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[RP] Phoenix jamai moris

Nanelle
Ce rp est fermé. Tous ceux qui veulent y participer peuvent contacter LJD Actarius. Merci.




[Dans le campement de Brignoles, au matin du XXXIe jour de janvier] 



Mon aimé.....

Dans un sursaut, la Vicomtesse ouvrit les yeux, son cœur battait à tout rompre, elle venait de faire un terrible cauchemar. Mais était-ce vraiment un cauchemar ? Elle éprouvait un sentiment étrange. Elle appela Constance pour se préparer au plus vite. La blessure qu'elle avait eut quelques jours auparavant au bras et à l'épaule l'handicapait encore dans ses mouvements. Étant médecin, elle avait pu regagner la tente Vicomtale, mais plusieurs jours au repos seraient encore nécessaires.

Elle devait s'assurer que son époux allait bien, il était un des derniers Languedociens avec la Dame de Brison Saint Innocent à être encore en état de livrer bataille. Mais aux dires de son époux, l'étau se resserrait et les Français risquaient de ne pas tenir encore longtemps.

Constance, je me rends dans la tente des blessés, fais-moi prévenir dès le retour du Vicomte.

A l'approche de la tente, Nanelle vit un homme d'Euphor courir vers elle, elle ne s'était donc pas trompée.


Vicomtesse… Vicomtesse… Venez, venez vite, le Seigneur a besoin de vous.


Les paroles de l'homme essoufflé firent l'effet d'un coup d'épée. Nanelle courut à la suite du page jusqu’à l’abri de toile. Elle chercha longuement des yeux le phénix sur fond azur. Là, là, enfin ! Elle rejoignit au plus vite ses gens qui installaient leur maître sur une table. Repoussant tout le monde, elle voulut s'assurer qu'il était encore en vie, mais sa lourde armure l'en empêchait, il ne bougeait pas. Elle donna ordre de retirer au plus vite le harnois avec précaution. Elle essayait de garder son calme, mais bouillonnait à l’intérieur, observant avec une presque frénésie la moindre réaction de son époux. Mais rien. Rien. Juste une respiration calme et posée, comme s’il dormait.

Les pièces d’armure furent ôté les unes après les autres, mais l’opération s’avéra plus délicate au niveau de la jambe gauche ou le fer avait subi un lourd choc. La jambe avait sans doute due enflée. Un hurlement déchira l’ambiance déjà oppressante. Le visage anéanti par un rictus de douleur, son époux venait de se redresser d’un seul coup, les yeux exorbités par la souffrance. D’un coup de poing, il venait d’envoyer valdinguer le malheureux qui se trouva bientôt au sol avec une pièce d’armure dans les mains. La Vicomtesse fut rassurée par la réaction de son époux, toujours aussi impulsif.

Mon coeur... Allons, calme-toi, reste allongé, je sais que tu as mal mais nous devons te retirer ton armure pour pouvoir examiner tes blessures.


Il jeta un regard noir à son épouse comme s'il ne la reconnaissait pas, et son corps s'agita. Plusieurs hommes durent le maintenir et l'allonger de force pendant que d'autres retireraient les quelques pièces d'armures qui recouvraient encore son corps, ce qui ne fut pas chose facile. De sa voix douce, Nanelle tenta d'attirer son attention et d'atténuer sa douleur, mais rien n'y fit, il continuait à s'agiter, comme possédé. Une fois sa jambe mise à nue, Nanelle constata une enflure au niveau du tibia. Ces craintes s'avéraient justes, celui-ci devait être cassé. Avec précaution, elle tâta sa jambe et constata en effet une fracture, par chance, celle-ci était franche, ce qui éviterait une opération. Mais l'installation d'une attèle allait être très douloureuse et difficile dans son état.

La Médicastre qui avait repris tout son sang froid demanda à un des hommes présents d'aller lui chercher deux planchettes et des ceintures de cuir ainsi qu'un petit morceau de bois et une bouteille d'eau de vie. Elle fit signe aux autres d’immobiliser la carcasse remuante. Une seule solution était venue à l'esprit de la Vicomtesse, faire boire son époux jusqu'à l'inconscience.

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Actarius


[Dans le campement de Brignoles, au matin du XXXIe jour de janvier]

Des cris sourds, éteints, comme de lointains échos. La souffrance toujours plus vive, à peine supportable et soudain insoutenable. Soudain, une lumière aveuglante, puis des ombres, des masses informes autour de lui qui prirent peu à peu forme humaine. Le corps se crispa un instant, le visage se figea. Un temps de battement, un instant infime qui sembla se fixer pour l’éternité, mais qui ne dura en réalité qu’une minuscule poussière de vie. La bulle intemporelle éclata, son corps se redressa mû par l’intensité de la douleur. Sa jambe… l’homme penché sur sa jambe et son poing qui détonna comme un éclair pour s’abattre sur le visage de cet être malsain.

