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[RP Privé] La cueillette de Marguerite

Gueldnard
L'idée de boire une bonne bière près du feu et de ripailler convenablement le faisait saliver d'avance. Il venait juste de quitter le camp lorsque le bruit d'un cheval au galop se fit entendre. Le blond s'arrêta et attendit l'inconnu arriver. Fallait il bouger? Des nouvelles urgentes? Ha non, c'était pas l'moment il avait pas encore grailler!! Partir le ventre vide c'est jamais bon. La silhouette d'une femme se dessina jusqu'à ce qu'elle soit assez prêt pour qu'il la reconnaisse.

Bonsoir Sindanarie.

Pas le temps de lui demander ce qui lui valait le plaisir de sa visite qu'elle lui tendit un parchemin un peu abîmé. Gueldnard le pris et commença à le lire. Il n'eut pas besoin d'aller bien loin pour qu'il reconnaisse son parchemin non sans être surpris. Cherchant à tout à allure une excuse, il leva la tête du papier regardant de nouveau la jeune femme.

Qu'es ce que cela? C'est certes un beau texte mais il n'est pas de moi. L'écriture à l'air similaire, sans doute une personne ayant eu le même enseignement mais tu me connais. Jamais je ne serais capable d'écrire ce genre de chose. C'est pas du tout mon genre enfin.

Se dépatouillant comme il pouvait, il reniait toute implication ne voulant pas qu'on lui pose une tonne de questions. Il n'aimait pas se dévoiler et là, il avait l'impression que l'on avait commencé à tirer sur le rideau. Une fois le rideau entrouvert, les premiers rayons de soleils filtrant, la pièce se retrouverait inondé par le soleil et plus aucun coin d'ombre ne pourrait subsister. Lui, il voulait rester dans l'ombre gardant pour lui ses pensées les plus profondes ou les faire partager à que de rares personnes. Voyant que ça ne prenait pas mais alors pas du tout il dû abdiquer.

Bon oui ... c'est moi ... mais jte préviens, tu le racontes à ton cheval ou même tu te le racontes à toi même dans ton esprit. Jpeux te dire que ça va très mais alors très mal se passer. Non mais sérieusement, j'aurai l'air de quoi moi si on me voyait écrire ce genre de choses?

Se disant que l'intimidation ne valait pas l'coups pis qu'il n'était pas du tout doué pour ça, il reprit doucement.

Pis c'est personnel et ça doit resté … secret. C'est important pour moi tu comprends? C'est que ça serait comme me mettre à nu devant tout l'monde et j'ai pas envie. Tu .. tu comprends?

Gueldnard pris le parchemin que lui tendait Sinda. Il n'écoutait plus ce qu'elle lui disait. La curiosité l'avait emporté et il se concentra sur la lecture. Il lut le parchemin deux fois puis ferma les yeux avant de le relire une dernière fois. Imprégné par l'écrit, il en tira toute la quintessence. Son esprit imagina parfaitement la scène. Le texte était différent du sien mais il y avait la force de l'amour. Il transpirait l'attachement. Le blond redonna le texte à Sindanarie et hocha doucement la tête sans mot dire. Il avait compris. Elle lui avait livré un texte très personnel et il savait que ni l'un ni l'autre ne parlerait. L'homme remit le parchemin à son auteur.

Tiens, il t'appartient. Par contre, moi, je préfère laisser mes textes filer au vent. Les laisser à leur propre destin. Ils ne sont pas signé et peu connaissent mon écriture donc je devrais rester anonyme.

L'homme marqua une nouvelle pause avant de changer de sujet.

Par contre, je vais devoir te laisser. J'allais manger un bout avant que tu n'arrives. Après je comptais faire un tour sur les remparts et enfin rentrer au camp.

Gueld lança un sourire à la conseillère et commença à marcher en direction des portes de la cité. Le soleil flirtait avec l'horizon donnant une teinte orangé à la cité. Les torches commençaient à orner les murs afin que celle ci revêtisse sa robe pour la nuit. Dans quelques heures, la garde effectuerait sa relève laissant d'autre hommes scruter la nuit à la recherche du moindre bruit. Les lourdes de portes de la ville se refermeraient scellant ainsi la ville dans sa torpeur.
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Gueldnard
Arrivé aux portes de la ville, Gueldnard et Sindanarie se séparèrent. Le blond remonta une ruelle assez étroite avant de bifurquer vers une plus grosse artère. L'homme se faufila tel une ombre dans la nuit naissante en se frayant un chemin parmi les noctambules. La pancarte de L'Astaroth II accroché au dessus de la porte se balançait légèrement sous le vent. Il entra et pris place tout en commandant son soupé. Une bonne souplette le réchaufferai et lui donnerai la force pour tenir toute la nuit contre le froid. Rien de tel pour que ça tienne au corps. Tout en mangeant d'anciens souvenirs lui revinrent en mémoire. L'Astaroth, lui enfant de Bourganeuf avait connut cette mythique taverne. Bien des souvenirs étaient enfermées dans ces pierres blanches. Il se souvenait des éclats de rires qui ricochaient sur les murs si bien qu'on avait l'impression que cela durait éternellement. Souvenir d'une autre époque où il n'y avait encore aucune taverne à Limoges et où la populace se ruait à foison dans les tavernes dés la nuit tombé. On discutait même à travers les fenêtres tellement elles étaient bondés. Les yeux dans le vagues, sa cuillère de soupe devant ses lèvres depuis de longues secondes le blond ne bougeait plus toujours plongé dans ses souvenirs. Il commençait à se demander une fois de plus pourquoi d'anciens souvenirs revenaient en lui. Avant qu'il ne cherche des réponses, il chassa ses questions et fini de manger. Elles auraient sûrement le temps de revenir le hanter durant la nuit.

Son repas fini, il se joignit aux gens et conversa avec certains voyageurs en quête de nouvelles. Questions habituelles, échange d'expériences sur les villes visités, possible amis en commun, tout y passa avant que chacun ne parte de son côté pour discuter avec d'autre gens. Au loin, l'horloge de la cathédrale sonna l'heure de la fermeture des portes. Le blond salua tout le monde sorti rapidement afin d'arriver avant que celle ci ne soit définitivement fermée. Arrivé, juste à temps, il salua les gardes et sorti de la ville pour rejoindre son camps. Bon nombres de ses connaissances devaient patrouiller sur les remparts. Ils auraient la chance de voir le levé du jour du haut des remparts. La rosé matinale allait amener de l'humidité leur glaçant les os mais avec un peu de chances ils pourraient voir une longue terre à perte de vue en direction de la forêt. A l'orée du bois ou plus dans les terres, au milieu des champs, il y aurait peut être un cerf orné de ses majestueux bois regardant dans leur direction. Moment ô combien captif. Tous les yeux seraient tourné vers l'animal l'observant quelques instants avant que chacun ne retourne à son poste. Il lui avait été permis un jour d'admiré ce spectacle. Un jour peut être, il en serait de nouveau témoin. Pour l'heure, les portes de la ville étaient fermé et il devait rejoindre son poste.

