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Info:
Il est ici raconté comment un homme va se laisser envahir par la plus terrible des colères. La tempête vient juste de se lever.

[RP] La rage du Phénix

Actarius
Ce rp est un rp fermé et le demeurera sauf pour les joueurs qui sont conviés par mes soins à y intervenir avec leur charmante marionnette. Merci de le respecter.


LeGueux... Legueux... celui qu'elle avait voulu détruire, celui qu'elle avait traduit en cour martiale comme un moins que rien. Comment avait-elle osé en faire un argument rhétorique contre celui qui avait été son filleul ? Plus encore, un fils.

La légende voulait que le dragon ne connût point de répit lorsqu'on dérobait, lorsqu'on s'en prenait à ce qui lui était le plus cher jusqu'à ce qu'il épanchât sa rage dans le sang. Le fol qui avait osé l'impensable se retrouvait alors chassé, traqué sans répit tant qu'il voulait fuir. Dès lors qu'il s'arrêtait, le monstre fondait sur lui et lui réservait le plus cruel des sorts.

Bien des années auparavant, un jeune homme, sans titre, avait poursuivi une certaine Charlaine à travers le Languedoc. Par ses menaces, par sa volonté de s'en prendre à la famille du jeune homme, elle avait déclenché une frénésie meurtrière. Le duel eut lieu non loin de Mende, Charlaine fut vaincue, elle fut torturée, puis mise à mort, puis enterrée sur les rives du Lot dans un sursaut d'humanité.

Ce jeune homme s'appelait Actarius d'Euphor.

Le temps avait passé, il avait recouvert d'une fine couche d'oubli la terrible scène de torture à laquelle seule une personne avait assistée. Tout le monde l'ignorait, mais le désormais Vicomte du Tournel, Baron de Florac, Seigneur de Saint-Dionisy et d'Aubemare, avait bâti une partie de son mérite sur une atroce scène d'inhumanité. Chacun possédait une part d'ombre, un cadavre qu'il ne valait mieux pas faire ressurgir des nimbes d'autrefois. Pour celui qu'on appelait le Phénix, ce cadavre était Charlaine. La haine pure, la soif de vengeance inextinguible, la rage infinie et incontrôlable qu'il symbolisait.

Ce cadavre était réveillé.

De la cavalcade qui le mena du Castel de Montpellier à son campement aux abords d'Uzès, retenons que les traits du Vicomte avaient changé. Sa mâchoire était crispée en un rictus inquiétant, dans son regard aux teintes de terre brûlée, le feu de la colère avait élu un bien sombre domicile. La taille particulière de sa barbe lui offrait des allures de démon, de monstre diabolique. Il n'était plus lui même, il était le cristal brut de l'ire.

Dans cet esprit ravagé, de sombres desseins étaient nés. L'empoisonnement ? Trop fin, trop délicat. Le poignard ? Trop rapide, trop inattendu. Le feu ? Certaines âmes ne méritaient pas d'être purifiées. Oui, de bien funestes projets tiraillaient encore ce cavalier lorsqu'il mit pied à terre aux portes d'Uzès. Il n'y eut pas un homme dans le campement, pas un serviteur pour oser interrompre son pas lourd et sentencieux. Il n'y eut personne pour le rappeler à la raison.


Le Phénix avait épousé les traits du dragon.

Quelques verres d'hypocras n'y suffirent pas. La colère était trop profonde, elle formait une boule pesante et infecte dans son estomac. Il vomit. Il vomit ses tripes, ses entrailles, les épices du breuvage, mais cette masse terrible ne l'abandonna pas. La nuit était tout à fait avancée lorsqu'il s'installa sur un siège. Ses grandes mains dissimulaient son visage.

Et là, il repensa à la scène qui l'avait métamorphosé. Comment la Noùmerchat avait utilisé son deuil, sa douleur d'avoir perdu un homme qui avait tant compté, contre lui, dans un débat. Comment celle qui avait tant cherché à le détruire avait prononcé ce nom comme un vulgaire argument. Comment la bouche de cette femme avait bougé à ce moment-là, comment les inflexions avaient marqué sa voix à chaque syllabe. Il se souvenait de chaque détail. Mais là où il aurait pu avoir des regrets de s'être emporté, il fut dévoré par le remord de ne pas lui avoir fait rendre gorge sur place. Il aurait tout perdu, le Languedoc, lui, aurait été libéré de ce fléau. Il s'en mordait la lèvre au point de la rougir de sang.

L'aube le surprit dans la même posture. La fatigue avait rejoint la colère et cela se voyait sur ce visage moribond. Toutefois, un plan avait surgi de cette âme tiraillée. La colère était devenue froide, elle était pire encore, puisqu'elle était désormais raisonnée, canalisée.

La suite, il la pressentait à tord ou à raison. Les querelles allaient à nouveau miner le Languedoc. La volonté réformatrice de la Comtesse en place serait utilisée contre elle, au moindre faux pas, à la moindre brèche, un piège serait tendu. Elle serait annihilée comme l'avait été Ryllas, le libertaire, le félon, celui qui avait eu le tord d'oser. Il en avait eu d'autres évidemment, mais justifiaient-ils vraiment la manière dont il avait été broyé ? Le piège qu'on lui avait tendu pour le félonniser ? Peut-être, peut-être pas...

Il se souvint de la prise du Castel de Montpellier, de la fin du mandat et de la campagne infecte de dénigrement entreprise à l'encontre du comte sortant. Ecraser pour mieux s'élever. S'il y en avait une, selon le Vicomte, qui avait de cette stratégie une manière de vivre, c'était bien Enduril.

Il se souvint de tant de choses que son raisonnement lui parut d'une clarté, d'une logique évidente. Enduril était morte politiquement. Les Languedociens ne voulaient plus d'elle comme comtesse en grande majorité, les étudiants ne voulaient plus d'elle comme rectrice, même son expérience de maire l'avait rendue insupportable à quelques maires. Il lui restait l'ost... l'ost dont elle avait un fief, une possession après avoir évincé Julios, Legueux. Mimi suivrait, à force d'attaques elle serait dégoûtée comme tant de gens avant elle, le sénéchal Enduril placerait alors ses pions. Il redeviendrait général, sans doute après avoir fait passer un nouveau code lui octroyant encore plus de pouvoir.

