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La halle de Chinon : [RP] La mosaïque - 2 - Fête la foire à Chinon

--Zaphyra


[ Il est beau comme le soleil... Est ce un prince un fils de roi...]

D'humeur mi coléreuse mi rêveuse la jeune gitane se laissait aller a ses émotions couchée sur son tas de vêtements.
Elle jouait du bout des doigts avec son voile qu'elle faisait tournoyer au dessus d'elle, étrangère au brouhaha qu'elle pouvait entendre au dehors...

Toute a son trouble elle ne cessait de revoir le visage du jeune homme blond habillé de rouge qui lui avait volé un baiser.
Biensur elle n'en était pas a son premier baiser toute curieuse qu'elle était de savoir ce que ça faisait de s'embrasser, mais celui la était spécial, et elle en était toute retournée.

Comme une jeune fille dans les champs serait en train d'effeuiller la marguerite, elle tirait avec violence les grelot brodés sur le voile, les envoyant choir dans la mince pièce faiblement éclairée.


- Il m'aime... Il me veut... hum... Il m'a pas regardé... Il m'aime pas... il est parti.. Il reviendra pas... je le verrai plus... Il s'en fiche ... Il en trouvera d'autres ... Il... raaaaa

Elle jeta dans un geste de rage le voile et dans un profond soupir se laissa enfoncer dans la masse de vêtements, immobile, résignée, les paupières baissées.

Elle resta la sans trop savoir combien de temps, se laissant aller a la variation de son humeur, passant de la béatitude amoureuse, a la rage toute enfantine d'une gosse qui n'a pas ce qu'elle veut. Et les minutes, voire même les heures s'égrenaient... Petit a petit le silence s'imposa et la belle se crut bientôt seule au monde, drôle de sentiment pour quelqu'un habitué a être entourée et a enquiquiner son petit monde.
Pourtant un bruit la tira de sa rêverie...

Des pas, puis le bruit de la poignée qui tourne... Oh non... qu'on me fiche la paix pense t'elle... Pas Arnigo... pas lui... Pourquoi l'univers ne pouvait pas comprendre qu'elle veuille se retrouver seule et tranquille pour une fois.

Il fait sombre et elle ne distingue pas bien qui entre, elle ne perçoit qu'une forme grande , un homme... Sans doute son clown venu la chercher... Elle soupire...


- Humpf pas moyen de rester seule dans cette smala!

Elle se lève dans un geste rageur prête a lui en faire voir de toutes les couleurs de ses humeurs a ce troubadour qui la connait bien. Elle se rapproche, ses yeux distinguent mieux... ce n'est pas Arnigo...
Et cette chevelure claire... serait ce... Lui... ?
Le coeur de la gitane s'emballe, ses lèvres se font sèches, vivait elle un reve?
Berthe, incarné par Gandrel
[A la poursuite de nos rêves]

Berthe s'éveilla en sursaut sans savoir ce qui avait perturbé son sommeil. Allongée près de ses sœurs dans un grand lit familial qui leur était dédié, elle se tourna pour observer le visage de sa cadette, Mathilde, qui lui collait à gauche tandis qu'à droit se trouvait le bord du lit. La petite ne bougeait pas, ou plus.
L'adolescente resta ainsi quelques instants puis referma les yeux, se laissant à nouveau engourdir par le sommeil. Et s'il faisait chaud dans le lit grâce à cet amas de corps, ça l'était beaucoup moins dans la pièce, et pas du tout dehors.

La rouquine entre torpeur et rêve, laissa courir sa main sur sa sœur, s'imaginant à caresser un torse, celui d'un prince, son prince.
Un jour mon prince viendra... disait là chanson qui raisonnait avec une infinie douceur dans son crâne. Et il est venu lui souffla une voix. Un visage nimbée d'une aura rose lui apparut alors et part un réflexe inconscient agita violemment sa main, pourtant calée sous sa tête, qu'elle croyait être à caresser le corps de l'homme.
Elle s'éveilla de nouveau brutalement, mais ce rappela très bien le pourquoi du réveil cette fois-là. Et bien malgré elle, des certitudes pointaient.


- C'est lui... mais il s'en va !
Lâcha t-elle comme un violent souffle d'air extirpé de sa poitrine par un coup qu'on lui aurait porté. Son prince était là, mais elle allait manquer le carrosse ! La petite était horrifiée, à un âge où les lubies sont paroles d'évangile, elle surchauffait son cerveau à trouver une idée miraculeuse.
L'idée miraculeuse ne vint pas, mais après s'être longuement attardée sur l'idée qu'il allait lui-même venir l'emmener pour toujours et ce de biens différentes façons -il viendra frapper à la porte de la maison demain à l'aube... ou à sa fenêtre cette nuit et l'emportera... à moins qu'il l'ai déjà remarquée et à déjà demandée sa main à son père qui, inconscient de l'ampleur, réfléchissait en prenant son temps... quoiqu'il pouvait avoir dit oui et lui réserver la surprise... mais non, non, il devait avoir dit non... oh mon dieu !- , qu'une autre idée lui vint.

Berthe quitta la couche et s'habilla d'une robe de toile aux couleurs gaies, puis enfila bas et bottines. Pour lutter contre la morsure du froid elle enroula le tout dans un épais châle en laine, son visage et tout le haut de son corps. Après un très douloureux ultime regard à ses sœurs elle confirma sa décision. Décidée, elle quitta la chambre sur la pointe des pieds, redoubla de précautions dans le couloir, car la chambre voisine coïncidait avec la chambre parentale, et une fois arrivée au bout, descendit les marches.





[Quand la réalité vous poursuit]

Dehors le vent froid soufflait, celui-ci, sans prendre distinction aucune, s'évertuait à se glisser dans chaque interstice de tissus qui pouvait le permettre, mordant brulant gelant ainsi la douce peau fine de la fillette. Malgré ce terrible froid, autre chose lui glaçait le cœur et l'esprit. Partagée entre l'épouvantable idée d'abandonner sa famille qu'elle chérissait profondément, ou l'atroce pensée de ne pas le trouver lui, le merveilleux Gandrel, son prince qu'elle avait vue et dévoré des yeux au spectacle. Des idées courtes, mais qui n'ont pas manquées de traverser nombres d'esprit d'une jeunesse adolescente. La fine rouquine resta ainsi prostrée à un angle du mur de la mairie pour échapper à un souffle encore plus froid et mordant du vent qui pouvait courir tout à son aise sur la place royale presque désertée des forains.

Peu avant Berthe, prenant son courage à deux mains, s'en était allée demander ou le trouver aux employé du cirque, mais les hommes, en plein ouvrage et pressés ne lui avaient rien répondu d'autre qu'un :

-Sais pas.
Aussitôt elle interrogea d'autres personnes, malheureusement parmi les rares qui comprenaient le français, toutes ignoraient ou le trouver.

Dons elle avait prit parti de l'attendre. Et son esprit devançait déjà la réalité.
Il allait arriver, il l'a verrait de loin, il viendrait. Ou bien, peut-être dans son dos ? Oui c'était cela... il viendrait tout en douceur et il l'a prendrait dans ses bras... bras qu'elle ne sentait plus d'ailleurs. Le froid. Et ses yeux se fermaient par moment de plus en plus réguliers. La fatigue.
Le temps fila.

Un violent frisson lui parcouru la colonne vertébrale lors de son réveil, lui rendant le dos douloureux. Sur la place, pas un chat, seulement les toutes dernières roulottes. La petite, dans une ultime tentative en fit le tour. Elle l'appela même. Mais elle ne le vit pas venir. Une pénible réalité la frappa alors. Gandrel s'en était allé. Non, non il ne pouvait pas, il n'avait pu... il ne le ferait pas se dit-elle. Jamais son prince s'en irait sans elle ! Mais déjà le désespoir l'avait gagné, rongé et envahit. Ce n'était plus qu'un dénie. Elle le savait, mais elle préférait le nier, au moins encore un peu.
Après une courte errance sur la place royale, elle décida de lui transmettre un message. Un message oui, mais comment ? Comment lui dire qu'elle était là, qu'elle l'attendait, qu'elle l'aimait !
C'est alors que ses yeux se posèrent sur une carriole des forains. Un sourire lui envahit le visage. Là, sous son nez, elle avait trouvée.




[Un message à faire passer]

Toute à sa tâche, la rouquine se salissait les mains avec le chiffon imbibé, mais cela n'avait aucune importance, le message devait être immense, se voir de loin, qu'il ne lui échappe pas. Butineuse, elle s'évertua à la tâche, tapotant, frottant avec force, regimbée part l'énergie de l'excitation.
Toute à ses travaux elle n'entendit pas le groupe d'ouvrier du cirque revenir chercher les dernières charrettes. Se fut un cri qui l'a tira de sa transe.


- ¿ Pero a qué hazte?

Quand elle se retourna, malgré les ténèbres nocturnes, elle vit des yeux blancs si rond et si grand qu'elle prit peur sans trop savoir pourquoi. Elle partit en courant, lâchant le chiffon, dans la direction de sa maison.
Alors qu'elle s'essoufflait à sprinter afin d'échapper à ses poursuivants -imaginaires- qui voudraient sans doute la corriger de leur avoir volé un pot de peinture à l'huile...
Déjà elle pleurait de n'avoir pu finir on message, tant elle s'était appliquée à inscrire avec soin son nom, afin qu'il soit écrit en gros et grand d'une couleur bien voyante.

Au même instant, toujours sur la place, les ouvriers se regardaient médusés. Un regard à droite, un à gauche, pas de maréchaux, pas de miliciens. Personne, rien, pas de témoins... Ouf. Ils remballèrent le pot de peinture et le chiffon et filèrent vitre retourner à la tâche, laissant l'ornement sur la façade de la mairie. Un gigantesque :
GANDREL

La fillette, toujours poursuivie -au moins dans son imagination- par des féroces ibères qui allaient pour la punir l'enlever et la vendre au marché au esclave de leur pays- courrait à en perdre haleine malgré un point de côté qui lui arrachait douleur à chaque pas. Mais rien, non, rien comparé à la douleur de 'avoir pu finir son message. Elle qui voulait écrire : GANDREL je t'aime, signé Berthe.