Mais la douleur persista. Nue, pure, glaciale comme une neige de décembre. La colère, la rage, la folie d’une douleur irrépressible, exponentielle. Ses membres s’agitèrent en une danse insensée. Le corps du Vicomte attiré par le néant s’agitait sans relâche. Il devint forcené sans même qu’il pût en avoir conscience. Les ténèbres surgirent peu à peu succédant sans aucune cohérence à la lueur diffuse de la réalité. Actarius ne s’appartenait plus, son esprit se diluait, tandis qu’une chaleur, un apaisement s’immisça dans sa gorge, coulant dans son corps. L’atonie prit son sceptre dans un royaume de flou invisible.


[Quelques temps auparavant]

La rage perdue au coeur d'un combat furieux, une nouvelle bataille dans une guerre qui se prolongeait irrémédiablement. Comme porté par le phénix, le Vicomte s'échinait au sein de la mêlée, entouré de ses gens. Toujours en selle, il déchaînait taille et estoc de son acier, sans jamais reculer. Mais la tempête, l'Auristre languedocienne, fut bientôt submergés par les Génois, arrêtée dans sa furie dévastatrice. L'étau se refermait petit à petit et de l'offensive, le Mendois et sa piétaille furent acculés à la défensive perdant pied au fil des instants qui coulaient irrémédiablement en faveur de l'adversaire.

Soudain, un cri s'égara dans la cohue. Un puissant coup de lame vint frapper la jambe sénestre à hauteur du mollet. Le lourd harnois fit son office, mais ne put atténuer le choc. L'os se brisa. Béni par le Très-Haut, l'officier royal, qui n'avait jusqu'alors point été atteint, dut son salut à ces gens. Héroïquement, ceux-ci repoussèrent suffisamment l'assaillant pour permettre le repli de leur Seigneur tombé à terre. Dans un état de semi conscience, celui-ci fut tout d'abord rudimentairement traîné hors de la mêlée. Puis, quelques hommes le portèrent rapidement vers les positions arrières où il fut bientôt pris en charge par un ange.

Le phénix avait chu.

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Actarius


[Au Ier jour de février]

Allongé loin de tout, loin du monde, le Vicomte s'égara en un sombre songe éthylique. Ses yeux s'ouvrirent sur une pièce lumineuse. Le riche et luxueux mobilier semblait sculpté dans la glace, les murs recouverts d'une tapisserie de fine neige. Un froid terrible régnait dans cette chambre inconnue et pourtant inconsciemment familière. Le regard du Mendois se figea sur le splendide chandelier cristallin qui diffusait cette aura glaciale. Pourtant, nullement transi, Actarius expulsa les draps et se leva. Une envie de sortir irrépressible le saisit alors, mais aucune ouverture sur l'extérieur, aucune porte, juste ce blanc affolant. Il frappa, il cria, il brisa un siège, mais rien n'y fit, il était enfermé, emprisonné dans ce riche décor d'albâtre.

Le temps n'existait plus, la folie guettait. Réfugié dans sa couche, le Languedocien, comme privé de sa volonté, s'était résolu à attendre la mort, le visage déformé par un horrible rictus de peur. Une goutte d'eau perla au plafond, puis vint claquer sur sa joue. Autour de lui, tout semblait fondre. Un ciel rougeoyant se dessina bientôt, semblable à une nébuleuse coulée de lave en fusion. Au-dessous de gigantesques flammes enveloppaient le paysage. Le Languedoc... le Languedoc se consumait... Seul le plancher de cette pièce suspendue entre ciel et terre subsistait encore, mais il n'était point peau de chagrin. L'instant de la chute approchait irrémédiablement. Le lit chancelait déjà et s'écroula bientôt.

Ses yeux s'ouvrirent ! Et la douleur se manifesta immédiatement. Sueurs, mal de crâne, nausées et l'épicentre de la souffrance, sa jambe sénestre... Il était faible, trop faible pour se redresser encore. Il remarqua l'attelle fixé à sa jambe et se souvint brusquement des combats. Etait-ce la fin ? Etait-ce la gangrène ou une autre infection qui provoquaient tous ces maux. Envers et contre tout un sourire naquit sur ses lèvres, car sous la toile s'esquissa la délicieuse silhouette de son épouse.

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Nanelle


[Au Ier jour de février]

L'alcool avait fait son effet, Nanelle avait pu poser l'attelle sur le tibia fracturé de son époux. Elle avait ensuite demandé à ce qu'il soit installé sous sa tente afin d'être au calme et de pouvoir veiller sur lui. La fin de la journée et la nuit qui suivirent furent un peu agitées. Le corps du Vicomte était allongé sur ce lit mais son esprit était lui reparti au combat. La Vicomtesse ne comprit pas toutes les paroles de son époux, mais il était bel et bien au commandement de ses hommes.

Nanelle était encore fatiguée suite à ses blessures, mais elle veilla son époux toute la nuit, épongeant son front fiévreux d'une serviette fraiche, caressant amoureusement son visage. La main glissée dans la sienne, l'épouse s'assoupit finalement.

Sentant le regard de son époux posé sur elle, Nanelle se redressa et déposa un tendre baiser sur ses lèvres.

