Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3   >   >>

Info:
Ce RP a été lancé au départ parce que le mari d'Apolonie, Alayn, qu'elle a épousé il y a un mois et quelques semaines, a disparu. (mort IG, mais sans nouvelle du joueur, donc incertitude sur sa mort) Normalement, j'attendais quelqu'un et on devait lancer les recherches. Sauf que quand je me suis connectée, c'est un PNJ qui avait posté. Et on a enchainé. Tellement rare un RP absolument pas concerté, qui se transforme donc d'une recherche d'un disparu à l'agression d'Apolonie alors qu'elle est en pleine campagne électorale, et déboussolée. Après l'agression, rejointe par son ami (prévu au départ lui ^^) elle retourne à Clermont chercher son mari disparu. Et le trouve, malheureusement.

[RP] Entre peur et abandon...

Apolonie
Troubles. Troubles en Bourbonnais-Auvergne. Troubles par la campagne électorale. Troubles hors des frontières auvergnates. Troubles dans le royaume. Troubles en elle. Troubles en caboche, troubles dans les tripes, troubles dans le coeur. Troubles.

Des mois, des années, qu'elle voyage. Qu'elle voit de tout, vit de tout. L'azur s'est assombri des deuils, des pertes, des trahisons. S'est éclairci des amitiés, des amours, des promesses tenues. Elle a vécu, plus que sa part, en quelques temps... Elle ne regrette rien... Peut-être de n'avoir pas assez parlé, de n'avoir pas su se confier quand il avait fallu, mais pour le reste, non elle ne regrette rien. Construite des aventures folles, édifiée à l'aulne des partages et des rires, la brunette a vu de tout et en a appris beaucoup...

Réconciliée. Il l'a réconciliée. Apolonie et l'Apo dans la même tête. Depuis des mois, tout va bien. Amoureuse, mariée, en plein mouvement. Tatouage dorsal gravé par une dague fraternelle, des souvenirs plein les pupilles, des sourires qui étirent ses lèvres. Des amis, des rencontres, des retrouvailles, des séparations... Une soirée moulinoise qu'elle n'oubliera pas... Suivie d'une autre surprenante. Et la route qui l'appelle...

Son duché, sa terre, son premier et grand amour, l'Auvergne, a besoin d'elle comme des autres, défendre, avancer, patrouiller. Rompre une promesse, des missives non écrites, le temps s'emballe, les secondes et les heures filent comme du sable entre ses mains. Plus le temps de rien, la tête lui tourne.

Vertige d'une vie qui avance presque trop vite pour elle. Jeune femme propulsée investie, tribun ambassadrice, soldat, sergent, sentinelle, libertad, mercenaire, tueuse, repentie, consul, maire, martyre, bourgmestre, rien... Noble, mariée, enceinte, seule. Seule ! En campagne. Si entourée. Si seule. N'osant rien dire. Seule. Ne peut rien dire. Seule. Soutenir, épauler, réconforter et mener. Seule. Convaincre, expliquer, y croire. Seule. Se confier ? Raconter ? Pleurer ? Seule. Entourée, aimée, respectée. Seule.

Montbrison. Ils devaient y arriver tous les deux. Ils devaient venir pour une réunion de famille. Ils devaient venir admirer leur frère. Ils devaient... Et elle est venue... Seule. Avec son écuyère, avec sa dame de compagnie. Mais seule. Il n'est pas là. Il ne viendra pas. Seule. Depuis le mariage de Tixlu, seule. Pas de nouvelle, rien. Pas un mot, pas une lettre, elle ne sait pas où il est. Montbrison...

Jazon. Son ami. Sa Sentinelle. Son soutien dans le clan, celui qui depuis le début est là et la soutient. Celui qu'elle est réellement venue voir. Celui qui était là, quand il a pu. Qui a assisté au mariage, qui la connait. Jaz'... Un espoir, une amitié jamais démentie qui réclame son prix. Aide-moi ! Toi... S'il te plait...

Errante dans les rues de la ville au lac, elle cherche... Si Aristote veut qu'ils se trouvent, alors il la verra, alors elle l'apercevra, alors ça arrivera. Alors peut-être, elle pourra confier un peu d'elle. Alors peut-être il l'aidera. Errante... sourires en taverne. Sourires sincères... Dualité alternative d'une Apo qui retrouvée se perd de nouveau... Porte-t-elle tant la poisse qu'à chaque fois qu'elle aime les gens sont malheureux, meurent ou disparaissent... Un mois et quelques... Son ventre arrondi la gêne, la blesse, et l'émerveille. Elle ne s'en savait pas capable, elle pensait être stérile. Il était ravi. Elle est seule. A l'aide ! A l'aide...

_________________
Fan de Constant Corteis, et aussi un peu de RP Partage.
--Anonymous


Scar, c’est ainsi qu’on le nommait. Point que de balafres venaient laidir sa personne, simplement d’autre cicatrice venant rompre son esprit. Il était instable. Trop instable.

Il connaissait les plans de son maître. Bizarrement celui-ci se sentait proche de lui, et il lui laissait entrevoir le monde qu’il voyait pour leur avenir. C’est pourquoi il se rendit en l’espace d’une nuit à Montbrisson, ville qu’il projetait d’emménager… plus tard, bien plus tard. Mais déjà sa vie tel une minutieuse horlogerie était prévu. Il en serait ainsi, il prévoyait tout. Et cela l’impressionnait, le rassurait presque. Il avait l’impression que seul cet être pouvait le contrôler, l’empêchait…


Il y avait deux êtres en lui, l’église le prenait pour un fou à brûler, mais l’horreur des hommes avait juste séparé son âme et son esprit en deux. Le bon, le mal. Le très haut, la créature sans nom. Il était les deux, les deux se côtoyer.


Il s’étira longuement, adossé à un mur. Le mal avait pris possession de lui, ces derniers temps il avait soif de sang, de peur, de phéromone… Il s’ennuyait et avait besoin d’action.

Les rues de la ville n’étaient pas très remplies, la plupart des villageois pêchant pour la journée. Il bailla nonchalamment, écoutant attentivement. Aucun bruit si ce n’est celui du vent, et d’un tavernier rangeant sa vaisselle. Son ouïe était bonne, point la meilleur mais il avait ce don de distinguer chaque son. Sûrement une conséquence de son propre psychisme.


Il était grand, fin et élancé, mais très fort malgré sa silhouette. Pour l’instant bien habillé, une légère odeur de sang sur les mains, les ongles encore sales de sa dernière victime… Un lièvre qu’il avait égorgé. Mais la soif d’humain se faisait forte… Ses cheveux d’un blond presque blanc éclataient au soleil, éblouissant généralement les simples passant.

Ah tient… un passant justement, non trop simple… il avait besoin de jouir de la situation, de sentir le pouvoir sur la personne entrer doucement en lui. Et ce gamin ne lui procurait point satisfaction. Il le regarda passer devant lui, un sourire venant quérir ses lèvres. Il le siffla, lui tendit une rose, lui laissant quelques deniers, et lui demanda de trouver la plus jolie femme du village et de lui donner.

Qu’importe, il pouvait jeter la rose, s’en allait avec les deniers, mais au moins ce gosse aurait l’argent. Et lui, une proie à ferrer. Ce gosse avait sûrement une famille, et les familles était des plus amusante. Voir leurs peurs s’insinuer doucement en eux, tous au final prêt à se trahir les uns les autres. Parfois il leur laissait la vie, voyant qu’ils étaient foncièrement bons, préférant se faire tuer que de tuer. Mais tous était si à l’écoute de leur petite personne qu’ils était pour la plupart prêt à tuer femme et gosse. Ceux là, il les faisait souffrir… encore et encore jusqu’à ce que toute cette gangrène humaine soit purgée.

Il avait bien essayé de garder un gosse une fois, mais le p’tiot pleurant un peu trop il l’avait bouffé. Simplement. Les temps étaient durs.


Des pas se firent entendre tandis qu’il se remémorait quelques unes de ses escapades. Ah ? Une femme apparemment, la démarche lui laissait présager un bassin un peu plus large… ou peut être était-ce un homme volumineux ? Non une femme, la démarche n’était point lourde… Un efféminé peut être ? Il le saurait bientôt.


Il marcha d’une démarche agile et silencieuse vers la personne. Une mer de cheveux vin obscurcir son ciel. Une femme, plus de doute, la silhouette de ses deux seins ne pouvait lui en dire plus, ni moins d’ailleurs. A moins que cela fut un de ces tarés qui aimait ce déguiser ? Il avait essayé une fois, amusant de séduire les hommes du regard, mais dur de se contenir de parler… Amusant de voir l’incompréhension les gagner une fois dans le lit… juste avant que la dague pénètre leur cœur.


Il la regarda passer, enceinte. La main qu’elle venait de passer sur son ventre ne laissait aucun doute. Il n’entendait pas le petit cœur battre, mais la rondeur des ses formes ne pouvait en faire autrement. Elle était attirante, comme tout homme la femme enceinte et la fertilité qu’elle représentait l’attirait…


Il vint doucement derrière elle, sortant un petit couteau… elle ne l’avait pas encore remarqué… Une pierre crissa, elle devait l’avoir entendu, il agit donc. D’un mouvement vif il l’attira contre lui, passant une main autour de sa taille, l’autre autour de son cou, prêt à couper.

Non il ne la tuerait, peut être son enfant plus tard, mais il n’aimait pas tuer les porteuses de vie. La naissance était pour lui quelques chose de sacré. Ironiquement, tandis qu’un filet de sang manquait de percer dû à la pression de la dague, il était le plus doux possible.

