.

Je souris de dérision.


Il va sans doute falloir que je vous porte encore...
Neottie
- Détrompez-vous ! Le poids de la responsabilité je le porte aussi. C'est un choix que l'obéissance. Aussi bizarre que cela puisse paraitre. C'est un choix. Dieu nous a-t-il pas donner le pouvoir de choisir ? Pour tout, on choisi que ce soit le bien ou le mal, on choisit. Quand j'ai prêté allégeance à mon Empereur, j'ai choisi et j'en assume toute la responsabilité et je paierais le moment venu. Souvent le soldat dit qu'il n'avait pas le choix mais moi je dis que je l'ai. J'ai choisi en répondant à l'appel. J'ai choisi et j'assume pleinement. Il est lourd le poids à porter. Il est si lourd mais ce qui l'allège c'est la foi, ce sont les idéaux qui nous portent. C'est ce qui dans toute cette bestialité, nous garde humain et nous permet d'avancer, la tête haute et les pieds dans le sang.
Et vous ne posez pas trop de questions. On n'en pose jamais assez. Il faut savoir pour décider et choisir. Que se soit en politique ou dans la vie courante. Il faut savoir. Et je ne vous réponds pas "frappe" , parce que à moi, on ne dit pas frappe et tais-toi.


Elle sourit.

- Vous me conduisez auprès des miens ? je crois que je ne pourrais jamais vous rembourser de la dette que je suis en train de contracter auprès de vous. Je sais que ce que vous me demanderiez, je ne pourrais pas vous le donner. Je sais que je continuerais à obéir à mes idéaux, à tout ce qui fait que je suis moi. Mais par delà cette guerre si nous en réchappons finalement, je serais votre débitrice et parole de duchesse, je tacherais d'honorer ma dette. Je ferais tout ce qui sera possible de faire sauf renier ce qui fait que je suis moi.
La compassion, j'en ai, comme vous en avez aussi. J'ai été régnante et pour bien régner la compassion est indispensable. Compassion, ne veut pas dire faiblesse.
Je vous remercie. Je vous remercie d'avoir été là et d'être ce que vous êtes ! Je ne vous oublierais jamais. Au delà du fait que vous me sauviez.


Et Neottie de Chenot, duchesse de Luserne ne mentait pas.
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Iskander
[Brignoles ... entre ciel et terre ... 2 février]

Iskander encaissa la coup ... pas dans son corps ...

Un coup de lame d'âme.

Il choisissait d'obéir également ... il le savait. Presque honteux d'avoir douté de l'engagement de la Duchesse.

Ce sentiment de porter le poids des morts ... avant chaque bataille même ... et de choisir d'y aller avec cette certitude, cette conscience ... Et il jouait du fifre pour y mener les autres en rythme, pour accomplir leur labeur de mort.

Par contre ... on ne lui disait que "frappe"... une évidence lui apparut ... terrible. Son idéal était la Provence ... mais ce n'était pas elle qui donnait les ordres ...

Contre l'ennemi français ... il savait ... enfin, il croyait ...

Contre ses frères Provençaux ... contre eux ... il ne savait pas.

Ce qui le faisait avancer ... c'était ces visages amis ... Mylord, ingénu ... la fougueuse Zorane, Galoche, le poète ... Ladoce, le sergent-lieutenant, ... Galaad le tambour ... Alidor, .... Vero ... tous ..., frères et soeurs d'armes, compagnons ...

Il avançait contre d'autres amis ...

Il poursuivit son chemin en silence, ressassant ses paroles ...
Neottie
Neottie se laissait porter.
Le silence. Le silence pesant c'était installé entre deux. Il n'y avait rien à ajouter ou tant de choses à dire qu'il valait mieux ne pas commencer.
Revenir en arrière. Tout effacer comme on efface un tableau noir pour réécrire dessus. Cela n'était pas en leur pouvoir.
Influer sur le présent, sur l'avenir ? Même cela n'était pas en leur pouvoir. Ils n'avaient pas les rênes, ils écrivaient simplement quelques lignes sur la page.

