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[RP] D'Azur et d'Argent : cérémonie d'intronisation

Karyl
Dis-moi petit qu'elle sera ta vie ?

Dague à la ceinture, petite épée en main, le blondinet avait prit très au sérieux la mission qu’on lui avait confié : assurer la sécurité de la cérémonie avec l’aide de Gaspard et des soldats d’Isles. Oh bien sûr connaissant Cerridween, il se doutait qu’elle ne l’avait pas posté à l’endroit le plus dangereux, le nombre de lapins rencontrés en étaient d’ailleurs surement la preuve, mais l’enfant s’en fichait, il était heureux d’être là, de faire partie de la garde et ne s’était d’ailleurs pas privé d’en parler aux copains une bonne centaine de fois.

Mais bien vite cependant, le petit garde avait commencé à s’ennuyer loin de l’agitation à laquelle il rêvait de se mêler. Aussi, c’est avec malice qu’il avait laissé à Gaspard la gestion des troupes prétextant une envie pressante pour aller observer de plus près la cérémonie. Petit bout de rien perdu au milieu de tous ces Licorneux, l’enfant portait un regard émerveillé sur ce qui l’entourait tandis qu’il déambulait de ci, de là, se présentant aux uns et aux autres et, bien entendu, ne manquant pas une occasion de quémander une histoire ou deux à qui l’entendrait. Dissipé comme tous les enfants de son âge, karyl virevoltait joyeusement dans la foule bleutée et ce n’est que lorsque la capitaine de l’ordre prit la parole que l’enfant se posa pour écouter. Le ton était cérémonieux et le silence se fit. Le cœur du petit homme se mit à battre plus fort. Comment rester insensible à ces paroles ? Comment ne pas être touché par ses mots ? Et l’onyx était resté fixé sur Cerridween tandis que ses amis étaient appelés. Il est un temps pour tout : Le devoir et la raison, la folie et la passion, la fierté comme la déraison… Ce soir, c’était leur temps pour jurer de ce qu’ils étaient.

«Qui sont-ils ? Ce sont les chevaliers Licorne »
« Que recherchent-ils ? Tout un monde et son contraire »
« Et toi petit que veux-tu ? »

Il est un temps pour tout même lorsque l’onyx se voile. Il est le temps de la fierté pour un frère. Il est le temps de se réjouir pour l’amie. Il est un temps aussi pour voir dans le cœur de la flamme le détour que l’on a prit.

Et il regarde l’enfant celle qui se tient debout et sourit.

Il sourit au souvenir d’une première rencontre, d’une bague, une promesse… Il se souvient de son rêve, cette soif d’indépendance - Je veux être un homme, je veux courir le monde, être le plus grand des aventuriers. Je veux être libre, fort et sans attaches. Je n’ai besoin de rien d’autre que l’immensité du monde - Et pourtant…

Il regarde l’enfant, celle qui à fait s’écouler ses certitudes et sourit.

Il sourit à ses soirées blotti dans le creux de ses bras, aux histoires racontées et batailles de cuillères. Il sourit à ce lien, cette complicité qu’il n’a pas vu venir. Il n’était pas écuyer, il ne faisait pas partie de la famille Licorne, il n’était même pas mainois et pourtant « le tyran » avait su l’accueillir et l’aimer. Comme Maeve quelques temps plus tôt, elle lui avait montré une autre facette de rapports humains que celle qu’il connaissait. Un monde où la douceur et la simplicité avaient remplacé la force et l’indépendance. Un monde qui plaisait au petit homme, un monde qu’il voulait connaitre, oui mais voilà… «Tu n’es plus un enfant karyl, conduis-toi en homme ! Ce sont les tous petits qui montent sur les genoux et demandent des câlins, tu es trop grand ! »…

Et le sourire de l’enfant s’efface tandis que le visage de Félina, ceux de ses parents apparaissent. Tu as grandit trop vite petit homme, il est trop tard à présent. Félina aime en toi ton indépendance, ta soif de voyage, elle ne veut pas d’un enfant… Ils n’en veulent pas. Et la larme solitaire qui s’écoule sur la joue enfantine est chassée rageusement d’un revers de main. Les hommes ne pleurent pas, ils sont forts et tu dois l’être toi aussi petit homme. Mais, l’es-tu autant que tu veux le faire croire ?

Ce soir, Karyl sait qu’il va perdre un frère comme il en a perdu tant d’autres… Une perte de plus, juste une de plus à l’Instar de Maeve. Et comme chaque fois, il sait qu’il se contentera de sourire et d’hausser les épaules. Ce n’est pas grave si tu t’en vas… Je comprends et puis moi je ai la pêche et les copains, je vais aller à l’aventure alors ne t’en fais pas… Non, ne t’en fais pas…

Et le regard se détourne de la femme aux cheveux rouges tandis que la cérémonie se poursuit. Tu as le cœur en peine petit homme et personne à qui parler. Qui pourrait bien vouloir écouter? Alors comme toujours tu diras que cela n’a pas d’importance, que tu es libre et n’a besoin de rien. Tu iras jouer, rire et t’amuser… Tu te diras un homme, un fier aventurier et tu continueras de te cacher pour pleurer…

Oublies les émeraudes karyl comme Adrian oubliera bientôt l’onyx… Juste une fois de plus…

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Un simple gamin des rues.
Phil1
Phil1 entendit ses frères et sœurs déclamer leur serment les uns après les autres.
L’émotion était visible dans leur voix. Serment qui comme les autres le lierai de façon définitive à l’Ordre et qu’il devrait suivre même au péril de sa vie.
Il attendit son tour, puis regardant la Capitaine Cerridween et prenant une bonne inspiration, tenta de le prononçer d’une voix forte et assurée en comme son précepteur le lui avait enseigné, en se concentrant sur chaque mot énoncé.


De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment. Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens un fils de la Licorne. Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi. Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Nith de Cassan, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume. Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafioso avec la même efficacité, et le même sens du devoir. Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que JUSTICE ET BRAVOURE, devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume."


Son serment achevé, il se sentit vidé. Sentiment qu’il avait déjà connu à la fin d’un combat, d’une charge de cavalerie ou d’un tournoi.
Il continua de regarder la Capitaine et resta silencieux en attendant la suite de la cérémonie.

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Phil1 de Valois
Seigneur de L'Agord
Le plus vieil homme d'armes de la forteresse
Ex Escuyer de feu Deny du lavoir de Murat (pour info...)
Bess.scte.merveille
[que la fête commence ... enfin façon de parler]

Parce qu'on est loin des flonflons et de la bière qui coule à flot. Ca ne veut pas dire pour autant que les coeurs ne sont pas à la fête, bien au contraire. Enfin à la fête ... disons que les coeurs sont plus ravis qu'autre chose, surtout ceux qui vont être appelés.

Mais revenons d'abord un peu en arrière, Bess avait laissé son esprit vagabonder comme à son habitude lors des cérémonies. Elle s'était quelque peu repliée sur elle même, ne prêtant que peu d'attention à ce qui l'entoure, et pour une fois qu'elle arrivait bien avant que ça commence elle n'allait pas s'en priver me direz-vous, et bien pour tout vous dire elle ne s'en privait pas. Le fait que Shiska soit lui même intronisé ne doit sans doute pas y être pour rien. Et elle y pensait et y repensait, un léger doute venant lui titiller les méninges... n'avait-elle pas un peu forcé les choses ? bien qu'elle ait prit un soin particulier à ne jamais aborder ce sujet avec son Loup, estimant à juste titre que c'était à lui de le vouloir et d'en faire la démarche, et non à elle de le pousser vers cette voie. Bon en même temps même sans en parler, ils étaient liés l'un à l'autre bien plus que ne le serait n'importe quels jeunes mariés, ce que soit dit en passant ils ne sont pas encore.... bref revenons à nos mouton, où en étais-je ? ... ah oui ! Bess qui se pose tout un tas de question qui n'ont pas lieu d'être soit dit en passant puisqu'il va être appelé... mais ça ne change rien, l'âme humaine est ainsi faite qu'elle se remet toujours en question ... enfin elle se met souvent en question .... oui bon certains se remettent en question de temps à autres, c'est peut être d'ailleurs pour ça que les rangs de la Licorne ne sont pas plus nombreux, parce que rares sont ceux qui admettent faire des erreurs et les assumes, mais c'est un autre débat que nous ne commencerons pas maintenant puisque maintenant que tous et toutes sont installés (ou presque) le Grand Maitre prend la parole - et c'est trés impoli de couper la parole au GM, foi de Narratrice.