Il lui chuchota au creux de l’oreille :



Bonjour ma belle, je m’ennuie… On s’amuse un peu ?
Apolonie
Ruelles et rues de Montbrison n'ont plus vraiment de secrets pour une brunette qui les a déjà parcourues il y a quelques mois... Triste sourire quand elle effleure d'une pensée que déjà c'est Lui qu'elle cherchait. Celui qu'elle avait d'ailleurs trouvé, ou plutot il l'avait trouvée, dans une clairière. A son doigt, l'anneau encore neuf qui marque leur union. Ce qu'elle avait pris pour un commencement, et qui sonnait comme une conclusion. Soupir...

L'air frais et humide d'un jour de février se perd dans la longue chevelure. La capuche est abaissée, pour offrir un champ de vision plus large. Des fois qu'il l'ait suivie, peut-être qu'il est revenu à Montbrison, chez lui, peut-être... Apolonie ne sait pas, elle n'a aucune nouvelle, elle est perdue. Se marier pour quelques mois plus tard disparaître comme ça... Inquiétude teintée d'une colère sourde. L'Apo n'est pas sortie d'puis si longtemps, elle avale les couleuvres pour Lonie, elle mange et engouffre émotions au point de déborder. Soupir...

Son ventre la gêne, elle grommelle. Quand elle avait appris la nouvelle, quand elle avait compris qu'elle était enceinte, sa première réaction avait été le rejet, l'effroi. Elle qui déteste les chiards avait immédiatement songé à filer à la Cour des Miracles. Prendre son étalon et chevaucher vers les bas fonds de Paris, y trouver une faiseuse d'anges, s'y décharger du fardeau de l'enfantement. Son frangin lui avait aussi parlé d'une blonde, une louve nommée Ilmarin qui connaissait plantes et secrets... Mais la mine d'Alayn, son regard enthousiaste, son sourire réjoui... Elle était mariée, un héritier ou une héritière. Soupir...

Sursaut. Une pierre, un bruit. Les pupilles s'étrécissent immédiatement. La Sentinelle est rompue à l'exercice des combats et guet-apens. Image fugace d'un bois près de Tulle où elle avait enlevé celle qui deviendrait plus tard sa suzeraine. Coup de pommeau sur rousse chevelure, une brune et un chauve qui avaient embarqué le corps. Retour. Le bruit n'est pas accompagné de pas, pas de discussion, pas d'autres sons qui pourtant auréolent normalement un crissement de gravier.

Et des bras, une lame, une percée. Agressée. Elle manque éclater de rire, Apolonie. Sincèrement. Attaquer une mercenaire, faut en avoir une sacrée paire ! Pas mal s'y étaient essayé... Les Normands, les nobles de l'AdC, les Gascons, l'armée de Jardin... L'entrainement libertadien, l'odeur du sang, la sensation d'une lame en main... Son goupillon, récemment acheté en Languedoc... Pensées futiles qui traversent un esprit déjà bien torturé... Elle sent une chaleur sur sa gorge, un pincement qui fait couler le sang, son sang. L'odeur métallique emplit immédiatement sa bouche. Carmine coulée qui réveille en elle ce qu'elle a de pire... Ce que peu à part Jo, Bire et les gascons ont vu. L'Apo...


Bonjour ma belle, je m’ennuie… On s’amuse un peu ?


C'tombe mal mon grand, j'm'ennuyais pas tell'ment moi...

Gênée. 'Tain d'grossesse de merde ! C'pendant y'a des réflexes qui restent.. Les dagues sont toujours là, sur ses cuisses. Un bras enroule sa taille pourtant sacrément arrondie, l'autre tient l'couteau contre sa gorge, elle n'a qu'son bras droit. L'meilleur. La main coule l'long du côté, les doigts sur la garde ornée de saphirs qui permettent de l'attraper, elle s'faufile hors de lien d'cuir, l'coude part en arrière, cherchant des côtes à rencontrer, tandis qu'la tête s'penche à gauche, fuyant la lame. Lourdeur. Elle est moins vive que d'habitude... 'Tain d'grossesse... A-t-elle touché, déstabilisé ? Le "Pour toujours et à jamais" gravé sur la dague profite d'un rayon de soleil et luit. Il veut s'amuser ? L'est bien tombé.
_________________
Fan de Constant Corteis, et aussi un peu de RP Partage.
--Anonymous
HRP : Excusez le dérangement pour ceux qui ont vu mon vrai visage, apparemment je poste à la place de mes pnj un fois sur trois -__-'




C'tombe mal mon grand, j'm'ennuyais pas tell'ment moi...


Il faillit éclater de rire lorsqu’il sentit la résistance, puis le coup percuta son abdomen, rencontrant des abdominaux bien modelés. Son souffle se fit soudain court. Un feu de joie coulait en lui, son sang bouillonnait, il était aux anges. Sentant qu’elle tentait de se dégager, il cessa d’appuyer contre son cou, ne voulant surtout pas l’abîmer.

La douleur irradiait doucement en lui, cela ne faisait jamais du bien physiquement de se prendre un coup mais, le bonheur que cela lui procurait était incomparable. De la résistance enfin, enfin un humain qui sortait de la commune mesure, loin de tous ces moutons qu’il trouvait partout. Il aimait les faire crier de peur et de douleur, elle il lui réservait bien d’autres choses.

Elle était forte, enceinte mais forte. Une combattante, une guerrière, elle avait été créer pour survivre et menée les hommes. Presque étonnant qu’elle puisse donner la vie. Non, bien au contraire cela lui paraissait maintenant logique. L’envie de voir sa descendance devint un besoin insondable,


Il adorait cette sensation de puissance qui le prenait. Plus la tension montait, plus le calme en lui devenait important. Il se sentait bien, enfin. Toute son attention était tournée vers elle, les sons qu’elle provoquait autour d’elle, ceux qui venait d’ailleurs. Un groupe non loin, s’ils entendaient le combat qui se préparait, peut être viendraient-ils. Il devait rester concentré. Cela ne serait point un problème, sauf si peut être son maître débarquait dans la ruelle, chose très peu probable devant être à l’heure actuelle dans une des tavernes d’Aurillac…


Il fit un petit bond en arrière, la laissant reprendre pied. Elle était agile malgré sa grossesse, on sentait l’animal qui dormait en elle. Il s’humecta doucement les lèvres, passant sa langue sur celles-ci. Il avait faim, faim d’elle, de savourer ses compétences. Il la regarda, apercevant le petit filet de sang coulant le long de son cou, allant presque caresser une poitrine que la grossesse avait nécessairement alourdit.

Une moue de déception parcourue son visage, il n’avait encore su se contrôler, lui laissant une légère blessure. Il eut l’idée de s’en faire une : Automutilation, pour se punir bien entendu. Non, non et non. C’était à elle. Elle le punirait elle-même.

Ses yeux cherchèrent les siens, après un intense mais court regard il sut qu’elle allait l’amuser. Une colère sourde se lisait en elle, une question vint se poser sur les rebords de son esprit, peut être lui demanderait-il si jamais il en avait l’occasion. Pour l’instant la seule chose qui le préoccupait était leur muscle qui allait bientôt montrer combien ils étaient bien huilé afin de mener un combat délivrant. Bête contre Bête, les dés étaient jetés.

Qui donc avait dit que la violence était un mal ? La société humaine était à l’image de son espèce, fortement idiote et mauvaise. La violence faisait parti de l’homme, intemporellement, c’était dans sa nature. Pourquoi donc tant la réfuter et créer des hommes et femmes qui finissaient tous névrosés ? Pathétique qu’est cette société toujours plus surprotectrice, m’enfin c’était comme ça. Et dire que canalisée, cette violence permettait des choses extraordinaires… Tant de gâchis… A en gerber.


Le son des articulations de sa main droite, craquantes toutes d’un coup tant il serrait le couteau, vint percuté les tympans de ses oreilles. Une boule de joie se forma en lui tandis qu’il prenait conscience de la tension qui l’habitait. Une goutte de sueur vint gêner sa vision, il ne la quitta pas des yeux. Il pris une pause nonchalante, ne laissant paraître une garde soutenue de sa part.

Un geste vif de sa main gauche vint libérer sa vue, la petite était prête. Son cœur recommençait à prendre une allure contrôlée, celui-ci ne devenant plus audible. Elle avait totalement recouvert ses esprits et comprit ce qu’il se passait, à qui elle avait affaire. Enfin il l’espérait pour elle, bien qu’à son humble avis, cela avait été fait dès que le contact entre eux avait eu lieu.

Sa langue passa à nouveau sur ses lèvres, l’air prenait une saveur toute particulière. Electrique ! Chacun gardait une distance respectable, l’envie de se jetait sur l’autre grandissant à mesures que les secondes s'écoulaient. Il sourit, elle ferait l’erreur, elle la ferait. Il ne pouvait en être autrement. De sa main libre, il délassa le fourreau de son épée, la laissant choir en dehors du terrain qui allait être leur. Corps à corps, si bon si intense… rien d’autre. Il lui fit alors, cherchant à la faire venir à lui :



Jolie réflexe ma belle. Soldate ? Mercenaire ? Aucune importance de toute façon. La seule chose qui m’importe, c’est de savoir qui est le clébart qui t’a engrossé.


Le père, oui le père... Il avait laissé les mots venir pour lui, mais il se rendait compte qu’il les avait bien choisis. Tuer le père, l’observer élever le gosse seule, revenir plus tard l’en débarrasser… Cela pouvait être amusant.