Le pavé claquait, s'était elle e elle seule mais l'esprit hanté, elle se persuadait que ce n'était qu'autre que la meute de ses poursuivants. Pas un instant elle ne croisa un milicien, un maréchal, un garde quelconque, ni même un chinonais qui pu faire cesser cette poursuite qui lui arrachait cœur et corps à chaque pas, chaque souffle.
Là, juste là, encore un peu... elle s'engouffra dans sa rue.
Là, juste là, encore un peu... elle arriva devant sa maison.
Là, juste là, encore un peu... elle atteignit son porche,
Là, juste là, encore un peu... elle ouvrit tant bien que mal la porte.
Là, juste là, encore un peu... elle claqua la porte avec violence et enclencha le verrou. Puis s'effondra à terre.
Ses jambes ne l'a portaient plus, ses genoux avaient cédés. Transie de froid, mais brulante à l'intérieur. Elle lâcha sa peine et pleura sa peine.

Ses parents, réveillés par le vacarme descendirent, armée d'un chandelier et d'un bâton et trouvèrent leur fille prostrée devant leur porte, couverte de peinture. Empli d'amour et de compassion ils prirent soin d'elle, la réchauffant près de la cheminée, lui préparant du thé chaud, la rassurant de mots doux et aimant mais toujours interrogateurs. Quand la jeune adolescente finit par éclater dans un nouveau sanglot :


- Je voulais lui dire que je l'aime !

Les deux parents s'en retrouvèrent, allez savoir pourquoi, sévèrement rassurés. Après s'être échangés un sourire dans le dos de leur fille, le père décida de remonter au lit. Sa mère saurait bien mieux que lui la rassurer sur les chagrins d'amour et les choses de l'amour en général.

Le vent hurlait dans la cheminée et malmenait comme en se jouant d'elles, les flammes. Tandis que la mère, Berthe enlacée dans ses bras, partageait se moment d'intimité mère-fille. Après avoir ouïe son histoire, elle rassurait la fillette avec l'assurance de celles qui savent que ce n'était rien qui ne fut déjà vu, ordinaire, et l'on ne pouvait y trouver matière à nourrir quelque inquiétude.
Avec une bonne humeur évidente la mère rajouta.


- Et puis maintenant tu peux envisager une carrière de peintre !
L'incongruité de la déclaration arracha enfin un sourire à la petite, puis un rire franc similaire à celui de sa mère qu'en elle surenchérit.
- Artiste peintre spécialisée en œuvre qui parle d'amour vu que tu as déjà de l'expérience maintenant... quoique... si tu semble aussi douée que le dit la peinture étalée partout sur toi, peintre en bâtiment me semble une bonne orientation. C'est un bon métier.

A l'étage l'on pouvait entendre les éclats de rire qu s'échappait de la cuisine ou se trouvait les deux femmes.
Ah l'amour...
Kaeronn
Le lendemain de la nuit où l'on avait pillé Chinon, Kaeronn retourna sur la place publique, où restait une roulotte. Bizarre, personne ne semblait s'en être encore inquiétait. Mais avait on abandonné cette roulotte et ses occupants? Bizarre vraiment... Surtout de la part de troubadours qui semblaient être une véritable famille. Le chinonais décida alors d'aller frapper à la porte de la roulotte, espérant rapidement qu'on lui ouvrirait la porte.

Le voila donc à frapper doucement contre le battant de bois. Aucune réponse. Il décide alors de frapper plus fort, et... la porte s'ouvrit alors d'un seul coup! Surpris, Kaeronn resta un court instant le poing levé devant la porte entrebâillée. De toute évidence, la porte n'était pas verrouillée, et son coup de poing l'avait ouverte.

Il passa le regard à l'intérieur, et faillit sursauter devant le trou béant qui se trouvait dans le plancher de la roulotte. Il s'approcha lentement, regardant en détail le plancher sale. Pas de doute, de la terre avait été posée la. Et tous ses sacs empilés... Venait il de retrouver l'argent pillé? Le cœur de Kaeronn fit un bond dans sa poitrine, alors qu'il se précipitait sur les sacs entassés. Fébrilement, il dénoua une corde pour plonger la main dedans... et grimacer. Retirant sa main pleine de sable avec un soupir, Kaeronn retourna alors prés du trou pour regarder à l'intérieur. Un autre trou partait en direction de la mairie... Il soupira. A présent, il était sur de savoir qui étaient les coupables.

Il se précipita à l'extérieur de la roulotte vers le poste de police en appelant, un peu essouflé.


Prince!! Othilie, Lily, tous!!! Ce sont les troubadours qui ont fait le coup!!
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"La vie est un long fleuve tranquille...
Mais attention de ne pas s'y noyer..."
Zebracolor
Le Duc était arrivé la veille le plus rapidement possible à l'annonce reçue de la mairie bloqué.

Il avait activé ses informateurs pour avoir des informations sur les les attroupements suspects... qui c'étaient produits. La pèche avait été faible. Le Raton comme il le surnommais avait vu des choses un attroupement tardif de personnes de basse condition à une heure plus qu'avancée. Il avait envoyé son messager et malgré une description de plusieurs personnes, il n'avais pu en intercepter qu'une sur la route de Loches, d'où il venais...

Depuis deux jours ils passait son temps à parcourir la campagne autour de la ville pour y chercher des mouvements suspects mais la il rentrais manger un morceau en taverne quand il entendis un appel à coté de la mairie.

Il accourut


Messire, quoi, qui donc ? Les troubadours qui sont ils, je vais les faire rechercher dans tous le royaumes...

Prince .... Prince.... Vous me confirmez que les informations que j'ai reçues correspondent à ceux qui était la ? dans cette.... roulotte ?

Mais je n'avais que 4 descriptions....Ils n'étaient que 4 ?


il se penchât pour regarde la somme de travail fait.... et resta abasourdi

Certainement plus que cela !
Et il n'ont pas pu tout emporter loin de Chinon, je suis arrivé trop vite...

Prince ... Prince.... Menez l'enquêtes, vous avez délégation de mes pouvoirs pour rentrer dans toutes les salles et arrière salles des tavernes, maisons et boutiques, fermes et .... granges, même les taudis !
Si une personne essaye de vous en empêcher, arrêtez la !
Si vous avez un suspect, utilisez la question ordinaire et même extraordinaire si il le faut...

Ce forfait ne doit pas rester impunis !


Zebra reparti sur les remparts, l'appétit coupé
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Lily-es
Lily dormait paisiblement lorsqu'elle entendit des cavalcades dans la rue qui passait devant chez elle.. Sa demeure était un peu éloignée du centre de Chinon au bord de la rivière, cet endroit était calme habituellement. Si bien qu'elle prêta tout de suite l'oreille.

Sachant que le spectacle de troubadours s'était terminé, il y a peu de temps car elle même y était et avait bien apprécié cette soirée faite d'émotions intenses, de rire, de craintes, de frissons d'effroi avec la présentation d'animaux étranges, de sensations de merveilleux également.
Par prudence, son parrain l'avait raccompagné et elle lui avait offert un verre. Ils avaient discutés un peu puis Toto était retourné chez lui rejoindre sa fiancé et ses enfants.
Lily avait donc procédé à une toilette sommaire et s'était endormie la tête encore pleine de toutes ces images.

Aussi lorsqu'elle fut réveillée en pleine nuit, son premier réflexe fut de se dire :
Et bien les Chinonais rentrent bien tard du spectacle et ne sont guère discrets.
Mais ce qui lui sembla bizarre est de ne pas entendre les cris et les rires qui généralement accompagnaient les groupes de personnes joyeuses.

Devenue de suite un peu inquiète, Lily se dit que quelque chose de pas normal se produisait.... Se souvenant dans la seconde qu'elle était sergent, elle s'habilla à la hâte, prit son bâton et se dirigea vers la mairie.

En courant, elle se demandait ce qui avait bien pu se passer. Elle n'était pas de garde cette nuit car bien sur sinon elle ne serait pas aller au spectacle. Et toutes les questions défilaient dans sa tête :
Le feu, la guerre qui reprend, ou une attaque de malandrins. Quelques fois, les brigands profitaient d'un attroupement important comme celui que représente le spectacle d'hier pour attaquer un petit groupe séparé du reste de la foule.

Plus Lily approchait du centre du bourg, plus son inquiétude montait...elle entendait des bribes de conversations.... Mairie, attaque.

Elle redoubla sa course et fini par arriver sur la place de la mairie....
Tout le monde courait dans tous les sens... Elle aperçut Othie en tenue légère et s'approcha d'elle. Celle-ci lui dit qu’elle ne pouvait plus entrer dans la mairie et était très inquiète.

Lily continua son chemin et vit un attroupement. Elle distingue Princedusud et Kaeronn qui l’appelle à grands cris. Aussitôt, elle courts vers lui et lui demande ce qui se passe.


Citation:
Prince!! Othilie, Lily, tous!!! Ce sont les troubadours qui ont fait le coup!!


- Quoi, que dis-tu ??? j’ai tout juste pris le temps de me vêtir et de me munir d’un bâton au cas où ? Les Troubadours, tu en est sur !!!! Ce n’est pas possible.

Lily voit aussi venir Messire Zebracolor qui donne ses directives. Une enquete doit être ouverte, il faut des preuves.

Aussitôt, la jeune femme se met à fouiner partout, tout autour de cette roulotte qui semble comme orpheline parmi cette place vide… Cette place où tout à l’heure tout le monde riait, où tant d’émotion était présente. Elle entra dans la roulotte à son tour un peu par curiosité, un peu en espérant trouver quelque chose… Sur le seuil de la petite maison, elle fut surprise par tant de poussière, tant de terre déposée sur le sol, un bric à brac de sac de grosse toile… Kaeronn lui expliqua que ces sacs étaient remplis de terre…Il lui montra aussi le trou béant dans le fond de la roulotte et lui indiqua l’entrée du tunnel ….

