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[RP] Rédemption... Ad Eternam

Jules.
RP ouvert à tout ceux qui sont sur place, et qui ont un lien de près ou de loin aux personnages, même pas du tout. Seule règle : le combat ne peut pas être changé, du début à la fin. Bonne lecture !



[ Frère de cœur - Souvenirs, une jeune connaissance ]


- Terres angevines, Saumur -

Grand frère... Tels furent les mots employés par la bâtarde. Il s'étonne, se questionne le rouquin. Lui un "frère" alors qu'il n'a toujours été qu'une boule de folie, la méprisant et lui crachant déjà au visage pour son statut religieux trop souvent cité, alors qu'elle n'avait que quatorze printemps ; Qu'en plus il lui avait écrasé le seul cadeau qu'elle ait pu lui offrir devant ses yeux, fleur séchée d'Helvétie devenue poudre d'une main froide ; Et qu'enfin il avait totalement sortie de sa tête cette fille partie trop tard du couvent, pour respecter une promesse au Berry à la Comtesse Limousinede même couleur de cheveux que celle du Sambre.

Point de vélin, pas de légèreté... Juste une furie incontrôlable.
Comment avait-il pu lui donner de l'amour, de n'importe quelle forme que ce soit, alors qu'il n'était à l'époque qu'une bombe prête à exploser à la moindre pique ? Comment pouvait-elle lui donner telle faveur ?...

Elle soupire la Nore de ce nouveau côté sans confiance du roux. Oui, nous parlons bien de cette même jeune belle brune. Bien grandie, enfin en maturité, car toujours dans l'image de la petite et plate comme une limande. Trop blanche et fatiguée d'ailleurs, il lui fait remarquer... Et la réponse revient mécaniquement des fines lèvres dites hautaines : "Malade... Mode... Ce n'est rien, ne t'en fais pas..."
Tiens, un Colosse. Fin de la discussion. Sauvée ?

Oh que non. Une ironie sur la brutalité des hommes, les oreilles grésillent mais laissent passer. Puis deux... Un sourcil qui se lève. Depuis quand le masculin t'a-t-il seulement intéressé Aleanore, toi qui l'a toujours fui ou ignoré ?
La brune lui fait face, adoptant un ton froid pour lui signifier que cela ne le regarde pas, et surtout... Teinté d'un éclat dans ses prunelles que les deux zokoïstes ne connaissent que trop bien : la Haine. Faible mais présente.
Une curiosité et un malaise s'emparent du Sambre, et sans l'expliquer, il s'oblige maintes fois à demander des précisions à la jeune aînée Alterac. Un nom et une destination sont finalement soutirés : Eusaias le bourreau et Limoges...

Le chef démoniaque sourit d'amusement. Le fougueux lui, refoule une pointe de colère, mais elle est vite réveillée par les piques de la Nore redevenue cette pourriture qu'il exécrait. Du manque de confiance en soi vient la lâcheté de déverser son venin brûlant sur une gamine, et le Colosse n'hésite pas à remettre en place le jeune roux : l'annulaire droit détenant la chevalière de compagnie est saisi puis brisé, avant d'être remis en place avec la même finesse colossale.

Tu me dégoûtes. Qu'est ce que tu peux avoir à foutre d'une gamine qui te cherche ? Dire que je commençais à penser autre chose de toi... Laisse ton doigt gonfler ! Maintenant, la chevalière ne te quittera plus, pour que tu te souviennes... A jamais... Que tu fais partie de la Zoko.

Les paroles claquent, font leur bonhomme de chemin dans le crâne du rageux. Eikorc et Maleus comme tout les autres ne choisissent jamais n'importe qui à leurs côtés...

Tu es fort crétin, mais il te faut juste plus d'années... Et de contrôle surtout.

Grommeler pour mieux faire passer la pilule, tandis que la mauvaise Nore disparaît doucement, dégoût ancré au visage en assistant à la scène. Elle s'en veut ? Qui sait ?... Le balafré se souvient...
Le chef lui, part, laissant place à une Blonde et une Féline éberluées de voir une autre sur les genoux de la carcasse carminée. Présentations faites, imaginez dorénavant juste deux brunes qui tentent d'avoir une meilleure place physique sur le rouquin... Anjou, Terre des Fous.

Il faut plusieurs heures d'échanges entre le Sambre et l'Alterac pour sceller le lien sans s'en rendre compte. Un enlacement, un parmi d'autres... Car il l'a déjà fait par le passé... Malgré tout. Et un ruban de soie pourpre qui vient remplacer son lacet maintenant ses longs cheveux carmin, cadeau accepté bien que gêné d'une telle richesse qui peut vite être détruite.
Doucement le regard se tourne vers l'Est... Il lui faut savoir, absolument.




[ Frère de cœur - Le silence est vital pour l'assassin ]


- Terres limousines, Bourganeuf -

Carcasse carminée en taverne, seule âme vivante à nouveau... Le Limousin n'est plus rien, juste une terre morte de lucidité et de vies voulant mettre un terme à ce pacte stupide : les berrichons alliés. Le Poilu doit sûrement sauter dans tout les coins de joie dans l'ombre, avec à ses côtés le véreux Dragonet tirant les ficelles du pouvoir d'une même convenance à vomir... Combien d'âmes nobles ou non sont tombés pour l'empêcher de revenir en haute politique ? Le rouquin ne sait plus, sauf de rire narquoisement que ce même sous-homme a fui un duel à Limoges, seule information gagnée dans la capitale complètement vide. Puis de soupirer de tristesse... Un second peuple abusé. Comme si les berrichons habitués à la tyrannie secrète d'un Georges ne suffisait pas, voilà qu'un sale pacte doit se faire... Comment les limousins peuvent être aussi aveugles de croire que le Poilu n'a plus aucun pouvoir ? Un véreux reste un véreux. Seule la mort est bonne juge.

Au fond peut-être que cet assassinat et cet enlèvement n'ont rien arrangé à l'affaire, sauf à celui contre qui il s'est ligué à une époque. Le renégat ne peux rien faire à cela et doit de toute façon se faire une raison : la liberté se fait sans attache à une terre, et il l'a souillé. Peu importe qu'Alcyone et les autres ont laissé tomber, un jour ou l'autre, on en a assez d'avoir bataillé pour rien.

Soudain, une autre âme s'invite, du nom de Suisse... Vague souvenir. Beaucoup d'heures à mettre à jour la vérité de l'abus du pouvoir du véreux. Renaissance, Phénix, La Voix du Peuple... Tant de listes avec le même marionnettiste. Plus de traces de la rouquine... Rien d'étonnant, comme il le craignait, toujours attachée à celui qui lui a redonné un souffle passionnel, comme une drogue. Le même type qui critique dans le dos les serpents, vu les mots de la Natsuki... Namaycush peut aller se faire voir. Si le rouquin ou d'autres zokos le choppent, il ira voir qui se comporte comme "des coqs dans un poulailler". Puis le sujet de Saint-Robert vient sur le tas... Il est déjà passé, sûrement retourné à sa Bourgogne.

Hochement passif de tête et remerciement zokoïste. Tout se rejoint à l'une des belles réputations de la compagnie mercenaire, et un cauchemar félinien... Il ne reste plus qu'à espérer, garder le secret et s'entraîner.




[ Frère de cœur - La Vérité se mérite ]


- Terres bourguignonnes, Sémur -

Il est tard. Le Sambre encapuchonné de noir laisse ses onyx fixés à la fenêtre d'une des tavernes sémuroises. Quelques têtes reconnues, surtout deux : la vioque Rodrielle et la Violette Alterac. Un léger sourire ironique vient pâmer le visage du balafré... Marie Alice la couveuse d'enfants ici... Décidément, il y aura toujours une Licorne pour lui rappeler cette épée de damoclès.
Se tournant vers la clarté lunaire, le rouquin fait fi de toutes mauvaises pensées... Il doit être bien vu, pas d'embrouilles, éviter la Féline et les autres du groupe, et trouver cet homme.
Le bois protecteur est ouvert, la capuche baissée... Les recherches et retrouvailles débutent. Rodrielle part plus vite que prévu, tant pis pour l'histoire rochelaise. Le ton avec la femme de Flaiche reste courtois mais sans plus... Tant mieux. Puis les onyx sont captés par un petit homme... Plus intéressant que prévu.