Si l'opposition entre la Comtesse en place du Languedoc, la capitaine non désirée et l'état major se poursuivait, le sénéchal en profiterait pour ressurgir comme toujours et rebondir une nouvelle fois dans un habit d'intouchable. Folie ? Réalité ? Le Phénix avait pris son parti. Il jugeait cela plus que plausible, il le jugeait à ce point plausible qu'il en vint à craindre un conflit ouvert, une guerre civile.

Il fallait se tenir prêt à combattre le fléau, se préparer au pire. Réunir des personnes de confiance et capables de se mobiliser pour le bien du Languedoc si le danger se présentait, ce dont il ne doutait pas. Mais plus profondément que ce noble projet, il y avait ...

La vengeance ou ce que certains appelleraient peut-être un jour la rage du Phénix. On s'en était pris à ce qu'il avait de plus cher, sa famille, car Legueux avait été comme un père. On avait dérobé sa peine, sa tristesse et son adoration, on l'avait utilisée comme une chose insignifiante, comme une arme de douleur. On avait fait éclater une rage terrible, une soif de vengeance inextinguible. On avait transformé le Phénix en dragon.

Ce "on" portait un nom: Enduril de Noùmerchat. Ce "Phénix" n'était autre que le Vicomte du Tournel. Et malheureusement, la tempête venait seulement de naître.

"Auristre !"

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Actarius


[Quelque part en Languedoc, dans un lieu tenu soigneusement secret]


Le rage du Phénix, nous l'avons écrit, était devenue froide. Elle était même glaciale, poignardant régulièrement les tripes du Vicomte. Ses traits paraissaient néanmoins apaisés, ils avaient repris une apparence plus humaine, plus sereine et c'était bien là le plus terrible, le plus dangereux. Le Mendois avait toute sa raison. Ce qu'il allait mettre en place serait sciemment consenti.

Plus féroce que jamais, il se tenait comme à son habitude debout face à la fenêtre, les bras croisés dans le dos. Son regard parcourait le paysage déformé au dehors, il épousait son relief avec délectation, avec une passion évidente. Il aimait le Languedoc, plus que n'importe qui, il l'aimait. Il l'avait porté fièrement à Paris, en Helvétie, en Provence, en Bourgogne. Il l'avait défendu, servi, il aurait sans un instant d'hésitation rougi le sol qui l'avait vu naître de son sang. Il le chérissait tant qu'il s'émerveillait jour après jour de ces arbres, de ces montagnes, de ces vallées, de ces rivières, de ces forteresses, de ces villes et de ces villages.

Voilà pourquoi sa haine était si profonde. Car s'il était une sombre tâche en Languedoc, c'était bien l'objet de sa colère. "La dudule", la surnommait-on sans affection. Combien de gens, d'amoureux du Languedoc avait-elle broyé dans son infecte sillage ? Trop, trop évidemment. Tant de bonne volonté sacrifiée sur l'autel de l'ambition, de l'orgueil.

Cette seule personne était un poids pour le comté. Sa seule présence était une source intarissable de querelles. Elle était le noyau d'un drame. Celui de la tyrannie liberticide et inhospitalière dont elle avait donné l'apparence au Languedoc. On riait de son nom, il n'y avait plus de respect. Les Languedociens n'en voulaient plus comme comtesse, ils n'en avaient déjà plus voulu, mais cela n'avait pas suffi. Les magouilles, les promesses tout était bon pour préserver un trône qu'elle avait trop longtemps souillé. Même à l'université qu'elle avait voulu reconquérir après s'être éclipsé du jour au lendemain, les étudiants n'en voulaient plus comme rectrice. Mais cela ne suffisait pas. Elle ne comprenait pas, elle persistait à imposer sa présence malsaine plutôt que de choisir la seule vraie sortie honorable, le départ.

Ceci il ne le pensait pas seulement, il le lui avait dit, fait comprendre. L'abcès était crevé, la guerre était désormais ouverte. Et le Vicomte attendait, il attendait devant cette fenêtre qu'une personne pénétrât dans la pièce, espérant ne pas être seul dans le combat qui avait déjà commencé.

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Jehanne_elissa
Le château de Cauvisson, fièrement enraciné, entrait lui aussi lentement dans l’hiver. Moins d’agitation, moins de verdure, moins de bruit le soir dans les rues. Même si l’hiver est plus clément dans cette partie du Royaume ses habitants sont tellement moins habitués au froid que chaque petit degrés qui passe, qui oooose passer sous les dix degrés est perçu comme un vrai vent glacial. Et bien évidemment ‘était le cas de la Petite Vicomtesse qui en cette matinée lambinait éhontément devant la cheminée ou par un caprice, elle avait fait allumer un feu.

Rien, ne rien faire. Rester en chemise de nuit toute la journée, drapée dans des étoffes douces et luxueuses, et surtout ne pas se risquer à sortir de chez soi. N’est-ce pas terriblement morose ? Oh que si. N’est-ce pas terriblement anormal chez elle ? Oh que si. Mais c’est dans l’air du temps, elle s’accorde encore quelques jours de déprime la petite Goupil. Dire que sa récente aventure parisienne et les révélations qui en avaient découlé l’avaient retournée était un mince mot. Que penseriez-vous si on vous disait que votre père que vous avez cru mort vous a tout bêtement abandonnée comme une malpropre, vous, seule héritière, et qu’il est peut-être par-là, entre ciel et terre en vie ? Et si vous ajoutez à ceci que votre tutrice, votre « Tante Pol » vous manque malgré qu’elle ne vous ait apparemment jamais dit la vérité au sujet de votre père ? Et si en plus vous n’aviez plus aucune nouvelle de votre promis ? Et que votre meilleure amie est partie en voyage sans vous car vous êtes coincée en Languedoc ? Non, non, ce ne sont définitivement pas des pensées enclines à la bonne humeur.

