Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >>

[RP]: Le Mizuage de Nitta Sun...

Sun
Sun cessa de chanter tout soudain.
L'harmonie qu'elle ressentait venait d'être rompue par le beuglement assourdissant d'ôbasan.
Elle avait l'air furieuse; Sun espérait ne pas avoir commis d'impair, avec cette folle tout était prétexte. Est-ce que l'un des deux seigneurs Maruku ou Onibaka lui avait fait un reproche quand à sa personne, son maintien serait-il à revoir? Ou ses manières?

Pas le temps de se poser trop de questions ceci dit; il faut y aller sinon...
Elle a déjà bien trop souvent à son goût taté de sa canne de bambou. La réminiscence de ces coups lui font se frotter les omoplates.
A demi terrifiée, elle sort du petit salon pour aller au devant de ôbasan.
Elle s'avança pretement tout en veillant néanmoins à garder la grâce de sa démarche.

Quelle ne fut pas sa stupéfaction de voir tout ce monde rassemblé autour de la vieille!

Elle marqua un temps d'arrêt du à la surprise, et ses yeux voletèrent de personne en personne.
Elle reconnu Maruku bien sûr, mais ne vit point Onibaka. Il y avait une femme splendidement vêtue entourée de gardes et...Nobunaga!
Ses yeux s'agrandirent sous l'effet de la surprise et de la joie.

Elle s'inclina poliment avec un temps de retard que ne saurait tolérer ôbasan; puis attendit là qu'on lui dise quoi faire ou quoi dire; elle garda donc une attitude humble, la tête légèrement penchée et les cils à demi baissés; sous le regard de bien trop de monde à son goût.

_________________
Maruku
C'est que ça devient presque long à force...

La tension était à son comble. Les regards impitoyables allaient de l'un à l'autre, comme avant un duel, prémisses à une explosion de violence, mais là, il ne se passe plus grand chose on dirait.

Est-ce que Maruku a loupé quelque chose? L'affaire s'est conclue pendant qu'il était en train de rêver? Mais alors pourquoi est-ce qu'il poirote encore ici?
Enfin, laissant les autres discuter, ou pas, comploter ou briser quelques vases pour rester dans l'ambiance, le jeune homme se contente d'adresser un léger sourire à Sun qui est venue les rejoindre. La pauvre semble aussi à l'aise qu'une carpe hors de l'eau, et attend docilement de savoir à quelle sauce elle va être mangée. Et par quel gourmet surtout...

Par contre, même s'il est content de l'avoir juste en face de lui, la maiko ne le distrait plus de son chant mélodieux. Le silence en devient pesant. Maruku pourrait peut-être donner de la voix à son tour pour tromper son ennui? Moui sauf que le son produit ne sera certainement pas aussi agréable, surtout aux oreilles des autres personnes présentes...
A moins qu'on lui permette de siffloter, fredonner ou même meumeumer une petite chanson entrainante? In the salle d'attente encore...

Hum, ses concurrents sont sans doute rompus à ce genre de manoeuvres silencieuses, et ils comptent sur le fait que le premier qui se lasse a perdu. C'est fourbe d'agir ainsi, mais potentiellement efficace, surtout quand on commence à avoir mal aux jambes, ou aux fesses, à force de rester prostré en position aussi statique. Un bon petit massage ferait le plus grand bien là... hummmm massage... Euh non, concentré, la partie n'est pas encore terminée, enfin, il semblerait que non, même si le seigneur Nobunaga est toujours aussi (peu) réactif, et que la nouvelle venue nous a carrément bloqué la vieille. Bravo Etsuko!
On va coucher ici si ça continue, et si le choix des chambrées est imposé, paix à l'âme de celui qui devra réchauffer les draps d'Obasan...

_________________
Fondateur du clan Hotaru, ou clan des Lucioles
Nobunaga
Avez-vous déjà marché sur la queue d'une panthère, même apprivoisée ?
La réponse doit être "non", autrement vous ne seriez sans doute plus là pour répondre... Hé bien, la lueur qui passa dans le regard de Nobunaga, à cet instant, évoquait irrésistiblement l'ire d'une panthère se préparant à bouffer son dresseur, bottes et fouet compris.

Non seulement cette vieille peau venait lui briser les vases, mais en plus elle commençait sérieusement à lui briser les burnes ! Pourtant, tous les kamis du kyûshû auraient pu confirmer que Sen Nobunaga était une bonne pâte fort conciliante... mais trop c'est trop, que voulez-vous ?
En prime, voila qu'une femme voulait également acheter sa petite Sun. Avait-elle des moeurs inhabituelles ?
Et si elle était la petite-fille du vieux crouton Hashamachi, était-elle sa propable future épouse ? Non, ce la ne se pouvait... n'est-ce pas ?!
Grande respiration. Surtout, ne pas crier.


Mate, onna... mina san !
Vous voulez 7860 kobans en plus pour me céder le pucelage de Sun, vous les aurez, soit.
Mais n'oubliez pas, Nitta Obâsan : je suis le seigneur d'Imari. Vous m'avez brisé un vase et en appelez encore à ma générosité ? Vous me savez riche... n'oubliez pas que j'ai également une armée qui dort à moins d'une heure de chez vous.
Alors, si vous voulez cet or et ces vases, soit, gardez-les. Mais que j'entende la moindre plainte contre vous, de la part de mes gens ou de Sun-san, ou que vous me refusiez à présent d'emporter et de jouir de cette affaire... et tout ce que vous recevrez en échange sera votre tête sur une pique, à l'entrée de la ville.
Nous sommes-nous compris, Nitta Obâsan ?


Et de rester sagement assis, le visage parfaitement lisse et affable, avec seulement deux flammes dansantes dans les prunelles pour témoigner de la rage qui brûle en lui. Pour une pareille insulte, il serait en droit de la faire exécuter sur-le-champ... cette vieillasse sénile semble soudain avoir franchit la limite.
Mais son seigneur reste là et se paye le luxe d'incliner légèrement la tête en guise de respect feint.