Et Bess sait aussi que c'est pas poli, alors elle ferme ses méninges, et prête une oreille plus qu'attentive aux paroles du Perplexe, cette cérémonie clos une mission longue et astreignante bien que simple et facile en apparence. Mais ça n'est qu'une apparence... l'oreille toujours attentive Bess suivit l'allocution, pour ensuite voir la Capitaine prendre pour une fois la parole. Sourire en coin le l'Errante, alors que le mot corvée est lâché... quelques secondes et paf ! ça tombe... à croire qu'elle n'ait née que pour ça, et faut dire que question corvées elle est devenue une légende au sein de l'ordre, et plus d'un doit sentir les poils se dresser sur sa nuque alors que la voix reconnaissable entre toute se fait entendre. Mais il semble que l'avarice ne soit pas à l'ordre du jour, et Bess ne peut s'empêcher de sourire, cette mission c'est bien menée et rien n'est plus gratifiant que cela, le simple fait qu'elle se soit bien passée est plus important que tout le reste.

La cérémonie en elle-même démarre, avec l'appel des impétrants. Cette route qu'elle à démarré quelques années auparavant, c'est à eux aujourd'hui d'en prendre le chemin, avec du travail, de la sueur et du sang pour tout salaire, des corvées ça ils y couperont sans doute pas non plus, mais ils ont choisi de le faire comme d'autres avant, et peut être que l'un d'entre eux accèdera un jour à la chevalerie... peut être. Et voilà notre Bess qui par à nouveau dans ses pensées, alors que les dits impétrants entrent dans l'arène.... et ses doutes reprennent le dessus alors que parmi ses impétrants se trouve son loup, qui la suit depuis toujours, encore aujourd'hui et sans doute bien plus demain, maintenant qu'il est là.

Doutes qui l'assaillent alors qu'il monte les marches en compagnie de ceux qui seront dans quelques instants ses frères et soeurs. Doutes qui lui serrent le coeur alors que Cerrid entame un nouveau discours... doutes qui lui labourent les entrailles, alors qu'Adrian se lance le premier et prononce son serment d'une voix tremblante, emplie d'une émotion non feinte.... doutes qui s'évaporent enfin en fixant le Loup qui lui n'a pas d'hésitation, et clame presque ce serment qui le lie désormais à l'ordre, qui le lie peut être bien plus qu'il ne le sait ou ne l'envisage peut être ?

Non sans doute que non, des doutes il a du en avoir parce qu'il est comme ça... mais jamais il ne prononcerait quoi que ce soit en quoi il ne croit pas. Un voisin attentif de la Bessou l'entendrait sans doute reprendre son souffle qu'elle avait retenu sans même sans rendre compte.

Elle n'a d'yeux que pour lui, alors que les suivants prennent également la parole, tous prenant sans doute la mesure des mots qu'ils prononcent en ce jour. Bess esquisse à nouveau son sourire en coin, la cérémonie peut continuer...

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Cerridween
[Du Haut de l'estrade]

Les serments ont été répétés.

L’un après l’autre, ils sont devenus écuyers.
Si simple… non… ici les mots ont un sens. Un sens profond. Ils engagent. Ils sont un héritage de passé. Ils ont résonnés dans tant de bouches avant eux et ils continueront à sonner après qu’ils l’aient fait.
Elle a déjà noté la main du loup sur l’épaule du jeune faucon. Les larmes de celui-ci. Celles de Rheanne. Ils ont chacun leur raison. Elle avait pleuré pour son serment d’Errante. Elle en avait de bonnes également.

Lentement elle se retourne vers l’une des tables. Et croise le regard d’un espion. Espion brun lui aussi en larmes. La tête se retourne vers Adrian qui fixe son compagnon de galère. Tu as trop bien réussi Pivoine à les souder. Tu n’avais rien annoncé de la décision. Il l’a apprit aujourd’hui même. C’est ainsi. Du jour au lendemain dans les rangs des encornés comme on les appelle en raillant, tout peut changer en quelques minutes.

Pendant qu’elle enlève le drap bleu frappé de leur emblème, son regard croise celui qui reste pour l’instant son écuyer personnel. Un clin d’œil vole vers Gaspard accompagné d’un sourire. Prends les, c’est tout ce que pour l’instant je peux te donner. Un à un elle sort les mantels gris, symbole de l’humilité et des preuves qui doivent être faites. Elle les pose sur les épaules des cinq agenouillés en plaçant dans leur main une bannière représentant leur grade.

Bienvenus puisque vous l’avez décidé ainsi. Que chacun arbore les couleurs qui maintenant sont votre. Que la bannière vous rappelle que maintenant vous faites parti d’un ordre royal et que le gris de votre mantel vous rappelle qu’en ses rangs, tout est éphémère, tant qu’on y construit rien.

Rejoignez maintenant les rangs de vos frères et prenez une arme sur la table en bas des escaliers. Choisissez la bien. Elle sera votre féale et le prolongement de votre engagement.


Elle les laisse descendre et choisir en silence puis regagner les bancs des écuyers de plein droit.

Puis la voix reprend plus forte
.

Que se présentent devant moi Sindanarie et Ewaele.

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Sindanarie
[Le calme des arrivées]

Ils étaient arrivés, les uns après les autres. Ceux qui défendaient le Maine, mais d'autres également. Les visages qui étaient devenus familiers à la Carsenac à force de battre la pierre des remparts en leur compagnie s'étaient mêlés à ceux qu'elle connaissait moins bien. Et les habitants du Maine n'étaient manifestement pas en reste. Se retournant parfois, elle distinguait des visages connus. Des visages qu'elle reconnaissait. Des silhouettes familières. Bien sûr, celles de ses Frères et Soeurs qui arrivaient. Ceux qui étaient cantonnés au Mans. Ceux croisés à Ryes mais non présents en Maine. Son assistante aux écuries... Et tous les autres. La Comtesse Régnante du Maine. Ces figures croisées le temps d'un soir dans une taverne. Et, surtout, une silhouette qu'une rousse et elle avaient recherchée.

La boule qui lui obstrua soudain la gorge manqua de la faire suffoquer. Antlia. Elle l'aurait reconnue entre toutes. Baissant les yeux, elle tenta d'éloigner la vision de cette Soeur torturée, mutilée, allongée sur un lit dans un couvent à proximité du Mans. Relevant les yeux, elle avait suivi du regard la silhouette hésitante qui remontait l'allée jusqu'au banc des Errants. A ses côtés, la rousse. Aldraien. C'était donc pour cela qu'elle ne les avait rejoints que tardivement et qu'elle avait chevauché en retrait... Elle n'était pas seule, mais avec Antlia. Tout s'expliquait. Et, après que sa Soeur, après avoir laissé l'Errante s'installer avec ceux de son rang, se fut assise à côté de la Carsenac, celle-ci sentit une main se poser sur son bras. Deux prunelles d'émeraude se détournèrent du spectacle de la clairière pour rencontrer celles de la rousse. Quelque chose comme une détermination farouche y brûlait. J'ai compris, ma Soeur. Je sais ce que tu veux. Et je suis prête à chasser. On le trouvera. Elles s'étaient comprises sur le fond, Sindanarie en était absolument sûre. Et cet accord, elle le matérialisa d'un léger signe de tête. Il restait juste un point à mettre au clair. Comment cela se finirait-il quand elles l'auraient trouvé ?


[Discours et intronisations d'Ecuyers]

Et le Grand Maistre finit par prendre la parole. Le Perplexe introduisit la cérémonie, en quelques phrases aussi bien pesées que bien tournées. Comme à son habitude... Et il exprimait sa fierté de tous les avoir vus défendre cette terre qui, pour beaucoup, n'était pas la leur. Un frisson parcourut néanmoins l'Ecuyère, venant légèrement ternir le sourire qui était né sur son visage. Trois personnes radiées de l'Ordre. Dont un Chevalier. C'était donc possible... Regard agacé en arrière quand des bruits se firent entendre, chuchotements pas aussi discrets qu'ils auraient dû l'être au goût de la jeune femme. On lui reprochait parfois d'être rigoriste... Peut-être était-ce le cas, après tout.