Dans un soupir las elle tend le bras pour s’emparer des missives s’accumulant ur le sol. Celle de la veille, de l’avant-veille, de l’avant avant-veille et plus encore. Son regard vert parcours quelques mots, s’accroche sur une phrase sans arriver à la comprendre. Il faudrait pourtant qu’elle s’y mette, c’est son travail de Secrétaire d’Etat qui va en pâtir. Mais non, non. Encore quelques jours, encore un peu. Elle repousse tout, toutes les échéances, toutes les correspondances, toutes les nouvelles pour se donner tout entière à ses sombres pensées. Serait-ce un côté masochiste qui apparaît chez l’adolescente qu’elle est ou alors tout simplement cette façon qu’on les ados de se laisser faire, aller, de se plaindre ?


- Vescomtessa, votre courrier…


- « Qui m’écris ?

- Vous avez la composition du conseil, des annonces du conseil aussi copiées…

- « Le Comte de Scye ?

- Non mais…

- « Tante Pol ?


- Non mais…


Un grognement. Elle se penche et s’empare d’un petit miroir poli pour regarder son visage. C’est devenu une grande passion chez elle, que se s’inspecter la peau, que de passer toutes ses pores au crible. Et oui car être menstruée et donc devenir une femme c’est bien beau mais en plus qu’une poitrine ne daigne venir naître, un bouton étrange, lui, a décidé de naître en bas de son menton. Joies, joies de l’adolescence !

- Mais le Vicomte de Tournel vous a écrit Vescomtessa.

- « Une bonne nouvelle !

Le miroir est posé à même le sol et sa main attrape la lettre tendue. Et cette fois-ci le regard vert s’accroche aux mots et les comprends ! Et… Et… Serait-ce une autre émotion que la tristesse qui naît ? mais oui, mais oui c’est de l’inquiétude. Et de grâce, merci Seigneur pense la domestique en voyant enfin les yeux verts s’animer et le corps fin gigoter, merci Seigneur, elle se lève. Pire, elle saute presque.

- « Il faut que j’aille le voir. Vite, des habits ! Et n’oubliez pas le miroir pour la route, je dois éradiquer cette chose sur mon menton.



Plus tard, c’est le menton rougi d’avoir été trituré – mais le bouton achevé – qu’elle saute de son coche, vêtue d’une robe verte au col et manches brodées d’une délicate fourrure sombre, son odeur de pomme mélangée à la cannelle flottant derrière elle. Venir ici ça ce n’était pas une chose à repousser. Ca n’attendrait ni demain, ni après-demain il fallait le faire immédiatement. Les joues sont rosies d’impatience et le regard n’est plus morose mais inquiet. Habitués et heureusement, la connaissant, les gardes la mènent rapidement vers la pièce où se trouve le Vicomte. La porte s’ouvre et a pas précipités elle entre. Il est là, dans sa position de réflexion habituelle. C’est tout naturellement que ses pas la mènent vers lui, et encore plus naturellement qu’elle glisse sa main dans celle du Vicomte. Si, si fine main dans celle d’un homme. Si enfant, si aimante à son contact la Goupil qui peu avant était la parfaite caricature de l'adolescente...

- « Mon Parrain que se passe-t-il ? Pourquoi tant de colère ? »


La voix est inquiète, la voix est douce. Et les yeux eux ne quittent pas le visage du Vicomte.
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Actarius
Pourquoi lui avait-il écrit à elle ? Il se le demanda, il le regretta lorsqu'il sentit cette jeune main si frêle dans la sienne. Le Vicomte se retourna... ce regard...

Ce regard était le même que celui qui l'avait tiré de sa folie, qui l'avait ramené à lui tandis qu'il torturait cruellement Charlaine. Mais à la différence d'autrefois, ce n'était plus une haine insensée, mais au contraire une rage froide, glaciale, sciemment réfléchie. Son visage était serein, nulle trace de nervosité, d'énervement. A priori rien n'avait changé. Le Phénix paraissait certes fatigué, mais rien de plus. Et de fait, rien n'avait vraiment changé. Ce qui l'avait poussé à son dessein n'était que la conséquence logique d'une série de méfaits, d'injustices.

Ses yeux plongèrent dans ceux de sa protégée.


Ma douce Elissa. J'ai vu les meilleurs, les plus dévoués serviteurs du Languedoc s'en aller dégoûtés, las. Des noms prestigieux, des noms qui ont fait l'âge d'or du Languedoc. J'ai vu l'acharnement, l'irrespect le plus total à leur égard alors qu'ils étaient encore en vie. Mais il est une chose... une chose que l'honneur interdit. Les morts méritent la quiétude et leur mémoire ne saurait être souillée, utilisée comme une vulgaire arme de débat.

Voilà où en est réduite Enduril.


Le Vicomte s'interrompit un instant, puis reprit.

Imaginez un instant que je sois mort. Imaginez que lors d'un débat, on place votre pensée à l'opposé de ce que fut la mienne, qu'on laisse entendre que cette pensée participe d'un manque de respect à mon égard, d'un manque de reconnaissance de mes compétences. Imaginez qu'on souille votre deuil, qu'on l'utilise contre vous sans la plus élémentaire notion de respect et alors... alors Elissa vous comprendrez qu'il n'est rien qui puisse me détourner de mon projet.

Il lâcha les mains juvéniles et tendit son bras en direction d'un des sièges qui meublaient la pièce, transformée en état major pour l'occasion.

Prenez place, je vous en prie. D'autres personnes vont arriver. Ce soir nous allons réfléchir, nous allons parler dans l'ombre comme des comploteurs pour faire face à la tyrannie d'une femme. Puisque la voix du peuple, la voix des étudiants, la voix de la raison et de l'humilité ne sont pas entendues, nous allons nous assurer que notre voix sera bien entendue.

Elissa... je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour chasser ce fléau du Languedoc. Je n'oblige personne à me suivre dans cette entreprise, car elle est périlleuse, en face, les coups les plus sournois seront tentés pour me déshonorer, pour m'isoler, pour me rabaisser, me faire passer pour un traître...