Les jours passent, l'entraînement continue de plus belle... IL est là. Le dict "fils" du Légendaire lui a dit plus qu'il n'en faut. Vassal de la couveuse d'enfants, lié plus que d'habitude avec la Nore, invaincu en lice... Il a son occasion. Ce soir, Eusaias ne pourra que venir à sa demande en duel, juste par curiosité et honneur.
Mais quelque chose n'allait pas, au fond de lui, voix sourde... Peur ?... Non, affronter la mort est sa vie. Félina ?... Non, la voir l'empêcherait d'y aller, il lui avait tout dit ce soir là. Elle...? Oui, il manque une pièce au puzzle, un dernier vélin.

Tout est pris en taverne, seul, bout de charbon grossier sur papier :




Petite soeur,

Lorsque tu liras cette lettre, j'aurais peut être accéder au repos éternel ou survis au Légendaire. Et avant de me mettre en place pour le duel en lice, je tenais à te dire quelques mots, même si au fond tu ne retiendras peut être rien et que ce vélin ira rejoindre les flammes de l'Enfer.

Quand je t'ai revu et reconnu après tout ce temps, je n'ai pas pu m'empêcher de me rappeler notre rencontre... C'est un fait, j'ai été vrai avec toi parce que je t'ai toujours cru - et encore maintenant - mature bien assez tôt malgré le couvent et, apparemment, tes parents couveurs. Malgré ton nom, tes préceptes, ma haine... Tu avais réussi quelquefois à me rendre aussi doux et paisible qu'un agneau. Un rouquin égaré et triste hein... Tu n'avais pas tort petite sœur.

J'en voulais à toute la chevalerie Licorne et leurs liaisons. Mais je n'avais pas remarqué que le seul problème était moi et uniquement ma folie. En ça... Je te remercie pour la paix que tu m'as apporté à Limoges et avoue ton courage. Car oui, tu en as Aleanore Jagellon Alterac.

Je me rappelle encore tes yeux aujourd'hui et tes mots... Je sais ce que tu ressens en partie, et je pense ne pouvoir rien faire contre ta haine ou colère envers cet Eusaias... Comme la féline qui a perdu la mobilité de sa main droite par les actes du bourreau bourguignon...

Mais... Je l'ai suivi par tes dernières indications. Je veux savoir pourquoi. Pas de dette ou de remords... Je l'ai décidé, seul. Karyl et les enfants vont bien et se font du souci pour toi. D'ailleurs j'ai pu voir le dénommé Cassian... Etonnant comme il ne ressemble en rien au « père ». Mais j'ai compris qu'il est question de vous deux en quelque chose...

Je ne te demanderais pas pourquoi tu as choisi tel homme ni de calmer ta colère... Tu es libre, et loin de là je pense pouvoir être un jour ton grand frère...
Mais...

J't'aime beaucoup. Derrière ce que tu montres, tu m'as montré ta sensibilité et tu as on dirait hérité du don de ta mère pour t'occuper des mômes.
Ne te détruis pas Aleanore... Je ne sais pas ce que tu penses de toi en ce moment mais... Ne te recroqueville pas.

J'ai jamais été fort pour les lettres et puis... J'avais que toi à qui écrire ça avant de me lancer contre cet homme.
Prends soin de toi petite sœur.

Peut être qu'on va enfin mettre un terme sur le sujet Aristote ce soir...

Ton roux crétin,
Jules


Les jais parcourent une dernière fois la lettre, long soupir qui accompagne la lecture avant de finalement sceller d'une ficelle le tout à la patte d'un volatile du pigeonnier communal, habitué aux voyages angevins. Un léger froid parcourt le dos du rouquin, laissant un frisson lui prendre toute l'échine... Et lui rappelant l'heure et la nuit qui tombe.


Vous pouvez m'indiquer où est la lice ?

L'homme aux pigeons fixe un long moment le mercenaire avant de lui montrer le chemin le plus court. Un merci est lâché, les bottes cloutées entrent en cadence mortuaire... Il ne faiblira pas devant le "Légendaire" bourreau. Il écartera ce brouillard sur l'affaire, au moins pour qu'il sache lui... Et il fera tout pour que l'Eusaias ait le juste revers de la médaille selon la vérité.

Petite course d'échauffement entamée, le Sambre ne pense plus qu'à ce combat qui promet...

_________________
Felina
[La confession du Sambre.]

Ou quand le destin est en marche ...

Des jours qu’elle ne l’a plus vu, des jours qu’elle sait qu’il l’évite volontairement, après cette soirée riche en émotions. Ce soir là où il lui a avoué avoir défié en combat singulier son pire ennemi … Elle se souvient de chaque geste , de chaque parole prononcée. Sa première réaction fut, en tout logique, la colère. Regard félin l’accusant immédiatement de vouloir lui voler sa vengeance, prête à pester et hurler comme la dernière des mégères jalouses. Mais le roux lui avait alors assuré ne pas vouloir prendre la vie du Balbuzard … son seul souhait étant de le faire parler. S’était ensuite suivie une longue discussion pendant laquelle il lui avait enfin expliqué les liens entre l’ainée des Alterac et lui. Tout lui fut dévoilé, sans détour ni pudeur et la Féline l’avait écouté sans l’interrompre, réalisant peu à peu combien leurs deux passés étaient irrémédiablement liés l’un à l’autre. Ce homme, Eusaias de Saint Robert se retrouvait alors au centre de leurs préoccupations devenues communes, et ce pour des raisons totalement différentes. Mais si la vengeance félinienne pouvait attendre, les réponses aux questions du Sambre, elle, ne le pouvaient pas, il voulait savoir, et vite.

Et ainsi, la Rastignac avait décidé tout naturellement de s’effacer, du moins pour le moment, et de le laisser régler les choses avec le Balbuzard, avec pour seule promesse le fait qu’il ne lui ôterai pas la vie. La seule question qui restait en suspens était de savoir si son adversaire avait le même projet, à savoir le laisser en vie … rien n’était moins sûr connaissant la hargne du combattant dont les louanges étaient célébrées dans toute la Bourgogne. Bien sourd était celui qui n’avait jamais entendu parler de ses exploits.

La nuit avait encore été très longue après cette explication et les deux amants ne s’étaient finalement endormis qu’aux premières lueurs de l’aube, tendrement enlacés, repus de plaisir et littéralement épuisés. Mais à son réveil, Jules avait déserté sa couche, et la Féline s’était retrouvée toute seule dans le froid de leur modeste chambre. Elle ne l’avait alors pas cherché, car elle savait qu’il avait besoin d’être loin d’elle pour se préparer au combat. Elle-même connaissait mieux que personne ce besoin de solitude lorsque rien ne va, cette envie de se retrouver face à soi même, de combattre seul ses propres démons avant que de pouvoir affronter les autres. Et elle respecterait cela, le plus possible même si cela lui en coûtait.


[Quand l’attente devient insuportable.]

Attendre ... encore ...