Puis ce fut au tour de la Maistre de Guerre de continuer. Et dans sa bouche, le compliment amorcé par le Perplexe prenait encore une autre valeur. Sindanarie tiqua légèrement, esquissant et réprimant un sourire, à la mention de l'épouse et de la maîtresse. Pour sa part, elle avait toujours trouvé que le devoir était un époux parfait et l'honneur d'amant. Enfin, si l'on transposait le tout au masculin, c'était parfait. Bref. Cinq noms furent finalement appelés. Cinq futurs nouveaux Ecuyers, ce ne pouvait pas être autre chose. D'ailleurs, ce ne fut pas autre chose. Les serments furent repris, avec émotion, avec dignité, avec détermination. Belle nouvelle fournée, se dit la jeune femme. Elle n'en connaissait qu'un, mais si les autres étaient à la hauteur du Loup, alors les nouveaux membres de l'Ordre lui feraient honneur.


[Surprise...]

Puis la Capitaine les invita à redescendre de l'estrade pour choisir la lame qui battrait leurs flancs tant qu'ils se voueraient au service du Royaume et de l'Ordre. Sindanarie ne put s'empêcher d'effleurer du bout des doigts le pommeau de sa bâtarde, un léger sourire aux lèvres. Sourire qui se figea brusquement quand la Maistre de Guerre reprit la parole. Boudiou. Ca, c'était son prénom et celui d'Ewaele. Oh misère. Sur un regard lancé à la rousse Comtesse, assise un peu plus loin sur un banc d'Ecuyers, Sindanarie se leva d'un bloc. C'était plus un réflexe qu'autre chose. A l'énoncé de son nom, elle avait appris à réagir. Les Lames Brisées et l'armée avaient forgé cette réaction, la Licorne l'avait peut-être encore accentuée.

Ce ne fut qu'une fois debout qu'elle prit la mesure de ce que cela signifiait. Il y avait deux possibilités. Tout était double en ce monde... La jeune femme rejoignit l'allée centrale, comme dans un rêve, non sans avoir discrètement et non moins légèrement pressé la main d'Aldraien. On se retrouvera après, ma Soeur. Nouveau regard en direction d'Ewaele. Cela pouvait sembler étrange que la brune reste ainsi plantée à attendre la rousse. Mais elles avaient été appelées ensemble. Elles partaient du même endroit. Et une fois qu'elles se trouvèrent côte à côte, Sindanarie se remit en marche, parcourant la distance qui les séparait de l'estrade. Combien de temps elles mirent, elle n'en savait rien. Elle avait l'impression d'avancer dans un rêve, dans un milieu irréel au calme céleste, théâtre d'ombres et de lumière.

Et, après avoir gravi les marches qui menaient à l'estrade, sans un mot comme de coutume, la jeune femme s'agenouilla et releva ses prunelles émeraude vers la Capitaine. Se pouvait-il que déjà ils aient considéré qu'elle avait fait ses premières preuves ? Ou avait-elle failli ? Doute et incertitude, quand vous nous tenez...

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Ewaele
[Du banc des écuyers à l'estrade...]

Elle avait sourit en entendant les noms de ses frères qui allaient bientôt la rejoindre sur le banc des écuyers. Elle aurait presque tourné la tête pour les voir rentrer et essayer d’imaginer ce qu’il pouvait ressentir à ce moment là. Moment particulier de la vie d’un licorneux que ces premières intronisations. Un serment, mais bien plus que cela. Elle se souvenait de ce jour où, à Ryes face au Grand Maitre de l’époque, Enguerrand de Lazare, elle avait été appelée. Elle revint vite à la réalité quand Phil s’arrêta devant elle et lui confia sa lame… Elle savait ce que cette dernière représentait pour lui et la saisit de ses deux mains, avec pour toute réaction un léger hochement de tête et ses yeux qui se fermèrent un instant pour lui signifier qu’elle en prendrait soin le temps nécessaire. Elle suivit les pas des impétrants, les écouta les uns après les autres reprendre le serment entamé un peu plutôt par Cerridween, chacun à leur façon, des voix chargées, empreintes de doutes, de peur, d’émotions, de fierté. Qui savait réellement ce qu’ils pouvaient ressentir à cette instant? Le moment était unique, nul ne pouvait le vivre de la même façon et chacun en garderait son propre souvenir.

Elle commença à se décaler sur le banc quand les nouveaux écuyers descendirent de l’estrade, afin de faire une place à son frère, à qui elle allait rendre son épée. Elle le suivait du regard, patientant, savait que le choix de la lame frappée de la Licorne qu’on recevait à ce moment là n’était pas toujours facile. Entre habitudes et envie de changer, entre le poids et la maniabilité… Mais une chose était sure, elles étaient toutes aussi belles et précieuse les unes que les autres. Enfin Phil vint la rejoindre, elle lui sourit et lui rendit son bien et allait se pencher vers lui pour le féliciter rapidement mais elle n’en eut pas le temps, des noms appelés s’élevaient dans la nuit étoilée du Maine. Il lui fallut quelques secondes avant de vraiment se rendre compte que le sien en faisait parti. Ses yeux étaient toujours sur son frère, maintenant assis a ses côtés, elle avait dû blêmir, fermer les yeux, frissonner, tourner la tête vers l’estrade puis vers la foule qui suivait cette cérémonie, cherchant des visages, des regards, cherchant… Rien!

D’un coup elle se sentit seule, quand bien même ses frères et sœurs étaient là et que cela aurait du lui suffire, elle aurait aimé partager ce moment avec des personnes particulières… Son père, Nicotortue, Stannis… Elle eut un sourire en coin à l’évocation de ce dernier. Très peu devait se douter que c’était lui qui avait fait qu’aujourd’hui elle était là, voire même personne ne devait le savoir. Malgré la présence proche de Marie, Flaiche et Enguerrand, ce n’était pas avec eux qu’elle avait échangé le plus de choses sur l’Ordre avant d’y faire sa demande. Elle revint poser son regard sur l’estrade… Il aurait sans doute été là, sur cette dernière à la regarder faire ses pas pour venir rejoindre l’autre rousse. Mais la silhouette de sa sœur l’attendant la rappela à l’ordre et elle se leva machinalement puis vint la rejoindre. Elles avancèrent de concert, s’agenouillèrent à l’identique et leur regard sinople rejoint celui de la Pivoine mélange de vert pour une palette haute en couleur… Moment solennel.

Dans l’attente interminable qu’était la sienne, alors que le temps s’écoulait normalement, la rouquine retourna à ce siège resté vide pendant trois mois en Ryes depuis la mort du héraut de l’Ordre remplacé par celui qui était le Grand Maistre aujourd'hui. Sinda aussi l’avait connu, puisqu’ils avaient tous travaillé ensemble pour le Comté du Limousin, Comté qui avait causé la perte de ce juge au foutu caractère, mais avec qui elle avait passé beaucoup de temps à discuter… Lois, noblesse, Licorne, Limousin, et elle en passait… Leurs caractères étaient très différent, mais malgré leur façon d’être, de réagir, ils avaient réussit à créer un lien, du moins il lui semblait. Jamais elle ne pourrait dire ce qu’il lui avait fait passer sur cette bête mythique représentant ce qui aujourd’hui rythmait sa vie. Mais si ce soir elle était là c’était un peu grâce à lui… Mais ses pensées ne s’arrêtèrent pas à cet homme d’exception qui avait croisé les chemins de sa vie. Le premier, le tout premier qui avait fait d’elle la graine qu’elle était avec ses qualités et ses défauts comme tout un chacun… Celui qui l’avait façonné, qui lui avait transmis son savoir, celui qu’elle portait en son cœur depuis sa plus tendre enfance… Ce père trop tôt parti et qui laissait une plaie profonde. Elle cligna des yeux pour ne pas se laisser submerger et se ressaisir.

Elle aurait pu avoir des doutes de sa présence sur l’estrade, cela ne serait pas sa première sanction au sein de l’Ordre, mais en général on ne faisait pas tant d’honneur à ceux qu’on envoyait dans les douves… Ce souvenir était encore cuisant dans la mémoire d’Ewa et elle préférait se dire qu’elle n’aurait pas été appelée ainsi si cela avait été le cas. Elle redressa fièrement son museau façon Boesnière, manière pour elle de cacher bien des choses que de prendre cette attitude qui pour certains pouvait passer pour du mépris, de la froideur, de l’orgueil. Elle avait certes sale caractère et ne mâchait pas ses mots, mais elle connaissait la valeur du respect, même si des fois elle s’emportait, et ce, quoi qu’on en pense, à juste de titre, face à des personnes ou des situations.