Ayant déjà rassemblé quelques fagots de bois, Guelnard pris son sac et y déposa quelques feuilles. Propositions de contrats, courrier reçu, brouillons, au final toute sorte de feuilles anciennes servirent à allumer le feu. Petit à petit les flammes montèrent le long des fagots. L'homme alimenta au fur et à mesure le foyer avec de petits bouts de bois afin de faire un lit de braise suffisant. S'approchant au plus prêt du feu, l'homme tendit ses doigts profitant de la chaleur. Le froid était plutôt mordant cette nuit là. Malgré sa cape bien fixé sur ses épaules, il sentait de temps à autre une brise fraîche lui parcourir l'échine. Le blond posa son épée à côté de lui et inspecta son fourreaux. Le froid venait et il ne fallait pas être négligeant sur l'entretien de ses armes. Farfouillant dans son sac, il sortit un pot de taille moyenne et l'ouvrit à moitié remplit de graisse. Gueld plongea ses doigts dedans, étala la graisse dans son fourreau et pris un morceaux de bois pour en étaler un peu plus profondément. La graisse permettait en cas de gel d'éviter que sa lame ne reste bloquer dans son fourreau. Quoi de plus cocasse de se retrouver confronté au combat avec une arme qui ne peut servir? Le Bourganiaud inspecta visuellement à présent la lame de son épée. Il compléta son inspection par le passage de ses doigts. Elle était tranchante malgré les petites vagues qui se dessinaient sur la lame. C'était le signe de quelques combats. Lorsque le métal rentre à plusieurs reprises en collision avec les os, de petites aspérités se créent, un peu comme si l'on faisait une petite entaille sur le tranchant de la lame. C'est pour cette raison qu'il était important d'affûter sa lame afin qu'elle garde de son tranchant. Mais à force la lame n'était plus parfaitement droite, de minuscules inégalités étaient perceptible lorsque l'on tendait sa lame. Après bien des années, il fallait changer sa lame car elle devenait trop fragile. Ainsi s'achevait la vie de la meilleure compagne lors du champs de bataille.
Sa lame inspecté, le blond fini par observer ses deux couteaux de lancés. Il s'en était que très peu servit mais ils pouvaient être extrêmement utile. Ses armes toutes prête au combat, le blond chercha à passer le reste du temps. Le ciel n'était guère clément cette nuit là, de nombreux pans de nuages empêchaient d'observer correctement le firmament. Cherchant à passer le temps, il fouilla parmi ses vieux parchemins afin d'y faire un peu de tri. Parmi le tas de paperasse, il en retrouva un qui attira son attention. L'écriture plus fine et plus travaillé, il relut son brouillon.


Citation:
Bonsoir toi

Mon coeur me pousse à nouveau à t'écrire car tu me manques, je suis un peu comme un alcoolique qui cherche sa bouteille pour continuer à vivre et à calmer sa dépendance. Il la chérie toujours les yeux dessus la dégustant toujours avec un plaisir et un soulagement des plus satisfaisant. Bien que conscient que ça peut le mener à la perte il continue à boire, savourant jusqu'à la dernière goutte. Nectar qui s'insinue en lui le détruisant un peu plus mais le rendant ô combien épanouit. Moi se n'est pas la prune dont je suis dépendant mais de la prunelle de tes yeux. Un simple regard suffit pour me rendre hagard, une caresse et je suis déjà en liesse. Il me tarde déjà de te revoir pour me perdre dans tes bras où mes doigts pourront à nouveau effleurer ta peau comme l'eau qui s'écoule le long du ruisseau. Nos souffles et murmures s'emmêlant tel le bruissement de l'eau . J'ai soif de ton amour.

Gueld



A le lecture de cette lettre envoyé il y a déjà trop longtemps, le coeur du blond se serra. Quelques notes de tristesse perlèrent sur son visage pendant qu'une chouette troubla au loin le calme de la nuit. L'hirondelle s'était envolée à l'approche de l'hiver pour migrer vers le soleil tandis que lui, avait raté son envol. Piégé par l'hiver, il était condamné à affronter l'hiver qui durerait sans doute plus d'une saison. L'espoir d'entrevoir un printemps s'était envolé vers d'autre cieux. Las, il finit son tour de garde laissant un garde prendre sa suite. De retour dans sa tente, il s'emmitoufla dans sa couverture partageant sa solitude avec lui même. Le sommeil le cueillit lentement après que ses forces l'eurent abandonné, un sommeil sans rêve, une nuit où un parchemin resta emprisonné au creux d'une main.
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Gueldnard
Gueldnard ouvrit les yeux. Reprenant peu à peu ses esprits, il se rendit compte qu'il faisait encore nuit. Il avait dû dormir une heure tout au plus. Son parchemin encore dans la main, il le posa sur une petite table non loin de son lit et se retourna afin de chercher à nouveau le sommeil. Le temps passa et le sommeil ne vint toujours pas. Soupirant une fois de plus, son esprit tourmenté ne le lâchait pas. La mélancolie l'accueillit une fois de plus en son sein. La mélancolie, seul endroit où il trouvait du réconfort. Seul endroit où il était encore avec elle, seul souvenirs où il se sentait bien tout simplement. Le prix de ce réconfort se montra rapidement. Ses sourires furent remplacer par des soupirs. La vague à l'âme avec pour seul compagnon du sel sur ses plaies encore ouvertes. Las de tout, tout lui semblait si fade, plus grand chose arrivait à le faire sourire ou lui procurer un moindre plaisir. Le blond somnola le reste de cette courte nuit, encore une nuit où la tranquillité et le sommeil le fuyait une fois de plus.