Bonjour mon aimé...

Nanelle avait tant de chose à dire à son époux, mais son regard émeraude se perdit dans le Sienne de son homme.

J'ai eu si peur pour toi. J'ai cru mourir en te voyant allongé sur cette table. Ne bouge pas, tu as la jambe cassée, tu vas devoir rester immobilisé quelques temps, je t'ai installé une attelle pour maintenir l'os en place.

Caressant doucement son front, elle poursuivit.

Et... tu vas avoir aussi un peu mal à la tête, tu étais très agité, j'ai dû te faire boire pour pouvoir te soigner sans risque.

La main de l'épouse glissa à nouveau dans celle de son époux lui signifiant d'un regard qu'elle était là pour lui.

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Actarius


La voix aimée dispersait sa chaleur automnale, les paroles étaient rassurantes. Mais il n'écoutait point, il observait son épouse et savait à la lumière de son visage serein et calme, de la douceur de sa main qu'il se remettrait. L'amour scintillait encore dans ses iris de Sienne. Comme au premier jour, comme il y a bien des années, lorsqu'il embrassa pour la première fois, près de ce saule. Et elle était restée à ses côtés, malgré les absences de l'homme d'état, les missions du soldat, les amusements du Directeur du CLE, elle était demeurée là, dans son sillage, dans l'ombre. Toujours présente, toujours plus belle au fil des années. Il lui sourit.

Aucun mot ne sortit de sa bouche, mais il y en avait-il seulement un qui eut pu être plus explicite que cette tendresse partagée. La matinée s'écoula en soin et attention. Son épouse lui avait signifié la "marche" à suivre pour se rétablir au mieux, rester tranquille les premiers jours, ne pas bouger la jambe, puis de commencer à se déplacer à l'aide de béquilles, afin de permettre une meilleure circulation sanguine et d'éviter de fâcheuses complications.

A l'approche de la midi, le Vicomte avait recouvré quelques forces. Les caprices de son estomac troublé par l'excès d'eau de vie s'étaient estompés, aussi put-il se restaurer et même oser un godet de vin. Ce ne fut qu'après le repas qu'il dicta plusieurs missives, et envoya plusieurs messagers. Ordre leur avait été donné d'éviter les routes principales de couper par les forêts, avant de remonter en direction de Salon, puis de piquer sur Tarascon et Nîmes.

Le reste de la journée s'écoula comme un souffle. Profitant de son état pour se pencher sur plusieurs affaires d'importance, le Mendois avait chassé la douleur au fond de son esprit, elle persistait bien entendu et reprenait le dessus par intermittence, mais il avait connu pire. Bien des fois le Très-Haut aurait pu le rappeler à lui.


[Au IIe jour de février]

Le sommeil avait refusé de venir, mis en fuite par le brouhaha du combat. A l'aube le bruit s'estompa et l'annonce de la défaite survint bientôt. Un soupir s'échappa de sa bouche. Les gens de Provence étaient fiers, ils étaient de valeureux combattants, mais par quel diable se battaient-ils avec une telle fureur pour préserver une félonie. Les Gênois venus en renfort avaient pesé de tout leur poids. Menés par un homme sans foi, ni loi, qui osait insulter le Roy et vouloir sa tête, ils étaient là eux aussi pour de mauvaises raisons.

On lui annonça également l'arrivée d'émissaires impériaux, de diplomates en tout genre. Un clerc chargé de la diplomatie provençale... Rome dépérissait. Apporter son soutien à des personnes qui réclamaient la tête d'un Roy de droit divin, quelle bassesse, quelle ignominie. Un nouveau soupir. Et une réponse lâchée au porteur de ces nouvelles.

Le monde se meurt. Lorsque les hommes de Foy se rangent derrière la félonie, c'est bien qu'ils sont rongés par leurs intérêts matériels et non plus guidés par le Très-Haut. On nous traite d'envahisseurs sanglants, nous qui ne faisons que notre devoir face à un Marquisat expansionniste et liberticide. Allez va et fait appeler mon épouse.

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Actarius


[Au IIIe jour de février]

Une nouvelle journée d'inactivité... que le temps semblait long au Vicomte sous cette toile invariablement monotone. Déjà l'impatience guettait. Rester allongé et dicter des lettres pour oublier la douleur lancinante qui lui rongeait petit à petit l'esprit. Plusieurs pages avaient défilé durant la matinée lui annonçant l'arrivée d'une ambassade impériale, d'un détachement de chevaliers teutoniques. Quelques missives lui furent également apportées, dont une pour le moins étonnante de la Baronne de Cannes. Il la parcourut. Au fil de la lecture, un mystérieux sourire naquit sur son visage.