Mais il n’était plus l’heure de tergiverser dans les dédales de sa tête où elle avait tendance à se perdre très facilement quant on lui en laissait la possibilité. Il était l’heure d’accrocher ses yeux aux lèvres de celle qui leur faisait face et d’écouter ce qui allait suivre, positif comme négatif et d’y faire face.

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Lady_antlia
[ quand le ballet commence]


Installation, petits bavardages des uns et des autres, ce qui changeait de la solenellité de la Salldu CHapitre où l'on rentrait religieusement presque.
A l'apparition de la Pivoine, silence dans les rangs, silence monastique? non, mais respectueux: allait être récompensés de leurs efforts certains, le sort d'autres serait scellé.

Et la danse commence, tourbillons de nouveau venu et intérêt d'une Etoile sombre aux noms prononcés.... BOucanier!
Petite expiration de satisfaction pour cet homme qui partageait son quotidien aux ateliers de Ryes. Toujours de bonne humeur et d'un élan d'entraide sans égal, elle l'appréciait. Il fallait dire qu'elle n'en côtoyait pas vraiment beaucoup en Ryes, mais les moments passés à l'atelier de cuir ou à l'Herbularius, ou même encore à la taverne lui avait fait découvrir un homme ...bien. Sans être réducteur ni péjoratif, un homme bien.

Phil1, le plus ancien Homme d'arme enfin écuyer, elle ne le connaissait pas beaucoup ...Adrian avec qui elle avait assisté à son premier cours en salle d'armes, bien grandit l'asticot .
Shiska ... une aventure Mainoise, une mésaventure aussi lui avait fait connaître l'homme de la Louve et Rhéanne qui avait l'air prometteuse ... Du sang neuf en la Licorne, des soeurs et frères supplémentaires avec qui elle partagerait son quotidien, si ce n'était fait: un bon présage.

L'Errante assise sur son banc écoutait les paroles du Tyran, toujours justes, portant les valeurs de la Licorne. La Blonde jeta un coup d'oeil autour du Capitaine balayant les rangs du Haut Conseil: peu de monde pour beaucoup de responsabilités.
La nomination des Ecuyers était à présent terminée, et deux noms se firent entendre: Sind et Ewaele.
Un petit sourire en coin vers Ewa plus particulièrement qu'elle avait appris à connaitre lors d'une virée dans ... les Douves. Elle appréciait son sale caractère ou plutôt son caractère entier. Finalement cette "aventure" avait eu cela de bon, à part muscler leurs petits bras, de les faire se découvrir....

Intérêt toujours pour le devant de la scène, pas loin, la Louve de Grignan se tenait . Un soupir, elle ferme un instant les yeux en se réinstallant sur le banc histoire de se remettre dans une position faisant taire la douleur puis elle lève les yeux vers le Capitaine.
En rentrant, il fallait qu'elle lui fasse absolument sa commande.

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Simonin
[Dernier voyage...ou presque]

Maine dernière étape.

Le cœur content, il avait gravit les chemins, pour rejoindre ce lieu rêver ou il pourrait contempler sa vie et en mesurer son ampleur, ce lieu où toute ces énormités fleurirait comme une fleur.
Il se rendait dans ce lieux où il n'aurait ni père, ni mère, ni sœur, ni frère,.Ce lieu n'étant autre que l'endroit ou tout commença. Et dans ces collines et vallées ou se meurtrirent combats et discourt alors la nuit s'installerait et ses rafraichissante ténèbres tombant a son arrivé serait le signal d'une fête intérieur annonçant le début de la fin.(1)

Il avait abandonné famille et amour, réussite médiocre de sa vie d'errance et d'idéaux. Il s'était sacrifier de cette vie pour en protéger une autre, celle de la perpétuité d'un patronyme qui n'avait plus d'avenir avec son héritier, héritier qu'il avait été.

Toute sa vie il s'était battu en l'honneur de ses idéaux, et ce sont ses derniers qui le guidèrent ainsi vers son épilogue. Ferveur d'une vie et d'un homme, ils avaient fait de lui ce qu'il était, préfèrent la justice à l'amour, et l'honneur à la fidélité. Ils l'avaient guider dans son cheminement, et mener jusqu'au grand de se monde, partageant tous ses valeurs, en les gérant parfois beaucoup mieux.
Mais cet homme à la peau d'orient, n'avait plus rien à prouver à ceux-ci, il s'était abandonner à eux.
Et ce n'est qu'au crépuscules de sa vie qu'il eu découvert se qu'il avait omis.
Et sa réaction fut celle d'un homme en pleine possession de sa tête, ne se doutant de l'importance du temps : il lui courrait après. Mariage, adoption, vie de famille sous le chant des cigales, un retour aux origines qu'il n'eut jamais connu. Loin des enfants de ses idéaux, Loin certes, mais pas assez. Une part en lui ne se détachait de cette patrie, avec qui il continuait d'échanger, certes par simple courriers, mais son siège n'était pas vide, et il le savait.
Seulement, lorsqu'on cours après le temps, il finit toujours par nous courir après. L'utopie de la jeunesse se dissipe ainsi dans l'horizon de sa vie, comme les lueur roses qui traînent à l'agonie du jours sous l'oppression victorieuse de la nuit.(1)

Doucement il se mit ainsi à l'évidence, l'évidence que cette n'aurait pas suffit, à allier pouvoir et passion. Il avait fait battre le ciel plus que son propre cœur, pour un future plus beau, qui ne sera pas siens.
A la lumière obscure, il se rendit enfin compte de ce qui lui fallait protéger : Ce future qu'il avait voulu construire.
Il était certainement un architecte inachevé, mais dans le paradoxe de sa vie, il savait parfaitement qui il devait remercier.

Son souffle glacé dans les nuits chaudes de l'été résonna alors comme la cloche d'une horloge que l'on aurait pas inventer. Il lui fallait abandonner une vie, pour mieux abandonner l'autre, et enfin réaliser son coup de grâce. S'abandonner enfin pour laisser place au lendemain. Le monde dont il aura fait partit et qu'il a aider à façonner, son monde,disparaitra cette nuit là. Et le lendemain un nouveau monde naitra, une nouvelle ère que la jeunesse façonnera. Une nouvelle ère où il n'aurait pas eu place.(2)

C'est ainsi que les idéaux qui l'avaient façonner devait le ramener au lieu de leur création. C'est ainsi que ces valeurs combattrait son faible souffle jusqu'au moment ultime de sa rédemption. Il gravirait les sentiers pour retourner là d'où il venait.
La persévérance le protègerai de toute souffrance, et l'honneur fera oublier les malheurs. Tel est le chemin de son destin dont il ne mesure plus le train.

La fin de la semaine marqua la fin de son périple, adosser à son cheval à la robe noire peste,il arborer quand à lui son pénultième habit que l'on confondrai au bleu nuit. A son arrivé il retrouver enfin trace de la civilité. Les hommes le dévisageant, le voyait comme un personnage mourant allant enterrer sa vie en un terrain maudit. Mais quenini chers amis ! L'homme qui présent gît, s'en va enterrer l'homme qu'il fut, là ou il ne sera plus.

Aux lignes que son serviteur traverser à petit trot, l'homme ressentait son histoires, et il n'eut nul besoin d'ouvrir ses paupières trop lourdes pour voir que le moment approcher. Bientôt il entendrai les flemmes des torches, qu'il n'approcherai pas, de peur de se bruler. Bientôt il entendrait le crissement des épées, dont leur froideur d'acier lui rappellerai celle de son souffle. Bientôt, il arrivera au bout...de son premier voyage.

A son arrivé tout avait déjà commencés, bien sur il s'en doutait mais cela ne gêner.
Ô non ne le chercher pas auprès de quelques lueurs vous ne le trouverai, ne le chercher pas sur son siège, il demeurera vacant. N'attendait pas non plus qu'il interviennent, vous ne l'entendrai pas. Non ça chair et ses os était bien plus amont de cette cérémonie représentant l'aval.
Prédisposé dans l'obscurité, il observerait, il admirerai ceux qui le remplaceront.
Car ces derniers le représenteront, ils seront lui comme ils sont déjà les autres, porteur d'un héritage qu'ils ont décidé d'assumer.