Gueld se leva, las une fois de plus et commença sa journée. De légère cernes virent se dessiner sous ses yeux. Sa patience était mise à l'épreuve en ce moment. Lui qui était si pressé d'aller cueillir des Marguerites avait du se rendre à l'évidence qu'il n'irait pas en cueillir de si tôt. Enfin qui sait ce que l'avenir allait lui réserver la vie. Afin de se tenir prêt au cas où, il décida de faire quelques exercices. Il avait vient voulu faire une lice mais le règlement lui avait interdit deux combats. Du coups, il s'était rabattu sur un entraînement plus habituel. L'épouvantail confectionné il y'a de cela quelques jours, le blond l'attacha sur un bâton planté dans le sol. Le fourreau pendant sur sa gauche, le blond dégaina sa lame. Son regard changea en un instant. Les yeux devinrent plus plissé, l'attention portée sur l'épouvantail. Ses sens étaient en alerte et plus particulièrement son ouïe. L'oreille était un facteur important dans un combat, bien écouter permettait d'éviter de se faire prendre à revers par un ennemi nous attaquant dans le dos bien que lors de grosses bataille il soit difficile de percevoir cela. Gueldnard préférait toucher son adversaire plutôt que de tout miser sur la force. Il se battait quasiment tout le temps en mouvement ce qui demandait une condition physique importante. Il avait appris durant des années à gérer son effort et surtout son souffle. Le souffle était la clef. Il fallait bien respirer pour ne pas se fatiguer trop vite entre les déplacements et la force des coups donné. Une mauvaise gestion de la respiration et vous voilà fatigué en quelques minutes vous retrouvant totalement cuit pour la suite du combat laissant à votre ennemi le loisir de vous pourfendre.

L'homme avança vers la cible puis obliqua rapidement sur un côté pour porter un coups sur son flanc afin de tester sa réactivité. La paille vola amenuisa un peu l'épouvantail. Le guerrier porta un nouveau coups en diagonale avant d'effectuer une rotation avec son poignet afin de donner une nouvelle trajectoire à l'attaque. Après son attaque, il tourna sur lui même afin de continuer à harceler l'ennemi. Ses gestes étaient fluides, ses sensations de combattant recommencèrent à affluer en lui. Ses coups et ses déplacements furent plus rapide, il venait de rentrer dans sa danse. Chaque coups donné avait pour but de toucher, chaque coups était une note à la mélodie du combat. Gueldnard aimait danser avec la mort, il aimait cette intensité où l'on savait qu'au moindre faux pas la danse serait immédiatement finie. Les yeux fermés, il continua sa danse en virevoltant donnant des coups et fini par enfoncer sa lame dans l'épouvantail.


Finalement, j'ai pas l'air si rouillé que ça. Me faudrait quand même une petite lice si ça continue comme ça...
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Gueldnard
Son entraînement fini, Gueldnard rangea la paille éparpillé un peu partout. Ce petit exercice lui avait permis de retrouver ses sensations. Au fond de lui il avait hâte de croiser le fer non pour la gloire mais pour valser avec la mort. Tellement envoûtante qu'on la touchait du bout des doigts avant de s'en échapper in extremis un peu comme l'acrobate marchand sur son fil au dessus du vide. Sur ses pensées, le blond chevaucha sa monture pour rejoindre le ruisseau où il s'était installé pour écrire quelques jours plus tôt. Chevauchant dans la campagne environnante de Limoges, il arriva au dit ruisseau. L'homme mis pieds à terre laissant sa jument paitre un peu plus loin. Le blond enleva sa chemise et ses braies avant d'aller dans le ruisseau. Grimaçant et rentrant le ventre à cause du froid, il se lava très rapidement. Bien que cela ne dura pas plus de deux minutes, il ressorti tout tremblant la peau virant au bleu. Gueld s'emmitoufla dans sa couverture afin de se sécher et de se réchauffer. Maudissant le froid, il alluma un feu délimité par un cercle de pierre afin d'éviter tout risque de propagation. Une fois sec et réchauffé, il reparti en direction de son campement à vérifier les stocks de vivres et tout le nécessaire quand au fonctionnement de l'armée.

[Quelques jours plus tard]

Les cernes étaient un peu plus présentes sous ses yeux, le sommeil se faisait toujours aussi rare. Le sourire encore remplacé par les soupires, Gueldnard se sentait encore plus las. Cela avait même attiré l'attention de certains. Prétendant qu'il n'y avait rien il se faufilait parmi les questions gênantes les trouvant de toute façon inutiles. A quoi bon de toute façon?. Tout lui semblait si fade, il n'avait plus goût à grand chose. Il ne mangeait guère plus de quelques maigres morceaux de pain au prix de grands efforts. Hasard ou pas, depuis quelques jours on lui proposait de la nourriture presque tous les soirs. Restant assez vague, il disait simplement qu'il n'avait pas faim car il venait tout juste de manger. Cela suffisait en général à écarter facilement les soupçons que cela pouvait susciter. Malgré toute ses pirouettes, le blond devenait de moins en moins habile, son masque commençait à s'étioler. Le poids pesant sur son coeur se faisait de plus en plus lourd au fil des jours. De fait, il mettait plus de distance avec les autres, devenant plus froid ne s'intéressant à plus grand chose. Sa solitude lui apportait un infime sentiment de bien être car dans les bras de sa mélancolie il était avec elle. Ces souvenirs augmentaient encore les brèches de son coeur rendant le retour à la réalité d'autant plus dur. Une nouvelle mission vint lui échapper de la compagnie de Limoges. Il allait pouvoir rester seul sur les routes avec ses pensées.

Le moment du départ était venu. Tout était fin prêt. Sur sa monture, l'homme ne prit pas la peine de regarder derrière lui. Il guidait sa jument sur les routes ainsi que tout le matériel de son campement dans un état second, son esprit ailleurs. Le vent enjôleur qui venait caresser ses cheveux et son visage ne parvint pas à changer son attitude de marbre du cavalier. Bien que la nuit soit fraîche, il n'eut aucun frisson bien qu'il ait laissé sa cape à une frileuse qui attendait son mariage.

Sachant pertinemment qu'il ne rejoindrai pas Tulle avant le lendemain, Gueldnard décida de s'arrêter afin de ménager ses montures. Les charrettes remplies des toiles de campements et de tout autre attirail, il trouva un endroit abrité du vent. Habitué aux routes, le blond prépara son terrain pour la nuit. Il alluma un feu avant de s'éloigner du camp afin d'y placer quelques pièges au cas où. Les routes n'étaient pas toujours sûres... Assis par terre adossé contre un bloc de pierre, une couverture recouvrant ses jambes, il sorti son nécessaire à écriture. La plume plongea dans l'encre afin que cette dernière ne commence à s'étaler sur le parchemin jusqu'alors vierge.