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Iskander
[Brignoles ... entre ciel et terre ... 2 février]

Nous arrivions aux environs de l'endroit où les français avaient été vus.

Drôle d'habitude ... ce moment où la poursuite s'arrête ... où on laisse l'adversaire reprendre souffle.

Ils ne devaient pas en mener large ... leurs bagages étaient tombés aux mains des nôtres ... ou une belle partie du moins.

Mes bras se rappelaient à mon bon souvenir ... ils portaient la Duchesse de Luserne depuis un bon moment déjà.

Je l'observai un instant.

Dôle d'apparence ... le bras droit solidement immobilisé, le bras gauche navré... des pansements de fortune un peu partout. On aurait dit une gamine des rues de Marseille après une rixe. En pire.

Elle dodelinait de la tête.

Je l'éveillai doucement.


Ma Dame, nous sommes presque arrivés.

Je n'oublierai pas notre rencontre, moi non plus.

Si vous avez l'occasion de passer à Marseille, passez donc à ma bergerie. C'est dans le quartier des Cigales, près du lavoir de la fontaine aux singes et de la poterne du vieux cimetière.

C'est la maison au mur de laquelle pousse un grand bougainvillier. Vous ne pourrez pas la manquer. Si je n'y suis pas, mes soeurs y seront sans doute.


Je rougis de l'incongruité de mon propos.

Enfin, ... ce n'est probablement pas un endroit pour une noble dame mais ... cela voudra dire que nous ne sommes plus en guerre.

J'espère sincèrement que nous gagnerons la paix, bientôt.

Peut-être nos points de vue sur le monde auront-ils évolué alors.

...

Nous devrions y être.

Curieux que les vôtres n'aient pas prévu d'avant-postes ... c'est imprudent de leur part...


...

... ou pas ...
Linexiv
[Crepi Coronia 31 janvier 1458]

Bataille suivante. Échec total pour lui coller un numéro. Les journées se ressemblaient trop et de toute façon, Line avait toujours été légèrement paumée avec le décompte des jours. Un énième assaut donc. Et si besoin de se repérer un peu, suffisait de se tourner sur sa gauche et de voir le visage préoccupé de Mumbly. Pourtant d’une façon assez ironique, c’était la première fois qu’il n’avait pas besoin de s’inquiéter pour son épouse, blessée la veille. Au moins, le Sergent-chef serait vivante ce soir.

Après, les exclamations en face permettaient une nouvelle distinction : ça gueulait fort et pas en français. Fin des rumeurs, cette fois c’était certain, les italiens étaient en face. Et vu le bordel, ils étaient en nombre. Tant pis.
Dernier changement, la bannière qu’elle tenait à la main. Encore tachée du sang d’Ellana. A elle de la porter pour ce jour. L’honneur de Montlouis. Pourvu que cela ne se passe pas comme pour le dernier étendard qu’elle avait eu à tenir. Que le Capitaine ne tombe pas.

Un regard sur Mumbly qui surveillait l’agencement de sa section, prenant plus qu’au sérieux sa nouvelle responsabilité. Le Capitaine mena son cheval au devant des soldats. Cela allait débuter. Non, c’était parti.
Une nouvelle fois le brouillard, la poussière mais très vite Line se rendit compte qu’une ultime différence : les têtes, les silhouettes bien trop nombreuses qui les entouraient. En surnombre. Plus le temps de songer à parader. Pied à terre alors que son cheval s’écroule. Quelques mouvements du bras bannière en avant dans l’espoir de repousser les soldats. Impossible de savoir ce qu’il advenait des autres. Ils étaient trop nombreux.