Il n'avait la force de distingué les visages, seul la voix portante de certains marqué les personnages.
On attendait alors cette musique, leurs musiques. Musiques d'allégeances, d'émotions et d'honneur.
Ah oui c'est cela, la fougue et les idéaux qu'il fut, la raison de chaos et de sa venue.
Tous avait un timbre différent mais chanter à l'unisson, la force d'une licorne spirituelle défait de toute cher, défait de tout os. Ils ne vouent pas un animal d'odeur et de maladies, ils ne vouent pas un animal animait par la simple pulsion de son cœur répartissant son sang. Non, ils vouent un animal qu'ils servent au nom de ses idéaux. Un animal sacré aussi intemporelle qu'inépuisable.
Et dès lors qu'ils s'intronisent à lui, ils lui offrent leur âmes.

Ah..maintenant bien qu'il soit dans l'obscurité, son âme de chevalier par instants brillait, et s'allonge, et s'étale, telle un spectre fait de grâce et de splendeurs,à sa rêveuse allure orientale. Quand elle atteint sa totale grandeur, elle reconnu sa belle visiteuse, c'était bien Elle, de bleu et d'azur nuit et pourtant lumineuse. (1²)

Son corps de chevalier est alors semblable au prince des nuées, qui hante la tempête et se rit de l'archer, exilé sur le sol au abords des huées, ses ailes de géant l'empêchent de marcher.(1-3)
Mais patience ! Rien n'est encore terminer, tout n'a même pas commencer, rien ne serre de se presser il ne faut rien perturber. Alors attendez il n'a encore rien jouer de son requiem..le silence n'a d'égal, que dans la manière par laquelle il est briser.


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Certains passages son directement tirés d'œuvres d'auteurs adapté aux récits, elles sont tirés de ces livres/œuvres qui ne sont en rien fidèle à l'époque.
1 Le spleen de Paris, Baudelaire
1² Les ténébres,les fleurs du mal, Baudelaire
1-3 L'albatros, les fleurs du mal, Baudelaire
2 V for Vendetta written by the wachowski brothers
Shiska
[clairière: où on intronise]

Chaque nouvel impétrant avait offert un par un son corps, son âme et son futur à l'ordre à la licorne. Les discours avaient étés remplis d'émotion de la part des voisins du vieux loup qui se rendait compte qu'au final, s'il avait su douter dans les semaines semaines qui avaient suivis sa demande et cette intronisation; c'était peut être lui qui avait démontré le moins d'émotion dans la déclaration de son serment. L'expérience peut être... ou alors le fait que lui n'avait rien à perdre dans cette renaissance.

Étais ce bien un serment d'ailleurs? A première vue oui il n'y avait aucun doute, ce ressemblait à une déclaration solennelle comme on peut en déclamer tant dans une vie. Mais à y regarder de plus prêt, il y a des serments qui vous accablent et qui vous enchainent jusqu'à votre dernier souffle. S'offrir à l'ordre c'était pour eux offrir leur vie, au propre comme au figuré. Pour lui c'était repartir du plus bas, faire effacer ce que les années lui avaient apportés comme rétributions, glanés souvent bien malgré lui. Il allait pouvoir à nouveau faire ses preuves, sans avoir le poids de ses titres sur le dos.

La rouquine à la cicatrice se détourne alors pour aller vers une table recouverte d'un drap bleu. Quand on est agenouillé sur une estrade on voit pas grand chose de ce qui peut être dévoilé par le drap bleu sur la table au dessus de vous. D'autant plus quand la moitié des impétrants est en larme. Le loup lui sait ce qui arrive, machinalement il vient défaire l'attache de sa cape noire, la laissant tomber à terre comme une vieille relique du passé. Ses rides s'avance alors vers eux avec les mantels gris. Le loup courbe l'échine, baissant la tête vers le sol et fermant les yeux comme le condamné à mort qui attend la lame du bourreau sur sa nuque. On dépose quelque chose dans ses mains, ça il ne l'avait pas anticipé. Un peu étonné il lève le regard vers la rouquine qui continue machinalement son office. Un coup d'œil entre ses mains pour découvrir l'animal de l'ordre recroquevillé entre les plis d'un étendard. Petit sourire en coin tout ce qu'il y a de plus nerveux du loup en se disant qu'au moins ils ne risqueraient pas de les louper.

Ils sont maintenant invités à rejoindre les rangs de leurs frères. Le corps du loup se déploie alors de toute sa mesure alors qu'il se relève de concert avec ses nouveaux frères comme ils disent. Sont regard se pose pour la première fois sur l'assemblée rassemblée dans la clairière. Des visages connus, d'autres reconnus, de parfaits inconnus ou bien méconnus. Et le temps se fige lorsque ses yeux croisent les pupilles de sa louve qui semblent scintiller au loin. Peut être l'effet des braséros qui se reflètent dans ses yeux remarqués... mais je soupçonnes néanmoins un petit brin de fierté de la part de la louve. Elle qui avait su le trainer dans ses périples pour l'ordre durant tant de temps avait plus que n'importe qui d'autre envi que le loup les rejoigne. Même si elle n'avait jamais fait allusion de cette hypothèse devant lui. Malgré tout quand on est aussi proche l'un de l'autre il est parfois difficile de cacher certaines de ses envies.

Petit sourire attendris en direction de sa louve avant de rejoindre le panel d'armes divers et variés portant la marque de l'ordre. Une petite bombarde frappée aux effets de la licorne ça l'aurait fait non? Oui bon peut être pas... Le style de combat rapproché, un peu roublard certes, qu'il avait su exercé dans ses jeunes années l'avait habitué à l'utilisation de deux dagues qui avaient finis par devenir le prolongement de ses mains. Deux dagues spéciales qu'il avait fini par faire siennes et dont il ne se sépare que sous la contrainte. Aucune envie donc de les remplacer dans son arsenal, même contre une des fameuses armes de la licorne. Mais avec les années le corps devient moins souple, moins réactif. Les pirouettes et autres esquives acrobatiques qui vont bien avec ce genre de combat devenaient de plus en plus difficiles à manœuvrer. Le loup c'était donc attelé à se former à d'autres formes de combat plus classiques. En tout les cas plus maniables sans pour autant être moins efficaces quand il sont bien maitrisés. Son choix se porta donc sur une épée d'apparence classique avec le cheval cornu sur la lame. Le classique a de cela l'avantage qu'il peut être maitrisé et revisité dans ménagement. Il rangea alors sa prise dans un fourreau avant de l'attacher à sa taille.

Les autres néo cornus suivirent de près, choisissant chacun avec intérêt l'arme frappée. Il les salua un par un, prenant soin de vérifier que le jeune homme à la voix fébrile avait assez de force dans les jambes pour se mouvoir correctement.

Un autre appel fut fait par la rouquine, des noms qui ne lui étaient pas inconnus loin de là. Petit regard en direction de Sinda et de Ewaele qui s'avançaient dans l'allée. Ewa qu'il avait côtoyé pendant un certain temps avant qu'elle ne s'éloigne vers d'autres horizons. Le temps avait passé et les deux avaient vieillis. Peut être aurait il occasion de discuter dans de futurs missions. Sinda qu'il avait retrouvé lors de leur « périple » lavalois avec qui il avait partager un ennui mortel (ou presque).

Puis il s'écarta pour rejoindre les rangs de ses frères, laissant la cérémonie se dérouler à son gré. Et rejoindre la sœur qui comptait évidemment le plus pour lui... Oui ça fait un peu bizarre au loup de se dire qu'il va partager sa couche avec sa sœur... Même si en y repensant c'était un peu ce qu'il avait fait déjà. Il rejoignit donc sa Bess au cœur des licornes, la gratifiant d'un long et fougueux baiser de soulagement. Au diable les yeux étonnés hein... il fait ce qu'il veut le loup!

Un murmure passa alors la porte de ses lèvres, perceptible seulement par la responsable de cet élan de fougue:


Je t'aime...
Cerridween
[ Du Haut de l’estrade]

Elle regarde les deux jeunes femmes agenouillées devant elle.