Le doute le prix, et si il n’arrivait pas à la faire sortir de ses gonds ? La furie qui avait l’air de sommeiller en elle ne lui paraissait pas nécessairement dangereuse, son handicape majeur lui assurant victoire… Mais, sans cette jubilation de voir la haine envahir son adversaire, ce combat n’avait plus de sens… Il devait trouver sa faiblesse.
Apolonie
L'coup a porté. Délivrée d'l'étreinte forcée et donc forcément désagréable, elle s'écarte du couteau et de l'homme. Débarrassée du contact humain qu'elle évite autant que possible, elle toise l'agresseur.

Les options n'sont pas indénombrables. Y'en a deux. Soit elle fuit. Soit elle combat. Objectivement, jeune femme, enceinte, dans une ruelle auvergnate, en pleine campagne électorale, vicomtesse à la recherche d'un mari disparu, elle devrait partir. Laisser là le crétin qui avait osé la toucher et filer ailleurs. C'est ce qu'elle devrait faire. C'est que la diplomate qu'elle est aurait fait. C'est ce qu'Apolonie ferait peut-être... Tellement de choses l'appellent, l'attendent. Discussions politiciennes, courriers à faire, réponses à donner, des bals, une écuyère à former. Et le chercher, le retrouver, le soigner s'il est blessé... Alayn. Discussions futiles de taverne, dérision controlée et formules simplifiées, attitude policée... Ses pas devraient l'emmener, retrouver la lumière, retrouver les siens...

Mais... Du fond d'elle-même monte ce grondement sourd qu'elle connait bien. Rage, frustration, déception, angoisse, tristesse forment en elle un furieux mélange qui détonne avec son image publique. L'Apo en réveil... Endormie depuis... Depuis cette promenade... Depuis Montbrison... Ici, la dernière fois... L'azur caresse un instant les alentours... Ô hasard comme ton ironie est mordante... C'est exactement là. Contre ce mur qu'elle avait brisé ses propres phalanges, sur ce sol qu'elle avait frappé, contre ces pierres qu'Alayn l'avait adossée, calmée. Qu'il avait endormie l'Autre, apaisé en elle la colère qui l'animait. Frisson qui coule le long d'un "à jamais" gravé à la dague sur son échine.

L'homme attrape son r'gard, y plonge le sien. Lueur qui y brille, qu'elle a déjà vue. Le sourire se glisse en coin sur les lèvres d'une brunette qui n'a pour l'heure plus rien d'une vicomtesse. Redev'nue l'Apo... Celle qu'elle avait été en Gascogne, celle qu'avait tué, en riant, qu'avait torturé, sans remord. Celle qui assombrit les pupilles azurées de l'auvergnate. Les doigts s'crispent autour de sa dague, la s'conde sur sa cuisse gauche, comme toujours. L'humeur et le coeur noirs comme le cuir qui la revêt, elle le toise, le fixe, l'étudie.

Sans lâcher c'lui qui est dev'nu sa proie, elle essuie du revers de sa main gauche à la paume balafrée le sang qui coule sur son cou et la porte à sa bouche, essuyant d'un coup d'langue le carmin. Redev'nue chasseuse, elle n'suit pas du r'gard la lame qu'il lache. Ses yeux. Lueur presque rieuse. Il aime ça l'bougre, elle le sent. L'est comme elle, elle le d'vine. Et l'jeu s'entame, la partie est lancée. Droite dans ses bottes usées, elle est prête.


Jolie réflexe ma belle. Soldate ? Mercenaire ? Aucune importance de toute façon. La seule chose qui m’importe, c’est de savoir qui est le clébart qui t’a engrossé.

Ça t'regarde pas.

Simple, laconique, à son image. S'il est bavard, elle est plutot du genre efficace. L'moins l'adversaire en sait sur vous, plus c'facile d'prendre l'avantage. Qu'il bavasse, elle s'en carre. Seul sa dernière phrase titille une conscience encore présente. le clébart qui t’a engrossé. Il l'a deviné, ou il a du bol, ou pas d'ailleurs... Mais il vient en quelques mots d'attiser c'qui gronde en elle. Quelques mots qui suffisent... Son mari, son compagnon, disparu. Pas d'nouvelle d'puis l'mariage de Tixlu où il n'avait pas brillé par sa verve, pas d'nouvelle d'puis plus d'une semaine. Elle l'pressentait, l'bonheur, c'pas pour elle. L'aurait du s'en douter, leur rencontre avait été placée sous l'aulne d'un deuil et d'convalescences amies. Pliss'ment d'nez grimaçant d'l'Apo qui n's'inquiète soudain plus mais lui en veut.

On épouse pas quelqu'un pour l'abandonner un mois après. On n'promet pas l'soutien et l'amour éternel pour s'évaporer quelques s'maines plus tard. Les promesses ça s'tient. L'a pas l'droit d'lui faire ça, l'a pas l'droit d'la laisser seule, l'a pas l'droit d'la laisser avec ce chiard qui lui emplit l'bide... C'ventre. Déjà qu'elle déteste son état mais là... Elle en hurlerait d'frustration. Sans c'te rondeur, elle l'aurait d'jà foutu à terre l'crétin, elle s'en s'rait d'jà débarrassé. Mais l'agilité et la rapidité, c'qui f'sait sa force, la furtivité, elle peut oublier là...

Va falloir compter sur aut' chose. Elle n'est pas partie, et il est là, plus question d'fuite maint'nant, il la rattraperait bien trop vite. S'battre... Pas question d'feinter et d'la jouer féline, donc.. s'rappeler. De c'qu'elle a appris avec les autres, de c'qu'elle a vécu sur les champs d'bataille, sur les remparts. C'qu'elle a appris aussi dans les forêts... C'qu'elle sait. La lame en prolongement d'sa main, son arme favorite, celle avec laquelle elle dessine des sourires aux agresseurs de taverne...

Elle l'attend. Patiente bulle qui s'forme autour d'eux. L'attaqu'ra pas en premier, ce s'rait stupide. Quelques pieds seul'ment les séparent, mais elle reste là. D'sa main gauche libérée d'la caresse animale d'sa langue s'en va dénouer la ceinture qui r'tient l'épée forgée d'la main confiante d'son meilleur ami. Choc assourdissant dans l'silence factice qui semble les enfermer du métal contre l'sol.

Et puis... Torrent rageur d'un sang bouillonnant qui charrie caillots d'souvenirs et d'fureur dans ses veines, f'sant battre son coeur à la cadence tranquille d'un calme qui précède toujours la tempête. Elle d'vrait l'remercier, l'gars, d'lui permettre d'exorciser c'qu'elle trimballe en elle d'puis des mois. Ces émotions qu'Lonie n'veut pas assumer et qu'elle r'fourgue allègrement à l'Apo. L'imagination fertile fait d'jà résonner l'poignet d'la rencontre d'la lame avec la chair, du choc d'la dague contre l'os... Elle passe sa langue sur ses lèvres desséchées par l'froid glacial qui enveloppe l'Auvergne, se délectant d'avance d'blesser, d'mutiler l'impudent qu'a essayé d'la toucher... Oublié l'reste, c'est elle et lui. Plus rien n'compte que d'lui faire payer c't'agression. Et l'azur orageux d'titiller l'regard d'son vis-à-vis.


Bah alors ? T'fais ton timide ? J'te fais peur maint'nant ?

Sourire. Sardonique. Amusée. Prête.
_________________
Fan de Constant Corteis, et aussi un peu de RP Partage.
--Anonymous



Ça t'regarde pas.


Les os de sa mâchoire craquèrent, en colère, cela avait bien marché. Apparemment son homme était un sujet bien choisi. Point dur avec une femme enceinte de deviner quel sujet pourrait être houleux. Surtout si celle-ci était amoureuse, bien entendu elle avait pu être victime d’un viol, mais de part la force du regard de la Damoiselle cela lui avait paru fort peu probable.

Pas le genre à se laisser toucher sans que les bourses du pauvre impudent y passe. Ça se sentait rien qu’à renifler toute la haine qui sévissait en elle.


Ne jamais laisser une éventualité de côté. C’était son maître mot, et forte heureusement la partie lui servant à réfléchir était bien conçue chez lui, lui permettant une imagination très fertile. Il était un tueur, plus exactement on l’avait fait devenir un tueur. Il savait tuer, il en prenait un malin plaisir. La mort et la peur étaient devenues ses arts.

Le temps se fait presque palpable, la course du vent se ralentit, les oiseaux se taisent, les sons s’étouffent. Ils sont entrés dans leur monde, et point des plus beaux. Un monde remplit de haine et de violence, où le sang y est maître. La seule chose dont l’on est certain, c’est d’en sortir diminué… ou grandit. Tout dépend la place que l’on y prend.


Doucement il se mit à tourner autour d’elle, observant ses moindres faits et gestes, écoutant attentivement les bruits qu’elle émettait. Faisant attention à toutes sautes de respiration probables avant une attaque, attendant avec une impatience croissante toutes pulsations effrénées de son cœur larguant en elle l’adrénaline qui lui procurant l’once de folie, lui permettrait de venir se frotter à lui. Elle sera bientôt sienne… et il se fera un plaisir de l’humilier jusqu’aux abysses de son âme.


L’air semble s’enflammer, il s’amuse, il adore ça. Elle le hait, il n’en est que plus heureux. La petite n’avait pas l’air très heureuse, et apparemment, il lui sert tout autant qu’elle lui sert. Un échange équitable en somme, elle devrait le remercier.


C’était sans compter la bassesse de la race humaine. Pourquoi ont-ils toujours cette tendance à vouloir ce qu’ils n’ont pas ? A vouloir toujours plus, encore et encore. Ne jamais se contenter du peu qu’on leur donne. Dans cette simple optique, il doit craindre pour sa vie. Elle ne s’arrêtera pas au simple désir de se défouler. Elle passera sur lui tout ce que la vie lui a fait de moche. Simplement parce qu’il la représente dans son état brute.