Quant à vous, fille des Hashamachi... nous savons tous que votre clan est ruiné. Il serait criminel pour nous de vous laisser enchérir jusqu'à l'endettement. Néanmoins, il m'est plaisant de constater que la grâce des filles Hashamachi correspond à ce qu'on en dit dans tout le nippon.
_________________

Clan ouvert aux artistes comme aux samurais. - Suivez le lien.
Sun
Personne ne parle pas même ôbasan dans cette pièce.
Il y règne une drôle de tension, c'est palpable.
Sun observe par dessous les cils ce qui s'y passe.
Elle voit que Nobunaga a l'air furieux, tant qu'il n'a pas du la remarquer arriver...
Quoi qu'à y repenser, ôbasan l'a appelée (hurlée), il n'a pas pu ne pas s'en rendre compte donc...
Toujours est-il qu'il s'adresse à ôbasan d'une façon extrêmement violente qui heurte la grande sensibilité de notre artiste.


que vous me refusiez à présent d'emporter et de jouir de cette affaire... et tout ce que vous recevrez en échange sera votre tête sur une pique

Elle réprouve à grand peine un hoquet de surprise face à de tels propos. Une affaire? N'est-elle en fin de compte qu'une affaire? Mais elle n'a pourtant pas rêvé ces mots doux susurrés et ces "Sun-Pôn" qu'il lui a murmurés!
Que comprendre de tout cela?
Toujours est-il que même après cette tirade somme toute... virulente; Nobu ne lève toujours pas ne serait-ce que les yeux sur elle, préférant deviser et complimenter la femme qui, dit-il, se trouve être du clan hashamachi.

Sun doit faire preuve de la plus grande des dignités possible afin de ne pas fondre en larme là devant tout ce beau monde.
Une telle réaction ne serait pas digne d'une geiko.
Elle redresse donc la tête; juste simplement de quelques centimètres à peine, en signe de fierté et de noblesse de l'attitude. Mais en dedans son coeur en a pris un coup et ses certitudes vacillent...
Pourvu qu'ôbasan ne remarque rien...

_________________
Etsuko
Main toujours sur le coffret , Etsuko observe l'entrée de Sun. La jeune fille est, en effet, ravissante. L'ekubo ne mentait pas. Les onyx la détaillent, sans façon, voletant sur le corps, piochant ici l'éclat des yeux, là la finesse d'une main. Elle a noté sans en avoir l'air, les expressions qui se succèdent dans le regard de la maiko. Ainsi, il y a de la romance dans l'air. Voilà qui pimente l'affaire.
Alors qu'elle s'apprête à se lever pour offrir son présent à Sun, Nobunaga réagit.
Cette fois, elle ne peut réprimer le pétillement de malice de ses yeux. Amateratsu, que cet homme est empressé. Menaçant Ôbasan et affirmant sa prétention à conclure l'affaire. Si il ne peut attendre une ou deux heures que les enchères finissent, qu'est ce que ce sera si la maiko est à lui. Pour un peu, elle plaindrait Sun. L'impatience des hommes amoureux n'est pas toujours bonne chose.
La seconde partie de la tirade s'adresse à elle.
Un léger mouvement de l'éventail intime aux deux gardes de ne pas bouger. Elle les a senti se tendre.
Nobunaga se rend il compte qu'il vient de l'insulter deux fois? Prétendre le clan ruiné en public et la traiter comme si elle était une incapable...Intéressant ce que cela dévoile. Donc son nouveau vis à vis prend les femmes pour d'éternelles mineures ayant besoin de soutien masculin, en tout. Son regard quitte à regret la maiko et se plante dans celui de l'homme.
Un sourire fleurit sur son visage, l'illuminant. Sa voix s'élève de nouveau, le timbre rauque devenu chaleureux.


Votre sollicitude et votre compliment me touchent, Nobunaga-san. Mais n'ayez crainte, vous sous-estimez la capacité d'endettement de mon clan. Et puis, cette beauté ne vaut-elle pas certains sacrifices?
Et ne seriez vous pas déçu, si vous... concluiez l'affaire sans concurrence, ni efforts? La sagesse populaire dit que l'on se détourne vite de ce qui est acquis trop facilement.
Considérez donc que ma présence augmente la valeur de Sun à vos yeux.


Envie de rire, Etsuko? Si peu, si peu... Elle le sait agacé et apprécie de pouvoir en rajouter. Elle se doute que la vieille dame va plier devant la menace, mais joue son rôle jusque au bout. Après tout, elle est là pour ça, non? Et tant que à faire... Elle déplie son corps avec grâce et s'avance d'un pas dansant vers la jeune fille qu'elle salue avec grâce.


Les rumeurs étaient en dessous de la vérité, jeune fille. Vous avez la perfection d'une fleur de lotus et la fraicheur d'un bouton de rose.

Elle ouvre le coffret qu'elle tient toujours dans sa main, si petit qu'il n'a l'air de rien. L'étoffe irisée prend des reflets rosés à la lumière.

J'ose espérer que ce modeste présent saura souligner la gracieuseté de vos traits.

Délicatement, elle commence à déplier le bout de tissu. Modeste, il ne l'est que dans la bouche d'Etsuko. Ce coffret si petit contient en effet, un kimono de la soie la plus fine. Plié, il tient dans une main, présent digne d'un roi. A peine un voile, le tissu arachnéen est d'un blanc délicatement rosé. Quand elle le portera, on hésitera à savoir Sun, voilée ou dévoilée, à savoir où commence la chair, où s'arrête le tissu. Pas d'ornement ou de peinture, le tissu se suffit à lui-même, ode à la beauté et la sensualité.
D'un geste délicat, elle pose un pan de l'étoffe sur l'épaule de Sun près du visage. Comme elle s'y attendait, kimono et peau sont parfaitement accordés, les deux nacres s'accordant. Est-elle troublée? Qui le sait? Elle hoche la tête, approbatrice. Elle croise le regard de la jeune fille.