Une lueur de défi scintilla alors dans ses iris de Sienne, accompagné d'un léger sourire en coin.

Enduril usera de tout pour me détruire, comme elle l'a fait pour Djahen, Mariedouce, Legueux, Polstephie, Phelipe, Julios et tant d'autres, comme elle le fait encore aujourd'hui pour Majda, comme elle le fera encore et toujours si personne ne tente de mettre un terme à ses machinations.
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Finubar


Le vieux village de pêcheurs, dominé par l'imposant château de Pérignan, n'avait jamais connu autant d'activité. Dernièrement, des colonnes de charrettes tirées par des bœufs, apportaient des chargements de pierres.

Le "Grand Projet" était en cours. Sous une tente, le vieux loup était appuyé sur la table de fortune crée pour les travaux, expliquant aux chefs de travaux les premières parties du changement.

De sa voix, il expliqua de façon militaire.

- Je veux que les cabanes de l'Ouest soient entièrement rasées.

A peine eut-il terminé sa phrase que des murmures de protestations se firent entendre.

Finubar les fusilla du regard.

- Ecoutez moi bien, nous allons rebâtir Pérignan, faire de ce taudis un endroit prospère! Les habitants seront non pas expulsés mais relocalisés sur un lieu temporaire, il leur sera fournit une habitation faite de pierre et non pas de vieux roseaux et de terre!

Les mots étaient emplit de certitude, le manchot voulait faire sortir Pérignan de ses marais et de ses taudis de roseaux.

Tandis que les chefs de travaux sortaient de la tente dans un brouhaha terrible, un messager pénétra dans la tente.

- Baron, une missive d'Euphor.

Prenant le message d'un mouvement vif, Finubar la déplia.

Parcourant rapidement le document, le Baron resta de marbre, ne trahissant aucun sentiment.

- Faites savoir à votre maître que je viendrai le rencontrer d'ici à dans quelques jours.

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Majda_eulalie


Dans son bureau, à ranger pour le nouveau jeu à la mode, celui des chaises musicales orchestré avec maestria par une hyène qu'elle souhaitait voir morte, dans une fureur indescriptible, qui était d'autant plus violente que pour une fois, elle ne disait rien.

Cela ne laissait rien présager de bon. La baronne était plus connue pour extérioriser sa colère, mais là, il ne s'agissait plus de colère, il s'agissait de haine, de cette haine intrinsèque qui vous laisse un goût de bile dans la bouche.

Son regard de jade et d'émeraude brillait, mais plus comme avant. La joie n'était plus de mise, c'était une lueur de vengeance et de meurtre qui l'habitait, si toutefois, quelqu'un avait pu lire en son coeur.

Lorsqu'on lui apporte une missive, la jeune baronne dont on pourrait croire la peau devenue aussi sombre que celle de feu son père, sa mâchoire se crispe.

Elle enferme ladite missive dans un parchemin plus grand, où elle note qu'elle souhaite la présence du vieux scribe qui s'occupe de la bibliothèque d'Exat... Enfin vieux, faut pas exagérer non plus, mais quand on a 17 ans, un homme de 30, c'est vachement beaucoup plus vieux ! L'enroulant, elle y appose son scel.


Fait parvenir ceci à Exat. C'est urgent, extrêmement, et prévient mon époux que je pars visiter visiter quelques cités du Comté, et qu'il me rejoigne quand il le pourra.


Elle n'oubliait pas qu'elle était prévôt donc conseillère comtale, supposée être protégée par la Garde d'Argent. Histoire d'être en règle avec les incompétents, elle envoie une missive pour indiquer son déplacement. A eux de gérer, elle n'est pas leur mère. De toutes façons, elle part, qu'ils soient d'accord ou pas. Seconde missive pour un Cadet de la Garde Épiscopale, autant joindre l'utile à l'utile, et s'entraider a toujours été sa ligne de conduite, puis elle fait seller son cheval, sans attendre. De toutes façons, le temps que la GA s'organise, elle sera déjà de retour sur Carcassonne ! Pas la peine de se prendre la tête avec l'armée comtale, surtout qu'elle veut pas d'eux dans les pattes ! Mais devoir oblige, elle est contrainte de signaler ses mouvements. Le mot pour la GA est très bref, genre plus bref, c'est pas possible... " Majda_eulalie de Rieucros-Shaggash, départ Carcassonne - Lodève - Nîmes le 10 décembre. Date de retour inconnu." Une erreur d'itinéraire ? Non même pas, disons juste peut-être une omission... volontaire ou non, allez savoir !

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Jehanne_elissa
- « Oh !

C’est un bruit entre l’exclamation et le hoquet qui vient accueillir la sombre prédiction du Vicomte. Lui, mort ? La main libre vient se poser devant sa bouche. Mais non allons il ne mourrait pas lui, il ne pouvait pas mourir. Le temps était passé depuis leur échange épistolaire alors que le Vicomte était à la guerre en helvétie. Mais elle le souvenait encore de ses mots, ses mots si tristes, ces descriptions si affreuses de la guerre. Mais elle se souvenait aussi de ce sentiment empli de fierté et d’amour qui l’avait envahie : son Parrain combattait les méchants. Et en plus il en revenait vivant à chaque fois ! Non il ne peut pas mourir, c’est tout simplement impossible, c’est le plus fort. Il est invincible. Oh douce croyance d’enfant qu’elle avait su conserver. Doux, trop doux cœur qui se voile bien trop souvent la face.