Il est la vie. Plus imposante de sa cruauté que jamais. Plus réelle que tout autre chose. Et les personnes comme lui haïsse la vie. Ceux qui s’intéresse un peu à la vie autour d’eux verraient combien celle-ci, loin de l’utopisme des hommes et de leur chaînes alimentaires carrées, laisse place à un profond irrespect d’elle-même. Comment des êtres conscients ne peuvent-ils point la haïr ?


Tout comme lui elle se dévêtit de son épée, elle était joueuse tant mieux. Il ne s’était pas trompé, il avait trouvé la perle rare. Doucement elle passa sa langue sur ses lèvres, elle était faite dans la même terre que lui. Il aimait ça… c’était encore mieux… oh oui il adorait ! Un adversaire de sa valeur, le pied. Dommage qu’elle soit enceinte, il aurait aimé la rencontrer quelques mois plus tôt. Mais jamais rien n’est comme il le souhaite de toute façon.

Le tintement du fer contre le sol raisonna telle une symphonie à ses oreilles, douce jouissance silencieuse que cela lui procurait, il ne pouvait que l’en remerciait d’autant plus. Tout ne devenait que plaisir autour de lui, mais il ne devait atteindre l’orgasme non… non il devait se contenir, ne pas la tuer… Il saurait se contenir, oui il saurait. Il avait confiance en lui. Peut être même un peu trop. Mais il savait jauger une personne du premier coup d’œil. Et ne se trompait guère jamais.



Bah alors ? T'fais ton timide ? J'te fais peur maint'nant ?


Le sourire amusé qu’elle lui fit, sentant la douce et subtile moquerie percer derrière ses mots, additionné à son besoin de combattre de plus en plus fort en lui, lui fit dire ces quelques mots en réponse :


Peur dis-tu ? Sûrement autant que le dégénéré qui t’a mis en cloque. Bah ouais, pourquoi il serait parti sinon ?


A lui de sourire grandement, un sourire sadique pour sa part. Toucherait-il ? Ferait-elle semblant de n’avoir rien reçu ? Autant de question à se poser que de possibilité de part son adversaire… Lui, il n’attendait plus que les prémices de sa réaction avant d’éclater de rire. Elle était bonne, très bonne, piquante. Elle plairait au maître. Mais c’est lui qui en profitait, et tant mieux.
Apolonie
Les secondes filent comme des minutes. A tourner comme ça autour d'elle, il va finir par lui filer la gerbe... Et ça, elle a suffisamment donné dans les premiers mois d'sa grossesse. Semble plus si pressé, l'bougre, maint'nant qu'elle lui fait face. Sourire en coin d'une brunette qui dépasse en taille bon nombre de donzelles. Presque cinq pieds sept pouces, d'quoi n'pas être ridicule au combat. L'image d'un colosse s'dessine derrière elle.

Son frangin, son double... L'seul à connaitre tout d'elle. L'seul à calmer, jusqu'à Alayn, l'Apo. Loin, lui aussi est loin. C'marrant, maint'nant qu'elle y r'pense l'auvergnate, mais d'puis la Gascogne, où ils s'taient rencontrés et appréciés justement à cause de c'te folie doucement violente qui les habitent, il n'l'avait pas vue... comme ça. A croire qu'y'a que quand il l'abandonne qu'elle s'trouve incapable d'éviter les ennuis... Que dirait-il, Eikorc, d'la voir là, arme à la main, l'bleu métallique rivé sur son agresseur, l'frisson impatient d'en découdre...

L'azur ténébreux s'cale sur l'adversaire du jour. Elle s'marre en s'disant que c'combat-là s'ra sur'ment plus simple que c'lui qu'elle aura à m'ner au Conseil... Quoiqu'elle manie la rhétorique aussi bien qu'sa dague, bien qu'l'effet soit différent au final. Moins d'sang, moins d'sueur. Une goutte coule dans sa nuque, séchée par un courant d'air opportun.


Peur dis-tu ? Sûrement autant que le dégénéré qui t’a mis en cloque. Bah ouais, pourquoi il serait parti sinon ?

Batt'ment d'coeur qui s'rate. Lui faire peur ? Parti ? L'avait même pas envisagé ça Apo... Et sait qu'c'est faux. Il l'a vue, entière, elle a failli l'tuer, c'jour de novembre où elle avait appris qu'son frangin était tombé en Périgord, l'jour où il l'avait calmée, où il avait promis d'toujours être là. Alayn n'a pas eu peur du Colosse, n'a pas eu peur d'l'Apo en elle... S'il n'est pas là, c't'autre chose.. Une agression, lui aussi ? D'toute façon... L'gars qui lui fait face n'a pas à l'savoir. D'nouveau l'iris s'amuse d'un éclat ironique.

S't'as peur, j'te laisse une chance d'fuir.
Pour l'reste, j'me répète, t'as l'air long à la comprenette, ça t'regarde pas.
T'sais rien, et c't'aussi bien comme ça.


Il tourne encore. Elle s'lasse. Pas qu'elle a pas qu'ça à faire, mais presque. Dans un geste maintes fois répétés, furtif et précis, elle chope la s'conde dague, celle aux armoiries d'Orval qu'Johanara lui avait offerte à son anobliss'ment. L'bras s'arme, profitant du contre jour, puisqu'il tourne, elle attend l'moment où l'soleil d'hiver, bas dans l'horizon et aussi brillant que froid, frappera l'oeil d'son agresseur.

Et elle lance. Souv'nir d'journées vides et ennuyeuses à Labrit où elle avait eu 45 jours pour perfectionner l'lancer d'dague. La lame fuse, fendant l'air, vers l'homme qui sourit. Viser elle sait, saura-t-il esquiver lui ? L'azur suit l'trait métallique...

_________________
Fan de Constant Corteis, et aussi un peu de RP Partage.
--Anonymous
A nouveau cet éclat dans le regard, elle aime cet instant tout autant que lui. Tant mieux, le jeu n’en est que plus prenant. Bientôt le chat et la souris seraient désignés, et le lit naturel du tumultueux fleuve de la vie reprendrait sa place. Le chat chasserait, la souris tenterait de s’enfuir. Bien que, le chat est un de ces animaux qui aime jouer avec sa proie. La souris n’en souffrira que plus.


S't'as peur, j'te laisse une chance d'fuir. A comprendre ici qu’elle voulait être le chat et chasser. Fuir ? Oui, elle ne le rattraperait sûrement pas et le savait, mais bien trop simple.
Pour l'reste, j'me répète, t'as l'air long à la comprenette, ça t'regarde pas.
T'sais rien, et c't'aussi bien comme ça.
Cette fois comprendre qu’elle n’en savait rien elle-même.


Ses poumons doucement se contractèrent, un léger rire se laissant fredonner du bout de ses lèvres. Non, il devait encore attendre, dommage. Ses mots n’avaient pas visé assez juste, ou elle était fine. Sûrement les deux. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était autant amusé. Il bouillait… Son sang bouillait. Cela lui faisait horriblement mal, il voulait se jeter sur elle. La tension qui faisait rage en lui commençait à semer le chaos, le calme qui l’avait tout d’abord pris laissant place à une tempête d’émotions et de sentiments. Colère, désir, haine, amour étaient les plus puissant.

Ô combien il aimait ça !


Ses yeux ne cessaient de la fixer, allant de son visage à ses mains, passant ensuite à son jeu de jambe. Aucune ouverture, et même un petit contretemps bien caché dans son fourreau. Aucune importance il en ferait même son point fort. Il n’était pas ambidextre pour rien. Quoique, la gauche avait quelques facilités, l’église le prenant un peu plus encore pour le démon

Le moment tant attendu vit enfin le jour. Elle devait commençait à s’impatienter. Dommage, elle ne devait être une chasseuse, attendant patiemment sa proie, pouvant rester des heures immobiles dans un coin sombre, sans un bruit… Non elle devait être une femme d’action. Elle serait donc la souris. Elle était forte, très forte, si ce n’est le bruissement de ses vêtements, rien dans sa physiologie ne lui avait indiqué l’attaque, le soleil bien entendu lui cachant une vision complète de sa personne, éblouissant quelques peu ses yeux. Noir pour le coup, le bleu habituel l’ayant quitté pour des desseins plus sombres.


La dague, la lumière aveuglante, un sifflement strident dans l’air. Il aurait pu l’éviter, aucun intérêt. Il se serait mis en danger inutilement, autant la récupérer. Il devait être rapide, il n’aurait que quelques dixièmes de seconde pour réagir. Un éclat métallique, la trajectoire devenait visible, il arma son bras droit devant lui, prêt à sentir la lame le pénétrer.

Le choc ne se fit pas attendre. Il se permit d’expirer doucement l’air contenue dans ses poumons, la douleur fusant à nouveau, plus forte et piquante, mais plus facile à contenir en même temps. Il ne lui donna point le plaisir de l’entendre geindre. Par contre, d’un geste aussi vif que le sien, il retira de sa main gauche la dague salvatrice, lançant dans une explosion de douleur la dague qu’il tenait encore en main droite. Son flanc droit, son ventre. La vie qui germait en elle. Elle esquiva sur la gauche, bien entendu.


Lui s’était élancé au même moment, occupant sa main armée de la sienne. Deux dagues qui habituellement se côtoyaient venaient à être confronté. Si romantique, non pathétique en fait. Un allié qui devait un jour se retourner contre soi ne pouvait être un bon allié. Il fallait au pire l’éliminer.