Vous plait-il?
_________________
Maruku
Comme le sifflement d'une bouilloire arrivée à trop haute température, ce cher Nobunaga laisse échapper la pression d'une drôle de façon. On le sentait déjà à cran depuis le début, mais là son attitude, et ses paroles surtout, tranchent grandement avec l'image qu'il semble vouloir renvoyer la plupart du temps.

Finalement c'est un sanguin, un colérique qui ne sait pas rester maître de ses émotions. Et presque un gamin prêt à se fâcher tout rouge parce qu'on a cassé son jouet ou qu'on l'empêche d'avoir ce qu'il veut immédiatement. T'as pas les nerfs mon p'tit Nobu, t'as pas les nerfs...
Et si tu trépignes ou que tu te roules par terre en hurlant, c'est fessée cul nu, t'es prévenu!

Maruku s'amuse de la réaction disproportionnée du seigneur autoproclamé d'Imari, mais celui-ci y va fort tout de même, allant jusqu'à proférer des menaces de mort à l'encontre d'une pauvre vieille femme. Terriblement horripilante il est vrai, mais tout de même.

Le meneur des lucioles se tourne donc vers son ainé d'une paire d'années. Le visage souriant, un brin moqueur, mais l'envie d'éclater de rire provisoirement contenue. C'est déjà ça.


Oula, tout doux mon p'tit chou, il ne faut pas s'énerver autant, c'est mauvais pour le palpitant.
Il est malvenu de se montrer aussi vindicatif envers son hôte, vous risquez de faire très mauvais effet, en plus de vous couvrir de ridicule.
Il faut apprendre à faire preuve de modération, dans les actes comme dans les paroles, lorsque l'on détient quelques responsabilités. Vous ne sortez pas grandi de ce genre d'intervention.
En plus soyons sérieux, une si vilaine tête ferait bien trop peur aux gens si elle était exposée.

Et puis... user d'intimidation pour emporter la décision alors que deux autres enchérisseurs potentiels n'ont pas encore quitté les lieux, voilà un procédé peu commun, et peu à mon goût...


Les obsidiennes soutiennent un instant le regard du chef de clan, avec l'effronterie ou l'inconscience qui les caractérisent souvent. Maruku n'est pas d'Imari, et bien qu'il n'ait pas sa petite armée personnelle prête à jaillir pour trancher quelques cous, il montre clairement que les menaces n'auront aucune emprise sur lui. Nobunaga se pense sans doute très important, voir très puissant, mais sur certaines personnes il ne dispose d'aucun moyen de pression.

Les yeux noirs du jeune homme abandonnent cela dit rapidement son rival, pour s'intéresser à ce qui se déroule juste en face. A croire qu'Etsuko ferait presque du charme à la maiko si convoitée. Elle la regarde un peu étrangement en tout cas. Enfin peut-être est-elle simplement amatrice d'art, et qu'elle aime admirer les belles choses, tout comme lui.
Il se dégage également une grande impression de sensualité de l'étoffe offerte, sans doute encore plus fine et légère que le kimono qu'il a lui-même apporté, et qui pourtant est déjà un modèle du genre.

Pour compléter leur ballet incessant, les mirettes curieuses en viennent alors à se reporter une nouvelle fois sur Obasan, attendant sa réaction face à l'agressivité du favori de sa "fille". Se couchera-t-elle, finalement apeuré par le grondement d'un garçonnet? Ou bien cette diatribe menaçante va-t-elle la mettre encore plus hors d'elle?
Et là, peut-être qu'il faudra songer à se mettre à l'abri, pas envie de devenir un dommage collatérale...

_________________
Fondateur du clan Hotaru, ou clan des Lucioles
--Nitta_obasan

¨
Ôbasan écumait de rage de voir Sun, son ôkiya et donc elle, insultée par l'offre ridicule d'Etsuko.
Elle regarde les dégâts qu'elle a causés, fracassant ce vase magnifique que le Kumagai a ramené. Il n'y parait peut-être pas, ou plus; mais elle apprécie les oeuvres d'art à la base...

Voilà que Sun approche avec son air de poupée fragile aux longs cils. Elle se magne le train ça se voit, mais comment fait-elle pour être toujours aussi gracieuse et parfaite.... Eurkkk...

Allez approche donc! Personne va te manger!

Elle l'attrape par le bras afin qu'elle se place devant tous, ses doigts secs et ridés s'enfoncent dans son bras et froissent la manche de son kimono au passage; mais elle n'en a cure.

Alors regardez-là! Croyez-vous donc que 2000 kobans suffisent pour une maiko aussi splendide?

Et là pour le coup, affichant ainsi Sun à ses côtés et vociférant comme elle le fait depuis tout à l'heure on se croirait vraiment au marché aux poissons...

Son calme aurait pu revenir et les enchères se poursuivre sereinement si Nobunaga ne l'avait pas menacé de la sorte...