Trop nombreux. Line planta la bannière au sol et tira son épée. Tenir. Ils allaient repartir. Oui, ils allaient repartir. Une épée qui fendit l’air sur sa gauche, un instant pour se décaler, parer et riposter. L’adversaire recula aussitôt remplacé par un autre et encore un autre. La fatigue. Trop nombreux. Les gestes qui se firent plus lents. Le fer qui traversa la brigandine. Le souffle coupé. Une éternité semble-t-il à contempler l’épée qui venait de s’enfoncer entre ses côtes, pourtant quelques infimes secondes seulement avant que l’adversaire ne récupère son arme. Elle bascula, choc, bruit sourd de son crâne rencontrant le sol, si léger dans le fracas ambiant. Goût du sang. Râle. La bannière flottait encore. Pierre.
P3r3v3rt
[Crepi Coronia 31 janvier 1458]

Ultime moment avant l'assaut, Pierre était sur son cheval fasse a ses hommes, il contemplait ses braves, malheureusement, il ne pouvait que se rendre à l'évidence, beaucoup déjà étaient tombés, et vraisemblablement, ce soir n'allait pas déroger. Comme avant chaque assaut, il tenait un petit discourt.

Mes braves, ce soir nous allons remettre ça, je sais que ce n'est pas de gaité de cœurs, mais nous nous le devons, ne serais ce que pour venger nos morts, nos frères, nos amis, mais aussi et surtout, pour faire voir a nos ennemis que nous n'avons pas peur, et ce même a 1 contre 5.
Soldats soyez impitoyables, soyez ravageur, battez vous comme si c'était la dernière fois, je ne vous la cache pas, peu d'entre nous reviendront ce soir.
Faisons notre baroud d'honneur.

Soldats, si j'avance suivez moi, si je meurs, vengez moi, si je recule, tuez moi.


Sur ces mots, la charge fut lancée, brouillard, poussière, premiers bruit de fer, premiers hurlements de douleurs, l'odeur du sang commençait a monter.
Après une charge fulgurante, il met pied a terre, non loin de Line, sons sous lieutenant, sur qui il avait un œil protecteur.
Il livrait combat, contre un groupe de macaroni, lorsque machinalement, il jeta un coup d'œil sur line, elle se défendait bien, mais il la sentait faiblir.
Tout en continuant de livrer bataille contre le groupe d'italiens, il se dirigeais vers elle.
Puis soudain, il entendit un bruit sourd, Line...Il se retourna et la vit à terre, fou de rage, il leva son épée pour asséner un coup violent au premier venu, mais ce jet fut fatal, une masse d'arme s'écrasa contre son armure, très secoué, il perdit l'équilibre, et tomba, puis il senti une douleur indescriptible, avant de s'évanouir.
Quelques heures après, il revint à lui, ouvrant difficilement les yeux, il ne vit que désolation, des deux coté, l'heure était au ramasse de blessés.
Il enlève son casque, et essaya de se lever, mais la douleur était là, bien trop intense, il se débrouille pour tomber son armure, il avait mal aux thorax, nul doute, la masse d'arme, même avec son armure, a fait pas mal de dégâts.
Il avait une bonne paire de cotes qui devaient êtres brisées.
Il regarde au tour de lui, il voit Line, qui est juste là, étendue par terre.
Une larme lui monta à l'œil, lui Pierre du Val de Loire, celui que l'on surnommait le sans cœur en Touraine.
Il voit une hallebarde, il se traine jusqu'à elle et s'en sert pour ce relever.
La douleur est là, mais peu importe, il n'avait qu'une idée en tête, ramener Line au camp de la Crépi.
Il 'approcha d'elle, elle avait morflé, une marre de sang l'entourait, le pire était arrivé.
Soudain, il entendit une voix familière, son jeune page, Pititmanard était là, il avait survécu a l'assaut et ne l'ayant pas vu revenir, il le cherchait.


Vient vite pititmanard, aide moi, je suis blessé.

Oui mon seigneur j'arrive, laissez moi vous aider, appuyez vous sur moi.

Non moi ça ira, mais elle non. il montre Line avec sa tête au jeune page.

Bordel. Ces fumiers l'ont eu, je vais la ramener au camp, mon seigneur.

Oui, elle est morte, mais fais tout de même attention, ne me l'abime pas plus qu'elle ne l'est.

