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La halle de Chinon : [RP] La mosaïque - 2 - Fête la foire à Chinon

Montamiou
Montamiou admire le septacle

oh que cela est drôle !

ouh , ah j'ai eu peur qu'ils ne tombent ...

tantôt de rire ; tantôt bouche bée , elle admire
Gandrel
[Au même instant, en coulisse]

Le blondinet revint en courant, marqua le pas devant l'entrée pour reprendre son souffle et remettre sa tenue d'aplomb. Les gros yeux d'El director en disaient long, mais le blondinet lui désigna d'un geste de la main ce qui s'en venait. La ménagerie.

Aussitôt Monsieur Loyal vit toute l'inquiétude d'Eldi changer de bords. Il voyait bien que le bedonnant moustachu angoissait de voir ces animaux sauvages menés en scène afin de clore la soirée à son apogée.

Il jeta un œil au-delà du rideau et aperçu Arnigo qui continuait d'amuser la foule. Voilà qui était parfait... parfait mais... juste une impression...
Gandrel se tourna, une sensation de regard pesant. Et il la vit, elle, la délicieuse danseuse. En effet Zaphyra tentait très certainement de le transpercer de part en part à l'aide d'éclair qui ne tarderaient à surgir de ses immenses yeux.
--Zaphyra
[ Je suis une artiste... Je ne peux pas travailler dans ces conditions...! *]



Aidée comme d'habitude par ce brave Arnigo, Zaphyra reprenait doucement ses esprits plaçant un pied après l'autre jusqu'aux coulisses .
Elle est autant surprise qu'Arnigo et Eldi de constater l'absence du blondin de Gandrel.

Elle fronça légèrement les sourcils lorsqu' Arnigo l'abandonna sur place pour aller faire le travail du blond. Elle remarqua a peine les deux loubards qui avait l'audace de penser pouvoir gagner ses faveurs.Elle leur tourna le dos et fit quelques pas dans les coulisses sous l'œil anxieux du directeur.

Ses faveurs, parlons en de ses faveurs. Elle qui pensait que le blond serait a ce moment même a ses pieds. Elle qui avait passé la journée a imaginer l'instant ou il lui avouerait qu'elle l'avait subjugué, transcendé, ébloui! Elle l'un des clous du spectacle et lui le monsieur Loyal...
Elle pesta. Il ne l'avait pas regardé, n'avait même pas daigné apprécier une seule seconde du spectacle. Lui qui l'annonçait comme sublime, talentueuse, et je ne sais quel autre qualificatif élogieux, il avait préféré disparaitre plutôt que la voir a l'œuvre.

Elle porta un regard fulminant à Eldi.


- Eldi je ne sais si tu as bien fait de compter sur l'autre blond, ce Grandel ( oui oui grandel! ^^ )! il est même pas fichu de suivre le spectacle qu'il prépare... Tssssss heureusement qu'Arnigo est la!

Elle lâcha un soupir dédaigneux et tourna les talons.

- Je n'ai plus qu'a aller toute seule a ma roulotte maintenant! Et si je tombe, si je me casse quelque chose dans le noir, si je termine comme la satine, Eldi tu sauras que c'est de Sa faute! A ce...

Elle ne put finir sa phrase lorsque le blond déboula jetant un regard inquiet a la scène ou d'après les rires du public Arnigo se débrouillait bien. Elle le suivit des yeux et le fixa de toute la noirceur de ses prunelles, les sourcils froncés, une moue boudeuse aux lèvres.

- C'est maintenant que t'arrives? Et d'abord ou c'est que t'étais? hein? t'es pas censé contrôler le spectacle ? Comment se fait il qu'Arnigo doive te remplacer? regarde comment se pauvre Eldi en a eu des sueurs froides! Tu veux tout faire capoter c'est ça ?

Elle fit un pas en avant pour se planter juste sous son nez, levant legerement la tete pour continuez a le foudroyer du regard. La sale peste qu'elle savait etre revenait a grands pas lorsqu'elle finissait de danser.

- Et comment as tu osé ME faire ça? hein? t'en vois tous les jours des danseuses comme MOI c'est ça hein? ou alors je ne vaut pas les filles de joies de tes bordels préférés c'est ça ?

Elle élevait la voix, et certaines personnes du premiers rang un peu distraits pouvaient percevoir quelques éclats de voix. La jeune rrom s'en fichait bien. Elle pointa un index agressif que le torse du jeune homme et continua a lui postillonner gaiement dessus.

- Alors comme ça on devient monsieur Loyal et on se prend pour la vedette! On est au dessus des autres! On ne regarde plus ce que les autres font? hein c'est ça ? T'a quoi comme excuse la hein?

Elle prit une voix un peu plus larmoyante et continua avec le même débit, celui qui avait le don d'agacer n'importe qui.

- Et dire que je m'étais entrainée, j'ai travaillé dur, sans relâche, nuit et jour, oui oui même la nuit, bravant les malédictions de la Tasmania et tout et tout et toi ... Toi...

Elle sentit un sanglot de colère lui casser la voix.

- Je t'en donnerai moi du Sublime! Je t'en donnerai du Talentueuse! je t'en donnerai du... Volup... Arggggh ! Laisse moi te dire ce que tu es! Tu es un égoïste! un goujat, un sacripant, un... un..

Elle ne se lassait pas d'abattre son index devenu douloureux sur son torse tant sa colère et sa déception étaient grands. Elle en avait de l'orgueil la petite et ne supportait pas de passer en second plan surtout qu'elle avait jeté son dévolu sur le blond qu'elle ne reverrait plus apres le passage de la foire...

*
Gandrel
[Coup de Trafalgar en coulisse]

Le blondinet reste coi, fichtre, mais c'est qu'il se fait engueuler !
Pourtant au fur et à mesure des paroles un sourire ne peut s'empêcher de naitre au coin des lèvres. Ses fossettes se creusent à se retenir de sourire franchement... et pas que ses fossettes, son appétit aussi.

Son regard ne quitte pas les prunelles sombres de la danseuse. Les menaces qu'ils annoncent couvrent aisément ceux de sa voix. Elle s'énerve, s'agite, faisant tinter et danser de ses boucles d'oreilles et ses mèches ébènes, que ses bracelets et son doigt qui tente de pénétrer dans la poitrine du blondinet, surement pour lui transpercer le cœur.

Derrière c'est l'agitation. Précisément au même moment derrière eux la roue tourne, le spectacle continue.
Eldi tonne à la brune sauvageonne et à Monsieur Loyal que le spectacle continue.
Devant l'entrée les dresseurs gèrent la licorne et l'appât pour la préparer à entrer.
Sur scène une voix raisonne, celle d'Arnigo.

- Mais ce soir! Oui, CE SOIR!! Vous allez avoir la chance ultime de pouvoir les voir devant vous!! Dames... Messires... Voici maintenant Il phénoménal Gandrel et ses compagnons fantastiques!!

La belle ne l'entend pas de cette oreille, le sermon se poursuit.
- Je t'en donnerai moi du Sublime! Je t'en donnerai du Talentueuse! je t'en donnerai du... Volup... Arggggh ! Laisse moi te dire ce que tu es! Tu es un égoïste! un goujat, un sacripant, un... un..

Comment faire taire une belle quand l'urgence se présente ? Le blondinet connait les stratagèmes.
D'un pas d'un seul et il se retrouve collé à elle, ses deux mains saisissent son visage et sa bouche s'écrase sur les brulantes lèvres de la gitane. Un baiser violent, volé, salé, passionné. Une bouche qui dévore, une langue qui s'immisce. Un silence qui s'installe, une éternité pour certains, une seconde pour d'autres. Le joli cœur abandonne les lèvres en susurrant à la brune désarçonnée, un mensonge ? une vérité ? En tout cas, de quoi la transcender... enfin il l'espère... non, il ne l'espère pas, il le pense le goujat.