L'affaire de la vente de la mine recelait de bien des étrangetés, mais les éléments se recoupaient petit à petit dans son esprit. Selon la missive, aucune offre n'avait été faite par la Provence, pourtant discussions il y avait bien eu. Si la prime intention revenait visiblement à une quidam inconnue, la Provence marquisale n'en avait pas moins été réceptive. Au final, tractations avaient été initiées et ainsi de part et d'autre, l'idée d'un commerce de terre languedocienne avait fait son chemin. Et cette simple idée était intolérable au blessé. Il y eut un passage qui lui arracha un rictus de contrariété. Un plan mis en oeuvre pour ne pas remplir la mine languedocienne. Quelle hypocrisie ! Le vicomte regarda le messager.

- Reprend cette missive et fais-la parvenir à la Régente du Languedoc. Allez, va sans tarder.

Le jeune homme s'exécuta sans attendre. Lui succéda le brave Joan qui tenait avec lui, les dernières affaires du Tournel.

- Monseigneur !

- Ah ! Joan. Alors quelles nouvelles m'apportes-tu ?

- Vos filles et votre fils se portent bien et prient chaque jour pour que... pour que vous soyez épargné par les blessures.


Le Vicomte éclata de rire.

- Grogne bleu ! Ce doit être la Rome corrompue qui détourne ainsi l'objet de si légitimes prières. Le messager est-il passé voir ma future filleule ?

- Oui, Monseigneur. Elle va bien également et a demandé à ce que vous soyez désarçonné pour vous épargner le combat.


Nouveau rire sonore.

- Le messager est toujours là ?

- Tout à fait, il attend vos ordres.

- Bien, fait le venir. Qu'il me raconte tout cela en détail.


Aussi, quelques instants plus tard, le Mendois écoutait avec un amusement marqué les paroles du messager.

- Ah ! C'est ainsi. Et bien, réservons une petite surprise à la jeune Vicomtesse. Elle sera bien marrie d'avoir eu une demande aussi particulière à un de mes hommes. Joan, prend de quoi écrire et retranscrit mes paroles.

Le gentillet piège du convalescent prit forme petit à petit. Et cette petite incartade eut le mérite d'offrir un peu de gaieté et d'allant à cette morne journée. La missive fut bientôt tout à fait prête, puis scellée.

Citation:
De Nous, Actarius d'Euphor, Vicomte du Tournel, Seigneur de Saint-Dionisy et d'Aubemare,

Tendres salutations.


Vous nous pardonnerez le temps mis à vous donner des nouvelles, mais les événements se sont précipités et malheureusement, nous avons manqué de temps. Comme vous l'avez certainement entendu, nous sommes partis faire notre devoir en Provence félonne. Nous y sommes depuis des semaines et les combats ont fait rage. Nous avons eu à traverser nombre de batailles face aux partisans de l'infâme Marquisat. Le château a été repris par ceux que nous appelons les Loyalistes, ceux qui sont demeurés fidèles à l'Empereur, malgré les pressions et le joug du Marquisat indépendantiste.

Mais la situation qui nous fut favorable, ne l'est plus. Une armée génoise est venue prêter aide aux félons et nous nous sommes retrouvés pris en étau. Les combats ont été sanglants. Et si nous avions été épargnés jusqu'alors, nous ne pûmes échappé cette fois à la blessure. Un coup porté sur notre jambe nous a désarçonné et nous nous sommes retrouvés avec la jambe sénestre brisée. Rassurez-vous, nous nous en remettrons vite. Mais d'autres n'ont pas eu notre chance et se trouvent en bien mauvais état.

Néanmoins, l'espoir demeure et si nous avons perdu une première bataille, la guerre ne fait que commencer et nous en sortirons victorieux, nous en sommes convaincu.

Portez-vous bien ma future filleule, poursuivez votre excellent travail au Secrétariat d'Etat et priez pour nous.

Que le Très-Haut veille sur nous.

Rédigé et scellé le IIIe jour de février de l'an MCDLVIII.




Après relecture, le Vicomte reprit la parole à l'adresse du messager

- Parfait ! C'est assez flou pour qu'elle puisse penser que vous m'avez bien désarçonné. Et qu'elle est en partie coupable de ce qui m'est arrivé. Vous repasserez chez elle le lendemain, pour lui donner la version exacte et précise de ce qui m'est arrivé. Je suis prêt à parier qu'elle ne s'essayera plus de si tôt à vouloir me priver de combats. Allez, file et évite la route d'Aix.

Le messager parti, le Mendois poursuivit, le regard plongé dans celui de Joan.

- Il y a... autre chose que je veux te confier. Mais cette mission-là, tu la feras en personne...

La discussion continua un long moment, mais Joan quitta la tente avant les vespres. Il traversa le campement et s'éclipsa discrètement pour une destination connue de lui et de son maître. Sous la toile, l'épouse avait rejoint le mari. La blessure avait le mérite d'offrir à la femme, un homme présent, disponible et bien décidé à ne pas laisser passer l'occasion de "retrouvailles" maritales.

