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[RP] Bureau de Kartouche, Avocats et Presse ...

Seleina
Hep toi .

Le ton péremptoire ne fit pas un pli. On lui avait toujours dit qu'elle savait parler aux gosses.

Tu vas amener ça à l'adresse suivante. Enfin l'adresse, j'en ai pas. Je sais juste qu'il s'agit du bureau de L'AAP, tu sauras bien trouver, t'as l'air futé ?

Vrai qu'elle savait parler aux gosses, vu le regard éteint qu'il lui lança, elle n'avait juste pas choisi le bon gamin c'était tout.

Bah c'est pas compliqué, tu te renseigne et tu déposes ça.

Joignant le geste à la parole elle fit sauter un bel écu frappé de peu sous les yeux du gamin, faisant naître une soudaine lueur d'intelligence.
Le gosse suivit du regard l'endroit que son index insolent indiquait.

Là attendait une bête qu'on aurait pu qualifier d'équidé, savant mélange entre un cheval nain et une mule, indéfinissable monture à l'allure teigneuse.



Fais juste gaffe, il mord. Ou elle ? La brune n'avait jamais vraiment su.


Repasse par ici quand t'auras débarqué le colis, et si tu fais ça bien il se pourrait bien que je fasse appel à tes services pour d'autres courses.


C'est ainsi que messire Kartouche se retrouva l'heureux propriétaire d'une mule répondant au doux nom de "hé toi, avance" stationnée devant l'entrée de son bureau. Un pli accompagnait le cadeau, que le gosse lui remit en mains propres et sur lequel on pouvait lire les mots suivants écrits dans un élan certain de jubilation :



Citation:
Messire Kaar je touche,

Vous ne sauriez imaginer combien je souffre de cette séparation. Mais je sais que ce tendre poney sera en de bonnes mains. L'idée réconfortante vaut bien le sacrifice.
Aux plaisirs de vous croiser mon ami.

P.s. N'oubliez pas, c'est l'Unique qui décide pour nous.

Seleina.

_________________

Maître troubadour à la confrérie.
Kartouche
Plusieurs jours s'étaient écoulés. L'admirable Kartouche n'avait pas revu Sanctus, il en déduisait qu'il était rentré sans encombres avec la Rousse, et qu'il était parti sous d'autres cieux. Ce matin-là, il faisait de l'ordre dans ses affaires privées, et il tomba sur cette lettre qu'il avait reçu au beau milieu de cette conférence au sommet qui s'était déroulée quelques jours plus tôt. Sa première action de la journée, avant même de boire le moindre verre d'armagnac, fut d'écrire une réponse à la jolie ambassadrice. Il fit ceci rapidement et sans intensité, kar il avait la tête à tout autre chose, encore troublé qu'il était de la rencontre -bien qu'il ne s'agisse en réalité pas d'une rencontre à proprement parler- de la veille. Lorsqu'elle fut écrite, il descendit dans la cave et revint avec un pigeon. S'il l'avait gardé, ce n'était pas pour le manger, mais pour avoir un moyen sûr de répondre à sa correspondante. Le morceau de parchemin attaché à la patte gauche, pour changer, il prend le pigeon et sort dans la rue pour le lâcher. Ce qu'il fait involontairement en manquant de trébucher sur le gamin qui hésite à frapper à la porte. L'oiseau s'envole, le journaliste ronchonne.

«Par les moustaches du Vieux, qu'est-ce que tu fiches là, toi ?»

Pendant que le petit reprend ses esprits, il regarde autour de lui, dans la rue qui commence à peine à s'animer. Il voit une mule, accrochée à une longe tenue par le gamin, et il lui semble comprendre la raison de cette visite impromptue. Le petit lui tend un courrier, qu'il ouvre en toute hâte et lit avec amusement. Il s'exclame, plus pour lui-même.

«Je n'y crois pas, elle l'a vraiment fait.
–Dis, m'sser, j'peux y aller ? La dame elle m'a dit de rev'nir.
–File, marmot. Tu diras à la dame qu'elle s'est trompée, mais c'est pas grave.
–T'es pas content, m'sser ? J'peux prendre le ch'val, si ça t'ennuie.
–Non, il est a moi.»

Et le bon Kartouche de congédier le gamin d'un geste de la main. Avant de rentrer dans son étude, il prend la mule et va l'attacher à la première barre qu'il trouve, à une douzaine de toises, au coin de la maison voisine qui donne sur la cathédrale. Risque rien, personne voudrait la lui voler.
Kartouche
Un jour plus tard. Après avoir gribouillé toute la matinée, l'inlassable Kartouche sort de chez lui pour aller boire une pinte. Ce qu'il n'aura pas loisir de faire. Si hier, c'est un gamin qui campait devant sa porte, c'est aujourd'hui un spécimen particulièrement resplendissant de ciconia ciconia qui fait le pied de grue devant sa porte. C'est le Vieux qui lui envoie "Le Phare", compilation hebdomadaire des nouveautés genevoises et helvètes. Avec un jour d'avance, y a sûrement un problème.

«Viens, ma belle, j'vais te donner à manger.»

Le volatile roucoule... euh piaute... ou bien piaille. A moins qu'elle ne caquète, ou zinzinule. Enfin, elle craque à l'idée de bouffer les lézards qui commencent à proliférer sur les pierres de la petite cour intérieure. C'est qu'elle commence à avoir l'habitude de la maison. Notre héros en profite pour la dessaisir de la liasse qu'elle apporte. Les affaires genevoises, comme d'habitude, c'est du lourd. Des fois que les faux-cultois vident les arsenaux, on pourrait toujours utiliser les minutes du conseil comme des masses d'arme.