Toutefois, malgré qui lui ai provoqué un choc cet argument avait tout son pouvoir. A son invitation elle s’assit et croisa sagement ses mains sur ses genoux. Il était vrai que bafouer la mémoire de ceux qu’elle aime serait probablement une chose qui la mettrait en colère, grosse colère, fâché tout rouge. Qu’il s’agisse de son idole de mère, de tante Pol ou d’Actarius, en passant par Eilinn et Argael, Lop Guilhem et les jumelles Alanha, et bien d’autres encore. En soi elle s’opposait à l’idée : une personne morte est retournée auprès du très-haut et seul lui peut la juger. Elle trouvait ça trop facile, trop mesquin et trop irrespectueux : autant pour la personne qui a aimé que celle qui est parti. La fin de la vie n’est déjà pas chose joyeuse alors enfoncer le couteau dans la plaie ou casser du sucre sur le dos des morts… Non, c’était mal et en ça elle ne pouvait qu’être d’accord avec lui. Mais la Comtessa de Noumerchàt… Bon, soyons franc : ce n’est pas la première fois qu’elle tend du mal d’elle à vrai dire et pour imager les choses elle a grandit dans le camp ennemi de la Comtessa. Cependant son propre caractère, celui qui est elle, celui qui s’est forgé et qu’elle s’efforce de conserver l’a poussée à ne pas trop écouter les critiques : elle a voulu se fonder son propre avis. Et à chaque fois qu’elle avait du parler à cette Comtesse les choses s’étaient bien passées, sans accrocs ni mot plus haut qu’un autre. Pouvait-elle être une de ces personnes à masques ? Qu’importe, qu’importe, tu t’égares se dit-elle en redonnant toute son attention à son parrain. La raison pour laquelle elle est venue n’est en aucun cas la Comtessa de Noumerchàt et ni moins prendre part à ces sombres préparations : la raison pour laquelle elle est venue c’est lui.


- « N’y a-t-il aucun autre moyen mon parrain ? Peut-être est-elle triste ? Peut-être veut-elle faire trop et donc pas au goût de tous.


Un faible sourire se dessine sur son visage. Drôle de sourire d’ailleurs. Il n’est définitivement pas à elle. Mais d’où vient-il ? D’Eilinn ! Eilinn, sa si chère Eilinn qui à force de trop fréquenter Noirlac ou les vieux dévoués au Très-haut prenait leurs sourires de prélat. Ce sourire compatissant et encourageant. Ce sourire qui veut vous apaiser et peut-être même vous convaincre. Mais bon elle n’a pas, comme son Eilinn, donné sa vie au Très-haut elle, elle va la lier à celle du Comte de Scye plutôt. Alors le sourire est gauche. Mais l’idée est là… idée qui n’est certainement pas suffisante pour essayer de raisonner son parrain. Faites l’amour pas la guerre ! Qu’est-ce qu’elle est enquiquinante…

- « Les gens ne peuvent pas être foncièrement mauvais. Il y a une part de bien en chacun…

… Sauf en mon père. Sombre pensée a laquelle elle a dédié ses journées passées qui vient se rappeler à elle. Et regard qui se voile immédiatement car la douleur est encore trop vive, la plaie est encore béante. Les longs cils viennent se poser plusieurs fois sur les yeux verts qu’ils ourlent, le corps fin se redresse bien sur son fauteuil et les mains se tendent vers ce Vicomte-héros qu’elle aime tant. Tant, tant, tellement qu’elle doit en oublier ses propres problèmes et se dévouer au siens. Est-ce l’amour, le don total de soi au détriment de sa propre personne ? Selon elle, oui.


-« Et vous ? Vous allez peut-être vous attirer de graves ennuis et pire encore vous blesser. » Il ne peut pas mourir. « Une seule femme ne peut pas détruire votre honneur ni votre réputation en ces terres, jamais, vous êtes trop respecté pour ça et trop de gens vous aiment... » A cours d’arguments elle tend encore un peu plus ses mains vers lui… Avant de les refermer d’un coup sec, de redresser le menton et de poser un regard grave dans les yeux tant chéris du Vicomte. « N’oubliez pas que je suis votre suzeraine. »

Ouuuh la menace. Prendrait-elle du poil de la bête ?
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Actarius
Le Vicomte avait écouté sa jeune amie. A chaque fois, il avait secoué la tête, à chaque fois. Mais il sentait bien que sa petite étoile ne la suivrait pas sur le chemin qu'il avait choisi. Elle demeurait trop jeune, trop gentille, trop douce. Elle paraissait si pure en cet instant, si pleine de compassion, qu'il crut apercevoir Margot de manière éphémère. Il sourit.

Votre place n'est pas ici Elissa. Vous êtes d'une telle pureté, jamais je n'aurais dû vous faire part de tout cela. Je comprends votre réticence et s'il le faut je renoncerai à la seigneurie de Saint-Dionisy pour éviter de mêler votre nom à mon entreprise. Saint-Dionisy... Renoncer à ce qui l'avait élevé à la noblesse, renoncer à son lien avec Margot.Quiconque connaissait le Phénix aurait su à ces paroles, qu'il n'existait rien qui pût le détourner de son dessein.

Il vint s'asseoir face à la jeune héritière.

Elissa... il n'y a pas d'autres moyens que de s'unir pour exiger le départ de ce fléau. Qu'elle soit triste ou non n'est plus le problème, elle a fait trop de mal autour d'elle et elle continuera à le faire tant que personne n'osera lui tenir tête de manière concrète. Toutes les personnes ne sont pas bonnes, elle en est la preuve. L'ambition, l'orgueil ont tout dévoré en elle.

Il se releva.

Il est temps de partir mon amie. Doublez la garde, faites goûter vos mets, vos breuvages sans exception. Si on apprend que vous fûtes ici et la raison de cette venue, votre vie est en jeu comme le furent celles de Djahen et Mariedouce. Ils furent empoisonnés, jamais enquête n'eut lieu. La seule chose que je sais, c'est que leur mort profitait à deux personnes.

Le Phénix fit le tour de la tablée et approcha d'Elissa à laquelle il tendit son bras.

Je vous raccompagne Ma Demoiselle.
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--Arnaut_lo_tocasson

Arnaut Lo Tocasson : PNJ


Impassible, marmoréen même, dans ce vent froid qui giflait les visages, sifflait aux oreilles, faisant rougir les joues et couler les nez, Arnaut, le regard fixé vers les portes de la ville, observait avec une flamme de dédain chatoyant dans ses yeux de sienne, les gardes aux couleurs du comté, soufflant sur leurs extrémités bleuies tandis qu'un cruchon passait de mains en mains...