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Actarius


[Au IXe jour de février]


Les jours passaient et se ressemblaient irrémédiablement. Les nouvelles fusaient et il n'était pas rare d'apercevoir plusieurs pages se succédaient dans la tente du Vicomte. Qu'advenait-il de ce dernier d'ailleurs ? Fatigué de demeurait immobile, il avait exigé qu'on lui fournît des béquilles. Et il errait désormais dans son antre comme un lion en cage. Son humeur était devenue exécrable au fil de sa convalescence. Fort heureusement, elle avait connu une petite embellie lors qu'il pût enfin faire les cent pas... façon d'écrire évidemment. Cela avait donné lieu à quelques scènes cocasses.

Il y avait notamment eu ce jour où on lui avait annoncé que la rustre avait pris la tête du comté du Languedoc, bien évidemment soutenue par la putride Enduril. De la rigueur, aucune humanité et des lois, des lois, des lois. Le félon Ryllas avait été chassé et c'était là une bonne chose dans l'esprit du Mendois. Mais revenir à la ligne dirigiste et glaciale qui avait provoqué l'avènement d'un tel personnage, cela l'avait mis en rogne. Tellement en rogne qu'il en avait brisé une de ses béquilles et s'était retrouvé à terre encore plus furibond.


- Une catin conseillée par une mégère ! Voilà donc ce qui est à la tête du Languedoc. Personne n'a compris que ces deux intrigantes n'amèneront que des maux et de la discorde là où elles seront !

Voilà, ce qu'il avait vociféré au bec du corbeau venu ternir sa convalescence par une si catastrophique nouvelle. Le malheureux avait fini par s'éclipser de peur de subir l'ire terrible du Vicomte et à vrai dire, il avait eu là une fine intuition. Néanmoins, avec les jours, la colère s'était apaisée et avait fait place à une nouvelle détermination. Actarius avait retrouvé son aplomb et quitté sa colère nuit après nuit. L'influence de furie s'estompa tout à fait à l'aube du IXe jour de février.

Un messager pénétra comme une flèche sous la toile, réveillant dans son élan le blessé qui ne manqua pas de bougonner quelques instants.


- Et bien ! reprends ton souffle et parle grogne bleu !

- Mon... Monseigneur... Bri... gnoles a été reprise cette nuit. Votre épouse... votre vassal et me... stre Corbeau... noir ont joué les pre...miers rôles. La vicom...tesse occupe le bureau du maire !


- Grogne bleu ! lâcha le Mendois dont le torse avait jailli des couvertures offrant à la vue du jeune homme les cicatrices qui sillonnaient son corps et plus particulièrement la croix qui ornaient son poitrail, lointain et douloureux souvenir. Et l'armée adverse ?

- Elle s'est laissée... surprendre...

- Excellent ! Pars immédiatement vers la ville et ramène-moi Corbeaunoir. Dis à Insanius de veiller sur la vicomtesse, comme il le fait sans doute déjà. Quant à mon épouse... mmmh... transmets-lui mes plus vives félicitations. Allez file !


Et c'est bien ce que fit le malheureux qui avait à peine récupéré son souffle. Le Vicomte, lui, revêtait déjà ses habits, prêt à affronter une belle journée, la première depuis des jours.

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Corbeaunoir



[Au IXe jour de Février]

Tout en se remettant des émotions qu'avait suscitée la récente attaque dans l'enceinte de Brignoles, Corbeaunoir visitait la mairie dont la Vicomtesse Nanelle en était maintenant la dirigeante.
Proche de la porte d'entrée, il entendit la voix du serviteur d'Euphor demander aux gardes s'ils l'avaient aperçu.
Avant que le garde ne puisse lui fournir la réponse escomptée, il sortit et s'adressa à lui le regard amical.


- Bonjorn Joan, que se passe-t'il ?

- Bonjorn Corbeaunoir, le Vicomte désire vous voir.


Corbeaunoir n'eut pas besoin de réfléchir.

- Bien, alors en route, je ne souhaite pas faire attendre Messire Actarius.

Il arrangea sa tenue et suivit sans plus attendre Joan jusqu'à la tente du Vicomte. Il entra, regarda son ami, et fût heureux de voir qu'il semblait en forme.

- Bonjorn Sehner ! Comment puis-je vous servir ?

Puis il sourit au Vicomte, attendant sa réponse.

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(En cours de reconstruction...)
Actarius


Le Vicomte était tout à fait présentable lorsque un pan de toile fut soulevé dévoilant la silhouette de Corbeaunoir. Perché sur ses béquilles, le Mendois accueillit son ami avec un sourire radieux.

- Grogne bleu Corbeau ! C'est un sacré travail que vous avez accompli cette nuit. Mes félicitations ! Je crois qu'il nous fallait à tous pareil exploit pour nous remettre d'aplomb.

Le Vicomte se laissa à rire un instant, puis reprit un peu plus sérieusement.

- Mais ne nous réjouissons pas trop tôt. La guerre n'est pas finie. Ce jour nous avons fait un grand pas, mais il va falloir tenir désormais. Aussi, voici mes consignes. Prends les derniers gardes qui sont demeurés avec moi. Ils seront plus utiles devant la mairie que devant ma tente.

Actarius marqua une légère pause avant de poursuivre. Sans doute un petit espace ménagé à la réflexion ou peut-être le surgissement de quelques pensées vagabondes.