Lily était toute menue et pas très grande…aussi eut-elle une idée…Sans demander l’avis de personne, elle se glissa dans la cavité. Elle avait un peu peur du noir, de cet espace sans lumière dont elle ne savait pas trop où il la mènerait… Mais elle était aussi courageuse et se mit à plat ventre pour ramper ; par endroit on pouvait tenir accroupie… Lily progressa lentement mais parvint à la sortie du tunnel… Elle se trouvait ni plus ni moins dans l’entrepôt de la Mairie. Partout tout n’était que désolation, caissettes vides et coffres ouverts.
Abasourdie par le culot des voleurs et aussi il faut bien l’avouer par le génie de l’organisateur, elle refit le chemin inverse pour prévenir les autres

Arrivée presque à l’autre sortie, ses yeux étaient accoutumés à l’obscurité. C’est sans doute pour cela qu’elle distingua quelque chose de légèrement différent de la terre environnante. Une teinte plus foncée, Lily posa la main sur cette sorte de tache noire et fut surprise de constater qu’il s’agissait d’une sorte d’étoffe, assez douce et soyeuse. Elle tira ce qu’elle pensait bien être un tissu, peut-être une pièce de vêtement. Pointant son nez au bord du trou à l’intérieur de la roulotte, elle souriait, son visage était noir de poussière et de terre mais ses yeux brillaient


- Regarde , regarde Kaeronn, regardez tous, j’ai trouvé quelque chose….

Se mettant assise sur le bord elle montra sa découverte qui en fait semblait être une cape….


Ca appartient à un des brigands vous ne pensez pas ?…. Elle a dû tomber lorsqu'on l'a retirée et glisser dans ce trou ...Est-ce que vous la connaissez… ???
Je suis allée jusqu'à l'entrepot de la mairie par ce tunnel!!! Il a bien servi à dévaliser Chinon.. je ne sais pas si vous êtes entré dans la pièce mais quelle tristesse, tout est vide, des sacs sont éventrés, les portes des placards arrachées sans doute pour aller plus vite, les coffres de bois sont ouverts.. J'ai dû mal à réaliser ce qu'il s'est passé
.

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Il faut se dépêcher de rire de ses malheurs pour éviter d'avoir à en pleurer.
Gandrel
[Dans une roulotte à costume : Lui & Elle , Elle & Lui]

Impassible, le blondinet n'en revient pas du coup du sort. Il l'a dévisage encore tandis qu'elle se lève et...
- Humpf pas moyen de rester seule dans cette smala!

Le charmeur sourit cherchant rapidement dans son esprit de quoi rompre cette hostilité. C'est alors qu'une fois levée il comprend, en voyant l'expression du visage de la belle, qu'elle n'avait pas réalisé que l'importun, c'était lui. Mais là elle le réalise...
Lui n'hésite plus, et la sombre ligne noir qui fend ses joues indiquent que des larmes ont coulées, emportant avec elles sel, peine et maquillage. Le maquillage du pourtour de ses immenses yeux a coulé.
N'écoutant que son cœur, tout disposé à consoler le chagrin de ces dames, il s'approche doucement et...


Elle le reconnait et n’en revient pas.
Souffle qui se coupe et qui reprend très saccadé qui l’étouffe. Son corsage la serre alors que le rouge lui monte aux joues. Pleurer… Elle ne voulait pas, mais les larmes avaient coulé toutes seules. Elle qui pleurait souvent comme une gosse, pleurait cette fois ci comme une femme, une femme aux désirs frustrés …
Elle en était arrivée a la conclusion de le haïr pour l’éternité et le voila la devant elle qui s’approche.

... il essuie une larme, puis pose un baiser sur l'œil, fait de même avec le second. Et c'est deux mains sur chacune de ses joues qu'il lui dit...
Elle ne réalise pas avant de sentir sur sa joue sa main qui la caresse, puis ses baisers, chaque baiser, chaque brulure sur sa peau, embrase ses sens, son cœur s’arrête, elle va défaillir mais n’y croit pas encore. Puis il lui parle de sa voix suave.

- Tu peux pleurer maintenant, les larmes de joies ont bien meilleur gout.

Le destin lui donnerait il une nouvelle chance… ?
Elle ne peut retenir une nouvelle larme. Larme, de joie ?
Non pas vraiment, il y a comme un soupçon de colère, comme une touche de rancœur, comme une note de blues le tout accentué par la désinvolture et l’arrogance toute masculine qu’elle croit déceler dans sa réponse.
La belle au tempérament de feu compte bien le montrer. Les sourcils se froncent légèrement alors qu’elle contrôle difficilement un souffle comprimé dans sa poitrine ou tambourine toujours son cœur.
Elle s’approche, les yeux baissés, puis, sans qu’elle puisse se retenir elle lui claque une gifle la sale gosse, puis se blottit contre lui l’enserre a la taille et lève les yeux vers lui sure de tenir bel et bien le blond qu’elle a rêvé toute la soirée…

Le jeune monte en l'air s'efforce de devenir voyante, et de lire les lignes, non pas de la main, mais de celles qui se dessinent sur son beau visage.
PAF
Une claque, un fouet mais loin d'être un camouflet... elle est à lui, et dès que son mal de dent soudain sera passé, il sera à elle.
Quelque chose a rompu en elle, ses nerfs ont craqués, son cœur sursauté même. Et il le sait le mâle impudent. Mais il n'affiche pas sa superbe, nulle gloire à jouer avec l'amour, et lui déjà il l'aime.
Bien sûr l'on dira qu'il aime tout le monde, ce qui est loin d'être vrai, mais serait-ce le cas, lui s'évertue chaque jour à aimer là ou bien d'autres de disent sans le comprendre.


- Embrasse moi…

Mots susurrés entre des lèvres avides qui se tendent vers lui, son souffle tiède croisant le sien.
Le blondinet se penche et offre sa bouche, ses lèvres ne font qu'effleurer les siennes, qu'elle lui arrache le baiser tant souhaiter, il l'appâte avec des caresse de lèvre à lèvre. Une main sur son visage, il recule les mèches qui se veulent rebelle, l'autre glisse dans son dos, calée entre ses reins leur deux corps ne font plus qu'un.
Il se penche et son souffle se suspend un instant qui semble durer une éternité alors qu’il la fait languir. Le satin de ses lèvres vient effleurer les siennes. La main sur son visage, la fait soupirer, ça y est vas y… Embrasse moi pense t’elle alors qu’il joue de ses mèches. Sous l’effet de son autre main elle se plaque contre lui, son cœur cognant contre le sien alors qu’elle le serre plus fort…. Embrasse moi mais embrasse moi… Ses lèvres s’avancent plus, elle se tient sur la pointe des pieds attendant fébrile qu’il la fasse sienne enfin…
Le stratagème fonctionne, elle tend et offre sa bouche encore plus, il s'en saisit en lui mordillant la lèvre supérieure avant de lui offrir un baiser langoureux, une caresse pour les cœurs. Le baiser devient éternité, l'éternité devient trop courte...
Les paupières se ferment, elle profite de ce baiser plus lent, plus tendre que celui qui lui avait cloué le bec quelques heures plus tôt. Elle frissonne, fremit, tremble...puis s’accroche a lui, ses doigts se resserrant sur le tissu de sa chemise qu’elle tire doucement. Exhalant des soupirs enfiévrés les bouches se séparent, les peaux se découvrent.
Des offrandes à sa peaux sont faites, de bouche à bouche, de peau à peau, de bouche à peau.
Les lèvres glissent, et en un tapis de légers baisers elle découvre un menton imberbe qu’elle embrasse délicatement, part a la conquête d’un cou qu’elle picore doucement pendant qu’il en fait de même.
Le sel de son cou le rend fou, le blondinet l'entraine dans une escalade ou bien que l'absence au fur et à mesure de vêtement devrait être de froid, il s'agit d'une escalade de chaleur ou chaque bouffée, chaque respiration, arrache au cœur de l'autre un désir ardent teintée d'une euphorie sensuelle.
Pas de mots, pas de maux, juste des émaux
1 et des émois.
Émaux, émois, émotions, sensations. La gitane découvre des gestes qu'elle ne se connait pas, ses mains tirant sur une étoffe devenue intruse pour l'en défaire, autant que son corsage qui cède sous les doigts masculins qui continuent de lui bruler la peau. Elle halète, soupire, se penche pour gouter une épaule, alors que ses mains tirent brusquement sur ses braies dans un petit rire insolent.
Alors que sa jupe a elle glisse sur ses chevilles, elle retient un voile léger et s’en amuse sur ses hanches, avant de les passer autour du blondin qui quelques heures auparavant avait réclamé une danse personnelle. Le voile parcourant le large dos masculin, la jeune rom ondule des hanches, fais tomber sa tète sur les cotés, jouant de sa chevelure d’ébène, avant de faire le tour a pas félins du blond, proie dont elle se bombe la poitrine de fierté, se pavanant dans le plus simple appareil sous ses yeux, avant de picorer doucement son dos. Sur la pointe de ses longues jambes elle se hisse les lèvres a hauteur de son cou pour un baiser langoureux a une nuque qui se tend pour alors qu’elle frémit de plaisir. Elle revient dans son champs de vision et de son écharpe autour des hanches de son bel amant, elle l’attire doucement vers la pile de vêtements, ou elle nourrissait des pensées mélancoliques un peu plus tôt. Elle s’allonge doucement, envoie valser le voile et tend une jambe qui se fait barrière vers lu. Leurs corps éclairés a la faible lueur d’une lanterne, la gitane se sent soudain vulnérable face a une situation qu’elle a longtemps rêvé, jamais vécu....