Un rictus de douleur le prit tandis qu’il forçait son bras droit à bouger encore une fois, le dernier mouvement l’avait éprouvé. Mais il ne ferait que passer, il ne la blesserait pas. Presque pas. D’une poigne puissante il agrippa ses cheveux… et tira d’un coup brusque, la tête de la Belle d’abord surprise allant en son sens, son corps commençant à basculer… Juste avant que les muscles de son cou répondant rapidement à la nouvelle traction, forcent abruptement… La retenant, retenant son équilibre. Mais il avait réussi… Se tenait en sa main une belle mèche de cheveux, arrachés.


Le sentiment de toute puissance qui le prit lui fit goûter quelques instant au septième ciel, il avait une partie d’elle sur lui. Elle lui appartenait. L’humiliation qui lui faisait en ça subir était des plus subtiles et des plus jouissives. Elle ne comprenait même peut être pas ce qu’il pouvait ressentir à cet instant. Il en oubliait sa garde, plus aucune importance si ce n’est d'éviter d’être blessé.

Le prit la désagréable sensation qu’était celle du sang coulant sur son propre corps. Doucement chaud, sa propre odeur l’excitant. Il s’accroupit vivement, prêt à esquiver une attaque basse en répondant de sa main gauche, son bras droit protégeant son nouveau trésor, presque inutilisable de toute façon, la douleur irradiant trop en lui. Il avait mal joué sur ce coup, il avait mal reçu l’objet. Mais aussitôt un petit bon en arrière. Lui faisant à nouveau face, un grand sourire sur les lèvres. Non, il ne ferait aucune erreur… Pas contre elle en tout cas, pas maintenant.
Apolonie
Bras. C'dans son bras qu'la dague a atterri. A peine un pétillement d'la pupille pour saluer la réussite du geste, avant d'se concentrer d'nouveau. A s'reposer sur le geste qu'on vient d'faire, on rate le suivant, elle le sait. L'azur est de nouveau dédié à l'étude de ses gestes. Il arrache d'son bras la lame à la signification si importante pour Apo, l'pardon d'son premier péché. Perles carmines qui roulent et imbibent la ch'mise de l'homme.

Sur le corps de la brunette aussi, on peut trouver des marques telles que celle qu'il arborera sans doute toujours sur son biceps. La première... Sa paume. Balafre qui habille la menotte depuis une rixe de taverne qui avait mêlé cris, pleurs et bris de verre. L'début d'la fin pour une Apolonie jusqu'alors si sage, si douce. La s'conde... Rayure boursouflée qui part du sternum pour rejoindre l'aine, r'cousue à l'arrache sur la table d'une taverne ang'vine. Rencontre entre l'épée de Kory, son amie montbrissonaise, et ses tripes sur un champ d'bataille à Varades.

Elle avait mis du temps à cicatriser celle-là. Pas tant la plaie en elle-même, Hiji s'en était occupé, mais la blessure était plus profonde... Et puis très vite, une autre épée était v'nue transpercer le ventre de l'auvergnate. Des remparts gascons, une diaconesse, et de nouveau une cicatrice, dans l'autre sens. Recousue par une Oiselle et un Doc qui décidément n'a pas arrêté de s'essayer au point d'croix sur sa peau... La convalescence avait alors soigné l'âme d'une rebelle qui se savait pourtant auvergnate...

Et puis encore quelques unes. La plus douloureuse, celle qu'elle porte entre la gorge et le coeur, encore une fois due à une épée forgée au milieu des volcans. L'attaque d'une armée ducale alors qu'elle était maire... La perte d'confiance envers sa terre, qui s'tait regagnée peu à peu, grâce aux moulinois. L'avait bien failli s'infecter celle-là, la séance de soins avait été sportive, dans la taverne municipale, les pieds tenus par un blond baron, elle s'en était sortie. Pour mieux s'faire la dernière en date : ses premières joutes, une ligne qui court d'son coude au milieu d'l'avant-bras.

C'corps marqué, elle en a eu honte. Pas tell'ment pour elle... Pas d'vant son frère, son double, avec qui ils entament un concours d'cicatrices. Il a r'pris de l'avance d'ailleurs... Pas d'vant Fab non plus qui d'toute façon n'a pas eu l'occasion d'voir les dernières. Mais d'vant Alayn si. Parce que l'vicomte en a une au bras, d'sa période bioman, euh.. 45, elle c'est tout l'reste... D'ailleurs, elle n'a même pas fait gaffe, s'demande à quoi elles r'ssemblent, avec c'ventre terriblement rond qui la nargue... Demi s'conde de perdue dans la concentration, elle n'a pas vu l'bras de son adversaire s'armer, elle a à peine l'temps d'un pas à gauche pour éviter la lame qu'il lance. Pas la sienne...

L'équilibre est vacillant, elle l'sait pourtant qu'l'évasion mentale, c'vraiment pas l'moment, on n'l'y reprendra plus. La défaite, elle sait c'que c'est, et qu'ça fait mal. La lueur sadique dans l'oeil du bougre n'lui dit rien qui vaille, elle l'a trop vue... Dans l'miroir ou dans l'iris ténébreux d'un Bire qu'elle avait perdu à c'moment là. Il est d'jà là. L'temps qu'elle r'prenne position dans ses bottes, il est à sa gauche.

Elle tent'rait bien d'le planter, son bras droit est toujours libre, la dague offerte par Eikorc bien tenue, mais il a son bras gauche juste en face, armée d'la longue lame d'Orval. Elle en grogne d'voir son arme dans la main d'son agresseur. Puis cuisante douleur... La rivière auburn qui coule jusqu'à ses reins voit sa course bousculée, l'lit dérangé, fouillé, souillé, arraché... Et l'temps d'relever la tête l'est en face. Sa mine fait peur, elle l'voit bien qu'il a pris du plaisir, malsain. Il en veut pas à sa bourse, mais à elle. A pervers, perverse et d'mie.

Alors qu'il savoure sa demie victoire, elle laisse l'sadisme qu'elle a en elle affleurer par tous les pores de sa peau. Toi t'vas payer pour l'mari disparu, pour l'môme à v'nir, t'vas payer pour les deuils, les attaques, l'absence de son double... L'air satisfait, l'bras droit qui pend, il surveille, mais elle sait qu'les pensées d'son adversaire sont aussi détournées par son butin brun. Furtive elle n'l'est plus, mais c'qu'elle perd en rapidité, elle l'gagne en force. Plus lourde, elle gagne en gravité et en équilibre. Plus grande, elle avance, d'un pas elle est sur lui. La dague qu'il tient à gauche, elle s'en occupe avec celle plus longue, plus fine, façon stylet, qu'elle a dans sa main droite.

Ambidextre, peut-être, mais un bras gauche, même entrainé, est toujours plus faible qu'une dextre rompue à l'exercice. Et surtout, elle tend la jambe, fauchant d'un geste sur, quitte à en tomber, le g'nou du blond. L'voyant vaciller, elle prend l'temps d'un sourire narquois. Il peut bien battre des bras pour s'retenir, il tient trop à n'pas perdre les ch'veux arrachés du côté blessé, et l'autre est encore occupé à combattre. Baissée, elle l'voit arriver, s'rapprocher du sol gelé. C'est là qu'faut être rapide et s'pencher. L'ventre obscurcit la vue, mais l'pied s'cale sur le poignet de sa main armée. Qu'il lache donc ce qui n'lui appartient pas. Une lame gravée d'un "Pour toujours et à jamais" vient s'loger sur la joue de l'agresseur, effleurant la pommette, glissant jusqu'à l'oreille qu'elle titille, poursuivant sa course jusqu'à la gorge pour remonter, toujours plus pressante contre la peau déjà marquée de l'autre.


Moins bavard d'un coup ?

Les pupilles n'ont plus rien d'azurées. L'noir a empli l'iris, elle veut faire mal. Peu lui importe au final d'être pour l'instant en position d'force. C'qu'elle veut c'est qu'il souffre. Pression du pied qui s'accentue un poil... Pas encore l'heure d'entendre l'os craquer... Lui, n'a plus une chance. Mais elle, qui viendra la sauver d'la noirceur qui s'faufile en elle ?
_________________
Fan de Constant Corteis, et aussi un peu de RP Partage.
--Anonymous


Trop lent, l’instant de bonheur avait duré trop longtemps. A peine fut-il à nouveau en garde qu’un coup l’atteint au genou. L’os craqua, la douleur explosa, mais il ne céda heureusement pas. Son corps plia doucement sous le choc, la chute allait être dur, même dangereuse.


La chute, ses pensées divaguèrent le temps d’un millième de seconde sur l’espèce humaine. A peine l’apogée avait-elle été atteinte que la décadence reprenait ses droits. Comment une société qui avait construite de telles merveilles, les sept bien sûr, pouvait-elle à ce point avoir reculer dans le temps et l’espace ? Peut être y avait-il eu une libération des mœurs, quoique avec l’église oppressante on en doutait, mais les avancés technologiques avaient doucement ralenti ces dernières années. Oh bien sûr les arts et techniques se développaient, mais plus avec la verve de l’époque antique. Plus de pyramide et temples, des églises et cathédrale à la place, si une chose poussait bien les hommes vers l’avant c’était les Dieux, qu’importe le nom. Sa conscience qu’il pensait avancée des choses et des hommes le pousser à croire que le Dieu qui sévissait maintenant n’était plus malgré les apparences celui des croyants Aristotélicien, mais bien le Dieu jaune que l’homme se plaisait tant à user. OR.