Pourtant, à mesure que les jours passent, et sans qu’elle puisse rien faire contre cela, une sourde angoisse s’empare d’elle, semblant la dévorer un peu plus à chaque aube naissante. Elle tente bien de chasser les ombres assaillant son esprit, se consacrant le plus souvent possible à Karyl et lui enseignant l’art de monter à cheval. Mais rien à faire, une seule obsession revient chaque fois à son esprit : ce combat entre l’homme qu’elle déteste le plus au monde et celui auquel elle tient le plus.
Quand ? Où ? Et surtout quelle issue, et quelles conséquences ? Tant de questions pour la Rastignac qui enrage de ne rien maîtriser et de ne pas savoir, se sentant plus inutile que jamais. A quoi bon se promettre d’être là l’un pour l’autre si lors des moments importants elle se retrouvait exclue par la force des choses ? Impossible … elle ne peut vraiment pas rester là à se morfondre et à ne rien faire. Tout cela est bien au dessus de ses forces, et la patience n’est définitivement pas son fort !
Tant pis si elle doit ensuite affronter le courroux d’un rouquin, mais il faut qu’elle sache, il faut qu’elle assiste à ce combat … coûte que coûte !!
Les jours suivants, elle laisse alors traîner ses trop grandes oreilles, écoutant les ragots et les rumeurs. Dans ce village, tout finit par se savoir, et moyennement quelques pièces d’or savamment distribuées, la mercenaire ne met pas plus de trois jours pour connaître le lieu et la date de la rencontre.

Aussi, quelques heures avant que la nuit ne tombe sur Sémur, la Féline est déjà présente sur place. Au centre de ce qui sera l’arène, elle laisse son regard errer longuement autour d’elle, comme pour s’imprégner de l’ambiance, avant de se décider à grimper dans un arbre tout proche. De là elle pourra voir sans être vue, et elle ne manquera rien de ce combat, tapie dans l’ombre comme la panthère qu’elle est… Elle n’interviendra pas non … elle a promis. Elle sait qu'Eikorc lui a déjà volé son affrontement avec la Pivoine, et elle ne sera pas celle qui lui volera celui ci. Mais elle sera là pour les voir tous les deux, Lui et son bourreau.

Alea Jacta Est … et que le meilleur gagne …

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Rodrielle
[Quand le chat n’est pas là, les souris dansent…]

Et quelle danse !
Voilà exactement quatre jours que la ‘vioque’ est parti de Sémur pour Autun, faute d’animation, et c’est à ce moment qu’ils en profitent pour provoquer en duel les grands gaillards. Ah Jules ! L’poisson rouge comme elle l’appelait, toujours fourré dans les pires ennuis. Elle n’avait pas encore entendu son récit sur ce qu’il s’était passé à La Rochelle, et voilà qu’il allait lui en créer un autre en Bourgogne… En fait, lorsque l’on est mercenaire on attire les ennuis comme un aimant, et l’on ne peut plus s’en dépêtrer avant que la Mort soit venue faire un tour…

Lors de son départ, elle avait envoyé un couple aux deux têtes de mules zokoïstes pour les prévenir puisqu’elle ne les voyait que très rarement en auberge. Et la réponse n’était pas réellement ce qu’elle attendait. C’est grâce à Félina donc qu’elle apprit l’acte insensé de Jules de provoquer le Légendaire en duel. Où et quand ? Elle allait l’apprendre quelques jours après grâce à la féline, juste pour pour pouvoir être présente lors de l’évènement, poussée par une pointe de curiosité mais surtout par cet habituel sentiment protecteur envers ces jeunes fougueux. La Zoko était finalement une famille et, bien que chacun mène son propre combat, chacun se doit d’être là pour les autres… Enfin c’était la vision que la donzelle avait du groupe. Etre présente dans les moments les plus « difficiles » et les plus fous des vipères, regarder, écouter et aider lorsque c’était le bon moment. Pour cet évènement ci, elle allait juste observer comment le combat allait se passer, et peut être superviser l’après-duel parce que, et c’était certain, le rouquin n’allait pas terminer sans un membre cassé.

Curiosité aussi vis-à-vis du Légendaire, de ce bourreau tant détesté par la féline, et tant adoré par son duché natal… Depuis le temps qu’elle entendait parler de lui, la donzelle souhaitait le connaître par elle-même et non plus par les « on dit ». Qu’avait-il de si attrayant ? Cet homme qui faisait apparemment chavirer les femmes et qui possédait une force inégalable… Et qu’avait-il fait pour mettre en rage un rouquin qui, de ce que Rodrielle savait, n’avait rien à voir avec lui.

[Jour du départ, attente et inquiétude]

Le jour était apparemment venu. Ce soir à la Lice. D’accord, elle y sera. Mais avant de partir, la veille au soir, elle avait envoyé deux missives… La première pour la Féline, qu’elle sentait inquiète malgré tout ce que cette dernière pourrait dire, et qui se résumait presque à cela :



Fél’
Ne t’inquiètes pas trop, je reviens à Sémur pour assister à cela.
A très vite,
Rod’


Puis une seconde au rouquin, parce qu’elle l’appréciait bien et qu’elle l’avait assez enguirlandé pour ne pas continuer :



L'Poisson Rouge,
J’ai appris ce que tu comptais faire. Soit. Surtout fais attention à toi. J’espère que tu sais ce que tu fais ! Bon courage.
La vioque


Sa nuit à elle ne fut pas trop agitée. Après tout elle n’avait rien à voir dans ce ‘conflit’ si ce n’est qu’elle était de la même troupe qu’avec le rouquin. Il fallait même qu’elle se rentre ca dans le crâne : « ce n’est pas ton affaire, laisse les tranquilles » mais non ! Fallait bien que quelqu’un veille sur eux d’une manière ou d’une autre… Bref, avant que je ne me répète (oups c’est déjà fait), passons au lendemain… Quelques heures de route au galop avant d’arriver en fin de journée à Sémur. Pas le temps de saluer les uns ou de boire un verre avec les autres, Rodrielle se dirigea directement à l’endroit prévu. Capuche baissée, elle resta dans l'ombre, appuyée contre un mur...

Maintenant, il n’y avait plus qu’à attendre que les deux lions entrent dans la danse…

_________________

Orphelinat Sainte Clothilde
Brigide
Sémur ...

Elle avait accompagné Rodrielle pour qu'elle ne fasse pas le voyage toute seule. Le mariage auquel elle devait assister était maintenant fini. Félina et Jules les avaient rejoint pour retrouver un gosse nommé Karyl ... Pour sa part elle avait retrouvé son amie Lilo et avait passé quelques jours avec elle. Maintenant qu'elle était partie pour son pèlerinage, elle tournait en rond comme un lion en cage et c'était pour cette raison qu'elle était allée faire un tour à Cosne, juste pour bouger un peu ...

Cosne ... Dans une auberge

Elle était la-bas depuis deux jours quand elle reçut un vélin de Rodrielle qui était repartie pour Autun voir son amie nouvellement mariée. Elle déplia sa missive et son regard parcouru les quelques mots écrits. Elle n'en revenait pas. Mais où avait-il la tête ? Et surtout pourquoi ? Elle était nouvelle dans la troupe, mais elle connaissait bien le tempérament emporté de Jules pour en avoir fait les frais ... Sans s'en rendre compte, elle toucha la minuscule cicatrice qu'elle avait sur le cou faite par Jules lui-même pour lui faire entrer du plomb dans le crâne comme il avait si bien dis ...

Il était fort, certes, mais l'était-il assez pour tenir tête à cet homme ? Depuis qu'elle était arrivée en Bourgogne, elle entendait parler que de lui alors qu'avant elle ne connaissait ni son existence, ni ses compétences de bourreau ... Le seul bourreau qu'elle connaissait c'est Volfi, bourreau du LD. Fin sourire qui s'étira à se souvenir ...

Ce rouquin, ou le poisson rouge comme l'appelait, elle l'aimait, même si au début de leur rencontre cela avait été plutôt orageux. Sa décision fut prise sans réfléchir, elle allait rentrer à Sémur. Elle voulait être là s'il était blessé, car à coup sûr, il reviendrait avec des équimoses voir plus ... Elle pensa d'un coup à son doigt briser par Eik. Froncement de sourcils à se souvenir. Comment allait-il faire avec une main handicapé ?