« La Malepeste soit d'ces Drilles !! Toute c'tte truandaille dormira son vin avant l'nuitée... »

Un enfant en haillons, grelottant, s'approcha alors que le page de sa maîtresse amenait les chevaux. Sans détourner les yeux, le mercenaire lâcha d'un ton peu amène, posant sa main sur son aumônière...

« L'aillevin, tu n'trouvera point d'écus icite, j'sais reconnaistre les Orphelins...Tentes don' ta chance avec l'z'autres afamés à grand'porte...

-M'ssèr j'estions point escaran comme eux z'aut', y vont m'battre et n'sont point esclanchier, j'devra prend'l'eschampe comme hier. En plus, y vouloient m'fair' conter escot d'leurs ladreries auprès d'corain qu'leur sert d'chef... »


Soupirant Arnaut fouilla, les yeux toujours fixés sur les soldats, dans sa bourse, prenant une lourde pièce d'un écu qu'il lança au gamin.

« Evit'ces Malbêtes, et garde foi, bientôt l'gore pissoue dans l'ombre brostera le brau... »


Attrapant la pièce au vol, et après une révérence maladroite, l'enfant se sauva, allant susciter la pitié auprès d'un couple de bourgeois qui revenait du marché. Peut-être y gagnerait-il une autre pièce ? De quoi se payer un repas ou une bière à la taverne, si les soudards ne venaient pas demander leur part. Ainsi allaient les choses...

Délaissant son observation, l'ancien bras-droit du Maure retourna auprès des montures qui piaffaient d'impatience. Silencieux, il vérifia les fontes et sa besace. Le livre était là, l'ouvrage que son maître avait voulu passer par le feu et que lui, par crainte de s'attirer le mauvais œil, avait sauvé des flammes. Un volume épais, grossier et sans décorations, si ce n'est quelques gravures parsemant ses pages maudites. Un recueil contenant une somme d'informations étranges, mais où un nom bien précis retenait seul l'attention d'Arnaut, comme il avait retenu l'attention de son seigneur il y a un peu plus d'un an de cela...

Un an déjà... ou peu s'en faut...

Une année entière à attendre le jour où le démon trébucherait. Un faux pas qui, il l'espérait, couperait court aux ambitions de cette succube et qui sait, couperait peut-être aussi sa tête malfaisante...

Et l'instant tant attendu était venu, du moins le pensait-il, porté par un messager aux couleurs d'Euphor. Auprès de Donà Majda, il avait pu lire la lettre et son sang s'était mis à bouillir tandis que dans son esprit se tissait la toile de ses projets. Comme il en va ainsi pour tous les servants et seigneurs de la Maison Shaggash, Feu et Glace vont de concert...
Feu du Maure, Glace de la Douce...

Patience, la vengeance était un plat qui se mangeait froid et, saison oblige, ce morceau serait glacé...mais rien n'interdisait d'épicer un peu le tout...
Jack_daniel


[Castrum de La Serpente]

Premier moment sur ses Terres, Jack avait fait le tour de ses parcelles, du bon vin de montagne serait pressé ici. La position haute de sa demeure, sorte de bloc de pierre surplombant le chemin, position difficilement prenable. La terre avait bien été choisie pour un paranoïaque tel que l’Alaisien, il verrait les ennemis arriver de loin.

Il était en train d’organiser sa salle d’arme, une des salles les plus importantes du batiment. Il avait fait venir ses productions de sa forge Alaisienne et faisait l’inventaire quand il se fit déranger…


Mestre ! Mest…Euh…Senhèr ! Senhèr!


Le maitre de lieux de relever la tête et d’apercevoir son apprenti, second, servant et pleins d’autres choses devant lui, tout excité. Ca n’augurait rien de bon…

Òc, Silhouette, je t’écoute…

De l’autre, de s’exprimer comme à son habitude, très rapidement en bougeant dans tous les sens. Il n’avait qu’un quatorzaine d’années mais était bien plus mature. Il tendit un message au seigneur, qui le décacheta, écoutant les dires du jeune homme.

Un cavalier portant des couleurs que je ne connaissais pas est venu à la porte. Il avait des plis à distribuer. Il m’a dit qu’il n’avait guère le temps de s’éterniser mais qu’il comptait sur moi pour vous remettre ceci, il m’a même donné un écu, ça va me permettre de m’acheter des nouvelles poulaines ou bien des braies… Quoi que, je ne sais pas trop, peut-être que des bottes…

Le reste du monologue tomba dans le vent tandis que le maréchal lisait le plis, ayant directement reconnu le scel présent, il sourit. L’heure était venu, il devait une fois de plus laisser ses terres.

…Oui, non… Je pense que je vais me laisser tenter par une de ces nouvelles ceintures à la mode, avec la boucle en…


Silhouette !

Oc Senhèr ?Oh ? J’me suis encore emporté…


Oui, tais-toi et écoute ! Je veux que tu ailles prévenir l’intendant que je vais m’en aller pour un petit temps, qu’il gère le rapatriement de ma forge. Une fois cela fait, tu iras à Exat prévenir la baronne que je m’absenterais un peu, nous avons des affaires à discuter. Fais aussi seller Noir de Jais… Et maintenant, je pars dès que je serais prêt.


Sur ce le seigneur de monter dans ses appartement, d’enfiler sa vieille cape de voyage, de prendre son écu nouvellement forgé, de ceindre son épée préférée, de remplir sa besace de vivre et le voilà partit sur son cheval noir comme la nuit…Pour de nouvelles aventures…

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Skip_lo_casalier
Skip, heureux d'entendre sa fiancée lui annoncer son propre engagement, ce dépêcha de faire parvenir un coursier portant missive jusqu'au lieu désigné! Discrétion et rapidité de mise!
Citation:
À Vous, Actarius d'Euphor, Vicomte du Tournel, Baron de Florac, Seigneur de Saint-Dionisy et d'Aubemare,

De Nous, Skip Lo Casalièr, Seigneur de Counozouls, Maréchal et Médecin Chef d'Exat, Poursuivant d'Armes du Languedoc,

Salutation et Honneur!