Citation:
Chère toi,

Je m'étais promis de ne pas t'écrire mais je suis comme le navigateur perdu au milieu de l'océan sans vivres entrain de demander son chemin à une mouette. Je suis perdu... La mélancolie me suit comme mon ombre et je m'y plonge à corps perdu pour revivre quelques jours ensoleillés. Mon ombre, elle, qui ne me quitte jamais me rappel que tu ne marches plus à mes côtés, que ce n'est plus qu'une ombre, qu'un triste souvenir qui partage mon quotidien. Mon inspiration s'est envolé comme une volée de moineau effrayé. Les vers s'enfuient de ma plume comme l'eau de mes pupilles qui laissent dans leur sillage les lettres de ton nom. Tout ou presque me semble fade si que j'ai l'impression de marcher enveloppé dans un linceul.



Les yeux embrumés tachant ici et là le parchemin rangea sa plume et laissa la missive en suspend. S'en voulant de l'avoir commencé, il la rangea sans ménagement dans une de ses poches. Les yeux mi-clos, il se mit à maudire un voyage passé qui l'avait bien plus marqué qu'il ne l'aurait jamais imaginé et qui lui avait réservé bien des surprises. Lentement il se laissa emporter dans un très léger sommeil bercé par le crépitement du feu.
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Gueldnard
Alors qu'il commençait à sombrer dans un léger sommeil un hiboux hulula. Le blond se réveilla en sursaut l'oreille aux aguets, sa main tenant le pommeau de son épée. Il n'entendit rien d'autre que les bruits courants de la nuit. Par précaution, Gueldnard se leva et fit le tour de son campement provisoire. Pendant qu'il faisait son tour de reconnaissance, ses tristes pensées l'assaillirent. L'homme secoua la tête et se concentra sur sa tâche. C'était pas le moment d'être distrait mais ses pensées l'habitait toujours. Gueld plissa les yeux et se lança dans une profonde réflexion. Les secondes s'égrainèrent lentement avant qu'il ne murmure :

Si je fais vite, c'est possible.

Sans se poser de plus amples questions, il sauta sur sa jument et la talonna. A travers la nuit il galopa comme un forcené ne ménageant aucunement sa monture. Le regard déterminé, il avait l'impression d'avancer lentement, comme s'il sentait se décomposer tous les mouvements de sa monture. Des muscles qui travaillaient, des sabots qui touchaient le sol, du souffle qui sortait de ses naseaux, il était en parfait harmonie avec sa jument. Plus loin les remparts de la ville se dessinaient. La garde lui ouvrit rapidement lorsqu'il se présenta. Gueld remonta à tambour battant les rues pavés avant de faire une incartade sur les pavés glissant. N'y prêtant guère attention, il continua jusqu'à la bâtisse qu'il recherchait. Arrivé à destination, il mit pied à terre et rentra. Il arpenta les sombres couloirs jusqu'à atteindre la porte qu'il recherchait. Une faible lueur se dégageait par dessous la porte. Elle ne dormait pas. Exténué il s'agenouilla et s'adossa contre la porte. Il sorti sa lettre rédigé un peu plus tôt et la glissa sous la porte. Gueldnard ferma les yeux laissant une fois de plus ses joues s'humidifier. Il soupira et tenta de se lever pour affronter son destin mais il n'avait que des sanglots pour armes. Soudain, la porte s'ouvrit. Piqué au vif, il se leva essuyant furtivement son visage.

Les yeux cernés, il leva son triste regard vers celle pour qui son coeur s'était épris. Il l'avait senti depuis bien longtemps. Un flamme indestructible s'était élevée en lui, qu'importe les vents, qu'importe la pluie qui pourrait balayer les sentiers qu'il emprunterai. Le masque totalement tombé, il entra. S'en suivit une longue discussion où aucun mot ne sorti de la pièce. (Et nan vous saurez pas niark niark, faut bien laisser du suspense^^).

A peine la porte franchit, le blond remit son masque et repris la route vers son campement. Ne trouvant pas le sommeil une fois de plus, il pensa et repensa encore emmitouflé dans sa nouvelle couverture. Il la remonta et la serra bien contre lui pour avoir un peu plus chaud mais surtout pour humer l'odeur qui s'en dégageait. Un nouveau frisson lui parcoura l'échine pendant qu'il se retint de tousser. Soudain il ouvrit la couverture afin de venir laisser la fraicheur s'emparer de son corps devenu bien plus chaud. Le chaud et le froid s'alternait pendant que Gueldnard songeait à son départ vers Tulle.

L'aurore pointa son nez et la route recommença à défiler pour Marguerite. Son commandant semblait dans un état second secoué par quelques spasmes. Le visage encore plus marqué par la fatigue il sentit sa vision se troubler en regardant la porte de Tulle qui se rapprochait. Puissant dans ses ressources, il agrippa plus fermement les rênes de sa monture qui le menait entre les passants et autre voyageurs du jour. Sa tête tournait de plus en plus, ses mains lâchèrent doucement prise avant qu'il se sente basculer vers l'arrière. Gisant sur le sol derrière un voile noir, la populace s'écarta pour laisser la jument filer dans les ruelles de la ville.

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--Jane.
Jane... Jane... Où vas-tu... Que fais-tu... Qui es-tu...

Je suis le noir dans tes yeux, je suis la nuit de tes oublis... Laissez-moi. Laissez-moi les voix...

Ma main je la tends depuis si longtemps. Si peu se penchent sur elle. Elle est pourtant si blanche. Si douce. Elle sait distiller de si tendres caresses.

Pourquoi.
Le monde est noir pour moi.
Je n'ai jamais vu la lumière du jour.
Aveugle.

Pour vivre je mendie, parfois je vends mon corps.

Ma main se tend vers toi. Mais toi tu passes et jamais ne t'arrêtes.
Mais toi tu passes. Et moi je te respire. Je vous respire. La peur, le stupre, la honte, la suffisance émane de toi, de vous.

Parfois... Une effluve particulière... qui me donne envie d'y poser ma peau.
Vous qui passez sans me voir, je vous connais si bien déjà.

Le noir qui m'entoure, j'ai fini par le comprendre. Je vis avec chaque jour qu'il fait.

Il ? C'est ton Dieu, le Dieu des vivants. Celui qui offre et retire.

Mais toi, ce noir te fait peur, il te rend coupable, tu l'exècre et le fuis sans relâche.

Et sans cesse ma main je tends. De la place centrale, à la ruelle des innocents... Et sans cesse elle frôle les murs crasseux, en connait chaque aspérité ou presque.