- J'étais juste jaloux... j'ai rêvé d'une danse pour moi seul.
Il lui effleure les lèvres à nouveau et fait volte-face se dirigeant vers le rideau et la scène puis rajoute en tournant juste la tête accompagné d'un sourire assassin. De ceux qui transperce le cœur des belles. Le voleur de baiser lui en souffle un, de baiser, et, entre ses doigt virevolte un voile. Celui de Zaphyra.





[Animal imaginaire... ou pas]

Monsieur Loyal tout de rouge vêtu se remettait du frisson et du désir que la danseuse avait suscité en lui. Se concentrer. Maintenant. Présager des douceurs que pourrait offrir la chair couleur miel que le corsage et la fente de la jupe offrait à la vue en cet instant troublerait son récit.
Une respiration profonde, une deuxième, un sourire à cette foule et c'est d'une voix grave qu'il entame son monologue.


- Maintenant, je vais vous imposer le silence, merci de ne pas applaudir avant que je vous laisse le faire tout à loisir. Il ne faut pas exciter l'animal, il en va de votre sécurité et de celle des employés. Merci de votre compréhension.

Sourire rassurant, indiquant que tout ira bien est sa réponse aux spectateurs qui soudainement passent de la fesse gauche à la fesse droite. Après un murmure qui parcours l'assemblée, le calme revient quand Gandrel continue son récit.

- Vous en avez tous entendu parler... vous ne l'avez probablement jamais vu. Du plus profond des âges vivent des créatures que certains nommeront inventions fantasmagoriques sorties de l'esprit de l'homme.
Il n'en est rien. Et après cette nuit, aucun d'entre vous ne pourra plus le dire.


Le blondinet se place sur un côté de la scène tandis qu'une petite fille entre dans la cour des artistes. Celle-ci avance calmement, trop calmement. L'angoisse des spectateurs monte alors qu'ils s'interrogent sur la fillette tout de blanc vêtue. C'est alors qu'un violent bruit de froissement de tissus empli la salle accompagné de quelques hoquet de terreur ou d'étonnement. L'animal est entré. Les yeux des spectateurs sont rivés dessus et ils distinguent à peine les dresseurs qui l'escortent. Déjà ils ont oublié la fillette.
Gandrel reprend de sa voix profonde en désignant l'animal.


- Voici messieurs dames, rien que pour vos yeux, le plus noble des animaux : une licorne.


- Oui, vous avez bien entendu, une licorne. Celle-ci vient du plus profond des jardins du sud, loin au-delà des mers.
Cet animal aussi vieux que le monde, dont l'existence antérieure à toute religion et à toute civilisation mesure une toise
1 au garrot pour deux toises de longs sans la queue et sa corne atteint deux coudées 2 et l'on raconte en avoir vue allant jusqu'à cinq pieds. 3 Ne vous fiez pas à son allure, l'animal est vif et dépasse aisément les plus rapide de nos courisers.

- Ce n'est pas une bête que l'on combat ni que l'on soumet, et ce n'est qu'au péril de nombreuses vies qu'un tel animal antédiluvien peut vous être présenté.
Gandrel marqua une pause et présenta la petite fille un longue tunique blanche qui se trouvait encore sur la piste.
- Seul un être pur et innocent peut se permettre de s'approcher et même de le toucher, et tout autre tentative mènerait directement à la mort de l'inconscient...

Tout en continuant son discours Monsieur Loyal longeait les premiers rangs, il cherchait... la voilà.
- … Détentrice de richesses, de pouvoirs et de savoirs inaccessibles aux simples mortels, elle descend du plus lointain des âges et à survécu à tout les cataclysmes. Redoutée et redoutable, elle possède un étrange pouvoir d'attraction sur les jeunes vierges et les innocents ; des vertus fertilisantes. Et si elle inspire une terreur sacrée, c'est qu'elle inspire une terreur sacrée, c'est qu'elle ne ressemble à rien de connu et que le Très-Haut lui a attribués bien des dons.

Le blondinet accorde un sourire à la piote qu'il a fini par repérer dans le public. Agile il escalade les gradins et la rejoint pour lui offrir sa main. Aussitôt la fillette est effrayée mais Gandrel lui souffle un :
- Chuuut tout ira bien Lany, je suis là.
Enfant rassuré il regagne l'arène avec la fillette dans ses bras, sa langue n'en finissant pas.

- La licorne, créature du Très-Haut, est considérée comme féroce et redoutable car elle est un symbole de pureté. Seul le courage de cette jeune fille Le blondinet d'un geste la désignant, rappelle la fillette en tunique blanche au bon souvenir du public. à permit la capture de la bête.
En effet, les chasseurs ont attirés la licorne grâce à l'odeur de cette jeune fille, et la bête se coucha à ses pieds plaçant sa tête dans son giron. Et il ne resta plus qu'à la capturer.


Le conteur expliqua à Lanetti qu'elle allait toucher la licorne et que seul une jeune fille pure et innocente avec un grand courage comme elle pouvait se permettre cela.
Après moult hésitation de la fillette et tremblement du public, ce fut de concert que les respirations cessèrent que que Lanetti, aidée de Gandrel qui, comme le diraient plus tard nombre de gens, devait assurément être pur et innocent lui aussi, pour pouvoir toucher aussi l'animal sans se faire transpercer de part en part.

Le jeune troubadour raccompagna la piote jusqu'à sa place pendant que la fillette en tunique blanche regagnait les coulisse suivit de l'animal.

Dans les coulisses, si un immense soupir de soulagement fut lâché par tout le staff, néanmoins aucun n'atteignit la force de ceux émis par El director et de la mère de la fillette. Celle-ci, accueillant sa fille dans ses bras ne pu retenir des larmes de joies que les nerfs ne pouvaient plus contenir.

La fillette n'était qu'un appât pour le spectacle. Sous sa blanche tunique avaient été disposées des herbes que la bête appréciait afin qu'attirée par l'odeur, elle suive la fillette. Évidemment l'animal avait été gavée juste avant le spectacle afin de réduire tout état velléitaire. Et tout c'était déroulé comme aux répétitions. Cet à dire sans que quiconque se fasse trouer, percer, embrocher, embrocher par l'immense corne de la licorne... ou juste écrasé et broyé sous son poids.

Gandrel continua de discuter avec la foule laissant ainsi du temps bien après la sortie de la licorne, retardant au maximum l'explosion d'applaudissement pour ne point effrayer l'animal avant qu'on le scelle en cage. Quand il entendit le son d'un luth, il sut que tout était désormais en ordre et que les gens pouvaient applaudir. Il leur montra l'exemple.
Ils lui répondirent. Et avec force.




1. une toise = 1,959 mètres soit 4 mètres.
2. une coudée romaine = 45 centimètres soit 90 centimètres.
3. un pied = 29.6 centimètres soit un mètre cinquante.
Note : l'animal présenté est un rhinocéros blanc.
Gandrel
[Le piaf, le feu et le truand]

- Maintenant le cirque va avoir l'immense plaisir de vous présenter un autre animal inconnu. Enfin inconnu... qui n'est lui aussi qu'habituellement rencontré dans les contes. Car oui, nous le connaissons par les récits et ouvrages folkloriques mais... qui d'entre vous a déjà rencontré un...