Ne cherchant pas plus loin, elle prit un vélin et une plume pour griffonner deux mots à Rodrielle.
"Je rentre". Envoler de pigeon, rassemblement de ses quelques affaires et elle se mit en marche pour rentrer à Sémur. Bien sûr, elle serait plus rapide si elle avait eu un cheval sous la main, mais ceci était une autre histoire ...
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L'atelier de Bri : Bannières // Feu de camp : pour les noeuds des voyages
Eusaias
La Bourgogne, Sémur, ses amis, ses amours et ses emmerdes…

A peine le Balbuzard avait sorti le nez de sa retraite que déjà le flot d’ennuis arrivait au pas de course. Tout d’abord, il y a eu ce fer, perdu par son frison. La chose n’était en soit pas très grave si ce n’est que pour préserver l’équestre compagnon, le Légendaire avait du finir le chemin à pied. Puis sa maison, dont l’état de délabrement montrait que Cassian ne connaissait visiblement pas le sens du mot ménage. La vaisselle stagnait dans de l’eau croupie, une épaisse pellicule de poussière recouvrait les meubles, des déjections canines reposaient sur le sol. Grincement de dents du Balbuzard.

« CASSIAN ! »

La colère venait de prendre la place en lui, comment un garçon, qui souhaitait devenir une légende pouvait vivre comme ça. L’odeur acre du renfermé agaçait les narines du sémurois. S’en était trop, il s’engouffra dans les escaliers à la recherche de son fils. Les chambres étaient vides, pas de Cassian à l’étage, ni au rez de chaussée. Le jardin semblait vide également, si ce n’est que la cave était ouverte.

« Cassian ! »

Les pas résonnaient dans l’escalier, la main cramponnait fermement une trique. Non pas pour battre son fils, mais pour lui faire peur. Le visage du balbuzard s’assombrit, visiblement la tempête Cassian avait dévasté la cave. Un tonneau d’ouvert, une étagère ou reposait des bouteilles gisait pêle-mêle entre les débris de verre. S’en était trop ! L’oiseau de sémur remonta en la volière, passa devant la table et aperçu un mot. Son fils lui avait écrit, foutu gamin. Les seuls mots qu’Eusaias put lâcher en le lisant furent :

« Fichtre quelle idée encore ! »

Besoin de s’occuper, besoin de changer d’air. Ni une ni deux le Balbuzard enfila le mantel et passa Victoria. La taverne de Tornade n’était pas loin et c’est là-bas que le sémurois décida de noyer sa colère. La porte de la taverne se dressa devant lui, tout comme le valet de lice. L’homme semblait ravi de le voir, lui faisant signe et l’approcha.

« Seigneur de Sain Robert, un homme vous fait demander en lice. Dois-je lui transmettre message, ou pensez-vous relever le gant ? »

Quelle sotte question... Les onyx se fixaient dans les yeux, menaces sans paroles, l’homme comprit. Les deux hommes prirent alors la direction de la lice. C’est ici que furent réglés bien des soucis du Balbuzard. Sourire sadique sur la gueule du mauvais.

« Bien. Comment se nomme le futur macchabé ? »

« Jules semble être son nom »

« Va voir le fossoyeur et dit lui de préparer de la chaux. Le corps d’un certain Jules va en avoir besoin. »

Qui était ce Jules ? Le Balbuzard s’en contre-fichait. L’homme voulait un combat, il en aurait un. Victoria chanta sa joie d’être tirée du fourreau et se mit à briller au clair de lune.

« Danse pour moi ma belle et envoie cet idiot rejoindre le très haut .»

Le Jules était là, face à lui. Les yeux d’oiseaux de proie le toisaient de haut en bas, caressaient l’arme de l’homme et vinrent se planter dans ses yeux.

« C’est donc toi qui veux mourir ? »
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Jules.
[ Promesse - Pureté infantile ]


- Avant l'arrivée en lice -

Lentement, son corps se fait au pas de course, ballet régulier qui lui réchauffe le sang en ces nuits hivernales. Peu à peu, l'envie de combattre, cette exaltation qui a fait qu'il choisisse la voie du mercenaire, cette adrénaline si divine pour les sens combattifs, se prolonge dans ses veines.
Mais... L'esprit va ailleurs, à son grand désarroi. Pourquoi penser à eux ?... Les gamins : sa gène première.

Chaque rencontre l'avait toujours mis mal à l'aise. Son plus bel échec étant la môme de la blonde Karine, Louise, avec qui il s'était bataillé pour l'empêcher d'aller au cœur du combat en Berry. Tord ou raison, qu'importe, pour lui elle n'était pas prête, même si le champ de blé s'évertuait à lui dire quelques bribes sanguinaires du passé de la fillette, ou tenait à laisser faire tout ce que la petite souhaitait.
La dernière discussion entre le rouquin et la môme avait mal tourné : rageuse des mots piquants du roux, la jeune fille se jeta sur la grande carcasse carminée... Pour se faire stopper en guillotine d'un bras. Il n'y avait plus rien à ajouter, chacun ancré dans ses certitudes... Et chemins. Le temps n'aura rien changé.

Déjà d'autres petites têtes pointèrent le bout de leur nez : Estrella la fille de feu l'Andalou, Natsuki, puis une muette l'accompagnant dont il ne se souvient plus du nom. La môme de Fablitos et celle de la Jarretière, Aurile, sont bien les seules filles avec qui le rouquin garde un contact, épistolaire ou non... Ces deux-là faisant preuve d'une autre curiosité et de moins de grande bouche. Mais peut-on vraiment jeter la pierre aux gamins après tout... Ils apprennent. Le Sambre ne sait pas y faire, simplement.

Grommellement. On accélère le mouvement. Penser au combat, le combat, le combat, le combat... Raté. Un blond en tête. La pureté complète de Karyl. Trop de lumière qui avait rendu presque aphone le rouquin. Cet enfant là lui rappelait un autre temps... D'autres préceptes qu'il avait aussi en tête... A devenir le protecteur de ceux qu'il aime. Ébouriffant la tignasse, le Sambre lui fît don d'un bouclier de bois un peu renforcé ici et là... S'il veut protéger, qu'il en fasse bon usage. Faut dire que pour que la Féline parte d'une panthère au bord de la crise de nerfs à une chatte ronronnant à la seule vue d'un blondinet... Y a de quoi penser en bien d'un môme. Alors, il avait fait quelques efforts, des promesses de tournoi d'épée, d'histoires... Comment dire non aussi, saleté de gosse avec ses yeux hagards et purs.

Pourvu que le petit ne soit pas présent au duel... Le roux s'en doute, du sang coulera contre Eusaias. Il n'a qu'une certitude d'un présent à l'appel : le dénommé "fils" de Saint-Robert, Cassian. Pour sûr que le presque adulte d'âge sera là pour voir son "père" combattre et vaincre... Tellement il croit qu'il est une légende, comme l'autre surprise d'un jour : Gaspard de Nerra. Ainsi le Colosse a de la famille cachée... Et quels yeux ! Vouloir tuer Eikorc avant qu'il ne fasse de même... Marie Alice sait mettre de ces étiquettes, quoique probable celle-ci, si le môme rencontre, avec la même fierté, le chef zokoïste.

Mais ça, ce n'est pas son problème à la carcasse carminée, encore moins son histoire... Les pensées ne vagabondent plus. Devant lui, les torches de la lice repoussent la tombée de la nuitée. Enfin, il a sa chance de mettre un terme à ce mystère.




[ Promesse - Qui est la proie ? ]


- A l'entrée -

Z'êtes bien Jules ?

Le jeune mercenaire se tourne vers le gosse qui l'interpelle, missive à la main.

Tu vois d'autres roux ?


Moue du gamin qui lui tend le vélin dans un geste dédaigneux.

'Suis sensé demander confirmation moi...


Une bourse d'une dizaine d'écus tombe au pied du môme dans la seconde, à la grande joie du coursier.

Rentre te réchauffer, et n'offre pas trop de tournées...

Hochement de tête du jeunot qui tourne les talons fissa. Pourquoi une telle générosité du rouquin ? Il lui restait plus que ça... La nourriture c'est pas ce qu'il lui manque en chambre. Les doigts dextres gantées viennent dénouer le lacet de cuir, avant de dérouler le message... Et de rager intérieurement.