Parfois le parvis de l'église m'accueille. Il y fait bon vivre... Peut être son ombre vous oblige-t-elle à être plus généreux puisque les pièces s'entassent dans ma paume avec plus de facilité ? Mais je préfère les bruits des bas fonds. Et ses bordels. Et ses humeurs.

L'équivoque avec vous, c'est que vous ne savez plus lire les signes, perdus que vous êtes dans votre complaisante satisfaction de vous même, de votre sort enviable entre tous, vous semble t'il.

Vous semble t'il.

Vous ignorez vos corps, les cris qui en émanent... Mais moi je les entends... Ils s'écrasent contre mes tempes, affluent sous mes paupières...
Et moi... Moi, je vous vois.

[...]



Et ce jour là les rues de Tulle déversent leur lot de pauvres hères...
Et ce jour là vous échouez non loin de moi.
La forêt... humus et mousse...

Mes narines palpitent de vous sentir. mes pupilles s'étrécissent, sens en éveil.
Votre corps douloureusement lourd s'affaisse sur le sol terreux, silencieux.
Comme le son d'un verre qu'on fait sonner d'un doigt mouillé,
Il pleure.



Luaine
[Tulle]

Midi, un soleil implacable telle une chape de plomb qui tombait littéralement sur les voyageuses....Non vous y avez cru. Reprenons.
Midi, un soleil timide réchauffait quand même nos deux brunes intrépides de l'Ouest. Elles venaient du Périgord-Angoumois donc de l'Ouest.

Le ruban boueux semblait s'élargir pour laisser la cambrousse limousine derrière elles et enfin leur ouvrir la voie vers la civilisation et la ville de Tulle.
Non pas que nos deux brunes étaient chichiteuses mais faire la route de nuit, sous la pluie ce n'était pas une sinécure.
L'ex chancelière rêvait d'un lit, d'un bain, de vêtements propres et d'un bon repas chaud.
Rien qu'en l'imaginant en aurait dit que le tangage de la charrette l'émoustillait.


HUMMMmmmm.....Bientôt Tulle et une auberge. On l'aura pas volé.

Sourire en coin et la narine qui frétille à moins que ce ne soit le mulet de droite qui se soit lâché qui ne fasse frétiller la narine de Luaine mais néanmoins les portes de la ville étaient là.
Soudain un attroupement encombrait le passage. On pouvait entendre "Il est mort?" ou " il a la peste?" ou encore " faisons lui les poches et les dents en or!".

Ancienne barbière du PA, elle ne pouvait rester les bras ballants en entendant qu'on voulait faire les poches à un macchabée pesteux. Elle attacha les courroies de la charrette et sauta au sol en se rattrapant de justesse tant ses jambes semblaient ne plus répondre après des heures sur un petit banc de bois brinquebalant.


GRIiiiiiii, j'ai failli me ramasser la goule.

Elle fit un clin d'oeil à Alceste.

Dégagez y'a rien à voir. Le spectacle est terminée, à votre bon coeur, on passe au bassinet.

Evidemment la foule s'écarta telle la mer rouge et la brune passa telle Moïse. Elle regarda l'homme étendu à sol et se mit à hurler.

GUELDDddddddddddd!!!!

Le blond étendu de tout son long était son ami. Luaine se jeta vers lui, peste ou pas peste, il n'y pensait plus. Si menteuse, elle y pensait mais il n'avait aucun bubon.
Elle demanda aux gens si il était tombé du cheval et leur visage firent un signe affirmatif. Elle le secoua un peu et essaya de sentir son coeur battre. Tout battait bien...Même la superbe claque cinglante qu'elle lui foutue dans la trogne.


Guellddddddddd!!!!

A peine arrivée en Limousin, voilà qu'elle trouvait son ami inanimé.

Alceste....Farfouille dans ma trousse. Je dois avoir une bouteille d'alcool. Tu peux me l'amener s'il te plait.

Ses yeux émeraudes virèrent au kaki tant la brune était affolée.
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Gueldnard
Allongé par terre totalement inconscient, le blond était dans un autre monde. Son corps venait de sonner le premier coups d'arrêt. La fatigue, les carences importantes en nourritures y étaient pour beaucoup. Enfermé dans ses tourments tel un érudit dans sa tour d'ivoire, il n'avait pas senti le froid s'emparer de lui et loger en son sein une maladie l'affaiblissant un peu plus. Son coeur, luttant de ses maigres forces essaya d'expulser la maladie en provoquant la toux, premier signe que Gueldnard s'obstina à accepter. Le temps passa et le corps toujours aussi sollicité dû mettre un frein afin de mieux lutter contre l'invasion.

La claque monumentale de la brune fut tout juste assez pour sortir Gueldnard de son voyage. Les bruits autour de lui vinrent de loin. Il avait l'impression d'avoir la tête sous l'eau bien que son crâne le brûlait. L'air abasourdi, il ouvrit doucement ses pupilles d'émeraude. Il cligna plusieurs fois les yeux et, malgré sa vision toute trouble, il remarqua une brune assise par terre un peu plus loin. Les yeux grands ouverts, les pupilles plus blanches qu'à l'accoutumé, les vêtements déchiré par endroit, elle semblait le regarder. Était ce elle qui l'avait fait tomber? Il ne se souvenait pas. Son regard vague quitta l'aveugle lorsqu'il se rendit compte qu'on le secouait en criant. Au loin, on aurait cru entendre son nom. Gueld tourna la tête et reconnut Luaine après plusieurs secondes.

Lu … Lu … Luaine?

Non, se ne pouvait être elle, elle était en PA. Il devait rêver ou son esprit lui jouait des tours. Voulant se réveiller, il essaya de se redresser. Les bras battant l'air comme s'il marchait bourré dans le noir, il se redressa tant bien que mal. Voulant se lever par fierté, inconcevable que son corps soit si faible, Gueldnard pris appuis sur ses mains afin de se mettre sur ses jambes. A peine eut il le temps de se mettre sur ses mains que son regard monta vers le ciel. Sa tête bascula violemment vers l'arrière, happé une nouvelle fois par ce voile noir. Cette fois il resta conscient. Les yeux révulsé, il sentit son corps se convulser. Incapable de maîtriser son propre corps, il subissait sous les cris et la pression de son amie qui tentait de le maintenir immobile sur le sol. Son corps venait de lui dire stop une nouvelle fois.
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Alceste
La Saint Germain avait décidé de prendre quelques "vacances", voir d'autres paysages, d'autres us, d'autres coutumes, d'autres têtes. Elle avait donc échangé avec plaisir, le fauteuil de procureur, contre celui de la chariotte de son amie Luaine, pas confortable non plus, mais au moins personne à venir la faire travailler comme un bourriquet.
Cela resterait à voir tout de même !!