Deux opposés.
La rousse a déjà fait des vagues. Le caractère est fort. Elle en a payé le prix. La brune elle, a eu le temps de l’observation avant d’éclore de son cocon pour faire un travail remarquable. Il ne lui manquait que la confiance. La confiance en elle.


Vous avez toutes les deux montré de la volonté. De l’humilité. Même si la leçon est parfois dure à apprendre. Et dure à digérer.

Elle sourit doucement, la Pivoine. Plus de rage, ce soir. Les douves sont loin, les heurts aussi. Ce soir la réconciliation est de mise.

Vous avez toutes les deux servit à votre façon. Rien comme je l’ai dit ne fut glorieux. Ce fut un travail de fourmi, minutieux. Vous avez usé vos doigts sur des parchemins plus que sur les gardes des lames. Mais c’est aussi le devoir de l’ordre. Et il a permit de renforcer la cohésion, de voir clair au-delà des ombres et des fantômes qui menaçaient.

Elle reprend d’une voix plus forte.

Je vous offre l’errance ce soir. Je vous offre les chemins, le doute, la solitude aussi. Car l’Errance est comme l’adolescence. Il s’agira de trouver votre place, votre voie personnelle, votre idéal et votre identité à Ryes.

Elle est la partie la plus difficile, la plus ardue. Beaucoup reste dans ses labyrinthes. Beaucoup s’y perdent au lieu de s’y trouver.

Elle les regarde alternativement avant de reprendre.

Alors si vous oser faire ce pas de plus, vous perdre pour mieux vous trouver, vous affronter vous-même, prononcez le serment qui vous ouvrira les portes de l’introspection.

"Sur mon honneur je déclare, qu'il n'existe nul labeur, nulle souffrance, nul mal qui puisse m'empêcher d'accomplir mon devoir.
Bien que notre royaume traverse crises, troubles, guerres, trahisons, complots et vilenies, notre ordre s'élèvera toujours là, toujours tel un astre flamboyant pour rappeler aux hommes notre règle: justice et bravoure.
Tel un soleil au milieu des nuages, que je devienne l'élément organisateur du bien, et que je serve la veuve et l'orphelin, le faible d'esprit comme le malingre, et que je choisisse avant toutes les solutions celles qui engagent au dialogue et au partage plutôt qu'au conflit et à la guerre.

Je jure sur mon honneur, sur ma vie, sur mon coeur, sur mon âme, de devenir un Errant de la licorne tel que je dois l'être, à mi chemin entre Justice et Bravoure, comme il se doit. "

_________________
Ewaele
[Sur l'estrade... Quand les mots d'une Pivoine résonnent!]

Licorne…

... Tu étais là. Comme une ombre.

Elle avait beau masquer les fenêtres, cacher la lune, les lueurs de la nuit, tu restais. Aurait-elle le courage de l'oublier ? La ranger dans la pochette à souvenirs ? La vouer au passé, regarder l'avenir. Mais tu étais présente. Ce n'était même pas ta faute. C'était "ainsi".

Parfois, elle avait le désir de ne plus penser, de s'oublier, de n'être qu'une petite chose sans sentiments, sans passions, sans âme. Juste une poupée qu'on pourrait utiliser à sa guise sans qu'elle ne s'émeuve de quoi que ce soit.

Tu n'avais que faire de ses sentiments.
Elle n'avait que faire des siens.
Tu n'y pouvais rien.
Elle n'y pouvait rien.

Cri d'une chair insatisfaite ? Même pas. Elle aimait cette ombre. Ce qu’elle représentait. Même pas besoin de concrétiser. Ni de retour. Juste la reconnaitre, l'accepter. Serait-ce à sens unique ? Elle souffrirait peut-être.
La souffrance était supportable quand elle aidait à vivre.

Qu’avait-elle à offrir ? Elle demandait sans doute beaucoup trop…
Cette ombre qu’elle aimait la renverrait-elle à son insignifiance ? Elle ne valait peut-être que ça, après tout. Avait-elle eu la faiblesse, la folie de penser qu’elle valait mieux ?

Elle devait mettre un point final à ces pensées grotesques et indécentes... C'était grand. Elle se sentait petite. Insignifiante. Soudain, l'effrayante conscience de n'être rien - ou pas grand chose.
Dérisoire. Ce mot la poursuivait. Et cette interrogation. Lancinante. Comme une mélopée.

"A quoi bon ?"

Elle jeta l’éponge, les mots claquèrent. Elle s’abandonna.


"Sur mon honneur je déclare, qu'il n'existe nul labeur, nulle souffrance, nul mal qui puisse m'empêcher d'accomplir mon devoir.
Bien que notre royaume traverse crises, troubles, guerres, trahisons, complots et vilenies, notre ordre s'élèvera toujours là, toujours tel un astre flamboyant pour rappeler aux hommes notre règle: justice et bravoure.
Tel un soleil au milieu des nuages, que je devienne l'élément organisateur du bien, et que je serve la veuve et l'orphelin, le faible d'esprit comme le malingre, et que je choisisse avant toutes les solutions celles qui engagent au dialogue et au partage plutôt qu'au conflit et à la guerre.

Je jure sur mon honneur, sur ma vie, sur mon coeur, sur mon âme, de devenir un Errant de la licorne tel que je dois l'être, à mi chemin entre Justice et Bravoure, comme il se doit. "


Tant de beauté, tant d'émotion. Et une curieuse envie de néant. De vide. D'abysse. Alors qu’elle venait de finir de reprendre le serment. Tout s'enchaînait avec une surprenante acuité.

Et ton ombre planait... Encore une fois.

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Sindanarie
[Sur l'estrade, quand un Tyran sourit]

Le palpitant palpitait, c'était bien le moins qu'on puisse dire. Avant même que la capitaine reprenne la parole, le coeur de la brune s'était emballé. Volonté. Humilité. Deux mots qui résonnent. Elle sait que les deux dernières phrases sont pour sa Soeur et non pour elle. Ewaele avait toujours fait preuve du caractère trempé , presque emporté, qu'elle-même avait toujours essayé de combattre, depuis toujours. Ni Elric, ni aucun homme des Lames Brisées n'aurait accepté, bien que pour des raisons différentes, qu'elle se dresse contre eux, elle la bâtarde, la charge, le boulet au pied. Ils lui avaient appris à rester dans l'ombre. En toute circonstance. A n'en sortir que pour agir. A n'agir que pour mieux disparaitre ensuite.

Avait-elle peur ? Non, pas exactement. Qu'aurait-elle pu craindre ? De se perdre tout à fait, alors que sa vie n'avait été qu'une incessante chasse jusqu'à ce qu'elle trouve ses deux voies, une poursuite sans relâche de ses deux idéaux ? Non, décidément. Elle ne craignait pas de se remettre à cette frénétique recherche d'elle-même. Elle se doutait que la route serait longue, qu'elle serait difficile. Le mot labyrinthe employé par la Capitaine résonna dans son esprit. Un labyrinthe... Accepter de se perdre pour mieux avancer, pour arriver à une sortie. Retrouver la lumière après avoir affronté l'ombre.

Ce n'est qu'alors qu'un détail inhabituel frappa Sindanarie. La Maistre de Guerre souriait. Légèrement. Mais elle souriait. Dans la lumière des torches, alors qu'Ewaele reprenait, comme si elle se jetait à la mer, le serment que Cerridween avait prononcé, la Capitaine semblait calme. Ouverte. Elle ne semblait plus être celle qui avait lancé sa rage sur l'Ordre rassemblé à Ryes pour d'autres intronisations, bien des mois auparavant. Au contraire, elle était sereine, comme apaisée. Et ce sourire... L'avait-elle même vu une seule fois déjà ?

De l'appréhension à la joie, sans explication, il peut n'y avoir qu'un pas, qu'un pont. Un sourire.
De deux vies distinctes à une seule enfin unie, il y avait un serment. Peu nombreux étaient ceux qui savaient combien elle était double. Peu au sein de la Licorne savaient son rôle à l'Académie Royale. Peu au sein de l'Académie savaient son appartenance à l'Ordre. Mais accepter ainsi de se consacrer au dialogue plutôt qu'à la guerre et qu'au combat était un pas pour la réconciliation des deux aspirations. Oh, cela aurait sans doute semblé tiré par les cheveux à quiconque aurait su décrypter le maelström qui secouait Sindanarie. Mais elle voyait aussi ce nouvel engagement comme une unification, comme la construction d'un équilibre.
De l'appréhension à la joie...