Mon Jules,

[...]

Tu me manques,

Fais ce que tu as à faire, et reviens-moi vite !

Ta Félicité qui t'aime.


- Au centre du mystère -


Les bottes cloutées entrent avec frénésie sur le terrain, onyx scrutant chaque coin de la lice, main droite froissant le vélin. Un murmure qui sonne comme un appel, les sens aux aguets. Il le sent... Cette lettre... Elle est là.


Je sais que tu me regardes... Tu fais chier...


Les minutes passent, il espère entendre un bruit familier, apercevoir ne serait-ce qu'une gambette félinienne, mais rien. Un calme plat, sinon des badauds qui discutent, s'installent ou parient. Retenant une raillerie digne de sa réputation d'exécrable, le Sambre se crispe un instant, avant de souffler. De toute façon... Les jeux sont faits, rien ne va plus ! Le vélin se retrouve dans une poche, mains plus occupées à vérifier l'équipement.

Et finalement, l'adversaire est à portée de regard. Le rouquin ne fixe plus qu'Eusaias. Brun, cheveux noués, un visage en lame de couteau qu'il mémorise sans ciller.
Alors c'est donc toi le Légendaire...

L'homme semble parler à son épée tirée à la clarté lunaire. Le Sambre lui, reste planté sur ses positions, main sénestre caressant le pommeau de sa compagne mortelle. Fais donc ta prière bourreau, si ça peut t'aider...
Enfin, le Balbuzard prend la parole, ton hautain qui fait baisser d'un cran une estime déjà faible. Et alors que le fer est délivré de son fourreau, un rire narquois s'échappe des lèvres du jeune fougueux. Pathétique.


Ton fils a plus d'intérêt... Eusaias. Et si tu me disais... Ce dont tu es capable avec les jeunes femmes ? Approche me dire la réponse, qu'on en finisse.

Bottes ancrées dans le sol, bien sur ses appuis, lame tenue fermement de sa dextre, regard noir, le Sambre attend de voir ce dont est capable le dict Légendaire... Un peu trop vivant pour un mythe à son goût.
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Eusaias
L'homme avait le visage barré de cicatrices, le cheveux roux et la langue bien pendue. Une chose interpella le piaf de Sémur : Pourquoi l'homme lui parlait-il de Cassian ?

Son fils devait être avec son frère borgne et jamais Snell laisserait Cassian braver un danger seul. Il fronça le front et réfléchit à mille éventualités dans lesquelles son fils aurait pu se retrouver. L'enfant était certes turbulent, fier, trop fier comme son « père ». Aucune peur cependant, Cassian était bien entouré et était du genre brave et intelligent.

Puis pourquoi lui parler de femme, ou plus précisément de ce qu'il pouvait faire aux femmes. Les yeux d'oiseaux de proie se tournèrent vers le ciel, comme pour demander réponse. Des femmes il en avait brisées quelques-unes, mais toutes pour la Bourgogne. La Rastignac et la fille du Lion avaient subi son courroux en cellules Joinvilloises. Il y avait aussi la blonde à qui il avait ôté la vie entre Tonnerre et Sémur, la petite s'était glissée la nuit dans le camp et avait tenté de les dérober. Plus par réflexe que par volonté de tuer, le Balbuzard dans un sursaut, lui avait passé Victoria à travers le ventre. Non l'homme n'était pas ici pour cela, il venait sans doute laver son honneur. Le visage du Balbuzard devait montrer de l'amusement, il savait bien qu'un jour, un mari bafoué par son audace lui réclamerait vengeance. Mais le cocu était l'époux de laquelle ? La champenoise qu'il avait croisé à Troyes ? La duchesse Normande qu'il avait croisé à la licorne. La Baron de la baronne ? Il y en avait tant.


Ce que je sais faire avec les femelles ? A quoi cela te servirait, tu n'es pas mon genre.

Eusaias enfonça Victoria en sol et doubla son noeud dans les cheveux du ruban noir d'Enyz. Geste rituel, répété avant chaque duel. Voilà que l'épingle était retirée du col, pour fixer un pan du mantel loin dans le dos. Ainsi sa main ne sera pas entravée par le tissu si le combat s'annonçait plus rude. La main saisit à nouveau le pommeau de l'épée, les doigts se crispèrent dessus à en faire blanchir les phalanges.

Oh ! Je comprends, ta compagne a connu mes talents et elle t'a demandé de venir apprendre avec moi, car tu es trop gauche.... C'est ça ?

Il haussa les épaules négligemment.

De toute manière, savoir cela ne te servirait à rien.... vu que tu es déjà mort.

Un sourire requin s'afficha sur son visage. Comme à chaque fois, une sensation d'étroitesse dans ses braies se fit sentir. La perspective de la fureur des combats, du sang se répandant sur le sol avait toujours eu un effet stimulant sur le Mauvais. Tel un chien enragé l'écume commençait à envahir ses lèvres, son coeur battait la chamade. Il allait se battre, tuer ou être tué et ceci lui procurait une joie sans pareil. Il fit un pas en avant. Un second. Puis une course, bec en avant, épée en arrière. Le premier choque fut paré par le roux. Le second vint de gauche et visait la gorge. Jules réussi une fois de plus à parer le coup, alors commença le bras de fer, épée contre épée, visage très proche.

Dis-moi rouquin, quelle épitaphe souhaites-tu pour la fosse à purin dans laquelle on va te foutre ?
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Felina
Quand le combat commence

Combien de temps s’est il écoulé depuis qu’elle a pris place sur cette branche ?
Quelques minutes ?
Quelques secondes ?
Des heures peut être ?
La Rastignac n’en a aucune idée, et c’est à peine si elle a conscience des badauds qui accourent pour assister au spectacle. De tous temps les hommes ont adoré assisté aux combats de rue, et celui là ne fera pas exception, d’autant plus que l’un des combattants est le champion de ce village. Orgueils masculins, curiosités féminines … manants de toutes origines qui viennent animer leur morne vie le temps d’un affrontement.

Mais pour la Féline ce combat n’a rien d’une lice ordinaire, en ceci qu’il va voir s’opposer les deux hommes les plus « importants » de sa vie. L’amant … L’ennemi … Le confident … le bourreau … Trompant avec peine son impatience, elle frémit soudain comme elle le sent arriver avant que de le voir. Jules : ainsi est il est le premier à se présenter au centre de l’arène, et instinctivement elle se recule sur sa branche pour se soustraire le plus possible à sa vue. Mais elle ne se fait pas d’illusions, si elle a pu ressentir sa présence, alors sûrement a-t-il pu faire de même en ce qui la concerne. Pourtant elle ne se montrera pas, satanée fierté quand tu nous tiens.
Malgré les bruits de foule, pour elle règne ici un silence insoutenable, et elle ne voit que lui, paume sur la garde de son épée. De son poste d’observation elle ne peut croiser son regard, mais elle le devine encore plus sombre que d’ordinaire, déterminé comme jamais. Pourvu que sa soif de réponse et de vengeance ne trouble pas ses coups et ne viennent pas nuire à son combat.

Mais soudain un frisson glacial dresse l’échine de la sauvageonne et une sourde douleur prend naissance dans sa main meurtrie, comme un signal d’alarme. Lui … Le poing valide se crispe avec force, jusqu’à faire s’enfoncer ses ongles dans sa chair. Il lui faut alors trouver au plus profond d’elle-même toute la force de sa détermination pour ne pas jaillir de son arbre telle une Lionne enragée et fondre sur lui toutes griffes dehors. Pas maintenant … pas encore … Ce combat n’est pas le tien !
Eusaias de Saint Robert … Ce visage taillé à la serpe qu’elle n’oubliera jamais, ce rictus mauvais qu’elle devine plus qu’elle ne voit réellement, cette voix arrogante comme ce jour là.