Jet de flamme qui s'envole.
Notes de musiques qui s'élèvent.
Une femme en tenue qu'on pourrait juger presque d'Ève, aguichante à souhait dans son cuir pas bien épais, entre en scène le bras tendu en l'air, la main tournée vers le ciel mais vide. Pourtant beaucoup sont sûr d'y avoir entendu le son distinct d'un envol s'y échapper.

Déjà les enfants le voient voler dans les airs, majestueux.
Puis se fut le tour des femmes quand l'impérial oiseau se posa sur la main tendue de Gandrel.
Et pour finir, ce furent enfin les hommes qui, décrochant difficilement leur regard de la présentatrice, finirent par réaliser.
Les Oooh et les Aaaah qui fusaient autour d'eux se montraient d'une aide précieuse il fallait dire.
Tout les yeux étaient maintenant rivés vers le flamboyant animal que Monsieur Loyal présenta.


- Voici, celui qui s'élève chaque matin dans les airs tel le soleil. Celui qui sombre chaque soir... mais qui reprend vie avec l'aurore, vous l'aurez reconnu bien sûr... voici, le phœnix !


A l'instant ou le nom était prononcé qu'une gigantesque flamme s'éleva jusqu'au plus haut du chapiteau. L'oiseau brillant de mille feux, ailes étendues aux pigment vifs ou le rouge de son plumage faisait concurrence au rouge de l'uniforme de son montreur. Le portant bien haut, Gandrel présenta l'animal.

- Cet oiseau sacré lié au culte solaire tire son nom du Grec "phoinix" qui signifie rouge. Ce majestueux volatile à l'âge vénérable de cinq cent ans et peut vire presque éternellement si Aristote lui permet bien sûr. Dès qu'il faiblit, ce gracieux serviteur du soleil s'immole par le feu et renait de ses cendres.

Gandrel, toujours tenant l'animal à bout de bras se fait remettre une torche par son assistante. A ce moment là les spectateurs sont attirés parles ustensiles qu'elle a mit en place, un braséro et un perchoir. Enfin, là plupart des spectateurs. Les hommes quant à eux sont irrésistiblement attirés par ce que ne cache pas sa tenue de cuir... et même vers le peu qu'elle cache.

- Cet oiseau mythique, enfant du soleil et frère de l'immortalité, est aussi à l'origine de l'invention de la musique grâce à son magnifique chant. Hélas, seul les élus du paradis solaire peuvent entendre son merveilleux chant... mais nous allons vous montrer tout aussi... Une flamme sembla s'élever de la main de Gandrel et une épaisse volute de fumée s'en échappait. ... merveilleux !

Tous purent alors voir la main vide du Monsieur Loyal. Celui-ci fit couler de la cendre entre ses doigts.

- Tu es poussière et tu retournera à la poussière...
La foule applaudit à cette fantastique démonstration divine et couvrit le son étouffé et étrange d'une petite voix, que seuls de très rares spectateurs du premier rang entendirent.
- ¡ Imbécil! ¡ esto brule! ¡ Atención! ¡ Donde te arranco las plumas! 1

Dès qu'il entendit le volatile prononcer ses premiers mots, le blondinet se mit à haranguer la foule avec un regain d'enthousiasme afin d'être sur de couvrir ses protestations. Qu'elle idée d'apprendre à un oiseau à parler aussi.
- Ouuuii on applaudit bien fort. Merci, merciii ! Et maintenant...
Un roulement de tambour l'accompagna et couvrit totalement le divin chant du volatile qui était dissimulé à la vue de tous dans un petit espace prévu à cet effet derrière le braséro.

Jeu de gestes, jeu de croisement, la présentatrice passe devant Gandrel en applaudissant faisant du coup exploser l'applaudimètre ; puis elle repasse toujours avec un déhancher qui, a défaut de ressusciter un phœnix ressusciterai bien d'autres choses.
Une poignée de cendre, une flemme, une épaisse fumée et revoilà la bestiole emplumée. Le superbe oiseau rouge. Le phœnix de retour à la maison... enfin, dans la main du présentateur.
Aussitôt il le fait s'envoler et le volatile rejoint la court vêtue. Comme Gandrel tout à l'heure elle a de quoi le nourrir dans la main, discret et efficace. Le couple quitte la scène laissant Gandrel de nouveau seul face au public.




1. en français : Imbécile ! ça brule ! attention ou je t'arrache les plumes.
L'animal sur la photo est un ara, évidemment il ne correspond pas à l'époque puisqu'originaire des Amériques. Cette image a été choisie pour le côté envol et parce qu'elle me plaisait -déjà- et qu'hélas, le perroquet rouge espèce endémique de mon chez moi a disparut avant qu'on invente l'appareil photo.
Gandrel
[Attention ça mord]

- Après avoir vu, de vos yeux ébahis, une licorne. Après avoir vu de vos propres pupilles un phœnix renaitre de ses cendres... que vous reste t-il à découvrir de ce que le monde a à vous offrir ?

L'assemblée cherchait évidemment quel serait le prochain animal... animal ? Peut-on dire ça d'une de ces créatures étrange et fantastique ? Des ces êtres qui sans nul doute possèdent quelque parcelle divine. Un animal...

- Le prochain mystère est l'un des plus répandu, et aussi l'un des plus dangereux. Voici... Gandrel se tourne pour présenter l'immense fauve qui entre sur scène en bondissant. Majestueux dans sa couronne assortie à sa peau, fauve. Deux immenses ailes de plumes blanches ornent ses côtes. Un harnais de cuir les retient pliées sur son dos.
De la zone sombre de la scène on entend un claquement de ce qui pourrait probablement être un fouet et, de sa terrible gueule ouverte le monstre rugit. Puissant cri du plus profond des tripes, ce n'est pas un chat, ce n'est pas un lion, c'est un...
... un Griffon !


Le fauve tourne et vire sur la scène autour d'un Monsieur Loyal beaucoup moins rassuré intérieurement que son attitude et sa voix laissent paraitre. De son discours il reprend.

- Le griffon est le roi du bestiaire, on dit même de lui qu'il est à l'origine des oiseaux cosmiques, tel que celui présenté juste avant. Comme vous le constatez, il ne possède pas de tête d'aigle comme on le dit parfois, juste de puissantes ailes que nous avons, par sécurité uniquement, harnacher solidement afin d'éviter toute tentative d'envol et de fuite car constatez déjà ce qu'il peut faire.

Le lion, sur le dos duquel on avait collé de fausses ailes maintenues solidement par un harnais réellement censé que celle-ci puisse bouger, avait effectué un grand tour et ce tenait maintenant à l'extrémité de la piste. Gandrel prit un cerceau et le maintint au-dessus de lui face à la scène. Loin dans son dos le lion se mit à courir et prenant un élan sur un réhausseur posé par l'un des dresseurs, saute par-dessus le Monsieur Loyal qui affiche un immense sourire crispé, en traversant avec une grâce incroyable le cerceau présenté. Le fauve atterrit alors dans une souplesse de félin, juste devant Gandrel et le public qui marqua un geste de recul tellement l'impression de voir l'animal leur sauter dessus était forte. Mais des coups de fouets raisonnaient dans la pièce laissant place à la stupeur, dans les zones d'ombres, les dresseurs veillaient.

Le blondinet eut du mal à se départir de son sourire, car tellement il était forcé, il avait fini par se transformer en crampe. Il incitait alors le public à applaudir le divin animal jusqu'à ce qu'il puisse retrouver l'usage de sa bouche, donc de la parole. L'animal rajouta même un violent rugissement qui ne pouvait qu'impressionner les grands et les petits.