J'ai le plaisir de vous annoncer que des changements dans mes plans ont produit un soulagement pour mon honneur et la dette que j'estime avoir envers vous!

Soyez assuré de ma présence et de mon aide pour vos projets! Mon parrain, sa femme, sa fille et son petit fils pourrons être fiers du vieux fou que je suis!

Soyez assuré, donc, de ma présence! Je serai là dans un délais de un jour pour régler quelque détails d'ordre privé.

Qu'Aristote vous donne la force et qu'il vous aide dans votre entreprise!

Skip Lo Casalièr

Fait en le Château de Counozouls, le 11 décembre 1458

C'est donc fébrile que Skip, seul dans son château, vérifia que son équipement de torture, ses lames, ses sangles, ses "potions", ses remèdes et tout ce qui était utile pour garder en vie un supplicier afin de faire durer le plaisir, était en bon état! Il vérifia qu'il avait bien de l'aconit!!! Ça oui! Le dernier supplice serait celui-ci!!! Pour la plus grande joie de son défunt parrain! Bien sur, cela est dans la condition qu'il puisse mettre la main sur la Dudule! Lui et l'Autre, s'ils peuvent avoir une semaine seuls avec elle, lui feront subir la vengeance non pas du Phénix, mais du Fou! Une vengeance établis selon des normes que même le Sans-Nom aurais peine a regarder la scène de front sans broncher! Une vengeance digne du Jardinier! Celui qui cultive la vie et déracine la mauvaise herbe! Celui qui coupe les tiges pourries et soigne celle qui peuvent l'être! Celui qui piétine inlassablement les insecte envahissant son jardin. Jardin sacré qu'est le Languedoc!

Oui! Il écrasera cette infâme larve qui gruge les forces de ce magnifique Jardin qu'est le Languedoc!
Le Jardinier passera!
Lo Casalièr s'escremiran ta la vivença!1


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1: Le Jardinier se battra pour la vie!
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Arianaanthea
Castillon de Courry


Elle était arrivée depuis peu au château et commençait seulement à s'habituer aux lieux. Tout lui était étranger, et pourtant, elle se sentait comme chez elle...La gentillesse de ceux qui étaient désormais ses gens, sans doute, n'était pas étrangère à tout cela...

Quelques jours plus tard, c'est avec une grande surprise, il faut bien l'avouer, qu'elle avait reçu missive d'un haut personnage...
Elle l'avait lue, puis relue et finallement s'était décidée sans beaucoup de mal...Rencontrez cet homme ? Pourquoi pas...

Après avoir fait part à son promis, qui parut ravi, de son intention, elle demanda à Tiberge de lui préparer quelques effets afin qu'elle soit prête à partir.

Se rendant d'un pas décidé aux cuisines où elle était sûre de trouver l'aîné des fils d'Ancelin elle lui dit :


Tu vas te rendre à l'endroit que je vais t'indiquer et une fois là-bas, tu feras savoir que je serai ravie de répondre favorablement à la missive que je viens de recevoir...

Oh ! Tu pars dans une heure, prépare toi !


Sur ce, elle sourit à celui qui n'est encore qu'un enfant et lui murmure à l'oreille l'endroit où il doit se rendre...

Cela fait, elle retourne dans la grand salle afin de préparer son départ...

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Polstephie
[Quelques temps après réception d'une lettre scellée, sur la route du Tournel, dans un coche filant à très vive allure...]


Elle avait lu la missive qui l'avait trouvée jusque dans sa retraite Gévaudanaise. Elle avait lu l'horreur et la vilenie à l'état pur. Elle avait lu les mots qui lui avaient été adressés, si froids, si durs, si justes... Et, non contente de les lire, ces mots si affreux qu'ils n'étaient que Vérité, elle les avait entendu. Et c'était sans doute là la pire chose qui eut pu arriver. A peine la lettre avait-elle été digérée qu'elle avait donné des ordres et que la malle avait été jetée dans le coche où elle avait pris place. Sa voix avait été froide, dure, impitoyable. Aucun des gens de sa mesnie n'aurait su dire ce qui allait se passer, mais ils savaient que ce silence et cette noirceur dans les yeux de leur maîtresse ne présageait rien de bon. Sans doute auraient-ils préférés qu'elle eut encore un de ces crises qui la prenaient et la voyaient parfois s'enfoncer dans les ténèbres des nuits Gévaudanaises à peine vêtue d'une chainse. Aucun ne critiqua les ordres. Aucun n'osa contredire les mots prononcés.

Je pars pour quelques temps. Préparez le coche et jetez-y "LA" malle.

Aucune consigne pour renvoyer le courrier qui pouvait arriver. Aucune allusion à la visite qu'elle attendait, ni même sur la façon d'expliquer à la personne qu'elle ne serait pas présente. Elle était simplement partie, silencieuse, froide, plus dure que jamais. Le coche avait grincé quand elle y avait pris place. Les essieux avaient hurlé leur douleur dans les chemins, mais ils avaient tenu bon. Et maintenant, le Tournel se dessinait dans les dernières lueurs du jour. Elle n'avait pas prévenu. Elle ne prévenait plus jamais désormais. A quoi bon ? Elle ne sortait plus que rarement. Sa présence ne manquerait pas d'étonner.

Un jeune garçon traversa la route, courant derrière un chien galeux. Ce fut de justesse que le coche l'évita. Mais sa vitesse ne ralentit pas pour autant : les ordres étaient simples "Aller au Tournel au plus vite".

Elle arrivait. Aux derniers rayons du soleil, drapée de sa fierté et de la fureur froide qui l'animait désormais, Paula Estèva d'Alanha, Comtessa de Gavaudan arrivait.

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Jehanne_elissa
- « Je trouverai la sortie.