La chute… ce nouveau dieu sans cesse plus puissant entraînait l’homme dans sa chute. Peut être un jour les prouesses et le génie de l’homme reprendrait de la vigueur, mais l’OR serait là, toujours tant l’homme était pourri. Paradoxalement, on aurait presque pu dire qu’il était un saint, comparé à cette humanité fébrile et névrosé qui voyait le jour. Et c’est pour cela qu’il croyait intimement que si l’homme venait à devenir intelligent, ce ne serait que pour se détruire un peu plus et libérer la planète de son joug.


Le choc le ramena parmi les hommes, sa tête sonnant durement contre le sol pourtant meuble. Cela lui fit perdre quelques secondes ses esprits, puis il roula vivement sur son côté droit, voulant se relever avec l’aide de son bras gauche, mais déjà la douleur vint percuter ses neurones. Son pied… son poids… elle venait de lui écraser sans concession la main. Le poignet plus exactement, elle était forte très forte… il avait mal… il aimait ça.

Il savourait ce moment avec une intense satisfaction, avait-il trouvé plus fort que lui ? Pour l’instant oui, mais il n’usait encore qu’une petite partie de ce que son être pouvait lui procurer. De douce caresse de sa lame, il avait toujours la sienne… oui toujours et ne la lâcherait pas, elle était sa seule arme, enfin presque. Mais il ne devait dévoiler tous ses talents. Elle le caressa doucement, il frissonna… point de peur mais de plaisir, un long frisson parcourant tout son être. La lame laissait un sillon rouge, le sang commençant à perler, mais malgré la douleur ressentit il manqua défaillir tant cela était bon de se sentir vivre… Elle était à ce moment donné tout ce qui lui permettait de se sentir encore un peu différent d’un vulgaire caillou.


A vrai dire, qu’est ce qui nous différencie d’une pierre ? Rien si ce n’est l’énergie qui nous traverse, et encore... La vie est définit par ce qui est capable de faire des échanges avec son milieu, de se développer, croître avant de se reproduire d’une quelconque façon. Tout du moins était-ce la définition malvenue et sûrement incomplète qu’avait donnée l’homme à la vie. Qu’est ce qui nous rend réellement vivant ? La conscience des choses que l’on puit avoir ? Mais l’homme de part ses sens est si imparfait qu’il pourrait aisément y avoir des consciences supérieur, appelons les Dieux ce qui s’en approche le plus, sans que celui-ci ne s’en rende compte. En était-il moins vivant ? Était-il réellement vivant ? Après tout, l’on est que de la matière assemblée, traverser par de l’énergie… soit 99 % de vide. Il y a tant à dire et à débattre, tant d’avis à partager sur la chose… Mais si peu de personne pour le faire…



Moins bavard d'un coup ?


Puis aussitôt la pression qui se fit plus forte, non il ne lâcherait pas. Elle pouvait le tuer, sa main resterait figer sur le pommeau, tant et si bien qu’elle ne pourrait point la retirer sans lui couper la main et chacun de ses doigts. Chose dont il était sûr qu’elle le ferait.

Il manqua soupirer tant cela manquait d’originalité, des deux côtés… ses pensées l’emmenaient trop loin, et il n’y avait que dans ce genre de moment, ou le temps semblait s’arrêter qu’il pensait réellement à tout cela. Si parfois peut être lorsque le sommeil est presque là, que le cerveau fonctionne à toute allure, chaque pensée venant à une vitesse folle, faisant passé les secondes pour des heures… Combat, sommeil - très - léger… Deux moments totalement différents en sommes, si ce n’est cette sensation que l’espace et le temps ne sont plus les même. L’homme a tant de pouvoir en lui. Quel gâchis.


Son regard est glacial, elle se penche malgré elle, cherchant ses yeux, il lui donne, la laissant contempler un instant toute l’étendu de son être. Le néant qui l’habite, la finalité qu’il représente. Deux lames de glaces se rencontraient, le combat devenant celui des regards, jamais en aucun cas il ne lui céderait quoique cela soit. Plutôt mourir, elle était comme lui, elle le savait. La douleur au poignet se fait plus vive, il ouvrit doucement les lèvres, passa sa langue dessus et lui répondit, ne lâchant pas ses yeux d’ébènes, eaux profondes d’un océan tumultueux :



Encore…


Un mot, un seul. Représentant beaucoup plus que son unité propre. Encore… oui encore. Il le voulait.
Apolonie
Encore…

Le regard qu'il lui offre est vide. Terriblement, abyssalement vide. Comme si l'homme sur lequel elle est penchée n'était rien qu'une image du néant. Et pourtant, dans ses pupilles, sur les traits de son visage, du... plaisir. Frissons qui courent sur la peau d'l'Apo. Il aime ça le bougre, et bien elle va lui en offrir.

D'une pensée, elle s'demande c'qu'en diraient les gens d'voir leur p'têtre future duchesse, dans une ruelle de Montbrison, enceinte, une lame à la main, du sang dans son cou, penchée sur un blond blessé, le pied sur son poignet. Et ses yeux, l'azur fuyant ayant laissé place à l'orage ténébreux d'la schizophrénie douce qui l'habite d'puis près d'un an.

La réaction d'certains s'rait prévisible, ennuyeuse de probabilité : "on vous l'avait dit, l'est folle, l'est violente, c't'une brigande, fallait pas voter pour elle"... D'autres s'raient inquiets sans doute, mortellement compatissants. Elle déteste la compassion... Apolonie plisse le nez, l'Apo réagit à cette pensée en pressant un peu plus sa dague sur la joue d'son agresseur. Pauvre p'tite diplomate qu'a perdu son mari, pauvre p'tite brunette qu'est seule, encore...

Chassant d'un coup d'tête ses pensées, elle r'garde plus attentivement l'gars sous elle. Il aime ça, il va adorer la suite. N'prêtant aucune attention au groupe à des pieds de là qui d'toute façon n'les a pas r'marqués, occupés qu'ils sont sur'ment à parler du prix d'la laine ou du maïs, elle s'laisse aller.

La douleur, l'inquiétude, la peur, les deuils, les émotions fortes vécues d'puis des s'maines envahissent la caboche de la jeune femme, enfouissant dans un brouillard de souffrance toute velléité de Lonie d'reprendre le controle. Au contraire, les souv'nirs gascons font surface, affleurent une conscience soumise aux vagues incessantes de désir sadique.

Caresse du regard sur visage déjà marqué de la vengeance froide et vile d'une brunette qui ne cherche qu'échappatoire à la douleur. Elle revoit sur le corps du roux les marques de la chaine d'un Bire devenu Tenebris, elle revoit sur son épaule la gravure de quelques lettres, par sa faute à elle. De nouveau, effleurement de sa langue sur ses lèvres. Le sang qui perle sur la joue du blond de ce jour emplit sa bouche d'un gout métallique, appelle ses doigts à tricoter.

Ne lachant pas la dague fraternelle avec laquelle elle a encore à faire, elle n'en oublie pas la dague d'Orval qu'il refuse obstinément de lâcher. Le talon s'ancre, le pied s'appuie, l'os craque. Pétillement dans les tripes d'l'Apo, elle aime ce son. Le poignet est cassé, mais les doigts se crispent autour de la garde. Bien... Elle le fera lâcher autrement.

La pointe de sa lame s'enfonce doucement sous la peau. Surprise sans cesse renouvelée de la facilité avec laquelle le métal écarte les pans de peau, lubrification naturelle du sang qui facilite la poursuite d'une course douloureuse. Comme Apolonie aligne des miettes sur les tables des tavernes, Apo dessine volutes et arabesques sur la peau de son adversaire, de la joue, jusqu'au cou, remontant vers l'oreille.


Lâche.

L'étirement narquois des lèvres fines de Scar encourage Apo, l'a pas l'air de comprendre... Tant pis, qu'il dise au revoir à son oreille qu'elle sectionne d'un mouvement de poignet presque sensuel. Le lobe tombe, auréolé de carmin, sur le coté. Le minois presqu'angélique de la brunette ne montre aucune émotion, juste une question, avant qu'il ne soit gêné dans sa respiration par le sang qui coule, filet régulier de la joue vers le nez.

T'es sur ?

Le poids d'une femme engrossée sur le poignet, la lame qui continue à courir sur son visage, glissant vers son appendice nasal. Il a perdu l'oreille gauche, perdra-t-il aussi le pif ? A lui d'voir, de choisir. L'Apo veut sa dague, et elle l'aura. Qu'il n'en doute pas. Il en mourrait.
_________________
Fan de Constant Corteis, et aussi un peu de RP Partage.
--Anonymous



Un léger gémissement en sentant son os craquer… il se mordit la lèvre quand il céda… bien trop bon… la douleur se répandait en lui comme une drogue, son sang en feu exacerbait tout ses sens, la douleur réveillant son cerveau endormi. La lame vint doucement faire sa place en lui, il sentit le sang ruisseler tel un cour d’eau sortant de son lit sur sa peau, il n’aimait pas cette sensation : son intimité était souillée par celle de la lame, mais il l’acceptait espérant à nouveau de douces caresses.


Lâche.


A nouveau ce désir de retrouver son bien, ça l’émoustillerait presque de savoir qu’elle veut le récupérer, que cette chose qu’elle lui a idiotement lancée lui est chère. Depuis quand jette-t-on des objets de valeurs ? Un sourire se fit malgré lui sur ses lèvres, vint alors le geste de trop, une douleur sourde incomparable le prit, lui faisant presque perdre pied. Elle venait de le destituer d’une partie de son être. Elle venait de mettre un terme à l’équilibre qui l’animait, il ne pourrait plus être lui… Non la guerre entre eux allait reprendre, il ne pourrait servir durant quelques temps son maître, pire peut être allait-il le tuer ou le renvoyer… non… Non… NON !


T'es sur ?


