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[RP] Ar dimezell ar nevez-amzer

Luaine
La petite ressemblait à un animal sauvage. Il en fallait plus qu'une toupie pour l'apprivoiser. La brune n'avait pas l'habitude avec les enfants. Elle n'avait ni soeur, ni frère....
Elle avait perdu sa mère avant l'âge de vingt ans et celle-ci lui manquait cruellement. Elle n'imaginait même pas comment la fillette devait se sentir après un tel choc. La perte d'un être chère était comme une vague qui balaye tout sur son passage, ne laissant qu'un champ de ruine. Il fallait reconstruire dans ce coeur dévasté.

Un sourire cageôleur essaya de l'attirer encore et lui montrer la tendresse qu'elle avait instinctivement pour cette fillette brune comme son père.
La main de la fillette s'approcha du jouet.

Oui Lohane c'est pour toi. Je suis heureuse que tu sois là avec ton père et je voulais te montrer combien ta venue ici me fait plaisir. Je suis une amie de ton père et j'espère que nous le deviendrons.

La toupie de bois passa dans les petites mains de l'enfant.

Je crois qu'il est temps que l'on aille chercher ton père pour dîner. Qu'en penses-tu?

Luaine lui tendit sa main pour qu'elles partent à la recherche du brun qui s'était isolé dans un coin. Cela n'étonna nullement Luaine qui savait que quelquefois Goo avait besoin de solitude.
_________________
--Awen


[Quelques temps plus tard]

Un soupir se fit entendre dans la maisonnette à Angoulême. Une longue chevelure blond vénitien ondula en même temps que la démarche de la jeune femme. Elle regardait la course du soleil à longueurs de journées pensant que bientôt arriverait la date.
LA DATE!!!!
Elle devait écrire à sa maitresse pour lui dire. A coup sur, elle avait encore du oublier comme les feux de beltane. Depuis qu'elle s'était convertit à l'église Aristotélicienne, elle avait oublié l'ancienne religion. Celle de la communion avec la nature...
Awen avait prit sur elle de la ramener dans le droit chemin de la foy ancestrale.


Citation:

Très chère Luaine,

Je sais que quand vous êtes en la Capitale, vous n'êtes pas dans un état normal mais c'est bientôt un jour de liesse.
Bientôt la fête de Alban Elfed.
Je me doute que vous l'avez oublié mais vous savez que vous pouvez toujours compter sur moi.
Vous vous rendez compte?
J'espère que vous serez rentrée pour que nous puissions la fêter ensemble. Je pourrais même demander à Messire Googoo de se joindre à nous. Nous ferons une petite armorique.

Il faut que vous rentriez avant le 21 Septembre. Nous joindrons nos prières pour la fin des moissons. Nous rentrons dans l'hiver avec cette journée particulière où le jour et la nuit sont identiques. Rendez vous compte de la beauté de notre mère nature. Les grains vont mourir pour renaitre au printemps prochain. Ainsi le cycle de la vie est sans fin.

Nous chanterons dans la forêt en faisant un cercle.

De grâce j'espère que votre Dieu vous libérera.

Awen.




Une bonne chose de faite. La petite servante héla un jeune coursier pour faire amener la lettre.
Luaine
Un courrier arriva. La brune le visage déconfit ouvrit la lettre. Périgueux la rendait dépressive mais d'autre évènement l'avait abattue, la laissant dans un état proche de la catalepsie.
Elle pesta et enragea après sa servante. D'ordinaire plutôt gentille, la brune était hors d'elle. Elle savait que cette lettre n'avait rien de méchant mais à ce moment, elle n'en avait cure. Elle prit une plume et un vélin. Son écriture semblait aussi mal en point qu'elle. Des tâches sombres d'encre tachetaient le vélin, preuve que sa main se faisait lourde.

Citation:

Awen,

Si vous saviez combien il m'importe peu de sauter autour d'un feu à ce moment, vous en seriez étonnée.
Vous n'avez qu'à prendre messire Googoo et faire des jongleries avec des pommes ou des épis de blé dans la forêt, en invoquant l'esprit de la nature, mais sans moi.
J'ai d'autre chat à fouetter en ce moment et des soucis par dessus la tête.
Vous comprendrez que je n'ai pas que ça à penser de faire des pitreries dans la forêt dans une ballade bucolique. D'ailleurs même si vous ne comprenez pas c'est du pareil au même.

En dehors de cette fête, j'espère que tout ce passe bien chez nous.

Cordialement

Luaine


Elle regretterait surement la dureté de ses propos envers sa servante mais à ce moment, elle avait juste envie de disparaitre comme une bulle de savon.
_________________
Luaine
[Périgueux]

Quand on est soldat la vie s'arrête. On rêve d'un baquet d'eau chaude, d'odeurs enivrantes, de douceur, de draps sentant le frais, d'une couche moelleuse et large à pouvoir se tourner en s'étirant de tous les côtés sans avoir peur de tomber de sa paillasse martiale.
Elle regarda ses mains et ses ongles. C'était à faire peur. L'idée même d'imaginer son odeur fut banni de sa petite tête. L'avantage c'est que tout le monde devait sentir la même chose. Sa peau d'ordinaire si diaphane et douce, virait au vert de gris.
Sa silhouette d'ordinaire si charnelle, s'était efflanquée. On commençait à voir quelques muscles saillants. Par Aristote, elle se mutait en genre de mastodonte.
Si elle restait encore quelques mois en mobilisation, elle finirait pas ressemblait à une amazone, en espérant ne pas devoir se couper un sein pour être plus habile à l'arc.