Ôbasan était vieille et acariâtre, jalouse et partiale, mauvaise et intransigeante; elle ne supportait plus la jeunesse et la beauté de ces fleurs si fraîches quand elle-même se flétrissait irrémédiablement année après année. Elle exécrait ces jeunes nobliaux qui se prenaient pour je ne sais qui ou je ne sais quoi. Comme elle se le disait souvent: "ces p'tits cons qui pètent plus haut que leurs culs".
Ce que ces jeunes hommes semblaient oublier et le Kumagai en tête, c'est qu'il y a à peine une cinquantaine d'années de celà, elle aussi avait été une fleur magnifique et gracile; la plus belle de sa génération, la plus courue, la plus sollicitée. Il n'était pas un zashiki auquel on ne la demandait.
Des amants elle en avait eu à la pelle et parmi les plus riches et les plus puissants que le Nihon comportait. Certains d'entre eux étaient encore en vie, le vieux furuikusai par exemple...D'autres étaient morts comme le grand-père de ce jeune coq prétentieux de Nobunaga. Elle avait même enfanté plusieurs bâtards; que des garçons! Aucune fille qu'elle aurait pu élever et à qui elle aurait pu transmettre son art.
Tous ses fils...Tous lui avaient été enlevés par leurs pères afin d'être élevés dans leurs domaines et de devenir des bushis fidèles et dévoués. Elle avait supplié à genoux, hurlé pour qu'on les lui laisse. Mais la place d'un mâle, potentiel héritier (fut-il un bâtard) n'est pas dans une ôkiya auprès de sa mère...
Les 3 premiers lui avaient été enlevés (l'un avait d'ailleurs succédé à son défunt père, dont l'épouse n'avait eu de lui que des filles, à la tête du plus puissant clan du daimyo), le 4ème était mort-né et le dernier - Geste de folie sans pareil - elle l'avait tué! Tué, plutôt que de savoir qu'elle ne le verrait pas grandir...Mais cela était un secret qui lui rongeait le coeur tel un acide et la rendait aigri un peu plus chaque jour.
Toujours est-il qu'elle restait une ancienne icône et la mère de grands personnages: celà lui valait une place et une protection bien particulière.

Ainsi, quand cet imbécile de Nobunaga se mit à la menacer de lui envoyer une armée et de la crever s'il n'obtenait pas ce qu'il convoitait avec tant de hargne à défaut de passion, elle manqua de s'étrangler de rire.

Ma tête sur une pique?
AHAHAHAHAH!!!!


Reprends tes vases et tes kobans! Tu n'obtiendras pas le mizuage de Sun! Cela se passera entre la représentante de Furuikusai, à condition qu'une offre acceptable soit formulée, et Maruku san.
Tu devrais songer à te faire seppuku pour oser menacer de mort une vieille femme qui a maladroitement brisé un vase. Crois-tu seulement que l'on peut faire tourner une ôkiya avec des objets fussent-ils précieux?
Jeune sot! Je ne crois pas que tu saches à qui tu t'adresses, tu es peut-être chef de clan mais je peux t'assurer que tu as encore beaucoup à apprendre!
Un mot, un seul mot de moi et ton clan tout entier peut se retrouver anéanti...


Et pour reprendre ses propres paroles:

Nous sommes-nous compris? Nobunaga San?

Ses yeux étincelaient de fureur et qui pouvait la voir ainsi, se rendrait forcément compte qu'elle était bien loin de plaisanter en cet instant.

Maintenant hors de mon ôkiya! Et n'y remets plus jamais les pieds!
Sun
Stupéfaction; Hébétude; Incompréhension; Déception; Résignation...
Sun était passée en quelques secondes par toutes ces étapes.
Elle ne savait plus quoi penser et il semblait en être de même pour tous les témoins de la scène qui venait d'avoir lieu.

Elle sentait que cette histoire aurait des conséquences, y compris sur sa vie toute entière.
Elle n'avait jamais vu Ôbasan aussi furax en tous cas. Il est vrai qu'une menace de mort, c'était tout de même pas à prendre à la légère, surtout si l'on sait que le Karuykai - monde des fleurs et des saules - est un lieu d'exception dans lequel toute arme est interdite.
Trop de passions et d'enjeux se nouent et se lient lorsque l'on côtoie les geikos...
Nobu pensait-il à la protéger ou à se l'approprier?
Pensait-il à elle comme à une aimée? Ou comme à un objet? Un vase? Fusse-t-il unique ...
Se rendait-il compte que s'il portait atteinte d'une façon ou d'une autre à ôbasan, c'est l'ôkiya qui en pâtirait? Et si l'ôkiya en venait à "mourrir", Sun elle, se retrouverait à la rue et plus aucune maison de geisha ne souhaiterait l'engager suite au scandale provoqué durant les enchères de son Mizuage; bref une catastrophe!

Malgré la multitudes de questions qui lui trottaient dans la tête; Sun prit sur elle afin de faire bonne figure, utilisant les techniques apprises en cours de théâtre Nô et de théâtre Kabuki. Faire de son visage un masque indéchiffrable afin de ne pas laisser transparaitre les émotions...

Elle se tourna vers Etsuko et s'inclina poliment face à elle, comme il se doit; faisant fi des regards haineux et meurtriers que se lançaient sa mère et son danna.

Cette femme la regardait d'un bien curieuse façon et lui souriait, la complimentant et lui offrant un kimono comme elle n'en avait jamais vu.
Il était d'une finesse inouie. Elle aurait sans doute peur de le porter et qu'au moindre coup de vent, le tissu si arachnéen, ne s'envole ou ne se déchire.

Est-ce qu'il me plait? Voyons! Il ne me "plait" pas! Il m'enchante les sens; celui de la vue et celui du toucher en tête.

Elle s'inclina encore plus bas afin de remercier chaleureusement la grande dame, malgré l'ambiance glaciale environnante...

_________________
Etsuko
Il est des silences apaisants. Celui qui régnait dans la petite pièce n'en faisait pas partie.
Réponse plus ou moins convenue de la maiko, mais comment être éloquente dans une telle atmosphère? La révérence suffit amplement comme remerciement à Etsuko.
Laissant le kimono dans les mains délicates de Sun, elle s'arrache à sa contemplation et se retourne vers les autres protagonistes.
Œil malicieux qui se pose sur le jeune Maruku. Le chouchou des dames d'Usuki est décidément surprenant. Sa répartie gouailleuse a laissé le Nobunaga sans voix, à moins que ce soit la sortie éructante de la vieille dame ou sa pique légère.Un mélange des trois, peut-être? Qu'il doit être difficile de se faire ainsi réprimander par trois personnes différentes dans le même instant quand on se croit le phénix des hôtes de ces bois.
Les onyx dévisagent Ôbasan à son tour. La vieille dame est hors d'elle, ça ne fait aucun doute. Elle est toute rouge. Il ne faudrait pas qu'elle fasse une crise cardiaque, maintenant. Non seulement, ce serait du plus mauvais effet, mais cela mettrait un terme à ces enchères pleines de rebondissement.