- Veille sur la mairie mon ami et dis bien à mon épouse que ce jour qu'aucun mari ne saurait être plus fier et plus aimant que moi. Il y a... autre chose. La rumeur enfle de plus en plus. Ce jour une armée alliée est arrivée en Provence. Il faut tenir, tenir avec espoir. Et ne pas oublier qu'aujourd'hui est désormais inscrit dans l'histoire.

Il haussa la voix.

- Nous allons gagner cette guerre et mettre à bas le Marquisat félon. Nous allons gagner car notre cause est juste et légitime. Nous allons gagner pour le Roy, pour l'Empereur et nous allons montrer à tous qu'il existe encore des Languedociens capables de briller autrement que par les querelles politiques ! D'autres nous rejoindront bientôt et alors le Marquisat s'effondrera et ses chimères de liberté avec lui. Bravo mon ami ! Tu as pris part ce jour à un moment rare, tu peux en être fier comme je suis fier que tu m'aies accompagné ! Une fois de retour en Languedoc, je vous récompenserai tous.

Le regard du feudataire étincelait de satisfaction. Et son entrain trahissait la joie qui était sienne en cet instant. Ce moment égaré où trois courageux Languedociens, qui n'avaient pas même reçu un petit mot de soutien des dirigeants de leur comté, avaient pris part à un haut fait de guerre, haut fait qui ne tomberait pas dans l'oubli. Le Vicomte ne laisserait pas cela s'oublier.

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Corbeaunoir


Corbeaunoir écouta attentivement le Vicomte.

- Merci, nous avons en effet fort bien joué notre coup aujourd'hui. Mais vous avez raison, il ne faut pas nous reposer sur nos lauriers. Le plus dur reste peut-être à venir. Mais il est vrai que cela fait du bien un peu d'action !

Il rit un instant avant de poursuivre sur un ton des plus sérieux.

- Je suis conscient de l'importance des choses qui se déroulent en ce moment, et me battre ici en ce jour est pour moi un honneur. De plus, entouré d'amis, cela est aussi pour moi un bonheur.

Ses lèvres marquèrent un sourire le temps d'une courte pause.

- J'espère que la rumeur dit vraie et que des renforts nous rejoindrons sous peu. En attendant, j'ai reçu des nouvelles du Languedoc, et je suis parfaitement d'accord avec vous, montrons qu'il existe encore des Languedociens capables de briller autre-part que dans de piteuses actions politiques !

Un brin d'énervement fût palpable dans ses dernières paroles, mais il ne resta perceptible que peu de temps.

- Je vais donc maintenant m'atteler à défendre la mairie conformément à vos souhaits. Prenez-soin de vous ! Moi je vous promet que je veillerai sur votre épouse et lui transmettrais ces mots dont vous m'avez fait part à son sujet.

Il se dirigea vers la sortie de la tente, et à peine fût-il sortit qu'il s'arrêta et regarda consécutivement tous les gardes. Puis il s'adressa à eux d'une voix forte.

- Soldats, venez avec moi !
Il va probablement vous falloir user de vos épées, mais gardez à l'esprit que se battre ici en ce jour est un honneur. Battez-vous, et faites en sorte que celui-ci ne soit pas le dernier dont vous puissiez jouir !


Pour le Roy !

Puis il partit en direction de la mairie, accompagné du groupe de soldats.

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(En cours de reconstruction...)
Insanius
[En la mairie de Brignoles, le 9 Février.]

La mairie avait été prise. Au nez et à la barbe des Provençaux félons, Brignoles devenait pour quelques temps un havre pour les hommes du Roy.
La nuit avait été calme malgré la prise de pouvoir, mais les jours prochains s'annonçaient houleux. Les armées ennemies tenteraient surement de reprendre le dessus, il fallait s'y préparer.
Le Tressé en était là de ces pensées, ne quittant presque pas la Dame d'Euphor, nouvelle mairesse en charge.
A l'entrée de son bureau il jouait son rôle de protecteur, fidèle vassal et ami du Phénix il donnerait sa vie pour eux mais depuis quelques jours, de noires pensées embrumaient son esprit.
Les coups reçus, son bras encore lord et gauche, ses doigts perdus...

Silhouette familière, Joan s'avança vers lui, serviteur apparemment porteur de nouvelles pour la Vicomtesse. D'un sourire las il le salua et laissa rejoindre la maitresse.
Tournel voulait surement féliciter son épouse...

Il tombait bien quoiqu'il en soit, un peu plus tôt il avait rédigé une missive pour Actarius mais n'avait pu trouver personne pour la lui apporter. Des quelques hommes qu'il avait emmené avec lui, il ne pouvait se passer d'aucun.
Déroulant le parchemin, il le relu une dernière fois.


Citation:
De Nous, Insanius, Seigneur de Salesses, votre vassal,
A Vous, Actarius d'Euphor, Vicomte du Tournel,

Mon ami...