Parée de sa plus belle tenue, une peau naturelle halée, d'une douceur sans pareille, une peau de bête, une peau de tigresse, une peau naturelle. Sa peau. La belle danseuse était maintenant couchée sur un tas de vêtement de plus en plus épais, des tenues arrachés aux penderies lors de la première farandole du couple se rajoutent au premier monceau. Après cette danse venait le combat. Bien qu'elle soit ouverte et vulnérable, le blondinet ne se fiait guère à cette apparence. Malgré sa nervosité apparente, la belle saurait surenchérir de zébrures rouges le tatouage de la veille qui marquaient encore son dos.

- Charmante. commenta Gandrel avec une expression satisfaite.
Le jeune homme se pencha sur elle, posa un genou à terre et lui pinça un téton. La belle eut un mouvement instinctif de recul, mais le geste du charmeur était sûr et rapide, et il ne prêta aucune attention à sa réaction... en apparence. Il redoubla d'offrande de douceur pour la rassurer, l'emmener loin de ce tissus, loin de ce froid, loin de cette roulotte, loin du brouhaha des ouvriers que l'on entendait dehors.

La jambe cède vite alors qu’il se penche. Gorge sèche, cœur fébrile, la belle se perd dans l’azur d’un regard ou elle cherche à être rassurée, rassurée sur ce qu’il se passe, sur les réactions d’un corps brulant de désir, tendu et offert. Un pincement, elle gémit, se braque puis… douceur, vague de caresses auxquelles la belle s’abandonne, les paupières closes les lèvres entrouvertes. Le ventre se creuse, gronde, les doigts glissent, s’immiscent, la langue réchauffe, brule même, et la gitane s’abandonne, corps et esprit transportés vers l’inconnu surement et habilement guidés.



[Le voyage]

Gandrel s'évertua à faire découvrir à la rrom d'autres danses, d'autres voyages.
Le choc des cultures, les affres des postures.
Douloureuses contorsions de corps en frictions.
Les deux amants étaient pris de frénésie et, tandis que l'ardent Gandrel bataillait de tout son corps pour la transpercer et l'étreindre.
Tout à leur joie le blondinet n'entendit que tardivement les employés s'approcher du nid. Les ronronnements de plaisir des deux tourtereaux envahissaient l'espace, et pour ne pas être interrompu par une visite inopportune, le vilain prit conscience de ses râles et en cessa l'échappée tout en voulant étouffer ceux de la tigresse.

Toujours tendue de désir, l’esprit détendu de son angoisse, la gitane se laisse aller a jouer avec cet amant auquel elle répond a coup de caresses, laissant son corps souple se contorsionner, entrainant le sien, joli ballet improvisé ou la danse de corps a corps passe de Largo a Allegro, Vivace, Presto. Les cordes vocales comme le corps se tendent susurrant le prénom du blond prince, la gitane découvre des accords chantants exprimant le plaisir auquel répond le blond par des râles, pointes de grave sur l’aigu.

- Chuuut, ou je vais devoir te museler menaça le conteur glissant de ses doigt dans la bouche rugissante alors qu'au même instant, il sentit la carriole s'ébranler. Les grandes roues grincèrent et les sabots des chevaux résonnèrent sur le pavé.
Tandis que la carriole suivait son chemin jusqu'au quai de la ville, ailleurs, une adolescente arrivait sur la place Royale.
Un doigt dans la bouche la gitane ouvre des yeux soulignés de sourcils contrariés.La sale gosse tique sur cette phrase dont la conséquence est une morsure en bonne et due forme du doigt qu’elle pensait plus coquin que museleur. Provocation qui s’accentue par un cri de surprise au mouvement de la carriole. Le palpitant s’affole plus… Les secondes sont à présent comptées…

A la morsure, le blondinet laisse échapper un cri, plus de plaisir que de douleur, ainsi il saisit l'opportunité d'instruire plus avant la pucelle. Il ne put réprimer un sourire et profitant du balancement de la carriole, retourna la demoiselle d'un geste sec et précis mais sans douleur aucune. Le blondinet la maniait avec fermeté mais sans rudesse. Sa croupe fût ainsi offerte et il l'a chauffa à blanc d'une fessée courte mais brutale. Rien de violent, juste quelques tapes sèches. Juste de quoi incendier la danseuse qui se retrouvait du coup le visage aussi écarlate que ses parties charnues ainsi exposées. La belle ne put demeurée impassible et s'efforça de contenir ses geignement les couvrant de grognement. L'amant était aux anges, il savourait la chose bien plus que la fessée. La petite apprenait le plaisir d'être contrariée et de ne plus rien contrôler.
De ses mains l'aimant amant pétris la chair et lapa la petite bouche rose en la poignardant à coup de langue. Pour lui plus rien ne comptait d'autre que ces fesses soyeuses et il recouvrit son corps allant écraser sa bouche sur sa nuque. Empli de chaleur et d'une excitation indescriptible, ils s'aimèrent.

A peine a-t-elle le temps de profiter du cri qu’elle lui arrache qu’elle se retrouve retournée. Elle tourne la tète essaie de le regarder les sourcils amusés, va-t-il vraiment s’exécuter ? Les yeux s’écarquillent lorsqu’elle reçoit la fessée, punition méritée d’une sale gosse. Elle pousse un rugissement entre rage et amusement essayant de le foudroyer d’un regard noir dont elle a la secret. Pourtant une douce chaleur lui saisit le séant alors qu’elle donne quelques tapes, des frissons parcourent son ventre alors qu’elle se fait dominer et dompter par le beau dresseur blond. Laquelle de ses créatures fantastiques est elle pour lui ? Elle lâche un soupir de plaisir, puis un autre, alors qu’il lui répond de grognements avant de pétrir les délicats monts. Son corps s’emboite dans ses courbes, elle tourne le cou, reçoit le baiser, la gitane devenue gourmande, la fièvre la gagne, elle en veut plus encore. Sans qu’elle puisse le contrôler, son corps ondule, ses lèvres abandonnées réclament, tout son être est en demande, asphyxie des sens qui ne demandent qu’a exploser. Un baiser sur la nuque, et un violent frisson traverse le corps couvert d’une fine sueur. La croupe se cambre, s’offre alors que d’un bras a l’arrière elle emprisonne son cou pour souder leur lèvres, leurs corps en faisant autant. Chaque coup de rein marque une seconde, le temps file, vite, trop vite… Et le plaisir grimpe, la gitane ne sait d’où viennent ses sensations, ses émotions qui l’étreignent partout, elle brule, meurt doucement entre les bras de l’amant qui lui coupe le souffle, l’emporte dans un tourbillon de folie, mieux que le tourbillon qu’elle réalise en dansant, mieux que tous les plaisirs du monde… La belle se crispe, couine son nom, une larme coule, c’est beau le plaisir… c’est bon… trop bon…

Dans leur bulle hors du temps, les aimés, les amants, enfermés dans les bras l'un de l'autre noyaient leur bonheur d'être ensemble.
Communion des corps et des esprits.
Parfums de la chair et des amaryllis.
Dans une roulotte, sur une masse de tissus, ils se sont aimés.


Gandrel et Zaphyra restèrent enlacés bien après. Ils profitaient du moment, des douces caresses. D'être heureux.
Dehors, le chaos reprit, on chargeait la carriole. Le blondinet comprenant cela se releva avec déplaisir, mais attendre plus encore lui ôterait tout courage même si, il serait resté là une autre éternité. Encore.
Il faisait froid, il était chaud.
Il était nu, comme elle. Il se rhabilla.
De nouveau il se pencha vers elle et lui susurra.


- Le balancement de tes hanches est celui de l'océan. La douceur de ta peau est une terre fertile et lointaine que l'on explore avec minutie, vous révélant ainsi à chaque pas une nouvelle vision. Gitane, nul danseuse n'a le talent de transporter si loin les gens.

Il écrasa sa bouche contre la sienne et après une brulure aux lèvres finit par s'arracher à ce gout de paradis.
Elle reste silencieuse. Fatalité du temps qui passe, fatalité des départs… Ses yeux fuient les siens alors que sa tête trouve appui contre son torse, posant a la faveur d’une envie un léger baiser, frissonnant au contact d’une peau, qui bientôt ne lui appartiendrait plus.
Le mouvement de la carriole se fit plus fort… Au détour d’une secousse il se défit d’elle, se releva et s’habilla. Elle détourna le regard, la lèvre inférieure en sang. Elle sentit son souffle et osa plonger le jais de ses prunelles dans l’océan de son regard écoutant chaque mot qu’il lui soufflait, une larme lui roulant a nouveau sur la joue avant qu’il fasse la fasse une dernière fois sienne, bouche contre bouche, bouche a bouche ou il lui insufflait un semblant de vie ou de survie sans lui…
Dernière étreinte de deux bras enserrant un cou qu’elle aurait pu tordre, puis elle lâche.

- Merci…
Arrive t-elle a murmurer…

- La prochaine fois, regarde moi danser… a moins que tu ne souhaites que je t’aie en travers de la gorge…


Le blondinet quitta la roulotte et regagna sa chambre à l'auberge.
Ultime sourire, il sort. Elle s’effondre, la tête enfouie dans les vêtements ou restent prisonniers les senteurs musquées de l’échange charnel, une flèche dans le cœur.





1. émail, émaux : physiquement : matière fondante composée de différents minéraux, rendue très dure par l'action de la chaleur ; littéralement : éclat du contraste entre couleurs vives. ; les deux interprétations sont valable dans le cas présent.
Gandrel
[Retour au présent]

L'innocent voleur d'innocence regagna sa chambre d'auberge et, sans prendre le temps de se défroquer s'allongea épuisé sur la literie... et s'endormit.

Dehors le jour succédait à la nuit.

Sur la Vienne, les troubadours pouvaient enfin se reposer. Cirque chargé, ils s'en allaient amuser d'autres contrées. Tous ignoraient le rocambolesque évènement nocturne. Ils rêvaient de scènes et d'étoiles. D'applaudissement et d'acclamations. De la magie du spectacle, tout simplement.