Elle somnolait tranquillement donc, quand sa comparse lui fit remarquer qu'elles arrivaient en vue des portes de Tulles. La brune se redressa et ouvrit grand ses mirettes noires. Petit attroupement et l'ex chancelière de sauter et courir comme une gazelle - Elle avait décidement passé trop de temps dans l'armée -
Et voilà cela ne loupait pas, elle l'appelait à la rescousse, bon ! Cela commençait bien.
Petit saut élégant, petit pas rapides et attraper d'une main leste la valisette de secours, première urgence et d'apporter le tout avec le sourire en prime.


Voilà ! mais euh .. tu le connais ? Ahh !!!! Tu as vu il a les yeux tous revulsés, vas pas nous refiler un truc contagieux tout de même ?

Elles avaient fait à peine une cinquantaine de lieux et elles mouraient donc loin et pas loin de chez elles. Cruel destin !!
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Luaine
En un claquement de doigt, la voyageuse était presque passée du rire aux larmes. Jamais elle n'aurait pensé foutre un pied en Limousin pour tomber sur son ami catatonique. La magistrale claque avait des vertus sans pareil pour faire reprendre ses esprits. Luaine tata la tête de son amie entre ses mains pour estimer les bosses ou autres éraflures dû à la chute.
Il ouvrit les yeux et Alceste arriva avec une bonne bouteille d'alcool.
Quand le blond ouvrit les yeux, Luaine lui sourit. Il l'avait reconnue, ce qui était une bonne chose.


Garde la bouteille Alceste...On va pas gâcher il est réveillé.

Oui ben l'alcool ça coutait cher et Luaine n'était pas venue avec un alambic dans ses bagages.

Voilà ! mais euh .. tu le connais ? Ahh !!!! Tu as vu il a les yeux tous revulsés, vas pas nous refiler un truc contagieux tout de même ?

Oui pas beau à voir. Vert blanc vert blanc vert rouge....Pufff.

Au mot contagieux un coup d'oeil vers son amie fut lancé. Il manquerait plus qu'une bonne maladie contagieuse bien purulente avec un écoulement par tous les orifices de truc suintant et puant.
Hummm que les voyages étaient salvateurs!!! Pas à dire.

Après un regard un brin inquiet, elle essaya de forcer Gueldnard à rester à terre mais comme dit l'adage "d'un bourricot on en fait pas un cheval de course".
Son ami était cabochard et elle l'aida au mieux à se lever quand elle le sentit repartir dans les limbes.

GUELDdddddddddddd!!!!

Quand il faut il faut.

Alceste...Alcool.

Elle prit la bouteille et tira sur le bouchon avec les dents dans un magnifique "sploc" pour l'ouvrir et fila une calade dans sa bouche.
Comme une femme avertie en vaut deux ou tant va la cruche à l'eau qu'à la fin tu me les brises, elle ausculta sommairement son ami.
Glanglions gonflés....Négatif
langue chargée.....Positif
Oeil vitreux à la limite du poisson....Négatif
Boutons sur le corps....Négatif


Non Alceste c'est pas bien contagieux mais ça peut mal virer tout de même. Il a pris un froid. Il semble tout palot c'est à ce demander si il mange.

La rasade d'alcool devait commencer à glisser le long de la gorge et l'inanimé devait commencer à sentir son tube digestif.

Alceste, drôle de présentation mais je te présente mon ami Guelnard. Le beau aux bois dormant.
Je crois qu'on va être quitte pour le transporter dans la charrette et le conduire quelque part au chaud pour le revigorer.
Tu m'aides, sinon je déchire mes braies et je deviens verte...

Un large sourire de toutes ses dents blanches pour qu'elle ne puisse même pas envisager de dire non.
Le cheval de Gueld irait rejoindre celui des brunes de l'Ouest à l'arrière de la carriole.
Luaine zieuta une femme qui semblait aveugle. Elle était maudite avec les infirmes.
Elle repensa au muet qui devait lui délivrer un message de la part d'un ami juste avant le départ et qui se lança dans un concours de mime et là, elle espérait que rien ne vienne s'additionner à son ami déjà dans le coltard. Vu l'état de santé de son ami, ce n'était pas l'aveugle qui l'avait fait tombé mais luaine tenait tout de même l'aveugle à l'oeil....Euuuh la surveillait du coin de l'oeil....Euuhhhhh bon, vous avez compris.

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--Jane.
Il n'est plus seul. D'autres l'ont rejoint.
D'autres qui veilleront sur ses yeux, sur son corps.

Alors lasse, je me lève parce que le temps est venu.

Le choix nous échappe, il ne dépend de nous.
Nos routes sont tracées. Les signes ne manquent pas.
Pour ceux qui les entendent.

Décisions inutiles en futiles convictions.




** J'avais rêvé d'une autre vie

Mais la vie a tué mes rêves
Comme on étouffe les derniers cris
D'un animal que l'on achève

J'avais rêvé d'un coeur si grand
Que le mien puisse y trouver place
Mais mon premier prince charmant
Fut l'assassin de mon enfance

J'ai payé de toutes mes larmes
La rançon d'un petit bonheur
À une société qui désarme
La victime, et pas le voleur

J'avais rêvé d'un seul amour
Durant jusqu'à la fin du monde
Dont on ne fait jamais le tour
Aussi vrai que la terre est ronde

J'avais rêvé d'une autre vie
Mais la vie a tué mes rêves
À peine commencée, elle finit
Comme un court printemps qui s'achève

J'avais rêvé d'une autre vie
Mais la vie a tué mes rêves
À peine commencée, elle finit
Comme un court printemps qui s'achève

La nuit, la nuit, je sombre en mon corps
Et je m'abandonne à des sinistres corps à corps
La nuit, la nuit, pour deux pièces d'or
Quand ils font jaillir en moi leur pitoyable effort
Ils ne savent pas qu'ils font l'amour avec la mort !




**(J'avais rêvé d'une autre vie (la chanson de Fantine). Extrait de la comédie musicale "Les misérables")




Gueldnard
Les convulsions passées, Gueldnard senti un liquide lui brûler la gorge. La brûlure passagère se radoucie laissant soudain une chaleur bien faisant se répandre dans son corps. Le voile se dissipa lentement. Ses sensations revinrent peu à peu sortant un peu plus Gueld de sa torpeur. L'homme cligna des paupières et aperçu son amie en compagnie d'une inconnue. Toujours dans le coltard il réussit néanmoins à sourire faiblement en direction de son amie pour la rassurer. Sentant les deux femmes s'approcher de lui pour le soulever il se laissa faire. Soulagé par l'aide apporté, il arriva à marcher un peu afin de ne pas faire subir tout son poids à ses bienfaitrices. Bien qu'il n'eut pas la force de marcher seul, il ne pu s'empêcher de protester une fois assis dans la charrette.