Voulez vous faire quérir un peu d'eau, du thé, Ôbasan? Du saké, peut-être? Vous avez besoin de vous remettre de ce...choc.


Ostensiblement, elle refuse de regarder Nobunaga. Qu'il soit encore assis, alors que on lui a signifié son congé ne plaide pas en sa faveur. Elle se demande comment il escompte reconquérir le terrain perdu. Plus le silence dure, plus ce sera difficile.
_________________
Nobunaga
Le seigneur d'Imari n'a pas remué un cil.
Assis sur ses talons, il agit à gestes lents, portant sa coupe de saké à ses lèvres et la reposant avec délicatesse.
Il ne regarde même pas Obâsan, agissant comme si elle avait autant d'importance qu'une larve de mouche émergeant des déjections d'un chien. Et c'est exactement ce qu'elle est.

Ce cri de fureur, alors que le seigneur agissait si calmement, l'a définitivement déshonorée. Sans même s'en rendre compte, elle vient de se déchoir de tous ses droits juridiques. N'importe qui pourrait lever la main sur elle, sans que personne ne puisse y trouver à redire.
Selon les coutumes, elle est passée, en un clin d'oeil, du statut de tenancière d'Okiya réputé, à celui de paria, inférieure aux prostituées ou aux mendiantes.
Et le seigneur Kumagai prend son temps, savourant ce qui est déjà sa victoire, même si l'assemblée ne semble pas encore s'en être apperçue. Intérieurement, il jubile : tant d'efforts pour parvenir à délivrer son aimée de cet horrible dragon, la souffrance de voir le doute sur son doux visage... et enfin, la réussite.

Mais il n'est pas encore l'heure de clamer victoire. La partie n'est pas terminée, il reste un dernier coup à jouer pour aculer son adversaire.
Et tout le monde qu'aculer sans prendre son temps et ses précautions, peut être pénible et douloureux.
Alors, Nobunaga-dono daigne enfin regarder le vieux dragon édenté, d'un regard si méprisant que s'il était magicien, elle se transformerait immédiatement en tas d'excréments.


Nitta-chan... pauvre vieille femme sénile. Qu'il est triste de vieillir le coeur si aigre qu'on en devient malement autodestructrice.
Et le seigneur de soupirer comme s'il regrettait sincèrement la chose à venir.
Comment osez-vous, vulgaire créature issue de la fange, menacer et faire insulte à votre seigneur, né de sang divin ? Quel courage admirable... s'il n'était aussi stupide.
Avez-vous seulement pesées les conséquences de votre comportement ? Visiblement pas... laissez-moi donc, en ma qualité d'érudit des lois et coutumes, vous expliquer dans quelle toile vous venez de vous enliser, ma pauvre, pauvre, pauvre Obâsan...


Sen Nobunaga ne peut plus s'en empêcher : il sourit. Il éclaterait de rire s'il ne craignait pas de perdre ce masque d'affabilité qui est celle des puissants bien éduqués.

Pour avoir parlé de façon impolie à un notable : vous êtes placée hors de la protection juridique du Daimyo d'Otomo, accordée aux okiyas, et dépendez donc directement de votre seigneur.
Pour avoir détruit un bien précieux : son remboursement immédiat.
Pour avoir détruit un bien sentimental issu d'une lignée prestigieuse : dix coups de bâtons.
Pour avoir insulté votre seigneur : la décapitation ou l'assujetissement total et sans concession.

Vous êtes désormais devenue, devant la loi, ma chose. Vous êtes déchue de tous vos droits juridiques, sur-le-champ. Je suis libre de vous faire tout ce qui me plaira. Par aillerus, tout ce qui vous appartenait, j'ai le droit d'en prendre possession immédiate, pleine et entière.

Pauvre folle... comment avez-vous pu penser menacer votre seigneur ? Seul un chef de clan puissant, ou mon Daimyo, pourrait m'inquiéter. Et quand bien même pourriez-vous vous targuer de si puissants alliés : croyez-vous qu'ils viendraient en aide à une morte ? Car un seul geste de moi, et vous serez morte avant que le soleil ne se lève ! L'Okiya a beau être placé dans un quartier où il est interdit d'utiliser des armes... c'est moi-même, qui assure que cette loi soit respectée.


Alors, Nobunaga se lève et s'approche de la harpie, qu'il domine d'un peu plus d'une tête. Il se sent fort, d'une force qui ne réside pas dans les muscles. Cette fois, son adversaire est aculé. Il n'a qu'une seule carte à jouer, une seule qui pourrait le sauver... mais cette carte, Nitta Obâsan n'a pas les moyens matériels de la posséder.
Alors, son seigneur la saisit au chignon et lui fait ployer les genoux.


Tu m'appartiens, sorcière. Voici bien longtemps que mon clan souhaite venir à bout de tes manigances. Mon père, jadis, a échoué... mais je suis d'une autre trempe. Une épée ne pouvait te vaincre... mais moi, je connais la loi. Mieux : je la dicte.
Je sais ce à quoi tu penses. Que tu auras ta revanche, qu'un des gardes Hashamachi va intervenir pour s'opposer à moi. Crois-tu que le vieux Furuikasai soit prêt à risquer une guerre ouverte pour une... paria ? Car c'est ce que tu es devenue : légalement, tu n'as plus aucun droit. Tu n'es plus rien.