Sur la route, quelque part dans la campagne, une roulotte cahotait sur les chemins. Elle s'en était allée en même temps que la foule, non pas furtivement, ni même à la dérobée. Juste discrètement, sans se dissimuler. Échappé de l'enceinte de la ville en même temps que la foule vivant extramuros qui regagnait leur chaumière respective.
Eux aussi étaient épuisés, pour d'autres raisons. Mais leur rêves n'étaient pas si éloignés des forains, empli d'étincelles.
Guilleret, l'un d'eux chantonnait une comptine célèbre que leur avait appris le jeune troubadours. Lui était resté en ville mais bientôt, bientôt ils le suivraient de nouveau.



Plaise au ciel que j'ouvre mes fenêtres
Le matin au bord d'un étang bleu
Plaise au ciel que rien ne nous arrête
Dans ce monde aventureux

Plaise au ciel que s'ouvrent les nuages
L'éclaircie dévoile le chemin
Plaise au ciel qu'au terme du voyage
Son triomphe soit le mien
Son triomphe soit le mien

Comme les Rois Mages, les rois mages, en Galilée
Suivaient des yeux l'étoile du Berger
Je te suivrais, où tu iras j'irais
Fidèle comme une ombre jusqu'à destination
Christophe Colomb et ses trois caravelles
Ont suivi le soleil avec obstination

Mon Amérique, ma lumière biblique,
Ma vérité cosmique c'est de vivre
avec toi évidemment

Comme les Rois Mages en Galilée
Suivaient confiants l'étoile du Berger
Christophe Colomb et ses trois caravelles
Ont suivi le soleil avec obstination
Je te suivrais, où tu iras j'irais
Fidèle comme une ombre jusqu'à destination

Mon Amérique, ma lumière biblique,
Ma vérité cosmique c'est de vivre
avec toi
C'est de vivre, de vivre, avec toi

Comme les Rois Mages, les rois mages, en Galilée
Suivaient des yeux l'étoile du Berger
Sachez que je vais
en Galilée, en Galilée, en Galilée
Je vais
en Galilée, en Galilée, en Galilée

Plaise au ciel que j'ouvre mes fenêtres
Le matin au bord d'un étang bleu
Plaise au ciel que rien ne nous arrête
Dans ce monde aventureux
Plaise au ciel que s'ouvrent les nuages
L'éclaircie dévoile le chemin
Plaise au ciel qu'au terme du voyage
Son triomphe soit le mien
Dans ce monde aventureux

Car je vais
en Galilée, en Galilée, en Galilée
Je vais
en Galilée, en Galilée, en Galilée

Plaise au ciel que j'ouvre mes fenêtres
Le matin au bord d'un étang bleu
Plaise au ciel que rien ne nous arrête
Dans ce monde aventureux

...
Jean, incarné par Gandrel
[Chinon - Frère Jacques fait sonner les matines]

Le réveil avait été difficile ce matin là. Non seulement le froid n'encourageait guère quitter la chaleur de son lit, mais de plus, Jean avait veillé tardivement puisque comme la majeure partie de la populace, il s'en était allé voir la veille au soir, le spectacle forain. C'était donc sans remords aucun qu'il traina au chaud jusqu'à ce que des coups à sa porte et des cris n'aient raisons de sa paresse en même temps que les cloches de l'église sonnaient.

- Jean ! Debout Jean ! c'est moi ton frère, Jacques, ouvre moi la porte !
DING DING DONG tintinnabulait la cloche.

Grognon, les pieds froid et sans politesse, Jean déverrouilla non pas son bruyant frangin, bien que l'envie ne lui manquait guère, après tout n'a t-on pas idée de produire tel vacarme ; Jean déverrouilla sa porte d'entrée afin d'introduire l'excité.
Celui-ci aussitôt le prit par les épaules et lui postillonna au visage.


- La mairie ! La mairie ! Ils ont... y a la... plus de... partis !
- Calme toi mon frère, que tentes tu de me dire ? Qui est parti ?
- Les forains !
- Et tu t'en veux d'avoir rater le sublime spectacle d'hier au soir !
- Mais...
- Tu n'écoute décidément rien, ils ont annoncé une représentation unique pourtant !
- Oui mais...
- A te montrer radin et économiser trois écus, te voilà bien marri. Si tu veux les voir, il te faudra aller en Ibérie dorénavant !
- Ils ont...
- Été formidable ! Tu ne me croiras jamais si je te racontais.
- Toi non plus, tu ne me croiras jamais...
- De quoi ? Pourquoi es-tu si pâle ?
- Tes forains... ils ont pillé la mairie !
- Qu.. qu... comment ?
- Tout est encore flou mais il s'agit d'un complot, j'en suis sûr, je l'ai vu de mes yeux !
- Rentre vite me raconter tout cela.
- Non, toi habille toi, avec d'autres habitants nous nous réunissons sur la place Royale pour dénoncer cet acte odieux.
- Je me dépêche !





[Une journée sur la place Royale de Chinon]

Plusieurs attroupement s'étaient créés sur la place Royale, Jean et son frère, ainsi que nombre de chinonais, avaient fait partie de l'un d'eux.
Encore tout abasourdi de sa journée, de tous ce qu'il avait vu, vécu et entendu. Il tentait de remettre les évènements dans l'ordre.

Une roulotte pleine de sac de terre menait à un tunnel sous la mairie. L'idée même qu'un tunnel existe avait divisé nombre de gens. Quelqu'un avait bien tenté de donner une solution pour le tunnel, mais il s'agissait de calculs compliqué
1 . De plus d'autres avaient la certitude que le nombre de personne était insuffisant. Un long débat avait donc eut lieu sur le nombre de personne qu'il faut pour creuser un tunnel et divers aléas technique. Mais à la fin quelqu'un avait pu rapporter quelques ragots et s'était fais un plaisir de surenchérir sur la rumeur. Il était donc établi que les brigands étaient nombreux, mais pas trop, qu'ils étaient en petit comité, mais assez nombreux quand même. On était donc maintenant sûr et certains qu'ils étaient plusieurs, voir beaucoup mais pas plus que quelques-uns.
L'essentiel était qu'on les rassure sur le fait que la prévôté se portait bien et qu'elle protégeait les villes comme il se devait. Jean était septique quant à lui mais bon, les mots rassurant pleuvaient de pars et d'autres. La justice fonctionne bien disait-on à droite, oui, et la maréchaussée protège nos cités disait une autre.

L'histoire du tunnel réglé, l'on s'était interrogé par la présence du nom de Gandrel peint en gros sur le mur de la mairie. Là, rien ne l'expliquait. Mais les rumeurs les plus folles avaient aussi discouru. Un autre long débat avait établi qu'il s'agissait d'un coup monté des forains, ou du conseil municipal, pour faire accuser le jeune homme. D'ailleurs l'on disait aussi qu'un tribunal d'urgence s'était monté afin de le juger. Il fallait un coupable, il fallait un bouc émissaire.

En attendant plus d'informations les habitants reprirent de plus belle leur commérages.

- Ce sont les Berrichons je te dis, disait l'un.
- Ou des angevins, disait un autre.
- Je pense qu'il s'agit d'une coalition des deux avec des bretons en plus. rajouta un troisième.
- Moi j'dis qu'c'est Valzan ! surenchérit encore un autre.
La conversation partait alors sur l'idée du complot pour avoir une bonne raison d'augmenter les impôts ou de cacher la ruine de la ville, puis accusait Gandrel, pour en revenir à Dame Canette qui tentait un putsch. Certains affirmèrent même qu'il s'agissait d'hommes de mains du duché afin de monter une action symbolique à l'encontre des lochois qui avaient montré certaines velléités envers le conseil depuis le verdict du procès Valzan. Mais voilà, hélas les nervis ducaux se seraient juste trompé de ville... Puis la conversation voletait de ci, de là, puis après avoir tournée en rond revenait sur les forains. Un peuple de voleur errant, c'était bien connu.


On avait beaucoup attendu du discours officiel. Mais à part un couvre feu du Duc en place, rien. Des témoins avaient rapportés avoir vu l'ancienne mairesse en les murs de la mairie et partir chez elle rouge de colère préparer des tracts pour les prochaines élections bien qu'elle n'est aucun programme a présenter. On leur rapporta toujours par ouïe dire que l'ancien maire Princedusud reprenait la direction de la mairie -ce qu'ils constatèrent plus tard à la lecture d'un document signé de sa main portant la mention maire de Chinon- bien qu'aucune décision officielle n'eut parue. La populace n'avait pas été étonnée plus que cela, Jean de même. L'habitude. Les politiciens effectuaient leur petit accord entre eux, dirigeaient la ville, le duché, les commerces, les taxes et les impôts, mais on ne leur disait jamais rien. L'habitude.
Au cours de la journée, il eut à loisir d'y repenser quand, un éleveur de mouton ne pouvant sortir de la ville pour cause de portes de la ville closes, son troupeau se plaça sous une affiche appelant à voter.




Les commerçants et les agriculteurs, les plus touchés par les haussent d'impôts, avaient beaucoup attendu pour savoir ce qu'il en était des caisses municipales. Tout avait été pillé leur avait-on dit. Mais certaines personnes avaient déclarées avoir vu le transvasement de chariots regorgeant de marchandises et de coffres remplis d'écus aux locaux municipaux en passant dans une ruelle derrière la mairie.

Une journée emplie de palabres, de vérifications, de concordances, d'infirmations.
Des rumeurs, des ragots, des histoires, des on-dit... Jean a rester là en apprenait beaucoup mais ne voyait rien à son plus grand regret. Jusqu'au discours officiel.
Princedusud annonça avoir reprit le fauteuil de maire, Othilie, conformément aux édits royaux se trouvait destituée. Mais les chinonais pourraient tout à loisir revoter pour elle pour des élections qui s'en venaient.
Tout le monde était maintenant réuni sur la place a écouter l'allocution.