Commence alors une joute verbale entre le Sombre et le Sambre, et si pour la Rastignac les objectifs du rouquin sont évidents, il apparaît rapidement qu’il n’en est pas de même pour le Balbuzard que n’a apparemment aucune idée de la raison pour laquelle Jules l’a provoqué en lice. Et toujours ce don dédaigneux et cette fierté insupportable. L’homme n’a décidément pas changé … Il aime toujours autant parler et s’écouter. Sourde colère qui fait pulser plus intensément encore le sang dans les veines de la Rastignac alors quelle voudrait déjà le voir agoniser sur le sable de l’arène, suppliant Jules de le laisser en vie, pleurant et geignant comme un animal qu’on mène à l’abattoir. Mais la Féline va devoir patienter … encore et toujours.

Ton tour viendra ma belle … Patience !

Rafale de vent qui vient soulever la poussière et agiter les branches de l’arbre dans lequel elle se tient, lui faisant un instant fermer les paupières, et lorsqu’elle les réouvre, déjà résonne le bruit des lames qui s’entrechoquent. Le ballet est entamé et l’acier contre l’acier bat la mesure de cette valse morbide. Dès lors la sauvageonne ne peut plus qu’assister, impuissante, à la suite … spectatrice inutile mais qui n’a pas pu s’empêcher d’être là. Souvenir d’un autre duel, très récent : le Colosse contre la Pivoine. Intense émotion ressentie ce soir là … mais en rien comparable à ce qui lui étreint en ce moment la poitrine ... Oppression ... Angoisse ... Non c'est autre chose. La peur.

La peur oui . La Rastignac est littéralement et viscéralement pétrifiée de peur ..
Peur pour lui.
Peur pour eux.
Peur de le perdre, tout simplement.
Peur de l’assurance inébranlable du Balbuzard qui au-delà des mots lui apparaît soudain sous un autre jour. Plus qu’un bourreau … un tueur … un assassin …

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Rodrielle
[Regarde et tais-toi]

Pour Rodrielle aussi le temps fut long. Elle n’avait pas bouger de son mur, regardant quelques fois les nouveaux arrivants excités par le combat à venir mais surtout perdue dans ses pensées. Qu’allait-il arriver à Jules ? Pourquoi avait-il autant insisté pour provoquer le Légendaire en duel ? Chaque pensées revenaient donc toujours à la même solution : le rouquin était timbré. Allait-elle donc, en tant que collègue bien sur, le retenir et le faire revenir sur la terre ferme ? Qu’est-ce qu’elle aimerait bien… L’attraper, lui en mettre une et l’empêcher d’y aller, pour la Zoko mais surtout pour Félina et Karyl. Comment allait-elle faire la féline s’il arrivait quelque chose à son « cher et tendre » ? Surtout au moment où elle allait avoir le plus besoin de lui avec l’arrivée de ce petit blondinet…

Retour sur terre avec le premier arrivant : Eusaias. Le regard de la brune le scruta de bas en haut et, malgré elle, un fin sourire apparu sur son visage. C’était donc lui le Légendaire. Cassian lui avait fait un petit rapport sur son père et ses traits de caractère et il fallait avouer que le tout collait avec l’allure du sieur. Tout en lui respirait la force et le meurtre… La colère et le plaisir… Un tout qui faisait de l’Eusaias une belle brute sur pieds… Jules allait en pâtir, sincèrement. D’ailleurs le voilà, le poisson rouge... Rodrielle s’était redressé un peu plus pour pouvoir le voir apparaître, et ce qu’elle vit ne lui plaisait pas… Le jeune fougueux semblait vraiment être sur de lui, son regard noir pouvait d’ailleurs être la preuve de sa colère… Jamais il ne changerait d’avis sur ce duel. Quitte à mourir, il l’accomplira quoiqu’on lui dise.

Soupire inaudible de la part de la donzelle. Le combat commençait à présent. D’abord ces échanges verbaux qui marquaient le début de la danse… Des question que le Légendaire ne comprenait pas, et que Rodrielle ne comprenait tout autant. Que voulait donc apprendre le rouquin ? Question dont elle n’aura pas la réponse tout de suite apparemment car les lames s’entrechoquèrent déjà, dans une douce mélodie que Rodrielle ne pouvait qu’apprécier. Même s’il s’agissait du jeune fougueux, la donzelle ne pouvait s’empêcher de regarder le combat avec plaisir et même de reluquer avec délectation le bourreau dont il fallait surement avoir eu à faire avec lui pour le détester… Mais dans tous les cas, les deux combattants valaient la peine de les surveiller. Croisons les doigts pour qu’il ne s’agisse pas d’une danse macabre.

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Orphelinat Sainte Clothilde
Jules.
[ L'Autre s'éveille... ]


Les onyx ne quittent plus leur cible. Le bourreau semble consulter les astres, comme pour compter ses méfaits. Ce n'est pas la première à subir ? De quelle façon ? Viens Eusaias... Dis-moi tout ce que tu sais, faisons parler nos épées impatientes de se rencontrer.
Le Saint Robert n'est pas le seul à montrer de l'amusement au visage, rouquin au sourire en coin bien excité d'enfin en découdre après tant d'inactivité combative et de longues recherches...


Ce que je sais faire avec les femelles ? A quoi cela te servirait, tu n'es pas mon genre.


Bien heureux qu'il est. Plaisir partagé... Juste le genre à combattre Eusaias... Seulement celui-ci. Doucement le sourire s'efface du visage buriné, laissant place à la froideur qu'il veut garder face au Balbuzard. Calme ta colère... Il va venir se faire mordre au sang.

Oh ! Je comprends, ta compagne a connu mes talents et elle t'a demandé de venir apprendre avec moi, car tu es trop gauche.... C'est ça ?


Si tu savais bourreau, ce duel aurait un autre goût à tes lèvres...

De toute manière, savoir cela ne te servirait à rien.... vu que tu es déjà mort.

L'instinct donne le signal... Il arrive. Le regard noir brille d'excitation meurtrière. Approche bourreau, approche, il est temps de nous révéler. L'épée tendue droit devant le Sambre peut apprécier la première charge du Balbuzard... Frissons qui s'emparent du roc carmin. La bête s'éveille, jambes reculant pour écarter l'onde de choc. Sa compagne assoiffée vient de nouveau parer un coup à la gorge, à l'horizontale, mais avec la ferme intention d'en découdre avec son adversaire.
Les muscles se crispent, font parler de leur puissance, alors que les lames tremblent de plaisir. Seul Eusaias brise le silence de la danse guerrière :


Dis-moi rouquin, quelle épitaphe souhaites-tu pour la fosse à purin dans laquelle on va te foutre ?

La réponse ne se fait pas attendre. Le mercenaire zokoïste crache au visage du Balbuzard, avant de profiter du temps de surprise pour repousser violemment son adversaire. Crois-tu que je vais être noble avec un bourreau, raclure de Saint Robert ? Tout les coups sont permis. Et je n'ai pas fini d'humilier ton arrogance. Léger bond en arrière pour mieux se placer, le rire venimeux de la bête carminée retentit dans toute la lice, avant de laisser place à toute la colère du Sambre. Il est temps d'exécuter le plan.


L'épitaphe ? Celui qui va te destituer de ton rang de vassal de Marie Alice Alterac... Parce que tu n'es qu'un sous homme d'avoir profité je ne sais comment de sa fille aînée... Tout le monde entend Saint Robert, tu es fini. La mère comme le reste saura d'un instant à l'autre le fin mot de l'histoire. Et je vais t'humilier avant...

La lame du rouquin pointe la pourriture bourguignonne, lui murmurant son attente... Humilier pour mieux détruire.


Viens donc me murmurer la vérité Eusaias... Tu fais déjà pitié.

Ô combien l'Autre se délecte de cracher son venin... Ô combien il espère que des amis ou non du bourreau sont venus assister au spectacle... Car lui n'est là que pour briser quelque chose de précis.
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Mimmome
Notre fameux carosse noir , le meme de toujours , voyageait sur les routes de Bourgogne . Dehors, une tempete de neige fesait rage. Le passager dans le carosse était complétement ballotè par les rafales de vent. Dehors Derrick , le cocher, était encore plus embeté . Sa petite taille ne lui permettait pas de rester bien stable , meme s'il était solidement fixèe au siége.