Comme tu dois t'en douter, je suis aux côtés de Nanelle, veillant sur elle comme je l'ai toujours fait à chaque conflit qui s'approchait des tiens.
Nous avons repris la mairie et tu sais comme moi que nous ne la garderons pas simplement...
Je sais aussi quelle confiance tu as en moi.
Mais à ce jour je doute d'en être digne.
Alors que je me devais de vous protéger, j'ai été le premier à tomber au combat.
J'ai faillit et j'ai du vous laisser combattre sans moi. Vous laissant exposés aux coups et aux blessures, qui finalement t'ont jeté à terre.
Piètre protecteur que je fais.
Et maintenant que je me suis relevé, je ne suis plus que l'ombre de moi même. Certes il me reste encore un bras pour tenir mon épée, mais je ne suis plus aussi bon combattant que j'ai pu l'être. Une main mutilée, un bras encore peu mobile, le seul bouclier que je pourrai offrir est celui de mon corps.
Pour cela et songeant à la protection de ta famille, je pense que tu devrais choisir Mestre Corbeaunoir comme nouveau Capitaine de ta garde.
Nous savons tous les deux qu'il sera tout aussi dévoué que j'ai pu l'être et tout autant que je le suis encore. Mais nous devons nous rendre à l'évidence que ma volonté seule ne suffira plus...

Ton ami...

A la vie...

Brignoles, le neuvième jour de février.


Quelques mots qui paraissaient anodins, un choix qui semblait des plus justes, mais se relisant le Tressé fut prit d'un tremblement.
Ces blessures l'avaient amoindris, il n'était plus en mesure d'accomplir son devoir. Teintée de colère, sa tristesse crispait ses doigts sur le vélin qu'il tenait.
L'enroulant en prenant soin de ne pas le déchirer, il le tendit à un Joan qui le dévisageait, un peu surpris.


Va! Donne ça au Vicomte. Je n'ai pas de scel à y apposer encore, mais je compte sur toi pour qu'il soit le seul à le lire. Maintenant dépêche toi...

Congédiant le pauvre homme sans autre regard et sans prendre la peine de l'écouter, il reprit sa place, à portée de voix de sa suzeraine...
_________________
Nanelle


[Au IXe jour de février, en fin de soirée]

Non pas que la Vicomtesse s'était réjouie de la blessure de son époux, mais comme il était immobilisé à cause de sa jambe cassée, elle l'avait pour elle. Elle était comme le devait une épouse aimante, au petit soin pour son aimé. Les premiers jours avaient été idylliques, mais malheureusement toutes les bonnes choses avaient une fin.

Le Vicomte était devenu invivable, perché sur sa couche. Il y avait certes du va et vient, les pages se succédaient apportant nouvelles ou portant le nécessaire pour écrire. Après avoir refusé depuis plusieurs jours de mettre des béquilles à disposition de son époux, Nanelle accepta finalement. Connaissant le caractère fougueux de son époux, il aurait fini par se lever avec ou sans béquilles, donc pour une meilleure guérison autant accepter sa demande.

Les premières heures d'apprentissage avaient été l'occasion de quelques fous rires apportant un peu de gaieté. A d'autres moments l'épouse prenait ses distances spécialement quand le Vicomte passait ses colères sur ses pauvres béquilles.

La Vicomtesse n'avait pas hésité quand l’ordre lui avait été donné de se révolter à la Mairie. Un peu d'action serait la bienvenue et cela lui donnerait l'occasion de s'éloigner un peu de la tente Vicomtale. Cette nuit là après avoir donné un baiser à son époux elle partit rejoindre Insanius et Corbeaunoir entre autre. Un pan de la toile dans la main, elle se retourna une dernière fois pour plonger son regard dans celui de son époux, lui signifiant que malheureusement il ne pouvait pas être avec eux physiquement mais que sa force ne la quitterait pas durant le combat.

Un groupe assez important se retrouva non loin de la Mairie, la résistance fut brève, l'effet de surprise avait réussi. Et c'est rapidement que la Vicomtesse se vit confier les clés de la ville. Dans sa hâte d'action cette dernière n'avait pas imaginé une telle chose, mais ayant été Mairesse durant plusieurs mandat dans sa ville en Languedoc, Nanelle n'était pas en terrain inconnu.

La journée passa rapidement entre la prise de connaissance des lieux, des réserves et l'organisation de la garde de la nuit. Le plus dur restait à venir, les provençaux n'en resteraient pas là, il fallait s’attendre à une riposte. Les renforts étaient en chemin mais quand arriveraient-ils ?

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Adriendesage
Un jeune homme avait chevauché depuis le lundi, de Nîmes jusqu'à Brignoles. Il portait un mantel ocre, usé et sale. Un large capuchon lui couvrait le visage: Il devait passer incognito en terre de Provence. Sous la vieille étoffe, c'était un surcot vert flanqué d'un hibou doré, qu'il portait.
Lorsqu'il arriva en ville, elle venait d'être prise par les troupes du Roy. Il en fût soulagé, car il s'attendait à bien des difficultés pour pénétrer dans la cité sans être inquiété et la missive qu'il portait était bien secrète à l'heure qu'il était.
On le conduisit jusqu'à la tente du Vicomte du Tournel, avec discrétion car rien n'était encore sûr et surtout pas les villes, dans ces contrées agitées. Il confia son parchemin roulé au garde qui veillait l'entrée de la tente et Actarius d'Euphor, lorsqu'il le déplia, pu lire les lignes suivantes:


Citation:
De nous, Adrien Desage, humble Baron douairier de La Voulte
A vous, Actarius d'Euphor, Vicomte du Tournel, seigneur d'Aubemarre et de Saint Dionisy.