- Chers Tourangeaux, Chers Chinonais. A vue de la prise de la mairie de Chinon par un certain Gandrel, notable chroniqueur à l'AAP...
Au nom du jeune conteur, les esprits s'échauffèrent. Les chinonais semblaient divisés quant à l'identité réelle des voleurs. Les discussions reprirent et s'envenimèrent. D'autres tençons 2 éclatèrent. Gandrel ne pouvait qu'être coupable pour les uns, innocent pour les autres.
Oui mais Othilie avait cru l'apercevoir dans la mairie... mais il avait été vu par des centaines de témoins au spectacle.
Oui mais son nom était écrit en gros sur le mur, ce ne pouvait qu'être sa signature ! ... mais qui pouvait être assez bête pour se vanter de son crime en le peignant sur le mur du lieu du crime ? Ce ne pouvait qu'être un coup monté.
Oui mais il avait le visage d'un être vil et cupide, il ne peut qu'être coupable ! ... mais le fait qu'il ai pu toucher une licorne prouve sa pureté.

- L'gamin il a reçu la médaille de la Rose des vents ! criait-on.
- Et qui a arpenté les murs de Chinon avec les volontaires ? Encore l'blondinet ! Sur qu'on ne peut pas défendre les trésor d'une mairie et les piller ensuite. C'est idiot. Et de mes yeux je l'ai vu défendre, et pas faire semblant !
De nombreuses personnes acquiescèrent d'avoir été les témoins de la présence de l'accusé afin de protéger et servir les tourangeaux.
Et on opposa toute sorte d'avis, tranché ou non, jusqu'à ce que le nouveau premier magistrat de la cité, homme d'église de surcroit, appuyé par le Duc régnant déclara.


- Faut-il livrer Gandrel à la justice? C'est vous qui allez décider car les Chinonaises et les Chinonais ont toujours eu le droit de choisir, le droit à vivre sereinement,le droit à dormir en toute quiétude, le droit à vivre dans la tranquillité.

Les chinonais, votèrent alors devant le solthece 3 , devant le Duc régnant et devant Dieu.
Les bras levés et les vivats de la foule tranchèrent alors la question. Une petit tiers le désignait pour coupable quand on pouvait aisément distinguer la masse représentant les deux-tiers qui s'époumonaient à crier.
4

- Gandrel innocent ! Gandrel innocent ! Gandrel innocent !

Le maire et le Duc s'étaient retirés. La populace, elle, patientait confiante en les dires et solutions de ses représentant qui ne pouvaient qu'innocenter pleinement le jeune Gandrel, le blanchissant de cette triste histoire. La fin était inéluctable, car tous savaient que la parole donnée en Touraine ne se reprenait pas et que jamais, ô grand jamais, les chinonais n'accepteraient que l'on compare leur parole et promesses à celle de ces galeux de berrichons et ces chiens d'angevins.
Dans cette journée d'hiver, tous attendait les mots prononçant l'acquittement qui s'en venait. En attendant ce rayon de soleil qui illuminerait leur visage et voir le bout de ce ... tunnel.
Quelque individus décomptaient le temps qui filait en sifflotant. Un... deux...


Un, deux, trois, quatre, cinq,
six, sept, huit, neuf, fin

Tous attendent la lumière
Craignez-le, ne le craignez pas
Le soleil brille au fond de mes yeux
Il ne se couchera pas ce soir
Et le monde compte tout haut jusqu'à dix

Un, voici le Soleil
Deux, voici le Soleil
Trois, c'est l'étoile la plus brillante de toutes
Quatre, voici le Soleil

Le soleil brille au creux de mes mains
Il peut brûler, il peut vous aveugler
Quand il se pose sur tes poings
Il s'étale sur ton visage et le brûle
Il ne se couchera pas ce soir
Et le monde compte tout haut jusqu'à dix

Un, voici le Soleil
Deux, voici le Soleil
Trois, c'est l'étoile la plus brillante de toutes
Quatre, voici le Soleil
Cinq, voici le Soleil
Six, voici le Soleil
Sept, c'est l'étoile la plus brillante de toutes
Huit, neuf, voici le Soleil

Le soleil brille au creux de mes mains
Il peut brûler, il peut vous aveugler
Quand il se pose sur tes poings
Il s'étale sur ton visage et le brûle
Il s'écrase doucement sur ta poitrine
L'équilibre sera ta perte
Tu te laisses tomber lourdement au sol
Et le monde compte jusqu'à dix

Un, voici le Soleil
Deux, voici le Soleil
Trois, c'est l'étoile la plus brillante de toutes
Quatre, et elle ne tombera jamais du ciel
Cinq, voici le Soleil
Six, voici le Soleil
Sept, c'est l'étoile la plus brillante de tout l'univers
Huit, neuf, voici le Soleil





1. l'histoire romancée du tunnel étant fortement critiquée, j'ai donc choisis de troquer sa réalité RP contre l'apparition d'Othilie dans la mairie.
2. un tençon : une querelle.
3. solthece : maire.
4. résultat du sondage en halle de Chinon : 66% des chinonais déclarent que Gandrel est innocent et doit être blanchi.
Gandrel
[Dans son auberge]

Plis d'oreiller imprimé et bave coulant, le tout, sur sa joue, l'blondinet émergea du pays des rêves par un brouhaha.
D'un coup d'œil, hormis le fiat que la journée était bien avancée, il constata que les rues de Chinon étaient bondées, noires de monde. L'écrivaillon pensa tout d'abord que cela était probablement dû à l'évènement nocturne, que tout les paysans du coin avait migré dans les murs de peur de voir débarquer une guerre dans leur jardin... mais après un examen, qui n'avait même pas besoin d'être attentif, il était clair que ce n'était le cas.
Père, fils et petit-fils errant dans la rue riant béatement devant divers étals de marchands indiquait que l'ambiance était familiale et à la joie quand un passant hurla son bonheur à la foule tout en leur souhaitant une joyeuse fête de la nativité.
Fichtre, comment avais-je oublié ça ! se dit Gandrel.
Voyant le flot humain, l'idée d'aller se promener afin de profiter de l'élan festif de la cité lui traversa l'esprit car bien sûr, il ignorait tout ce qui se tramait au dehors. Le nom peint sur le mur, l'éventuel témoin, sinon il se serait probablement enfui dans la nuit.

Tout d'abord il lui fallait commander de quoi le sustenter et un bon bain. Ouvrant la porte de sa chambre pour se faire, il fut assailli par le niveau sonore qui émanait de la salle principale du rez-de-chaussée. Au son il devina que la taverne de l'auberge était bondée elle aussi, de cela il avait l'habitude, mais les chants répétitif en hommage à cette fête étaient douloureux à ses oreilles et commencèrent à provoquer une migraine. Croisant un membre du personnel de l'établissement, le journaliste itinérant passa commande et regagna le refuge qu'était sa chambre.

Gandrel s'installa sur le petit bureau afin d'écrire les courriers qu'il enverrait le lendemain. Tandis que sa plume dessinait l'alphabet sur le vélin quelqu'un frappa à la porte, en criant "le vin". Sans lever la tête ni arrêter sa main il ordonna d'entrer, mais bien vite le gloussement de la servante renchérit par celui d'une seconde l'interpella.
Relevant la tête, il pu voir deux employées porter le tonnelet commandé avec visiblement un manque de professionnalisme certain. Celle-ci rivalisaient de mimique et gloussement. Une fois le tonnelet posé sur une table disposée contre l'un des murs de la pièce avec une série de verre, le juventus lâcha un discret soupir de soulagement, tout heureux que rien n'eut fini à terre. Tandis qu'il les congédiait en leur indiquant de prendre les écus qu'il avait posé sur la table pour le service, l'une d'elle lui coupa la parole tout en s'approchant de lui d'un air nonchalant et avec un déhanché marqué. La femme déclara sans préambule que selon le patron de l'auberge, l'homme qu'il était aurait surement besoin de leur aide pour se détendre et ce, pour un prix on ne peut plus correct !
Alors qu'elle finissait sa phrase, le duo délaça dans un geste synchronisé, la corde qui maintenait une longue cape rouge qui les recouvrait... jusqu'à présent. Tissus à leur pieds, buste en avant, les blondes prirent posture aguicheuse en souriant béatement, le corps parée de leur bel uniforme de mère noël.

C'est vrai que la fatigue liée aux activités nocturnes de la veille donnait envie de se détendre... sans compter le stress des chants de, comment disait-on déjà ? Ah oui, nouel. Une rapide pensée lui traversa l'esprit, d'ailleurs qui est donc ce noël ? Ah mais oui, c'est un guerrier des temps ancien, un héros militaire dont la réputation à traversé les ages... arf non peut-être pas... je dois confondre avec l'autre, le commandant de l'armée "l'Ost à Moelle"...
Reprenant ses esprits le jeune monte en l'air répondit aux jeunes filles.


- Pourquoi pas, c'est vrai que je suis très tendu... un petit coup de main ne pourra que me faire du bien.

Alors que les deux dindes de noël gloussaient en s'approchant, l'blondinet lui se sentait le cœur à l'esprit de l'époque. Déjà il se voyait dans le costume, avec comme une furieuse envie de ramoner et de distribuer des cadeaux...
Gandrel
[Plusieurs jours plus tard]

Le blondinet profitait du calme de sa nouvelle chambre et de la langueur du jour à s'écouler pour écrire. De nombreuses missives, à des proches et des moins proches, à des femmes et des hommes, à des nobles et des gens du commun. Des missives de fêtes, puisque cela se faisait.
Cette chambre, dans la même auberge, avait un petit bureau et un écritoire vieillissant. Le meuble de bois de noyer n'était point bancal, mais il ne fallait guère s'appuyer trop dessus si on ne voulait le voir se pencher, tel une célèbre tour italienne. Le meuble avait vécu, traces d'encre et de vin pour la plupart. Les cercles de teinte rouge ne se comptaient plus.