- Les griffons, souvent représentés par les œuvres d'arts, les contes, les peintures, les sculptures. Les griffons, animal hybride tantôt bienfaisant issus des jardin du Très-Haut, tantôt malfaisant issus de la lune, la patrie du Sans-nom... les griffons...
Petite pause pour ménager un effet de manche
... vous en êtes dorénavant les témoins, ils sont d'une force et
d'une férocité hallucinantes. Ils sont d'une beauté troublante et bestiale. Ils tuent et dévorent d'un coup de dent, d'un coup de griffe. Mais ce n'est pas tout.


Gandrel rejoint l'animal qui était maintenant assis, impérial de tenue tel une statue, sur un podium afin d'être surélevé. De la scène on le voyait de profil, à l'égyptienne. Et c'est qu'il en imposait l'animal.
- En plus de tout cela...
Tandis que le jeune blond en costume rouge désignait la bête, celle-ci ouvrit grand la bouche.
... elle possède pouvoir à nul autre pareil.
Un puissant jet de flamme d'un rouge profond sorti de la gueule de l'animal. Du moins visuellement.
- C'est qu'elle vomit aussi des torrents de flammes.

Thalis, le cracheur de feu, caché derrière le podium avait rajouté un produit à sa sauce pour donner une couleur rouge sombre au feu. Que tout soit... magique.
Le lion descendit de son estrade, et après s'être frotté tel un matou à Gandrel -qui soudainement pria très fort en récitant mentalement "ça c'est pas dans le numéro, mais ça c'est pas dans le numéro" - déjà dans son imagination galopante il voyait très bien la scène.
1


Mais le lion passa sans le dévorer et se dirigea au son des coups de fouet vers la sortie. Le survivant se dit qu'après tout, ce n'était qu'un gros matou... et espérait quand même que son chat, Boule de poil, ne devienne pas si gros. Déjà qu'il coutait une fortune à nourrir...

Les employés vinrent tirer le podium sur lequel elle se tenait l'instant d'avant. D'une côté coulisse, on voyait un cracheur de feu collé et accroché à la paroi sans toile tel un super héros du monde moderne.
2

Tandis qu'on évacuait tout le monde de la scène, le conteur se livra alors à tous les écarts de son imagination sur les animaux magiques... ou pas.
Suspendus à ses lèvres, hommes, femmes et enfants buvaient ses paroles. Les yeux étaient fixes, les bouches béantes, les mains inertes. Impossible de dépeindre l'état d'exaltation dans lequel se trouvaient les auditeurs. Le cœurs palpitaient, les sabots de leur imagination galopaient, tous de concert, les emportant loin dans les tréfonds de leur fantaisie.

Lorsqu'une corde fut pincée, laissant échapper une note de musique à l'attention du Monsieur Loyal pour le tenir informé de l'avancement du spectacle, ce fut un battement d'aile de papillon... de ceux qui se transforment en tempête.
Les nerfs surexcités d'un auditoire captivé, reçu la petite note comme le mugissement d'une bête fantastique qui fondait sur eux. Des cris et des tremblement s'échappèrent des gradins. Et ce ne fut pas que des enfants et des femmes qui furent les malheureuses victimes de cette révélation de manque de courage.

Gandrel annonça alors la suite.





1. le lien mène à une version plus grande de l'image.
2. accroché au murs sans toile ? mais voyons c'est spider...
--Thalis


Juste derrière la piste:

Maintenant le cirque va avoir l'immense plaisir de vous présenter un autre animal inconnu. Enfin inconnu... qui n'est lui aussi qu'habituellement rencontré dans les contes. Car oui, nous le connaissons par les récits et ouvrages folkloriques mais... qui d'entre vous a déjà rencontré un...

Se levant de moitié, Thalys porta juste devant sa bouche la baton enflammé, et soufflant l'alcool ingurgité dessus, produit un jet de flammes qui s'envola au dessus de Monsieur Loyal. Le grand paravent bordant l'entrée des coulisses avait été rapproché durant le long monologue de Gandrel, et les spectateurs, trop absorbés par la contemplation de l'animal et de la petite fille, n'avaient absolument rien remarqué. De ce fait, Gandrel apparaissait toujours au milieu de la piste, mais Thalis s'en trouvait fortement approché. Cette partie du spectacle avait valu maintes et maintes difficultés pour le mettre en œuvre. il avait fallu répéter de nombreuses fois, avant d'obtenir résultat satisfaisant. Mais Gandrel et Thalis pouvaient se vanter maintenant de leur réussite, car le résultat était quasi parfait.

Cet oiseau mythique, enfant du soleil et frère de l'immortalité, est aussi à l'origine de l'invention de la musique grâce à son magnifique chant. Hélas, seul les élus du paradis solaire peuvent entendre son merveilleux chant... mais nous allons vous montrer tout aussi...

Apparemment, tout le monde n'avait vu que du feu au tour de passe passe de Gandrel... Et les forts applaudissements qui découlèrent du public le prouvèrent bien.

Bon, ce n'était pas le tout, mais la concentration était de mise maintenant. Alors que le blondinet s'amusait, Thalis sortit d'une poche de sa chemise un petit flacon rempli de poudre de couleur rouge opaque. Il versa celle-ci rapidement et dans sa totalité dans la bouteille d'alcool posée à son côté. Ne restait plus qu'à mélanger. Un coup d'œil pour voir où en était Gandrel. Le phénix avait disparut, place maintenant au griffon.


Bien, très bien... Tu es doué Gandrel...

En même temps, il tournait et retournait la bouteille d'alcool entre ses mains. Puis l'agitait doucement, avant d'en boire une longue rasade. Nouveau regard vers la piste. Cela ne se présentait pas trop mal. Le cracheur de feu s'avança de quelques pas, silencieusement, courbé, afin de se placer derrière le podium.

Magnifique, murmura-t-il avant de prendre une autre gorget de son breuvage. Cette fois cependant, il prit soin de ne pas l'avaler. Un petit signe au dresseur le plus proche. Et en même temps que claquait le fouet, Thalis passa sa tête juste au dessus de sa cachette, pour se retrouver à la même hauteur que celle du Lion. Dur de le voir, surtout quand on avait les yeux braqués sur la créature. Il en profitait pour recracher son alcool en un jet continu, crachant à la place du lion une longue flamme. De nouveau, tout se passa parfaitement, les spectateur étant bluffés. Qui ne le serait pas?

Enfin, le dressage, dans tout son art. Qui pour les chinonais, semblait miracle, la preuve qu'il fallait pour considérer l'animal comme un griffon, cet animal légendaire et fantastique. Pas de doute, leur troupe avait développé des numéros impressionnants. Ils feraient fureur en Catalogne. Lui aussi avait eu le temps de développer son numéro. Celui-ci n'allait d'ailleurs pas tarder. Souriant en coin, le barbu ne bougea pas alors qu'on entrainait lentement le podium vers l'entrée de la scène, invisible pour l'instant. Il put ainsi sauter à terre et reprendre sa bouteille, niché dans un creux. Un petit regard sur El Director.


Tout est prêt Eldi?

Et coument moun ami!! Tou as la lourdé taché dou finiré lé spectaclé, inoutilé dé diré qué tout esté perfecto!


D'un sourire, Thalis remercia El Director, et regarda les cinq bouteilles pleines d'alcool prêtes à l'emploi. Deux torches, pour l'instant éteintes, attendaient leur sort, à côté. Il se saisit de ces dernières, avant d'hocher la tête pour l'assistante déjà parue à côté du phénix. La jeune femme se chargea alors des bouteilles.