Derrick: My God ! Messire Mimmome, je pense que on va devoir nous arreter bientot. La tempete se fait plus forte.
Mimmome: Non! On est bientot arrivé à Sémur.


Soudainement, la tempete s'arreta et le ciel s'ouvra devant nos deux voyageurs. Les remparts de Sémur se voyaient au loin. Le manoir abandonné en dehors de la ville se voyait depuis la colline ou ils étaient en train d'avancer. Derrick donna un coup de fouet au chevaux et le carosse partit au triple galop . Ils étaient arrivé à environs 20 métres des murs, quand la tempête finit complétement et un soleil éclatant sortit des nuages . Il se dépêchèrent d'aller parler au garde.

GARDE: Z'est le sieur Mimmome. L'ouvrez!

Les portes s'ouvrirent et Mimmome passa. Le voilà de nouveau à Sémur. Que faire en cette ville? Il alla simplement s'installer dans la maison Belletiére-Belleville de la ville, ou un valet lui ouvrit.

Mimmome : Quelque chose de nouveau?
Valet : Absolument pas ...
Mimmome : Rangez le carrosse . Derrick suit moi.


Il allèrent finalement sur la place de la lice , soudainement, Mimmome s'arrêta et s'avança tranquillement pour finalement s'asseoir sur un banc. Derrick le suivis , mais perplexe, demanda.

DERRICK: Master, what's happen ?
MIMMOME :Tks tks , Derrick, regarde devant toi .
DERRICK : Aaaaaah, oui Master.


Mimmome pris une feuille et admira, en dessinant ce qu'il se passait.

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Eusaias
D'un revers de la manche il essuya le cracha sur son visage. Il posa le plat de Victoria sur sa propre épaule comme pour réfléchir. Moue dubitative sur le visage du balbuzard lorsqu'Aléanore fut évoquée. De quoi parlait ce foutu rouquin ? Aléanore détestait Eusaias pour bien des choses. Il s'était moqué du manque de poitrine de la jeune femme alors qu'elle était plus jeune. Il lui avait dit qu'elle était folle d'aller en Anjou et que sa maitresse était une idiote. Les disputes entre eux étaient connues pour leur férocité, ainsi que leur non-sens. Tous deux adeptes du : « je t'aime moi non plus », ils passaient leur temps à se déchirer pour mieux s'aimer. Il est vrai qu'Aléanore avait bien changé, désormais elle pimentait le tout en lui envoyant des assassins, ainsi que le mot doux qui va avec : « Aujourd'hui, tu meurs. Avec toute ma haine, mon Amour. A. ».

Les sourcils se froncèrent fortement avant que le balbuzard reprenne sa posture et son sérieux, il venait de comprendre.


Tu es encore un de ses idiots d'assassins à deux sous qu'elle m'envoie pour lui avoir dit que je la haïrais si jamais elle quittait la Bourgogne ? Tu sais le rouquin... Aléanore est folle de moi... Elle m'aime, mais me déteste en même temps, car elle ne peut m'épouser.

Marie ne va pas m'en vouloir pour ça.... Par contre, toi... tu as joué ton rôle de benêt, tu peux crever en paix.


Et le balbuzard plongea sur le roux épée en avant. Il se devait de percer le corps de l’étranger, après tout le jeu entre sa promise et lui était bien celui là. Elle devait tenter de le tuer pendant que lui devait tenter de survivre et ainsi la rendre encore plus amoureuse. L’idée était étrange ? Oui, mais rien de surprenant vue que c’était juste une pensée du Sémurois. Les coups redoublèrent entre les deux épéistes. L’adversaire semblait bien plus doué que le Balbuzard l’avait imaginé. Par deux fois il dût bondir en arrière pour éviter d’être fauché, alors qu’un troisième coup lui entama une cuisse et un quatrième lui offrit une estafilade sans gravité à la gorge.

La main toucha son cou et offrit à ses yeux la vue du sang.

T’es pas mauvais pour un idiot !

Tu es lent ! Tu es trop gentil ! Tu vas nous faire crever ainsi !
Fous-moi la paix !
Laisse moi faire t’es qu’un crétin !
Nooooon…


Cette voix dans sa tête, celle qui lui faisait du tord, celle qui l'avait toujours poussé au pire était là ! Tentante ! Dominatrice ! Cette voix était celle de son pire ennemi, lui. Ou plutôt celui qu'il fut, Stragen le faiseur de morts. La rage monta de son ventre jusqu'à sa tête. Chaque millimètre de cette peau frémissait de colère. Stragen était réveillé et il réclamait du sang. Une douleur vive irradia son épaule, visiblement l'épée du roux réclamait, elle aussi, du sang et sans un mouvement réflexe du Mauvais, le sémurois aurait été embroché. Les « serres » agrippèrent la manche du dénommé Jules, tandis que de la main droite et aidé du pommeau, le Mauvais percuta le visage de son assaillant. Il réitéra son geste une seconde fois, mais plus violemment afin de se dégager.

Les yeux d'oiseau de proie se posèrent sur sa nouvelle blessure, aucune expression n'était visible sur son visage. Eusaias s'était effacé et Stragen l'avait remplacé. « Bordel, va falloir faire vite sinon je vais bien finir par caner » fut la seule pensée avant le troisième assaut. Celui-ci était bien plus violent, bien plus fort et encore plus déterminé.
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Jules.
[ Expiatio Sanguinis ]


Nouveau temps de repos. Le Sambre attend une réplique de l'adversaire à sa détermination. Le voile va-t-il enfin se lever ? Dis-moi ce que tu lui a fait raclure... Que tu ais le juste revers de la médaille de ma lame.
Une moue... Encourageant... Un froncement de sourcils, moins. Il réfléchit encore ?... Le fourbe.


Tu es encore un de ses idiots d'assassins à deux sous qu'elle m'envoie pour lui avoir dit que je la haïrais si jamais elle quittait la Bourgogne ? Tu sais le rouquin... Aléanore est folle de moi... Elle m'aime, mais me déteste en même temps, car elle ne peut m'épouser.


Pour un peu, il s'esclafferait s'il en avait le temps. Assassin... Pour la Zoko il le serait, mais il doute franchement devoir un jour revêtir à nouveau un capuchon noir et de trancher gorge ou tête, voire d'ôter la vie d'un carreau venimeux. Le temps du renégat haïssant les licorneux est révolu... Aujourd'hui, il est enfin maitre de ses choix. Et il découvrira le secret de la Haine de la Nore... Qui ne vient sûrement pas des peccadilles que lui donne l'adversaire. Pour des épousailles ?... Mensonge. Tu ne m'auras pas ainsi Eusaias... L'Amour oui, mais qu'est ce qui peut tant l'avoir détruit elle... Peu de solutions, mais le rouquin veut être certain.

Marie ne va pas m'en vouloir pour ça.... Par contre, toi... tu as joué ton rôle de benêt, tu peux crever en paix.


Les soupçons se dissipent. Émousse donc ta force bourreau... S'il faut te sortir les mots de la bouche, avec plaisir. Le duel reprend une forme bestiale, chacun jouant des poignets et passes d'armes apprises, le ballet des jambes devient lancinant, le souffle lourd, onyx étincelants de soif de combat.
La lame du bourreau vient entailler légèrement le bras gauche... Réveillant un peu plus le sbire de Satan dans sa folie. Expier par le sang... Expiatio Sanguinis... Cri de rage du mercenaire. Oublier la douleur, même cet annulaire droit qui le gêne. Les fers s'entrechoquent avec véhémence... Le Balbuzard sait se battre, aucune raison de se retenir, sauf ne pas perdre la tête. Pas Lui. Pas encore...
La lame de la carcasse carminée vient jouer la faux moult fois, mais l'homme est vivace... Un seul coup atteint la cuisse, pour remonter à la gorge, mais l'ennemi s'efface, simple estafilade. Une main de la pourriture donne aux jais adverses la vue du flux vital...