Adissiatz!

Puissiez-vous recevoir ces mots en pleine santé, mon ami! A l'heure où vous recevrez ce pli, nous serons peut-être déjà en terre de Provence, avec l'armée royale menée par le baron Nkhan. Il y a avec nous de valeureux guerriers et nous serons bientôt à vostre secours. J'espère que bientôt viendra le moment où le Phénix et le Hibou voleront côte à côte dans l'Azur, afin de répandre le sang des félons et d'amener justice et paix.
Nous prions depuis trois jours, chaque soir, pour nos amis provençaux, afin qu'ils retrouvent le chemin de l'Amitié et qu'ils soient délivrés du joug des fols qui y ont amené la traîtrise et le déshonneur.

Nous prions aussi pour vous et les vostre, mon ami. Nous espérons de tout nostre coeur que vostre jambe se trouve mieux et qu'elle vous portera bientôt avec vigueur. Et puisque vous nous l'aviez demandé, nous amenons avec nous une bonne et belle lame, qui fût forgée par un maîstre du Vivarais. Nous espérons qu'elle vous servira bien et bientôt.

En attendant de vous témoigner en propre nostre Amitié,

Que le Très Haut vous garde en sa bienveillance et son Amour.

Fait à Nîmes, le 9 Février de l'An 1458


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Kamharley
Une fois le camp Arlésien monté et sécurisé, le seigneur d'Anglès se retira un moment sous sa tente afin de rédiger une missive. S'il était venu au nom du Roy, il s'agissait également pour lui de secourir ses amis déjà engagés dans le conflit dont il n'avait plus de nouvelles.

Une fois la missive rédigée, il la confia à un de ses hommes qui connaissait bien le terrain pour y avoir vécu longtemps. Ce dernier après moultes pérégrination et stratagème fini par accéder au camp des français aux portes de Brignoles. Quelle ne fut pas sa surprise de voir l'étendar françois flotter au dessus de la cité.

Il fit alors passer la missive au Vicomte de Tournel.


Citation:
De moi, Kamharley d'Avidson,
A toi, Actarius d'Euphor.

Cher ami,

comme promis, me voilà à mon tour en Provence afin de vous préter main forte et d'en découdre définitivement avec le MAO. Et je ne suis pas seul! Une belle armée de volontaires de l'ost, d'exat, mais aussi de toute la france, avec à sa tête le baron Nkhan, m'accompagne. J'ai même réussi à faire venir ce bon vieux père Jub dont le sang n'a fait qu'un tour lorsqu'il a appri que des languedociens se battaient en provence, étaient encerclés et risquaient de périr sans secour rapide!

Nous avons franchi la frontière cette nuit et mis le siège devant Arles. j'espère que nous viendront vite à bout de leur défenses!

Je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis que tu m'a demandé de l'aide. A l'époque, c'était déjà l'héactombe mais tu me disais tenir encore bon. Qu'en est-il aujourd'hui? Et comment vont Insanius, Nanelle et Hildegarde? Ton silence m'inquiète et aucune information à votre sujet ne filtre en Languedoc. Je ne sais même pas où vous êtes actuellement.

Bref, j'espère que vous tenez bon et que ces nouvelles vous donneront le courage nécessaire à tenir encore jusqu'à l'arrivée des renforts!!

Que le seigneur vous protège et nous guide vers la victoire!

Salutations!

Kamharley d'Avidson,
Seigneur d'Anglès,
Médecin en chef du Languedoc.


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--Aristide



CAMPEMENT DE L'ARMEE "Pro Rege saepe ; Pro Patria Semper"

Et voilà... Qui envoyait-on encore risqué sa peau ? Un pauvre laquais, et sans arme en plus ! Dire qu'elle avait insisté pour qu'il passe inaperçu, qu'il se vêtisse comme un mendiant presque. Grrrrrrrrrr, ce qu'il fallait pas faire pour complaire tout de même !

C'est donc accoutré à la mode provençale qu'il a voyagé, jusqu'à Brignoles et sans problème. Il lui avait juste suffit d'éviter d'ouvrir la bouche, parce que là, son parlé languedocien l'aurait tout de suite trahi.


Campement "Phoenix jamai moris"


En arrivant près du campement des languedociens justement, il tient à se faire reconnaître.

Bonser. Soi Aristide. Soi de Langadòc !

Il attend de voir la réaction du garde.


Je viens voir le vicomte Actarius de la part de Donà Majda. J'ai un pli à lui remettre.


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