Et maintenant que ce que vous avez pu voir jusqu'à maintenant... est gravé dans vos esprits... que vous pourrez ressortir tout cela devant vos amis ébahis... devant ces dames folles de vos récits et vous suppliant de continuer votre récit... devant les vieux de ce village, qui vous envieront d'avoir été présent à un tel évènement... Il est temps d'accueillir ici même, sur cette piste, à Chinon!!! Le maître incontesté et incontestable de l'élément le plus dangereux que l'on puisse trouver sur terre, le plus dévastateur, le plus traitre... Il le maitrise parfaitement, dans toute sa plénitude, et ce soir, vous serez encore dépassé par cette folie qui l'habite... Je veux un tonnerre d'applaudissement pour le grand Thalis!!!

C'est en souriant que le géant, qui avait terminé sa préparation, pénétra sur la piste, en croisant Gandrel. Pas un regard pour ce dernier, le blondinet savait qu'il avait fait un fabuleux boulot.

Contrairement à ce que le public s'imaginait, se représentant pour la plupart un fou furieux pénétrant comme une furie sur la piste, grand sourire dément et bave à la bouche, Thalis avança très tranquillement au centre de la piste, petit sourire aux lèvres, l'air immensément calme. Ses yeux sombres balayèrent le public lentement, de droite à gauche. Le silence venait de se faire, et chacun attendait, coupant presque sa respiration, impatient et en même temps craintif de ce qui allait suivre.

Après avoir laissé cette ambiance légèrement inquiétante et mystérieuse se répandre autour de lui, le géant barbu leva lentement une main en l'air, portant une torche. sa bouche souffla légèrement dessus, mouvement imperceptible depuis les tribunes, afin d'attiser les reflets rougeoyants. La torche prit feu en quelques secondes. Pour le public, on ne savait pas très bien comment il avait fait pour l'allumer, mais sans nul doute, c'était par l'esprit!

Sans cesser de regarder les spectateurs, le cracheur de feu souffla à nouveau sur la torche flamboyante après avoir approché celle-ci de sa bouche, expédiant un nuage d'alcool sur les flammes. Effet immédiat, un jet violent monta en l'air, déclenchant des oh et des ah du public. Le barbu tendait alors son autre main en avant, bras tendu, paume vers le ciel. Nouveau regard mystérieux sur ses spectateurs hypnotisés, et une nouvelle flamme part, en direction de sa main. Quelques cris retentissent.


Il a du se bruler, ça doit faire mal, murmure-t-on.

Mais le géant sourit, et de sa main tendue, apparait un petit feu. Ménageant l'impression donné, Thalis recroqueville ses doigts, comme pour faire croire qu'il contrôle parfaitement la flamme dans sa main. Une peau couleur chair recouvre en fait sa véritable peau, et un peu d'alcool au creux de celle-ci entretient l'illusion qu'il a lui même fait apparaître le feu. Il semble alors prendre une impulsion et ramenant son bras vers son visage, il le détend soudainement vers le haut d'une tribune, crachant au même moment un long jet de flammes. Mouvement fluide, rapide au point qu'on peut croire que la main a de nouveau initié le jet de flammes. Mouvement travaillé depuis plusieurs années.

Le public semble médusé. Comment un tel être peut il exister sur terre? N'importe qui donnerait pour posséder un tel don! Il doit forcément être invincible puisque le feu ne lui fait rien. Satisfait, Thalis se penche pour saisir l'une des bouteilles déposée par l'assistante. Il boit une gorgée, fronce les sourcils exagérément, puis porte la bouteille devant ses yeux.


Bon sang!! Qui m'a foutu une piquette pareille???

Et dans un geste rageur, le géant balance le breuvage dans un mouvement circulaire autour de lui en même temps qu'il porte à nouveau la torche à sa bouche. L'alcool s'enflamme autour de lui, comme un long ruban se consumant rapidement. Thalis s'amuse ainsi à vider la bouteille, décorant l'air de lumière vive. Le public retient des cris d'admiration, ou de stupeur émerveillée devant le spectacle. La bouteille vide est alors jetée derrière lui, et une autre rapidement entamée.

Voyons celle-ci...

Le barbu semble alors satisfait, car il boit goulument. A tel point qu'il renverse complètement le contenu sur son bras gauche. La droite portant la torche revient devant sa bouche, et de nouveau, une longue flamme part. Le bras gauche vient alors d'un seul coup dans le jet de flammes, sans que cela semble affecter de quelques manières Thalis. Il étouffe alors d'un seul coup le feu de sa bouche en avançant sa main et la plaquant sur ses lèvres. L'eau qu'il a versé sur son bras dégouline encore, alors que la gorgée d'alcool longuement gardée en bouche a trouvé sa place sur le sable de la piste. La main s'enlève de sa bouche, et... un rot en sort!

Oups, 'ardon!

Rire du public. Ce cracheur de feu était décidément étonnant. Le barbu se penche alors à terre, et se mettant à genoux, saisit la quatrième bouteille. Ne pas se planter, où il pourrait le payer de sa vie. Mais non, la croix indiquait que le breuvage était alcoolisé. Il lève celle-ci en l'air, ferme les yeux. Les rouvre, puis d'un large cercle de la main, dessine avec le goulot une tranchée dans le sable, l'alcool se déversant en même temps dedans. La bouteille vide vole en l'air, la deuxième torche la remplace immédiatement. Les deux bras balaient la piste, la première torche enflammant la deuxième. Thalis lève alors les deux bras haut dans le ciel.

El nimmbé del coro atalann del alèm!

Prière à l'on ne sait quelle force mystérieuse. Les mots du barbu ne veulent pourtant rien dire du tout. Les torches foncent alors sur le sol, et semblent foudroyer celui-ci, encerclant d'un grand cercle de flammes Thalis. Les flammes s'élèvent jusqu'à la taille du géant. Le voici prisonnier du feu. Élément qu'il contrôle parfaitement. Les spectateurs retiennent leur souffle, les enfants regardent bouche bée, quelques femmes et hommes ne peuvent s'empêcher une main devant celle-ci. Le géant sait qu'il doit se dépêcher, avant que les flammes ne s'éteignent. L'alcool est puissant, mais il n'a guère la possibilité d'apporter sur piste des tonneaux. Thalis s'avance alors tranquillement vers le cercle de feu, jette un regard impassible et perçant au public, puis fait demi-tour et lentement, traverse le cercle de flammes. Si le fait que les chausses ne prennent pas feu peut paraître logique quand on fait ce genre de numéro, que les jambes nues du cracheur de feu ne flambent pas parait irréel au public. La peau couleur chair le protégeant fait une nouvelle fois merveille, et à part une bouffée de chaleur au niveau de ses cuisses, le géant quitte tranquillement la piste, à lentes enjambées, sous les applaudissements à retardement mais tonitruants des chinonais. Et juste avant de passer du côté des coulisses, Thalis plante de chaque côté de l'ouverture ses deux torches flambant encore. Le cercle enflammé derrière lui semble diminué, pour bientôt s'éteindre complètement. Mais le géant barbu a déjà disparu. On remarque alors que durant le numéro du cracheur de feu, les lanternes ont cessés d'éclairer, plongeant le public dans un noir presque total.
Gandrel
[Toutes les bonnes choses ont une fin]

Gandrel annonça alors la suite.
- ... Je veux un tonnerre d'applaudissement pour le grand Thalis!!!
Le présentateur sortit, le cracheur de feu entra. Et sans se cacher cette fois.