Le bras droit de la jeune femme se replia, sa main vint se poser sur son coeur, sa tête s'inclina. Un geste qui voulait simplement dire : j'accepte. Mais comme pareil engagement n'aurait su rester tacite, la brune releva la tête et prit la parole, fixant la Capitaine, se raccrochant à l'ombre de son sourire :


Sur mon honneur je déclare, qu'il n'existe nul labeur, nulle souffrance, nul mal qui puisse m'empêcher d'accomplir mon devoir.
Bien que notre royaume traverse crises, troubles, guerres, trahisons, complots et vilenies, notre ordre s'élèvera toujours là, toujours tel un astre flamboyant pour rappeler aux hommes notre règle: justice et bravoure.
Tel un soleil au milieu des nuages, que je devienne l'élément organisateur du bien, et que je serve la veuve et l'orphelin, le faible d'esprit comme le malingre, et que je choisisse avant toutes les solutions celles qui engagent au dialogue et au partage plutôt qu'au conflit et à la guerre.

Je jure sur mon honneur, sur ma vie, sur mon coeur, sur mon âme, de devenir un Errant de la Licorne tel que je dois l'être, à mi chemin entre Justice et Bravoure, comme il se doit.


Et les prunelles émeraude de hurler un serment supplémentaire. Je jure de vous faire honneur. Pas qu'à vous, Capitaine, même si en ce moment c'est vers vous, vous qui m'avez invitée à prononcer ces mots, que se tourne ma gratitude. A tous ceux qui sont mes Frères et Soeurs. A toutes mes ombres. Au soldat de ma garnison. Au voyageur de mon village. Au Lieutenant de Tulle. A toutes les ombres toujours vives qui guident mes pas. A tous ceux qui honorent la Licorne de leur confiance. Et à ceux que la Licorne sert et servira. Je jure de vous faire honneur... Quel qu'en soit le prix.
_________________
Cerridween
[Du Haut de l'Estrade ]

Passer le pas..

Sauter dans le vide sans voir le fond du puit qui les attend.

Elles l'ont fait toutes les deux. Avec plus ou moins d'empressement, plus ou moins de feu. Les émeraudes de la Pivoine reçoivent le serment silencieux de Sindanarie. Elle y voit l'envie, la force, l'abnégation.

Continue sans te perdre maintenant. Ta main sera seule sur ton coeur à entendre tes seules décisions.

La Pivoine se retourne vers la table et pose dans les mains des deux agenouillés les étendards des Errants qu'elle y a trouvé. Sur leurs épaules viennent se poser ensuite deux mantels azurs couleur de l’ordre et de la royauté, symbole de la loyauté et de la fidélité de la Licorne au Roy. Enfin, en leur faisant un signe de se relever, elle prend deux écus frappés licornes et leur offre.

Voilà votre rempart et votre fardeau. Porter ces couleurs et ce qu'elles représentent. Les tenir à bout de bras contre les dangers. Ne pas les trahir. Regagnez le banc qui est maintenant le vôtre.

Elle laisse les deux femmes redescendre les escaliers vers l'assemblée.

Les yeux viennent se poser sur deux silhouettes.

Le sourire de la Capitaine s'agrandit cette fois. Un peu d'ironie et beaucoup de fierté encore ce soir. Pendant que l'ombre est pleine maintenant dans la clairière uniquement éclairée par les torches, l'astre du jour ayant disparu vers l'horizon, elle distingue les deux chevelures brunes qu'elle cherche.

Celles sans qui rien n'aurait été possible ici.
Chacune à la tête d'une ville.
Son bras droit et son bras gauche pour cette mission.
Elle sait qu'une des deux va venir en trainant les pieds... mais elle a respecté sa part du contrat. Présider cette cérémonie. Puisqu'elle le veut...

Elle n'a rien à redire... tout fut... carré... maîtrisé... coulant comme une eau de source... alors elles le méritent vraiment. Comme certains avant elles.


Que se présentent ici, Bess Sancte Merveille et Alethea de Saint Yriex...

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Bess.scte.merveille
[quand la pâleur des joues vire au rouge]

Quand je vous ai laissé, Bess fixait son Loup avec un brin de fierté, un brin de bonheur, un brin de certitude, bref un beau bouquet d'émotions qui passaient dans le coeur de la belle, maintenant que les doutes sur les raison du Loup à rejoindre la Licorne, furent effacées.

Elle suivait avec une attention particulière, alors que les mantels gris propres aux Escuyers étaient posés sur les épaules des ex-impétrants (ben vi, sont plus impétrants puisqu'officiellement Licorne à compté de... ben de maintenant.).

Tous se levèrent sur l'ordre de la Capitaine pour aller choisir l'arme que, dorénavant ils porteraient à leur ceinture alors que Sinda et Ewae étaient appelées. Ce que l'errante n'avait pas prévu c'est ce qui arriva ensuite...un Loup tout sourire, descendre les marches de l'estrade pour la rejoindre sur le banc, bon évidemment il pouvait pas savoir que c'était pas sa place mais au moment ou elle allait le lui dire PAF ! voilà qu'il l'embrasse avec fougue et un brin de passion. Trop surprise pour réagir sur l'instant, elle se laisse emporter dans le baiser qui ne fut point bref. Les voisins directs virent bien entendu les joues de la Louve virer au rose soutenu, alors qu'une main se levait enfin pour se poser sur le torse du nouvel escuyer.

Le souffle court, le regard épiant les alentours pour savoir qui avait vu la scène, le rose vire au carmin en croisant quelques regards rieurs et sourires narquois. Le "je t'aime" soufflé par le Loup la fait légèrement sourire. Portant un doigt à ses lèvres pour y poser un baiser, le doigt venant cette fois toucher les lèvres de son homme, elle lui murmure à l'oreille :


moi aussi je t'aime ... mais tu peux pas rester là, va t'assoir là où étaient Sinda ou Ewae... je t'expliquerais

Ben oui quoi ... y a des spectateurs cette fois ... et pi même si c'est pas LE châpitre c'est quand même le Chapitre ... y a des choses qu'on fait et y a des choses qu'on fait pas. Elle se doute que le loup il n'en a rien à faire lui ...il est content et il le fait savoir, et il a bien raison à vrai dire. Alors qu'il se lève avec un regard contrit pour rejoindre le rang des escuyers, Bess reporte son attention sur les deux amies qui sont maintenant à genou devant la Capitaine.

Ewae et Sinda.

Ewae dont elle fut l'un des Capitaines, et la Vice Comtesse. Qui eut cru aprés des débuts orageux entre les deux femmes, celles-ci puissent lier une amitié et une confiance commune. Les longues nuits à négocier, discuter, se remonter le moral alors que le Limousin était dans leurs mains. Tempérament de feu de la rouquine qui ne trouva de Maitre pendant ses mandats.

Sinda... la discrète. C'est ainsi que Bess la surnommait. Ne faisant jamais de vague, mais sur qui on pouvait compter. Faisant son travail sans rechigner, toujours prête à rendre service ou à s'engager... et toujours dans l'ombre. Pour cette mission, et bien que personne ne lui ai sans doute dit, son travail avait été particulièrement suivit et d'une importance capitale pour le Maine.

Deux femmes, dans les mains desquelles elle aurait remit sa vie avant même qu'elles entrent à la Licorne. Aujourd'hui elles allaient la rejoindre sur le banc des errants et ça n'était que justice.

[M'enfin !]

Oh elle pouvait suivre la cérémonie tant qu'elle voulait. Le baiser n'en restait pas moins avoir existé et soit dit en passant, elle en sentait encore le gout et la douceur sur les lèvres. Alors que les deux jeunes femmes à genoux sur l'estrade commencent à prononcer le serment qui fera d'elles des errantes, Bess ne peut s'empêcher de jeter un coup d'oeil en arrière, à la recherche de Shiska, qui lui a les yeux fixé sur elle. Léger sourire alors que le rouge monte à nouveau aux joues rien qu'à l'idée de penser que tout le monde les a vu. Elle se retourne sur l'estrade, fixant les nouvelles errantes sur les épaules desquelles, la Capitaine pose le mantel azur propre à leur nouvelle charge, puis les renvoyant rejoindre leur nouveau banc.