Il la pensait bonne joueuse, elle venait de le décevoir au plus profond de son être. Quelle importance aurait-elle répondu, pour lui cela en avait. Il ferma les yeux, elle ne devait voir la rage qui maintenant l’habitait. Elle avait touché à la juste cohésion de son être, mettant en périls ses deux êtres, elle allait le payer. Il tenta de se calmer tandis qu’elle passait doucement la lame sur son visage, mettant en péril son nez. Il sentait la lame sur lui, elle ne lui inspirait plus qu’une haine profonde et un dégoût qui lui donnait envie de vomir son âme. Le sang coulait, le gênant.

Son cœur accélérait de plus en plus, il commençait à se sentir pris au piège. Ses muscles se bandèrent, la tension parcourue tout son corps. Ses yeux s’ouvrirent tel des phares, une lueur mauvaise éclairant à nouveau Apolonie. Il sentait son esprit se fragmentait, ce n’était plus qu’une question de temps, non non cela n’arriverait pas ! Il ne reviendrait pas, non impossible.

D’un seul mouvement tout son corps relâcha la tension qu’il venait d’accumuler, se soulevant de quelques centimètres, voulant faire basculer la femme enceinte. Insuffisant, elle avait trop d’emprise sur lui, trop forte et surtout lourde. Et lui bien trop faible, il s’était mépris sur son adversaire et surtout avait voulu trop jouer.

Son visage bougeait en tous sens, ignorant cette lame qui plusieurs fois lui « scarifia » la peau. Scar, ironiquement, c’était ce jour-ci que son nom prenait un réel sens. Son abdomen, bloqué par ce genou qui écrasait cette poitrine, n’arrivait à faire autre chose que faire frémir de part la violence qui l’habitait, le corps de la Damoiselle.

Puis tout s’arrêta, non elle ne venait pas de rentrer la lame en son cou, elle ne venait pas de le tuer, c’était lui-même qui venait de mourir. Ses yeux s’écarquillèrent de terreur tandis qu’un bleu profond et lumineux refaisait jour en lui. Ses lèvres s’entrouvrirent dans un effort extrême, il essaya de parler, déjà son corps ne répondait plus… Non, il ne cessait de trembler, comme s’il cherchait une chose qui déjà ne lui était plus accessible. Une âme, un esprit. Le mot « Pitié » se dessina sur ses lèvres, et tandis que son corps émit un horrible craquement, comme si tout son être se casser, il sombra dans le néant de l’oubli. Scar n’était plus, pour le moment.





Néant, combien de temps avait-il été dans ce néant ? Une zone sombre, si sombre, un espace si vaste qu’il en semblait infini, mais un noir si profond qu’il en devenait infiniment petit. Qui était-il déjà ? Jean… Jean comment… Jean, n’y avait-il pas un autre prénom ? Il ne se souvenait plus, non il se souvenait, mais tout n’était pas encore assez claire. Son être tremblait, il avait si mal, mais était si heureux dans un sens. Plus la douleur influait en lui, plus cette lumière qui paraissait si loin, oui plus elle se rapprochait. Il en était même parvenu à désirer cette douleur qui le faisait revenir ; revenir ? Mais où ?

Tout autour de lui des pensées, ses pensées, une horde de pensée, il n’avait pu faire que cela depuis des mois, des ans… combien de temps s’était-il passé ? C’était à en devenir fou, il entendait ses pensées, c’était comme si elle se réverbérait depuis des mois en lui, contre lui, sur lui. Aucun moyen de ne point les entendre, et plus il les entendait, plus il les haïssait, ses nouvelles pensées tout juste naît venant remplir un peu plus cette espace sans fin. Il n’avait pas de consistance réelle dans ce monde si étrange. Il n’y avait que lui et cette étendu infini d’un noir absolue. Rien pour le protéger des tourments de ses pensées. Mais plus rien n’avait d’importance, tout allait être oublié, la lumière revenait.

Une douleur intense le traversa, il renaissait.


Son visage était contre le sol, quelque chose appuyait dessus, mais il ne sentait rien, non rien. Il ne sentait pas non plus ce corps, tout était encore noir mais la lumière du soleil filtrait par ses paupières fermées, lui indiquant qu’il n’avait point de cécité. Mais où était-il ? Que faisait-il ? Le sol lui semblait légèrement humide, lui semblait ? Hum une partie de ses sens devait être revenu, la sensation des choses lui revenait.

Sa bouche était pâteuse, il avait une sensation désagréable, comme si un liquide poisseux lui couler dessus, mais que faisait-il ? Ses yeux… il devait ouvrir ses yeux. Il tenta de bougeait son bras gauche, une pointe d’appréhension le pris tandis qu’il n’y arrivait pas, comme si quelques choses le bloquait. La main droite se fit lourde… puis quelque chose l’arrêta, il n’avait la force de continuer.

L’ouïe lui revenait, un souffle non loin de lui, le vent aussi, soufflant de douces mélopées dans ses oreilles. Il l’aimait tant ce vent, il suffisait de lui donner matières à jouer et il en faisait les plus douces mélodies. Une lame se fit sentir contre son cou, pressant doucement, mais que se passait-il ? Que s’était-il passé tout ce temps ? Son poignet, maintenant il comprenait, était écrasé par un objet bien plus lourd, invisible encore. Une chose massive sur sa poitrine.

Qu’il était bête, sûrement un autre être humain, il entendait son souffle juste là. La peur commençait à le prendre, il n’aimait ne pas comprendre, encore moins si ses sens ne lui permettaient pas d’avoir pleinement tous les éléments. Doucement, il réussit à ouvrir ses paupières. Le noir qu’il aperçut dans les yeux de la femme qui se tenait devant lui, légèrement blessée, le tétanisa sur place. Il eut envie de crier tant la peur se fit grande, mais aucun son ne sortit, il comprit qu’il devait respirer. Le réflexe sensé se faire de lui-même avait été coupé, il fit marcher les muscles de son thorax, un semblant de vie reprenant en lui.


Mais le temps n’était plus à avoir peur, la douleur afflua à nouveau, lui laissant parvenir l’horrible état dans lequel il était. Quoique, il s’en sortait bien comparé à d’autres. Un poignet en feu, sûrement cassé, une blessure au bras droit. Le petit vent frais lui brûlait le visage et son cou, peints de jolies arabesques à la Apo, grande tatoueuse de son époque. Son oreille gauche lui faisait horriblement mal… Que s’était-il passé ? Pas le temps d’y penser.

Trop de douleur d’un coup, il hurla, un hurlement de douleur et de terreur, qui était-elle, que lui voulait-il ? Il était terrorisé, manquant de passer dans un doux coma protecteur. Ses yeux injectés de sang la regardaient, ne perdant une miette de son visage, sur le point d’hurler à nouveau. Hurlement animal, hurlement naturel de la bête traquée et blessée sentant la mort juste devant elle. Si tétanisé qu’aucun mouvement n’aurait pu l’animer, son cœur ratant même un battement.
Jazon
Un trot cadencé se fit entendre, les fers claquant sur les pavés de la rue.
Le fond de l'air était frisquet. Normal pour un mois de février.
Ecart soudain du cheval devant un chien errant qui déboula d'une ruelle presque entre ses pieds.
Couinement de l'animal. Plus de peur que de mal !
Il s'éloigna la queue basse entre les pattes.
Le cavalier avait accompagné sa monture dans son mouvement latéral et l'avait repoussé en avant faisant corps avec elle.

Depuis son retour du sud, il y avait deux mois, le Montbrisonnais n'avait pas bougé de son village, à part pour un mariage. Il s'était remis de son voyage mouvementé et était devenu le père d'un beau garçon, Gandelin.

Le cavalier ce jour là, parcourait les rues du village y croisant ses habitants affairés.
Il avait reçu la veille un message. Quelques mots écrits :


Ola Jaz !
Viens !
Apo

Il avait trouvé ce message curieux, même bizarre.
Pourquoi si court ? Que lui voulait elle, son amie sentinelle ?
Pour en dire si peu, cela méritait d'en savoir beaucoup plus. Elle avait attisé sa curiosité par ce simple mot "viens !"
Il l'avait vu à son retour de voyage à son mariage avec le fils de Gypsie. C'était la première fois qu'il la voyait porter une robe et il en était resté bouche bée. Elle semblait si heureuse, débordante de bonheur comme il ne l'avait jamais vu avant.
Il la cherchait donc légèrement inquiet. Il la connaissait combattante, n'ayant besoin de personne pour se défendre. Mais ces simples petits mots lui laissaient un sentiment indéfinissable...... une sorte de malaise.

A cet instant, pourtant, il ne pensait plus à Apo, au mariage, ni même à ce bien étrange message.
Toutes ses pensées étaient tournées vers cette nouvelle qu'il venait de recevoir de son amie Solvegg : il aurait du côté d'Avranches un frère encore vivant.
Un seul moyen pour s'en assurer, s'y rendre.
Lui qui ne pouvait rester longtemps en place, ce voyage ne pouvait que l'enthousiasmer. Et son épouse Gypsie devait l'accompagner.
Il se sentait heureux, épanoui. Très certainement dû à ce nouveau statut de père qui le comblait tout autant que celui d'époux.

Soudain, Vandale se mit à encenser. Jazon le caressa d'une main sur le haut de l'encolure. Que lui prenait il ?
Ses oreilles étaient pointées en avant. Le cavalier regarda plus loin dans la rue. Un groupe de villageois discutait qu'il passa sans souci mais sa monture gardait toujours les oreilles obstinément pointées vers l'avant. Quelque chose l'intriguait ou l'inquiétait. Le vent leur venait de face et le cheval se mit à ronfler bruyamment, dilatant ses naseaux en soufflant fortement.
Jazon le sentit ralentir malgré ses sollicitations. Et il comprit enfin pourquoi le comportement étrange de sa monture. A quelques mètres devant eux se déroulait une bien curieuse scène.
Une silhouette allongée au sol et une autre penchée sur elle.