En coulisse, Eldi le félicita chaleureusement pour le bon déroulement des derniers numéros avec les animaux. Que leur Monsieur Loyal attitré n'aurait pas fait mieux et que du coup, qu'il ne parle pas le français correctement était une bénédiction.

Puis le blondinet présenta ses excuses pour être arrivé en retard en prétextant visite aux dresseurs afin de procéder à une ultime vérification avec les animaux. Pour être sûr que tout irait bien.
Le bedonnant directeur, agitant sa main, lissant sa moustache de l'autre en déclarant que ce n'était pas grave, qu'au contraire, il félicitait Gandrel pour son implication, qu'il avait eu raison. C'est qu'avec ses bêtes là, valait mieux pas jouer avec le feu.

Ensemble ils admirèrent le dernier numéro. Celui de Thalis. Tout deux se montraient fébrile car après cette ultime représentation, on saluerait le public. Et viendrait l'heure fatidique. Le jugement.
Tel le marteau du tribunal, seule l'ovation finale, et elle seule, pourrait leur dire si le spectacle avait été un succès.
Ainsi, résidait dans les mains du public l'avenir même de certaines revues.
Pour eux, le compte à rebours final avait commencé.

La fin s'en vint.
Le maitre des flammes sort, plantant deux torches devant la sortie des artistes. Gandrel et El director foulèrent alors le sol de la scène pour la dernière fois. On les voit rentrer puisqu'ils passent près des flambeaux, mais lorsque s'élève la voix de Gandrel il sont au milieu de la piste, dans le noir le plus complet... comme le reste du chapiteau hormis les deux torches.
Une lampe sourde éclaira alors juste le visage de Gandrel, l'effet était amusant de voir ainsi flotter visage sans corps.


- Le voyage fut plaisant, et déjà le voyage appelle nos artistes. Merci à la municipalité de Chinon d'avoir accueillit en son sein le cirque et ses artistes. Et voici l'homme qui vous a offert se spectacle, j'ai nommé...
La lumière se fit plus intense et éclaira entièrement les deux hommes qui se tenaient côté à côte.
... Elll Dirrrectooor !
Celui-ci un immense sourire sous la moustache, envoyait de ses deux mains des baisers au public.
- Merci à tous ! Merci à vous !
Les deux hommes effectuèrent de concert une révérence, pas très prononcée par Eldi à cause de son ventre mais le cœur y était.
Et le chapiteau replongea dans le noir le plus complet.

Eldi fonça en coulisse et déjà donnait ses ordres pour le démontage. Les bateaux, chaland de Loire, des rambertes autres barges attendaient la fin de leur chargement. Certaines roulottes y avaient déjà prit place.
A l'aube, un nouveau voyage les attendaient, ils auraient le temps de se reposer.

Gandrel quant à lui se dirigea vers la porte et releva le voile de la sortie du public, qui avait été quelques heures avant, leur entrée.
Des nombreuses lampes et torches s'allumèrent et illuminèrent l'intégralité du chapiteau et révélèrent les passages pour gagner la sortie.
Sur la piste, seul le sable qui recouvrait les pavés.
Près de la porte par contre, Gandrel se tenait debout. Prêt à saluer les présents, les remercier, ainsi que de leur souhaiter un bon retour au domicile et une bonne nuit pleine de rêves.
Un au revoir en somme.




Voici la fin du spectacle, si celui-ci vous a plu une seule consigne : dites-le !
Princedusud


Prince avait assisté au spectacle et s'était régalé .
Il vint vers Gandrel pour le féliciter et d'ajouter:


Messire,vous faites parti d'une minorité silencieuse à Chinon mais non moins importante pour l'élévation culturelle des Chinonaises et chinonais.
Il est indispensable de se noyer dans des spectacles tel le vôtre afin d'oublier le quotidien et ses vicissitudes.
Celà nous fait rêver et partir sur des chemins de traverse que nous avons peu souvent l'occasion de fouler.

A ce titre,la municipalité de Chinon vous distingue de la Rose des Vents,qui évoque de semer la culture comme vous le faites si bien et aussi le rayonnement dans la vie chinonaise.
Nous récoltons ce que nous semons aussi mais aujourd'hui vous êtes le centre de la Rose des vents et c'est vous qui semez pour vos enfants et petits-enfants et aussi pour vostre élévation culturelle et philosophique.

Veuillez vous approcher s'il vous plaît!

_________________
Prêtre Théologien de Chinon & Juge de L'Officialité de Touraine
Gandrel
Gandrel saluait le public qui maintenant quittait ce lieu qui, l'espace d'une soirée avait apporté toute sorte de frissons aux chinonais.
Certains le saluaient, d'autres étaient trop pris dans leur discutions. Au garde à vous, Monsieur Loyal entendaient quelques bribes disséminées de-ci de-là qui lui arrachaient des sourires ou lui faisait faire la moue...


- Et tu as vu quand il a...
- Oui oui j'étais là moi aussi.


- Moi, j'dis chapeau bas !

- Dites moi mon brave, pour se rendre à la loge de la danseuse où...
*PAF*
- Non mais j't'en foutrais moi des danseuses.

- Merci, ça fera de beaux souvenirs !
- Oui, ce spectacle, un vrai univers...


- ...et dire que je devais passer la soirée avec mère-grand...

- Vraiment bien ! Je vais commencer à songer à me reconvertir...

- Tu crois que Mariza voudra jouer la victime? J'ai deux couteaux chez moi...

- Tu pourrais faire pareil à la maison ?
- Je n'y arriverai pas. Le niveau est trop élevé.


- Vieux con !! Elle dansera pour nous tu veux dire !

- En un mot : génial !

- Ah si je pouvais payer cette Zaphyra pour amener les clients dans ma taverne...

C'est alors que Princedusud s'approcha de Gandrel. Un messire, des félicitations et... une médaille ! ... la Rose des Vents... c'est que ça sonnait rudement bien en plus.
- Veuillez vous approcher s'il vous plaît! Lui intima le diacre.
Sourire aux lèvres, le conteur s'approcha en disant une phrase que l'on dit dans ses moments là... ou pas.


- Une rose des vents pour moi qui sème aux quatre vents des petits enfants... je ne sais si c'est dans un but d'élévation... quoique... si en fait, oui, vous avez raison, ça s'élève beaucoup dans ces moment là.




Merci à vous !
Princedusud


Messire,au nom du Conseil de Chinon,je vous distingue de la Rose des Vents




Celle-ci constitue la reconnaissance de tout un village pour vostre investissement dans la vie culturelle qui n'est pas moins importante que les armées en route.
Pas moins importante que votre attachement à Chinon
Et pas moins importante de toute vostre énergie à répendre un peu de bonheur dans nos coeurs.
Vostre chapitre nous sort volontiers des champs de maïs et de blé,ainsi que de nos missions militaires et civiles.

Sieur,par cette reconnaissance,faites-nous le plaisir de rester chez nous et de continuer à divertir les Chinonaises et les Chinonais .
Sachez aussi que si vous voudriez rejoindre le Conseil de Chinon,c'est avec plaisir que nous vous trouverions un poste adéquat.

_________________
Prêtre Théologien de Chinon & Juge de L'Officialité de Touraine
Gandrel
Le médaillé sourit aux anges et rougit, à tel point qu'il égale le rouge de son costume. Tandis que Princedusud accroche la distinction locale, torse bombé, le blondinet balbutie des remerciement, et quelques mots humbles, après tout, il récolte beaucoup pour avoir semer si peu. Mais la breloque attachée, voilà qui fait sa fierté.