Non mais ça va … j'ai juste fait une mauvaise chute. J'aurai pu marcher tout seul hein.

Sous le regard sérieux et réprobateur de Luaine, il détourna rapidement l'attention. Il jeta donc un oeil à la donzelle qui l'accompagnait.

Z'avez du courage de la supporter, savez que ça peut devenir une terreur hein. Mais sinon jpense que comme compagne de voyage, z'avez pas choisit mieux. Fidèle et loyal comme pas deux c'est une personne d'exception.

Les idées plus claires, le blond n'avait pas tardé à remettre son masque de trublion afin de ne pas inquiéter la Périgourdine. Il se laissa trimbaler dans la charrette espérant qu'elle le ramène à son camp. Cette hypothèse était tout bonnement peu probable car connaissant Luaine, la sadique barbière, elle n'allait pas le laisser seul. La solution la plus logique et la plus probable était l'auberge. Il allait devoir user de persuasion en leur proposant de boire des chopes pour ses retrouvailles mais là encore il y'avait peu de chance que ça aboutisse. Gueldnard était condamné à subir un interrogatoire poussé et d'un examen de la part de son amie. Tel un funambule il allait devoir satisfaire la curiosité et la ténacité de son amie tout en ne révélant pas grand chose. Comment expliquer qu'il ne dormait presque pas depuis bien des jours et qu'il n'avalait qu'une ou deux bouchée de pain par jour?
Songeur il laissa son regard se perdre sur la forme de la mendiante atteint de cécité. Hum énigme de plus … Il aurait des choses à lui demander.

Discrètement, Gueld bougea ses jambes afin de jauger sa force mais ses elles étaient toujours engourdies. La charrette arriva devant l'auberge, lui qui voulait tenter une diversion le voilà dans d'beaux draps. Il n'allait pas y couper à l'examen de la barbière. Manquerait plus qu'elle profite de cet instant pour ressortir de vieilles coutumes comme l'épilation au miel et toutes les autres joyeusetés. Tentant le tout pour le tout, il s'avança jusqu'au rebords de la charrette et se lança à l'abordage de la taverne. Il n'eut le temps de faire deux pas que ses jambes s'écroulèrent. Gueldnard se rattrapa à la poutre de la devanture de l'auberge pour ne pas s'étaler de tout son long. Dans une position inconfortable, il lança d'une voix qui se voulait convaincante.


Rha fichu cailloux, y'en a partout qu'on trébuche bientôt à chaque pas.

Dernier regard vers Luaine. Au fond de lui, il était conscient qu'il n'allait pas couper à son examen et qu'il allait devoir faire glisser son masque afin de lui révéler en partie la raison de son état. Son masque allait glisser mais il allait se battre pour pas qu'il soit complétement à jour, pour ne pas dévoiler son âme. Il savait son mal passager mais il se rendit à l'évidence que la seule solution allait être les soins de la Monfort. Tel une bête blessé, il se laissa choir sur les fesses, vaincu.
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Luaine
Le blond au visage d'ange, aux yeux toujours mélancoliques et malicieux à la fois, fut allongé dans la charrette par les deux brunes. Aucunement question qu'il leur faussa compagnie ou se défila sous de fallacieux prétexte. Luaine connaissait son ami, le savait fort sous ses airs frêles et il essayerait de se faufiler entre ses doigts de barbière comme une anguille. Son regard de jade revint de feu, nullement obligée d'ouvrir la bouche pour lui intimer l'ordre de se laisser faire. Il avait comprit que la brune ne rigolait pas.
Les gens qui comptait pour elle étaient fort peu et c'est comme une louve qu'elle aimait veiller sur eux. Gueldnard en faisait parti, heureusement pour lui ou malheureusement pour lui.
La charrette un peu brimbalante, conduisit le trio dans une auberge.

L'ego de mâle de Gueldnard le poussa a faire du zèle et à se lever tout seul pour rallier les quelques mètres de la charrette à l'auberge. Il tituba prétextant un caillou. Luaine le regarda inquiète. Depuis qu'elle était partie avec Alceste, même si le temps ne s'y était pas prêté, elle avait gardé une certaine bonne humeur mais là, les nuages gris revenaient assombrir les sinoples de la brune.
Il tentait de faire de l'humour, lui cachant ainsi son préoccupant état de santé mais elle ne comptait absolument pas qu'il prenne la main mise sur la discussion et qu'elle se laisse amadouer par ses paroles sans doute doucereuses pour ne pas lui dire la vérité. Véritable petit inquisiteur quand elle le voulait, la Montfort pouvait se transformer en Torquemada.

Oui sans doute un caillou...

Regard sur Alceste, un sourcil levé du genre "il se fout de nous là".

...Tu t'y connais en caillou. Ta tête est aussi dur, espèce de testard. Tu vas me laisser faire. Je ne pourrais pas repartir sur les routes le coeur léger en te sachant si mal.

Le trio s'installa dans l'auberge et la brune sortit sa bourse puis commanda des hypocras. Outre le fait que c'était sa boisson préférée, ce nectar sombre avait la faculté de requinquer puis elle commanda trois plats de bouffe locale, à savoir de la limousine bien gouteuse.
Son regard se posa sur son ami. Elle ne l'avait jamais vu la mine si émaciée. Elle prit une main dans la sienne.

Gueld...Tout à l'heure quand tu es tombé c'était surement du à de l'épuisement ou de la fatigue. J'aimerais que tu me racontes ces derniers jours ce que tu as mangé et ce que s'est passé.
Tu dois être un peu surmené. Raconte moi s'il te plait....
Ne n'oblige pas à me servir de la force pour te faire parler, je n'hésiterais pas. J'ai toujours des bandelettes de tissu et une bonne cire de miel est très facile à faire hein...