Ne vous inquiétez pas mon seigneur, je sais à quel point vous teniez à elle.

A ces mot, MontLouis ne pu s'empêcher de penser, a Line, a tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, à tout ce qu'il n'avait pas pu lui dire, faute de temps, mais aussi a toutes les engueulades qu'il lui avait passé, a toutes les corvées de garde qu'il lui avait donné.
C'est le cœur lourd qu'il dit a son jeune page.


Tu vois, pititmanard, elle ne saura jamais combien je l'ai aimé, comme a mon habitude, j'ai cherché l'amour comme un pauvre con, j'ai courtisé pas mal de femmes, et tout ça sans voir ce que j'avais devant mon nez depuis tout ce temps. Je suis vraiment un abruti.

Pitimanard, se baisse et commence a retirer l'atiraille que line portait sur elle, il avait pas le choix pour la porter, l'armure, le casque, les dagues, c'est que ça pèse, tout du moins ça encombre (petit clin d'œil au futur codage^^)
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Linexiv
[Crepi Coronia suite]

Brume. Brouillard. Rien. Il n’y avait rien et elle ne sentait rien. Ni bien ni douleur. Rien. Elle chercha à regarder autour d’elle. Bougeait-elle vraiment la tête au moins ? Ses yeux étaient-ils ouverts ? Y’en avait-il seulement besoin ici ? Ici ? Elle ne savait pas ce qu’était cet endroit mais elle s’en fichait. C’était calme. Il lui semblait se souvenir d’un terrible fracas, mais c’était loin, si loin, trop loin.

Elle attendait. Quoi ? Aucune idée. Une seconde, une journée. Aucune idée. Elle se perdait et peu à peu autour d’elle des éclats de couleurs vinrent teinter le noir. Des images incertaines qui s’effacèrent aussitôt remplacées par d’autres. Une petite fille qui courait… Étrangement, elle avait l’impression de sentir à nouveau un sol sous… ses pieds ? Elle baissa la tête et se rendit compte qu’elle marchait. La brume se dissipait légèrement, il faisait plus clair. L’épée qui s’abaissait, un pas sur le côté, parer… Se battre. Pourtant, ses mains étaient vides. Le vacarme se fit plus fort, elle voulait s’éloigner. Retrouver le calme.

Mais elle n’arrivait plus à avancer. Une voix paraît couvrir le brouhaha. Elle n’arrivait pas à comprendre ce qui était dit. Cela l’embêtait. Elle se souvint aimer cette voix. Elle voulait l’entendre. Encore. Elle esquissa un pas. La douleur répondit aussitôt. Une brûlure intense au niveau des côtes. L’épée. La bataille. Suivre le capitaine. Elle porta sa main à sa poitrine. Du sang. Tout tournait, elle était aspirée. Se raccrocher. Se souvenir, Pierre, c’était Pierre.

Quelqu’un qui paraît s’affairer à retirer l’armure. Mais elle n’était pas morte. Réagir. Respirer. Bouger. Elle essaya d’ouvrir les yeux, la lumière était trop forte. L’armure. Fallait pas l’enlever. Elle était vivante. Line entrouvrit la bouche, l’air lui brûla les poumons. Elle toussa et parvint à articuler faiblement tout en accompagnant ses paroles de ce qu’elle cru être un bon coup de bras mais qui se révéla n’être qu’un battement dans le vide.


Pas … L’enlever…

L’effort lui arracha une nouvelle quinte de toux et une nouvelle pointe en provenance des côtes qui manqua de la faire s’évanouir à nouveau. Elle lutta. Il était là. Elle le savait. Ouvrir les yeux. Il était vivant et il la regardait.
Line ébaucha un sourire qui se transforma trop vite à son goût en grimace.


Je… Contente… de te voir…

Elle sentit ses yeux se fermer à nouveau mais cette fois-ci elle ne lutta pas, il était là, tout irait bien à présent. Elle était en sécurité.
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