En ce moment même, mes meilleurs archers encerclent le quartier des fleurs et des saules. Tu étais une verrue qui défigurait ma ville depuis bien longtemps... un lierre qui étouffait les beautés qu'il était censé défendre.
Ton okiya m'appartient, désormais. Je suis libre d'y nommer qui bon me semble, et d'y prendre au minimum les biens nécessaires au remboursement de ta dette.


Alors, le seigneur se pencha contre l'oreille de la sorcière gémissante. Il n'était habituelemnt que douceur. Mais la douceur n'exclut pas la force, lorsqu'il y a un ennemi à abattre. De sorte que personne ne puisse entendre, il lui chuchota :

Tu pensais me tenir, sorcière ? Tu savais que j'aime Sun-chan... tu l'avais compris. Tu pensais que je me plierais à toutes tes brimades sans sourciller, de peur de la perdre ou de la faire souffrir ? Je ne suis pas mon père... on ne m'intimide pas ainsi. Je ne vaux peut-être pas grand chose avec un sabre à la main, mais je sais réfléchir autrement mieux. Ce n'est pas pour rien, que mon père m'envoyât dans un monastère, loin de tes possibles influences.

Le seigneur la lâcha comme on se débarasse d'un vêtement souillé.

Gomen nasai, honorables invités. Il est regrettable que votre voyage ait été vaint. Je ne pouvais deviner que la patronne de l'okiya de ma cité perdrait la raison durant ce mizuage.
Je la ferai remplacer... par une geisha plus jeune. En attendant, pour palier à l'échec de cette vente... je vous offre de boire, manger et vous divertir ici, durant toute la soirée et à mes frais.

Obâsan, va donc chercher de quoi boire pour nos invités. Et ne traîne pas, ou je pourrais regretter ma décision de ne pas te faire décapiter.


La victoire est désormais acquise. Pourtant, la joie qui baigne le coeur de l'affable Nobunaga n'est pas dûe à l'humiliation de son adversaire : cela, il n'en a cure et aurait même préféré l'éviter.
Non, sa joie provient de ce sentiment tout simple : son aimée va être libre. Libre de choisir sa destinée, sous une autre maitresse.
Et ce qu'elle ne sait pas encore, c'est qu'il est probable que sa dette soit soudainement fort allégée.

Oui, la victoire est cette fois assurée.
Mais la décision de laisser la vie sauve à Nitta Obâsan était-elle judicieuse ? Ne sera-t-on pas amené à la regretter ultérieurement ?
Cela, seul Bouddha le sait.

_________________

Clan ouvert aux artistes comme aux samurais. - Suivez le lien.
Maruku
Le spectacle est saisissant. Le chef de clan déclame sa prose, finit par se lever et même par bondir sur la vieille pomme ridée pour lui imposer son autorité, comme s’il devait la contraindre physiquement pour se faire entendre. D’un autre côté, il n’a toujours pas un mot ou un regard réconfortant pour une Sun totalement déboussolée. Pathétique petit homme qui ne supporte pas d’être contrarié…
Maruku lui se désole un peu de la situation, mais demeure assis, parfaitement stoïque. Ses oreilles et ses yeux ne perdent rien de la scène. Chaque geste agressif, chaque phrase qui claque comme le fouet s’abattant sur une victime démunie, tout s’enchaine et s’emboite presque trop parfaitement. Cela semble irréel, trop beau pour être vrai.
Les obsidiennes en deviennent brillantes de malice, et leur propriétaire ne peut retenir plus longtemps la formation d’un très fin sourire, qui vient imperceptiblement étirer le coin de ses lèvres.
L’aurait-il trouvé ? Son antithèse en ce monde ? Le rival idéal ?
Non hélas, si le vaniteux est bien digne d’être contré, il manque cruellement de classe pour faire un adversaire apprécié, de ce petit quelque chose indéfinissable qui fait tout le sel d’une personne, et qui ne s’acquiert ni avec la fortune ni avec une foule de serviteurs.

L’autre continue son monologue, sorte de diarrhée verbale qu’il recrache et qu’il espère faire avaler à son auditoire. Désolé, ce sera trop indigeste, et faut pas faire trop de mélanges avec le saké, sinon c’est vomissements assurés !
Ma ville, mon clan, ma propriété, ma chose, ma loi, moi, moi, moi... Garçon, va falloir consulter à force, le centre de l'univers est un poil plus loin que ton nombril.

Le jeune meneur des lucioles n’a qu’une sympathie très limitée pour Obasan, mais ce ne n’est pas son genre d’assister à une telle scène sans glisser un ou deux commentaires à destination de son auteur.
Le regard sombre n’est plus celui du gamin curieux, rêveur et un peu trop fantasque, il devient plus dur. La roche noire dont sont faites ses prunelles laissent apparaître le tranchant de leurs arrêtes, et une lueur de défi danse au milieu de l’obscurité.


Vous persistez dans l’erreur Nobunaga-san.
Je vous conseille de garder vos manières déplorables pour votre maison, et de ne pas en faire étalage devant nous.

Si vous souhaitez que le mizuage soit repoussé le temps que cette malheureuse affaire de vase brisé soit réglée, et que chacun reprenne un peu ses esprits, cela me convient. L’ambiance devient délétère, et fort peu propice à la tenue de discussions sereines.
Je ne suis pas venu ici pour arracher un accord dans ces conditions, et je suis prêt à patienter si cela satisfait également Etsuko-san.

Mais je vous trouve bien prompt à prendre possession des objets, des lieux et gens, seigneur autoproclamé d’Imari. Moi je ne vous reconnais aucune légitimité, et si je n’ai pas d’armée ou de garde à mon service, il y a plus de courage dans le cœur d’une des lucioles qui volettent et éclairent la nuit à mes côtés que dans dix de vos archers.
Cela dit je ne souhaite mêler aucun de mes amis à vos manigances. Mais que ferez-vous si je m’oppose à votre conduite ? Serai-je abattu par vos sbires en sortant de cet ôkiya ?