Un sourire tendre et amical se dessina sur le minois de la Montfort.
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Gueldnard
Aidé une nouvelle fois par les deux femmes, le blond fût assis sur une chaise dans l'auberge du coin. Le tenancier accueillit les nouveaux arrivant avant de prendre la commande que dictait Luaine. Légère révérence et le voilà parti s'exécuter dans l'arrière salle afin de satisfaire sa clientèle. Les yeux légèrement cerné marqué par la fatigue qui ne plaidait pas en sa faveur et il se voyait mal s'embarquer dans une plaidoirie perdue d'avance. Devait il lui dire que sa tête blond semblable à un épis de blé était dans l'attente de la grande faucheuse pour la moisson de la prochaine décennie. Que pour l'heure, la mousson s'éternisait tandis que son coeur restait épris d'un amour utopique? Assurément non. Même pas en rêve, bien qu'il se laissait aller, il n'avait de toute façon pas l'intention de mourir. C'était un coups à ce qu'elle se fasse du mauvais sang pour pas grand chose. Soudain, la brune venait de lui trouver son parfait plaidoyer, le surmenage.

Bon ... d'accord. Alors j'ai du manger ... huuuuumm ... une miche de pain durant la semaine. J'ai pas faim en ce moment.

Son regard se perdit dans le vide rejoignant inéluctablement un regard charmeur, des lèvres carmins.... Se reprenant rapidement, il poursuivit.

Il est vrai que je dors pas beaucoup entre les gardes que je fais et mes fonctions de CAC. Je suis assez tourmenté ... je ne saurais pas dire pourquoi.

Menteur!!! Gueldnard tira une grimace et misa tout sur la bonne foi. C'est vrai, la grimace pouvait après tout être interprété comme s'il était désolé de ne pas en dire plus parce qu'il ne savait pas d'où venait ses maux. Il en avait dit assez et était déjà bon pour rester au repos forcer à se faire engraisser comme une oie.

L'aubergiste interrompit pendant quelques instants la discussion en amenant le repas commandé. Se sentant observé, il pris une ou deux bouchées avant de lancer un regard à son amie. Il se força à avaler sentant toujours son estomac noué. Il avait l'impression de manger de la terre. Un nouveau soupire et le blond mangea la moitié de son assiette sous le regard de Luaine, tel une mère guettant son enfant. Repus il repoussa sa pitance.


Assez, j'en peux plus et tu vas pas m'forcer. Ha ça non, tes bandes de miel tu pourras les manger.

Gueldnard pris conscience à ce moment là que son masque s'était de nouveau bien accroché. La mélancolie et le mal qui l'habitait s'était rangé dans une partie de lui. La compagnie qu'allait lui offrir Luaine allait lui changer les idées. Il suivrait ses indications pour l'avoir moins de temps sur le dos, en permanence à le surveiller et bientôt il n'y paraîtrai plus rien. Gueld changea rapidement la tournure des choses afin de satisfaire sa curiosité.

Alors, dis moi que viens tu faire avec ton amie dans le Limousin? Tu comptais me faire une surprise? Si c'est le cas, c'est sacrément réussi. Tu vas rester un peu dans le coin ou tu as une destination à rejoindre sous peu?

Le Limousin se tourna vers celle qui semblait accompagner son amie.

J'ai pas saisi votre nom tout à l'heure, vous vous nommez? Vous êtes aussi de Sarlat?

Gueld regarda tour à tour les deux femmes manger avant de repartir inéluctablement dans ses pensées. Un visage hantait toujours son esprit. Bientôt, les mots d'un poème raisonnèrent dans son esprit ajoutant une pincée d'émotion supplémentaire. Le flot s'écoula doucement comme le clapotis de l'eau tombant d'une fontaine jusqu'à ce que ... plus rien. Comme s'il n'y avait plus d'eau. Le blond chercha dans son esprit mais la suite du poème ne vint pas. Projetant de chercher dans ses affaires, il fût sortie une fois de plus de sa rêverie par une parole lointaine. L'ambiance de l'auberge se fit plus présente, le penseur totalement revenu à lui écoutant son amie, il lui lança un sourire comme si de rien n'était.
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Luaine
Certains résultats d'équations étaient trop faciles pour être exact. On trouvait un x qui était bien trop flagrant, qui nous sautait aux yeux alors que ça n'arrivait jamais. On devait toujours chercher et se creuser la caboche pour avoir la solution. Gueldnard fut trop prompt à répondre pour que sa réponse satisfasse la Montfort. Elle lui avait ouvert une brèche et il s'y était engouffré, pensant s'en sortir tout fier avec une pirouette toute pourrie.
Mais tout ceci était sans compter Torquemada la grande inquisitrice avec son flair de fin limier. Elle aurait pu poser sur sa tête une chandelle frontale pour l'éblouir et lui poser des cas de questions dites si rapidement qu'à la fin il aurait craqué pour dire la vérité mais elle préférait la méthode douce, surtout que Gueld était un ami de longue date, rencontré en pays armoricain.

Deux émeraudes scintillantes tel un reptile, elle ne lâchait pas le blond. Il l'a prenait pour une truffe et même si elle venait du périgord, elle n'aimait pas cela.
Elle prit l'air d'une sainte auréolée avec un visage si angélique qu'on l'aurait prise pour une madonne, et regarda son ami.
Aucune vergogne de lui mentir ainsi....
Une légère oscillation de la tête pour lui montrer qu'elle le croyait avec sa miche de pain pour une semaine mais en son for intérieur, elle constata qu'il mentait comme un arracheur de dent. Son balancement de tête était une toquade d'irritation.


Oui une miche de pain pour une semaine...Humm. Tu expies tes fautes? Tu as un péché à te faire pardonner?

Ses prunelles faisait le chemin entre l'assiette et le blond, le blond et l'assiette. Il mangea, surement un peu à contre coeur mais il mangea. C'était déjà un bon début.
Elle connaissait la sensibilité du blond....Sa grande sensibilité. Quelque chose ou quelqu'un aurait pu lui couper l'appétit.
Il changea vite de sujet mais la journée n'était pas finie. Elle allait lui coller aux basques comme une tique sur un chien errant.

Je ne fais que passer. Nous devons aller à Limoges prendre la nièce d'un ami et ensuite nous partons vers chez lui, amener cette fillette ou cette jeune fille à sa famille. Je dois dire que toutes les deux nous avions besoin de voyage donc l'occasion était trop belle pour prendre l'air et aussi pour te voir.

Elle saisit son verre et trempa l'incarnat de ses verres dans celui du breuvage pendant que Gueld passait au question vers Alceste.
Que se passait il dans la vie du blond?
La curiosité était en plus toute féminine et Luaine ne dérogeait pas à la règle, c'était même le contraire.
Un regard complice vers Alceste qui avait du percevoir un ton légèrement ironique de son amie qui ne croyait pas le blond.

La Montfort se cala bien au fond de son siège pour laisser le loisir à Alceste de répondre, tout en se demandant comment lui retirer les vers du nez.

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