La plume glisse sur le vélin, des mots des phrases, des dessins et des signes. Du compréhensible et de l'incompréhensible. Un griffonnage, encore.
Sa main couche les mots moins vite que son esprit les crées, il invente, réinvente et désinvente. La pauvre souffre et est couverte d'encre.
L'autre elle ne se repose pas pour autant, c'est qu'elle souffre aussi en subit pire cadence. Servant, imbibant bien moins vite que ne l'aurait souhaité le blondinet d'alcool de raison local.

Les nouvelles locales lui avait parvenu depuis le cambriolage, on l'avait même accusé. Mais les chinonais avaient pris sa défense en le blanchissant.
Lui affichait profil bas, fallait avouer que le soutien populaire lui avait réchauffé le cœur. Par contre il s'étonnait que les dirigeant prennent tant de temps à prendre leur décision. Hésitaient-ils à se renier ?
Le blondinet ne s'était pas interrogé outre mesure sur ce peuple qui avait réélu une mairesse et un duc qui avaient failli.
Ces gens n'avaient rien à voir avec ceux de la dernière contrée visitée, ou le maire avait fui sous les quolibets, ou le Duc régnant avait mis en procès et renvoyé son Prévôt avant de prendre la lourde mais honnête décision de démissionner pour avoir échoué. 1

Écrire et boire, voilà le passe-temps de l'écrivain aujourd'hui, seul dans sa nouvelle chambre. Nouvelle chambre mais même auberge. Ainsi, la question se pose. Que s'est-il passé ses derniers jours ?
Voici ce qui va vous être conté.




1. Histoire véridique, hélas la morale HRP locale réprouve que je cite le lieu.

Gandrel
[Chinon - Léonard & les mères noël]

Léonard, homme que l'on pourrait qualifier d'être aimant, attentif, bien que manquant de finesse et n'ayant pas l'heur de plaire à ceux qui aimaient le langage courtois. Toujours la main sur le cœur, veillant à tous avec beaucoup d'assiduité, ce "père" était le patriarche d'une famille éclatée, recomposée, nul lien du sang... quoique...

Tout n'était qu'une question de point de vue. Il fallait aussi avouer que cet homme avait ses travers. Dire qu'il était aimant de par son inclinaison à la chair était la vérité. Attentif, car possessif et jaloux était établi. Qu'il soit grossier, moqueur et insultant était aussi un fait connu. Qu'une de ses mains s'assurait avec une régularité inquiète la présence de sa bourse qui se trouvait dans une poche intérieure de son épais mantel. Près du cœur évidemment. L'homme était radin, malhonnête, menteur et n'était patriarche que d'un groupe de puterelles
1 qu'il gérait à coup de poings qui faisait couler le seul sang que la famille partageait. Un maquereau quoi. Et à la moutarde, parce que ça montait vite au nez. L'hygiène n'était pas sa préoccupation première... ni dernière remarquez.

Pour en revenir à Léonard, celui-ci avait apprit avec une satisfaction bienheureuse que deux de ses filles aient trouvé un client qui avait eut la bonne idée de les faire travailler à plein temps. Il ne s'agissait nullement de ses propre fille, juste deux jeunettes qu'il avait su soumettre et faire ployer le genou, à coup de poing, de pied et pour donner bonne mesure aux corps rompus, il avait usé de mensonges et d'insultes pour faire ployer toute volonté, tout esprit. En langage de al rue on disait un maquereau, dans celui commun l'on disait un souteneur, un mot existait même en langage soutenu, par pour le détail, mais pour le fond. Politicien qu'on disait.

Pour en revenir, encore, à ce brave Léonard, celui-ci avait fini par s'impatienter ne voyant, au bout de deux jours, toujours pas revenir ses employées. Il avait donc fini par venir frapper à cette porte derrière laquelle il était maintenant connu qu'un jeune blondinet et deux dones de mal viure s'égaillaient, mangeaient buvaient et s'amusaient de nouveau, sans qu'on vienne plus les importuner que le service de chambre qui leur montait repas et bouteilles.


TOC TOC TOC

- Occupé ! cria Gandrel alors que des voix féminines laissaient entendre leurs gloussement jusqu'au couloir.
Pas impressionné pour deux sous Léonard tambourina à la porte de nouveau.

BAM BAM BAM

- Ouvrez ! Je veux mes filles ! Ludivine, Hélène, sortez de là ! hurla t-il. Une réponse musicale lui revint.
- Hélène et Ludivine enfant 2 ... sont occupées !
- Tire le loquet ou je défonce la porte !
- Je tire et je défonce déjà. Repasse l'an prochain te dis-je.

Dans une fureur folle, Léonard sorti une petite hache de bucheron de sous sa cape qu'il avait glissé à sa ceinture auparavant en prévision de tomber sur un Gandrel récalcitrant, et entama la porte.
Léonard, finesse même, se recouvrait la peau d'une fine couche de sciure et d'éclats de bois que sa hache arrachait lentement à la porte. Saleté de porte, c'est qu'elle était solide. Malgré toute sa furie celle-ci tint bon juste le temps que des hommes d'armes, qui s'occupaient temporairement de la sécurité de l'auberge, interviennent.

Le souteneur fût, après une violente rixe mit hors d'état de nuire. Gandrel, nu comme un ver, réclama une autre chambre vu que celle-ci était devenue commune. Les deux blondes furent, comme le Léonard, misent à la porte par le patron qui n'était guère d'humeur à parlementer à cause de cette nouvelle détérioration de son auberge.

Voilà comment Gandrel se retrouva seul dans une autre chambre.
Vous pourrez vous interroger sur la présence d'hommes d'armes en ces lieux de divertissements. Vous pourrez même vous demander la raison de la mauvaise humeur du patron.
A ceux qui s'en interroge, voilà l'histoire...




1. puterelle : jeune prostituée.
2. réponse musicale : il est né le divine enfant ; pour ceux qui n'auraient pas deviné.
Gandrel
[Chinon - Qui veut la peau de l'aubergiste ?]

Le matin de la nativité, alors que tous s'éveillaient avec une gaieté incontrôlable, le propriétaire de l'auberge fit de même. Tous avaient un prétexte d'être heureux : obtenir un objet longtemps convoité, retrouver sa famille pour le repas de fête, avoir la chance de fêter dans une contrée en paix la nativité, et bien d'autres raisons plus ou moins solvables, plus ou moins terre à terre.
Le patron lui se réjouissait uniquement de son chiffre d'affaire. On était commerçant, ou on ne l'était pas.

Hélas cette béatitude du jour de fête de resta pas quand il pénétra dans la salle principale. Un assassin, un brigand, un malotru, un insolent, un.. un... un bien des choses avait dégradé, détérioré, souillé la pièce.

Un être vil et malfaisant, sans aucun doute, car celui-ci était venu de nuit sans qu'aucun témoin ne le surprenne. Des traces de neiges fondue, ne boue, de suie, de pas. Sur le sol, et pour le dernier, aussi sur le mur.
Des propos insultant, des façon d'un autre age.
Le personnel avait du être tiré du lit aux aurores pour laver, lessiver cet outrage. Les tristes mines étaient là, mais sauvèrent la face avant l'arrivée de la clientèles qui, tout au long de la journée, fit reprendre sourire à l'équipe. Sauf au patron.
Lui trouva réconfort à maugréer auprès d'un milicien qui, lui aussi, commençait une piteuse journée.
Mais ceci est une autre histoire, celle-ci ne trouva ni raison, ni coupable. Tous se demandaient encore quel grossier personnage avait sali ce lieux de fête. Heureusement il n'avait pas touché au sapin.

A vrai dire quelqu'un savait, quelqu'un avait vu. Mais jamais ne dirais rien. Car le témoin ne parlait pas, il s'agissait d'un chat, gros matou paresseux du jeune promeneur. Lui avait vu la scène.


--Le_paternel
[Flashback, retour dans la mairie de Chinon]



Hein? QUOI?? Non mais...

Le paternel regardait bouche bée son acolyte. Il n'en revenait pas. Cela lui paraissait tout à fait impossible. Ils étaient tous deux dans la pièce qui donnait accès aux coffres de Chinon. En plein milieu, un trou d'un mètre de diamètre. Le paternel restait bouche bée alors qu'il prenait le sac qu'on lui passait. Après une rotation du bassin de 180 degrés, il pose le sac dans les deux mains tendus par son complice qui se trouve dans le tunnel. Puis regarde en direction de la salle au trésor. Sans doute le prochain sac est il en train d'être rempli.

Il jette alors un regard vers un coin sombre de la salle. Une silhouette s'y trouve, assise par terre, solidement ligotée, un bâillon dans la bouche et un foulard noir sur les yeux. Cela n'avait pas été prévu. La mairesse aurait du assister au spectacle. Ils avaient réussis à se hisser rapidement dans la pièce, trouvant juste à côté le bureau d'Othilie. Et celle-ci se trouvait dedans, endormie. Elle aurait pu faire tout rater, mais il était tard heureusement. Ni une ni deux, à trois ils lui sautèrent dessus pour l'entraver à l'aide corde et surtout la réduire au silence à l'aide du bâillon. Gandrel venait juste de passer, et le paternel avait froncé les sourcils. Avait elle pu voir le cambrioleur? Dans tous les cas, cela n'avait que peu d'importance. Il allait se débarrasser d'elle et mettrait son cadavre dans le coffre, à la place de l'argent et des denrées. Pas de chance pour elle, au mauvais endroit, au mauvais moment.


Je ne peux PAS la tuer??? C'est quoi cette règle stupide? Elle risque de nous mettre tous en danger la!

Pas d'effusion de sang, ça veut dire pas d'effusion de sang, alors calmes toi.

Me calmer? Vous connaissez le métier les gars ou quoi?


Il s'adressait tantôt à celui du tunnel, tantôt à celui qui lui passait les sacs.

Si jamais elle a vu l'un de nos visages, on est mort. Alors au lieu de s'embêter, on ne laisse aucune trace et voila! Zéro risque!

L'acolyte levait les yeux au ciel devant les paroles du paternel. Celui-ci n'haussait pas la voix, mais son regard se faisait légèrement froid.