Un sourire voilé et il remercie encore maire, pères, tontons et frères et soeurs, et les enfants aussi, puis les gens de passages... ou pas... enfin tout Chinon quoi. Des mots teintés de douceur qui disent que la ville lui a beaucoup apporté et qu'il ne saurait le lui rendre.

Il grommelle qu'il reprend la route, déjà. Demain... ou après-demain... d'autres gens, d'autres fêtes...
Puis posant la main sur la médaille qui se trouve être sur son cœur il rajoute.


- C'est déjà un immense honneur que le conseil ai trouvé le spectacle à sa convenance... et mille merci pour la médaille que je garderais précieusement... mais qu'on me donne le nom du caviste de la municipalité ! Fichtre, l'alcool doit frapper fort pour que juste l'idée de me confier un poste à la culture vous ai effleuré.

La foule, elle, continue de se déverser à l'extérieur. Le flot de spectateurs file et s'échappe. Quelques salut, quelques mots échangés rapidement. Avec sérénité le chapiteau se vide.
--Zaphyra


[Un peu plus tot , Baiser deposé sur des levres médusées...]

Elle était tout a sa rancœur et a ses mots plein de fiel quand le bellâtre ne trouva pas mieux a faire que de lui fermer le clapet et de quelle manière!

D'abord surprise d'être soudainement collée a lui, la nuque qui se raidit se laisse doucement détendre lorsqu'elle sent contre ses lèvres les siennes qui s'imposent, la langue qui se fraie un chemin et qu'elle accueille avec plaisir, son corps entier se laissant aller a cette gourmandise. Elle laisse une main qui quelques instant se serait abattue volontiers sur sa joue, caresser doucement la dite joue avant de se retrouver séparée de lui a contrecœur.
Elle le regarde s'éloigner, béate , le cœur battant , le souffle court alors qu'il lui décoche un sourire assassin avant de courir en scène.
Elle reste figée, sans pouvoir bouger, sans pouvoir rien faire d'autre que se forcer a respirer. Elle ne remarque même plus Eldi qui s'agite toujours, elle ne remarque pas Arnigo qui sort de scène, elle ne remarque pas les dresseurs et les animaux qui défilent.

La danseuse se passe des doigts mélancoliques sur les lèvres brulantes en souvenir de ce baiser volé, baiser donné...
Toute a son trouble elle essaie de récupérer ses esprits... qu'était elle censée faire, oui , aller se changer... la roulotte... oui c'est ça.
Tournant distraitement les talons, elle se dirige a pas aveugles vers ladite roulotte. Dans sa tète se bousculent les images de la scène qui passe trop vite, allant directement a l'épisode du baiser, épisode qu'elle vivrait volontiers encore.

La voila qui se prend a rêver la jeune caj. La vie des chemins ne lui laissant guère le loisir des rencontres. Pourtant le jeune blond avait réussi a faire chavirer un cœur jusque la désinvolte et c'est avec le plus grand des plaisirs qu'elle lui aurait interprété toutes les danses qu'il désirait rien que pour lui.

Un soupir de dépit plus tard, elle poussait doucement la porte du vago dans lequel une lanterne brillait faiblement. S'amusant d'un de ses voile, elle le mit en boule et s'amusa a le serrer contre son visage pressant ses lèvres sur l'étoffe avant de se laisser tomber sur une pile de vêtements une grimace de frustration aux lèvres.

Cachée dans cette roulotte utilitaire, elle n'avait envie de rien, pas même d'aller titiller la vieille Tasmania qui devait sans doute râler de devoir se préparer au départ.
Qu'ils se débrouillent comme ils veulent, ils n'avaient pas besoin d'elle de toute manière. Elle voulait encore conserver dans sa tete l'image du blond qui a l'aube ne sera plus qu'un souvenir... Satine avait raison... La jeune enfant devenue femme le comprenait enfin.
Gandrel
[Flashback : sous une roulotte durant le spectacle]

Ils creusaient depuis des heures et des heures, avançant lentement, trop lentement.
Le matin en arrivant, ils avaient aperçu, par les fines interstices de la roulotte, le blondinet, toujours affichant son air désinvolte et son sourire inaltérable malgré les conditions aussi osées que risquées.

Avant que le spectacle ne commence, l'homme que l'on nommait le paternel, s'était entretenu avec lui pour lui signaler leur difficultés sur l'avancée du tunnel et aux doutes émis par la troupe pour être dans les délais.
Celui-ci après une brève conversation lointaine et silencieuse -à l'aide d'un langage gestuel d'une discrétion absolue que le juventus
1 avait mit au point, permettant ainsi d'échanger des informations rapidement sans avoir jamais à s'adresser la parole ou même à se rapprocher- avait donc réintégré la roulotte avec toute la discrétion qu'il sied à un vieil assassin de métier. Malgré la noirceur du lieu, ou nulle bougie n'éclairait la bande tassée là, après avoir répété la réponse de Gandrel, il pouvait aisément deviner les mimiques sur leur visages couvert de terre. La réponse du blondinet avait été on ne peut plus claire : Doucement, mais surement ; le tout arrosé d'un de ses sourires plein d'assurance. Cela ne fit qu'alourdir l'atmosphère.

Dès le matin, ils s'étaient laissés porté avec le flux qui rentrait dans Chinon, une quantité déraisonnable de roulottes, charrettes, carrosses et autres carrioles. La présence attendue du spectacle forain avait attiré particulier et commerçant aussi surement qu'un pot de miel attirait les abeilles. Les premiers venant s'amuser, s'éblouir et dépenser quelques écus, tandis que les seconds, eux, venaient s'amuser et s'éblouir à en engranger un maximum de rondelles de métal que la populace profitant de l'humeur joyeuse de la très nombreuse populace venue se distraire. Grâce au remue ménage causé pour les arrivants, les troubadours, innocent à ce qui se tramaient, ne remarquèrent pas qu'une roulotte s'était immiscée parmi les leurs.

Tous étaient à l'ouvrage, les hommes et les femmes travaillaient le haut du corps en chemise légère malgré le froid. Tous travaillaient certes, mais pas tous en même temps. Les -mineurs- ne pouvant travailler qu'à deux de front en un intense effort avec un roulement tout les quart d'heure au bout duquel deux remplaçants venaient à leur tour piocher avec ardeur. Tandis qu'une autre équipe, qui tournait elle aussi, portait des bourriches de terre du tunnel à la roulotte.
Les médiocres conditions de travail étaient, en plus des difficultés habituelle de minage, ré-haussé pour une autre raison capitale : il fallait prendre garde que le doux son des pelles et pioches ne soit ouïe par les gardes de la maréchaussée, ou un quelconque autre passant inquiet du bruit, éveillant de fait leur soupçons. Heureusement, la joyeuse cacophonie qui avait lieu sur la place Royale étouffait allègrement jusqu'à présent jusqu'aux quintes de toux inopinées.


L'épuisement les envahissait aussi surement que la poussière recouvrait leurs corps, mais aucun n'abandonna, car l'occasion était unique, ils le savaient, et seul le résultat obtenu comptait... compterait en espèce sonnante et trébuchante. Récompense de tant d'effort, tout travail mérite salaire disait un vieux dicton, même un ouvrage que personne n'avait eu la bonne idée de réclamer auparavant, et à un salaire horaire déraisonnablement onéreux. Enfin ça, pour le dernier, ils l'espéraient tous.
Le tunnel se devait de déboucher avant la minuit sonnante au clocher, c'était l'heure à laquelle le spectacle finirait, et ou la troupe, les poches pleines, devaient filer extra-muros incognito, mélangé à la foule de fermiers qui regagnaient leurs pénates. Pour une fois, la porte de la ville ouvrait exceptionnellement de nuit, il fallait bien en profiter.