T’es pas mauvais pour un idiot !

Le regard semble nettement changer, laissant une belle ouverture à sa compagne assoiffée. Le fougueux n'hésite pas et tente une estoc sur le flanc le plus proche. Mais la folie s'empare bien vite des réflexes du bourreau et seule l'épaule jouit d'une balafre. Hypnose ; Toi... Qui es-tu ?
Danger. La manche dextre est agrippée dans un râle... Et la caboche sonne lourdement deux fois. Le Fou s'installe...


« Ne lâche pas l’épée ! Je vais le saigner comme un porc !!! »
« La ferme ! Il ne mourra pas ! »
« Quoi ?! C’est tout ce qu’il mérite… Comme toutes ces arrogants… Je peux l’empaler ! »
« Ce n’est pas à toi de le tuer ! La vengeance ne nous revient pas ! »
« Faible ! »
« Je le briserais sans Toi ! Dégages ! »


Les jambes reculent négligemment, la vue se brouille, front saignant.

Bordel !

Le zokoïste siffle entre ses dents. Mauvais. L'Eusaias a perdu la boule. Tout est possible... Résiste, résiste foutu corps ! La défense reste la seule option avant de voir plus clair. Le duel prend une autre tournure, rouquin fuyant l'attaque de bonds et parades de plus en plus mal habiles sous la nouvelle force du bourreau. Le crâne grésille pour toute réponse intelligente, les lèvres ne laissant échapper que gémissements à chaque assaut.
Eusaias... Aleanore... Amour... Haine... Fou... Les yeux s'écarquillent sous la réflexion, déclic qui met fin à la pseudo cécité. Il a osé. C'est CA. Pour qu'elle le haïsse... Ça ne peut être que...

Choc aux jambes. Le monde offre le ciel aux onyx surpris, le fer noble part rejoindre plus loin la terre de la lice. Puis le silence... Le cœur qui bat aux tempes... Le souffle si proche... Ce sale goût en bouche... La douleur... La rage... Dernière énergie. La main sénestre vient saisir le poignard, et, tandis que sa jumelle de droite saisit vivement le bras armé du bourguignon, le rouquin lâche sa découverte comme il peut...


Tu l'as violée... Enfoiré !

... Et la fine lame tente de laisser une marque indélébile à la main tenue du Balbuzard. Ne pas abandonner... Jamais !
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Eusaias
Violée ?

Pourquoi l'aurait il violée ? Elle était sienne, elle l'aimait... il donnerait sa vie pour elle, pour les Alteracs. Les yeux exorbités s'accrochaient toujours aux onyx du rouquin. L'homme voulait une réponse... court moment de réflexion pour l'enragé.

Faux ! Par contre, toi tu as perdu et visiblement tu vas crever sans jamais savoir pourquoi....

Sourire de biais sur la gueule du Mauvais avant que la grimace vienne s'intaller. Un poignard attaqua sa main droite, la morsure se fit dans son avant bras droit, tout proche du poignet.

AAAaaaaaaaaaarggggh !

La douleur était vive et immobilisait sa main. Sursaut d'orgueil pour l'animal blessé, sa semelle vint épouser avec fracas le visage du rouquin. Puis le geste fut répété une seconde et une troisième fois. Le visage de son adversaire était couvert de sang. Victoria passa de main droite à gauche. Tenue à l'envers la maitresse de fer menaçait le rouquin de sa pointe acérée. Le Balbuzard leva bien haut la garde de l'épée, allant jusqu'à se dresser sur la pointe des pieds avant de redescendre et d'abattre « celle qui ne connait que la victoire » sur son adversaire. Le coup fut brutal, d'abord la chair se déchira sous la lame, puis les os constituant la cage thoracique éclatèrent. Les poumons, la colonne vertébrale et les muscles dorsaux n'offrirent guère plus de résistance à l'attaque. La pointe de Victoria se figea dans le sol. Une étrange sensation remonta du fond de son ventre. Un noeud des plus étranges passa le sternum, s'engagea dans la gorge avant de s'extérioriser.

AhaHAhaHAAHAHAHahaHAAAAAAAA !

Rire démentiel pour l’animal qui vient de finir de jouer. Le Balbuzard resta là regardant le corps épinglé au sol, sa main gauche étreignant la blessure à son bras droit. Il jubilait l’animal, il ricanait de toute ses forces, ravi de son forfait. Oh qu’il aurait aimé qu’Aléanore soit là pour le voir triompher. Il aurait été heureux de sentir son regard sur lui. Ce regard dont elle avait le secret, celui dont elle le gratifiait à chaque fois qu’il envoyait un ennemi au tapis, Naoned, Liamchaa, Verbam… ce regard caressant, encourageant. Aléanore celle qui l’aimait, celle qui le faisait souffrir… Aléanore Alterac, sa promise, son fruit défendu. Le rire s’arrêta, la joie se dissipa. Aléanore n’était plus là, la victoire n’avait donc aucun intérêt. Eusaias reprit place, plus sage, moins belliqueux, tenant toujours son poignet meurtrie. Les yeux d’oiseau de proie fixèrent le rouquin. Avant que la gauche retire Victoria afin de la replacer dans son fourreau.

Dors en paix Rouquin.
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Felina
[Il fait pleuvoir une pluie de sang.]

Dors en paix rouquin …

Les mots parviennent diffus jusqu’aux oreilles d’une Rastignac pétrifiée sur sa branche, les yeux écarquillés d’effroi. Le sang semble avoir quitté son visage plus pâle que la mort elle-même, et un froid glacial s’est emparé de tout son être. Là, non loin d’elle, son Jules est étendu sur le sable rougi de l’arène et la scène qui vient de se jouer passe et repasse inlassablement dans son esprit.
Le combat, les coups, les lames qui s’entrechoquent, le sang, la chute du rouquin … et la lame du Balbuzard passant au travers de la poitrine du Sambre gisant à ses pieds. C’est … C’est fini …


Non ...
Non …

NOOOOON !!


Féline qui perd tout contrôle et qui saute à terre avant de s’élancer à toute vitesse vers le centre de l’arène, bousculant les badauds lui barrant le chemin, ne se préoccupant pas du Bourreau qui vient de rengainer sa lame et qu’elle ne voit même plus. Jamais quelques mètres ne furent parcourus si vite par la mercenaire, et pendant sa course, une image qui ne quitte plus. Son frère, poignard dans le cœur, rendant son dernier souffle dans cet escalier froid et sombre. Histoire qui se répète, malédiction qui resurgit. La Mort … encore… toujours …

Maudite !

Le teint blême, le palpitant cognant douloureusement dans sa poitrine, elle frôle le bras ensanglanté du Seigneur de Saint Robert lorsqu’elle le dépasse, puis vient s’effondrer à genoux près du corps de Jules.
Vision d’horreur, visage poisseux recouvert de sang, plaie béante au milieu de la poitrine de laquelle jaillit encore un flot de liquide carmin, faisant rougir le sable blanc sous eux. Main senestre qui vient se poser sur la blessure, geste inutile et désespéré pour retenir cette vie qui s’échappe, alors qu’une longue plainte s’échappe de sa gorge nouée par l’angoisse. La main gantée vient caresser le visage déformé par les coups, tentant de capter un regard, un sourire, un souffle … quelque chose !
Vision qui se trouble, perles salées qui lui brûlent les paupières et ne demandent qu'à se déverser, voix déformée par la peur, cette peur irraisonnée de le perdre qui est en train de se matérialiser là sous ses yeux.


Jules !
Parle moi ! Regarde moi !

JULES !!!


Pas lui, pas maintenant, pas comme ça … Il ne peut pas mourir ici, impossible. Regarde moi mon Amour, reste avec moi … Que quelqu’un nous vienne en aide, vite … Dis moi que tu vas vivre, dis moi que tu vas VIVRE !!
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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
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