Le plus jeune de l’assemblé ne bouge pas un muscle durant sa prise de parole, aucun geste superflu, aucun signe de nervosité. Le ton employé reste calme, presque neutre, comme pour asséner des évidences. Le débit de sa voix est clair et chaque syllabe est correctement articulée. Il se contente de soutenir le regard de son homologue sans sourciller.

Vous parlez beaucoup, vous parlez trop, et vous parlez mal.
Plus vous ouvrez la bouche et plus vous symbolisez tout ce que j’exècre chez un homme.
Une personne réellement puissante n’a pas à se vanter de sa force, ni à l’utiliser pour régler quelques conflits bénins ou assouvir ses caprices. Vous faites preuve de fort peu de noblesse en vérité, et d’encore moins de sagesse. Vos ainés doivent être consternés de voir un successeur si médiocre.
Je ne sais pas ce que vous avez à compenser, mais votre façon d’agir en devient risible, et à force de trop se croire le maître de toutes choses, on récolte ennuis et ennemis.

Prenez garde à qui vous dictez votre loi, Nobunaga-san, vous pourriez trouver un adversaire autrement plus coriace que cette vieille femme.
Je ne veux pas de votre boisson ou de votre nourriture, que vous venez de confisquer simplement en haussant le ton. Je ne bois pas avec un être indigne de mon respect.
Pour me divertir, vous venez de le faire. D’une bien étrange manière j'en conviens, mais je ne regrette pas ma venue.


Maruku se tait un instant, et jette un coup d’œil du côté des deux jeunes femmes toujours présentes. Il est un peu triste pour l’apprentie geisha qu’il trouve déjà vulnérable et fragile. Une fleur délicate qui a besoin d’être aimée pour s’épanouir, et il ne lui souhaite pas de devoir vivre à l’ombre d’un homme si peu admirable. Sur qu’elle se fanerait et perdrait de sa splendeur.
Les obsidiennes se reportent ensuite sur celui qui s’est donné en spectacle et le détaillent encore un moment.
Belle démonstration en effet. Tu crois triompher Nobunaga ? Tout en toi crie victoire, mais tu n’as fait que montrer à quel point tu es petit et limité. Tu ne te rends sans doute compte de rien, tellement englué dans tes certitudes, tes rêves de gloire et tes impressions de toute puissance qui confinent à l’aliénation mentale. Crois-tu que l’on gagne à imposer son dernier mot par les menaces et la violence ? Tu penses peut-être que ta voix est telle que le grondement du tonnerre, aussi impérieuse qu’un signe divin, mais elle ne provoque pas plus d’effet que le miaulement d’un chaton.
Non tu as perdu, et tu ne sais probablement pas encore tout ce que tu viens de perdre…

_________________
Fondateur du clan Hotaru, ou clan des Lucioles
Etsuko
Voile de dégout qui couvre un moment le regard d'Etsuko en entendant le seigneur...
Divin, réellement? Seul le Mikado est divin. D'où lui vient cette vanité? De quoi mal finir, assurément.
Mais ce n'est pas ça qui la fait trembler intérieurement. Elle hait tout homme qui tente d'imposer sa loi à une femme de force. Et quand ça se mêle à autant de mépris et de suffisance, ça la rend viscéralement malade. Elle se retient à grand peine d'intervenir quand Nobunaga prend la femme par les cheveux. Ses dents s'enfoncent dans la chair tendre de la bouche. Ne pas bouger, ne pas parler, réfléchis, Etsuko, réfléchis...
Les yeux se posent sur le visage crispé de Sun. A quoi pense la maiko à cet instant? Les onyx croisent les prunelles de la jeune fille, tentant de les déchiffrer.
Te donne-t-il la liberté, bel oiseau ou vient il de t'enfermer dans une cage dorée aux barreaux encore plus serrés?
Elle retourne son regard vers le spectacle pitoyable comme fascinée. Et les menaces qui succèdent aux menaces... Comme il est facile d'insulter une vieille femme quand on est un homme jeune qui plus est accompagné d'archers...
Surprenant de calme, Maruku prend la parole.
Ses mots éveillent un écho dans l'esprit de l'Hashamachi. Profitant de ce que les deux mâles se défient du regard, elle retourne s'asseoir à sa place, passant parmi les débris du vase.
Un moment d'attente, puis elle prend à son tour la parole. La voix rauque s'élève, douce presque musicale. Ses yeux brillent. En y regardant bien, on y verrait une touche d'appréhension. Elle s'apprête à jouer gros. Visage rosi, image touchante de l'innocence aux mains pleines.


J'ai bien peur que le sake n'ait joué de tours à vos sens, Nobunaga-san. Celui d'Ôbasan est connu pour être particulièrement traître.
Je suis certes prête à vous dédommager pour le vase que par maladresse, j'ai cassé. Mais pour les coups de bâton, ce serait un peu exagéré, non?


Sa main désigne lentement l'éventail laqué qui git bien reconnaissable au milieu des débris.

Que voulez-vous la beauté de Sun m'a tellement surpris que mon éventail m'a échappé des doigts et a malencontreusement brisé votre présent... Mais vous plus que quiconque pouvez comprendre mon émoi, non?
Quand à entendre Ôbasan hurler....Tout juste a t elle poussé un glapissement devant ma maladresse. Je la remercie d'ailleurs de sa retenue. J'aurais quand à moi été nettement plus volubile.


Les onyx dévisagent tour à tour, Maruku, Sun et Obasan. Comprenez vous ce que je suis en train de faire? Transformons le en pétard mouillé et permettons lui de sauver la face. Me suivrez-vous dans ce coup de dés?
Le regard se pose sur Nobunaga, contrit.


Je suis vraiment navrée, Seigneur.
Comment puis je me faire pardonner ma maladresse?


Elle courbe la tête, pleine d'humilité. Enfin, aussi humble que peut l'être une noble. Tout est dans la mesure et elle le sait. Autant ne pas en rajouter trop. Et laisser à tout le monde le temps de réfléchir.