Son moral avait décliné ces dernières semaines. Assise sur une souche, la pluie qui dégringolait sur ses longs cheveux noirs lui donnait l'air un cabot malheureux. Une pèlerine sur les épaules, elle rêvait les yeux dans le vide à voir sans voir.
Les mois avaient défilé depuis son départ d'Angoulême. Dire qu'à son arrivée, elle était tout heureuse de faire la tournée comtale avec le nouveau Comte pour connaitre enfin son Comté d'adoption.
Depuis cette période, elle avait eu bien le temps de le connaitre son Comté. Surtout périgueux.
Quel âne bâté a dit un jour "tous les chemins mènent à Rome"? Il n'y connaissait rien ou n'était jamais venu en PA. Ici c'était plutôt "tous les chemins mènent à Périgueux".
Elle ne s'était jamais faite à cette ville. Bizarrement dès qu'elle voyait la ville approchait, elle n'avait qu'une envie, passer sur son cheval au grand galop.

Mais on ne fait pas ce que l'on veut quand on est un trouffion de base. On obéit sans trop savoir. Parfois on est posé sur une case blanche ou sur une noire, parfois fou, parfois tour, jamais cavalier et encore moins Dame mais surtout pion.

On avance d'un tour et on recule. La danse d'un échiquier géant où elle n'était rien sur ce grand plateau.

Elle leva les yeux au ciel et se prit de l'eau dans les yeux. Les gouttes de pluie glissèrent sur ses joues comme des larmes. Un long soupire s'éleva. Un soupire qui ne dérangea personne puisqu'elle était seule.
Luaine se leva de sa souche et secoua sa crinière brune. Elle pénétra à l'intérieur d'une tente. L'inactivité vous donne l'envie de rester pétrifiée comme une courge sous la pluie à essayer de réfléchir sans pouvoir y arriver.
Le temps était aussi maussade que l'humeur de la jeune centaure. Debout devant sa tente, elle resta à regarder le dehors, comme si qu'à force de se concentrer, l'averse allait cesser et un soleil éclatant allait sortir.
Mais elle n'était pas la fille du soleil même avec des incantations. A la limite elle aurait pu essayer de sacrifier quelques personnes insignifiantes sur un autel mais elle savait que la magie druidique avait ses limites.

Un coursier beugla dans les allées pour distribuer le courrier. Son nom fut prononcé. Elle sortit voir le planton, tendit sa main dans un grognement imperceptible et rentra sous sa tente avec les quelques plis puis s'assit sur sa paillasse.
Aucune lettre de sa servante et de son invité. Il fallait qu'elle chasse cette idée de sa caboche. Depuis le temps qu'elle était partie d'Angoulême, autant quand elle rentrait Awen était enceinte de son ami Goo.
Idée noire...à ranger dans une case et fermer à clé. Son moral était déjà bien atteint.

Savoir qu'un invité était venu de Bretagne pour la voir et que depuis son arrivée, elle était mobilisée, n'allait pas lui donner le sourire.
Puis ses yeux restèrent fixés sur un pli. Une belle écriture.
Sa main ouvrit le vélin et elle lut la lettre.

Un sourire s'élargit sur son visage. Léanice son amie allait lui rendre visite. Depuis le temps qu'elle l'avait invité à venir en PA, elle passait enfin.
Sa mémoire revint encore une fois sur le passé. Le dernier passage de son amie pour la voir s'était soldé par un échec. Mobilisée pour la tournée comtale avec sa grandeur d'alors, le Comte Matpel, elle n'avait pu voir son amie restée à l'attendre sur Angoulême.
Encore une fois son amie revenait et encore une fois Luaine était mobilisée.
Non vraiment son moral n'allait pas croitre. Elle en fut même à sentir ses yeux s'embuer. Quand pouvait elle encore espérer la revoir après deux faux bonds. Léanice ne se donnerait plus la peine de venir la voir et leur amitié tomberait en désuétude. Luaine aimait son amie par dessus tout et son voeu était de la voir.

Elle était mobilisée depuis des mois pour passer plus de temps à jouer aux cures dents. Aucune bataille, sauf peut être les rixes entre soldats après deux verres dans le pif.
Son deuxième soupire fut encore plus long que le premier.

Puis elle préféra ne plus songer à cela car il fallait encore qu'elle trouve le moyen de voir son amie et elle ouvrit la deuxième lettre.
Ses sourcils se froncèrent. Luaine resta stupéfaite et elle se leva. Une de ses mains se porta sur sa bouche en relisant la lettre.
Il lui avait donc écrit. Ses mots étaient couchés sur le vélin. La brune était un peu désorientée et faisait bêtement les cent pas dans la tente et vu la taille de la tente, elle faisait un carré comme une mouche sous un lustre.
Ses yeux regardèrent encore et encore sa signature.
Il avait réussit à lui dire ce qu'il ressentait et il avait trouvé le moment pour le faire malgré ses charges ducales. Elle fut émue aux larmes de voir ses mots, de voir qu'il avait osé lui écrire ce que jamais il n'avait réussit à lui dire.

C'était un jour tout pourri à marquer d'une pierre noire. Elle inspira puis prit une plume et un vélin.

Citation:

Mon Ténébreux, Mon cher et tendre Duc...


Elle froissa le vélin et le jeta. Il ne fallait pas qu'elle lui écrive maintenant avec un moral si bas. Ses mots seraient ceux d'une femme terriblement seule et triste, fatalement il s'inquièterait pour elle et il ne fallait pas. Luaine trouverait un autre jour pour le faire.

Soudain une envie de disparaitre la prit au ventre, comme une bulle de savon qui explose. Elle sortit de la tente juste après avoir rangé ses lettres. La pluie ne s'était pas calmée mais elle avait besoin de courir et de hurler loin de tout.

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