Elle avait écouté, murée dans le silence et l’observation et s’était laissée guider dehors sans broncher. Et bien oui elle ne voulait pas prendre part à cette vendetta qu’elle n’approuvait pas totalement et faire du mal aux gens… Non, certainement pas. Et puis elle avait promis à Eilinn de ne plus faire de bêtises, de rester sage et qu’a son retour leur vie ne serait à nouveau à nouveau qu’amusement rires et sourires et plus tristesse, ennui morbide et haine comme ça l’avait été dernièrement. Alors sans râler elles se laisse prendre le bras mais pas pour autant jeter dehors. Les pieds bien ancrés dans de le sol elle lève son visage encore poupin vers le Vicomte.

- « Jamais. Jamais je ne vous reprendrai Saint-Dionisy. Jamais. Ce n’était… N’était qu’une façon d’essayer de vous détourner de ce chemin que vous empruntez qui me semble bien trop sombre et dangereux. Mais…


… mais il est parti à la guerre sans ton avis, il n’a jamais voulu revenir des combats alors que tu le lui demandais dans les lettres. Car c’est un homme sur, car c’est un homme fort et déterminé et il faudrait certainement plus que les pleurs et soupirs d’une petite Goupil pour le détourner de ses objectifs…


- « Mais vous le voulez, alors faites le. Je fermerais les yeux. Mais essayez de revenir assez entier pour mon baptème.

Un ton rieur et un sourire. Ben oui elle n’a pas oublié son baptème qui tarde d’ailleurs un peu trop, elle n’a pas oublié que si elle l’appelle « mon parrain » il ne l’est pas pour autant aux yeux de leur Eglise et que plus que tout elle veut que se soit lui et aucun. Mais malgré le peu de légèreté qu’elle a voulu distiller dans l’instant lorsque son regard vert passe sur les chaises, sur la pièce, sur le visage déterminé du Tournel c’est un soupir qui ne peut s’empêcher de fuser. Elle est complètement impuissante. Du mal risque d’être fait, de la tristesse en découlera et qui sait, qui sait, quand cette affaire monterait aux oreilles du Conseil quand… Ne pas y penser. Elle fixe à nouveau le Vicomte et se dresse sur la pointe des pieds, des bras tendus pour qu’il se baisse et elle dépose un baiser sonore sur sa joue piquante. Il est des réflexes complètement déplacés, complètement contre éthique et bienséance, mais complètement enfantins et naturels que l’on ne peut s’en séparer.

- « Faites attention à vous.

Tourner les talons et s’en aller peut-être plus inquiète encore que l’on est venue. Impuissante, impuissante… Et pourtant ne devait-elle pas lui faire confiance ? Il était même prêt à perdre la terre que lui avait donné sa mère pour mener à bien cette nouvelle mission qu’il s’était donné, il était prêt à perdre le lien avec cette femme qu’il avait adoré. Il était prêt à beaucoup, beaucoup, et il n’est pas stupide, son Actarius… Et si peut-être il avait raison ? Et si peut-être la Comtesse Noumerchàt était bel et bien la cause de tant de malheurs ? Non. Elle se frotte vaguement les yeux en se laissant passer une cape sur les épaules avant de sortir. Non personne n’est mauvais, elle s’était montrée si gentille, il n’y a que son père pour être complètement affreux et…

Arrêt. Alors qu’elle vient à peine de mettre un pied a l’extérieur se sont des armes sur la porte d’un coche qui l’arrête. Pas elle ici. Les yeux se froncent comme pour mieux voir mais il ne fait pas l’ombre d’un doute que se soit elle, le Chevalier lui ne se serait pas déplacé ainsi. Reste t-il encore une chance de sauver un des êtres qu’elle aime ? Et l’aime t-elle encore assez pour essayer de la sauver ? Pas besoin de réfléchir se sont ses pieds qui dévalent l’escalier pour se ruer vers le véhicule qui répondent. Comme une sauvage mal élevée elle ouvre la porte du coche pour la voir, là.


-« Tante Pol ne sortez pas n’y allez pas. Cela peut-être dangereux et nous devons avoir une discussion avant qu’il vous arrive quelque horrible malheur. »

Petite Goupil pourquoi t’initier ainsi au sabotage ?
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Majda_eulalie
Arnaut avait déjà préparé les chevaux. Elle sortie, emmitouflée dans une cape sombre comme la nuit, les cheveux simplement attaché dans le dos comme pour une partie de chasse. Braies de cuir, chemises et surchemises pour garder la chaleur, bottes et armes, elle partait en guerre... ou presque.

Un coffret sous le bras, qu'elle tend à Arnaut.


Tiens, prends en soin, ne l'ouvre pas, il faut des gants pour l'ouvrir. C'est le coffret que tu m'as remis après l'assassinat de mes parents. Les réponses sont dedans.

La boîte de pandore dans la sacoche, et hop, en route. Première partie de voyage seuls, tous les deux, une ombre encapuchonnée, noire comme la mort, et son garde du corps, direction Narbonne. Un arrêt s'impose, direction Le Phénix, la taverne de Skip. Là, au risque d'être séquestrée, bien obligée de se plier aux exigences, et d'attendre l'escorte que ses vassaux veulent lui coller. Pas trop le choix, Skip la considère comme sa fille, et après tout, il est une personne en qui elle a confiance.

Dès le lendemain, ils reprennent la route, direction Béziers cette fois. Arnaut, toujours aussi bavard à ses côtés. La jeune demi-maure l'observe. Cet homme a toujours fait partie du décor, sans jamais rien demander, il est juste là, comme une ombre, à veiller sur elle. Combien d'attentats aura-t-il déjoué ? Elle ne le saura jamais sans doute.


Arnaut ? Tu sais que les risques seront grands, n'est-ce pas ? J'aimerais que tu restes près de moi, tout le temps.

Un peu peur ? Peut-être, mais jamais elle ne l'avouera. Elle se souvient du double assassinat jamais résolu, et dont elle n'a trouvé nulle trace d'enquête, pourtant elle a fouillé. Normal sans doute, quand on sait qui était au pouvoir quand ils sont morts.
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