_________________
--Nitta_obasan


Ôbasan fulminait, les narines encore frémissantes et le doigt toujours pointé en direction de la sortie de son ôkiya.
Malgré son "congé" indiqué de façon ferme et définitive; ce jeune coq prétentieux ne daigna pas bouger d'un pouce. Pire, son visage juvénile se fendit d'un sourire machiavélique et haineux au possible.
Elle n'en revenait pas!
Il était venu dans son ôkiya pour quémander l'une des faveurs les plus précieuses: le mizuage de Sun! (moneyant Kobans bien sûr) - Sun qui est tout de même la maiko la plus précieuse et la plus prometteuse de sa génération! C'est pour ça qu'elle la déteste tant: jalousie? Oh oui. Elle est toujours si belle, si gentille et si candide...
Elle a beau ne pas la supporter, elle sait néanmoins qu'elle réunit toutes les qualités qui lui permettraient de devenir la plus grande des geiko et ça, ôbasan ne s'y trompe pas. Atsumomo ne sera jamais capable d'espérer avoir une carrière comme celle de Sun, et sans doute; si tout se déroule comme elle le pens;, elle fera de Sun sa fille adoptive, la mettant ainsi en position de devenir héritière de cette ôkiya.

Bref, ses pensées s'égarent; Nobunaga est ici dans son ôkiya, à lui proférer des menaces de mort. De toute sa vie déjà bien longue; jamais elle n'a vu qui que ce soit ayant un tel manque d'éducation! On ne menace pas une hôtesse fusse-t-elle désagréable, elle doit en convenir. On ne menace pas non plus une ancêtre comme elle - vieille croûte à la limite de la moisissure.

Son visage change, il se lève, il jubile, il s'approche d'elle et se fait serpent...Le voilà qui lui empoigne les cheveux et les lui tire jusqu'à ce qu'une douleur vienne lui faire plisser les yeux et serrer les dents.
Le voilà qui cherche à s'approprier tout ce qui lui appartient, monologuant sans entendre ses réponses...

Je ne suis pas à vous Nobu! Vous n'êtes pas mon seigneur!
L'ôkiya est une grande ôkiya qui se suffit à elle même financièrement parlant et qui n'a pas besoin de plus de protection que celle déjà octroyée par nos clients et amis fidèles!


Il finit par la relâcher non sans lui avoir administrer encore une bonne lampée de menaces avant d'enfin finir par se la fermer ce petit kawarimono (cinglé) de sagishi (escroc); ce kuso (merd*)!!!

Il peut bien dire ce qu'il veut, ce n'est pas ses archers qui la feront fléchir! Elle n'a que faire de ses menaces qui ne sont que manifestations d'impuissance face à son verdict qui reste inchangé, même si cela devait lui coûter sa tête: il n'aura jamais le mizuage de Sun!

Le jeune Maruku prend la parole: les méthodes de Nobu n'ont pas l'heur de lui plaire non plus et cela fait bien sourire la vieille... Elle l'avait mal jugé celui-là il est bien plus mature que son acnée ne pourrait le laisser penser...
C'est au tour d'Etsuko de faire parler d'elle; la voilà qui prend le bris de ce vase à son compte, la dédouannant de façon officielle aux yeux de Nobu qui ne peut décemment mettre sa parole en doute quand bien même personne ici ne serait assez crédule pour croire que ce puisse être Etsuko qui ait brisé ce vase.
Il faudra qu'elle songe à la remercier de ce geste très noble, un jour... Les remerciements c'est vraiment pas son fort...

Mais déjà son attention est accaparée pas Sun, toujours debout et sous son masque de miss perfection, souriante à souhait. Mais elle la connait bien à force et elle remarque que son teint tire sur le verdâtre, que son corps se balance légèrement comme s'il était aux proies à un vent fort la secouant...
C'est qu'avec toutes ses conneries ce Baka de Nobu va nous la faire se trouver mal celle-là!

Ses lèvres se pincent en une fine ligne mince et elle crache à l'adresse du Kumagai.

Tu dis l'aimer mais tu viens tu veux et tu prends? Tu penses pouvoir lui imposer un changement d'univers sans que son esprit ou son innocence ne change? Tu es donc encore plus sot que je ne le croyais! Sun est une jeune femme avant d'être une maiko et les jeunes femmes sont...sensibles...Ne le savais-tu pas?
Tu n'as dû connaitre que tes courtisanes de basse extraction ma parole! Impossible que tu saches ce qui bat dans le coeur d'une femme!
Tu dis l'aimer? Mais mon pauvre Nobu...Tu n'aimes que toi-même!


Elle le toisa, il l'avait fait plier, mais ne saurait jamais la faire rompre...
Son monde était le Karyukai - monde des fleurs et des saules - car si une geisha est une fleur parmi les fleurs, elle possède aussi la grâce, la souplesse et la force d'un saule. Et ôbasan était née geisha et elle mourrait geisha...

Encore une fois,Nobu san, sortez d'ici! Vous n'êtes pas mon seigneur et vous n'êtes ni ne serez jamais le seigneur de cette ôkiya!!!
--Yakatape
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Etsuko sama a le don pour trouver des situations intéressantes et que le seigneur Nobunaga celui de prendre le temps de la réponse, de la réflexion, ça c'est moins certain.
L'esprit du guerrier Hashamachi musarde alors que ses yeux ne quittent pas la scène du regard. La tension est palpable, même si l'intervention de sa maitresse laisse une porte de sortie honorable à tout le monde. Il secoue mentalement la tête, amusé malgré lui. L'impulsivité de la tigresse ainsi que son inventivité a le don de le fasciner. Ca ne rend pas sa tache plus simple, mais il a rarement le temps de s'ennuyer.
Prêt à réagir à tout mouvement trop agressif comme son alter ego de l'autre coté de la pièce, il se demande comment tout ça finira.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)