Les regards se croisent, sourire en coin sur les lèvres d'une Capitaine, carmin qui revient aux joues de la Saincte Merveille... là c'est sûr la Cap à vu elle aussi le baiser...manquait plus que ça tiens ! elle va être bonne pour une série de corvées ça c'est sûr ! Et le sourire de la Capitaine qui s'élargit... et voilà maintenant c'est plus qu'une certitude pour Bess, elle aura droit à des corvées et sans doute un entrainement personnalisé ... ça va être beau tiens !

Bess se tortille sur le banc, fuyant le regard du chevalier De Vergy, elle se relève pour changer de position c'est que c'est pas trés confortable un banc... lorsque l'annonce tombe comme un couperet :


Que se présentent ici, Bess Sancte Merveille et Alethea de Saint Yriex...

Ce qui arrive maintenant n'est pas du tout recherché bien évidemment, et comprenez bien que si Bess avait voulu choisir, elle aurait préféré être à des lieues de là.

Oubliant le banc, son fondement, et le baiser, Bess manque sa cible et c'est dans un clicqueti d'arme et un bruissement de cape qu'elle s'assoit ... par terre. Enfin assoir est un bien grand mot, disons plutôt qu'elle vient de se vautrer copieusement...

Et oui que voulez-vous ... c'est la Bess, donnez lui des gens à diriger et vous verrez la Capitaine qu'elle fut... mettez la sous la lumière et voilà une toute petite chose balbutiante, rougissante, bégayante et insignifiante qui, en voulant se cacher dans un trou de souris n'arrive qu'à attirer tous les regards vers elle.

Toute en contradiction l'errante.

Evidemment là pour se relever et faire comme si de rien n'était ça va être difficile... quelques rires qui fusent, une Capitaine qui lève les yeux au ciel, et une Bess ... totalement dans tous ses états, qui se redresse tant bien que mal, les joues ne sont plus carmin mais dans un violet du plus bel effet, personne ne verra la couleur de ses yeux (gris/bleu pour ceux qui ne savent pas) alors qu'elle frotte ses braies fébrilement, replace sa ceinture sur laquelle sont attachées sa bastarde et sa dague.

Imaginez comment reprendre contenance aprés une telle entrée ? ben on peu pas, Bess pourrait sans doute vous l'expliquer mieux que moi mais la pauvre à cet instant ne sait même plus comment elle s'appel et préfèrerait d'ailleurs être partout sauf ici... en fait je pense même qu'elle préfèrerait "ne pas être" du tout...ça serait plus simple.

On passera sur le chemin à arpenter (oui, aprés un tel spectacle on arpente le chemin plutôt que le parcourir) jusqu'à l'estrade, pour y rejoindre une Capitaine au sourire carnassier. On passera également sur les pensées de la Bessou, qui ne sait plus à quel sauce elle va être mangée maintenant.

On va seulement regarder notre errante d'un beau violet flamboyant, poser un genou au sol, l'échine courbée, les yeux rivés au sol, la dextre sur le coeur. Peut être que les mieux placés pourront la voir fermer un instant les yeux avant de relever fièrement la tête et river son regard à celui de la Capitaine.

Je vous rassure...le violet étant une couleur qui lui sied visiblement, elle va la garder (la couleur) un moment sur les joues.

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Alethea
Que se présentent ici, Bess Sancte Merveille et Alethea de Saint Yriex...

Elles ont un contrat… Le capitaine préside la cérémonie et, en échange, l’Errante vient si on l’appelle. Il y a bien un ‘si’, dans le contrat, mais on ne peut tout de même pas dire qu’elle est totalement surprise.

Sa première pensée est pour Bess. Pas parce qu’elle se vautre par terre mais parce qu’Alethea est rassurée qu’on l’ait également appelée. Elle le mérite. C’est une évidence. Mais ça va toujours mieux en le disant. Elles ont été deux tout au long de ces trois mois de missions. Et ce n’est pas une simple façon de parler… Elles se consultaient pour presque tout, même les bêtises. Et Alethea a énormément appris auprès de la Limousine, bien plus efficace et expérimentée qu’elle, alors que, de son côté, elle s’est un peu jetée dans la mission de façon plus brouillonne. Sans trop savoir à quoi ça la mènerait, elle avait juste voulu aider.

C’est un peu pour ça d’ailleurs qu’elle ne se sent pas prête à franchir le pas. Parce qu’elle a encore l’impression qu’il lui reste trop à apprendre pour assumer les responsabilités qui vont avec le grade suivant. Tant qu’elle n’a pas le sentiment de bien maîtriser un sujet, un domaine, elle ne s’y lance pas. Elle est du genre à roder autour, questionner, observer… à préférer s’y essayer doucement, discrètement, à l’abri. Et là le sujet c’est le pire qui soit : Elle-même, l’Ordre, le Monde et sa place dans le Chaos. Autant dire qu’elle n’a pas terminé le parcours qui permet de le dominer. Alors elle est bien dans son grade d’Errant. C’est confortable. Elle y apprend sans que personne n’ai rien à redire. De toute façon elle se sent à peine une ébauche la brune, une esquisse. Elle essaie de se deviner dans ses actes et dans le regard des autres. On lui a dit qu’elle n’aimait pas la lumière. Elle ne s’en était pas rendu compte, pourtant c’est vrai ! Mais doit-elle la dompter ou apprendre à mieux se cacher ? On lui a dit qu’elle aimait transmettre. C’est faux ! … ou pas… C’est que Cerridween a l’art de vous amener où elle veut parfois… La seule chose qu’elle est certaine d’aimer, de défendre, c’est La Licorne. Ceux qui partageront ça, trouveront auprès d’elle un soutien sans faille mais elle peut laisser partir ceux qui s’en détournent sans même un regard. Les concessions, ce n’est pas encore son fort.

L’autre raison pour laquelle elle aimerait rester Errante est un peu plus prosaïque, voir… ridicule… Mais elle assume !… Elle trouve juste que « Cavalier » c’est un peu ‘moche’ comme grade. Comme elle dit : Tout le monde est cavalier, il suffit de monter sur un cheval. Alors que Errant… Il y a de la poésie dans ce terme. Et puis être licorneux, d’Ecuyer à Chevalier, au fond, c’est toujours être errant. Les routes, la solitude, les doutes… ça n’a pas de grade…

Mais elles ont un contrat…

Alethea, la jeune auvergnate qui a croisé un chevalier en colère dans une taverne de Loche, la gamine perdue qui lui a demandé de l’aide au chevet de sa marraine, la jeune femme butée qui a passé des heures et des nuits à lui jeter ses doutes et sa colère au visage, l’Errante qui continue à faire appel à elle en permanence et qui a même réussit à la blesser au point que la rousse s’est éloignée de Ryes, Alethea, donc, n’admire personne autant que Cerridween. Alors elle avait envie de la voir à leur tête pour cette cérémonie exceptionnelle.

Et Cerridween a souri à cette demande… De ce demi-sourire, entre sarcasme et réconfort, qu’elle a souvent face à la brune… Et elle a demandé une contrepartie… A l’époque, ça semblait juste une plaisanterie. Après un hiver en retrait, silencieux, un hiver entre colère et abandon durant lequel elle avait décidé de se replier sur elle-même, être appelée lors d’une intronisation ça ne pouvait pas être sérieux.

Et maintenant elle doit le respecter, elle doit avancer. Bess s’est déjà relevée sans qu’Alethea n’arrive à croiser son regard. Il faut qu’elle suive. Pour l’instant elles ont juste à se présenter. Les impétrants l’ont fait, les Ecuyers aussi… Elle se retourne rapidement pour chercher un regard qu’elle est presque surprise de trouver puis se dirige vers l’allée centrale. Un pas devant l’autre en direction du Capitaine, vers une estrade qui semble s’éloigner, sous des torches qui s’amusent à amplifier leur lumière pour donner à une assistance muette tout le loisir de la scruter.

Alors elle fait ce qui lui est le plus naturel : elle se ferme. Le visage se fige, les épaules se redressent, le menton se lève mais les yeux se baissent. Elle évite de regarder derrière elle. Elle évite les regards du Haut Conseil aussi. Elle monte les marches, se place à côté de Bess et pose, genou à terre.

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