Tout en haut de la pile, un message désespéré avec un gros sceau orange désespérant. On bat le rappel général. Genève a besoin de vous, Messieurs Dames. Ouais, bien sûr, Izaac, on commence à la connaître, ta litanie. Genève se meurt, les gens désertent, gnia gnia gnia. Mais j't'ai d'jà expliqué, tant que t'auras pas planté Kirkwood au fond du lac, les gens r'viendront pas... On regard'ra plus tard cette histoire.

Kartouche feuillète. Très attentivement. C'est pas que c'est toujours la même chose, mais c'est tout comme.

Bannières italiennes dans les cols. Les cisalpins vont cogner sur les transalpins, encore ?
Dekos subventionne la garde. Avec l'argent de Clermont ? Huhu...
Election du conseil. Misterbop, Shadowangel ou Tatoumi ? La suite au prochain épisode.
Tournoi de la compagnie à Genève. On annonce la participation de Serrallonga, Bryseis et la bande. Après Dekos, ça va faire des vagues sur le Léman.
Nouveaux juges ... l'en faut bien plusieurs pour remplacer Garwin...Nicbur ... de bon goût ... et Rodrigue der Manchen ... évidemment, c'est un juge qui parle en allemand. Faut bien ça pour surveiller Gaïa.
[...]

Encore un papier qui traine par terre. Forcément, une déclaration barbante. Avec un mot griffoné dessus. Fourbissez vos armes. [...] Genève a besoin de vous. Du déjà vu, tout ça. Tiens, c'est un truc adressé aux savoyards. Bizarre...


Citation:
De Genève,

Autorités de Savoie,

Nous avons eu la tristesse ce matin d'apprendre que deux honorables genevois, en mission pacifique de vente de poissons, ont été molestés par l'armée savoyarde du capitaine Azalée de Sparte. Le gouvernement de ma république souhaite savoir si le duché de Savoie souhaite apaiser nos différents. Les petites intrigues qui minent nos relations depuis trop longtemps doivent cesser. Genève n'a jamais commis le moindre forfait dans le duché de Savoie. Genève est en paix avec tous ses voisins impériaux. Mais Genève est outragée. La Savoie a installé depuis trop longtemps des listes de têtes à abattre. Ces listes ne peuvent se perpétuer sans que le gouvernement de Genève prenne des mesures radicales. Si la Savoie souhaite la guerre, qu'elle poursuive ainsi.

A Chambéry,

Izaac, avoyer de la république de Genève.



La vache ! Ils s'amusent encore sans moi, les gredins. D'abord le Vieux qui devient maire. Ensuite le tournoi. Et maintenant la guerre contre la Savoie.

«Tu mérites une fessée, Izaac... Deos, tire lui les oreilles de ma part silteplaitjetensupplie.»
Kartouche
«Par les moustaches d'Izaac, Debenja, il est pas comte, l'est juste régent !»

Lundi matin. L'aube se lève sur Limoges et réveille le prompt Kartouche, qui dort avec la porte de sa chambre ouverte sur la cour intérieure qu'il partage avec quelques voisins peu visibles. Mais là n'est pas la question. Ce jour, il se lève avec un léger mal de crâne, l'esprit tout embrumé par la soirée de la veille. C'est que Seleina, la propriétaire de cette satanée mule, l'a fait boire plus que de raison, malgré ses reluctances. Normalement, le brave Kartouche ne boit pas quand il doit écrire ; hier soir, justement, il devait écrire. Ce crevard de spinoziste lui avait envoyé un truc trop gros pour le laisser passer, et puis comme c'était confirmé en haut-lieu.

N'empêche, Debenja, il était pas franc-comte, il était juste régent. Jusqu'à ce matin, d'ailleurs : il paraissait qu'ils éliraient de nouveau un Sparte, après. Ces affaires comtoises, décidément.


«M'enfin, j'me suis quand même bien fait enfumé. Pourquoi j'l'ai pas vu, ça ? Debenja, franc-comte, ce s'rait une jolie blague...»

Assis sur le bord de son lit, il se frotte les yeux et s'étire, faisant craquer son dos après cette courte nuit.

«Et puis, évidemment, si cette bougresse m'avait pas fait tant boire, j'ne me s'rais pas fait avoir... euh... jeuh neuh meuh seuh-rais pas fait ah-voir.»

[...]

Quelques dizaines de minutes plus tard, après avoir englouti deux poignées de pain, il s'en va ouvrir sa porte, pour y trouver une douzaine de papelards. Fallait s'y attendre, avec cette histoire...

Une nouvelle dépêche. Bah, évidemment... pas besoin de l'afficher, celle-là.

Des papiers de Berne. Ils abusent, les Suisses. S'ils continuent, ils vont utiliser toutes les chèvres de leurs alpages... la décaprisation, qu'on appelera ça. Il lit deux mots. Aah, les Fribourgeois s'agitent, c'est de bonne guerre. Merci Gaia.

Un gros sceau. C'est sûrement le compaing Debenja ou bien la Mainoise qui rouspète. On verra plus tard... j'imagine qu'ils réclament un démenti, si c'est pas ma tête.

Une écriture filiforme de dame décidée. C'est laquelle qui écrit comme ça, déjà ? Ouvre le papier, regarde la signature. Caméliane, je l'avais oubliée... Il parcourt rapidement la lettre. Hé, elle aussi veut ma tête ? Je vais pas y arriver... Au moins, Lothilde, elle se contentait de mon chapeau.

[...]

Il est submergé, le pauvre Kartouche.
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