Et soudain, l'animal s'arrêta net et entama quelques pas précipité en arrière, effrayé par un hurlement inhumain.

Jazon, aussi surpris, sauta à terre. Son sang n'avait fait qu'un tour en entendant ce cri de douleur et d'effroi. Il dégaina son épée et fit les quelques mètres qui le séparait du lieu du drame en courant.

"Olaaa ! " s' écria t-il. Mais il s'arrêta net en découvrant son amie Apo, un pied écrasant le poignet d'un homme allongé à plat ventre, un bras ensanglanté et une marre de sang près de sa tête, le visage ensanglanté.

Son regard remonta vers le visage d'Apolonie. Il ne l'avait jamais vu ainsi. Un regard inconnu, noir, sans expression aucune, vide.
Elle était pale comme un linge, exsangue et cela contrastait avec les traits rouges sur son cou.
Son épée de la main droite, pointé par précaution vers l'homme au sol, Jazon tendit l'autre main vers Apo en signe de reconnaissance ou d'apaisement, il ne savait plus trop.
Il fit un pas vers elle et vit que les marques rouges qu'elle portait au cou étaient en fait de longues blessures suintantes.


"Apooo..... C'est moi Jaz !"
Ton d'apaisement. Mais il n'était pas sûr du tout qu'à cette minute elle l'ait entendu.
_________________
Jazon Duchesne de Marigny, Vicomte de Ravel, Seigneur de Viverols.
Apolonie
Il change. Elle le sent, sous elle, il change. Azur plissé, s'attendant à tout et même au pire. Des pupilles chercher celles de son adversaire, ne pas rompre le lien, elle le sait, au combat c'est ainsi qu'on devine l'autre. Mais les prunelles d'en face ne sont plus les mêmes. Fermées, vides, apeurées. Du ventre du blond, elle sent sous son genou grimper le hurlement qui quelques secondes plus tard lui perce les oreilles.

Les notes aiguës résonnent et cognent, mais ce qui surprend la brunette ce n'est pas qu'il crie, chacun ses moyens pour faire diversion... C'est surtout les notes de terreur sourde qui teintent la complainte hurlante qui interpellent l'Apo. Par réflexe, elle darde sa dague plus précisément sur la gorge, surveillant celle d'Orval du coin de l'oeil.

Elle ne sait comment réagir à vrai dire. Apolonie en elle commence à remuer, le sang sur ses doigts marque d'un carmin angoissé la peur de Scar. Pour vivre elle-même la dualité alternative depuis près d'un an, son inconscient lui murmure doucereusement que ce n'est plus le même. La sage en elle se trémousse d'une envie pressante de revenir à la réalité.

Et puis du bruit. Sens en alerte d'une sentinelle entrainée remarquent immédiatement la nouvelle présence. L'appui du genou sur le torse du blond se fait plus pressant, alors qu'elle tourne légèrement la tête. Le regard ne cille pas. Le temps qu'elle cherche, dans sa mémoire dédoublée...


"Apooo..... C'est moi Jaz !"


Mais bien sur... Jazon, sa sentinelle... Clin de paupières qui redonne une couleur azurée aux prunelles torturées. LEs doigts se décrispent un peu sur la dague fraternelle, Apolonie de retour sur le devant de la scène. Et qui ne réalise pas vraiment ce qu'elle vient de faire dans sa tornade douloureuse. Le sang poisse sur ses doigts, mais elle ne s'en rend pas compte alors qu'elle passe le poignet sur son front pour rabattre une mèche rebelle.

Mais rapidement, les gémissements et cris de son agresseur lui font tourner la caboche, elle remarque l'oreille manquante et le lobe au sol. Les volutes gravées au métal dans la peau blanche de Scar. Elle sent sous son pied l'os cassé. Fugitif éclair de compréhension qui la fait trembler alors qu'elle se relève, se redresse, faire face à Jaz qui pointe sa lame sur le blond. Balbutiements incontrolés.


Il... Il m'a agressée...

Douleur dans le cou qui lui rappelle le couteau. D'un coup de talon envoyer loin du blond les armes tombées au sol. Apolonie se baisse et récupère la dague aux armes d'Orval, tirant sur les doigts crispés d'un Scar désorienté. Elle n'est plus seule. Deux sentinelles, que pourrait-il bien faire, le pauvre agresseur agressé ? Et lui revient en mémoire le pourquoi de sa promenade, la raison de ses allées et venues dans les rues de la ville.

Jaz... Tu n'aurais pas de nouvelles d'Alayn...
Il... il a disparu.


Le menton tremble alors qu'elle laisse poindre l'inquiétude dans son semi bégaiement. Mariés depuis peu, ils ont toujours fait route ensemble, ils se sont vus chaque jour. Les semaines d'absence se font d'autant plus cuisantes, inquiétantes. Elle en oublie le blondinet qui gît toujours sur le sol gelé d'un jour de février. Qu'il pleure, se plaigne, mais qu'il s'en aille. Il a payé, elle attend la réponse de Jaz'. Dis moi qu'il va bien, dis moi qu'il va bien...

Je.. m'inquiète.

Et jamais euphémisme n'a été plus flagrant, au vu de la panique nichée dans ses prunelles, au son de la fatalité qui auréole ces quelques mots.
_________________
Fan de Constant Corteis, et aussi un peu de RP Partage.
Jazon
Clignements de paupières. C'est comme une métamorphose. Apo semble revenir à elle. Son regard change du tout au tout. Jazon a l'impression que son amie reprend possession de son corps. Il voit à nouveau son âme dans ses yeux.
Elle a pourtant l'air perdu. Elle passe son poignet sur son front et Jazon découvre sa main et ses doigts ensanglantés.
Ce qui vient de se passer a du être violent.

Apo se redresse, se relève. Il lui prend le bras pour l'aider et la sent trembler.
Il est perdu, ne comprend pas ce qu'il se passe en elle.


Il... Il m'a agressée...
Elle tente une explication en bégayant.
Elle n'est pas sûr d'elle ! Elle, l'Apo qu'il croyait connaitre !
Comme si fautive, elle tentait de s'expliquer, de s'excuser.

Trouver des mots pour la réconforter. La situation est si étrange qu'il en est déstabilisé.

Apo, la sentinelle, écarte du pieds les armes au sol. Les gestes automatiques et habituels lui reviennent. Gestes anodins mais qui pour Jazon à cet instant le rapproche de la réalité, du concret dans ce moment si étrange et hors du temps.

Elle se penche à nouveau et récupère une dague l'arrachant de la main de l'homme agonisant.

Il lui reprend le bras.

Je crois qu'il a son compte maintenant. Tu n'as plus rien à craindre. Je suis là.
Il s'en veut de ne pas être arrivé plutôt. Il la sent si fragile, quelque chose qu'il ne connaissait pas en elle. Que s'est il passé durant tout ses longs mois pour quelle devienne ainsi ?
Il a l'impression de découvrir une étrangère. Le mariage pourrait il affaiblir une personnalité ?
Ce n'est pourtant pas ce qu'il ressent lui même. Depuis qu'il a épousé Gypsie, il serait plus sur de lui, prêt à tout pour défendre sa famille.
Alors quoi ?


Jaz... Tu n'aurais pas de nouvelles d'Alayn...
Il... il a disparu.


Alayn ? Disparu ?!
Comment ça disparu ?


Il réalise combien elle est inquiète. Tremblements du menton, le bégaiement qui continue.
Je.. m'inquiète.

Oui ! ca se voit qu'elle s'inquiète !
Viens Apo, viens ! On va le retrouver ton époux. On ne disparait pas comme ça.

Il l'entraina dans la rue, se tournant à moitié en gardant un oeil sur la forme qui gisait au sol, par instinct.
Ils repassèrent devant le groupe de personnes qui eut un recul devant l'aspect d'Apo et l'épée de Jazon.

"Alertez donc la maréchaussée ! Cet homme a agressé dame Apolonie !
Remuez vous !"
finit presque en hurlant Jazon.
Peut-être le seul moyen qu'il eut à ce moment pour décompresser face à la situation....

Il siffla son cheval qui n'était pas très loin. L'animal revint vers eux. Jaz remit l'épée dans son fourreau et fouilla dans une sacoche. Il sortit un morceau de tissu qui lui servait à nettoyer ses armes et le tendit à Apo pour sa dague. Puis il prit dans une poche de sa veste un mouchoir qu'il mouilla avec un peu d'eau de sa gourde. Il le passa délicatement sur les estafilades qu'elle portait au cou.

On va le trouver Apo... On va le trouver..... lui répétait il dans un murmure qu'il tentait rassurant.
Mais l'inquiétude le prenait peu à peu. On ne disparaissait pas ainsi ! Surtout jeune marié et avec une épouse enceinte.
Il pensa à Gypsie. Pourvu qu'ils retrouvent Alayn sain et sauf ! Comment pourrait elle le supporter si il lui était arrivé malheur ?

Il vida sa gourde sur les mains pleines de sang d'Apo.
Celle ci reprenait peu à peu pied dans la réalité mais l'inquiétude grandissait aussi.
Prenant les rênes de son cheval, il lui prit le bras la soutenant.

"On y va ?! "
Et il rajouta plein d'espoir : "On va bien finir par le retrouver ton époux !"
_________________
Jazon Duchesne de Marigny, Vicomte de Ravel, Seigneur de Viverols.
See the RP information <<   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)