Une heure avant minuit, et tandis que certains, secrètement, désespéraient de réussir en les délais impartis, l'un d'eux sentit le vide sous sa pioche.
Furieusement, on agrandit le trou qui débouchait dans l'entrepôt de la mairie, le bruit toujours couvert par le tintamarre du spectacle qui avait lieu à deux pas.

Soupirs, sourires.
Signal, voilà le final.


Cependant il fallut attendre l'ultime signal, celui venant d'un des guetteurs resté en la nuit profonde, veillant avec soin de surveiller chaque déplacement de gardes, passants, ivrognes ou amoureux pour qu'aucun ne puisse voir le ballet qui s'en suivrait, ou à défaut, périr d'avoir été là au mauvais moment, mauvaise endroit.
Leurs silhouettes étaient mêlées aux ombres, bien que la place soit vide à cette heure, nul n'aurait pu les distinguer à moins d'entrer eux-même dans leur recoin ou même la lune n'osait pénétrer.

Les gardes qui effectuaient leur ronde ne virent absolument rien de se qui se tramait. A un moment une femme blonde sortit du spectacle, mais de nombreux yeux la suivirent et soufflèrent la voyant partir au loin, rentrer chez elle surement.


Le transvasement des marchandises fût lui aussi long et épuisant, néanmoins la douce euphorie qui les avaient maintenant gagné compensait le manque de force par un puissant regain d'énergie, et ce, si bien, que même les plus lourds des sacs et des caisses furent chargée avec prestance dans la seconde roulotte prévue à cet effet. L'on aurait dit une colonie de fourmis avec leur récolte sur le dos, dépouillant le cadavre d'un insecte pour mener la précieuse pitance à la fourmilière.

Prévenu par signe que le graal avait été atteint, enfin, Gandrel arriva.
Il se déshabilla avec une rapidité exemplaire à l'entrée de la roulotte. Ceux du groupe qui étaient présent pensèrent à l'unisson : voilà donc le spectaculaire résultat d'un entrainement intensif à se défroquer n'importe ou, n'importe quand. Avec l'arrière pensée non avouée, dans un rire jaune pour les hommes : ah le lapin ; et dans un soupir pour les femmes : mais il en reste là... du tissus...
Le blondinet enfila une longue cape et mit rabattit la capuche, afin, de ne point se salir le corps de terre. On lui confia sa besace et il rampa à son tour dans le tunnel qui débouchait dans l'entrepôt et y surgit, il sourit, tout se passait pour le mieux. Directement, le Monsieur Loyal se dirigera vers la petite porte qui donnait directement à l'intérieur de la mairie, se baissant pour étudier la serrure il opina du chef d'un air satisfait, sortit ses outils de serruriers puis prodigua, avec force d'adresse, les caresses nécessaires pour que celle-ci écarte sa fente et jouisse dans un petit : clic. Le tout afin d'entrevoir encore, en ouvrant la porte, tout les trésors qui se trouvaient par derrière elle.


Le blondinet se précipita, il fut soulagé de ne pas avoir apprit l'architecture de la mairie par cœur inutilement. Les plans qu'on lui avait refourgués étaient bons.
D'un pas véloce, il arpenta jusqu'à trouver satisfaction, le bureau du maire. Après un soupir puis une courte pause pour se détendre afin de ne pas commettre la moindre erreur, il prépara ses outils afin d'ouvrir la serrure du coffre. Celle-ci était d'un modèle classique, il avait deux minutes pour l'ouvrir, là ou il lui en faudrait dix bonnes. Une goutte de sueur perla sur son front.
Six minutes plus tard la serrure céda.


Un vent, un vide, un néant. Un juron.
Enfin, les autres se chargeraient de tout prendre, pas le temps de compter. Gandrel reparti en courant, rampa à une vitesse folle dans le tunnel, arracha la cape qui protégeait son corps des traces de terre et renfila son habit de Monsieur Loyal.
Dehors on surveillais la place et on lui donna un signal pour lui signifier qu'il pouvait sortir sans risque, ce qu'il fit.
Le blondinet fonça sur les roulottes des dresseurs qui se tenaient plus loin. Les hommes l'attendaient. Et le conteur, essoufflé mais désinvolte leur dit :


- Messieurs, en piste !
Repartant tout aussitôt, sans jamais s'arrêter de courir, regagner les coulisses où El director et surtout la belle Zaphyra l'attendaient. Il se fit engueuler, il offrit un baiser, et retourna sur scène présenter le bestiaire.


1. juventus : jeune homme
Gandrel
[Quand dans le noir on voit passer une étoile filante]

Tout le monde était parti.
Le spectacle était fini...
Fini ? non jamais, il entrait juste dans un état latent, une pause tout au plus.

Déjà les employés repliaient le chapiteau. Si dur à hisser, si facile à ôter. Hormis les manœuvres qui s'esquintaient la santé à effectuer aller retour entre la place royale et les quais du port de la ville, tout le monde était visiblement parti se coucher. Le bruit des roues de roulottes et de charrettes qui battaient le pavés avaient remplacé le roulement des tambours et autres douces cacophonies de la soirée.

Dans la rigueur de l'hiver à travers la brume matinale, un blondinet, un voile au parfum épicé autour du cou, cherchait quant à lui une roulotte précise. Et son instinct, à peine aidé par les renseignement précis sur la couleur et l'emplacement glané auprès d'un forain, trouva l'habitation ambulante rapidement. C'est avec un sourire éclatant qu'il arrive devant la porte. Non seulement pour la ravissante, mais aussi parce qu'il constate qu'une une autre roulotte s'en est allé. Une seule trône encore, abandonnée. Une remplie de sac de sable et avec un faux fond qui mène à un tunnel.

Un coup à la porte.
Pas de réponse.
Un deuxième ? non. Il tourne la poignée.
La porte s'ouvre laissant entrevoir une roulotte vide. La belle n'est pas là.

Le monte en l'air fait la moue, le jeune présomptueux qu'il est pensait avoir trouvé un lit jusqu'à l'aube. C'est à regret qu'il prend la route de son auberge. Dans un premier temps il se dit, qu'après une journée que l'on pouvait qualifier d'harassante, dormir ne pourrait que lui faire du bien.
Oui mais quand même... cette danseuse...

Âme errante, vagabondante il chantonne pour se réchauffer.


Oh le vent souffle fort
Dans la rue froide et sombre ce soir
Et les gens, ils dansaient sur la musique
...
Et vous chantez les chansons
En pensant que c'est ça la vie
Et vous vous réveillez le matin avec l'impression que votre tête a doublé de volume
Où allez-vous aller ? Où allez-vous aller ?
Où allez-vous dormir ce soir ?


Grincement de dents. Ronchonnement qui s'échappent. Sûr qu'elle avait un déhanché terrible cette danseuse pense le vilain garnement. Puis il est tiré de ses pensées par le commentaire d'un couple de badaud qui bravent eux aussi le froid.

- Hey ! Mais c'est le monsieur du spectacle dans son costume rouge !

Hein ? costume ro... Mince, le costume !
Monsieur Loyal salua le couple et fit demi-tour. Fallait passer à l'habillage, le laisser en vue pour qu'ils le trouvent aisément. De plus il fallait récupérer son propre mantel.

Revenu sur ses pas, par chance la roulotte se trouvait encore là. Il y pénétra afin de restituer le bien, mais, en plus de son mantel, autre chose était là. Le temps que ses yeux s'acclimatent et il distingua deux fentes brillantes. Puis une forme. Quelqu'un. Elle.
Elle ?
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