Je vous demande pas de vous en occuper! C'est mon boulot de tuer, alors laissez moi faire ça proprement, tranquillement. Et je vous jure que nous n'aurons aucun problème.

Tu sais très bien que Gandrel a dit qu'il ne voulait pas de morts, pas de sang! Rien qu'un cambriolage parfait.

Ils sont toujours parfaits, et pour que cela le reste, il faut la tuer.
Il pointa le doigt sur la silhouette dans le coin.

Non, c'est non, alors tu respectes.

Tu vas pas me dire que t'y attaches de l'importance à cette... femme?

Je m'en fous autant que toi.

Bon alors? Qu'elle vive ou qu'elle meurt, on s'en fout.

Pas Gandrel. Et c'est le patr...

Je sais, je sais. J'organise le tout avec lui, merci de me le rappeler.


S'il n'avait pas de cagoule sur la tête, l'assassin serait surement allé cracher de dégoût sur la mairesse. Il faudrait également qu'il touche deux mots à Gandrel. Pas de cadavre... N'importe quoi. Le spectacle avait beau être un motif en pierre, pas prés d'être démoli, s'il ne se faisait pas voir, cela ne pouvait qu'être mieux. L'homme respira profondément sous sa cagoule tout en continuant à transvaser l'argent et les denrées de la mairie au tunnel. Ne pas s'énerver. Et pourtant... Des personnes de la classe d'Othilie, il en avait tué quelques uns. Et voila qu'on lui refusait ce plaisir...

Hey! attention! Va pas me foutre le sac en pleine tronche!

'ardon.


Le paternel tourna trois fois sa langue dans sa bouche avant de poser les sacs plus doucement dans les mains de son complice. Dix entre la roulotte et cette pièce, c'était largement suffisant pour vider la pièce assez rapidement. Ils avaient de plus l'habitude maintenant. Le reste du groupe surveillait dehors, et ainsi, aucun chinonais ne pouvait intercepter leur petit manège.

Un peu plus tard, on lui passa les dernières denrées.


On remballe et on dégage. Vu la foule qu'il y aura, on passera inaperçu.

L'assassin fit signe au dernier de ses complices de se glisser dans le trou. Lui même regarda alors derrière lui. Othilie était toujours la, inerte. Il pouvait en profiter. Glisser sa lame de poignard sous sa gorge n'était qu'une question de secondes. Gandrel lui en voudrait certe un petit peu, mais rapidement, il conviendrait que le paternel avait eu raison. L'homme passa une main derrière son dos, puis au moment de retirer sa lame du fourreau, soupira fortement pour se calmer. Un sourire satisfait vers la pièce au trésor, puis il se coule dans le tunnel à la suite de ses compagnons. Othilie avait de la chance que Gandrel soit la.
Gandrel
[Chinon - qui a eut la peau du chasseur ?]

Installé tranquillement au comptoir de l'auberge à enquêter, le milicien chargé du dossier pour retrouver la personne qui avait dégradé les locaux, suivait les ordres hiérarchiques et la technique policière locale avec fermeté. En effet, son cul vissé sur un tabouret du bar n'avait pas eut l'audace de se lever. Il recherchait à la méthode tourangelle, en picolant sans rien faire d'autre que de parler pour ne rien dire ou conter des histoires qui ne devaient être dévoilées.

Néanmoins, il préférait nettement rester assis à un comptoir d'auberge à glan... travailler, plutôt que de rester assis dans le salon de l'homme qu'on avait retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses le matin même.
Noël avait été salissant en certains endroit, sanglant en d'autres.
Un chasseur réputé avait été retrouvé inerte dans son salon, probablement étranglé, mais d'étranges traces avaient été laissées sur les lieux du crime. Sa femme qui avait découvert le corps au matin et fait prévenir la prévôté avait tout aussitôt mise aux arrêt. C'est qu'on l'avait retrouvée sur le lieu du crime. Ni une ni deux, cela l'avait désignée coupable. Élémentaire mon cher Untairfass avait dit l'enquêteur en chef à son second qui était selon les rumeurs son ami. Son seul ami selon d'autres voix et même un peu plus qu'un ami selon les dires de mauvaises langues.
Enfin, le crime avait été jugé particulièrement odieux en cette nuit de la nativité. Et là, nul témoin n'avait assisté à la scène hormis les yeux mort des têtes de cerfs accrochés aux murs.

Restant là à boire et se lamenter avec le patron de l'auberge, le milicien se disait que noël n'était plus ce qu'il était. Aujourd'hui les criminels courraient alors que des innocents étaient accusés.
Heureusement sa présence permit d'arrêter Léonard le défonceur de porte et de veiller à la sécurité d'un jeune innocent.



--Albertran


[Aux environs de Chinon]

Et l'voila qui s'ramène bondidiou!! Après une bonne sieste d'quelques heures et une bouteille vidée j'parirai! Sacré d'nom d'bon sang d'bon soir! JEAN MI!!! Ramènes la plus vite ta face d'fainéant!!

Grommelant, Albertran jura une nouvelle fois tout en frappant un peu plus violemment que nécessaire la vache devant lui. Un meuglement le rappela à l'ordre, tandis que le soc de la charrue raclait la terre. Il lui fallait absolument labourer son champ avant la fin de la journée, et il avait encore du foin à distribuer pour ses bêtes. Aussi avait il fait passer une annonce pour rechercher quelqu'un. Et depuis quelques temps, c'était toujours le même qui venait, un jeune du nom de Jean Michel. Le vieux paysan, pour s'amuser, le sermonner en l'appelant Jean Mi, ce qu'il détestait viscéralement. Il aimait se montrer ronchon avec ceux qu'il employait, leurs montrant ainsi qui était le patron. Mais au fond de lui, c'était un brave homme, payant toujours comptant quand le travail était correctement fait.

D'pèches toi d'me les m'ner pour finir c'te partie la! Grouilles toi, faut qu'ça soit terminé pour c'soir!

Le jeunot hochait la tête vivement, pour ensuite se placer dans la position exacte d'Albertran. Ce dernier retint un sourire. Il leurs faisait peur, et ça l'amusait. Il savait que Jean Michel ferait bien son travail. Il allait pouvoir à présent sortir une réserve de foin de sa grange. Un bout de temps qu'il ne l'avait pas fait, et certaines de ses bêtes avaient faim.

Le paysan allongea le pas pour arriver bientôt devant les grandes portes en bois. Il se saisit d'une grosse clé, et alors qu'il la passait dans le trou du cadenas, il remarqua que la clé ne rentrait pas entièrement. Quelque chose bloquait celle-ci.


Fichtre... Qu'est c'que c'est qu'ça? Nondidiou!!

Rien ne servait de s'énerver, il ne ferait que casser la clé. Il se contenta de froncer les sourcils, puis comme si une illumination passait devant lui, il tira d'un coup sec sur le cadenas. Mais non, il était bien fermé. Albertran se gratta la tête, réessaya la clé. Mais elle ne voulait pas tourner.

Bondidiou!!! Saleté d'cadenas! J'savais bien qu'j'aurais du que j'le change!

Grommelant une nouvelle fois, Albertran fit un demi tour de la grange et saisit une grosse masse, destinée habituellement à l'enfoncement des piquets de bois dans la terre. Le vieux s'en arma, et retournant devant la porte, d'un coup de masse net et précis, fit casser le cadenas. Satisfait, il entreprit de faire coulisser les grandes portes une à une. Aussitôt, une odeur le prit à la gorge. Il toussota, recula d'un pas. Surpris. Cela sentait la chair pourrie, cela sentait le mort. Pourtant, il n'entreposait jamais ses carcasses de vaches ici.

Le paysan fronça le nez, et s'engagea dans la grange. La lumière commençait à fuser dans la bâtisse, et ses yeux s'habituèrent rapidement. Les meules de foin étaient bien rangés, comme il les avait laissés. Il fronça les sourcils en même temps que le nez, lui donnant un air bizarre et plutôt ridicule. Le vieil homme tourna la tête vers trois bottes de foin dans un coin. L'odeur venait de derrière, c'était indéniable. Albertran s'y dirigea, puis prudemment, il ne savait pourquoi, jeta un coup d'œil.


Ah!!!

Un bond en arrière suivi le cri d'horreur. Devant lui, derrière les bottes de foin, se trouvait le cadavre d'une jeune femme. Le visage était parfaitement distinct, mais le reste du corps disparaissait sous une masse grouillante de vers et d'asticots. Une marre de sang s'étendait sous la tête de la jeune femme, et en regardant un peu plus prés, Albertran put deviner que sa gorge avait été ouverte de bas en haut. Le vieux paysan eut un haut le corps et porta la main à sa bouche. Il retrouva alors l'usage de ses membres pour foncer dehors. Il devait être d'une pâleur cadavérique car Jean Michel, non loin de la, l'interpela aussitôt.

Messire Albertran, quelque chose ne va pas?

Bondi... bondidiou de... de crénom de Dieux!!! Un... Un cadavre!!!


L'employé, surement inquiet de la santé du vieux paysan, s'en alla rapidement à la grange, et après avoir grimacer, rentra. Albertran en profita pour s'éponger le front, puis reprenant son courage à deux mains, suivi son employé. Celui ci se tenait les deux mains en regardant la chair pourrir devant ses yeux, et les vers ronger le corps. Le paysan grimaça une nouvelle fois, mais arriva à se contenir. Il regarda plus attentivement le visage de la jeune femme. Cela lui disait vaguement quelque chose, mais il ne la connaissait pas personnellement, il en était sur.

T'sais qui c'est Jean Mi?

L'employé prit son temps pour répondre d'une voix blanche.

Alena.

La p'tite d'à côté?? D'chez les Von Strass???


Le paysan était éberlué. Le jeune homme hocha la tête affirmativement.

Oui... C'est bien la fiancée de Sepa Von Strass...

[En accord avec LJD Alena, dont le perso est mort et vient d'être éradiqué.]
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